Le patriarcat de Moscou sera-t-il représenté au sommet œcuménique de Bari sur le Proche-Orient le 7 juillet 2018
Le Vatican avait annoncé le 25 avril dernier que le pape François se rendra le 7 juillet prochain à Bari (sud de l’Italie) pour une «journée de réflexion et de prière sur la situation dramatique du Moyen-Orient qui afflige tant de frères et sœurs dans la foi» et a publié le programme de la journée le 7 juin.

Le programme du sommet >>> ICI

Le pape accueillera un à un chacun des patriarches ayant répondu à son invitation sur le parvis de la basilique Saint-Nicolas.

Ils descendront ensuite ensemble dans la crypte de la basilique pour y vénérer les reliques de saint Nicolas et allumer une lampe puis rejoindront la Rotonde du front de mer de Bari pour une rencontre œcuménique de prière.

Un « dialogue » d’une heure et demie se déroulera ensuite à huis clos dans la basilique Saint-Nicolas, à l’issue duquel le pape et les patriarches déjeuneront ensemble à l’archevêché de Bari

Le patriarcat de Moscou sera-t-il représenté au sommet œcuménique de Bari sur le Proche-Orient le 7 juillet 2018
La participation russe en question

Le Vatican n’a toutefois pas encore précisé quels seront les patriarches et responsables d’Églises qui participeront à cette rencontre. Alors que la Russie joue un rôle crucial en Syrie, la participation du patriarche Kirill de Moscou, très influent auprès des orthodoxes du Proche-Orient, a notamment été évoquée, d’autant que Bari, qui conserve les reliques de saint Nicolas, patron de la Russie, est un lieu très vénéré des orthodoxes russes.

Le patriarcat de Moscou n’a donné aucune information à ce jour bien que le thème de cette journée, le soutien des Chrétiens d’Orient, soit au cœur de la collaboration entre l’Église russe et Rome depuis la rencontre historique entre le pape François et le patriarche Cyrille à La Havane en février 2016. Il faut aussi rappeler que, recevant le 30 mai une délégation de l’Église russe conduite par le bras droit du patriarche, le métropolite de Volokolamsk Hilarion, le pape François lui avait tenu des propos remarqués, condamnant l’uniatisme et l’assurant du refus de l’Église catholique de s’immiscer dans les affaires orthodoxes en Ukraine

V. Golovanow

D’après Nicolas Senèze, à Rome via La Croix.com

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Juillet 2018 à 12:29 | 8 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G: En Ukraine, entre orthodoxes et catholiques, François se rallie à Moscou le 05/07/2018 18:16
En Ukraine, entre orthodoxes et catholiques, François se rallie à Moscou

Les déclarations du Pape François à la délégation du patriarcat de Moscou qu’il recevait en audience mercredi 30 mai (vori photo) étaient censées rester privées.

Pourtant, le 2 juin, la salle de presse du Saint-Siège publiait la transcription intégrale de son discours. Il est vrai qu’à ce stade, il ne pouvait plus rester secret puisque le site Rome Reports avait presque immédiatement diffusé une vidéo contenant les passages-clés et que, surtout, le site officiel du patriarcat de Moscou avait largement relayé l’information, visiblement satisfait des déclarations du Pape.

Une satisfaction bien compréhensible vu la manière dont François a épousé les thèses du patriarcat de Moscou, condamnant en revanche avec des mots très durs les positions de l’Église grecque-catholique ukrainienne.

Voici ce que François a en fait déclaré à la délégation du patriarcat de Moscou, emmenée par son puissant « ministre des affaires étrangères », le métropolite Hilarion de Volokolamsk :

« Devant vous, je voudrais répéter – et de façon particulière devant toi, cher frère, et devant vous tous – que l’Église catholique ne permettra jamais que naisse une attitude de division. Nous ne nous permettrons jamais de faire ça, je ne le veux pas. À Moscou, en Russie, il y a un seul Patriarcat : le vôtre. Nous n’en aurons pas un autre. Et quand un fidèle catholique, qu’il soit laïc, prêtre ou évêque, prend la bannière de l’uniatisme qui ne fonctionne plus, qui est finie, pour moi c’est aussi une douleur. Il faut respecter les Églises qui sont unies à Rome, mais l’uniatisme comme chemin d’unité, aujourd’hui, ne va pas.

Et plus loin :

« Les Églises catholiques ne doivent pas s’immiscer dans les choses internes de l’Église orthodoxe russe, pas même dans les choses politiques. C’est ma position et la position du Saint-Siège aujourd’hui. Ceux qui s’immiscent n’obéissent pas au Saint-Siège ».

Ces mots de François peuvent sembler obscurs pour un non-initié mais ils deviennent très clairs quand on connaît l’historique.

Il faut avant tout dissiper un malentendu. Quand le pape semble dire qu’il n’entend créer aucun « patriarcat » catholique alternatif à celui, orthodoxe, de Moscou, il ne parle pas de la Russie – qui compte à peine 2.000 catholiques de rite oriental administrés par un évêque de rite latin – mais bien à l’Ukraine où l’Église grecque-catholique compte quatre millions de fidèles et aspire fortement, et depuis longtemps, à être constituée en patriarcat et, dans les faits, se considère et agit déjà comme telle.

En 2003, l’élévation en patriarcat de l’Église grecque-catholique ukrainienne semblait déjà acquise. Assez curieusement, elle était soutenue à Rome par le cardinal – aujourd’hui ultra-bergoglien – Walter Kasper, qui était à l’époque président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et qui avait à l’époque envoyé une lettre au patriarche de Moscou pour lui annoncer ce changement imminent.

Mauvaise idée ! À peine Bartholomée, le patriarche œcuménique de Constantinople, avait-il lu cette lettre, il envoya à Rome une réponse enflammée, menaçant de rompre totalement le dialogue œcuménique. La lettre de Bartholomée au Pape, datée du 29 novembre 2003, fut rendue publique dans le mensuel catholique international « 30 giorni » et le Vatican fit marche arrière.

Mais le camp orthodoxe a aussi ses propres conflits et leur épicentre se trouve en Ukraine.

L’Ukraine est la terre natale de la Russie orthodoxe et c’est là que le patriarcat de Moscou compte la plupart de ses fidèles et reçoit de nombreuses vocations ainsi qu’une grande partie de ses ressources financières.

Pourtant aujourd’hui, l’Église orthodoxe ukrainienne appartenant au patriarcat de Moscou et avec à sa tête le métropolite Onufry n’est qu’une des trois fractions orthodoxes présentes dans ce pays même si c’est la seule à être canoniquement reconnue par toute l’orthodoxie.

Au cours des dernières décennies, l’Ukraine a tout d’abord donné naissance à un patriarcat rival à celui Moscou et déclaré schismatique par ce dernier, avec à sa tête un haut hiérarque de l’Église russe, Philarète, ainsi qu’une autre Église orthodoxe ukrainienne autocéphale, dirigée par le métropolite Méthode.

Or il se fait que, depuis quelques temps, un mouvement, notamment soutenu par le gouvernement de Kiev, visant à unifier ces trois Églises en une seule réalité autonome sous l’égide du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, est en train de s’intensifier.

Ce dernier s’est beaucoup engagé dans cette direction. Et il en a personnellement informé le Pape François qu’il a rencontré à Rome le 24 mai dernier.

La solution imaginée par Bartholomée est semblable à celle qui avait mis fin au schisme d’Occident au Moyen-Âge, quand les trois papes en fonction remirent leur démission afin de permettre l’élection d’un nouveau pape reconnu par tous.

Dans le plan de Bartholomée, les trois Églises orthodoxes aujourd’hui présentes en Ukraine devraient renoncer à la juridiction qu’ils exercent actuellement pour permettre la création d’un nouveau sujet ecclésial orthodoxe qui regrouperait les évêques, prêtres et fidèles respectifs.

Cette nouvelle Église orthodoxe ukrainienne unifiée ne serait pas nécessairement un patriarcat tout en étant cependant autonome et autocéphale.

Cette option coûterait très cher au patriarcat de Moscou parce qu’elle perdrait toute juridiction en Ukraine, actuellement assurée par l’Église orthodoxe soumise à sa juridiction.

On comprend aisément qu’à Moscou, le patriarche Cyrille et son bras droit Hilarion se méfient très fort de cette opération. Et le président russe Poutine y est encore plus hostile puisqu’il est en guerre avec l’Ukraine et qu’il ne tient pas à voir diminuer en emprise sur la région et à ce que des mouvements autonomistes religieux viennent s’ajouter au politique.

Mais il n’est pas exclu que Bartholomée, le patriarche de Constantinople, veuille quand même mener à bien l’opération malgré l’opposition de Moscou. On verrait dans ce cas se reproduire ce qui s’est passé en 2016 avec le concile panorthodoxe, fortement voulu par Bartholomée et qui s’est finalement tenu malgré la défection du patriarcat de Moscou.

Et l’Église grecque-catholique ukrainienne, quel rôle vient-elle jouer dans cette histoire ?

Naturellement, elle soutient activement la réunification des trois Églises orthodoxes et s’entend particulièrement bien avec la faction la plus anti-russe dirigée par le patriarche autoproclamé Philarète. Mais les dirigeants du patriarcat de Moscou l’accusent de quelque chose de bien plus grave : d’œuvrer subrepticement au ralliement du futur monde orthodoxe ukrainien réunifié avec les catholiques grecs et donc à l’obéissance à l’Église de Rome.

C’est cet « uniatisme » que le Pape François a condamné sans mâcher ses mots, dans son discours du 30 mai à la délégation du patriarcat de Moscou. L’uniatisme est ce qu’il y a de plus intolérable aux yeux des orthodoxes. Il représente le mimétisme de ceux qui font mine de leur ressembler en tout point, dans la liturgie gréco-byzantine, dans les coutumes, dans le calendrier, dans le clergé marié, mais qui en plus de cela obéissent – et veulent faire obéir – au Pape de Rome.

À la tête de l’Église grecque-catholique ukrainienne se trouve Sviatoslav Schevchuk, avec le titre d’archevêque majeur. À 48 ans, c’est une personnalité dynamique dotée d’une grande intelligence que Jorge Mario Bergoglio connaît personnellement parce qu’il avait séjourné à Buenos Aires pour s’occuper des émigrés ukrainiens en Argentine.

Ce qui n’enlève rien au fait que c’est à lui, sans le citer, que François a adressé les mots les plus durs de son discours du 30 mai, en lui ordonnant de « ne pas s’immiscer dans les affaires internes » de l’orthodoxie.

Dans cette affaire, entre Schevchuk, Cyrille et Bartholomée, le Pape se dissocie clairement du premier, comme il l’avait du reste déjà fait auparavant concernant l’agression russe contre l’Ukraine.

Alors qu’entre Cyrill et Bartholomée, il cherche à être l’ami des deux, avec une plus grande préférence pour la patriarche russe en cas de ballottage entre eux deux.

*

En guise de confirmation de cette dernière préférence du Pape, on notera le refus de François d’octroyer un lieu de culte à Rome aux fidèles orthodoxes de tradition russe se trouvant sous la juridiction de Bartholomée.

Le patriarcat œcuménique de Constantinople dispose en effet d’un exarchat pour les russes orthodoxes vivant en Europe occidentale, dont le siège se trouve à Paris, auprès du célèbre institut théologique Saint-Serge.

Une communauté de tradition russe appartenant à cet exarchat se trouve également à Rome où, cependant – à la différence d’autres Églises orthodoxes parmi lesquelles le puissant patriarcat de Moscou – elle ne dispose pas d’une église.

L’archevêque Job de Telmessos, né Ihor Getcha, d’origine ukrainienne, ancien exarque patriarcal à Paris et depuis fin 2015 numéro un du patriarcat de Constantinople pour les relations œcuméniques, ainsi que co-président de la commission mixte pour le dialogue théologique catholique-orthodoxe, a demandé au Pape François de lui faire don d’une église à Rome, plus précisément de San Basilio agli Orti Sallustiani.

Mais sa demande n’a pas été exaucée. Soustraite aux moines basiliens de Grottaferrata, l’église Saint-Basile a plutôt été confiée aux moines de l’Église grecque-catholique Melkite dont le patriarche est celui d’Antioche.

Un article de Sandro Magister, journaliste italien, spécialiste des questions religieuses au sein de l'un des principaux journaux italiens, l'Espresso (http://www.diakonos.be/redacteurs/sandro-magister/)

SOURCE: http://www.diakonos.be/settimo-cielo/en-ukraine-entre-orthodoxes-et-catholiques-francois-se-rallie-a-moscou/

2.Posté par Théophile le 05/07/2018 21:23
@ Vladimir

Merci pour cet article très intéressant. Je pense qu'il résume assez bien la situation. Mais, personnellement, je ne crois pas que le pape François préfère tel ou tel patriarcat. Je crois simplement qu'il comprends que l'uniatisme est un réel obstacle au retour de Rome dans la communion orthodoxe à plus long terme, et que l'histoire de l'uniatisme est vouée à se transformer prochainement - mais cela sera d'abord envisageable au Proche-Orient (les uniates ukrainiens sont bien trop anti-russes pour que cela change à court terme).

3.Posté par Daniel le 06/07/2018 09:40
@ Théophile

Sur quelle planète vivez-vous ? Le Vatican ne veut pas le "etour de Rome dans la communion orthodoxe" comme vous dites mais absorber l'église orthodoxe, et ce depuis des siècles. Les méthodes changent, le but demeure le même.

4.Posté par Théophile le 06/07/2018 16:11
@ Daniel
Comme on dit dans la finance: "Les rendements du passé ne constituent pas une garantie pour le futur."
Donc attention à ne juger que par le passé, surtout quand ce passé est révolu.
En la matière, je ne connais pas les arcanes du Vatican, mais il me semble que ce pape est différent dans son approche des relations avec l'Orthodoxie - c'est le premier pape qui n'a pas de vision suprématiste. Je rêve même qu'il retire le Filioque, même si c'est certainement une lubie de ma part.
Par ailleurs, le Vatican n'a tout simplement plus la puissance qui lui permettrait d'envisager d'absorber les Eglises orthodoxes. L'époque a changé - le catholicisme s'effondre en Occident, il n'est pas en mesure de conquérir le monde orthodoxe. En outre, les Eglises orthodoxes sont désormais relativement riches et autonomes, donc hors de portée.
Enfin, la désertification dans culture théologique occidentale fait que c'est plutôt la culture orthodoxe qui attire les catholiques que l'inverse. Les catholiques actuels que je connais lisent volontiers de la littérature orthodoxe. Cela n'était pas imaginable durant des siècles.

5.Posté par père Joachim le 07/07/2018 11:55
Les Patriarches d'Antioche et de Jérusalem sont les "grands absents" de Bari.
Nombreux, les Uniates et Latins doivent les représenter ?

... enfin, c'est toujours bien quand deux religions ( et les annexes ou annexés) se rencontrent autours d'un Saint qui pourrait, si on le lui demandait, estomper les dites "légitimes différences"

A noter aussi au passage, que "Personne" n'a pensé à inviter, Chrysostome de Myres en Lycie, qui en toute raison (?) est le principal concerné par l'objet principal de la fête, jadis volé de son diocèse.

Heureusement que nous gardons, encore, au centre de nos préoccupations religieuses, Le Seul qui au faîte d'un pouvoir possible, osa dire: " Mon Royaume n'est pas de ce monde"!
C'est peut être la seule garantie qui nous reste de garder bienséance, dignité et bon sens ?

6.Posté par Vladimir.G: Le Pape à Bari: un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient le 07/07/2018 12:08
Le Pape à Bari: un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient

À l’invitation du Pape François, la quasi-totalité des patriarches des Églises orientales, orthodoxes comme catholiques, ainsi que des représentants du protestantisme se sont retrouvés ce samedi 7 juillet à Bari pour une journée de prière et de réflexion pour le Moyen-Orient.

Arrivé à Bari en hélicoptère en début de matinée, le Pape François a accueilli, un à un, les patriarches à l’entrée de la basilique Saint-Nicolas. Il est ensuite descendu avec eux dans la crypte pour vénérer les reliques du saint du IVème siècle, un pont entre l’Orient et l’Occident. Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins, aussi bien catholiques qu’orthodoxes, prient sur ses reliques.

Saint Nicolas représente un pont entre Orient et Occident pour une Église qui en a besoin et qui compte sur la prière pour ramener de l’espérance et de la paix dans une région encore déchiré par les armes. Le cardinal Sandri préfet de la Congrégation des Eglises orientales rappelle que cette journée vise à interpeller les leaders du monde qui ont la capacité de ramener la paix dans la région. Une journée qui veut aussi apporter un témoignage d’unité entre les différentes Eglises, montrer que l’œcuménisme passe aussi par ce travail pour la paix.

Applaudi par la foule, le Pape et les patriarches ont ensuite rejoint le bord de mer, dans un minibus blanc sans vitre, déjà surnommé « la papamobile œcuménique ». La rencontre de prière à quelques mètres de la mer Méditerranée, a été brièvement introduite par le Pape François.
L'unité pour résister à la tentation de l'indifférence

«Nous sommes venus comme pèlerins à Bari, une fenêtre ouverte sur le Proche-Orient, portant dans le cœur nos Églises, les peuples et les nombreuses personnes qui vivent dans des situations de grande souffrance», a rappelé le Pape François. «Nous leur disons: nous sommes proches de vous. (...) Au Moyen-Orient, se trouvent les racines de nos propres âmes. Mais sur cette splendide région, une dense couche de ténèbres s'est épaissie, surtout ces dernières années: guerres, violences et destructions, occupations et formes de fondamentalisme, migrations forcées et abandons, le tout dans le silence de beaucoup et avec de multiples complicités», a déclaré l’évêque de Rome.

François a une nouvelle fois évoqué le drame de l’émigration de nombreux chrétiens. «Le Moyen-Orient est devenu une terre de personnes quittant leurs terres, a-t-il déploré. Et le risque existe que la présence de nos frères et sœurs dans la foi disparaisse, défigurant le visage même de la région, car un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient (...) Prions unis, pour invoquer du Seigneur des cieux cette paix que les puissants de la terre n'ont pas encore réussi à trouver», a insisté le Saint-Père, avant de lancer cette exhortation : «Répétons: que la paix soit avec toi ! Avec le psalmiste implorons-le particulièrement pour Jérusalem, une ville sainte aimée de Dieu et blessée par des hommes, sur laquelle le Seigneur pleure encore: que la paix soit avec toi ! (...) L'indifférence tue, et nous voulons être la voix qui contraste le meurtre de l'indifférence. Nous voulons donner la parole à ceux qui n'ont pas de voix, à ceux qui ne peuvent que boire leurs larmes, car aujourd'hui le Moyen-Orient pleure, souffre et se tait, tandis que d'autres le piétinent à la recherche du pouvoir et de la richesse. Pour les petits, les simples, les blessés, pour ceux pour lesquels Dieu est à leur côté, nous implorons: que la paix vienne!», a-t-il conclu.

Parmi les nombreux responsables présents pour cette prière œcuménique figuraient notamment Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, le patriarche Bartholomée 1er de Constantinople, ou encore le Pape copte Tawadros II.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk représente le patriarche Kirill de Moscou et de toute la Russie mais l'évènement n"est pas mentionné par l'Église russe... (ajouté par VG)

7.Posté par Vladimir.G: Bari, une rencontre inédite en présence de tous les patriarches orientaux… ou presque le 07/07/2018 12:17
Bari, une rencontre inédite en présence de tous les patriarches orientaux… ou presque

Nicolas Senèze, à Rome , le 06/07/2018 à 12h06

À l’invitation du pape François, la plupart des patriarches des Églises du Moyen-Orient se retrouvent samedi 7 juillet à Bari pour une journée de prière et de réflexion. Jamais les responsables de toutes les traditions chrétiennes du Moyen-Orient ne s’étaient réunis à ce niveau. Mais il y aura à Bari des absents remarqués.
12 octobre 2017 : A l'occasion du centenaire de la Congrégation des Eglises orientales, le pape François visite l'Institut pontifical oriental dans lequel il s'arrête devant une oeuvre le repésentant, à Rome
ZOOM

12 octobre 2017 : A l'occasion du centenaire de la Congrégation des Eglises orientales, le pape François visite l'Institut pontifical oriental dans lequel il s'arrête devant une oeuvre le repésentant, à Rome / ServizioFotograficoOR/CPP/CIRIC/Catholic Press Photo

La réunion de Bari aurait-elle pu être interreligieuse ? Mardi 3 juillet, en conférence de presse, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la congrégation pour les Églises orientales, reconnaissait que, dans le futur, une rencontre similaire avec juifs et musulmans pourrait être organisée. « Mais ici, nous avons voulu insister sur la solidarité entre chrétiens en lien avec la situation au Moyen-Orient », a-t-il expliqué, soulignant l’objectif clairement œcuménique du sommet de Bari.

De fait, jamais une rencontre de toutes les confessions chrétiennes présentes au Moyen-Orient n’avait été organisée à un tel niveau. Un véritable tour de force d’organisation de la part du Vatican, qui n’était pas gagné d’avance.
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Pour la paix au Moyen-Orient, les patriarches des Églises orientales réunis par le pape à Bari
Absence de deux des trois patriarches dont le siège est à Damas

Côté orthodoxe, cinq des six Églises autocéphales présentes dans la région seront présentes. Seul manquera le patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche, sans que l’on sache si cette absence est due à la présence d’un représentant du patriarcat de Jérusalem – tous deux s’opposent depuis cinq ans sur leur présence au Qatar, territoire antiochien où Jérusalem a créé un archevêché… – ou s’il y a des motivations plus politiques de la part de la juridiction orthodoxe sise à Damas, en Syrie.

Côté catholique, toutes les Églises orientales unies à Rome seront représentées, mais un primat manquera à l’appel : le patriarche melkite Youssef Absi, représenté toutefois par l’archevêque d’Alep, Mgr Jean-Clément Jeanbart. Avec le patriarche Jean X, le patriarche melkite avait été, en avril dernier, le signataire d’une lettre prenant clairement le parti de Bachar Al Assad après les frappes occidentales sur leur pays.

Le troisième signataire de la lettre, le patriarche syrien-orthodoxe Ignace Ephrem II devrait toutefois être bien présent, mais l’absence de deux des trois patriarches dont le siège est à Damas à cette rencontre précisément organisée sur la situation au Moyen-Orient, et alors que la guerre fait rage dans le sud de la Syrie, sera évidemment remarquée.
Absence du patriarche Kirill

Tout comme la présence de l’Église orthodoxe russe représentée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, directeur du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou. Certes, Moscou n’est pas au Moyen-Orient, mais la Russie est un soutien fort du régime syrien, le patriarcat russe étant un puissant relais avec les Églises syriennes. Incontournable en Syrie, la présence russe était donc indispensable à Bari, même si l’absence du patriarche Kirill – peut-être due aux rivalités avec Constantinople sur l’Ukraine, alors que le patriarche œcuménique Bartholomeos sera présent – est une déception.

En outre, si toutes les Églises orientales (dites « non-chalcédoniennes ») sont représentées par un patriarche, la présence protestante sera relativement faible. Seul l’évêque luthérien de Jordanie et de Terre sainte sera là, mais pas son homologue anglican. Le monde protestant sera néanmoins représenté à travers le Conseil des Églises du Moyen-Orient et sa secrétaire générale, la théologienne libanaise Souraya Bechealany. Catholique, elle sera aussi la seule femme de cet aréopage masculin !

Malgré des absents de marque, une telle réunion, et à un tel niveau, de responsables d’Églises chrétiennes est clairement une première : jamais on n’avait vu s’afficher de cette manière les primats des traditions byzantines et orientales avec leurs homologues latins ou unis à Rome. Ce qui sera demain le plus grand rassemblement de chrétiens d’Orient sera donc, en soi, un signe fort.

Nicolas Senèze, à Rome
https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/A-Bari-rencontre-inedite-presence-tous-patriarches-orientaux-presque-2018-07-06-1200953059

8.Posté par Vladimir.G: LITURGIE ORTHODOXE SUR LES RELIQUES DE ST. NICOLAS À BARI le 09/07/2018 17:35
Le dimanche 8 juillet, au lendemain de la prière œcuménique organisée et présidée par le pape François, le métropolite Hilarion a célébré une liturgie dans la crypte qui abrite les reliques de St Nicolas en présence de nombreux paroissiens de la paroisse de l'Église orthodoxe russe à Bari et de pèlerins venus vénérer les reliques du saint.

Un déjeuner fut ensuite donné dans le monastère dominicaine auprès de la basilique en présence du métropolite Hilarion, de l'archevêque de Bari, Mgr Francesco Cacucci et du père Giovanni Distante, prieur du monastère dominicain Saint-Nicolas.

Source (avec photos): https://mospat.ru/ru/2018/07/08/news161831/

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