Marie-Cathrine d'Hausen dit vrai quant elle écrit que la question de la papauté " est la pierre d’achoppement historique centrale dans les relations entre les Russes et Rome. " Les historiens spécialistes de la question comme Steven Runciman ("Le schsime d'Orient. La papauté et les Eglises d'Orient XIème-XIIème siècles", Les belles lettres, 2005) en sont convaincus depuis longtemps, ainsi que nombre de hiérarques catholiques et orthodoxes libérés de l'asservissement, volontaire ou non, à l'esprit de division.

Je ne me suis pas encore procuré ce nouvel ouvrage du père Patrick de Laubier, mais je pense que les contributions des cinq intellectuels russes contemporains sont reprises d'un petit livre édité par la Société Vladimir Soloviev de Genève en 1996, intitulé "L'Unité", et qui se voulait écho à deux textes capitaux de Jean-Paul II concernant cette question de la réunification : la lettre apostolique "Orientale Lumen" du 2 mai et l'encyclique "Ut unum sint" du 25 mai 1995. Pour information, concernant les trois auteurs cités par Marie-Catherine d'Hausen, voici les titres de leurs contributions :

Serge Avérintsev : "Ut unum sint : L'Unité face au Prince de ce monde".
Olga Sédakova : "Orientale Lumen : En attente d'une réponse".
Valdimir Ziélinski : "Les deux visages de l'esprit".

Afin de donner envie aux lecteurs et commentateurs de ce blog de lire l'ouvrage du père de Laubier cité par Marie-Catherine d'Hausen, voici comment le père de Laubier présente les contributions de ces trois auteurs dans son avant-propos :

"Le Prince de ce monde est un redoutable diviseur(diabolos) que Serge Avérintsev a voulu désigner à notre attention et on ne livre pas une bataille en commençant par nier l'existence de l'adversaire. Il nous montre comment se livrent ces batailles aux deux extrêmes de l'intégrisme et du progressisme, tous deux ruineux pour la foi qui transcende nos passions.

[...] Par ailleurs il convenait à une poétesse, Olga Sédakova, de faire remarquer que si l'Orient évoquait la beauté matutinale du soleil levant, l'Occident avait en partage la splendeur des soleils couchants, deux polarités de l'histoire qui suggèrenet l'eschatologie dont notre temps respire
l'atmosphère.

[...] Avec Vladimir Ziélinski, c'est un témoignage d'amitié qui est rendu à la longue marche des catholiques et des orthodoxes vers cette unité qui se cherche depuis des siècles au plus haut niveau, en particulier, du côté catholique, avec le pontificat de Léon XIII dont Jean Paul II prolonge l'inspiration en y apportant cette connaissance par connaturalité que lui permet son ascendance slave. "