Il est à présent un fait établi que le président Iouchtchenko n'a pas hésité, il y a un an à peine, à envoyer des hommes et des armes en Géorgie pour soutenir Saakaschvili dans sa tentative de génocide en Ossétie du sud!
Il n'est certainement pas la personne la mieux placée pour parler de spiritualité!

KIEV, 24 août 2009 (AFP) - Iouchtchenko appelle à l'unification des orthodoxes d'Ukraine

Le président Viktor Iouchtchenko a appelé lundi l'Eglise orthodoxe d'Ukraine à mettre fin à ses divisions et à s'unifier, dans un discours prononcé à l'occasion du 18e anniversaire de la proclamation d'indépendance du pays par rapport à l'ex-URSS.

"Je m'exprime depuis cette noble tribune du clergé orthodoxe ukrainien: entamez un dialogue interconfessionnel, c'est votre devoir. L'Ukraine a aujourd'hui besoin d'unité spirituelle", a déclaré M. Iouchtchenko sur la place de l'Indépendance, à Kiev.

Il a ajouté qu'un important travail avait été effectué pour la création et l'unification de l'Eglise orthodoxe: ces efforts "ne doivent pas être interrompus", a-t-il ajouté devant plusieurs milliers de personnes.

L'orthodoxie est majoritaire en Ukraine, mais elle est divisée en trois église parallèles depuis l'indépendance du pays en 1991.

L'Église autonome d'Ukraine, largement majoritaire, est sous la juridiction du patriarcat de Moscou, tandis que l'Église orthodoxe d'Ukraine du patriarcat de Kiev, et l'Église autocéphale, sont deux communautés dissidentes favorables à la rupture avec Moscou.

Ces Eglises dissidentes ne sont reconnues par aucune Eglise orthodoxe canonique.

Il y a un an, M. Iouchtchenko avait demandé au patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée Ier, chef spirituel des orthodoxes, de bénir la création en Ukraine d'une Eglise orthodoxe unie, indépendante de Moscou.

Serait-il pensable d'entendre le président Sarkozy réclamer des Français l'unité spirituelle?

Car il ne s'agit pas pour M. Iouchtchenko d'un discours œcuménique, mais bien d'un nationalisme pur et dur.
Il s'agit de rompre l'influence pacifique et fraternelle exercée par l'Église orthodoxe russe sur tous les fidèles, membres de son territoire canonique.
Nous avons vu récemment le Patriarche de Géorgie appeler son peuple à la paix avec la Russie, et le Patriarche de Russie renvoyer les moines Abkhazes vers leur Patriarche géorgien.

Les hommes d'église ne sont pas nationalistes; ils respectent la notion de territoire canonique.

Même le Patriarche Bartholomé, pourtant bien démuni de territoire, n'a pas voulu enfreindre cette règle et prendre sous son omophore une nouvelle Église d'Ukraine

Je voudrais citer un court extrait du travail de Mgr Basile Krivochéine de Bruxelles et de Belgique dans son "Ecclésiologie de Saint Basile le grand" :

"(Pour Saint Basile), une rupture de communion ecclésiastique n'est justifiée que lorsqu'il s'agit vraiment de questions essentielles de la foi chrétienne fondamentales pour notre salut. Rien de plus regrettable que de se diviser pour des raisons qui ne concernent pas directement notre foi."
(publié dans le numéro 15 du Messager de l'Eglise orthodoxe russe, p. 28)

C'est en s'appuyant sur une accusation de "nationalisme" que certains membres de l'archevêché des Églises orthodoxes russes d'Europe Occidentale refusent l'unité avec leur Église mère, l'Église de Russie. Ils veulent, comme M. Iouchtchenko, au mépris du respect du territoire canonique de l'Eglise de Rome, créer une Église orthodoxe de France!
La récente réunion de Chambésy nous a rassurés sur l'approche respectueuse de la tradition des prélats et des théologiens orthodoxes.
M. Iouchtchenko et l'équipe dirigeante actuelle de l'archevêché des Églises orthodoxes russes de France et d'Europe occidentale raisonnent en nationalistes en s'efforçant d'arracher les fidèles, attachés à la spiritualité russe, de leurs racines; mais grâce à la vigilance de nos théologiens, ils auront une certaine peine à détourner l'héritage reçu des successeurs de Saint Vladimir en Ukraine et des fondateurs de l'archevêché russe d'Europe occidentale en France.