Les chrétiens orthodoxes de Chine celèbrent Pâques
La Chine compte quelque 5,7 millions de catholiques et 23 millions de protestants, d'après des chiffres du Bureau des affaires religieuses datant de 2014. Le nombre des croyants orthodoxes est quant à lui évalué à 10.000.

Vêtu de rouge et d'or, à la lueur des cierges, le premier prêtre orthodoxe ordonné en Chine continentale en soixante ans a célébré une messe de Pâques dimanche à Harbin (nord-est), symbole étonnant du réchauffement des relations entre Moscou et Pékin.

"C'est un jour heureux. Nous nous réjouissons de la résurrection", a affirmé le prêtre Alexandre Yu Shi, qui a dit des prières en slavon liturgique et en mandarin. "Il s'agit également d'une résurrection pour l'Eglise orthodoxe orientale à Harbin".

Alexandre Yu Shi est le premier Chinois de l'histoire a avoir étudié dans un séminaire orthodoxe, en Russie, avec le soutien du Parti communiste chinois, pourtant athée.

"Avec l'aide des gouvernements des deux pays, j'ai pu apprendre la théologie," au séminaire de Saint-Pétersbourg, a affirmé à l'AFP cet ancien cadre de banque, ordonné prêtre l'année dernière, dont les grands-parents sont bouddhistes.

Lire Nouveau départ pour l'Église orthodoxe de Chine

Pour sa première célébration de Pâques, quelque soixante fidèles étaient réunis, pour moitié des Chinois et pour moitié des expatriés russes.

La ville de Harbin était jadis qualifiée de "Paris de l'Est" pour sa population cosmopolite, avec des dizaines de milliers de Russes et ses plus de 20 Eglises orthodoxes,.

Mais après l'arrivée au pouvoir du Parti communiste en 1949, de nombreux Russes ont fui ou ont été rapatriés et les fidèles sont entrés dans la clandestinité, tandis que les édifices religieux étaient détruits pendant la révolution culturelle déclenchée en 1966 par Mao Tsé-Toung.

Les messes orthodoxes ont repris en 1980, après la mort de Mao, mais faute de nouvelles ordinations, Harbin s'est retrouvée sans prêtres à la mort du dernier dans cette ville, en 2000.

Le Parti communiste reste toutefois méfiant vis-à-vis de la religion, comme en attestait la présence de plusieurs voitures de police surveillant la célébration de Pâques. SUITE

Les chrétiens orthodoxes de Chine celèbrent Pâques
Photo AFP: La messe de Pâques célébrée par Alexandre Yu Shi (au centre), le premier Chinois de l’histoire à avoir étudié dans un séminaire orthodoxe, a réuni des chrétiens chinois et expatriés.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Mai 2016 à 11:44 | 9 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 02/05/2016 19:51
Cette article comporte au moins une inexactitude que Hai Lin (que l'on ne lit plus depuis un temps) pourrait corriger. On lit ainsi :

"Alexandre Yu Shi est le premier Chinois de l'histoire a avoir étudié dans un séminaire orthodoxe, en Russie, avec le soutien du Parti communiste chinois, pourtant athée."

Avec certitude, je suis sûr Chinois que d'autres Chinois ont étudié en Russie au séminaire mais une fois revenus en Chine 'ne peuvent officier comme prêtre.

2.Posté par Nikolas le 03/05/2016 13:51
C'est une bonne nouvelle.

Jidu fuhuo liao ; zhende, ta fuhuo liao.

Dans l'autre article mentionné dans celui-ci : "Lire Nouveau départ pour l'Église orthodoxe de Chine "

On peut notamment y lire Pour la première fois en un demi-siècle, un prêtre orthodoxe sera ordonné en Chine

D'après "prravmir.ru", le métropolite de Hilarion, président du département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a convenu avec les autorités de l’ordination d’un prêtre chinois. Le métropolite Hilarion se trouvait en Chine dans le cadre de la IVème session du groupe de travail pour les contacts et la collaboration dans le domaine religieux. « Nous avons eu des discussions très constructives avec l’Administration d’État pour les affaires religieuses. Nous nous sommes mis d’accord sur l’ordination à la prêtrise d’un Chinois, qui a étudié plusieurs années en Russie. Nous espérons qu’il célébrera à Harbin et que l’église qui est ouverte dans cette ville, sera réellement active. Jusqu’à maintenant, elle n’avait pas de prêtre. Maintenant, Dieu voulant, elle en aura un », a déclaré le métropolite Hilarion. « Nous nous sommes également mis d’accord pour que deux étudiants étudient en Russie dans la perspective de leur éventuelle ordination » a-t-il ajouté. « J’espère que l’orthodoxie en Chine, avec l’aide de Dieu, se développera » a-t-il conclu. (4)

3.Posté par Tchetnik le 03/05/2016 21:08
23 millions de Protestants, 6 millions de Catholiques, 10 000 Orthodoxes.

Il n'y a que moi que ça choque?

4.Posté par Clovis le 04/05/2016 16:16
10 000 sur 1 367 485 388 habitants (prévision 2015 d'après wiki).

5.Posté par Vladimir. G: Moscou accueille des pèlerins orthodoxes venus de Chine le 11/05/2016 11:35
Moscou accueille des pèlerins orthodoxes venus de Chine
10.05.2016 par Jacques Berset

Invités par le Patriarcat de Moscou à l’occasion des Pâques orthodoxes, une délégation d’orthodoxes chinois a séjourné en Russie du 29 avril au 9 mai 2016. Les pèlerins, des descendants du clergé orthodoxe chinois et des membres de la jeunesse orthodoxe de Pékin et de Harbin, ont visité de nombreux monastères et églises orthodoxes à Moscou, Tver, Novgorod et Saint-Pétersbourg.

Sur les dizaines de millions de chrétiens vivant en Chine, en grande majorité protestants, le nombre des croyants orthodoxes est quant à lui évalué à 10’000, selon l’AFP.
Les premiers orthodoxes en Chine étaient des Russes

L’histoire de l’orthodoxie en Chine est étonnante, souligne le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE): les premiers orthodoxes sur le territoire de ce pays étaient des Russes.

“De génération en génération, leurs descendants de sang russe se faisaient moins nombreux, mais la foi orthodoxe demeurait. Ensuite, d’autres groupes ont rejoint cette communauté, et c’est ainsi qu’est apparu ce phénomène étonnant qu’est l’Eglise orthodoxe nationale de Chine, dont les membres sont des patriotes de leur pays, mais croient au Christ et observent tous les rites orthodoxes”.
Les déportés d’Albazine

En accueillant les pèlerins chinois à l’Institut des Hautes Etudes Saints-Cyrille-et-Méthode à Moscou, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a rappelé aux pèlerins orthodoxes venus de Chine qu’ils étaient en partie des descendants des défenseurs de la forteresse russe d’Albazine, située sur le fleuve Amour. Ils avaient été faits prisonniers par les armées de l’empereur de Chine et transportés à Pékin au XVIIe siècle. Ils conservèrent la foi orthodoxe et surent la transmettre à leurs descendants restés en Chine. Ceci fut en grande partie possible grâce aux efforts des missions russes, régulièrement envoyées à Pékin avec l’accord de l’empereur de Chine.

En 1900, plus de deux cents Chinois orthodoxes, pour une grande part descendants des défenseurs d’Albazine, furent tués pendant la révolte des Boxers, société secrète qui voulait chasser de Chine les colons étrangers et qui fit le siège des légations étrangères présentes à Pékin.
Une Eglise orthodoxe autonome

En 1954, la mission russe en Chine fut supprimée, et deux ans plus tard, le Patriarcat de Moscou accorda à l’Eglise orthodoxe de Chine un statut d’autonomie. Les descendants des cosaques d’Albazine étaient majoritaires parmi les membres du clergé orthodoxe chinois ordonné durant les années 1950. Ils conservèrent leur foi même durant les années de la Révolution culturelle.

Aujourd’hui, note le Patriarcat de Moscou, on compte en Chine plusieurs centaines de descendants des défenseurs d’Albazine, résidant à Pékin, Shanghai, Wuhan, Harbin, etc. Jadis qualifiée de “Paris de l’Est” pour sa population cosmopolite, la ville de Harbin comptait des dizaines de milliers de Russes et plus de vingt églises orthodoxes.
Eglises détruites durant la Révolution culturelle

Après l’arrivée au pouvoir du Parti communiste chinois en 1949, de nombreux Russes ont fui ou ont été rapatriés et les fidèles sont entrés dans la clandestinité, tandis que les édifices religieux étaient détruits pendant la Révolution culturelle. Les cultes orthodoxes ont repris en 1980, après la mort de Mao.

L’Eglise orthodoxe russe, qui travaille à obtenir une normalisation de la situation de l’Eglise orthodoxe autonome chinoise, est particulièrement attentive à leurs besoins spirituels. En 2013, durant sa visite en Chine, le patriarche Cyrille de Moscou avait invité les descendants d’Albazine à se rendre en Russie. (cath.ch-apic/mospa/com/be)

6.Posté par Vladimir.G: 10 000 Orthodoxes sans un prêtre depuis des décennies... le 11/05/2016 18:08
10 000 Orthodoxes sans un prêtre depuis des décennies... Cela semble effectivement beaucoup!

7.Posté par Tchetnik le 11/05/2016 22:03
Les Catholiques et les Protestants ont des prêtres.

Décidément, ils aggravent leur cas.

8.Posté par Clovis le 14/05/2016 11:06
Les cordonniers sont décidément les plus mal chaussés. De vrais "Bezpopovtsy", dans la plus pure tradition vieux croyante... et pourtant...
En Ukraine il y aurait déjà au moins trois métropolites et dix archimandrites.

9.Posté par Tchetnik le 14/05/2016 13:14
Et surtout, comment se fait-il que les Catholiques et les Protestants - qui ont tout autant souffert de la révolution culturelle - aient eu une telle croissance endogène et n'aient eu aucun problème pour susciter des prêtres - même plus ou moins sous contrôle du régime - quand les Orthodoxes ont dépéri?

Idem en Corée d'ailleurs.

10.Posté par Daniel le 14/05/2016 22:04
Catholiques et protestants ont, je crois, un statut légal (quoique difficile) alors que les orthodoxes n'auraient pas de statut. Si Hai Lin, connaisseur des réalités chinoises pouvaient intervenir et nous éclairer...

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