Le patriarche de Constantinople estime que le conflit du Donbass est une guerre fratricide, Sa Sainteté Bartholomée  prie pour le rétablissement de la paix en Ukraine
Le patriarche Bartholomée a adressé aux journalistes ukrainiens un message dans lequel il constate que le conflit du Donbass « est une guerre fratricide » :

«Nous prions pour chaque Ukrainien sans aucune exception et nous les bénissons tous. Nous prions pour l’unité du peuple ukrainien. Nous prions pour la paix en Ukraine. Nous espérons la fin de cette guerre fratricide ». Cette déclaration a été publiée sur le site officiel du patriarcat de Constantinople.

Commentant ce message le journal NG Religuia estime qu’il s’agit là « d’un signal envoyé au patriarcat de Moscou pour lui faire savoir que Constantinople souhaite entamer un dialogue et aboutir à une amélioration des relations bilatérales.

Mais dans quelle mesure le patriarche œcuménique est disposé à accepter des solutions de compromis et à renoncer à ses ambitions ?. Le message ne dit rien quant à « une agression russe ou à une occupation du pays ».

Interfax religion Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Juillet 2017 à 16:36 | 41 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 20/07/2017 14:14
Il est intéressant de confronter ce communiqué officiel du Fanar au reportage de la presse ecclésiastique sur les déclarations du patriarche Bartholomée à l'adresse "du peuple ukrainien" où il se présente comme "le père"de ce peuple dont il suit de près les destins et avec lequel, souligne le patriarche, il reste en contact permanent depuis le début de son patriarcat. "Le peuple ukrainien(sic) a reçu son baptême dans la Foi chrétienne de Constantinople a l'epoque du Prince Vladimir de Kiev et pour cela l'Eglise de Constantinople demeure à jamais l'Eglise Mère du peuple ukrainien. Pour cela elle ne peut jamais oublier ses enfants spirituels" (http://www.romfea.gr/oikoumeniko-patriarxeio/15753-bartholomaios-i-ekklisia-tis-konstantinoupoleos-einai-i-mitera-ekklisia-tou-oukranikou-laou)

Tout le discours se réfère uniquement au peuple ukrainien et aucunement à l'Eglise Orthodoxe d'Ukraine, laquelle, comme on sait, se trouve en état de persecution par l'Etat ukrainien fasciste et les schismatiques du pseudo-patriarche de Kiev et les uniates catholiques. Sa seule référence à l'Église locale dans ce discours la traite comme une "Église divisée", donc à l'Église canonique ensemble avec les divers groupes schismatiques et hérétiques (nomenklatura que les écuménistes utilisent aussi dans les relations Église Orthodoxe-groupements hétérodoxes). Ce qui est présenté au monde comme une attitude pacificatrice est en vérité une fronde systématique pour séparer l'Ukraine du Patriarcat de Moscou.

Il y a d'ailleurs eu ces jours des reportages de presse qui font état, sur la base d'informations inofficielles, que le patriarche Bartholomée reconnaît "en silence" ces schismatiques et une autocéphale ukrainienne, s'abstenant toutefois de le faire officiellement, vu que cela est contraire aux saints canons. Ces sources, russes, déclarent que le Fanar s'adonne a de nombreux contacts et activités au sein des groupes schismatiques ukrainiens à l'insu et derrière le dos de l'Église canonique, contacts et activités visant non pas à unifier et pacifier, comme le déclare hypocritement le communiqué officiel, mais à séparer les Orthodoxes ukrainiens de leur Eglise Mère qui est le Patriarcat de Moscou. Et ceci bien sur pour des raisons géopolitiques et pour se venger du Patriarcat de Moscou qui n'a pas participé ni accepté le pseudo-concile de Kolymbari.
Voir p.ex. http://www.vimaorthodoxias.gr/oikoumeniko-patriarxeio/istorikes-exelixeis-o-vartholomaios-apodechetai-to-schisma-stin-oukraniki-ekklisia-exalloi-oi-rosoi/

2.Posté par Tchetnik le 21/07/2017 15:14
Entre le Vatican et le Phanar, on se demande qui va gagner le concours de celui qui jettera le plus d'huile sur le feu...

3.Posté par Vladimir.G: Encore désinformation? le 21/07/2017 20:10
Le communiqué donne la position officielle du Phanar. Il soutient la position de Moscou, aussi bien gouvernement que patriarcat, affirmant que la guerre du Donbass est une guerre civile entre Ukrainiens et non une agression extérieures comme l'affirment le gouvernement de Kiev et les églises schismatiques et uniate... La position de Constantinople soutenant l'Église ukrainienne canonique a été maintes fois réaffirmée et n'a jamais varié. Les informations auxquelles se réfère Justine sont distillées par des sources le plus généralement anonymes qui cherchent à envenimer les relations entre Moscou et Constantinople, ne sont fondées sur aucun document et font, de fait, le jeu des schismatiques et du gouvernement de Kiev.

Cela dit, Il est certain que des hiérarques des Églises autonomes ukrainiennes des USA et du Canada, qui dépendent canoniquement du patriarcat de Constantinople, se présentent comme des représentants de Constantinople et ont des contacts suivis avec les schismatiques. Aucun document officiel du Phanar n'a, à ma connaissance, reconnu ni soutenu ces menées... Et le reste ne sont que des inventions "sur la base d'informations inofficielles", comme dit joliment Justine, destinées à jeter le trouble parmi les fidèles et renforçant, de fait, les positions de schismatiques...

4.Posté par justine le 22/07/2017 09:49
Je ne sais pas si c'est de la naïveté ou quelque chose de moins innocent, mais Vladimir nous présente sans cesse les villages de Potemkine et nous invite a les prendre pour la réalité. En tant que Russe du 20e siècle pourtant, il devrait être au fait des nombreuses méthodes existantes pour confondre et créer des impressions trompeuses. Mais c'est vrai, il n'a pas vécu sur place ces années où le peuple russe a appris a discerner entre la réalité et le fantastique des communiqués officiels...

5.Posté par Vladimir G: faire le jeu des schismatiques le 22/07/2017 13:48
Je fréquente régulièrement la Russie depuis 1964 (c'était encore l'URSS) et j'y ai suffisamment de parents et amis pour justement reconnaitre la désinformation et ses objectifs. Là, chère Justine, vous relayez les menées des évêques US et canadiens pour faire le jeu des schismatiques, tout comme les autorités US et canadiennes lorsqu’elles s'impliquent, y compris militairement, aux côtés de Kiev...

6.Posté par Le métropolite Antoine, chancelier de l’Église orthodoxe d’Ukraine : « Le patriotisme ne peut fournir l’occasion à la haine » le 26/07/2017 20:28
Le métropolite de Borispol et Brovary Antoine - Église orthodoxe d'Ukraine ( Patriarcat de Moscou ) http://www.patriarchia.ru/db/text/260578.html

À la veille de la fête du baptême de la Russie, le métropolite Antoine (Pakanitch), chancelier de l’Église orthodoxe d’Ukraine Patriarcat de Moscou , a donné l’interview suivante sur les festivités qui auront lieu en cette occasion et les processions qui se dérouleront en Ukraine, ainsi que sur la situation religieuse dans le pays.

– Il y a maintenant de très nombreuses spéculations au sujet de l’union spirituelle qui existe entre l’Église orthodoxe d’Ukraine et l’Église orthodoxe russe, et on n’hésite pas à qualifier l’Église canonique de « bras droit de Moscou », « Église-agresseur », en oubliant que l’Église orthodoxe d’Ukraine est depuis longtemps autonome dans toutes ses décisions.

– Premièrement, effectivement, l’Église orthodoxe d’Ukraine est une Église indépendante dans son administration, avec les droits d’une large autonomie. Nous sommes liés au Patriarcat de Moscou par une union spirituelle, eucharistique, et par le Patriarcat de Moscou, nous sommes réunis avec l’orthodoxie mondiale. Notre Église est reconnue dans le monde orthodoxe entier. Les autres structures schismatiques ne sont pas reconnues par l’Église orthodoxe canonique. C’est un fait que l’on dissimule, pour certaines raisons, à nos citoyens. Et souvent, malheureusement, les médias passent sous silence ou altèrent grossièrement la situation dans le domaine religieux en Ukraine.

Personne, pour certaines raisons, ne dit qu’il existe en Ukraine une Église locale, l’Église orthodoxe d’Ukraine, qui tire son origine du baptême de la Rous’. Ces structures qui se sont détachées du corps de l’Église orthodoxe d’Ukraine, « échauffent » consciemment la situation de confrontation dans la société, créant ainsi un esprit de haine et de nationalisme qui n’est pas inhérent à notre peuple. Le patriotisme, c’est tout à fait autre chose. Notre patriotisme ne peut fournir l’occasion à la haine. Notre Église est celle de toute l’Ukraine et non celle de l’une de ses régions individuelles, et c’est en cela que réside sa grandeur. Bien que, malheureusement, il soit très difficile d’expliquer cela à ceux qui ne veulent pas comprendre. Tout cela mène aux divisions et aux agressions, et il s’ensuit que plus de quarante églises nous ont été dérobées durant les trois dernières années.

Mais, d’autre part, la situation a montré que l’on ne trompe pas les gens qui ont l’esprit d’Église et on ne les effraie pas non plus : dans les villages où l’on s’est emparé de nos églises, en grande partie à l’aide de personnes armées, on construit déjà de nouvelles églises dépendant de l’Église orthodoxe d’Ukraine. Aussi, si nous maintenons notre fidélité à l’orthodoxie canonique, le Seigneur ne nous abandonnera pas. SUITE

7.Posté par Vladimir G: "Bartholomée Apôtre et visionnaire," le 28/07/2017 10:54
"Bartholomée Apôtre et visionnaire,"
de John Chryssavgis,
Cerf, 2016, 306 p., 25 €

"... ce livre bien documenté aux accents hagiographiques qui dit, sans jamais la moindre critique ni même le moindre questionnement, toute l’admiration qu’il porte à celui dont il est devenu le conseiller aux questions environnementales."

Recension complète: http://livre-religion.blogs.la-croix.com/orthodoxie-bartholomee-patriarche-de-constantinople/2017/07/20/

8.Posté par justine le 29/07/2017 14:15
Comme toujours, les flatteurs sont ceux qui ont sacrifié la Vérité pour leur propre gloire et honneur, et ceux qui promeuvent avec plaisir leurs oeuvres sont bien évidemment les complices dans l'affaire.

9.Posté par justine le 29/07/2017 14:21
Notez, Vladimir, si vous voulez, l'absence du Fanar

"Les hiérarques des Églises orthodoxes autocéphales ont exprimé leur soutien à l’Église orthodoxe canonique d’Ukraine"
" Les représentants des Églises orthodoxes autocéphales, venus à Kiev le 23 juillet à l’occasion de la fête de saint Antoine de la Laure des Grottes, ont exprimé leur soutien à l’Église orthodoxe d’Ukraine canonique et son primat le métropolite Onuphre. Un briefing a été organisé pour les médias, auquel ont participé le métropolite de Borispol et Brovary Antoine, chancelier de l’Église orthodoxe d’Ukraine, ainsi que des évêques des Églises locales orthodoxes de Jérusalem, Bulgarie, Chypre, Grèce et Pologne. Entre autres, le métropolite de Bostra Timothée (Patriarcat de Jérusalem) a déclaré : « Nous comprenons que des temps difficiles sont venus pour l’Ukraine. Nous prions pour la prospérité de l’Ukraine et l’union du peuple. L’Église orthodoxe auto-administrée d’Ukraine, sous la présidence du métropolite Onuphre, est justement le symbole de l’unité du peuple ». Le métropolite de Roussé Nahum (Église orthodoxe bulgare) a rappelé qu’en son temps, l’Église bulgare avait subi également ce phénomène négatif qu’est le schisme, mais avec la prière et l’aide de Dieu, il a été surmonté. « Notre Église aussi soutient toujours l’Église orthodoxe d’Ukraine ainsi que son primat, S.B. le métropolite Onuphre et tous les évêques. Nous élevons des prières devant l’autel afin que le Seigneur garde et affermisse le primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine avec les évêques, les clercs et le peuple ukrainien fidèle », a assuré Mgr Nahum. Le métropolite de Tamassos et Oreini Isaïe (Église orthodoxe de Chypre) a attiré l’attention sur la question de l’unité de l’Église en Christ : « Le corps du Christ est un, et qui est lié avec le corps du Christ est lié avec Lui. Je dois le dire : qui est en union avec l’Église orthodoxe d’Ukraine, est en union avec nous. C’est la seule Église canonique en Ukraine », a souligné l’évêque. Le métropolite de Kitros, Katerini et Platamon Georges (Église orthodoxe de Grèce) a fait remarquer : « Notre présence ici revêt un caractère symbolique. Pendant la liturgie, que nous célébrons aujourd’hui avec les représentants d’autres Églises orthodoxes locales et les évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine, est témoigné notre unité panorthodoxe autour du calice du Christ et dans l’Esprit Saint. L’Église orthodoxe de Grèce et toutes les autres Églises orthodoxes du monde reconnaissent comme seule Église canonique d’Ukraine, l’Église orthodoxe d’Ukraine ayant à sa tête S.B. le métropolite Onuphre ». L’archevêque de Wrocław et Szczecin Georges (Église orthodoxe de Pologne) a ajouté : « Je voudrais appeler tous à approfondir les prières pour l’unité de la sainte orthodoxie, pour que le Seigneur accorde beaucoup de forces, de soutien spirituel et de grâce à Sa Béatitude le métropolite Onuphre et à tout l’épiscopat, lesquels demeurent dans la canonicité de la sainte orthodoxie, de laquelle provient la grâce du Saint Esprit, sans laquelle il n’y a pas d’Église ». À cette occasion, les hiérarques de l’étranger ont félicité le chancelier de l’Église orthodoxe d’Ukraine, le métropolite de Borispol et de Brovary Antoine pour sa fête onomastique et son cinquantième anniversaire." (http://orthodoxie.com/les-hierarques-des-eglises-orthodoxes-autocephales-ont-exprime-leur-soutien-a-leglise-orthodoxe-canonique-dukraine/)

Notez, Vladimir, si vous voulez, l'absence du Fanar....

10.Posté par Vladimir G: rien de plus que le patriarche Bartholomée le 30/07/2017 10:43
Notons si vous y tenez, bien chère Justine, l'absence de 8 autres Églises, et pas des moindres: Antioche, Alexandrie, Roumanie, Serbie, Albanie, Terres tchèques et slovaques, Albanie et OCA...

Et cette déclaration ne dit rien de plus que celle du patriarche Bartholomée!

11.Posté par justine le 31/07/2017 13:12
A la difference qu'aucune de ces 8 autres Églises n'a proclame urbi et orbi, comme l'a fait le Fanar, sa soi-disante paternelle sollicitation pour "ses enfants" ukrainiens, ce qui, si cela avait été sincère, aurait engagé ce dernier du moins a une représentation a cette célébration pan-ukrainienne.

12.Posté par père Joachim le 31/07/2017 20:17
Sans cesses les mêmes propos disqualifiants et les dénigrements sur une personne sainte considérée comme PÈRE par des millions d'orthodoxes.
Assumer un tel "ministère" que je veux bien reconnaitre mais qui me parrait PITEUX mêm sous un pseudonyme alors que d'autres "pêchent peut être ? mais ont le courage de le faire en signant leur erreur !
Mais dans les "orthodoxies" as t on droit à l'erreur ???

13.Posté par justine le 01/08/2017 16:43
La question est - de quel cote se trouvent l'erreur et le péché. Les evenements ulterieurs le montreront.

En attendant, le tres venerable metropolite Onufrij dans son homelie sur la colline de St Vladimir a mis le point sur les i en disant qui est le veritable pere du peuple ukrainien et son veritable intercesseur devant Dieu: « À vous tous, chers évêques, pères, frères et sœurs, je vous adresse de tout cœur mes vœux à l’occasion de cette grande fête en l’honneur de notre illuminateur et baptiste, le saint grand-prince égal aux apôtres Vladimir. Celui-ci est notre père spirituel, qui a régénéré les peuples de notre terre sur les fonts baptismaux, a transformé notre peuple, qui était agressif, belliqueux, et violent, en un peuple bon, empli d’amour envers Dieu et le prochain. Et nous prions aujourd’hui notre saint protecteur, afin que par ses saintes prières et son intercession devant le trône de Dieu, il demande au Créateur qu’Il nous aide à préserver notre héritage inestimable de la foi orthodoxe, sainte et pure, que le prince Vladimir a apportée jadis sur notre terre pour tous les peuples."
http://orthodoxie.com/celebration-du-bapteme-de-la-rous-sur-la-colline-de-saint-vladimir-a-kiev/

14.Posté par Tchetnik le 01/08/2017 22:25
@P. Joachim

Le fait que des "millions d'Orthodoxes" considèrent Bartholomée comme un "père" n'excuse certainement pas ses dérives et n'interdit pas de les dénoncer, comme le fait - à juste titre - Justine.
Des "millions de personnes" considèrent bien Mahomet comme un prophète, considéraient bien que le marxisme était l'avenir de l'humanité et qu'Adolf H était l'ami des chiens et des enfants...

15.Posté par père Joachim le 04/08/2017 23:29
Rapprocher Sa Toute Sainteté, à Adolf H, Mahomet ... tient proprement du DELIRE, du BLA BLA irresponsable et des théologiens dignes du Café du Commerce.

Je n'ai pas la charge de défendre qui que ce soit mais quand je lie des propos sur nos PÈRES dans la foi, je suis obligé de penser à ceux qui assument la lourde charge d'archi-pasteurs les Cyrils, Daniels, Seraphims et les autres, pour qui mon Église prie afin qu'ils aient longue vie, santé honneurs ...et même foi suffisante ou débordante !

Il est plus sage pour le lecteurs équilibrés de garder ses distances face à des attitudes passionnelles et de ne pas sombrer dans la désespérance diabolique.

S'il y avait DÉRIVES SÉRIEUSES bien des personnes autorisées se chargeraient de nous le dire !

16.Posté par Tchetnik le 05/08/2017 09:26
Votre argument était de dire "ne critiquons pas des gens que des millions de personnes considèrent comme saints" et je viens de prouver que votre argument relevait, lui, de BFMTV, à défaut de relever d'arguments de bistrots qu'en tant que prêtre, vous n'êtes pas censé fréquenter. :-)

On prie aussi pour qu'ils se maintiennent dans l'Honneur et la Vérité, P. Joachim. Et certains ne le font pas toujours, c'est humain, mais aussi contestable.
Entre bienveillance et aveuglement, il y a une marge, comme entre charité et complaisance. Certains ne la connaissent manifestement pas.
Pour mémoire, P Joachim, si vous commettez un impair, si vous violez les idéaux de vertu et de morale de l'Eglise, même le vendeur de hot-dogs du coin seraient "autorisé" à vous le dire. Tout simplement parce que nos actes à tous ont une réalité qui se suffit à elle-même pour être caractérisée et n'a pas besoin du cachet de tel ou tel synode pour l'être.

Un père est censé guider avec bienveillance, honneur et fidélité, justement, pas avec hypocrisie et hybris...

17.Posté par Tchetnik le 05/08/2017 09:28
Je constate qu’en revanche le rapprochement entre « sa toute Sainteté » et le marxisme n’a pas l’air de vous choquer :-)

18.Posté par Vladimir G: le patriarche Bartholomée est une référence POUR TOUS LES ORTHODOXES le 05/08/2017 15:18
Bénissez père Joachim,

Merci de remettre les choses à leur place. Quels que soient ses défauts, et sans verser dans l’hagiographie dont les excès sont justement soulignés dans la recension, le patriarche Bartholomée est une référence POUR TOUS LES ORTHODOXES comme primus inter pares commémoré comme tel par tous nos primats. La prise de position du Mont Athos, par le communiqué officiel de la Double synaxe à propos du concile de Crête l'illustre parfaitement*. Ceux qui le dénigrent systématiquement se mettent de facto hors de l'Église orthodoxe et rejoignent les VCO et autres Vétéro-calendaristes sectaires.

* CF. http://orthodoxie.com/message-de-la-synaxe-double-du-mont-athos-au-sujet-des-troubles-provoques-par-le-concile-de-crete-2016/

19.Posté par Tchetnik le 05/08/2017 18:21
Bartholomée - pas plus qu'aucun autre hiérarque - n'est propriétaire de l'Eglise Orthodoxe, dont l'appartenance est une question de fidélité à un héritage de dogmes, d'enseignements et d'idéaux, pas d'obéissance aveugle et servile à un homme.

Ceux qui adulent sans réserve Bartholomée devraient alors se faire Catholiques et suivre le pape de Rome, puisque c'est là une conception typiquement romaine de l'appartenance à l'Eglise;

Il faut considérer saint Marc d'Ephèse, Justin Popovic, Paissios l'Athonite et bien d'autres comme étant alors "exclus de l'Eglise orthodoxe"...

20.Posté par Daniel le 06/08/2017 09:53
L'auteur de la biographie du patriarche est en fait plus un hagiographe qu'un biographe, comme le résumé du livre le dit lui-même. Cela ôte une grande valeur au travail biographique. Par ailleurs, peut-on attendre le décès du patriarche pour rédiger une éventuelle habgiographie, ou bien veut-il être canonisé de son vivant, battant le record de Jean-Paul II déclaré santo subito dès sa mort?

21.Posté par Affeninsel le 04/09/2017 10:21
Il y a de fait quelque chose de grave dans le refus de commémorer la hiérarchie orthodoxe lors de la liturgie : le relativisme en cette matière comme en d'autres ne mène nulle part, et c'est bien s'exclure du Corps du Christ que de se couper volontairement de la circulation de l'Esprit Saint qui se fait au travers de la hiérarchie de l’Église du Christ. Saint Jean Chrysostome et plus récemment l'ancien Ephrem de Philotheou nous mettent en garde contre certain zèle qui pousse à savoir mieux que l'Eglise et à la rejeter. Mieux vaut tolérer dans l'Eglise quelques atteintes malheureuses à la Tradition que partir fonder son "synode en résistance" (laquelle institution est déjà de facto une atteinte aux saints canons) qui terminera dans l'ordination du tout venant pour entretenir un clergé semi-fanatisé.

Il y a, je crois l'avoir déjà dit, un certain "papisme", plus généralement, dans l'attitude de certains orthodoxes d'aujourd'hui, qui veulent absolument que leur hiérarchie soit pure et immaculée de toute erreur et errance pour accepter pleinement leur autorité et leur légitimité. Pourtant, les canons ne nous invitent pas à déposer les évêques dès que nous ne sommes pas d'accord avec eux. Ce qui ne va pas jusqu'à l'hérésie et la destruction de la Tradition sera une cause de jugement pour les hiérarques qui s'y livrent, mais ne met pas en danger la catholicité de la Foi de leur troupeau. Il importe donc de remettre les choses en perspective, et de se concentrer sur sa propre vie chrétienne, sa vie de paroisse etc., car c'est avant tout par-là que la grâce agira.
Aujourd'hui, bien heureusement, les pratiques tout à fait condamnables de sa Sainteté Bartholomée en matière d’œcuménisme et autres n'atteignent pas vraiment la foi des fidèles orthodoxes. S'il incombe de rappeler qu'on ne peut jamais célébrer avec des hérétiques ou schismatiques, je ne vois pas qu'il faille aller plus loin, sans tomber dans des guerres de basse politique qui font perdre un temps précieux dans la course athlétique pour le Salut. Encore une fois, ces évêques nous ont été donnés par le Saint Esprit (on conçoit fort, même si cette formule vient d'un catholique romain, que certains hiérarques soient "offerts", d'autres "tolérés" et d'autres enfin "infligés" par le Seigneur) : quoi qu'il en soit, nous leur devons une obéissance dans le cadre strict que j'ai rappelé plus haut. Se livrer à une guerre d'extermination n'a rien de chrétien.

Bien plutôt, prions pour que le patriarcat de Constantinople cesse de se disperser dans ces poursuites bien vaines, et en vienne enfin à accepter le rôle prophétique de "président à la charité" que la Providence a voulu lui confier pour éclairer le monde du flambeau de la Foi : nous serons surpris par ce qui en sortira. De même qu'il faut prier pour que la renaissance actuelle dans les pays ex-soviétiques ne soit plus dévoyée politiquement, et mène à une vraie mission orthodoxe débarrassée des scories du nationalisme.

22.Posté par Tchetnik le 04/09/2017 14:33
@Affeninsel

Il y a hélas des circonstances qui ne laissent guère de choix, ce sans pour autant renier toute présence du Saint Esprit dans l'appareil ecclésiastique. Tout en priant pour les hiérarques et en conservant bienveillance, il convient quand même de conserver à l'esprit qu'ils sont des hommes faillibles et de ne pas approuver tous leurs actes et décisions. Si le fidèle ne doit pas attendre des Templiers, il est en revanche en droit d'attendre des Hommes dignes qui ne fassent pas l'inverse de ce qu'ils doivent faire et ne scient pas la branche sur laquelle ils sont assis; Car un évêque qui trahit les enseignements et idéaux de l'Eglise perd de facto toute sa légitimité.
Le capitaine doit obéir à son colonel, mais quand celui-ci travaille pour l'ennemi, c'est alors un devoir pour lui que de lui laisser un pistolet et une cartouche.
Sans aller jusque là, il est évident que l'Eglise en général est supérieure à un appareil et à une cléricature qui n'en n'est pas propriétaire et est censée ne pas avoir d'existence en dehors d'elle. Or, certains évêques, pour justifier leurs turpitudes, font de l'obéissance aux hommes une "vertu" supérieure à la fidélité aux idéaux et enseignements qu'ils trahissent, ce qui est non seulement une trahison de leur raison d'être, mais aussi un péché contre l'Esprit Saint qui est censé les animer.
Et dans ces conditions, le fidèle de base n'a pas d'autre choix que de constater que ceux qui se mettent bel et bien en dehors de l'Eglise sont d'abord et avant tout ces traitres.

Je termine en citant le canon 15 du Concile Premier-Second:
«...Pour ceux qui, à cause d’une hérésie condamnée par les Saints Conciles ou par les saints Pères, rompent la communion avec leur président, parce qu’il prêche publiquement l’hérésie et l’enseigne tête nue dans l’Eglise, ceux-là non seulement ne sont pas passibles des peines canoniques pour s’être séparés eux-mêmes de la communion avec leur prétendu évêque, avant tout jugement synodal ; mais encore, ils doivent être estimés dignes de l’honneur qui leur revient parmi tous les Orthodoxes. Car ce ne sont pas des évêques, mais de faux-évêques et de faux-docteurs qu’ils ont condamnés; et loin de diviser l’unité de l’Eglise par un schisme, ils ont au contraire tout fait pour préserver l’Eglise des schismes et des divisions.»

23.Posté par Affeninsel le 05/09/2017 22:08
N'ai-je pas dit justement que l'hérésie était un cas à part ?
Du reste je parlais plutôt des menées personnelles de hiérarques, qui n'engagent pas les fidèles : en allant faire ses salamalecs à Rome, le patriarche de Constantinople ne me force à rien. Bon, eh bien voilà, je prie pour lui, pour son épiscopat et pour l’Église.

24.Posté par Tchetnik le 06/09/2017 09:43
@Affeninsel

En effet, des relations de respect et de bienveillance n'engagent pas l'intégrité de l'enseignement et des idéaux de l'Eglise, on est d'accord et il est juste de prier pour que Dieu donne toujours sagesse et discernement aux Hommes qui nous dirigent, ce que l'Eglise fait aussi pour les gouvernants du reste, même quand ils ne sont pas Chrétiens.

Le problème est que certains comportements et opinions "personnels" des évêques peuvent ensuite influencer l'ensemble du corps de l'Eglise. C'est même un peu le rôle de l'évêque d'ailleurs. Le poisson pourrit d'abord par la tête et certaines attitudes ont ensuite une influence réelle sur la compréhension qu'aura le fidèle de base de Dieu, du sens qu'Il donne à l'Homme et à la vie, de Ses idéaux, exigences...

Je comprends très bien votre souhait – légitime et positif – de ne pas voir l’Eglise se morceler en une multitude de « synodes » qui vont ensuite faire de la surenchère de qui sera le plus « pur » pour – comme vous le dites – n’ordonner enfin que des aventuriers sans trop de scrupules et finir comme Lesna, dans un orgueil démesuré et le dénuement spirituel le plus total. Il est évident que ne plus commémorer une hiérarchie est un acte qui ecclésiologiquement pose bien un casus belli et n’est pas anodin – même si on peut s’en sortir par la mention « tous les évêques orthodoxes », Dieu reconnaissant les siens ensuite et sachant faire le tri Lui-même.

Cependant, des trahisons de plus en plus graves et caractérisées appellent souvent une réponse symétrique, si on veut éviter que tout l’appareil ne sombre. Et c’est par de telles réactions que l’Eglise a su préserver son intégrité ensuite, par des actes d’ »isolés » comme saint Marc d’Ephèse ou Justin Popovic. Père Paissios lui-même avait coupé la commémoration d’Athénagoras fut un temps, ce qui lui apparaissait comme la chose juste à faire, même si ce ne fut pas de gaité de cœur.

25.Posté par Affeninsel le 10/09/2017 17:48
Dans le cas de saint Marc d'Ephèse, la trahison était manifeste : les patriarches défroquaient en signant une union vide de sens.
Quant au cas de saint Paissios, je rappelle que commémorer le patriarche n'est nullement obligatoire dans la liturgie orthodoxe pour un prêtre : c'est là un ajout directement arrivé des confusions étatistes nées en Russie, et les Grecs ne commémorent que leur évêque, lequel à son tour commémore le patriarche (en réalité, il y a des raisons de penser qu'il faudrait réintroduire un échelon entre ces deux-là, le métropolite, car c'est ainsi que s'organise la hiérarchie sacrée de l'Eglise, et la quasi-disparition du rôle du métropolite dans la vie ecclésiale, ou plutôt devrais-je dire inter-ecclésiale, est une des cause de la grave perte du sens ecclésiologique de notre temps). En cessant de commémorer le patriarche Athénagoras, saint Paissios n'a rien fait de grave. C'eût été bien plus embêtant s'il avait été évêque.
Je voudrais en finir sur cette question : que le poisson pourrisse par la tête, j'en conviens, mais encore une fois, en utilisant cette image, vous parlez de quelque chose qui a à voir avec l'hérésie (la corruption des membres qu'il faut s'amputer...) et non avec des pratiques malheureuses mais qui n'attentent pas à l'union ecclésiale au Christ. Ce sont, encore une fois, deux choses différentes, qui appellent des réactions différentes : lorsque nous disons que le peuple est le garant de la Foi en Orthodoxie, cela veut aussi dire qu'un prêtre, lucide sur de mauvaises pratiques, peut faire confiance à son troupeau pour le suivre lorsqu'il expose, sans scandale, ce qu'il vaut mieux faire. Je n'ai pas encore ouï parler de fidèles forcés à assister à des "prières œcuméniques" ou autres...

26.Posté par Tchetnik le 11/09/2017 09:29
@Affeninsel

En effet, on ne force pas encore les fidèles, mais on force déjà les prêtres, avec mesures de rétorsion si ils ne partagent pas les trahisons de leurs supérieurs.

Et les fidèles sont souvent piégés par des paroisses qui, n'officiant qu'une fois par mois, ne leur offrent pas beaucoup de nourriture spirituelle et ils prennent ce qu'on leur donne.

En effet, les actes personnels sont d'abord des actes personnels, mais ils ne comptent en général pas en rester là, et c'est bien ce qui inquiète.

27.Posté par Gueorguy le 11/09/2017 15:56
@ 25 – Affenisiel.
Pardonnez que je ne donne ici qu'un commentaire sur l’affirmation, extraite et citée, ci-dessous, de Affenisiel :

« Quant au cas de saint Paissios, je rappelle que commémorer le patriarche n'est nullement obligatoire dans la liturgie orthodoxe pour un prêtre : c'est là un ajout directement arrivé des confusions étatistes nées en Russie, et les Grecs ne commémorent que leur évêque, lequel à son tour commémore le patriarche … »

Pour l’avoir observé dans une paroisse placée sous l’autorité spirituelle de Mgr Emmannuel, j’ai relevé, effectivement, que le patriarche Bartholomée n’était pas commémoré et, seul, Mgr Emmanuel l’était. Et c’était d’une certaine logique.

Pour être bien plus accoutumé aux paroisses de l’Eglise russe ou de tradition russe (au sein de l’exarchat), on y entend, toujours, la commémoration successive du patriarche (de Moscou, dans le premier cas, et de Constantinople, dans le second).

En fait, cela n’a rien à voir avec un quelconque « ajout directement arrivé des confusions étatistes nées en Russie » et il aurait mieux valu vérifier son allégation avant de la formuler au risque de lui donner un caractère défavorablement intentionné.

L’usage de commémorer le Patriarche, avant l’évêque du lieu est une tradition apparue après le Concile de Moscou de 1917, justement celui qui a instaurer (à nouveau) le patriarcat et voulu séparer l’autorité ecclésiale de sa dépendance des autorités civiles et mettre un terme à la confusion qui régnait, jusque-là, depuis l’époque de Pierre le Grand. Il y a peu de chance que l’on commémora le patriarche avant ce concile ; justement parce qu’il n’y en avait pas.

La tradition de commémorer le Patriarche avant l’évêque du lieu a été reprise dans l’exarchat des paroisses de tradition russe sous l’omophore du Patriarche de Constantinople. Parce qu’on y revendique particulièrement d’avoir adopté les enseignements de ce Concile, il n’y ferait pas plaisir que l’on présente cette tradition comme la marque de l’entretien de ces "fameuses confusions étatistes nés en Russie". On peut, juste, ajouter, que cette tradition, au sein de l’exarchat, se justifie d’autant plus que l’Archevêque – l’évêque du lieu – est, en réalité, l’exarque du Patriarche de Constantinople ; quoi de plus normal, alors, de commémorer le patriarche.

Bref, un peu de prudence pour éviter d'inutiles et inexactes allégations ne nuirait certainement pas à la force d'une argumentation.

28.Posté par OLTR WEB-MASTER le 11/09/2017 16:15
@25 - Affenisel

Dans son commentaire, Affenisel propose un développement sur le rôle des Métropoles et des métropolites.

Il nous parait intéressant de signaler, à ce titre, une présentation, par l'Archimandrite Sabbas Toutounov, du rôle et de la place des Métropoles au sein de l'Eglise Orthodoxe russe.

Cette contribution a été apportée, il y a quelques années, au cours de l'une des tables rondes (la n°3) organisée par l'OLTR. Le lien est indiqué ci-dessous:

29.Posté par Affeninsel le 11/09/2017 22:18
@ Gueorguy :

Je maintiens. C'est parce que, sous Pierre le Grand et après, l'église russe a acquis un caractère national, avec un synode permanent chargé de "gouverner" tous les diocèses en chapeautant les évêques que l'on en arrive, au rétablissement en 1917, à commémorer le patriarche comme "super-évêque" ayant un pouvoir de direction sur les autres diocèses : conception romaine s'il en est. La suite logique n'est pas bien difficile à percevoir.

Quant à Daru, effectivement désormais considéré comme un exarchat, il faut cependant bien voir qu'il s'agit ici d'un statut bâtard et résultant de manœuvres politiques de contrôle. Soit notre "archevéché" est placé directement sous l'omophore du patriarche de Constantinople, stavropégiaquement, dirais-je, et il ne faut pas s'embarrasser d'un archevêque qui n'est qu'un exécutant, soit, comme c'est pragmatiquement le cas, il s'agit bien d'un évêque pleinement intronisé comme Christ jugeant Son Eglise. Dans les deux cas, le doublon ne se justifie pas, ou alors que pour des raisons politiques éloignées de toute considération ecclésiale.

Le propos du père Sabbas confirme bien, quant à lui, l'importance de l'échelon de la métropole, mais tend, malheureusement à traiter cela presque uniquement comme un moyen de gestion des églises à la "marge", donc en vue du projet de métropole européenne cher à l'OLTR. Or, normalement, c'est bien TOUS les diocèses de chaque église qui devraient être organisés ainsi, et non pas seulement ceux des territoires extérieurs.

30.Posté par justine le 13/09/2017 16:07
D'une manière générale, on peut dire qu'il y a aujourd'hui un problème sérieux avec le clergé dans l'Église Orthodoxe, et si ce problème a toujours existé à un certain degré, vu que l'homme est ce qu'il est, à notre époque de philopapisme, de rapprochement tous azimuts avec le Vatican, haut-lieu du clericalisme, il atteint une dimension dangereuse pour la vie de l'Eglise. A cet égard je voudrais signaler un petit article très intéressant du père Richard René (OCA, Canada) qui rappelle ce que sont les évêques et les prêtres dans l'Eglise du Christ selon l'enseignement de l'Evangile et des Apôtres - à savoir des serviteurs dans le vignoble du Christ, institués par Lui pour servir Dieu et Son peuple, et non pas une caste à part et supérieure au peuple de Dieu, ayant toute autorité et pouvoir sur lui, mais eux-mêmes membres de ce peuple et ayant à répondre devant le Christ pour leurs actes. L'article est en anglais et date de 2011, donc bien avant la plus récente phase de la manie des primautés et des prétentions d'infaillibilité épiscopale. Mais les réflexions de ce prêtre sont fondamentales pour toutes les époques. HTTPS://SOLZEMLI.WORDPRESS.COM/2010/11/15/FR-RICHARD-RENE-ON-CHURCH-SCANDALS-CLERICALISM/

31.Posté par Affeninsel le 14/09/2017 19:00
Refuseriez-vous de dire que l'évêque figure le Christ qui juge et dirige Son Eglise ?

32.Posté par justine le 15/09/2017 07:35
Post 31: Certes que non, dans la mesure où l'évêque est ce que le Christ veut qu'il soit - un vigneron loyal, et qu'il ne tombe pas dans le piège de se prendre pour plus que la figure.

33.Posté par Affeninsel le 17/09/2017 16:13
Mais alors, que recouvre concrètement cette "image" ? Est-ce uniquement un statut honorifique ? Faut-il attendre que la perfection de chaque acte épiscopal soit attestée (par qui ?) pour faire quoi que ce soit dans l'Eglise ?

34.Posté par Tchetnik le 17/09/2017 19:15
Non pas attendre la perfection, mais une certaine probité et une certaine vertu, en honneur, en fidélité...

Un homme reste un homme avec ses faiblesses et ses fragilités, mais il importe qu'un homme qui a une responsabilité pastorale ne soit ni hypocrite, ni traître. S'ils se comportent ainsi, ils ont des comptes à rendre.
Un évêque n'agit pas in personna Christi mais in nomine Christi, ce qui est une grosse différence.

Pour paraphraser Mark Twain, loyauté à l'Eglise toujours, aux évêques, quand ils le méritent.

35.Posté par justine le 18/09/2017 20:11
Post 33: Quoique Tchetnik ait déjà répondu de manière suffisante à votre question, on peut dire encore que la façon la plus simple et la plus évangélique de comprendre ce que recouvre ce "typos" (εις τυπος και τοπος Χριστου, comme dit St Ignace d'Antioche pour circonscrire le statut de l'évêque dans l'Eglise), c'est de se référer à l'exemple des Saints Apôtres dont d'ailleurs les évêques sont censés être les successeurs. Voyant leur vie et leurs actes on voit ce que signifie ce typos, et les définitions scholastiques deviennent ainsi superflues.

36.Posté par Marie Genko le 20/09/2017 14:57
@Affeninsel

Je me permets de relever une erreur d'appréciation de votre part dans votre post 21.
Vous écrivez, je vous cite:

"De même qu'il faut prier pour que la renaissance actuelle dans les pays ex-soviétiques ne soit plus dévoyée politiquement, et mène à une vraie mission orthodoxe débarrassée des scories du nationalisme."

Vous semblez oublier que le régime soviétique était avant tout un régime internationaliste et Athée.
Donc parler des scories du nationalisme, totalement étrangères à l'idéologie soviétique, est une première erreur.
Vous ajoutez: " renaissance actuelle dévoyée politiquement "
J'aimerais comprendre en quoi cette renaissance religieuse est politiquement dévoyée?

Pour moi, la renaissance de l'Orthodoxie dans les pays de l'ex URSS est un véritable miracle pour lequel nous pouvons effectivement remercier le Seigneur et prier surtout pour qu'il perdure.

Nous pouvons aussi prier pour que les dirigeants politiques de ces pays ne tombent pas de Charybde en Scylla et ne troquent pas leur anciennes convictions idéologiques communistes et Athées contre des valeurs maçonniques libertaires et hostiles au christianisme!
Comme celles qui nous gouvernent ici en Occident.

37.Posté par Vladimir G: LA REUNION DU SIEGE METROPOLITAIN DE KIEV le 20/09/2017 16:13
LA REUNION DU SIEGE METROPOLITAIN DE KIEV

La situation de l'Église orthodoxe ukrainienne, indépendante ou rattachée au patriarcat de Moscou, est en débat politique plus que religieux depuis plus de 25 ans que l'Ukraine est un état indépendant; les politiques s'en préoccupent régulièrement, le parlement (Rada) et le président Porochenko demandant au patriarcat de Constantinople d'instituer une Église autocéphale en Ukraine, alors que celui-ci renvoie à l'Église orthodoxe d'Ukraine canonique qui est autonome dans l'obédience du patriarcat de Moscou. La métropole de Kiev est en effet rattachée à ce patriarcat depuis plus de 450 ans et il intéressant de revenir sur les circonstances de ce rattachement qui fut aussi le résultat de considérations politiques bien plus que religieuses à la fin du XVIIe siècle.

Contexte historique

La métropole de Kiev, fondée après le baptême de St Vladimir en 988, occupait la 60e place dans les dyptiques du patriarcat de Constantinople. Après la conquête tatare (XIIIe siècle) le métropolite suivit le Grand Prince à Vladimir (1354), puis à Moscou, devenue capitale du principal état russe, tout en gardant le titre de "métropolite de Kiev et de toute la Rus" jusqu'à l'obtention du titre de "patriarche de toute les Russies" en 1589. La métropole de Kiev ne faisait alors plus partie de son obédience.

En effet, le territoire de Kiev fut abrité des Tatars par les princes lituano-polonais dès le XIVe siècle (occupation de Kiev en 1361) et la métropole de Kiev, autonome de fait, se rattacha à Constantinople en 1458 malgré les protestations du métropolite et du Grand prince de Moscou. Elle jouissait d'une grande autonomie de la part de Constantinople mais elle fut quasiment annihilée quand la majorité du clergé passa dans l'Église catholique-uniate à la suite de l'Union de Brest-Litovsk (1596; c'est l'origine de l'actuelle Église gréco-catholique d'Ukraine). La métropole orthodoxe ne se rétablit qu'à partir de 1632 avec nomination du métropolite orthodoxe de Kiev Pierre Moghila par le patriarche de Constantinople. C'est donc une métropole qui a retrouvé son autonomie mais affaiblie par la concurrence de l'Église uniate qui fait face à l'union politique avec la Russie qui se met en place.

Les croyants sont restés majoritairement fidèles à l'Orthodoxie, en particulier dans les territoires contrôlés par la cosaques Zaporogues; les cosaques étaient totalement acquis à leur foi ancestrale et ce fut l'une des causes de leur révolte. Le "Zaporoguie" terme signifiant « au-delà des rapides », est un territoire situé le long du Dniepr, en aval de Kiev, ou fut implantée à partir du XVIe siècle une "armée cosaque" destinée à défendre contre les incursions tatares le territoire de l'ancienne Rus de Kiev soumis à l'état lituano-polonais, (ces territoires furent alors dénommés "Ukraina", terme polonais signifiant limite ou bordure). Les cosaques étaient principalement des paysans fuyant la domination des seigneurs, des aventuriers de toutes sortes, voire des repris de justice; en s'installant dans ce territoire autoadministré ils devenaient des paysans-soldats au service de l'état lituano-polonais. Mais une révolte éclata en 1648 sous la conduite de l'hetman (général en chef cosaque) Bogdan Khmelnitski (il est considéré comme un héros en Russie et un traitre en Ukraine… Après six ans de résistance à une féroce répression par l'armée polonaise, les cosaques demandaient l'assistance de la Russie et signaient le traité de Periaslavl (1654) par lequel l'hetman et les anciens des Cosaques juraient fidélité au tsar de Moscou.

Une subordination de fait

Le traité de Periaslavl ne parlait pas du statut de l'Eglise, mentionnant simplement la garantie des droits immobiliers du clergé, et le métropolite titulaire de Kiev refusa de reconnaitre l'autorité du patriarche de Moscou en revendiquant l'obédience canonique de Constantinople.

L'Ukraine fut alors le théâtre d'une guerre civile sanglante qui dura vingt an (voir "Taras Boulba" de Gogol): Un nouveau traité d'allégeance à la Russie fut signé en 1659ett là il était spécifié que "le Métropolite de Kiev et tout le clergé de la "Petite Russie" seront sous la bénédiction du patriarche de Moscou" alors même que les cosaques ne contrôlaient que les deux diocèses bordant le Dniepr (Kiev et Tchernigov), les 5 autres diocèses ukrainiens, plus à l'ouest, restant sous le contrôle de la Pologne qui était toujours en guerre avec la Russie. La chaire métropolitaine subit plusieurs péripéties et vacances jusqu'en 1684, quand l'hetman décida avec Moscou de convoquer un concile pour élire un nouveau métropolite de Kiev. Le patriarche de Moscou et les coempereurs de Russie (1) écrivirent au patriarche de Constantinople pour demande l'autorisation d'introniser le métropolite et un concile fut convoqué à Kiev en 1685 sans attendre la réponse définitive. Ce fut un curieux concile où les représentants de l'hetman étaient plus nombreux que les membres du clergé qui provenaient pratiquement tous du diocèse de Kiev … Le concile élit malgré tout un évêque qui avait fui le territoire sous contrôle polonais car il s'opposait à la politique de "polonisation" qu'y menait le royaume: Il était évidemment favorable au passage de la métropole sous l'omophore du patriarcat de Moscou et il fut intronisé à Moscou où il prêta serment "au futur patriarche (la chaire était alors vacante) et à tous l'épiscopat de Russie".

Le transfert de la métropole de Kiev était réalisé "de facto" mais pour le légaliser canoniquement il fallait obtenir un congé canonique de Constantinople…

L'accord de Constantinople

Les pourparlers durèrent six mois et donnèrent lieux à des péripéties pour le moins surprenantes.

La Turquie avait de bonnes relations et même un traité de paix avec la Russie à ce moment-là (les deux empires n'avaient pas de frontière commune, car ils étaient séparés par les territoires ukrainiens sous domination polonaise et le khanat de Crimée qui occupaient toute la rive nord de la mer Noire). Beaucoup de contacts passaient par les patriarches orientaux, dont les charges dépendaient du Sultan; ils résidaient à Istanbul, avaient de nombreux contacts avec le pouvoir impérial russe, se rendaient fréquemment à Moscou et servaient d'agents d'information auprès de la Sublime Porte, comme l'écrit le patriarche de Jérusalem Docifèe. Ces contacts n'était évidemment pas très bien vu par le gouvernement du sultan: les patriarches d'Antioche et d'Alexandrie furent destitués après des séjours à Moscou et le patriarche Parfenius fut même pendu pour trahison… A la fin du XVIIe siècle l'ambassadeur de Russie ne pouvait rencontrer les patriarches qu'après accord du Grand Vizir.

Les patriarches orientaux étaient en principe favorables à la réunification de la métropole de Kiev avec Moscou car ils espéraient que l'intégration de l'Eglise d'Ukraine à l'Eglise russe serait un premier pas vers celle des duchés Danubiens puis la libération de la Grèce (en 1655 les patriarches de Jérusalem et d'Antioche demandaient au tsar Alexis I de "prendre la Moldavie sous sa protection"…). Ainsi Il y avait eu des contacts entre les patriarches de Jérusalem et de Constantinople et l'hetman zaporogue dès le commencement de la révolte cosaque contre le pouvoir polonais.

Les envoyés de Moscou chargés de négocier le congé canonique de la métropole de Kiev en 1686 durent commencèrent donc par obtenir l'autorisation du Vizir puis s'adressèrent au patriarche de Jérusalem qui servait généralement d'intermédiaire rétribué… Mais celui-ci leur opposa une fin de non-recevoir, leur reprochant la consécration anti canonique du métropolite de Kiev sans l'accord de Constantinople. Il qualifia cela de "rapt d'un diocèse" et traita la proposition d'une "généreuse aumône" de "tentative flagrante de simonie qui humilie l'Eglise orientale" écrit le professeur Volodymyr Bureha (2)… Il refusa de soutenir la demande de transfert de la métropole bien que dans sa lettre aux empereurs de Russie il avait déclaré approuver l'ordination du nouveau métropolite de Kiev. Dans le même temps, un émissaire du patriarche de Constantinople s'était directement adressé à l'envoyé de Moscou lui demandant carrément de l'argent pour l'obtention du congé canonique de Kiev; mais le représentant de Moscou répondit en substance "le congé d'abord, l'argent ensuite".

Alors les délégués de Moscou décidèrent de rencontrer le Vizir et les affaires s'arrangèrent. L'empire Ottoman était en effet en pleine déconfiture: l'armée turque avait été battue devant Vienne par les armées de l'empire austro-hongrois et de la Pologne en 1863, venait d'abandonner Budapest, tenue pendant 140 ans, et battait en retraite. La Russie, en conflit avec la Pologne, était vue comme un allié potentiel de la Porte et le vizir décida de satisfaire la demande de rattachement de la métropole de Kiev pour se concilier Moscou. Quand il reçut l'envoyé du patriarche russe, il lui annonça qu'il "allait convoquer le patriarche de Jérusalem pour lui ordonner de satisfaire la demande du gouvernement russe."

Après cela l'attitude du patriarche de Jérusalem changea du tout au tout. Il annonça que, canoniquement, tout patriarche pouvait laisser partir un évêque dans un autre patriarcat et qu'il allait donc soutenir la demande russe auprès du patriarche de Constantinople. Pour cette compréhension du problème le patriarche reçut 2000 roubles or (sic).

Le siège de Constantinople était alors occupé par le patriarche Denis, qui fut élu et déposé cinq fois dans sa vie… En 1686 il venait d'être élu pour la quatrième fois et n'avait pas encore reçu ses pouvoirs du vizir; il exécuta donc sa décision en écrivant en ce sens aux coempereurs de Russie, au patriarche de Moscou et à l'hetman en mai 1686. Cette décision fut confirmée par un concile local du patriarcat convoqué un mois après, dont le tomos fut signé par le patriarche et 21 métropolites. Un autre tomos confirmait la nomination du métropolite de Kiev élu à Moscou. Les envoyés de Moscou remercièrent le patriarche avec 200 roubles or et 120 peaux de zibelines (3) (dont le reçu personnellement signé par Denis est conservé). Deux mois plus tard, alors que Moscou avait signé une "paix perpétuelle" avec la Pologne par laquelle la Russie s'engageait à rompre son traité avec la Turquie et à attaquer le khan de Crimée, allié des Turcs, le patriarche Denis fut accusé de collusion avec Moscou, accusation confortée par la transmission de la métropole de Kiev, et démis par le saint synode… Mais le tomos ne fut pas révoqué et il est reçu et appliqué depuis plus de 320 ans, ce qui constitue le critère essentiel de sa canonicité conformément au droit canon (4).

Conclusion

L'autonomie des cosaques fut progressivement réduite puis supprimée par Catherine II (1775) et les territoires de la "Petite Russie", complétés par le reste des territoires orthodoxes (sauf la Ruthénie et la Galicie, au sud-ouest, attribuées à l'Autriche-Hongrie) après les partages de la Pologne (1795), furent divisés en plusieurs gouvernorat intégrés à l'empire russe. La métropole de Kiev perdit de son importance: les diocèses de la rive gauche furent directement rattachés au patriarcat, de même que les nouveaux diocèses crées dans les steppes de l'est après le démantèlement du Khanat de Crimée aux XVIII-XIXe siècles. Après la suppression du patriarcat sous Pierre le Grand, le métropolite fut remplacé par un archevêque nommé par l'empereur sur proposition du synode, les spécificités ukrainiennes furent progressivement nivelées et l'archevêché de Kiev devint, jusqu'après la révolution, un diocèse de l'Eglise russe parmi d'autres. C'est toutefois l'archevêque de Kiev Vladimir qui fut le premier néomartyr de l'Eglise russe en 1917.

La situation changea avec le traité de Versailles (1919) qui attribuait à la Pologne la partie occidentale de l'Ukraine actuelle où se situent deux diocèses orthodoxes. Privés de liens avec le patriarcat de Moscou après la guerre civile et la guerre russo-polonaise de 1921, ces diocèses s'érigèrent en " L'Église Orthodoxe autocéphale d'Ukraine (UAOC)". Ces territoires furent annexés par l'URSS après la deuxième guerre mondiale, l'Eglise gréco-catholique sur ces territoires fut absorbée de force par l'Eglise russe et subit à nouveau les repressions staliniennes.

Après l'indépendance de l'Ukraine (1991), la métropole de Kiev fut renommée Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine et retrouva son autonomie du XVIIe siècle dans le cadre canonique du patriarcat de Moscou en ayant son propre synode et convoquant son propre concile local et élisant son métropolite qui est simplement confirmé par Moscou. Bien qu'elle ait subi le schisme du pseudo-patriarcat de Kiev (1992), elle est actuellement la plus importante juridiction d'Ukraine en nombre de paroisses.

Malgré tout, la canonicité du tomos de 1686 est parfois contestée bien qu'il ne fut jamais abrogé et que les patriarches de Constantinople continuent à le respecter. Le schisme de l'EOU en 1924, mentionné plus haut, et comme celui du pseudo-patriarcat de Kiev, en 1992, se fondent sur la non-canonicité de la réunification de 1686 et, en 2008, le patriarche de Constantinople Bartholomée qualifiait les évènements de 1686 d'annexion enfaisant le parallèle avec l'attribution de l'autocéphalie aux Eglises des Balkans au XIXème siècle: tous ces actes, a-t-il dit, "ont été faits sous la pression des autorités politiques auxquelles le patriarcat avait dû se plier". Mais il a ensuite affirmé que la seule Église canonique d'Ukraine était l'Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine du patriarcat de Moscou.

Les évènements de 1686 doivent nous servir de leçon historique, conclu le professeur Bureha. Ils rappellent que, quelle que soient les circonstances politiques, l'Eglise du Christ doit s'efforcer de respecter ses fondements canoniques. "Les transgressions des hommes politiques et des hiérarques du XVIIe siècle nous reviennent en boomerang et nous obligent à faire un choix critique. Mais saurons nous répondre à ce défi?"

Source: Volodymyr Bureha (ibid. note 2)

Notes
(1) Les tsars Pierre et Jean, fils d'Axis 1er, régnèrent ensemble de 1682 à 1696 sous la régence de leur sœur ainée la princesse Sophia
(2) Volodymyr Bureha, docteur en histoire et en théologie, professeur et vice-recteur chargé de la recherche de l'Académie théologique et séminaire de Kiev; les citations proviennent du texte du professeur Bureha sur bogoslov.ru http://www.bogoslov.ru/text/315141.html (en russe, traduction de l'auteur).
(3) Les peaux de zibeline avaient une grande valeur et étaient des cadeaux diplomatiques traditionnels des princes russes
(4) Canon 4 du quatrième Concile Œcuménique confirmé par la règle 25 du concile in Trulio.

38.Posté par Affeninsel le 21/09/2017 15:15
A Justine qui tient absolument à ce que ceux qui ne sont pas d'accord avec elles soient des "scholastiques" ou autres, je repose une question : faut-il attendre que l'évêque ait un comportement irréprochable pour le suivre et le reconnaitre comme tel ? Qu'ils soient manifestés comme aussi saints que les apôtres pour ce faire ? Que je sache, l'évêque est "type" du Christ en tant qu'il est pasteur, pas en tant qu'il est sans péché...

Pour répondre à Tchetnik : à qui l'évêque a-t-il des comptes à rendre ? Est-ce au peuple, ou bien plutôt, si son comportement est mauvais, au plérôme de l'Eglise ? Encore une fois, il faut savoir faire la différence : en ce qui concerne la foi et la Tradition, n'importe qui peut demander des comptes à l'évêque. Mais pour sa personnalité, son comportement humain, en Eglise, on lui doit obéissance et soumission, comme manifestation du respect qu'on a pour sa charge divine. Ce qui, encore une fois, ne veut pas dire qu'on se laisse tuer ou abuser par lui, ou je ne sais trop quoi encore. C'est au synode métropolitain (et non au "synode permanent", antichambre du nationalisme) de juger si un évêque se comporte de manière indigne. Sans quoi la hiérarchie de l'Eglise n'étant plus respectée, chacun pourra y aller de sa version propre, et c'est faire trop confiance à l'âme humaine que de penser que cela portera de bons fruits.

A Marie Genko : ce sont les deux. La renaissance spirituelle dans l'ex-espace soviétique est un vrai miracle, un don de Dieu. Mais elle est menacée par les tendances autoritaristes et nationalistes communes à un grand nombre de pays (lesquelles ne viennent peut-être pas du soviétisme, mais ont jailli très rapidement après la chute de l'URSS) ; il y a d'autres discussions sur ce forum qui l'ont démontré. En définitive, c'est pour la mission orthodoxe un très grave danger. Voilà pourquoi je prie pour que cela cesse.

39.Posté par Tchetnik le 21/09/2017 16:58
@Affeninsel

En fait, la réalité des actes se caractérise d'elle-même par rapport à un idéal de Vertu et d'enseignements et n'a pas besoin de l'imprimatur d'un synode pour ce faire.

Un vol reste un vol, un viol un viol, un meurtre un meurtre, une trahison, une trahison, ce peu importe qu'un synode le reconnaisse ou pas. La simple réalité des actes se suffit à elle-même. Il est difficile de faire juger un renard par ses pairs et en général les loups ne se mangent pas entre eux. C'est pourquoi il est indispensable de ne pas faire de l'obéissance un cache-misère à tout et à n'importe quoi, ni de la laisser récupérer par des évêques peu scrupuleux qui souhaitent surtout une allégeance à leur personne.
Faire confiance à un synode d'évêques revenant aussi à trop faire confiance à l'âme humaine, sans comprendre qu'un synode se pervertit aussi bien qu'une assemblée de laïcs. Il est donc indispensable que les évêques aient en effet des comptes à rendre, et pas seulement à leurs pairs, mais à l'ensemble de l'Eglise. La hiérarchie n'est pas sans devoir ni responsabilités et n'est pas un blanc seing à tout et n'importe quoi, chose que vous avez bien dite, du reste.

Quand une personne est haut-placée, son comportement humain a en général un impact sur la vie des autres, qu'il soit positif ou négatif. Et, come un officier supérieur ou général, un évêque peut effectivement demander obéissance, mais cette dernière reste et restera toujours conditionnée à sa fidélité et à son honneur.

Un exemple concret: un prêtre marié est d'abord marié avant d'être prêtre. Il doit son premier dévouement à son épouse et à ses - éventuels - enfants. Si l'évêque - surtout un divorcé - lui demande des efforts qui risquent de remettre en cause ou de faire du mal à sa famille, c'est un devoir pour lui que de ne pas y obéir, justement, Dieu lui ayant confié un devoir de protection et d'assistance qui prime sur les autres.
Comme on le dit à l'Armée, "donner un ordre inexécutable est une première marque d'indiscipline". Certains évêques doivent s'en souvenir et comprendre que leurs actes ne resteront jamais sans conséquence pour eux-mêmes.

Quand en plus de leurs défauts personnels - lesquels ont encore une fois un impact sur leur entourage - les évêques se révèlent être incompétents dans la gestion de leur diocèse, la chose devient même encore un peu plus compliquée pour eux comme pour nous...

40.Posté par justine le 23/09/2017 20:17
Post 38: Puisque nous sommes en Orthodoxie qui fort heureusement ne reconnaît d'infaillibilité a aucun être humain, quel qu'il soit, et enseigne que le Christ seul est sans péché, la réponse a votre question est: D'abord, les chrétiens sont appelés a suivre le Christ. A l'évêque ils doivent obéissance dans la mesure où ce qu'il ordonne est selon le Christ. Si l'évêque lui-même suit loyalement le Christ, gardant fidèlement les dogmes et les canons de Eglise comme il le doit selon la promesse solennelle qu'il a donnée lors de son sacre, car il est institué GARDIEN précisément de ces choses, alors tout va bien dans l'Eglise. Si par contre il enseigne ou soutient des hérésies et demande aux chrétiens de recevoir un autre Evangile que celui que les Apôtres ont annoncé - comme par exemple lorsqu'il déclare publiquement ou accepte qu'un autre déclare publiquement que toutes les religions sont des voies de salut, alors que le Christ nous dit qu'Il est Lui-même la Voie, la Vérité et la Vie et que nul ne parvient au Père si ce n'est par Lui, et que l'Apôtre Pierre nous dit qu'en aucun autre est le Salut et qu'aucun autre Nom sous le ciel n'est donne aux hommes en lequel ils puissent être sauvés - , alors non seulement ils ne doivent pas lui obéir, mais selon l'exhortation de l'Apôtre le considérer comme anathème.

41.Posté par Affeninsel le 25/09/2017 22:36
Justine continue de ne pas tenir compte de ce que j'ai dit et répété maintes fois : la question de l'hérésie est à part. Je ne connais pas d'évêque qui ait dit cela.

Tchetnik : j'entends tout cela. Je pense que je peux affiner ce que je veux dire depuis le début de cette conversation. J'ai surtout en tête les déclarations, prises de positions politico-religieuses qui sont monnaie courante dans l'Eglise aujourd'hui. Si un évêque abuse humainement, il importe d'en référer au synode métropolitain au plus vite, mais ce sont pour moi deux choses différentes, et je parlais au départ dans le cadre du sujet de l'article auquel nous répondons.

42.Posté par Vladimir G: le "primus inter pares" le 30/09/2017 17:56
Il faut surtout souligner que le patriarche Bartholomée est le "primus inter pares" (premier entre les égaux) reconnu tant par tous les évêques du patriarcat de Constantinople que par les primats des autres Églises qui le commémorent tous.

Ainsi, ceux qui refusent de le reconnaitre et cessent de le commémorer, lorsqu'ils se trouvent sous son autorité, se mettent de fait hors de l'Église. La prise de position de la synaxe double du Mont Athos est très claire là dessus...

43.Posté par Marie Genko le 30/09/2017 23:38
message 37
Merci, Vladimir, d'avoir donné cet article de Volodymyr Bureha.
Toutefois j'aimerais beaucoup avoir l'éclairage d'un historien russe sur le même sujet, car nous savons tous combien il est facile de tordre le cou à l'Histoire...

44.Posté par Vladimir G: la position des historiens et de l'Église russes, le 01/10/2017 11:11
Bon dimanche bien chère Marie,

Mon poste 37 reprend quelques éléments de l'article du pr. Bureha, qui est beaucoup plus détaillé sur les péripéties de la réunion même (http://www.bogoslov.ru/text/315141.html). Je l'ai complété concernant le contexte historique et la situation actuelle.

Le pr. V. Bureha expose clairement la position des historiens et de l'Église russes (dont dépendent l'Académie de théologie et le séminaire de Kiev), qui est contestée par les nationalistes ukrainiens et les schismatiques: pour eux c'est l'Ukraine qui est la seule héritière de la Russie kievienne (dont ils contestent jusqu'à la traduction par "Russie"*) et le tomos de 1686 n'aurait aucune valeur, comme je l'indique dans ma conclusion, puisqu'il aurait été obtenu sous la contrainte des autorités turques...

* C'est pourtant le terme employé en Occident pour traduire Русь (Rus'): il est utilisé dès le XIe siècle par Thietmar de Mersebourg, Adam de Brême, Côme de Prague et par le pape Grégoire VII dans sa lettre à Iziaslav Ier et par les chroniques byzantines qui utilisent le terme grec Ρωσία (Rosia). Ce n'est qu'à partir de Pierre le Grand que le nom "Occidental" Россия (Rossia) a été appliqué à l'empire...

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile