Le patriarche Cyrille : août 1991 n’a pas marqué le débuts de nouveaux temps troubles dans l’histoire de la Russie
Le patriarche de Moscou et de Russie Cyrille I estime qu’août 1991 (effondrement du régime soviétique) a eu pour conséquence essentielle la renaissance de la vie religieuse et la cessation des persécutions athées.
Voici ce qu’il a, selon Interfax, dit au cours de l’homélie qu’il a prononcée le 24 août devant l’icône miraculeuse de la Vierge de Koursk :

« Le Seigneur a laissé détruire ses églises, blasphémer les saintes reliques, le sang a coulé, nous avons éprouvé de grands tourments afin que notre peuple, et le monde entier à travers notre histoire, puissent s’imprégner de la logique Divine de l’être, des mystères de la volonté Divine. Le chemin de souffrances qu’a connu le pays au XX siècle n’a pas été vain car nous avons tous pu expier nos péchés face à Dieu, expier d’avoir abjuré notre foi, ceci dans la douleur, le martyr et les malheurs. Il est venu un jour quand Dieu, et Dieu seul, sans qu’une intervention humaine ne soit envisageable, cela à la date de Sa glorieuse Transfiguration, a renoncé à Sa colère et manifesté Son amour : Il a mis fin à notre captivité athée qui avait duré plus de soixante dix ans.

(C’est en effet le 19 août 1991, jour de la Transfiguration dans le calendrier julien que s’est effondré le pouvoir soviétique.)

La Russie a certes du beaucoup endurer pendant les années qui ont suivi 1991 mais, et c’est essentiel, nous avons été les témoins d’un ample mouvement de retour à la foi.
Nous ne considérons pas que cette pénible période puisse être comparée à une retour « aux temps troubles » dans l’histoire de la Russie. Les troubles se sont toujours accompagnés chez nous de persécutions de la foi. Or, nous venons de traverser une époque très dure, une véritable crise d’amnésie et d’obscurcissement de nos consciences mais aussi, et c’est essentiel de notre volonté de retour à Dieu.
Les décennies de régime athée n’ont pas été vaines, elles ont appris à la société qu’il nous faut protéger notre foi de sorte à ce que les évènements, même les plus terribles, ne puissent plus jamais l’ébranler. »

Rédigé par l'équipe rédaction le 24 Septembre 2009 à 17:18 | 3 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Gueorguy le 26/09/2009 02:28
On peut trouver - voir lien mentionné ci-dessous - l'évocation d'un autre changement capital, intervenu en août 1991, dans la vie de l'Eglise russe,


2.Posté par vladimir le 26/09/2009 10:46
Même si cela fait répétition, le témoignage de Georguy me semble tellement intéressant que j'en cite l'essentiel:
Venu à Paris pour la présentation de la version française de "La Doctrine sociale de l'Eglise russe", en novembre 2007, le futur Patriarche Cyrille expliquer la genèse de cet ouvrage en citant un épisode émouvant et peu connu: le 19 août 1991, après la liturgie de la Transfiguration, le Patriarche Alexis sortit de la Cathédrale accompagné de Mgr Cyrille et d'autres évêques et prêtres. Ils furent alors assaillis par une meute de journalistes qui les interrogea : « Que pense l'Eglise du putsch ? Quelle sera l'attitude de l'Eglise et ses relations avec le pouvoir ? etc, etc, ». Mgr Cyrille témoigna qu'ils n'étaient pas au courant des événements qui se déroulaient et « surtout, insista-t-il , nous n'étions pas du tout préparés et nous étions en train de réaliser que nous avions à penser quelque chose de la situation», « Que l'Eglise avait son mot à dire »… Ils durent alors esquiver les questions et se précipitèrent au monastère Saint Daniel où, à huis clos, ils réfléchirent à la nouvelle situation. « Nous avons réalisé, ce jour-là, conclut Mgr Cyrille, que L'Eglise existait pour elle-même, qu'elle venait, comme nombre d'autres institutions, de se débarrasser de la tutelle de l'Etat. C'était, à peu de choses près, la première fois depuis le règne de Pierre le Grand ». Mgr Cyrille situa, donc, ce jour de la transfiguration de 1991, comme le premier jour d'une nouvelle ère de l'Eglise russe: L'Eglise russe retrouva sa pleine liberté - se transfigura ? - le jour de la Transfiguration.

Et c'est justement pour définir les relations de l'Eglise avec la société, que fut initié un groupe de travail qui aboutit à la publication de l'ouvrage présenté. Et d'ailleurs les relations de l'Eglise et de l'Etat en constituent une partie importante et caractéristique.

3.Posté par l'équipe rédaction le 27/09/2009 10:46
Je voudrais compléter cette information du blog par le témoignage suivant.

A l'époque, Métropolite de Smolensk, le futur Patriarche Cyrille est venu à Paris pour la présentation de la version française de l'ouvrage important : La Doctrine sociale de l'Eglise russe – Edition du Cerf . C'était dans les locaux d'une institution catholique, en novembre 2007, et il y eut un débat fort intéressant : http://www.orthodoxie.com/2007/11/expos-de-mgr-cy.html

Sollicité pour expliquer la genèse de cet ouvrage dont le traitement des relations de l'Eglise et de l'Etat est une partie fort intéressante et caractéristique. Mgr Cyrille conta un épisode fort émouvant.

Le premier jour du putsch d'août 1991 était le jour de la Transfiguration (selon le calendrier julien), le 19 août 1991.Après l'office, le Patriarche Alexis qu'accompagnaient Mgr Cyrille et d'autres évêques et prêtres, sortit de la Cathédrale pour regagner sa voiture. C'est alors qu'ils furent assaillis par une meute de journalistes qui les interrogea : « Que pense l'Eglise du putsch ? Quelle sera l'attitude de l'Eglise et ses relations avec le pouvoir ? etc, etc, ». Mgr Cyrille témoigna qu'ils n'étaient pas au courant ou très peu des événements qui se déroulaient alors. « Surtout, insista-t-il par ces mots, nous n'étions pas du tout préparés et nous étions en train de réaliser que nous avions à penser quelque chose de la situation », « Que l'Eglise avait son mot à dire »… Le métropolite Cyrille raconta qu'ils durent esquiver les questions et se précipitèrent au monastère Saint Daniel. Ils se réunirent immédiatement, à huis clos, pour réfléchir à la nouvelle situation. Mgr Cyrille eut, à peu près ses mots : « Nous avons réalisé, ce jour-là, que L'Eglise existait pour elle-même, qu'elle venait, comme nombre d'autres institutions, de se débarrasser de la tutelle de l'Etat. C'était, à peu de choses près, la première fois depuis le règne de Pierre le Grand ». Mgr Cyrille situa, donc, ce jour de la transfiguration de 1991, comme le premier d'une nouvelle ère de l'Eglise russe. C'est justement pour définir les relations de l'Eglise avec la société, que fut initié un groupe de travail dont cet ouvrage est la conséquence.
Je n'avait pas pris pas de note ; aussi je prie le lecteur de m'excuser des quelques imprécisions. Toutefois, je garantis le cœur du témoignage tant ce lui-ci fut émouvant et authentique. Qui a entendu Mgr Cyrille parler sait que son débit n'est pas lent. Son valeureux interprète du jour en sua suffisamment. Mais il faut retenir le sens principal de cette épisode qui est que la date de la Transfiguration en 1991 (le 19 août) est celle comme celle qui vit la transformation de l'Eglise russe.
Alors, même si l'on peut percevoir un peu de romantisme dans mon propos, je préfère y voir un simple symbole, le symbole de la manifestation divine : L'Eglise russe retrouva sa pleine liberté - se transfigura ? - le jour de la Transfiguration.
En marge, je m'autorise un autre témoignage. Au cours du dernier congrès de l'ACER-MJO, consacré au concile de Moscou en 1917, dans son prêche, Mgr Gabriel de Comane évoqua qu'une très grande personnalité spirituelle (j'ai mal entendu qui Mgr citait) lui avait fait part de cette prophétie : L'Eglise russe se libérera, un jour, après la liturgie. Je crois que Mgr Gabriel a parlé d'un dimanche. Je n'ai plus, en tête, ce détail. Mais, si on peut se montrer léger, la Transfiguration, cela vaut bien un dimanche… En tout, c'est vraiment après la liturgie que l'Eglise russe fut libérée.

J'avais, un peu oublié ce témoignage de Mgr Cyrille. Il fut d'ailleurs rarement mentionné. Pourtant, j'aima vraiment cet épisode.
Alors quand je retrouve cette mention selon laquelle le Patriarche Cyrille estime qu'août 1991 (effondrement du régime soviétique) a eu pour conséquence essentielle la renaissance de la vie religieuse et la cessation des persécutions athées. Je ne peux que saluer une telle affirmation. Je laisse à d'autres le soin de commenter et d'analyser le bien-fondé d'une telle assertion. Je ne retiens que le symbole religieux.
Gueorguy

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