Elles ont attendu en espérant que le Ciel les aide. Mais aujourd’hui, les sœurs orthodoxes de Godoncourt doivent se rendre à l’évidence. Elles quittent le monastère faute d’argent pour l’entretenir.

GODONCOURT

Elles ont prié pour qu’un mécène leur offre ce qu’elles voulaient : rester ici, à Godoncourt, dans leur monastère. Mais Dieu en a décidé autrement. Les sept sœurs orthodoxes du monastère du patriarcat de Serbie vont, à contre cœur, quitter ce lieu chargé de souvenirs dans quelques semaines. « Nous sommes très attristées », confie sœur Elena, la mère supérieure. Tristes de partir de cet édifice qu’elles occupent depuis 2002. « Mais il faut se rendre à l’évidence et être lucide », poursuit-elle. Faute de finances suffisantes, la communauté, et plus généralement le diocèse orthodoxe serbe, ne peut plus entretenir le bâtiment.

Le toit menace de s’effondrer

A leur arrivée, cet ancien couvent fondé en 1843 était déjà délabré. Mais elles n’avaient pas peur de se retrousser les manches pour redonner un peu d’éclat aux murs. Sauf que ces menus travaux en appelaient d’autres… Dans la chapelle, la communauté de sœurs est obligée de prier aux cierges car l’électricité y est défaillante. Sans parler des problèmes de chauffage récurrents. « La première année, les habitants sont même venus nous apporter des couvertures et le maire un poêle à bois pour que l’on se chauffe correctement », explique sœur Clara. Et si ça n’était que ça…

L’an passé, les fortes chutes de neige n’ont pas arrangé les choses. Sous le poids de la poudreuse, la toiture s’est affaissée. Concrètement, aujourd’hui, le toit menace de s’effondrer. Et les sœurs n’ont pas les moyens de payer. Alors qu’elles ne vivent que de leurs réalisations (peinture sur œufs, bougies décoratives, reliures, calligraphies, enluminures…), elles ne peuvent demander de prêt. « De toute façon, c’est une somme que l’on ne pourrait pas honorer », souligne sœur Elena. « Quel est le but de notre communauté ? », se demandent-elles. A chercher quelques sous ici et là, les sœurs ne remplissent plus leur mission, ne s’astreignent plus à leur vocation première c’est-à-dire prier. « Notre décision a été prise dans la sérénité. »

Bon espoir

Après un « au revoir » aux habitants du village ce dimanche, la communauté rejoindra la Mayenne. Les sœurs s’installeront dans le petit village de Fontaine-Daniel sur des terres léguées à l’église orthodoxe. « Mais on se sentira toujours vosgiennes », confient-elles émues.

Le monastère de Godoncourt, lui, verra peut-être une nouvelle communauté s’installer d’ici quelques mois. « Nous avons bon espoir , relève sœur Elena. Il y a d’autres communautés » en l’occurrence russes ou roumaines dont les diocèses sont plus aisés « qui sont intéressées ». Les sœurs, elles, fidèles à leur conviction seront « toujours là pour faire le lien ».

Les moniales invitent ce dimanche à 15 h 30 tous les proches, les habitants et toutes les personnes qui ont apporté aide et soutien à venir leur dire « au revoir » au monastère de Godoncourt.

Charlotte OVERNEY
SUITE Vosges Matin

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Novembre 2013 à 21:31 | 5 commentaires | Permalien



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