Le travail préparatoire du Synode, publié mardi 19 juin, souligne la nécessité de relancer la " mission évangélisatrice " de l'Eglise

Comme souvent dans ce genre de documents publiés par le Vatican, le diagnostic posé sur la situation de l'Eglise catholique à travers le monde est sans fard. Sévère même, diraient certains, s'il ne venait de l'intérieur de l'institution.
Rendu public mardi 19 juin, le document de travail préparatoire au synode du 7 au 28 octobre, consacré à la " nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ", qui coïncidera avec le lancement d'une " Année de la foi " et le début des commémorations du cinquantième anniversaire du concile Vatican II, ne déroge pas à cette règle.

Les rédacteurs, qui ont synthétisé les analyses reçues des évêques en poste à travers le monde, s'inquiètent d'une " apostasie silencieuse " de la part de fidèles se détachant de la pratique religieuse. Ils listent les raisons, internes et externes, de cette désaffection et s'interrogent sur les moyens de mettre en oeuvre la " nouvelle évangélisation " censée y remédier.

De " l'insuffisance de la foi " à " l'éloignement des fidèles ", de " la crédibilité des institutions ecclésiales " aux " spiritualités individualistes ", voire au " néopaganisme ", le climat dans lequel baigne l'Eglise - dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud, précisent les évêques -, est longuement décrit.

La situation n'est pas nouvelle. Avant Benoît XVI, Paul VI, dès 1975, et Jean Paul II, en 1983, notamment, avaient pris acte des transformations sociales et culturelles " qui modifient profondément la perception que l'homme a de soi et du monde, entraînant des conséquences sur sa façon de croire en Dieu ", comme le résume le pape actuel. Dans la foulée du concile Vatican II, ils ont tous pointé la nécessité de relancer la " mission évangélisatrice de l'Eglise ", notamment dans les pays d'ancienne évangélisation.

Parmi les éléments qui rendent difficilement audible le message de l'Eglise, les évêques distinguent ceux qui relève du contexte extérieur : " consumérisme, hédonisme, nihilisme culturel, fermeture à la transcendance ", " nouvelles idoles " que sont, selon l'Eglise, " la science et la technologie ", et ceux qui sont propres à l'institution.

Sont par exemple mis en cause " une bureaucratisation excessive des structures ecclésiastiques ", des " célébrations liturgiques formelles ", des rites routiniers. Plus globalement, c'est l'échec, ressenti par certains, de l'Eglise " à donner une réponse adéquate et convaincante aux défis " économiques, politiques ou religieux du moment qui devrait être au coeur des réflexions des évêques

Beaucoup à travers le monde déplorent aussi " l'insuffisance numérique du clergé " pour mener à bien les missions de l'Eglise et pointent le risque d'être enfermés dans des problèmes de gestion. Une meilleure intégration des laïcs leur paraît donc nécessaire. Selon le Vatican, " la foi passive " ou " tiède " de certains croyants explique aussi la difficile transmission du message évangélique.

Le texte tient toutefois à souligner les avantages que peut tirer l'Eglise du contexte actuel. La mondialisation, la sécularisation, la confrontation avec d'autres croyances, et notamment avec l'islam, forcent les chrétiens " à purifier leur foi et à la faire mûrir ", estiment les évêques. Ils se réjouissent par ailleurs de l'émergence de nouvelles communautés chrétiennes et charismatiques spécifiquement tournées vers l'évangélisation.
....Suite "Le Monde"
Stéphanie Le Bars

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Juin 2012 à 17:40 | 0 commentaire | Permalien



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