POTOMOK

QUELQUES PRECISIONS…

Le verre conduit très bien la chaleur et cela a été présenté comme l'une des caractéristiques symbolique de ce matériau. Pour ce qui est des problèmes d'isolation et de climatisation, Cyrille explique très bien (sur ce point, on ne peut qu’être d'accord avec lui) qu'il faut construire avec son temps. Et donc rien n'interdit, la climatisation, les régulateurs de températures et l'époque moderne permet l'emploi d'équipements bien économiques. D'ailleurs, a-t-on attendu cette cathédrale pour employer le chauffage central et l'électricité dans une église. Qui sait si demain, le chef de chœur et même le prêtre n'auront pas pour les assister des écrans plats où les textes du jour seront toujours à leur portée et facilement visible par tous les choristes plutôt que ces incessants remue-ménages provoqués par les distribution de partitions ou ces aglutinement autour d'un livre dont on lit mal le texte.

Justement au sujet de l'électricité, il a été évoqué la qualité du verre comme isolant électrique mais qui isole l'église de la foudre mais personne n'a interdit d'employer l'électricité à l'intérieur.

Au sujet de l'isolation, il conviendrait de revenir au sens profond des paroles de la liturgie, d'abord, nous avons bien : "Que tous les catéchumènes sortent, qu'aucun catéchumène ne reste!".. N'est-ce pas là une invitation à isoler les fidèles des catéchumènes? Ensuite, nous avons "Les portes, les portes!", juste avant le symbole de foi (avec toujours ce jeu de mots en slavon "Dveri, Dveri" précédent "Verouiu"). Contrairement à une pratique bien occidentale qui voudrait qu'on ouvre les portes royales (parce qu'on préfère "voir" ce qui se passe à l'intérieur du sanctuaire - et surtout le dos du prêtre - plutôt que d'avoir les portes avec les icônes), "Les portes, les portes" appelle, en réalité, à fermer les portes d'entrée pour ne plus déranger l'office et laisser se dérouler l'Eucharistie dans la plus grande quiétude. N'est-ce pas là, aussi, dans la liturgie même, le symbole que les chrétiens doivent totalement s'isoler du monde au moment où se déroule la partie centrale de la liturgie. Au passage, l'idée d'une "mise sous cloche" n'a rien de choquant, la cloche symbolise si fortement cet instrument qui semble effectivement bien fermé (pour le coup pas transparent du tout) mais de l'intérieur duquel émane les sons de l'appel à la prière.

En conclusion, il n'y a rien d'étonnant que l'intérieur de l'Eglise se trouve être séparé du monde athée qui l'entoure.

En marge, les aspects pratiques (neige, dégradation du temps, etc) sont aussi importants et je doute qu'un seul des architectes les aient oubliés. Je ne vois pas en quoi, l'un des projets serait peut-être plus épargnés que les autres (ou que n'importe quel autre édifice religieux). A la rigueur les projets où les toitures sont lisses seraient certainement les plus faciles et les moins onéreux (et cette préoccupation honore Tamara Schakhovskoy) à entretenir et à nettoyer régulièrement.

Les considérations apportées ici ne font pas de moi le fervent de tel ou tel autre projet.

.. ET UNE REMARQUE D’ORDRE GENERAL !

Je veux rappeler simplement quelques éléments essentiels :

- Ce projet est conduit par l’Etat russe comme maître d’ouvrage, donneur d’ordre et financier.
Il pourrait sembler assez normal que c’est l’Etat russe qui a la responsabilité des choix qu’il opère. Bien sûr, l’Etat russe répondra devant ses concitoyens des deniers engagés et justement de ses choix.

- Dans la mesure où il ne s’agit pas d’un projet immobilier « laïque » standard (immeuble d’habitation ou de bureaux, à vocation diplomatique ou culturelle) mais d’une église ; l’Etat russe, s’il veut que cette vocation ecclésiale lui soit reconnue, prend la précaution de solliciter l’Eglise russe pour s’assurer que l’édifice est conforme aux règles de cette dernière. C’est donc, vu l’ampleur du projet, au primat de l’Eglise de s’assurer de la canonicité de l’édifice. Au passage, je pense que les représentants de l’Eglise russe prennent en considération l’accueil susceptible d’être réservé par les fidèles mais il est évident qu’il doit y avoir des avis très divergents et il sera toujours très difficile de contenter tout le monde. Les représentants de l’Eglise russe sont bien sollicités pour tout cela et j’ai bien confiance que connaissant le dossier de manière plus approfondie qu’une ou deux photos sur un site internet, elles sont, à même d’apporter une réponse bien moins épidermique que celle que l’on lit ici ou là. Rien n’empêche de poser les questions, de faire les remarques. Tout cela peut s’étudier tranquillement mais pourquoi s’élever de manière si partisane et si fébrile.

- L’église ne se construit pas n’importe où et il y a des règles d’urbanisme et d’environnement à respecter.
Eh oui ! C’est ainsi. Je ne connais les différentes responsabilités territoriales mais ils est normal de devoir s’inscrire dans cette environnement. Que cela plaise ou non !. L’Etat et l’Eglise acceptent cette règle. Et c’est pourquoi les autorités territoriales ont été conviées à participer à la sélection des projets. Les habitants du quartier, les « protecteurs d’un environnement » se retourneront contre ces autorités territoriales si l’édifice ne leur semble pas en règle.

Il me paraît bien impératif de prendre en compte tous ces éléments avant d’apporter son avis définitif sur tel ou tel projet. Je ne pense, moi, disposer de toutes ces informations aussi, c’est la raison pour la quelle il me paraît impossible de trancher pour tel ou tel projet. Si peut-être l’un d’entre eux semble dégager le meilleur compromis pour permettre la réalisation de ce magnifique projet, pourquoi exclure que le Saint Esprit ait pu aider à cela !


Rédigé par Potomok le 1 Mars 2011 à 21:42 | 5 commentaires | Permalien



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