- Avez-vous évoqué le futur Concile panorthodoxe et sa préparation avec les Patriarches d’Antioche et de Jérusalem ?

- Oui, cette question a été abordée. Il était important de discuter avec le Primat du Patriarcat de Constantinople et ceux de ces Églises la possible configuration du Concile, sa thématique, comment y seront représentées les Églises, sur quel mode seront prises les décisions. Aujourd’hui, dans le cadre de la collaboration inter-orthodoxe, la seule méthode de prise de décision est le consensus ; c’est sur lui que repose la possibilité de la coopération entre les Églises orthodoxes locales. C’est cette méthode qui permet de résoudre les problèmes dans un esprit d’amour fraternel et de parvenir à la concorde sur les questions litigieuses.

Ces derniers temps, des voix se sont élevées, proposant de renoncer à cette méthode. Pour certains, les décisions en conférence inter-orthodoxe devraient être prises à la majorité simple. Un changement aussi radical dans le travail des organes inter-orthodoxes serait lourd de conséquences : si une Église s’élève contre telle ou telle décision et que son opinion est ignorée par le vote, on assistera forcément à des divisions dans la famille des Églises orthodoxes. Et si la division n’est pas surmontée au niveau de la préparation, elle ressortira forcément au niveau du Concile panorthodoxe lui-même. C’est pourquoi il est absolument impossible de proposer aujourd’hui quelque autre méthode que ce soit en dehors du consensus.

- Monseigneur, quelles devraient être selon vous les formes de représentation au futur Concile panorthodoxe ? Réunira-t-il plusieurs centaines ou seulement quelques dizaines d’évêques ?

- Je présume que cette question doit faire l’objet d’une discussion en Commission préparatoire panorthodoxe. Si nous voulons convoquer un Concile véritablement panorthodoxe, j’estime que devraient y être invités tous les évêques diocésains, afin que chaque Église locale soit représentée au Concile par son évêque, comme au temps des Conciles œcuméniques. Le nombre total d’évêques diocésains de toutes les Églises orthodoxes locales réunies revient approximativement à 500, et il me semble qu’il est tout à fait réaliste de réunir 500 personnes. Cependant si le moment venu, pour une quelconque raison technique il s’avère impossible de réunir un forum aussi représentatif, la représentation devra être proportionnelle à la taille des Églises.

Aujourd’hui, il existe des mécanismes de collaboration inter-orthodoxe dans lesquels chaque Église est représentée par un ou deux délégués. Mais s’il s’agit de l’Église orthodoxe russe, il faut bien comprendre que le nombre de ses fidèles est plus élevé que la quantité totale des fidèles de toutes les autres Églises orthodoxes locales réunies. La taille d’une Église ne peut pas ne pas être prise en compte dans la fixation des quotas de représentants au Concile panorthodoxe.

- A votre avis, où est quand pourrait avoir lieu ce Concile ?
- Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée a exprimé le souhait que ce Concile ait lieu à Istambul, dans l’église Sainte-Irène, où eut lieu en 381 le Second Concile œcuménique. Je pense que ce Concile pourrait avoir lieu dans un avenir prévisible, à condition qu’aient été discutées et réglées toutes les questions concernant la représentation, le protocole et l’ordre du jour.

- Peut-on dire qu’à condition qu’un accord soit trouvé sur toutes ces questions le Patriarcat de Moscou se prononce aujourd’hui pour la convocation du Concile ?
- Nous nous prononçons en faveur de la convocation de semblable Concile car face aux défis auxquels est aujourd’hui confrontée l’Église orthodoxe dans le monde entier, il faut que se fasse entendre la voix unie et solidaire de l’orthodoxie. C’est pourquoi il est très important de surmonter tous nos désaccords à l’étape de la préparation, afin que le futur Concile soit un facteur d’unité, et non un facteur de division. C’est pourquoi il est absolument nécessaire que, comme cela se pratique déjà dans la collaboration inter-orthodoxe, le consensus reste la seule méthode de prise de décisions.

- Certains représentants du monde orthodoxe s’attendent à autre chose : le Huitième Concile œcuménique se réunira et supprimera toutes les décisions des sept précédents…

- Ces craintes sont dénuées de fondements. D’abord parce que le Concile ne prendra aucune décision qui n’ait été auparavant formulée au cours des dernières cinquante années de Commission préparatoire. Les décisions de la Commission préparatoire sont connues, on ne les cache à personne : les documents et les protocoles des séances de ces commissions peuvent être rendus accessibles à ceux qui le souhaitent. Une grande partie des documents de la Commission préparatoire avaient été publiés dans le Journal du Patriarcat de Moscou dans les années 1970-80.

Bien plus, si la décision de convoquer le Concile panorthodoxe est prise (j’aimerais souligner que cette décision ne peut être prise que par toutes les Églises orthodoxes locales), tous les thèmes qui ont été discutés durant cinquante ans seront étudiés une nouvelle fois. On y apportera les corrections nécessaires en tenant compte des circonstances ; les décisions qui seront prises seront connues à l’avance : il n’y a aucune raison d’attendre des surprises de ce Concile.

- Peut-on dire que l’observation du principe de consensus dans la tenue du Concile exclut toute décision qui pourrait aller à l’encontre de la tradition de l’Église, comme le craint une partie des fidèles ?

- Oui, elle l’exclut, car le principe de consensus suppose l’accord de toutes les Églises à la décision prise. Si une Église n’est pas d’accord, c’est qu’elle a ses raisons, raisons fondées sur la tradition de telle ou telle Église locale. Il faut dire qu’il n’y a aucune divergence doctrinale ni aucun désaccord dans le domaine du droit canon entre les Églises orthodoxes locales. Toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés sont avant tout d’ordre politique. Elles peuvent être surmontées par le dialogue entre les deux Églises locales entre lesquelles sont intervenues ces désaccords, ou au niveau inter-orthodoxe.
Quant aux dix thèmes introduits à l’ordre du jour du Concile panorthodoxe il y a de cela 50 ans, nous sommes déjà parvenus à un accord sur huit d’entre eux. Les deux derniers sont d’ordre, je dirai, technique. Il s’agit du mode de signature des tomos d’autocéphalie dans le cas où elle serait octroyée à telle ou telle Église, et de l’ordre dans lequel les Églises figureront dans les listes officielles, les dyptiques. Ces questions qui, je tiens spécialement à le préciser, n’ont aucune dimension doctrinale, peuvent être résolues après le Concile panorthodoxe.

- Pourtant, les représentants de groupes non canoniques en Ukraine, qui ne sont en communion avec aucune des Églises orthodoxes locales attendent du Concile, et même de la réunion des cinq chefs des Églises du Proche-Orient le 1er septembre la reconnaissance de leur autocéphalie et leur introduction dans ces mêmes dyptiques.
- La question du schisme est très douloureuse. Le schisme est une blessure sur le corps de l’Église. Naturellement, l’Église doit s’efforcer constamment de régler les schismes existant. Et l’Église appelle toujours ceux qui, consciemment ou non, se sont fourvoyés dans le schisme, à rejoindre son sein. Elle les attend toujours les bras grands ouverts.
Je présume que le futur Concile panorthodoxe pourra tout à fait discuter cette thématique et prendre des décisions qui aideront nos frères et sœurs égarés dans le schisme à revenir dans le sein de l’Église. Mais je ne pense pas que la réunion des Primats des Églises du Proche-Orient, toute consultative et consacrée aux problèmes d’une région concrète soit à même de prendre une quelconque décision sur la question ukrainienne. L’Ukraine n’est pas au Proche-Orient. Il s’agit d’une rencontre régionale qui sera consacrée à une thématique régionale, proche-orientale.

Source: MOSPAT




Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 8 Septembre 2011 à 18:58 | 14 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 08/09/2011 22:52
Le métropolite Hilarion déclare : " Les décisions de la Commission préparatoire sont connues, on ne les cache à personne : les documents et les protocoles des séances de ces commissions peuvent être rendus accessibles à ceux qui le souhaitent. Une grande partie des documents de la Commission préparatoire avaient été publiés dans le Journal du Patriarcat de Moscou dans les années 1970-80."

Pour ma part, j'ai demandé ces documents par email à Chambésy, je n'ai eu aucune réponse...

Je ne crois pas non plus au fait que le concile ne changera pas la tradition de l'église. En effet, il semble que la commission préparatoire voulait supprimer le jeûne soit disant inadapté à la vie moderne... Quelqu'un en sait-il plus?

Je suis surpris car les conciles servaient à combattre les hérésies : à quoi va servir celui-ci s'il ne condamne pas d'hérésies et notamment l'hérésie ecclésiologique qu'est l'oecuménisme?

2.Posté par Bartimée le 09/09/2011 15:12
@ Daniel
En extrayant de la collection du SOP depuis sa parution (y compris des suppléments) tous les articles concernant ce futur événement vous aurez déjà un large éclairage.

Vous pourrez y constater que lors de certaines commissions préparatoires il avait été décidé que le principe initial de l'unanimité des prises de décisions était désormais remplacé par celui de majorité ...
Ce mode opératoire comportant de graves risques de division, il est impensable qu'il soit appliqué au détriment de celui de l'unanimité. Ou alors il serait sage de reporter le concile sine die.

Quand aux jeûnes eucharistique et carêmiques, le militantisme pour leur suppression est à l’œuvre depuis de nombreuses années. C'est l'un des objectifs prioritaires du riche et influent mouvement œcuménique.

3.Posté par vladimir le 09/09/2011 16:17
Je trouve déjà très important que le consensus semble se faire sur la tenu du concile, la date de 2012 ayant même été avancée (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-Concile-panorthodoxe-est-prevu-pour-fin-2012_a1649.html). Et je trouve bon que Mgr Hilarion propose de ne pas retarder sa tenue pour des questions "d’ordre technique". Reste "les questions concernant la représentation, le protocole et l’ordre du jour."...

Je partage la frustration de Daniel: je ne dispose ni du Journal du Patriarcat de Moscou pour les années 1970-80 ni du SOP pour la même période et je suis déçu que Chambézy n'en propose pas une compilation: ce serait bien dans son rôle de "Secrétariat pour la préparation du
saint et grand Concile de l'Eglise Orthodoxe" (cf. lien). On peut toutefois y trouver la liste des questions à l'ordre du jour et des "Documents suivants unaniment acceptés (avec modification des titres)
· Réadaptation des prescriptions ecclésiastiques concernant le jeûne
· Relations des Églises orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien
· Orthodoxie et Mouvement œcuménique
· Contribution des Églises orthodoxes à la réalisation des idéaux chrétiens de paix, de liberté, de fraternité et d’amour entrelespeuples, et à la suppression des discriminations raciales
Règlement des Conférences panorthodoxes préconciliaire
La procédure et l’ordre du jour de la IVe Conférence panorthodoxe préconciliaire comprenant les thèmes suivants :
· La Diaspora orthodoxe
· L’Autocéphalie et la manière dont elle doit être proclamée
· L’Autonomie et la manière dont elle doit être proclamée
· Les Diptyques
Décision ad referendum au futur saint et grand concile sur la question de Pâques"

Si on suit Mgr Hilarion, il ne reste plus en suspens que "L’Autocéphalie et la manière dont elle doit être proclamée" et "Les Diptyques", qui sont donc les "questions techniques (...) qui n’ont aucune dimension doctrinale /et/ peuvent être résolues après le Concile panorthodoxe. .

Par contre le principe du consensus est clairement réaffirmé par Mgr Hilarion...

4.Posté par Pravoslavie i Mir le 09/09/2011 20:49
Собор Предстоятелей Древних Патриархатов. «Разочарования»

Безусловно, от Собора Предстоятелей Древних Патриархатов ждали сенсаций. Но, как и прогнозировали представители Русской Православной Церкви, никаких сенсаций не произошло. В области межправославных отношений было принято всего одно решение – созвать соответствующий полноценный Собор глав автокефальных Церквей, чтобы вынести на его решение проблем современного межправославного диалога.
Безусловно, были разочарованы те, кто ждал, что Собор Предстоятелей Древних Патриархатов возродит т.н. пентархию. Видимо они думали, что на Собор в итоге пригласят Папу Римского или возведут Кипрского архиепископа в патриаршее достоинство. Еще больше были разочарованы те, кто ожидал от стамбульского саммита и вовсе раскола в православном мире. Но именно решение о необходимости созыва Собора глав автокефальных Церквей, а также то, что на самом Соборе Предстоятелей Древних Патриархатов не было принято более никаких решений по общеправославным вопросам, и похоронили такие ожидания.

Были разочарованы и те, кто надеялся получить на Соборе в Стамбуле ответы о некоторых «национальных» автокефалиях, например Украинской или Черногорской. Собор даже не стал рассматривать эти вопросы.

Можно сказать, что был разочарован и один из непосредственных участников Собора – архиепископ Хризостом Кипрский. Собор не вынес какого-либо решения, поддерживающего притязания Кипрской Церкви на более высокое место в диптихах. Более того, Собор Предстоятелей Древних Патриархатов даже не упомянул в своих документах данную тему. Этот факт послужил причиной того, что архиепископу Хризостому, по своему возвращению из Стамбула, даже пришлось отдельно упомянуть в своем интервью сайту amen.gr, что он все равно будет настаивать на получении иного места в диптихах, так как «это несправедливо по отношению к Церкви Кипра».

Наконец, как я уже рассказывал выше, Собор не принял прямых решений и по т.н. «территориальным конфликтам» между автокефальными Православными Церквями. Решение всех этих вопросов было отложено до Собора глав автокефальных Церквей.

Тем самым, главное, что случилось на прошедшем Соборе Предстоятелей Древних Патриархатов – было сохранено единство православия и назван только один возможный путь решения проблем, стоящих перед ним – путь соборности, соборности с участием всех Поместных Церквей, а не путь каких-либо «пентархий» или иных исторических концепций.

5.Posté par Daniel le 09/09/2011 20:50
@ Bartimée

A l'heure d'internet, il suffit d'uploader les documents sur un site internet. On ne va pas demander aux gens de chercher les archives du SOP ou de telle revue depuis les années 70!!!

6.Posté par Bartimée le 10/09/2011 15:22
@ Vladimir
Le mot "consensus" signifie "accord" mais sans préciser le type d'accord. Il recouvre en fait deux possibilités : il peut signifier soit l'accord de la totalité des participants c'est à dire un consensus d'unanimité, soit l'accord d'une majorité, c'est à dire un consensus de majorité, propice au développement du germe de la division.
Il est étrange qu'une commission préparatoire ait assez discrètement décidé un beau jour de basculer du mode de décision d'un consensus d'unanimité à un consensus de majorité.
Le Métropolite a raison et nous rassure puisqu'il précise que c'est un point préalable essentiel qui ne doit pas être escamoté mais réexaminé "à l'étape de la préparation" si l'on veut à juste titre "faire entendre la voix unie et solidaire de l'orthodoxie".

@ Daniel
La rétention d'informations sur les travaux préparatoires, c'est à dire la composition des commissions, leurs ordres du jour, comptes rendus et "décisions" ne devrait plus être de mise. S'il n'est peut-être pas nécessaire que ce dossier soit exposé sur internet, il serait légitime que ceux qui sont intéressés puissent l'acheter en son état actuel. Ces données ne sont pas volumineuses. Une réponse serait certainement la bienvenue sur PARLONS.

7.Posté par Larissa le 13/09/2011 20:39
Выдержка из большой статьи. (Смотри ссылку)
Возрождение пентархии, или Кто главный в мировом православии?

......Таким образом, встреча предстоятелей древних Православных Церквей, состоявшаяся в Стамбуле, ставит перед другими Поместными Церквами несколько важных вопросов. Вполне очевидно, что и патриарх Варфоломей, и другие восточные иерархи видят свою историческую миссию в скорейшем созыве Всеправославного Собора. Но созвать его без достижения компромисса, прежде всего, с Московским Патриархатом просто невозможно. Именно поэтому все действия, предпринимаемые Константинополем и его сторонниками, являются очевидной попыткой давления на Русскую Церковь. Однако если до недавнего времени, как мы уже имели возможность отметить, Московский Патриархат вынужден был фактически самостоятельно противостоять попыткам Константинополя усилить свои позиции, то теперь расстановка сил в мировом православии может оказаться значительно более сложной.

Инициативы Кипрской Церкви по пересмотру ее места в диптихах могут вызвать активное противодействие не только Русской, но и всех негреческих Поместных Церквей с патриаршей формой правления. На этом фоне конфликт между Иерусалимской и Румынской Церквами, в котором Восточные Патриархи единодушно поддержали Иерусалим, также может усилить поляризацию между греческими и негреческими Церквами. Грузинская Церковь, попросившая повышения своего места в диптихах, также имеет основания для беспокойства в связи с церковной ситуацией в Абхазии. Здесь предпринимаются попытки возродить организационные структуры Константинопольского Патриархата, которые одинаково отрицательно были оценены как Русской, так и Грузинской Церковью. Все это заметно усложняет процесс межправославного сотрудничества, и потому едва ли возможно спрогнозировать дальнейшее развитие событий.


Что ждет Украину?

Коммюнике сентябрьского Синаксиса вызвало положительную (почти восторженную) реакцию непризнанных украинских православных юрисдикций. Так, например, УАПЦ обнародовала официальное заявление, в котором полностью поддержала как фактическое возрождение института пентархии, так и все решения, принятые в Стамбуле.

Дело в том, что пятый пункт коммюнике, адресованный, прежде всего, Румынской Церкви, теоретически может коснуться и Московского Патриархата. Синаксис призвал все Поместные Церкви придерживаться своих границ «в том виде, как они определены … Томосами об основании этих Церквей». Документы же об учреждении Московского Патриархата (1589-1593 гг.) говорят о границах, которые существенно отличаются от современной территории Русской Православной Церкви. В частности, в конце XVI века Киевская митрополия (то есть территория современных Украины, Беларуси, Литвы и части Польши) входила в состав Константинопольского Патриархата. Таким образом, с точки зрения грамот 1589-93 гг. Украина не входит в каноническую юрисдикцию Московского Патриархата. А значит, предстоятели древних Православных Церквей, включив в коммюнике указанное положение, дали в руки противников канонического единства Украинской Православной Церкви с Московским Патриархатом неожиданный козырь. Весьма вероятно, что составители документа имели в виду именно такую интерпретацию текста. А значит, не исключено, что Константинополь вновь может вернуться к разыгрыванию «украинской карты».

8.Posté par vladimir le 08/10/2011 17:34
Boris signale sur un autre lien que le texte complet de Mgr Hilarion en russe (lien) précise en plus que certains primats sont prêts à convoquer la Concile sur les 8 questions pour lesquels un consensus semble atteint, en laissant les 2 dernières (diptyques et modalités de promulgation du tomos d'autocéphalie) en suspens.

Toutefois c'est le format du concile (tous les évêques, ou une représentation proportionnelle à la taille des Eglises, ou une égalité de représentation entre les Eglises) et le mode de décision (consensus?) qui semblent encore faire question...

9.Posté par Daniel le 09/10/2011 01:47
Au sujet de ce concile, le Père Andrew Phillips publiait un billet intéressant à ce lien (1).Comme lui, je doute de l'intérêt de ce concile. Je suis même plus sceptique, il n'en sortira rien de bon...

1° Pourquoi 10 points? C'est pour faire un chiffre rond? Ca fait très agenda séculier.

2° Le point 10 : "La contribution orthodoxe à l'affirmation de la paix, de la fraternité et de la liberté" fait très années 60, et je dirais même plus discours fumeux. On se croirait à l'ONU.

3° Les sujets 8 et 9 : "Relations avec les hétérodoxes" et "Le mouvement oecuménique". Que va-t-on nous dire, qu'il faut continuer le dialogue? Aura-t-on le courage de rectifier les excès commis au nom du dialogue d'amour, à savoir les infractions canoniques abondantes (prières communes, reconnaissance des mystères hors de l'église), les positions dogmatiques douteuses, le refus de l'action missionaire dans certains pays au nom de l'oecuménisme? Va-t-on éluder les critiques de l'oecuménisme en affublant les sceptiques du nom de méchants fanatiques?

4° Sujet 6 et 7 : les empêchements au mariage et les règles du jeûne. Que nous prépare-t-on en douce? Ces questions sont réglées par de très anciens canons dont certains validés par les Concile oecuménique. Va-t-on nous produire une orthodoxie light où on se contentera de jeûner à la catholique, à savoir en esprit, alors que esprit et corps doivent agir de concert. Va-t-on comme le veulent certains autoriser les mariages aux prêtres veufs?

5° Le calendrier ecclésiastique. Va-t-on reconnaîte que le nouveau calendrier a eu des influences funestes en créant des désordres et en rompant l'unité liturgique orthodoxe au seul motif de célébrer les fêtes avec les hétérodoxes?

6°L'ordre des dyptiques : sujet des plus ridicules. Il me semblait qu'il ne fallait pas chercher les premières places...

Sachant que les conciles précédents ont été convoqués en période de crise pour censurer les hérésies et affirmer la foi orthodoxe, comment ce concile compte-t-il le faire?

1 : http://orthodoxengland.org.uk/panorth.htm

10.Posté par vladimir le 09/10/2011 15:51
Je suis surpris par la réaction de Daniel car je pense vraiment que le Concile nous permettra d'avancer vers une meilleure compréhension et une meilleure visibilité de la Vérité de l'Orthodoxie:

PLUSIEURS CONCILES PANORTHODOXES:
Commençons par la fin: je ne crois pas que "les conciles précédents ont été convoqués en période de crise pour censurer les hérésies ...". En effet, il y a eu un certain nombre de conciles panorthodoxes durant le 2ème millénaire qui ont plutôt réglé des questions d'organisation de l'Orthodoxie, comme devrait le faire aussi le prochain. Ainsi plusieurs ont été réunis à Constantinople durant les derniers siècles: en 1454 et 1484 (pour rejeter l'union de Florence), en 1590 (pour instaurer le patriarcat russe), en 1638 (pour préciser la position orthodoxe entre Réforme et Contre-Réforme), en 1663 (sur les troubles dans l'Eglise russe), en 1735 (pour résister à l'offensive uniate et au re-baptême des orthodoxes imposée par Rome après des siècles de "communicatio in sacris sporadique"), en 1848 ('encyclique conciliaire sur le problème de l'infaillibilité) et le dernier en 1872 (sur le phylétisme) (1). Le prochain concile se placera bien dans la suite…

DES PROBLEMES IMPORTANTS
Je trouve que la plupart des questions soulevées sont importantes pour notre vie ecclésiale et je ne vois pourquoi il n'y en aurait pas 10. En quoi 8, 9, 11, ou 12 seraient préférables?

Les points 2, 3 et 4 que soulève Daniel correspondent effectivement à des questions qui divisent les Orthodoxes et sèment donc le trouble parmi nous. Comme l'a bien expliqué le hièromoine Nicolas dans un autre fil, les canons ne sont pas des règles juridiques mais des indications générales qui doivent être interprétées par les évêques, docteurs de la loi, et les directeurs spirituels. Et nous devons bien constater que ces interprétations varient beaucoup entre les extrêmes représentés par la subculture "intégriste"(2), d'une part, et une subculture "moderniste" en face (3). Les crises que nous vivons en sont clairement la conséquence et, comme un consensus semble bien avoir été trouvé entre les représentants autorisés de toutes les Eglises, on peut penser que sa proclamation conciliaire permettra de ressouder l'Orthodoxie. Par contre il faut aussi se rendre compte qu'il y a des franges irréductibles, intransigeantes et intolérantes des deux cotés qui, probablement, se sépareront du corps orthodoxe en autant de schismes à l'exemple des Vitalistes et autres Vieux-calendaristes (4). D'un autre côté, comme l'espère Mgr Hilarion, certaines questions de schismes nationaux (Ukraine, Macédoine, Monténégro…), ou de superposition de juridictions (Estonie, Moldavie) seront peut-être résolues et contribueront à la consolidation.

QUESTIONS SECONDAIRES?
Les deux questions qui restent en suspens et considérées comme techniques par Mgr Hilarion, mode de signature des tomos d’autocéphalie et ordre des dyptiques, sont elles secondaires?

- La question des dyptiques parait effectivement peu importante et on pourrait probablement accepter que l'ordre n'en soit pas unifié entre les Eglises. Mais elle pose aussi la question de la primauté (Constantinople doit-il conserver la première place dès lors que les conditions qu'y mirent les Pères ne sont plus remplies (5)?) et de la dernière place occupée par l'OCA pour 5 Eglises sur 14…

- Le mode de signature des tomos d’autocéphalie pose la question des limites du consensus et de la primauté: il semble que tous soient d'accord pour reconnaitre indispensable l'approbation préalable de l'Église-mère dont se détache la nouvelle autocéphalie, qui doit être suivie d'un consensus panorthodoxe puisque l'ensemble des Églises autocéphales doit contresigner le tomos émis par le patriarche de Constantinople (6). Et là se pose le problème: qui et dans quelles conditions peut bloquer ce processus comme c'est le cas depuis 40 ans pour l'OCA?

Comme on voit, il y a bon nombre de questions importantes pour notre vie ecclésiale qui demande des réponses du Concile car les laisser en suspens ne peut que contribuer à accentuer les clivages et la dispersion de l'Orthodoxie.

(1) cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-metropolite-Hilarion-Le-Concile-panorthodoxe-ne-reserve-aucune-surprise_a1872.html?com#com_2508762
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Defense-de-la-desecclesialisation_a1878.html
(3) ibid (2), commentaire 13
(4) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html
(5) "Nous prenons la décision au sujet de la préséance de la Très Sainte Eglise de Constantinople, la Nouvelle Rome. Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance parce que cette ville était la ville impériale. Mus par ce même motif, les 150 évêques aimés de Dieu ont accordé la même préséance au Très Saint Siège de la Nouvelle Rome, pensant à juste titre que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'église, tout en étant la deuxième après elle". Règle 3 du IIe Concile œcuménique 28ième canon cité in http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html
(6) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Des-avancees-concretes-a-Chambesy_a600.html

11.Posté par Fabre Daniel le 10/10/2011 06:30
en 10, renvoi 5, "Nous prenons la décision au sujet de la préséance de la Très Sainte Eglise de Constantinople, la , Nouvelle Rome. Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance parce que cette ville était la ville impériale. Mus par ce même motif, les 150 évêques aimés de Dieu ont accordé la même préséance au Très Saint Siège de la Nouvelle Rome, pensant à juste titre que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'église, tout en étant la deuxième après elle". Règle 3 du IIe Concile œcuménique 28ième canon cité in http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html "
pour autant qu'il me souvienne, très facile, trop, cette décision quand il n'était que des év^ques très très majoritairement orientaux.....!

12.Posté par Tchertkoff Alexis le 25/10/2011 16:32
Илия II: На данном этапе очень опасно созывать Всеправославный собор

Тбилиси, 25 октября. Католикос-Патриарх всея Грузии Илия II посетил Константинополь в рамках 20-летнего юбилея интронизации Патриарха Константинопольского Варфоломея I, сообщает "Грузия Онлайн".

«У нас был разговор о Всеправославном соборе. Варфоломей I очень хочет созвать Всеправославный собор. Мы ответили ему, что до тех пор, пока не будут разрешены спорные вопросы между Церквями, нельзя созывать этот собор», - рассказал Грузинский Патриарх.

По словам Илии II, Варфоломей I несет большую ответственность в вопросе единства Церквей.

«Вселенский Патриарх предложил, что все храмы, которые не входят в ту или иную Церковь, должны принадлежать Вселенскому Патриарху. Мы ответили, что эти церкви и храмы, должны принадлежать матери-Церкви той конкретной страны, где она находится, если на то есть желание прихожан Церкви. а если прихожане желают, чтобы этот храм принадлежал Вселенскому Патриарху, то мать-Церковь не пойдет против этого. Это является золотой серединой. Между Церквами остается еще много нерешенных вопросов, я думаю, что очень опасно созывать Всеправославный собор. Между Церквами может произойти новый раскол. Я надеюсь, что все вопросы, которые стоят перед Церквами, будут решены, но на это нужно время», - заявил Католикос-Патриарх всея Грузии.


13.Posté par V.G. : Manifester l’unité de foi et la collaboration des orthodoxes le 02/05/2012 19:11
L’Assemblée des Évêques Orthodoxes de Suisse invite l’ensemble des orthodoxes à une Divine Liturgie le jeudi 17 mai à 10h à Chambésy, près de Genève. Cette concélébration constitue une étape sur le chemin d’un grand Concile panorthodoxe.

"Notre but principal est de manifester le désir profond de notre église, de notre unité de foi et d’une collaboration sur le chemin de notre Eglise orthodoxe, indique dans un message diffusé le 2 mai le Métropolite Jérémie de Suisse, président de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de Suisse. La Divine liturgie de 10h sera suivie à 12h30 d’Agapes fraternelles (apportées par les paroisses), puis de 14h à 16h d’un temps d’informations avec Jean-François Mayer et d’une conférence spirituelle du Hiéromoine Gabriel (Bunge), et à 16h d’envois par les jeunes. La journée se déroule au Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique de Chambésy.

"L’Eglise orthodoxe prépare depuis longtemps la réunion d’un grand Concile panorthodoxe", indique le Métropolite Jérémie. "Le Comité préparatoire de ce Concile, réuni à Chambésy du 6 au 13 juin 2009, a décidé de créer de nouvelles Assemblées épiscopales dans certaines régions du monde pour régler la question de la diaspora, c’est-à-dire des fidèles orthodoxes installés dans les régions situées en dehors des frontières traditionnelles des Eglises orthodoxes locales." C’est suite à cet appel que s’est constituée "L’Assemblée des Evêques Orthodoxes de Suisse", laquelle invite maintenant l’ensemble des orthodoxes du pays à se rassembler le 17 mai. (apic/com/bb)

14.Posté par Daniel le 25/01/2013 16:50
Le changement c'est maintenant, avait dit un candidat, le concile orthodoxe, ce n'est pas pour demain, en témoigne cette phrase du Patriarche Elie II de Mskheta (source : orthodoxie.com) :

"Je pense que nous sommes arrivés à un point de vue commun, selon lequel tant que ne seront pas résolus TOUS les problèmes qui se posent entre les Églises orthodoxes, il n’y a pas de sens à convoquer un concile."

Si on fait la liste de TOUS les problèmes entre églises orthodoxe, cela donnerait :

- Entre Constantinople et Moscou : affaire estonienne
- Entre Belgrade et Bucarest : des tensions
- Entre Jerusalem et Bucarest : le patriarche roumain rayé des dyptiques

Peut-être fait-il y ajouter les questions sur la souveraineté sur la soi disant "diaspora"... En somme, le concile panorthodoxe, ce n'est même pas dans deux ans...


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