L'an dernier, après les déclarations d'indépendance, des membres des Eglises d'Ossétie du sud et d'Abkhazie ont demandé leur rattachement à l'Eglise orthodoxe russe, ce qui a été refusé. Je trouve que cela témoigne d'un grand respect de l'ecclésiologie orthodoxe. Il ne serait en effet pas normal que l'Eglise se trouve soumise aux vicissitudes politiques et s'aligne sur des frontières administratives qui ne correspondraient pas aux réalités ecclésiales. Ce principe a été nettement affirmé lors des rencontres entre les deux Églises, mais la question se pose aussi ailleurs dans l'ex-URSS et l'ex-Yougoslavie...

Il est certain que la situation est bien difficile à vivre pour les victimes directes de ce conflit.. il nous est facile de nous gargariser de belles paroles, nous qui vivons dans un pays en paix. Bien sûr que l'Eglise doit être au-dessus des vicissitudes politiques, encore faut-il que ses chefs donnent l'exemple.. L'attitude ouvertement "politique" du Patriarche de Géorgie - sans un mot de reproche aux autorités géorgiennes - nuit fortement à son aura de chef spirituel, le rendant quasi inaudible pour les fidèles abkhazes et ossètes. Le temps de Pâques est le moment ou jamais où l'on devrait être capable de surmonter ses barrières intérieures, mais nous savons bien que les blessures d'une guerre civile sont les plus lentes à se refermer... il n'y a qu'à voir dans quelle situation de division nous sommes encore aujourd'hui, nous orthodoxes russes issus de l'émigration, trois générations plus tard... Prions pour tous nos frères orthodoxes, de quelque contrée qu'ils soient et que le Seigneur nous pardonne et nous vienne en aide.