Le patriarcat oecuménique vient de dissoudre l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale

Jivko Panev - 27 novembre

De source bien informée, nous avons appris que le Saint-Synode du Patriarcat oecuménique réuni à ce jour au Phanar vient de décider de dissoudre l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale en abrogeant le Tomos patriarcal de 1999. Le communiqué officiel avec les détails à venir !

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На заседании Синода Константинопольской Церкви было принято решение распустить Западноевропейский экзархат приходов русской традиции. Об этом сообщает греческое агентство Romfea со ссылкой на собственные источники.

Напомним, с 27 по 29 ноября в Стамбуле проходит заседание Синода Константинопольского Патриархата.

Юрисдикцию над приходами бывшего русского Западноевропейского экзархата Константинополь восстановил в январе 1971 года. 19 июня 1999 года томосом Константинопольсого Патриарха Варфоломея, подтверждалось пребывание Архиепископии под омофором Константинопольского Патриарха и восстанавливался ее статус Экзархата.

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Tomos Patriarcal de 1999
Tomos du Patriarche Œcuménique Bartholomée I élevant l’Archevêché au rang d’Exarchat du Patriarcat Œcuménique (19.6.1999).

La Sainte et Grande Église du Christ, suivant en toutes choses les sacrés canons qui lui accordent la sollicitude sans relâche à l’égard du Plérôme porteur du nom du Christ qui se trouve en dehors du territoire local des autres Saintes Églises orthodoxes et l’ordination de ses évêques (canon 28 du 4e Concile œcuménique), a décidé, répondant à la demande pieuse des intéressés, d’organiser comme une Mère aimante les affaires de l’Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale selon ce qui leur est utile pour le salut et de dispenser une façon de bonne organisation comme il convient à l’Eglise du Christ selon la recommandation du saint Apôtre « que tout se passe dignement et dans l’ordre » (1 Cor 14,40).

Recherchant les réglementations qui conviennent, unissant paternellement en une chose, ensemble et de façon à plaire à Dieu, la règle de l’acribie, celles de la philanthropie et de la compassion, de façon à ne pas transformer ni la douceur en permissivité, ni la sévérité en aigreur, selon le 3e canon du Concile œcuménique Quinisexte, nous nous sommes penchés avec sympathie sur les problèmes particuliers de cet Archevêché des paroisses orthodoxes en Europe occdientale de tradition russe, et avons jugé nécessaire la sollicitude pastorale particulière demandée à leur égard et la révision proposée de leurs statuts. Ayant considéré ces sujets de tout point de vue, nous avons établi par écrit les réglementations jugées préférables, afin que ne soit pas affaibli le zèle de l’acribie canonique, en raison de l’économie pastorale, de ces évêques qui œuvrent au service pastoral de ces communautés, ni ne soit bouleversé le lien de leur amour avec les pasteurs des métropoles et archevêchés du Très Saint Trône Œcuménique en Europe occidentale ; « afin que règne l’harmonie et que soit glorifié Dieu, par le Seigneur dans l’Esprit, le Père, le Fils et le Saint Esprit », selon le 34e canon des Saints Apôtres.

C’est ainsi que le Très Saint Trône Œcuménique patriarcal et apostolique, ayant reçu la demande et la proposition préalablement exposée de Son Eminence l’Archevêque Serge d’Eucarpie, qui est à la tête de l’Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale et du Conseil archiépiscopal qui l’entoure, concernant la nécessité de modification des Statuts actuels de cet Archevêché, prenant soin selon son devoir et manifestant la sollicitude apostolique pour la stabilité, l’harmonie et la canonicité de la manière de diriger les affaires de cet Archevêché, a pris connaissance synodalement et a fait savoir ceci :

Cet Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, dirigé par l’Archevêque d’Eucarpie Serge, constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931, soumis directement au Patriarche Œcuménique et à son Saint et Sacré Synode, constitue un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique.

Cet Exarchat Patriarcal est soumis au Patriarcat Œcuménique et est administré selon ses propres statuts, approuvés par le Trône Œcuménique, et conservant l’ordo liturgique russe. Comme il se doit, dans l’élaboration des statuts en vigueur de l’Exarchat Patriarcal ont été prises en considération les législations des pays dans lesquels il existe des communautés de l’Exarchat.

L’Exarchat Patriarcal est gouverné par un seul Evêque dirigeant, ayant le rang et le titre d’Archevêque-Exarque Patriarcal des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale et qui assure le lien canonique immédiat entre le Trône Œcuménique et les communautés composant cet Exarchat Patriarcal.
L’Archevêque qui est à la tête de l’Exarchat Patriarcal possède la juridiction prévue par les divins et saints canons sur toutes les communautés de l’Exarchat et est habilité à donner des congés canoniques, à accueillir, à nommer et à autoriser à une diaconie ecclésiastique tout clerc ou laïc soumis à sa juridiction.

Au sein de l’organisation de la vie ecclésiastique en Europe occidentale, l’Exarque Patriarcal-Archevêque se concerte avec le Métropolite de France qui siège en ce pays.
La concertation entre l’Archevêque à la tête de et de chacun des Hiérarques du Trône Œcuménique se fait directement et selon les mêmes règles de communication entre eux, dans la recherche du respect de la compétence ecclésiastique et administrative de part et d’autre.

Dans les célébrations liturgiques selon l’ordo en vigueur et selon l’usage :
L’Archevêque commémore le nom du Patriarche Œcuménique,
Les Evêques Auxiliaires commémorent le Patriarche Œcuménique et l’Archevêque,
Le clergé paroissial commémore, selon la tradition russe, le Patriarche Œcuménique et l’Archevêque et son Evêque Auxiliaire, dans la mesure où ce dernier préside à la célébration.

L’élection de l’Archevêque-Exarque Patriarcal, ainsi que celle des évêques auxiliaires, se fait en conformité avec les Statuts que le Patriarche Œcuménique a approuvés et bénis, et selon l’ordre canonique d’après lequel ces élections se font par le Saint et Sacré Synode du Patriarcat Œcuménique quiprend en considération les propositions de l’Assemblée clérico-laïque de l’Exarchat.

Le fonctionnement du Conseil Episcopal, de l’Assemblée Générale et du Conseil Archiépiscopal de l’Exarchat Patriarcal se fait sous la présidence de l’Archevêque-Exarque Patriarcal en accord avec les statuts en vigueur et approuvés par le Patriarcat Œcuménique.
Les Assemblées Générales Extraordinaires de l’Exarchat Patriarcal peuvent être présidées par le Métropolite de France, à la suite d’une demande de l’Exarchat et par une délégation particulière du Patriarche Œcuménique.

L’Institut de Théologie Orthodoxe Russe Saint-Serge constitue un élément inséparable de cet Exarchat Patriarcal et se trouve, par conséquent, sous la tutelle immédiate de l’Archevêque qui est à la tête de l’Exarchat.
Et, sur ce, canoniquement par le présent Tomos, comme en matière de recommandation paternelle, nous rappelons le « persistez et maintenez les traditions orthodoxes », comme des fondements de la vérité et du dogme ; de même ceci, qui vaut sur ce qui est ignoré ou mis en doute : « Demande à ton père et il t’annonce, à tes anciens et ils te diront » (Deut 32,7) et nous garantissons que la sureté même est de ne penser en rien plus que ce qu’il ne faut penser, de ne pas avoir de pensée excessive, que l’un ne veuille pas l’emporter sur l’autre, de ne pas fonder d’assurance sur la propre pensée, de rechercher plutôt en humilité quelle est la volonté bonne et parfaite du Seigneur.

Sur tout cela nous bénissons le nouvel Exarchat-Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale et son très honoré Exarque, Son Eminence l’Archevêque d’Eucarpie Monseigneur Serge, ainsi que leurs Excellences les Evêques qui l’accompagnent, le saint clergé, les prêtres sanctifiés du Seigneur et le peuple élu de Dieu ; nous invoquons la bénédiction en abondance de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ et nous souhaitons que l’Exarchat Patriarcal, d’une part, se maintienne et croisse pour la gloire de Dieu et le salut du monde ; et, d’autre part, à nos frères bénis, tant évêques que prêtres et moines comme au peuple fidèle porteurs du nom du Christ, nous souhaitons toute bénédiction du Seigneur, ainsi que la paix et la joie et, au plus haut point, la fructification de ses luttes pour le Christ et pour Sa foi orthodoxe.

En conséquence de quoi, en foi et garantie de cela, fut fait le présent Tomos patriarcal et synodal de codification, transcrit et signé en Ce saint codex de notre grande Église du Christ, adressé par ailleurs, en termes identiques et sans changement, et remis au dit pour y être déposé dans ses archives au titre de rappel à jamais.

L’an de grâce 1999, le 19 du mois de juin. Indiction 7.

† Bartholomée de Constantinople
[les membres du Saint-Synode]

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Novembre 2018 à 18:45 | 14 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G:L'abrogation unilatérale des tomos devient une habitude... le 27/11/2018 18:26
L'abrogation unilatérale des tomos devient une habitude...

Attendons la suite.

2.Posté par père Joachim le 28/11/2018 01:27
Une tout petit bénéfice pour un grand recul missionnaire, gage d'Unité.

Journée d'affliction fraternelle.
Nuit de deuil et de recueillement.
Matinée d’espérance ?

3.Posté par Daniel le 28/11/2018 10:39
Il faudra voir les détails qui semblent en fait inconnus de tous. Il s'agirait d'un retrait du tomos mais non d'une dissolution... L'archevêque appelle avec raison au calme et à la prière.

http://www.exarchat.eu/spip.php?article2257&fbclid=IwAR2JtLytaeiwwPVxwmBBg1pVpXDfUOSbf3PGW_tCU4Ao725yq5p_pleqYSQ

4.Posté par justine le 28/11/2018 10:40
Le sort des structures ecclésiastiques fanariotes, y compris celui de la future (?) juridiction en Ukraine et de l'Archeveché en Europe occidentale, sera mieux compris à la lumiere de cet article sur les amères expériences de l'Eglise "autocéphale" en terres tchèques::
http://spzh.news/en/zashhita-very/57477-illyuzija-nezavisimosti-gorykij-opyt-avtokefalii-cerkvi-v-chehii-i-slovakii

(Cet article est d'une si haute actualité qu'il mériterait d'etre mis à la une de tous les sites orthodoxes!)

5.Posté par Guillaume le 28/11/2018 10:58
Que va devenir l'Exarchat? Absorbé par la métropole grecque en France? Se tourner vers les diocèse de Chersonèse. Le Phanar est en train de faire un coup de majesté.

6.Posté par justine le 28/11/2018 13:25
Le Bureau de l'Administration Diocésaine publie ce matin un communiqué sur la décision du patriarche Bartholomé, précisant que cette décision n'avait pas été sollicitée par l'Archeveché et avait été prise sans connaissance de celui-ci. Le texte francais semble avoir eu quelques problèmes techniques, celui des traductions est plus complet ( http://www.exarchat.eu/spip.php?article2257 ). Sinon il y a aussi le texte grec sur romfea. L'Archeveque Jean fait savoir qu'il rentrera prochainement a Paris et que qu'il convoquera alors une assemblee pour discuter de la question. Il demande aux fideles de garder le calme et de rester en priere pour le moment.

7.Posté par Communiqué du Bureau de l’Administration Diocésaine du 28 novembre 2018 le 28/11/2018 14:23
L’administration diocésaine communique, à l’intention de tous les membres de l’Archevêché, que le Saint-Synode de notre Patriarcat a pris la décision, le 27 novembre 2018, d’abolir le statut d’Exarchat de notre Archevêché.

Cette décision du Saint-Synode, qui n’a pas encore été reçue officiellement au siège de l’Archevêché, n’a aucunement été demandée par l’Archevêché. Monseigneur l’Archevêque Jean n’a pas été consulté préalablement à cette décision.

Se trouvant à Istanbul/Constantinople pour une réunion de commission synodale avec le Secrétaire du Conseil de l’Archevêché, Nicolas Lopoukhine, l’Archevêque Jean a appris cette décision lors d’un entretien privé avec le Patriarche.

Monseigneur l’Archevêque et le Secrétaire du CA rentreront à Paris incessamment. La prochaine réunion du conseil de l’archevêché se tiendra dans les jours qui viennent et débattra de cette question.

D’ici là, comme pasteur responsable des paroisses et communautés de l’Archevêché, Monseigneur l’Archevêque Jean demande à tous les clercs et à tous les fidèles de garder leur calme et de se recueillir dans la prière, afin que l’Esprit Saint vienne tous nous éclairer.

Davantage d’informations suivront sous peu.

Сообщение Епархиального Управления от 28 ноября 2018 года

Ко вниманию всех членов Архиепископии, Епархиальное Управление сообщает, что Священный Синод Патриархата 27 ноября 2018 года принял решение отменить статус Экзархата нашей Архиепископии.

Это решение Священного Синода, которое еще официально не получено Архиепископией, ни коим образом не было запрошено Архиепископией. Владыка Иоанн не был предварительно проконсультирован об этом решении.

Пребывая с рабочим визитом в Стамбуле / Константинополе для запланированной встречи с синодальной комиссией, Архиепископ Иоанн, в сопровождении секретаря Епархиального Совета Николая Лопухина, узнал об этом решении от Патриарха во время их личной встречи.

Архиепископ Иоанн и секретарь Епархиального Совета вернутся в Париж в ближайшее время. Следующее заседание Совета Архиепископии состоится в ближайшие дни, на котором будет рассмотрен этот вопрос.

Тем временем, как Архипастырь, ответственный за приходы и общины Архиепископии, Владыка Иоанн просит всех священнослужителей и всех верных сохранять спокойствие и пребывать в молитве, чтобы Святой Дух всех нас просветил.

Более подробная информация будет опубликована в ближайшее время.

8.Posté par Daniel le 28/11/2018 14:43
La dissolution est bien officielle

https://orthodoxie.com/communique-au-sujet-des-eglises-orthodoxes-de-tradition-russe-en-europe-occidentale/

9.Posté par Nadia L le 28/11/2018 15:20
Quelqu'un pourrait-il traduire en français l'article dont parle Justine au post 4 ?
Merci !

10.Posté par Guillaume le 28/11/2018 16:29
Concernant l'article dans la publication en 4 il reprend sans doute ce qui a été publié dans orthodoxologie dimanche dernier.
https://orthodoxologie.blogspot.com/2018/11/jakub-jiri-yukl-le-role-du-patriarcat.html
L'impression que donne cette décision est une fuite en avant. Aucune concertation peut-être la peur d'une hémorragie.

11.Posté par Théophile le 28/11/2018 17:03
Sans doute le mot "russe" n'est plus acceptable pour Constantinople?
Les paroisses liées et S.Serge risque de partir dans la nature.
Quoi qu'on en pense, Mgr Jean était un pasteur dévoué, il a bcp oeuvré pour l'Orthodoxie.
Le Patriarcat de Constantinople devient de plus en plus éloigné de S.Jean Chrysostome.

12.Posté par Silvain le 28/11/2018 18:49
@Justine et @Nadia L
Merci à Justine pour cet article éclairant à plus d'un titre. Pour le lire en français (acceptable) avec une mise en forme respectant l'original :
https://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=http://spzh.news/en/zashhita-very/57477-illyuzija-nezavisimosti-gorykij-opyt-avtokefalii-cerkvi-v-chehii-i-slovakii&prev=search

Ukraine, Terres tchèques et slovaques, Estonie, Finlande, ...France... même combat.
À bien comprendre, la stratégie de Constantinople serait celle du pompier pyromane.
S'étendre pour ne pas disparaître, abuser d'une aura millénaire, diviser pour régner, accuser les victimes et condamner les résistants. Une stratégie de sociopathe en somme, pas si éloignée des stratégies de la CIA et du Département d'État américain.
En tous les cas, Constantinople aura désormais démontré que les raisons d'existence d'un Exarchat russe en période post-communiste ont complètement disparu, et que ces communautés sont désormais en demeure de faire un choix. Revenir humblement à la maison-mère de Russie, ou se livrer au libéralisme post-byzantin.
Dans le même mouvement, Constantinople suggère qu'elle n'existe plus vraiment que sur le papier, et de ce point point de vue, elle n'est plus si loin de la Rome décadente auprès de laquelle elle soupire.
"Arx tarpeia Capitoli proxima". Il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéïenne.

13.Posté par Silvain le 28/11/2018 18:56
Voici ma version remaniée de l'article
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Le Phanar a reconnu le métropolite Rostislav uniquement à cause de la menace de perturbation du Conseil crétois en 2016.

16 novembre 2018, 11h26 Vladimir Zhurkin, Prazsky Telegraph

Tout ce qui se passe en Ukraine est une copie parfaite du schisme de l'Église des terres tchèques et de la Slovaquie. Pourtant, on peut en être sûr: le Phanar ne donnera aucune indépendance à qui que ce soit.

Récemment, la ressource Internet tchèque www.prazsky-spravodaj.cz a publié la version intégrale d'un article du docteur en théologie de Prague, Jakub Irji Jukl, intitulé «Le rôle du patriarcat œcuménique pendant la crise de l'Église orthodoxe en terre tchèque et la Slovaquie ».

En tant que participant régulier à l'Assemblée diocésaine de l'éparchie de Prague, il était extrêmement utile et important pour moi d'entendre un avis sur l'actualité de l’Église orthodoxe des terres tchèques et de la Slovaquie, de la part du responsable de l'éparchie de Prague (membre diocésain) et à la fois historien et théologien. Je confirme pleinement les informations présentées dans l'article de M. Jukl et, sur la base de son texte, je souhaite mettre l'accent sur certains détails.

Les premières actions du patriarcat de Constantinople en République tchèque dans les années 1920 ont plongé la communauté orthodoxe locale dans un schisme connu dans l'histoire de l'église sous le nom de « Sabbatien ». La tentative du Patriarcat de Constantinople, au cours de cette période, de soumettre l'Église orthodoxe naissante en Tchécoslovaquie a conduit à une division entre les quelques clercs et laïcs, semant la méfiance et l'hostilité dans le cœur des gens.

Le 2 mars 1923, le patriarcat de Constantinople publia un Tomos «sur l'établissement de l'archevêché orthodoxe en République tchécoslovaque» et ordonna que Sabbatius (Vrabts) soit fait évêque, créant ainsi une juridiction ecclésiastique parallèle. De toute évidence, le patriarcat de Constantinople n'a pas cherché à aider à unir et à renforcer les communautés orthodoxes de Tchécoslovaquie, ce qui a considérablement compliqué la renaissance de l'Église locale. Cependant, le peuple n’a pas soutenu le représentant de Constantinople et s’est uni autour de l’évêque Gorazd (Pavlik), qui a ensuite disparu en tant que martyr.

En 1951, l'Église orthodoxe tchécoslovaque a été élevée à l'autocéphalie par l'Église mère de Russie. Malgré toutes les difficultés de la période historique, l'orthodoxie en République tchèque et en Slovaquie, après avoir obtenu son statut d'indépendant, s'est développée de manière assez active et dynamique: un séminaire a été ouvert pour former le clergé local, des livres liturgiques et des revues ecclésiastiques générales ont été publiés, de nouveaux monastères et des paroisses ont été fondés.

Ce n'est qu'en 1998 que le patriarcat de Constantinople a reconnu le statut autocéphale de l'Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie, mais avec de nombreuses réserves et exigences qui feraient que l'Église locale dépendrait de Constantinople. Cependant, la mise en œuvre des dispositions du Tomos dans les statuts de l'Église orthodoxe des terres tchèques et de la Slovaquie a été retardée et, par conséquent, le patriarcat de Constantinople a pris des mesures spécifiques pour soumettre complètement l'Église locale à travers la création d’un schisme et la «guérison» ultérieure à ses propres conditions.

Le 19 octobre 2013, le métropolite Emmanuel de France est arrivé à Prague et a pris part à l'Assemblée diocésaine de l'éparchie de Prague, convoquée pour élire un nouvel archevêque de Prague après le départ à la retraite du métropolite Christopher (Pultz). Dans son discours, le métropolite Emmanuel a déclaré que le patriarcat de Constantinople ne reconnaissait aucun des candidats au poste d'archevêque de Prague, perturbant ainsi la procédure de vote. Ce fut la première étape dans la génération de la scission et une tentative de subjuguer l’Église locale.
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Le métropolite Emmanuel a déclaré que le patriarcat de Constantinople ne reconnaissait aucun des candidats au poste d'archevêque de Prague, perturbant ainsi de manière efficace la procédure de vote. Ce fut la première étape dans la génération de la scission et une tentative de subjuguer l’Église locale.
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L’étape suivante, selon le patriarcat de Constantinople, consistait en la saisie complète de l'administration de l'église orthodoxe des terres tchèques et de la Slovaquie. Profitant des ambitions du vieil archevêque Siméon d'Olomouc (alors élu par le Saint-Synode de l’Église métropolitaine du Trône par le Saint-Synode de l’Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie), deux délégués du patriarcat de Constantinople sont arrivés lors de la réunion du Synode de l'Église orthodoxe des terres tchèques et slovaques: «experts» en schisme, le métropolite Emmanuel de France et son collègue, le métropolite Arsène d'Autriche.

L'Archevêque Siméon a accepté d'admettre au Synode ces deux hiérarques du patriarcat de Constantinople, également avec le droit de vote, espérant avec leur aide devenir le Primat de l'Église. Comme vous le savez, lors de cette réunion du Synode, l'archevêque Siméon a tenté de renvoyer, sous de faux prétextes, deux évêques de l'Église orthodoxe des terres tchèques et de la Slovaquie. Ainsi, seuls deux évêques restèrent au Synode - l'archevêque Rostislav de Presov et l'archevêque Siméon, qui, en tant que Locum Tenens, avaient un vote décisif et le pouvoir d'admettre au Synode les évêques du patriarcat de Constantinople.

Seulement, la position de tous les évêques de l'Église orthodoxe des terres tchèques et slovaques (à l'exception de l'archevêque Siméon) et le soutien de l'Église orthodoxe russe ne permettaient pas au patriarcat de Constantinople de s'emparer complètement du leadership de l'Église. Après une défaite humiliante, Constantinople ne resta pas inactive et poursuivit sa lutte pour subordonner l'église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie.

Le patriarcat de Constantinople ne reconnut pas les actions du Conseil local de l’Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie concernant l'élection de Sa Béatitude métropolitaine Rostislav comme Primat, et continua de soutenir l'archevêque Siméon en tant que Locum Tenens.

De quoi s'agissait-il ? Du désir de préserver la pureté des chanoines ou l'exigence de la stricte exécution du statut de l'église locale ? Non. Le règlement (chapitre 2, article 2, paragraphe 3) énonce clairement que l'élection du Locum Tenens par le Saint-Synode a été pleinement réalisée par les évêques de l'Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie. Au même moment, l'archevêque Siméon d'Olomouc, Locum Tenens, a violé le règlement de la partie 2, art. 2, par. 4, qui stipule: "Si le poste de métropolitain est vacant, le Saint-Synode est tenu d'organiser l'élection d'un nouveau métropolitain dans un délai ne dépassant pas 40 jours."

Après le départ à la retraite du métropolite Christopher en avril 2013, l'archevêque Siméon n'a pas convoqué de synode pour se préparer au concile local, craignant de perdre le pouvoir. En ce sens, il était nécessaire de changer de Locum Tenens afin de convoquer le concile local et d'élire le primat.
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La lettre du patriarcat de Constantinople du 26 août 2015 (concernant la non-reconnaissance de sa Béatitude le métropolite Rostislav comme primat et la demande de nouvelles élections - voir l'article du Dr Jukl) a complètement déstabilisé la vie intérieure de l'Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie et a donné aux schismatiques une occasion de s'emparer de la conduite de l'Église.
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Cependant, peu après, à savoir le 14 janvier 2016, un événement absolument extraordinaire s'est produit: la signature du communiqué sur la reconnaissance du métropolite Rostislav comme primat de l'Église. Est-ce qu’un miracle s’est produit en cette courte période? Ou peut-être, enfin, que dans l'antique Constantinople, on a compris les détails des problèmes ou on a pris une décision vraiment forte!? La réponse est extrêmement simple et la solution pragmatique: dans le jours suivants, à savoir les 21-27 janvier 2016, la conférence préparatoire des chefs des églises orthodoxes a été organisée. Les Églises ont compromis la préparation et la convocation du Conseil pan-orthodoxe. Et dans ce cas, une position ferme bien connue de l'Église orthodoxe russe sur l'impossibilité de convoquer le Conseil sans la participation d'une des églises locales a en quelque sorte forcé le patriarcat de Constantinople à reconnaître le métropolite Rostislav comme primat. Dans ce cas, le «principe canonique» du patriarcat de Constantinople, son exploitation habile de la «tradition historique» et l'utilisation, le cas échéant, de l’«oikonomia» ont été révélateurs.

Après avoir dirigé le concile crétois, le Patriarcat de Constantinople n'a pas renoncé à son intention de s'emparer de l'Église locale des Terres tchèques et de la Slovaquie, ne modifiant que sa tactique. Maintenant, au lieu d’inclure ses évêques au Synode, le Patriarcat de Constantinople demande une modification du Statut de l’Église orthodoxe, selon laquelle l’Église locale perdra en fait son statut d’autocéphalie. Encore une fois, le principal levier de pression est la menace d'une intensification de la scission en soutenant les schismatiques qui attendent une revanche.

Épilogue
Les schismes ont toujours existé en tant qu'éléments de la vie de l'église. Le diable est le père du schisme et le premier schismatique du monde spirituel; Judas, disciple du Christ, est le premier schismatique du christianisme. Les ambitions et la soif de pouvoir, sources de tous les schismes, ont été et resteront malheureusement dans la vie de l'église comme un péché. Être dans l’Église ne garantit pas une correction qui ne repose que sur un choix personnel. L’Église répond à ces schismes, querelles, scissions par les paroles du Christ: «S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain.» (Matt. 18:17).

Mais l'Église se doit d’être unie et d’exprimer sans équivoque son attitude envers le schisme et les schismatiques, sans se scinder en elle-même, et ne doit pas qualifier les schismatiques en bons ou mauvais. Une attitude commune et unifiée à l’égard de tout schisme est essentielle pour réduire au minimum les divisions dans l’avenir. Malheureusement, à l’heure actuelle, nous assistons à la multiplication des divisions en tant qu’outil de pression et à la réalisation des objectifs du Patriarcat de Constantinople.

La «sœur aînée» de la famille des Églises locales a toujours eu la chance d'être un véritable exemple pour toutes les Églises - en termes d'aide mutuelle, de consolidation et d'unification, ainsi que de cessation d'intrigue et d'inimitié. La crise profonde dans laquelle est tombée le patriarcat de Constantinople au début du XXe siècle a permis de réunir toutes les Églises au soutien de la Grande Église - dans le but de remédier à son sort et d’intégrer l’Orthodoxie mondiale. Cependant, tenté par les troubles qui se sont produits après 1917 dans l'Église orthodoxe russe, le patriarcat de Constantinople a choisi la voie de l'expansion comme élément de survie, consacrée à la subordination de territoires barbares.

À partir de ce moment, le schisme devint le terreau du patriarcat de Constantinople, dont l’instrument est un pseudo-guérisseur. L’histoire de l’Église confirme qu’il y aura toujours dans son corps des personnes soucieuses de leur carrière et assoiffées de pouvoir qui, pour atteindre leurs objectifs, accepteront toute intrigue et tout schisme, seulement s’ils ont une chance d’être légalisés. Alors que la «grâce» des schismatiques dépend de la «pointe du stylo» du patriarche de Constantinople, la tendance au schisme ne fera que s'accentuer.

À l'heure actuelle, l'une des questions prioritaires du dialogue inter-orthodoxe devrait être d'exclure la possibilité de maintenir une scission sous quelque forme et manifestation que ce soit. Dans chaque Église, il y a ceux qui sont mécontents et offensés, qui peuvent facilement être utilisés pour faire pression sur l'Église canonique par le biais d'appels au patriarcat de Constantinople (bien que le patriarcat de Constantinople lui-même ne soit pas une exception ...).

Ces dernières années dans l’Église orthodoxe des Terres tchèques et de Slovaquie sont un exemple frappant de la scission absolue créée par l’homme avec l’utilisation d’une technique tout à fait spécifique. On peut regretter sincèrement que les activités du patriarcat de Constantinople ces derniers temps ne suggèrent pas la possibilité d'une vie paisible des saintes églises locales sans le «soin» obsessionnel de la mère-Église…
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Tout ce qui se passe en Ukraine est une copie conforme du schisme dans l'Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie. Il y a des hommes offensés, des carriéristes ambitieux et, surtout, il existe une conviction que les schismatiques sont légitimes. C’est la seule chose qui empêche le schisme de s'effondrer. En conclusion, on peut être absolument sûr que le patriarcat de Constantinople n'accordera jamais d’indépendance complète à aucune structure d'Église du monde orthodoxe.
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Si la Charte de l'Église des Terres tchèques et de la Slovaquie, qui a le statut d'autocéphalie, est soumise à des changements afin de rendre l'Église totalement dépendante, que peut-on dire au sujet de la prétendue nouvelle entité «indépendante» de l'Église?

Les 20 et 21 août 2018, le métropolite d’Autriche Arsène, s'est à nouveau rendu en Moravie (centre du schisme de l'Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie). Sur la suggestion du «vicaire» du diocèse d'Olomouc, Isaiah Slaninka, le métropolite Arsène a choisi un lieu pour ouvrir une métochion (mission) du patriarcat de Constantinople dans ce diocèse. Toutes les actions de la direction du diocèse d'Olomouc et du patriarcat de Constantinople se déroulent, à notre connaissance, sans le consentement du primat de l'Église orthodoxe des Terres tchèques et de la Slovaquie, sa Béatitude le métropolite Rostislav.

En passant, les 1er et 2 septembre 2018, le métropolite Alexander (Drabinko) a visité le diocèse d'Olomouc, après avoir fait un cadeau à Isaiah Slaninka d’un Tau primatial, tandis qu'Isaiah se rend régulièrement sur la célèbre baie du littoral, du Bosphore ...
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La logique des récents développements en République tchèque et en Ukraine donnent la ferme conviction que si l'une des Églises locales était subordonnée au patriarcat de Constantinople, le même sort attendrait toutes les autres Églises, car un précédent fondamental serait créé, et cela modifierait le mécanisme conciliaire dans les relations entre les églises orthodoxes. Si le patriarcat de Constantinople se précipite pour vous embrasser, il est évident que les schismatiques locaux veulent obtenir le soutien du patriarcat de Constantinople, qui espère pouvoir rassembler en République tchèque des ressources humaines pour la direction de l'Église. La méthode de mise en œuvre, évidemment, est déterminée d’avance : si on se sent mécontent et offensé par la direction de l'église locale (et que de telles personnes existent!), alors «l'amour et la protection» du patriarcat de Constantinople s'empressent de les embrasser!
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Dommage que le Christ n'ait pas connu les canons tels qu'ils sont interprétés par le patriarcat de Constantinople - peut-être que dans ce cas, Judas ne se serait pas pendu (par oikonomia) ...

14.Posté par justine le 28/11/2018 21:43
A Nadia, voici la traduction:
Tout ce qui se passe actuellement en Ukraine est une copie parfaite du schisme dans l'Eglise des Terres Tchèques et Slovaquie. Une chose est sure - le Phanar de donnera jamais une indépendance quelconque à qui que ce soit.

Récemment, le portal internet tchèque www.prazsky-spravodaj.cz a publie la version intégrale d'un article par le théologien dr Jakub Irij Jukl intitulé "Le rôle du Patriarcat Ecuménique durant la crise de l'Eglise Orthodoxe en Terres tchèques et Slovaquie".
Ayant participé plusieurs fois à l'Assemblée Diocésaine de l'éparchie de Prague, il était pour moi extrêmement utile et important d'entendre, au sujet des événements actuels dans l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie, l'opinion d'une personne appartenant à la direction de l'Eparchie de Prague (membre du Conseil Diocésain) qui est en même temps un historien et un théologien. Je confirme entièrement l'information présentée dans l'article du dr Jukl et désire mettre en lumière, sur la base de son texte, certains détails.

Les premières actions du patriarcat de Constantinople en République Tchèque dans les années 1920 plongèrent la communauté orthodoxe locale dans un schisme connu dans l`histoire ecclésiastique comme le schisme sabbatien. La tentative du patriarcat de Constantinople pendant cette période de subjuguer l'Eglise Orthodoxe renaissante en Tchécoslovaquie conduisit à une division parmi les quelques clercs et les laïcs, semant méfiance et hostilité dans les coeurs des gens.
Le 2 mars 1923, le patriarcat de Constantinople sortit un tome "Sur l'établissement de l'Archevêché Orthodoxe en la République Tchécoslovaque" et ordonna Sabbatius (Vrabts) comme évêque, créant ainsi une juridiction ecclésiale parallèle. De manière évidente, le patriarcat de Constantinople ne chercha pas à aider et à unir et fortifier les communautés Orthodoxes de Tchécoslovaquie, ce qui compliqua gravement la renaissance de l'Eglise locale. Le peuple toutefois ne soutint pas l'appointé de Constantinople; mais s'unit autour de l'Evêque Gorazd (Pavlik), qui par la suite allait souffrir une fin de martyr (ndt: St Gorazd est commémoré par l'Eglise le 4 septembre. Il fut exécuté par les Nazis en 1942. Il avait été sacré évêque par le patriarche serbe Dimitrije et contribua grandement à la renaissance de l'Orthodoxie dans son pays).
En 1951, l'Eglise Orthodoxe Tchécoslovaque obtint l'autocéphalie de son Eglise Mère de Russie (ndt: en 1946, l'Eglise Orthodoxe de Tchécoslovaquie avait été reçue au sein de l'Eglise russe avec laquelle elle entretenait des relations fraternelles depuis des siècles). Malgré toutes les difficultés de cette période de son histoire, l'Orthodoxie en République tchèque et Slovaquie se développa activement et dynamiquement après son accession à l'indépendance: un séminaire fut ouvert qui forma le clergé local, des livres liturgiques et des périodiques ecclésiastiques furent publiés, de nouveaux monastères furent établis.
Ce n'est qu'en 1998 que le patriarcat de Constantinople reconnut le statut autocéphale de l'Eglise Orthodoxe des Terres Tchèques et Slovaquie, mais avec beaucoup de restrictions et exigences visant à rendre l'Eglise locale dépendante de Constantinople. Toutefois, l'application des clauses du tome réglant le Statut de l'Eglise Orthodoxe des Terres Tchèques et Slovaquie tarda, et pour cette raison, le patriarcat de Constantinople prit des mesures spécifiques pour subjuguer complètement l'Eglise locale moyennant la création d'un schisme avec "guérison" consécutive selon ses propres termes.
Le 19 octobre 2013, le métropolite Emmanuel de France arriva à Prague et prit part à l'Assemblée de l éparchie de Prague, convoquée pour élire un nouvel archevêque de Prague après la retraite du métropolite Christopher (Pultz). Dans son discours, le métropolite Emmanuel déclara que le patriarcat de Constantinople ne reconnaissait aucun des candidats présentés pour la position de l'archevêque de Prague, bloquant ainsi dans les faits la procédure du vote. Ce fut le premier pas dans la création de la division et une tentative de soumettre l'Eglise locale.

Le pas suivant, pour le patriarcat de Constantinople, consista en la complète confiscation de l'administration de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie. Exploitant les ambitions du vieil archevêque Siméon de Olomouc (élu alors par le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie comme locum tenens du throne métropolitain), deux délégués du patriarcat de Constantinople arrivèrent sur invitation de celui-ci a l'assemblée du Synode de l'Eglise Orthodoxe des Terres Tchèques et Slovaquie: l'"expert"en schisme le métropolite Emmanuel de France et son collègue, le métropolite Arsenios d'Autriche.
L'archevêque Siméon accepta d'admettre ces deux hiérarques de Constantinople au Synode, et ceci avec le droit de vote, espérant devenir Primat de l'Eglise avec leur soutien. Comme vous savez, l'archevêque Siméon lors de cette séance du Synode essaya de congédier, sous de faux prétextes, deux évêques de l'Eglise Orthodoxe des Terres Tchèques et Slovaquie. Ainsi deux évêques seulement resteraient au Synode - l'Archevêque Rostislav de Presov et l'archevêque Siméon lui-meme, lequel, en tant que locum tenens, avait un suffrage décisif et l'autorité d'admettre les évêques de Constantinople au Synode. Ce n'est que grâce à la prise de position de tous les évêques de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie (avec l exception de l'archevêque Siméon) et au soutien de l'Eglise Orthodoxe Russe que le patriarcat de Constantinople à ce moment-là fut empêché de s'emparer complètement de la direction de l'Eglise.

Ayant subi une défaite humiliante, Constantinople ne resta pas inactive, mais poursuivit sa lutte pour soumettre l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie. Le patriarcat de Constantinople ne reconnut pas les actes de l'Eglise locale concernant l'élection de Sa Béatitude le métropolitain Rostislav comme Primat et continua à reconnaître l'archevêque Siméon comme locum tenens. Qu'est-ce que c'était que tout cela - le désir de préserver la pureté des canons ou l'exigence de la stricte application du Statut de l'Eglise locale? Non, car le Statut (chap. 2, art. 2, para 3) stipule clairement l'élection du locum tenens par le Saint Synode, laquelle fut pleinement effectuée par les évêques de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie. Par contre, l'archevêque Siméon de Olomouc, en tant que locum tenens, viola le Statut en chap 2, Art, 2, para 4 qui stipule: "Si le poste du métropolitain est vacant, le Saint Synode est tenu de procéder à l'élection d'un nouveau métropolitain dans un délai n'excédant pas les 40 jours." Apres la retraite du métropolite Christopher en avril 2013, l'archevêque Siméon ne convoqua pas le synode pour préparer le Concile local, de peur de perdre le pouvoir. En ce sens, il fut nécessaire de changer de locum tenens afin de pouvoir convoquer le concile local et élire le Primat.
La lettre du patriarcat de Constantinople datée du 26 août 2015 (faisant part de la non-reconnaissance de Sa Béatitude le métropolitain Rostislav comme Primat et l'exigence de nouvelles élections - voir article du dr Jukl) déstabilisa complètement la vie interne de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie et offrit aux schismatiques une occasion de se saisir de la direction de l Eglise.
Cependant, peu de temps après, le 14 janvier 2016, arriva une chose absolument étonnante - la signature du communiqué concernant la reconnaissance du métropolitain Rostislav comme Primat de l'Eglise. Quel événement extraordinaire, pour ainsi dire miraculeux, s'était-il produit pendant ce court laps de temps? Est-ce que peut-être l'antique Constantinople avait fini par comprendre les détails des problèmes ou pris une décision vraiment de poids? La réponse est extrêmement simple et d'ordre pratique: quelques jours plus tard, à savoir du 21 au 27 janvier 2016 devait se tenir la réunion préconciliaire finale des Primats des Eglises Orthodoxes, et l'absence d'une des Eglises Locales mettait en danger la préparation et convocation du Concile Pan-Orthodoxe. Donc la position ferme et bien connue de l'Eglise Orthodoxe Russe sur l'impossibilité de tenir le Concile en l'absence d'une des Eglises Locales (ndt - il s'agissait du Patriarcat d'Antioche) poussa le patriarcat de Constantinople à la reconnaissance forcée du métropolite Rostislav comme Primat. On voit ici encore une fois le "principe canonique" du patriarcat de Constantinople, son habileté à exploiter la "tradition historique" et à user, au besoin, de "l'économie salvatrice".

Ayant donc dirigé le Concile de Crète, le patriarcat de Constantinople n'abandonna pas ses plans de se saisir de l'Eglise locale des Terres Tchèques et Slovaquie, changeant seulement de tactique. Maintenant, au lieu d'inclure ses évêques dans le Synode (tchécoslovaque - ndt), le patriarcat de Constantinople exige un changement du Statut de l'Eglise Orthodoxe, selon lequel l'Eglise locale perdra en fait son statut autocéphale. De nouveau, le levier de pression principal est la menace de l'intensification de la division par le soutien des schismatiques qui attendent leur revanche.
Epilogue
Le schisme a toujours existé comme un élément de la vie ecclésiale. Le diable est le père du schisme et le premier schismatique du monde spirituel. Judas le disciple du Christ est le premier schismatique de la chrétienté. Ambition et soif du pouvoir, étant les sources de tous les schismes, ont été et demeureront, malheureusement, dans la vie ecclésiale comme un péché. Etre dans l'Eglise ne garantit pas la correction, laquelle dépend uniquement du choix personnel de chacun. L'Eglise répond aux semeurs de schismes, conflits et divisions avec les paroles du Christ: "S'il refuse d'écouter même l'Eglise, qu'il soit pour vous comme le païen et le publicain" (Mt 18,17). Mais l'Eglise doit être d'un seul esprit et exprimer sans équivoque sa position vis à vis du schisme et des schismatiques, et non pas être divisée en elle-même et ne pas séparer les schismatiques en bons et mauvais. Une attitude commune et unifiée envers tout schisme est la clef pour minimiser les divisions à l'avenir.

Malheureusement, nous assistons actuellement à la cultivation de divisions comme instrument de pressions et pour atteindre certains objectifs de la part du patriarcat de Constantinople. La "soeur aînée" dans la famille des Eglises locales a toujours eu une possibilité d'être véritablement un exemple pour toutes les Eglises - en termes d'aide mutuelle, de consolidation et d'unification, de même qu'en termes de cessation d'intrigues et hostilités. La crise profonde dans laquelle le patriarcat de Constantinople tomba au début du 20e siècle offrait une chance d'unir toutes les Eglises dans le soutien de la Grande Eglise - en vue de guérir son malheur et intégrer l'Orthodoxie Universelle. Toutefois, tenté par les bouleversements au sein de l'Eglise Orthodoxe Russe qui se produisirent après 1917, le patriarcat de Constantinople choisit la voie de l'expansion comme un élément de survie, par la subordination de territoires "en situation d'appauvrissement". A partir de ce moment, le schisme devint la couveuse pour le patriarcat de Constantinople, avec le "pseudo-thérapie" comme instrument.

L'histoire de l'Eglise montre qu'il y aura toujours en son sein des personnes avides de faire carrière et d'acquérir du pouvoir qui, pour atteindre leurs buts, consentiront à n'importe quelle intrigue et n'importe quel schisme, si seulement cela leur permet d'être légalisées. Aussi longtemps que la "l'amnistie' pour les schismatiques reste centrée sur le "bout de la plume" du patriarche de Constantinople, le tendance vers le schisme ne peut qu'augmenter.

En ce moment, un des sujets prioritaires dans le dialogue interorthodoxe devrait être d'exclure la possibilité de maintenir une division sous n'importe quelle forme et manifestation. Dans chaque Eglise, il y a ceux qui sont mécontents et offensés et qui peuvent facilement être utilisés pour mettre pression sur l'Eglise canonique moyennant appels au patriarcat de Constantinople (bien que le patriarcat de Constantinople lui-même se soit pas exempté....)
Les problèmes des dernières années au sein de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie sont un exemple éloquent du schisme absolument voulu et réalisé par une technique tout à fait spécifique. On peut regretter sincèrement que les activités du patriarcat de Constantinople des temps récents ne laissent pas présager la possibilité d'une vie paisible au sein des Saintes Eglises locales, non-perturbée par le "soin" obsessif de "'Eglise Mère"...
Tout ce qui se passe en Ukraine est une copie exacte du schisme au sein de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie
En conclusion, je vais articuler mon opinion sur les événements ecclésiastiques en Ukraine. Tout ce qui se passe en Ukraine est une copie exacte du schisme au sein de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie - il y a des hommes offensés, il y a des carriéristes ambitieux et avant tout il y a la conviction des schismatiques qu'ils obtiendront leur légalisation - la seule chose qui empêche que leur schisme tombe en miettes. Mais on peut être absolument sûr que le patriarcat de Constantinople n'accordera jamais une quelconque indépendance complète a quelque structure ecclésiale que ce soit dans le monde orthodoxe. Si la Charte de l'Eglise des Terres Tchèques et Slovaquie, laquelle a un statut autocéphale, est soumise à un amendement qui rendra cette Eglise absolument dépendante, que dire d'entités ecclésiales nouvelles soi-disant "indépendantes"?

PS Les 20-21 août 2018, Arsenios d'Autiriche, métropolite du patriarcat de Constantinople, a visité une fois de plus la Moravie (centre d'un schisme au sein de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie). Sur proposition du "vicar" du diocèse d'Olomouc, Isaiah Slaninka, le métropolite Arsenios a choisi un endroit pour ouvrir une métochie (mission) du patriarcat de Constantinople dans ce diocèse. Toutes les actions de la direction du diocèse d'Olomouc et du patriarcat de Constantinople, à ma connaissance, sont effectuées sans l'accord du Primat de l'Eglise Orthodoxe des Terres tchèques et Slovaquie, Sa Béatitude le Métropolite Rostislav.
La logique des récents développements en République Tchèque et en Ukraine donnent la ferme conviction que si une des Eglises Locales devait être subordonnée au patriarcat de Constantinople, le même sort attendra aussi toutes les autres Eglises, puisqu'un précédent fondamental sera ainsi créé qui change le mécanisme conciliaire entre les Eglises Orthodoxes. La méthode pour y parvenir, de toute évidence, a déjà été choisie: si vous êtes mécontents et offensés par la direction de votre Eglise locale (et cela arrive!), alors "l'amour et la protection" du patriarcat de Constantinople va se précipiter et vous serrer dans ses bras!
C'est dommage que le Christ n'aie pas connu les canons tels qu'ils sont interprétés par le patriarcat de Constantinople - autrement, peut-être, Judas ne se serait pas pendu (par économie)....
Prazsky Telegraph

15.Posté par justine le 28/11/2018 22:33
Merci a Sylvain pour sa traduction. Ainsi les lecteurs ont le double cousu, cela tiendra mieux.

16.Posté par письмо патриарха Варфоломея митрополиту Онуфрию возмутило le 08/12/2018 18:43
В Московском патриархате назвали грубым и оскорбительным письмо патриарха Варфоломея, в котором он пригрозил митрополиту Киевскому Онуфрию утратой титула главы УПЦ в случае неявки на "объединительный собор".

"Митрополит Онуфрий вместо ответа вернул это письмо отправителю. Мне тоже не хотелось бы обсуждать такого рода документ. Знаю, что после того, как был опубликован его греческий текст, иерархи разных поместных Церквей прочли его, и многие из них сказали: мы теперь еще больше будем уважать митрополита Онуфрия", - рассказал "Интерфаксу" в пятницу замглавы синодального Отдела внешних церковных связей протоиерей Николай Балашов.

По его словам, у предстоятеля УПЦ действительно очень высокий личный авторитет не только на Украине, но и в международной православной среде.

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