Athènes, 29 mai 2012 (Apic)

L’Eglise catholique en Grèce dénonce l’"intolérance et le fanatisme" du métropolite Séraphin du Pirée connu pour ses dérapages antisémites et son opposition à l’œcuménisme. Le prélat orthodoxe a intenté en avril dernier une action en justice contre l’archevêque catholique d’Athènes, Mgr Nikolaos Foskolos. Ce dernier est accusé de violer la Constitution grecque parce qu’il administre une école catholique au Pirée, le port d’Athènes. Il a été dénoncé pour "prosélytisme illégal".

La Constitution grecque, dans son article 13, alinéa 1, reconnaît que la liberté de conscience au plan religieux est inviolable. Elle affirme également que "la jouissance des libertés publiques et des droits civiques ne dépend pas des convictions religieuses de chacun".

A l’alinéa 2, elle précise que "toute religion connue est libre, et les pratiques de son culte s’exercent sans entrave sous la protection des lois". Il n’est pas permis que l’exercice du culte porte atteinte à l’ordre public ou aux bonnes mœurs. La Constitution stipule dans cet article que "le prosélytisme est interdit".

C’est en vertu de cette dernière disposition que le prélat orthodoxe s’en prend à la minorité catholique en Grèce. "J’espère que le tribunal va rejeter sa demande, qui n’a aucune base légale ou juridique", a déclaré Nikolaos Gasparakis, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de Grèce. Il a estimé pitoyable que le métropolite Séraphin n’ait pas d’autre chose à faire que d’attaquer les catholiques plutôt que de parler de la grave crise économique qui accable les citoyens grecs.

Dans une interview à l’agence de presse catholique américaine CNS, Nikolaos Gasparakis s’est dit inquiet que les autres responsables orthodoxes n’aient pas réagi aux propos et à l’action de leur confrère. Le pape Jean Paul II a visité la Grèce en mai 2001. Depuis, la société grecque est devenue plus tolérante et moins hostile à l’égard des catholiques, a souligné le porte-parole de la Conférence épiscopale. "Cependant, ce n’est pas le cas des responsables de l’Eglise orthodoxe", a-t-il déploré.

Discrimination inscrite dans la Constitution


L’Eglise catholique en Grèce s’est souvent plainte de discriminations dans ce pays de l’Union Européenne dont la Constitution maintient, dans son article 3, que "la religion dominante en Grèce est celle de l’Eglise Orthodoxe Orientale du Christ". Dans son article 3, alinéa 3, elle précise même que "le texte des Saintes Ecritures reste inaltérable". Sa traduction officielle sans l’approbation de l’Eglise de Grèce est même interdite. Ainsi, selon la Constitution, il est interdit de traduire la Bible sans le consentement orthodoxe.

La Conférence des évêques catholiques de Grèce a l’intention d’intenter une action devant la Cour européenne des droits de l’homme contre la Grèce, qui refuse de garantir à l’Eglise catholique des droits égaux et un statut légal reconnu.
SUITE Apic

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mai 2012 à 18:00 | 0 commentaire | Permalien



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