L’Eglise russe considère qu’elle a un rôle important à jouer dans les relations russo-géorgiennes.

L’archevêque métropolitain de Moscou a estimé, ce 13 septembre 2009, que les liens d’amitiés qui persistent entre les Eglises russe et géorgiennes sont un gage d’amitié entre ces deux pays qui se disputent la tutelle de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Alors que la Fédération de Russie a reconnu, il y a un an, l’indépendance de ces deux régions sécessionnistes, l’Eglise russe se révèle plus prudente.

Pour elle, la loi canonique de partage d’influence des provinces n’est pas remise en question : l’Eglise orthodoxe géorgienne, autocéphale, inclut l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, « malgré le changement de frontière » qui a eu lieu avec leur détachement officiel de la Géorgie. Rappelons toutefois que ce redécoupage n’est reconnu que de la Russie, du Nicaragua et du Vénézuela.

Par Sophie Tournon. Source : Georgia Times

Rédigé par l'équipe rédaction le 14 Septembre 2009 à 21:24 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par l'équipe de rédaction le 18/09/2009 09:57
La Patriarcat de Moscou et le territoire canonique du Patriarcat de Géorgie

Mgr Hilarion (Alfeyev), président des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a déclaré que l'Église russe considère comme inchangé le territoire canonique du Patriarcat de Géorgie, malgré les changements politiques. Cette mise au point l'Ossétie du sud et l'Abkhazie. Avant-hier, un groupe de clercs abkhazes a proclamé la création d'une Église orthodoxe abkhaze indépendante de celle de Géorgie. Hier, le chef de file de ce groupe l'a annoncé à la télévision abkhaze. Le porte-parole du Patriarcat de Géorgie a qualifié ce groupe "d'imposteurs" et la déclaration de "pas sérieuse".

2.Posté par vladimir le 20/09/2009 12:30
Interfax publie le compte rendu de la réunion du "Conseil épiscopal du diocèse de Soukhoumi-Abkhazie" qui s'est tenue le 15 septembre (cf. http://www.interfax-religion.ru/?act=documents&div=942). Il est signé de 17 clercs et moines qui sont donc qualifiés de "groupe d'imposteurs" par le porte-parole du Patriarcat de Géorgie; pourtant, en l'absence de l'évêque, empêché de se rendre sur place, il me semble bien que ce sont ces personnes là qui assurent effectivement le fonctionnement du diocèse…

Le P. Vissarion Apliaa fait d'abord un exposé historique intéressant mais dont les imprécisions laissent songeur: il rappelle que l'Eglise abkhaze "indépendante" (VG: le texte n'emplois pas les mots autocéphale ou autonome) était par un tomos du patriarche d'Antioche (VG: date non spécifiée) et a terminé son existence au décès du dernier Catholicos, Maxime II, survenu en 1795 à la laure des Grottes de Kiev. L'Eglise de Géorgie "s'est assujetti les fidèles par des voies fallacieuses, grâce à toutes sortes de ruses. Ceci est un fait historique" assène-t-il. Ensuite, continue-t-il, au XIXe siècle, tous les diocèses du Caucase sont entrées "dans l'Eglise orthodoxe gréco-russe (sic), qui se trouvait dans les frontières de l'empire russe et au-delà" (re-sic). La proclamation de l'autocéphalie par la hiérarchie de l'Eglise géorgienne en 1917 est illégale, d'après le P. Vissarion, car "ni le Concile local de l'Église russe ni le Saint Patriarche Tikhon ne l'ont reconnue; bien plus, saint Tikhon a reconnu le droit des paroisses abkhazes, ossètes et autres paroisses ethniques (sic) de choisir EUX-MEMES (VG: les majuscules sont dans l'original) leur juridiction. Il a refusait catégoriquement de reconnaître les prétentions du catholicos géorgien sur les évêchés d'Abkhazie et Ossétie. Ce sont là des fait historiquement documentés."
L'église de Géorgie n'avait aucune existence canonique jusqu'en 1943, pour le P. Vissarion et n'existait que par la volonté de Staline "qui posait l'existence de cette Église comme condition à la survie de l'Église russe, ce qui s'est produit en contournant l'opinion des Orthodoxes abkhazes et ossètes. Et ainsi le diocèse de Soukhoumi-Abkhazie de l'Église géorgienne a existé des années 1950 (VG: date non spécifiée) à 1993 (VG et depuis?). Les autres Églises autocéphales n'ont pas reconnu l'Église de Géorgie pendent longtemps: ainsi le Patriarche de Constantinople n'a émis le tomos de reconnaissance qu'en 1990 et l'Église de Géorgie n'occupe pas la 6ème place dans les dytiques" (VG: c'est en effet l'un des points de désaccord entre Constantinople et Moscou qui doit être discuté dans les conférences préconciliaires). Et il conclut en demandant la renaissance de l'Église d'Abkhazie.

Tous les autres intervenants soutiennent l'idée, l'un d'eux s'appuyant sur l'exemple de Mgr Nicodème (Rotov) de bienheureuse mémoire, "dont les efforts ont permis l'établissement de l'Église Autocéphale d'Amérique" (sic).

J'ai pensé intéressant de citer de larges extraits de ces interventions car, malgré les approximations, elles montrent bien toute la complexité de ce débat sur la fondation des autonomies et autocéphalies dans lequel nous sommes aussi plongés. Il parait vraiment important que les conférences préconciliaires et le saint Conciles y mettent de l'ordre et il faut espérer que le Saint Esprit inspirera les participants!

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