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Par la moniale Serafima /Antonina Ossorguine/ Traduction du russe par Nikita Krivocheine
Lorsqu’il quittait l’hôpital Serjik tenait ses bras croisés sur sa poitrine . Dans une main il avait le crucifix et dans l’autre une petite icône de Saint Séraphin. Sous l’oreiller il avait prié de mettre le petit sifflet reçu en cadeau du père Boris. Une fois à la maison il retrouva son lit.
Le petit retrouva sur les murs les icônes et les photos qu’il aimait tant. Serjik survécut trois jours. Le père Boris lui donnait chaque jour la sainte communion.
Dès son retour il reçut la visite des pères Nikon et Léon Gillet. Ils décidèrent de lui donner l’extrême onction. Ce sacrement le plongea dans l’étonnement. Serjik resta conscient jusqu’au bout. Mourant, il était aussi attentif, cordial et amical à l’égard des autres. De toute évidence il comprenait être à l’article de la mort. Mais il ne pleura jamais.
Lorsqu’il quittait l’hôpital Serjik tenait ses bras croisés sur sa poitrine . Dans une main il avait le crucifix et dans l’autre une petite icône de Saint Séraphin. Sous l’oreiller il avait prié de mettre le petit sifflet reçu en cadeau du père Boris. Une fois à la maison il retrouva son lit.
Le petit retrouva sur les murs les icônes et les photos qu’il aimait tant. Serjik survécut trois jours. Le père Boris lui donnait chaque jour la sainte communion.
Dès son retour il reçut la visite des pères Nikon et Léon Gillet. Ils décidèrent de lui donner l’extrême onction. Ce sacrement le plongea dans l’étonnement. Serjik resta conscient jusqu’au bout. Mourant, il était aussi attentif, cordial et amical à l’égard des autres. De toute évidence il comprenait être à l’article de la mort. Mais il ne pleura jamais.
Photo: Une lettre adressée par Serjik au métropolite Euloge
A la veille de sa mort le médecin insista pour que l’on procède à des rayons X afin de détecter le lieu de l’abcès et de le traiter. A cause des conditions de guerre l’hôpital n’était pas à même de procéder à cet examen. On conduisit Serjik en voiture dans un endroit proche où une installation de rayons X fonctionnait. Il n’était pas simple en cette période de trouver un véhicule. « Papa, est-ce que cela ne va te coûter trop cher ? » demanda-t-il.
L’examen fatigua Serjik, son pouls faiblissait. Le médecin ne se décida pas à faire crever l’abcès craignant que l’adolescent ne le supporte pas. Il fut décidé de procéder à une transfusion. Une très gentille dame russe lui donna son sang. Après la transfusion Serjik se tourna vers elle et dit : « Je vous remercie. Est-ce que vous n’avez pas eu trop mal ? ».
Son cœur faiblissait, sa respiration devint haletante, une heure plus tard il était mort.
On allongea sa dépouille sur une table, dans un stichère, une petite robe blanche, tenant un crucifix, un chapelet et une icône de Saint Séraphin. Ce stichère lui avait été cousu il n’y avait pas très longtemps. Lorsqu’il le mit pour la première fois il demanda à l’étonnement de tous : « C’est dans cet habit que vous allez m’enterrer ? ». On ne prêta pas attention à ces mots. Mais là ils revinrent à la mémoire de tous ceux qui les avaient entendus.
On lui avait apporté beaucoup de fleurs blanches, il en était entouré. Son visage était empreint de calme, de paix. Il mourut le lundi 19 février 1940 et fut enterré le 22. Pendant trois jours et trois nuits il continua à séjourner avec nous. Jamais je n’oublierai ce temps.
Des panikhides étaient célébrées
. De nombreux prêtres venaient dire adieu à l’enfant connu pour sa piété. Le père Boris Stark officiait le plus souvent seul. Lors de l’un des offices un célébrant commémora « le bienheureux jeune Serge ». Serge resta dans la mémoire des gens en tant que « le bienheureux jeune Serge ». Dans les intervalles entre les panikhides les proches et les amis lisaient les Psaumes. Je le faisais également. La nuit, je m’alitais dans la chambre voisine pour me reposer un peu. Je sentais la présence de Serjik, une présence radieuse. Nous eûmes la visite du directeur de l’école accompagné des camarades de classe de Serjik.
Pour eux ce fut un choc que de voir leur ami vêtu de blanc et étendu, le visage serein. Les enfants pleuraient, se signaient. Le quatrième jour qui suivait le décès les traces laissées par la douleur et la maladie disparurent de son visage devenu limpide. Serjik fut enterré au cimetière orthodoxe de Sainte Geneviève des Bois. Sept prêtres s’étaient réunis pour célébrer : les pères Nikon, Alexandre Kalachnikov, Lev Léperovsky, Alexandre Tchékan, Dimitri Klepinine, Boris Stark, Guéorguy Serikov.
A la veille de sa mort le médecin insista pour que l’on procède à des rayons X afin de détecter le lieu de l’abcès et de le traiter. A cause des conditions de guerre l’hôpital n’était pas à même de procéder à cet examen. On conduisit Serjik en voiture dans un endroit proche où une installation de rayons X fonctionnait. Il n’était pas simple en cette période de trouver un véhicule. « Papa, est-ce que cela ne va te coûter trop cher ? » demanda-t-il.
L’examen fatigua Serjik, son pouls faiblissait. Le médecin ne se décida pas à faire crever l’abcès craignant que l’adolescent ne le supporte pas. Il fut décidé de procéder à une transfusion. Une très gentille dame russe lui donna son sang. Après la transfusion Serjik se tourna vers elle et dit : « Je vous remercie. Est-ce que vous n’avez pas eu trop mal ? ».
Son cœur faiblissait, sa respiration devint haletante, une heure plus tard il était mort.
On allongea sa dépouille sur une table, dans un stichère, une petite robe blanche, tenant un crucifix, un chapelet et une icône de Saint Séraphin. Ce stichère lui avait été cousu il n’y avait pas très longtemps. Lorsqu’il le mit pour la première fois il demanda à l’étonnement de tous : « C’est dans cet habit que vous allez m’enterrer ? ». On ne prêta pas attention à ces mots. Mais là ils revinrent à la mémoire de tous ceux qui les avaient entendus.
On lui avait apporté beaucoup de fleurs blanches, il en était entouré. Son visage était empreint de calme, de paix. Il mourut le lundi 19 février 1940 et fut enterré le 22. Pendant trois jours et trois nuits il continua à séjourner avec nous. Jamais je n’oublierai ce temps.
Des panikhides étaient célébrées
. De nombreux prêtres venaient dire adieu à l’enfant connu pour sa piété. Le père Boris Stark officiait le plus souvent seul. Lors de l’un des offices un célébrant commémora « le bienheureux jeune Serge ». Serge resta dans la mémoire des gens en tant que « le bienheureux jeune Serge ». Dans les intervalles entre les panikhides les proches et les amis lisaient les Psaumes. Je le faisais également. La nuit, je m’alitais dans la chambre voisine pour me reposer un peu. Je sentais la présence de Serjik, une présence radieuse. Nous eûmes la visite du directeur de l’école accompagné des camarades de classe de Serjik.
Pour eux ce fut un choc que de voir leur ami vêtu de blanc et étendu, le visage serein. Les enfants pleuraient, se signaient. Le quatrième jour qui suivait le décès les traces laissées par la douleur et la maladie disparurent de son visage devenu limpide. Serjik fut enterré au cimetière orthodoxe de Sainte Geneviève des Bois. Sept prêtres s’étaient réunis pour célébrer : les pères Nikon, Alexandre Kalachnikov, Lev Léperovsky, Alexandre Tchékan, Dimitri Klepinine, Boris Stark, Guéorguy Serikov.
De Villemoisson le cercueil fut transporté en voiture, des prêtres ont porté le cercueil de la voiture jusqu’à l’église. Le carillon sonna. Des enfants portaient des gerbes et des fleurs blanches. Malgré les difficultés du temps de guerre de nombreuses personnes étaient venues, certaines de très loin.
Sa tombe est environnée de crucifix orthodoxes, elle se trouve non loin de l’église à la coupole bleue. Nous sentons, nous savons qu’il nous regarde du Ciel de son regard lumineux et qu’il se réjouit de voir réunis autour de sa sépulture tant d’êtres aimés. Sa courte vie n’a été qu’un élan vers Dieu. Nous sentions que nous prions tous pour lui et qu’il nous accompagnait dans cette prière....
À suivre sur PO ICI>>> Partie 3
Sa tombe est environnée de crucifix orthodoxes, elle se trouve non loin de l’église à la coupole bleue. Nous sentons, nous savons qu’il nous regarde du Ciel de son regard lumineux et qu’il se réjouit de voir réunis autour de sa sépulture tant d’êtres aimés. Sa courte vie n’a été qu’un élan vers Dieu. Nous sentions que nous prions tous pour lui et qu’il nous accompagnait dans cette prière....
À suivre sur PO ICI>>> Partie 3
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Juin 2021 à 04:03
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