Le "patriarche Philarète" veut rétablir l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Kiev) et en être le primat à la place d’Épihane.
Le "patriarche Philarète" veut rétablir le patriarcat de Kiev qui, à la fin de l’an dernier, a été intégré à la nouvelle l’Église orthodoxe d’Ukraine.

Le patriarcat de Kiev existerait encore, c’est du moins ce que pense son ancien primat. Le 9 mai, les médias ont publié des fac-similés d’une invitation signée de Philarète et rédigée sur un papier à en-tête du patriarcat de Kiev qui a été dissous dès avant le concile d’unification. Tous les évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine ont reçu cette invitation et certains l’ont communiquée aux réseaux sociaux.

Philarète invite les fonctionnaires religieux à une rencontre fraternelle. Selon l’agence TSN, l’objectif de cette rencontre est d’examiner dans quelles conditions pourrait être rétabli le patriarcat de Kiev dont il souhaiterait redevenir le primat.

Le "patriarche Philarète" veut rétablir l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Kiev) et en être le primat à la place d’Épihane.
Le métropolite Épiphane, primat de la nouvelle l’Église orthodoxe d’Ukraine, déclare ne pas avoir invité à cette rencontre et reconnaît être en conflit avec celui qui a été nommé « patriarche honoraire » à la suite de la dissolution du patriarcat de Kiev, depuis la création de l’Église locale ils n’ont concélébré aucun office. Selon le métropolite, ne serait-ce que des discussions sur un retour au passé seraient périlleuses pour l’Église, car cela entrainerait un retour à l’isolement.

Lire Métropolite Hilarion de Volokolamsk: L’hydre à deux têtes du schisme ukrainien et l’Orthodoxie mondiale

« Parler aujourd’hui d’un retour au passé est insensé. Nous devons parler de notre avenir, de notre unité. Parce qu’à l’avenir nous devons encore faire beaucoup pour que cette nouvelle église soit reconnue des autres Églises orthodoxes locales. Si nous revenons au passé, nous serons de nouveau dans une impasse, dans l’isolement, nous revenons à avant le 11 octobre, avant les décisions du patriarcat de Constantinople, » souligne le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine.


Патриарх Филарет хочет восстановить УПЦ КП Traduction PO
Церковный конфликт между предстоятелем ПЦУ Епифанием и почетным патриархом Филаретом стал очевидным и перешел в публичную плоскость.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mai 2019 à 10:52 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 10/05/2019 19:15
Ce genre de sécession pour des raisons ou ethniques, ou ecclésiologiques, finit en général par s'atomiser, chacun se déclarant toujours "plus pur" que l'autre.

2.Posté par Guillaume le 14/05/2019 09:44
j'ai la nette impression que la tambouille mijoté par le phanar est en train de tourner à l'aigre pour rester poli.

3.Posté par Daniel le 14/05/2019 18:36
@ Tchtenik (1)

Dans le cas ukrainien, l'argument de la pureté n'a jamais été invoqué. Disons que Philarète veut être le patron...

4.Posté par Ukraine: tensions au sein de la nouvelle Église orthodoxe indépendante le 16/05/2019 08:54
A peine six mois après sa création, la nouvelle Église orthodoxe ukrainienne, indépendante de la tutelle religieuse de Moscou, s'est retrouvée mercredi en proie à des tensions entre ses dirigeants, faisant craindre un nouveau schisme.

Après des semaines de rumeurs sur des disputes internes, le conflit est devenu public lorsque Filaret, "patriarche d'honneur" de 90 ans, a convoqué une rare conférence de presse à Kiev pour accuser son ancien secrétaire, le métropolite Iepifani, 40 ans, élu primat de cette Eglise l'an dernier, de chercher à l'évincer du pouvoir.

"Monseigneur Iepifani évite de communiquer avec moi", a déclaré Mgr Filaret, très populaire pour son rôle dans la longue lutte pour la création de cette entité. "Si je savais que cela allait se passer ainsi, je n'aurais pas proposé sa candidature" à la tête de la nouvelle Église, a poursuivi le dignitaire.

"Il y a eu un accord pour que je continue de gérer l'Eglise sur le territoire ukrainien conjointement avec Iepifani et que ce dernier représente l'Eglise à l'extérieur", a affirmé Mgr Filaret.

- Soif de pouvoir -

Selon lui, une promesse en ce sens avait été donnée par Mgr Iepifani et par le président sortant Petro Porochenko, qui a contribué personnellement à la création de la nouvelle Eglise. "Mais ils m'ont trompé!", a lancé Filaret.

Le service de presse de Mgr Iepifani n'a pas commenté ses accusations dans l'immédiat. "Le président Porochenko (...) ne s'ingère pas dans les affaires intérieures de l'Église", a pour sa part assuré un conseiller du chef de l'Etat, cité par les médias.

Beaucoup ont critiqué la manoeuvre de Mgr Filaret en y voyant une ambition démesurée. "C'est regrettable et triste de voir la démarche de Filaret (...) Quelle soif de pouvoir a cet homme", a écrit sur Facebook l'analyste politique ukrainien Volodymyr Fessenko.

Excommunié par Moscou pour avoir autoproclamé en 1992, après la chute de l'URSS, le Patriarcat de Kiev dissident qu'il a dirigé depuis, Mgr Filaret a été réhabilité fin 2018 par le Patriarcat de Constantinople, qui fait figure d'autorité dans le monde orthodoxe.

Pressenti au poste de primat de la nouvelle Église, Mgr Filaret avait cependant accepté de ne pas présenter sa candidature et soutenu celle de Mgr Iepifani.

Sur fond d'une crise sans précédent avec la Russie depuis 2014, l'Ukraine s'est dotée en décembre d'une Eglise orthodoxe indépendante, décision historique qui a mis fin à plus de 300 ans de tutelle religieuse russe et provoqué la colère de Moscou.

Un concile réuni dans la capitale ukrainienne a ensuite acté la naissance de cette formation ayant fusionné deux Eglises dissidentes, le Patriarcat de Kiev, autoproclamé en 1992, et la minuscule Église dite autocéphale.

- Sanctions contre Filaret? -

Début janvier, le Patriarcat de Constantinople, qui fait figure d'autorité dans le monde orthodoxe, a officialisé la création de la nouvelle Église, qui a reçu le statut de métropole et remis au métropolite Iepifani un décret en ce sens.

Le Patriarcat de Moscou, qui dispose toujours d'un grand nombre de paroisses en Ukraine, a dénoncé cette décision comme "illégale" et rompu ses liens avec Constantinople.

Les tensions entre Filaret et Iepifani ont suscité la crainte d'un nouveau schisme entre orthodoxes, majoritaires dans cette ex-république soviétique, voire de la révocation par Constantinople de son décret reconnaissant l'indépendance de la nouvelle Eglise.

D'autant que Mgr Filaret a déjà dit qu'il ne reconnaissait pas la dissolution de son Patriarcat de Kiev, mesure qui a précédé son entrée au sein de la nouvelle Eglise, menaçant de facto de restaurer cette formation.

Très fâché par les "mensonges" de Mgr Filaret, le Patriarcat de Constantinople pourrait punir ce responsable et ses adeptes en les déclarant "schismatiques" au cas où ce scénario se réalisait, a rapporté le service ukrainien de la BBC.

"Nous devons donner un signal clair de soutien à l'Église orthodoxe d'Ukraine et son primat Iepifani", a pour sa part déclaré mardi le groupe parlementaire du parti pro-occidental Narodny Front dans un communiqué. "Nous devons dire résolument +non+ à toutes tentatives de déstabiliser" cette formation.

5.Posté par Le scénario serait catastrophique pour l’Église ukrainienne le 16/05/2019 22:46
La nouvelle Église Orthodoxe d’Ukraine traverse son premier conflit
Fabrice Deprez
Candidat malheureux au primat de la jeune Église Orthodoxe d’Ukraine, le patriarche honoraire Philarète a dénoncé une “scission” au sein de l’Église.Il critique le président Petro Porochenko ainsi que le nouveau leader de l’Église.

►Comment la dispute a-t-elle éclaté ?

Conférence de presse et longue déclaration publiée sur le site d’une Église qui, en théorie, n’existe plus : le patriarche honoraire Philarète a choisi d’aller directement à l’affrontement, moins de six mois après la naissance de la première Église Orthodoxe d’Ukraine canonique et indépendante de Moscou. Officiellement créée en décembre, l’Église s’est vue remettre un mois plus tard par le Patriarcat de Constantinople le “tomos”, un décret religieux certifiant le caractère canonique de l’Église.
L’Église d’Ukraine officiellement créée par le patriarche Bartholomée
L’événement signifiait aussi la fin du Patriarcat de Kiev, créé par Philarète en 1992 mais jamais reconnu par le monde orthodoxe et désormais dissous dans la nouvelle Église. Une situation que l’ancien patriarche cherche à défaire, affirmant que le Patriarcat de Kiev “n’a pas besoin d’être réinstauré, car il a existé, existe, et existera”.
La déclaration place l’ancien responsable religieux en opposition directe avec le Patriarcat de Constantinople ainsi qu’avec le métropolite Iepifani, le primat de la nouvelle Église. Dans un entretien publié le 10 mai, celui-ci a froidement répondu à Philarète que “le retour aux anciennes structures du Patriarcat de Kiev signifierait le retour à l’isolation, la perte du tomos et de toutes les réussites associées à l’indépendance de l’Église.

►Quelle est l’origine de ce conflit ?

Le conflit remonte à fin 2018. À l’approche du “concile d’unification” qui a vu le 15 décembre des représentants des trois principales Églises orthodoxes d’Ukraine se réunir pour créer la nouvelle Église, Philarète était vu comme le grand favori du vote pour élire le primat.
C’est en effet lui qui, à la chute de l’URSS, avait décidé de se séparer de l’Église russe et de former le Patriarcat de Kiev. Cette décision entraînera son excommunication par Moscou en 1997 et en fera un héros du mouvement pour l’indépendance religieuse de l’orthodoxie ukrainienne.
Mais, à 90 ans, Philarète est aussi une figure fatiguée autant que controversée. En coulisse, le Patriarcat de Constantinople s’oppose à son élection et le 15 décembre 2018, c’est finalement un de ses bras droit, le métropolite Iepifani, qui est choisi pour prendre la tête de l’Église.
Le métropolite Iepifani, chef de l’Église orthodoxe d’Ukraine et nouveau symbole national
Cinq mois plus tard, Philarète ne cache pas sa frustration. Il explique que s’il a accepté la disparition du Patriarcat de Kiev et l’élection d’Iepifani, c’est que le président ukrainien Petro Porochenko lui avait promis un rôle clé dans la nouvelle Église. Officiellement leader, Iepifani se chargeait des relations avec le reste du monde orthodoxe tandis que Philarète gardait la main sur les affaires internes.
Un accord verbal, affirme Philarète, sur lequel Petro Porochenko et le nouveau métropolite seraient immédiatement revenus. En clair, l’ancien patriarche se plaint d’avoir été très vite écarté des instances dirigeantes de la nouvelle Église. Un représentant de l’Église Orthodoxe d’Ukraine a de son côté démenti l’existence d’un tel accord.
►Quelles pourraient être ses conséquences ?

Le contentieux peut-il déboucher sur une scission ? Le scénario serait catastrophique pour l’Église ukrainienne mais a peu de chances de se réaliser, d’après des sources au sein du Patriarcat de Constantinople cité par la branche ukrainienne de la BBC.
À Kiev, l’inquiétude est plutôt que cette dispute ne vienne entraver la construction d’une Église encore jeune et ne soit exploitée par la Russie, qui s’est férocement opposée à la création d’une Église souvent qualifiée de “schismatique”. “Moscou se frotte les mains” écrit la journaliste ukrainienne Sonya Koshkina, “et Onuphre [leader du Patriarcat de Moscou en Ukraine] boit du champagne”.

https://www.la-croix.com/amp/1201022279

6.Posté par Константинополь послал помощь митрополиту Епифанию le 16/05/2019 23:37
Архиепископ Памфилийский Даниил, который в качестве Константинопольского экзарха работал в Украине накануне создания ПЦУ, прилетел на помощь Епифанию.

14 мая 2019 Епифаний Думенко посетил 79-ю воздушно-десантную бригаду в Мариуполе, где встретился с командованием и личным составом подразделения, сообщает сайт ПЦУ. Его сопровождал архиепископ Памфилийский Даниил (Зелинский), который неожиданно прибыл в Украину.

Экзарх Фанара на своей странице Фейсбук сообщил, что прибыл в Украину «с официальным визитом».

Также он сообщил, что привез ПЦУ финансовую помощь от УПЦ из США.

7.Posté par Marie Genko le 17/05/2019 20:48
Quelle tristesse de lire cet article de La Croix!

Lorsqu'on a le front d'écrire, en parlant du merveilleux métropolite Onufry, qui est victime de toutes les persécutions possibles, je cite La Croix ci-dessous:

“et Onuphre [leader du Patriarcat de Moscou en Ukraine] boit du champagne”

C'est franchement la marque d'une totale méconnaissance du sujet et d'une profonde incompréhension de la spiritualité orthodoxe!

Décidément même la Presse catholique ne semble pas comprendre le drame spirituel qui se joue actuellement en Ukraine !

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