Mgr Gabriel de Comane prendra-t-il la nationalité turque?
Le communiqué du SOP, que je cite in extenso ci-dessous, décrit bien toute l'ambigüité du statut des diocèses du patriarcat œcuménique hors de Turquie (cf. aussi commentaire 2 à la note sur "La diplomatie turque refuse au patriarcat de Constantinople le droit d'avoir une représentation à Kiev"). En fait, ces diocèses ne peuvent participer à la vie conciliaire du patriarcat (en dehors des 6 évêques qui font partie du saint synode) et en particulier, ce qui est très symbolique, ne participent pas à l'élection du patriarche. La nouvelle ouverture du gouvernement turque, qui permettra aux évêques diocésains hors de Turquie d'acquérir la nationalité turque et donc de participer aux conciles de cette Église, semble conduire à une solution pour le moins paradoxale: le titre volontairement provocateur de cette note le souligne pour attirer l'attention sur les paradoxes de curieux statut, imposé par les rédacteurs des traités bien peu au fait des questions ecclésiologiques orthodoxes.

Cela dit, il faut aussi souligner la très grande bonne volonté ont fait preuve le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dans cette affaire: la nationalité turque est l'une des plus difficiles à obtenir et je connais des Italiens dont la famille habite Istanbul depuis plusieurs siècles… et qui ne sont pas citoyens turcs!

Communiqué du SOP: 07 nov 2009 - Etats-Unis : La Turquie pourrait accorder sa nationalité aux évêques du patriarcat oecuménique résidant à l'étranger qui le souhaitent

"La Turquie pourrait accorder la nationalité turque à ceux des évêques du patriarcat œcuménique résidant à l'étranger qui en font la demande, a indiqué, dans son édition du 6 novembre 2009, le quotidien de la communauté grecque aux Etats-Unis, The National Herald, cité par le site athénien d'information religieuse Romfea. L'information a été donnée par le patriarche œcuménique Bartholomée Ier en personne, lors du dîner de gala qui était offert en son honneur, le 1er Novembre dernier, à New York, par les évêques de l'archidiocèse des Etats-Unis.

Bartholomée Ier a indiqué que cette question, qui avait été soulevée par le patriarcat il y a déjà plusieurs années, a été définitivement réglée lors de la rencontre de travail qu'il a eu avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le 15 août dernier, à Büyük Ada, la plus grande des îles des Princes, sur la mer de Marmara. Il a précisé que les évêques du patriarcat siégeant en dehors de la Turquie souhaitant acquérir la nationalité turque devaient en faire la demande par écrit. L'obtention de la nationalité turque leur permettra d'être en mesure de participer, sans restriction, à l'ensemble des activités administratives du patriarcat, y compris à l'élection du patriarche, a-t-il ajouté, faisant référence aux assurances données en ce sens oralement par Recep Tayyip Erdogan.
Cette mesure pourra s'appliquer aux évêques des diocèses de Crète et du Dodécanèse (Grèce), en Europe Occidentale, en Amérique, en Australie et en Asie du Sud-est, mais pas à ceux des diocèses des " nouveaux territoires " (Nord de la Grèce) qui, tout en restant dans la juridiction du patriarcat œcuménique, relèvent sur le plan administratif de l'Eglise de Grèce, depuis 1928, et de ce fait participent aux travaux du saint-synode de cette Eglise. Jusqu'à 2002, seuls les évêques de nationalité turque avaient le droit de siéger au saint-synode du patriarcat œcuménique. Le patriarche Bartholomée Ier a modifié cette pratique, avec l'accord tacite des autorités turques, en invitant dorénavant six évêques des diocèses à l'étranger à se joindre à six évêques résidant en Turquie, pour former le saint-synode.
Toutefois, depuis la fondation de la République de Turquie, en 1923, et jusqu'à présent, seuls les évêques de nationalité turque peuvent être candidats et prendre part à l'élection du patriarche œcuménique, dont le siège se trouve au Phanar, un quartier du centre d'Istanbul (l'ancienne Constantinople)".

Commentaire: il a eu au moins une exception à cette dernière règle: Sa Sainteté Athënagoras I était citoyen des États quand il a été élu patriarche en 1948.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 16 Novembre 2009 à 10:21 | 9 commentaires | Permalien



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile