Le patriarche Cyrille admet une introduction partielle du russe  dans les offices divins
Moscou, 20 décembre 2019 — RIA Novosti. Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie admet officiellement la lecture, au cours des offices divins, de certains textes en langue russe contemporaine, alors que dans la majorité des lieux de culte de l’Église orthodoxe russe les offices sont célébrés exclusivement en slavon.

Ce vendredi, au cours de l’assemblée diocésaine de Moscou qui s’est tenue dans l’église du Christ Sauveur, le patriarche Cyrille a déclaré :

« J’estime que, là où les fidèles y sont prêts, la lecture des Apôtres et de l’Écriture sainte dont le texte est difficilement compréhensible soit faite en russe. Ce peut être aussi le cas de la lecture des Évangiles lors des offices célébrés à la demande des paroissiens (treby) ou de la lecture du texte complet des quatre Évangiles durant la Semaine sainte, lecture qui dans la pratique se répartit sur toute la durée du grand carême. »

Et le Patriarche ajoute que dans ce domaine, les recteurs doivent être attentifs aux souhaits de leur paroisse, car « si là l’introduction du russe peut être accueillie avec reconnaissance, dans une autre paroisse elle serait avec désagrément comme rupture avec une habitude millénaire. […] Il convient de garder à l’esprit que le but du prêtre n’est pas de réaliser ce qui lui paraît théoriquement juste, mais d’aider ses paroissiens multiplier leur amour pour les offices divins. » Enfin, le patriarche ajoute que « l’idée de traduite tout l’office divin en russe contemporain, de raccourcir ses parties dépendant des fêtes du jour et autres propositions semblables ne seraient d’aucune utilité. »

Aujourd’hui, le slavon est la langue liturgique officielle de l’Église orthodoxe russe. Dans d’autres Églises orthodoxes (Pologne, Serbie, Bulgarie etc…) les célébrations dans les langues locales sont acceptée.

Lien Патриарх допустил частичное ведение богослужения на русском языке
Traduction PO

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Février 2020 à 09:57 | 3 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Nicodème le 22/12/2019 21:29
Eh bien , si les prétendus "traditionnalistes" ds l'Eglise russe sont aussi fanatiques que les nêtres , ds l'ECR , ce cher Cyrille n'est pas sorti de l'auberge !! naturellement , il a entièrement raison . Si les gens qui ne vont à l'Eglise qu'à Pâques n'entendent même pas les Evangiles LUS ds leur langue (le russe en l'occurrence) , ils resteront toujours des ignares vaguement pratiquants" sans savoir ce en quoi ils prétendent "croire" .

2.Posté par Théophile le 22/12/2019 21:32
Bravo, une magnifique initiative!!!
C'est vraiment une beau geste, très nécessaire pour que les offices demeurent vivants et porteurs de sens. L'Evangile est la perle précieuse, il ne faut pas à traduire la Bonne nouvelle pour que tous puissent être touchés, même les enfants.

3.Posté par Tchetnik le 23/12/2019 11:23
Une initiative de gros bon sens. Enfin.

4.Posté par Daniel le 23/12/2019 16:31
Le concile de 1917-18 avait déjà autorisé l'usage du russe et de l'ukrainien.

5.Posté par p.Joachim le 24/02/2020 13:18
L'utilisation des langues "locales" est une des lignes fondamentales de la démarche originelle de l'évangélisation apostolique. C'est bien connu !
Il n'y a pas de "langue sacrée" dans l'orthodoxie... (même pas le grec !)

Il est donc bien naturel, de continuer la pratique "pastorale" de l'adaptation dans les langues localement utilisées par les populations.

Cette adaptation est aussi importante pour les Textes de l’Écriture, que pour les textes liturgiques, qui ne sont que des commentaires exégétiques et des enseignement formateurs de spiritualité biblique, (cf. le Canon de St. André de Crêtes les Prières avant le Communion, les salutations à la Toute sainte... etc.) Ces derniers, n'ont rien à voir avec des Cantiques pieux ou piétistes, fruits d’émotions poétiques légitimes, mais inappropriés pour des utilisations universelles .

Cependant, les Églises (qui ne le font pas ! à commencé par l' Hellade) devraient s'attacher à l'enseignement systématique des langues d'origines des textes, car si « traduction n'est pas trahison » et surtout pas pour le slavon ou le latin !, il est évident qu'un mot biblique traduit n'est le plus souvent qu'une interprétation possible, parmi d'autres. Et les prédications et les enseignements qui vont suivre, auront du mal à rester dans l’esprit du texte d’origine.

Bravo au Patriarche Kyril qui ose cette proposition en rupture intelligente avec establishment local.

6.Posté par Didier VEILLAT le 26/02/2020 16:04
"Une seule Liturgie dans toutes les langues"; c'est le sceau de l'évangélisation frappé du bon sens.
Didier Veillat

7.Posté par Nicodème le 27/02/2020 10:46
Version ortho de la formule de tonton Georges : "Sans le latin , la messe nous emm..." : "Sans le slavon , la divine liturgie nous emm..." . L'unité de résulte pas de l'usage d'une seule langue , nous sommes bien d'accord . L'Eglise de Rome a longtemps cru le contraire , avec le latin . Qui a succédé au grec ds le courant du II ième siècle . Mais à partir des années 60 , le latin a été au centre d'une bataille idéologique dont les motivations étaient fort éloignées du latin . C'est dommage , je crois en effet que son rejet global aura produit un appauvrissement de la liturgie en "occident" .

Pour la "modération" : prière de tenir compte du fait que je n'ai que suggéré un mot de la langue verte , sans l'expliciter , comme ds la chanson ... On voudra bien ne pas me censurer , pour le coup . J'ai essayé de faire un peu d 'humour . En milieu ortho , j'ai la faiblesse de penser que c'est encore possible .

8.Posté par Tchetnik le 27/02/2020 11:38
@Nicodème

L'appauvrissement de la liturgie en Occident a bien moins pour cause l'abandon du latin que des changements théologiques bien plus généraux et profonds.

9.Posté par Nicodème le 27/02/2020 16:38
@Tchetnik : tout à fait . Lorsque je suis revenu à la foi chrétienne dans l'ECR , dans les années 80 , et ayant lu auparavant pas mal d'ouvrages ,histoire de mieux comprendre ce en quoi j'avais envie de croire , il m'a semblé que le fil directeur , au delà de l'abandon du latin , qui n'était qu'un épiphénomène , était un nouvel arianisme . Si on les écoutait , jamais ils ne parlaient de la divinité du christ . Cela m'a frappé .

Et , pour la petite histoire , je m'en suis plaint à l'évêque du lieu , l'évêque Brandt , lequel m'a répondu que , oui , en effet , il y avait un neo-arianisme , mais que , en substance , il comptait sur nous , pauvres nazes de "fidèles" pour faire rectifier le tir !!. Ce à quoi je lui ai répondu à mon tour que l'épiscope , c'était lui , pas moi ...Je n'avais pas encore compris que la destruction de l'ECR se produisait par la complicité et la lâcheté des hiérarques . Que les Eglises orthodoxes , notamment le PM , prennent garde de ne pas glisser un jour dans le même cloaque ...Gospodi polimeïou (40 fois !) ...

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