Les évènements d’Ukraine ont détourné l’attention de la communauté internationale du problème global des persécutions contre les chrétiens, qui ne cessent de se répandre dans de nombreux pays du monde, en particulier au Moyen Orient et en Afrique. Un chrétien sur quatre est aujourd’hui victime de discrimination. Les chrétiens sont chassés des terres de leurs ancêtres, lésés dans leurs droits, enlevés, tués à cause de leur foi. Dans une interview avec Olga Lipitch, journaliste de RIA « Novosti », le métropolite Hilarion de Volokolamsk parle de l’ampleur de ce drame historique, de ses causes, des moyens d’empêcher une escalade de la violence, d’aide accordée par l’Église orthodoxe russe et de la Russie aux chrétiens persécutés de Syrie et d’autres pays.

RIA- Depuis plusieurs années, nous entendons les représentants des Églises diffuser des informations inquiétantes sur la diminution de la population chrétienne au Moyen Orient et en Afrique du Nord.

Ce thème a été discuté pendant les célébrations du 1025e anniversaire du baptême de la Russie à Moscou, Kiev et Minsk par les chefs des Églises orthodoxes, pendant l’Assemblée générale du Conseil œcuménique des Églises en Corée et lors de la rencontre panorthodoxe de mars à Istanbul. Y a-t-il eu quelques progrès sur ce dossier ?

Mgr Hilarion de Volokolamsk - Le christianisme reste la religion la plus persécutée du monde. Suivant les dernières statistiques, depuis 2007, le nombre de pays où les chrétiens subissent des persécutions a doublé : de 24 pays en 2004, on est passé à 47 à la fin de 2012. Aujourd’hui, un chrétien sur quatre subit des discriminations à cause de sa foi. Le problème des pressions contre les minorités religieuses est d’une brûlante actualité dans certaines régions.

L’une des régions les plus problématiques est le Moyen Orient, berceau du christianisme. Nous voyons que les extrémistes y ont acquis de l’influence, tandis que les minorités religieuses subissent non seulement des discriminations et des pressions, mais parfois également des persécutions de grande ampleur.

Le fondamentalisme et l’extrémisme s’armant de slogans religieux se propagent d’un pays à l’autre. On ne peut déjà plus parler des actes de discrimination des minorités religieuses comme d’incidents localisés : nous sommes en présence d’une tendance qui s’est affirmée dans de nombreux pays. Nous sommes témoins de l’exode massif des chrétiens quittant le Moyen Orient.

Pour cette raison, les leaders chrétiens dénoncent de plus en souvent les actes de persécutions contre les chrétiens. La déclaration des chefs des Églises orthodoxes locales réunis à Istanbul en mars a eu une grande importance.

Dans nos contacts avec les représentants de l’islam, nous nous efforçons de leur communiquer notre préoccupation devant les faits de pressions contre les chrétiens par des gens qui agissent au nom de slogans musulmans. Il y a à peine quelques jours, nous avons eu une réunion ordinaire du groupe de travail commun entre l’Église orthodoxe russe et la Direction des affaires religieuses de Turquie. Le thème principal de cette réunion a été la situation des minorités religieuses dans le monde. Le chef de la délégation a convenu que les problèmes de l’extrémisme religieux et de terrorisme étaient très aigus et constituaient une menace aussi bien pour les chrétiens, que pour les musulmans. Nos partenaires turcs ont dit comprendre notre inquiétude sur le sort des chrétiens du Moyen Orient.

RIA- Comment se manifestent généralement les atteintes aux droits des chrétiens ? Est-il vraiment dangereux pour eux de rester dans les pays du Moyen Orient et d’Afrique ? Pourquoi beaucoup restent-ils malgré les menaces ?

Mgr Hilarion de Volokolamsk - Des persécutions sans précédent touchent actuellement les chrétiens du Moyen Orient. La diffusion rapide du terrorisme et de l’extrémisme religieux a provoqué dans certains pays un véritable génocide des chrétiens. Nous recevons régulièrement des informations sur la profanation ou la destruction d’églises chrétiennes, sur l’enlèvement d’un prêtre, sur la décapitation d’un chrétien. On découvre des fosses communes de chrétiens assassinés, des familles chrétiennes sont chassées de leurs maisons ou soumises à un impôt, un quartier chrétien a été pillé. Les extrémistes se sont donnés pour objectif de chasser définitivement les chrétiens de leurs lieux de vie en utilisant la terreur ou l’extermination physique. Beaucoup de chrétiens du Moyen Orient, craignant pour leur vie, ont été forcés de fuir dans d’autres pays....SUITE

***
"Ces actes antichrétiens et antimusulmans sont attribués à des activistes religieux d'extrême droite, au nom du «prix à payer".

Pneus crevés, graffitis blasphématoires ou racistes, évêque menacé de mort: l'Église catholique de Terre sainte a haussé le ton ce week-end après la récente série d'actes antichrétiens, mais aussi antimusulmans, perpétrés à Jérusalem ainsi que dans le nord d'Israël. Ces dégradations, imputées à des extrémistes juifs, «empoisonnent l'atmosphère de coexistence et de coopération, tout spécialement à deux semaines de la visite du pape François», a déploré Mgr Fouad Twal. «Le gouvernement doit s'inquiéter parce que cela nuit à l'image d'Israël à l'étranger», a en outre estimé le patriarche latin de Jérusalem, qui dénonce la passivité de l'État hébreu et l'impunité dont bénéficient, selon lui, les fauteurs de troubles!

Ces actes de vandalisme, en nette recrudescence depuis le début de l'année, s'inscrivent dans la tradition du «prix à payer» exigé depuis 2008 par les colons radicaux et autres activistes religieux d'extrême droite. En s'attaquant ainsi aux biens des populations palestiniennes de Cisjordanie et arabes d'Israël, ils prétendent se faire réparation des limites imposées par l'armée à leur entreprise de colonisation. Un phénomène que le département d'État américain, symbole marquant, vient pour la première fois d'évoquer dans son rapport annuel sur le terrorisme.....SUITE Le Figaro

Vandalisme anti-chrétien - 18 Résultats pour votre recherche

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2014 à 07:13 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G : Le christianisme reste la religion la plus persécutée du monde le 13/05/2014 14:30
Ce post met bout à bout deux articles traitant de situations qui n'ont rien à voir.

Il y a d'une part un "véritable génocide des chrétiens", comme le dit Mgr Hilarion, l'horreur absolue des persecutions sans précédents qui touchent actuellement les chrétiens du Moyen Orient, sur lequel nos media étaient plutôt silencieux (on se scandalise maintenant de Boko Haram, mais les salafistes syriens restent toujours nos alliés!)

Et d'autre part, en Israël, des actes certes préoccupantes, mais qui seraient qualifiés chez nous "d'incivilités" et qui touchent aussi bien les Chrétiens que les Musulmans.

D'un côté il y a des meurtres, des tentatives de meurtres, des destructions d'églises et de monastères; de l'autre - "des graffitis". On ne peut mettre les deux sur le même plan!

2.Posté par Mischa le 13/05/2014 15:26
Владимир - "D'un côté il y a des meurtres, des tentatives de meurtres, des destructions d'églises et de monastères; de l'autre - "des graffitis". On ne peut mettre les deux sur le même plan! "

NON! Et c'est toujours la même histoire et la même problème! Ca m'étonne pas.... Il faut enlever vos « lunettes roses » .

Ваше желание надеть розовые очки на происходящее в Израйле - меня не удивляет. Но там не только "надписи на стенах". Вот перечтите это: Un couvent vandalisé en Israël: "Mort aux chrétiens" et "Le prix à payer" http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Un-couvent-vandalise-en-Israel-Mort-aux-chretiens-et-Le-prix-a-payer_a2630.html
То немногое что попадает на страницы европейских ( а тем более американских) газет ужасает. Местная пресса в Израйле - страется этого не писать. Я там бывал и у меня много друзей

И спасибо "РО" что они поместили два этих сообщения вместе. Проблема одна

3.Posté par Expulsés de leurs villages en 1948, ils n’ont toujours pas pu y revenir malgré plusieurs décisions de la Cour suprême israélienne le 23/05/2014 17:56


Ces chrétiens grec-catholiques melkites et maronites, expulsés en 1948 par l'armée israélienne après la fin de la guerre israélo-arabe, n’ont toujours pas pu rentrer dans leurs villages, rasés au sol un jour de 1951, sur ordre du Premier ministre israélien Ben Gourion. Ils se plaignent d'être traités comme des citoyens de seconde zone, dépossédés des terres et des bâtiments dont ils sont les légitimes propriétaires depuis des générations.
Des villages chrétiens rasés au sol sur ordre de Ben Gourion

Ben Gourion n'a jamais obtempéré à l'ordre de la Cour suprême israélienne de laisser rentrer chez eux les expulsés de ces «villages jumeaux», qu'il a fait détruire «pour nous persuader qu’il n’y avait aucun espoir de retour», déclarait à l'Apic Mgr Elias Chacour, archevêque melkite de Galilée, et lui-même originaire de Biram. Situé au nord de la Galilée, non loin de la frontière libanaise, Biram est une localité maronite qui a été démolie de la même façon que son «jumeau», le village grec-catholique melkite d’Iqrit. Détruits par l’armée israélienne alors que la guerre était depuis longtemps terminée, les villages chrétiens d’Iqrit et de Biram ne peuvent ni récupérer leurs terres ni reconstruire leurs maisons dynamitées.

L’armée israélienne leur avait annoncé une «évacuation temporaire» de 15 jours en 1948, et les survivants de Biram et d’Iqrit attendent toujours, malgré leurs multiples recours devant la Cour suprême israélienne. Cette dernière avait été d’accord de les laisser rentrer chez eux... dès 1951. En 1953, l’aviation israélienne a bombardé le village, afin que les habitants ne puissent y retourner. A l’exception de l’église et du cimetière – que les habitants qui vivent en diaspora visitent régulièrement, notamment à l'occasion des fêtes de Pâques -,

il n'en reste plus que des ruines, car ils ont l'interdiction formelle de reconstruire leurs demeures détruites et de récupérer leurs terres dévolues aux colonies juives. Quelques militants, des jeunes originaires d’Iqrit, sont revenus en août 2012 s'installer dans des préfabriqués installés près de l'église.
Plus de 400 villages palestiniens effacés de la carte en Israël

Les autorités israéliennes refusent le retour des villageois, sous prétexte d’arguments de sécurité. Elles craignent surtout de créer un précédent, plus de 400 villages palestiniens ayant été effacés de la carte après l’indépendance d’Israël dans le cadre d’une politique d’épuration ethnique, rappellent les chrétiens locaux.

Par deux fois, en 1951 et en 1952, la Cour Suprême autorise les habitants de Biram à rentrer. En vain. Les injonctions de la Cour Suprême n’y font rien: les 16 et 17 septembre 1953, le village est dynamité puis bombardé par l’aviation israélienne. Entre-temps, les terres ont été transférées au Ministère du Développement d’Israël. Elles sont actuellement cultivées, mais pas par leurs propriétaires légitimes. En Israël, les prétextes de sécurité sont souvent invoqués pour confisquer les terres arabes, aujourd’hui encore.

A l’époque, la spoliation des terres des «absents» fut d’autant plus facile que les citoyens arabes d’Israël étaient soumis à un régime militaire d’exception draconien, qui ne fut levé qu’en 1966. Rappelons que Biram, comme de nombreux autres villages palestiniens détruits après la guerre israélo-arabe de 1948-1949, a été débaptisé, et s’appelle désormais Ba’ram. C'est un endroit bien connu des touristes, puisque Ba’ram et les ruines de sa synagogue font partie aujourd’hui de l’un des 66 parcs nationaux d’Israël. (apic/com/be)

4.Posté par justine le 26/05/2014 12:30

A propos des "incivilités": Le 29 novembre l'Eglise célèbre la mémoire du saint nouveau-martyr Philoumène, gardien du Monastère du Puits de Jacob a Sichem, coupé en morceaux par des juifs fanatiques en 1979.

5.Posté par érusalem : un mystérieux départ de feu à l'abbaye de la Dormition le 28/05/2014 10:17
Un inconnu s'est introduit dans l'église lundi soir, peu après que le pape a célébré la dernière messe de sa visite en terre sainte dans l'édifice voisin du Cénacle.

Correspondant à Jérusalem

La police israélienne a ouvert une enquête après qu'un début d'incendie criminel s'est déclaré lundi soir dans l'abbaye de la Dormition, à Jérusalem. Selon les moines bénédictins qui résident dans l'édifice, l'incident est survenu alors que le pape venait de célébrer la dernière messe de sa visite en Terre sainte dans l'enceinte voisine du Cénacle. «Si un moine n'avait pas été vite alerté par une forte odeur de fumée, c'est toute l'église qui aurait pu être ravagée par les flammes», dénonce le frère Nikodemus Schnabel, porte-parole de la communauté.

D'après les bénédictins, le feu a pris alors qu'un impressionnant dispositif policier quadrillait le mont Sion afin de prévenir toute attaque contre le pape. Le passage de François au Cénacle avait en effet été identifié comme l'étape la plus risquée de sa visite en raison de l'hostilité affichée par une minorité d'extrémistes juifs. Convaincus que la pièce située sous le Cénacle abrite le tombeau du roi David, ceux-ci refusent en effet que des chrétiens y pratiquent leur culte. Des tensions récurrentes opposent certains de ces militants nationalistes à leurs voisins de la Dormition. Plusieurs centaines d'entre eux ont récemment manifesté contre la venue d'un pape, dont ils réprouvent la religion «idolâtre».

Selon le frère Nikodemus, il était un peu moins de 19 heures lorsqu'un inconnu a pénétré dans l'église et s'est faufilé dans la crypte souterraine. Il a ensuite gagné un réduit utilisé comme entrepôt pour y embraser un livre mis à disposition des pèlerins qui souhaitent consigner leurs intentions de prière. «Après les vêpres, les moines s'étaient retiré dans leurs chambres pour observer un temps d'étude, si bien que l'église était déserte», dit le frère Nikodemus, soulignant toutefois que plusieurs dizaines de policiers et de militaires se trouvaient encore dans l'enceinte de l'abbaye et aux abords.

Le feu a consumé un banc et de nombreuses petites croix taillées dans du bois avant d'être maîtrisé. Il n'a en revanche pas eu le temps de se propager à l'orgue situé non loin. «Le plan, quel que soit son auteur, avait pourtant été bien préparé, assure le frère Nikodemus. Celui qui a fait ça connaît les lieux et voulait causer des dommages.»

La police, qui a procédé lundi soir à de premières constatations et dit avoir entendu plusieurs témoins, exclut a priori que le feu ait été allumé par un activiste sioniste. «Les témoignages recueillis semblent indiquer que l'incendiaire, qui ne portait ni kippa ni papillotes, n'était pas juif», indique Micky Rosenfeld, porte-parole de la police, qui dit privilégier la piste d'une «querelle interne» à l'abbaye de la Dormition. Une hypothèse qui fait bondir le frère Nikodemus.

«Comment peut-on soupçonner les moines de la Dormition de vouloir détruire leur propre maison, alors qu'ils sont harcelés par des extrémistes opérant en toute impunité?», interroge le porte-parole de la communauté, qui se dit exaspéré par les soupçons «insultants» de la police. Depuis plusieurs mois, les bénédictins dénoncent les crachats, graffitis antichrétiens et autre profanations qui leur sont infligés sans qu'aucun de ces méfaits ne donne lieu à la moindre inculpation. «Il est grand temps, insiste le frère Nikodemus, que la police se décide à faire respecter l'ordre sur le mont Sion.»

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