V. Golovanow

Le Concile préparé depuis les années1960 sera un "Concile Panorthodoxe" et non le "VIII Concile Œcuménique".

Dans son homélie clôturant la Liturgie du 16 mars à l'église "Notre Dame – Joie de Tous les affligés" de Moscou, dont il est le recteur, Mgr Hilarion a fait un point sur la préparation du Concile Panorthodoxe après la synaxe des 6-9 mars derniers.

Contre la désinformation malintentionnée

"Il y a actuellement beaucoup de mythes qui circulent concernant le Concile Panorthodoxe" a commencé Mgr Hilarion. On dit qu'on prépare le VIIIe concile œcuménique, qui sera celui de l'antéchrist car les orthodoxes signeront l'union avec les catholiques, abandonneront l'ancien calendrier, supprimerons les carêmes, autoriseront les prêtres à se remarier etc. Si vous tombez sur ce genre de littérature, ne l'utilisez pas même pour des usages domestiques ou hygiéniques: détruisez là pour qu'elle n'empoisonne pas vos esprits et ne risque pas de perturber ceux dont la foi est faible et qui ne savent pas distinguer le blanc du noir, le vrai du faux. Il s'agit là de désinformation volontairement diffusée par ceux qui sont dans le schisme ou à la limite du schisme. Par ce moyen ils cherchent à saper l'autorité des la direction de notre Eglise."

Le premier Concile Panorthodoxe de l'histoire

Après avoir fait la liste des Eglises orthodoxes, en mentionnant aussi l'OCA "dont l'autocéphalie n'est pas encore reconnue par toutes les Eglises", le président de la DREE souligne "qu'elles forment ensemble l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique" et qu'elles ont besoin de "coordonner leurs efforts pour répondre aux défis actuels"

Puis Mgr Hilarion rappelle qu'il n'y a plus eu de Conciles Œcuméniques après le VIIe, même s'il y eut des conciles locaux importants ou des conciles de l'Eglise de Constantinople auxquels participaient d'autres Eglises (comme celui reconnaissant le patriarcat de Moscou et lui allouant la 5ème place en 1593). Mais, à cause des circonstances historiques, il n'y a pas eu de Concile auquel toutes les Eglises aient pu participer.

"Le Concile préparé depuis les années1960 sera un "Concile Panorthodoxe" et non le "VIII Concile Œcuménique", explique le prélat, car les Eglise Orientale et Occidentale participaient ensemble aux anciens Conciles Œcuméniques, alors que maintenant l'Eglise Occidentale organise ses propres Conciles et l'Eglise Orthodoxe Orientale organise les siens." Et il précise que, à la différence des Conciles Œcuméniques, le prochain Concile Panorthodoxe "ne prendra pas de décisions dogmatiques mais traitera de questions liées à la vie actuelle de l'Eglise. De fait le Concile ne va pas discuter des problèmes, mais proclamera ce qui sera préparé à l'avance par les Eglise locales durant l'étape préparatoire."

La règle du consensus

Et Mgr Hilarion insiste sur le fait que c'est l'accord sur la règle du consensus qui a rendu possible la tenue du Concile: "si la règle de la majorité avait prévalu, cela aurait fait courir un risque à l'unité de l'Orthodoxie. Il aurait pu se trouver que, sur une question, les Eglises se soient partagées; par exemples, si les Eglises qui ont adopté le nouveau calendrier avaient voté l'obligation de son adoption universelle, nous n'aurions eu que deux possibilités: soit quitter le Concile et refuser toute participation ultérieure, soit accepter cette décision qui, refusée par nos croyants, aurait provoqué un schisme." Le principe du consensus, obtenu lors de la synaxe de mars, permet donc d'éviter ce type de situation et donne à chaque Eglise le moyen d'influer sur l'ordre du jour et surtout de faire reporter, voire écarter définitivement, toute question qui ne l'arrange pas.

"L'Eglise orthodoxe a vécu plus de mille ans sans Conciles Panorthodoxes et elle peut continuer à s'en passer aussi longtemps" continue le porte parole du patriarcat de Moscou, mais si ce Concile permet à chaque Eglise de faire connaitre et respecter sa position, "ce sera un facteur d'unité de l'Eglise orthodoxe, qui contribuera à approfondir et à élargir les relations entre les Eglises locales et aussi à régler les questions, incompréhensions et problèmes qui existent dans ces relations.

Des décisions concilliaires

Puis, soulignant qu'il fallait faire confiance aux informations concernant le Concile Panorthodoxe ("il y en aura beaucoup dans les deux ans qui viennent"), et faire confiance au le patriarche Cyrille, qui a ferment défendu la position de l'Eglise russe lors de la synaxe, Mgr Hilarion précise que toutes les Eglises doivent être à égalité, qu'elles soient grande ou petite, et rappelle le rôle de coordination, et non de pouvoir, du "premier parmi les égaux" – Constantinople. Ce rôle "n'a rien à voir avec celui du Pape de Rome dans l'Eglise catholique car, dans l'Eglise orthodoxe tout se règle concilliairement …Nous n'accepterons pas que le peuple de Dieu soit mis de côté lors de décisions concernant notre Sainte Eglise. Vous serez tous informés au préalable: notre Eglise va d'abord confirmer ces décisions en réunions du Saint Synode et du Concile épiscopal, puis, ayant reçu mandat du pouvoir ecclésial, nous irons au Concile pour y présenter la position de l'Eglise russe."

Pour conclure Mgr Hilarion souligne que Constantinople n'existe plus, ce ne sont pas des croix mais des croissants qui couronnent actuellement Sainte Sophie et Sainte Irène, l'église où se déroula le 2ème Concile Œcuménique et ou pourrait se dérouler le prochain Concile Panorthodoxe. "Cela témoigne de la difficile histoire de l'Eglise, de ce que plusieurs Eglise locales sont toujours prisonnières, comme l'Eglise russe fut prisonnières pendant les 70 ans du pouvoir soviétique (…) Mais l'Eglise orthodoxe n'est pas morte, elle a au contraire acquis de nouvelles forces durant ces persécutions et la multitude des Néomartyrs constitue maintenant le socle sur lequel nous construisons maintenant la vie de l'Orthodoxie; il ne s'agit pas uniquement des martyrs russes, mais aussi de tous ceux qui ont souffert dans les autres pays, y compris du fait de la domination turque.

Source: patriarchia.ru
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Quinze Eglises qui font une : une interview avec l’archiprêtre Nicolas Balachov

Daniel : le père Andrew Phillips publiait un billet intéressant : «Le Concile panorthodoxe ? »

Le métropolite Hilarion : « Le Concile panorthodoxe ne réserve aucune surprise »


Rédigé par Vladimir Golovanow le 25 Mars 2014 à 10:31 | 9 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par posté par Vladimir.G: Est-ce la fin de la désinformation? le 25/03/2014 19:57
Juste après que Mgr Hilarion ait affirmé il y a dix huit mois que "le Concile panorthodoxe ne réserve aucune surprise", en détaillant la procédure et l'ordre du jour, certains ont relancé les vielles peurs (cf. billet du père Andrew et commentaire de Daniel). Cette fois Mgr Hilarion dit clairement comment il convient de traiter cette désinformation (en gras dans mon résumé). Espérons que cela arrêtera le flot de bêtises qui continue à circuler, en particulier sur le Web russe...

2.Posté par Daniel le 26/03/2014 16:46
Quand il n'y a pas d'information, il y a des bruits qui circulent. Les documents de travail des commissions sont inaccessibles. Je les ai requis plus d'une fois en copie à mes frais à Chambésy, aucune réponse. Par ailleurs, quand on voit des évêques qui prient avec des hérétiques, qui allument des ménorahs, qui offrent des corans aux amis musulmans, qui reconnaissent les sacrements de tous et de toutes, on a tendance à penser que le concile ne sera pas un concile de confesseurs de la foi orthodoxe. Et ce d’autant que les sujets à traiter sentent bon les années 60 post-Vatican II.

3.Posté par posté par Vladimir.G: C''''est du passé! le 27/03/2014 23:18
Je suis bien d'accord avec vous, bien cher Daniel, sur ce manque de transparence. Mais il appartient au passé car, justement, Mgr Hilarion semble bien tout faire pour y mettre fin (je rappelle en particulier cette conférence du 3.11.2011, où il détaille la situation en passant en revue tous les points à l'ordre du jour du Concile (voir lien)). Il s'engage maintenant à continuer et nous savons que toutes les décisions du Saint Synode et du Concile épiscopal sont publiées...

J'espère que toutes vos inquiétudes sont définitivement dissipées!

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Ou-en-est-le-Concile-Orthodoxe_a2939.html

4.Posté par Vladimir.G: l''''Eglise russe tient parole le 03/10/2014 11:42
l'Eglise russe tient parole

Mgr Hilarion avait dit qu'il fallait faire confiance aux informations concernant le Concile Panorthodoxe et annoncé "il y en aura beaucoup dans les deux ans qui viennent". Le communiqué de l'Eglise russe pour l'ouverture des travaux de la Commission préparatoire* le démontre et il faut souligner que c'est la seule information qui ait été publiée sur ce sujet... Comme je le soulignait en 3, le manque de transparence appartient au passé... grâce à l'Eglise russe!

Dans son discours du premier jour Mgr Hilarion a aussi confirmé que "que « le futur concile ne peut être appelé œcuménique, qu’il ne peut être placé au même niveau que les sept conciles œcuméniques, sur lesquels est bâtie notre sainte foi orthodoxe », le représentant de l’Église orthodoxe russe a néanmoins exprimé le souhait que le concile panorthodoxe, dont la préparation dure déjà plus de cinquante ans, devienne «un événement qui unisse nos Églises, qui puisse éclaircir les positions communes relativement à certains problèmes contemporains portés à l’ordre du jour du futur concile»." (Ibid.)

Les travaux de la Commissions spéciale se terminant le 3 octobre nous devrions avoir de nouvelles informations

* http://orthodoxie.com/actualites/la-commission-speciale-inter-orthodoxe-pour-la-preparation-du-concile-panorthodoxe-a-commence-ses-travaux/

5.Posté par Irénée le 03/10/2014 15:11
Même si je sais que le terme "Eglise russe" est un terme officiel, traduisant le "Russian Church" anglais, je continue à être troublé par son usage, tout autant que par celui d'Eglise grecque ou roumaine. De même que par le terme "théologie grecque" dans le titre d'un autre post récent.
L'Eglise n'a pas de nationalité, elle ne peut pas être contenue dans les frontières d'un état, même si parfois c'est un peu le cas.
L'Eglise est donc "en Russie" ou "de Russie", mais elle n'est pas russe. C'est le patriarcat de Moscou et de toutes....
Si on veut parler du patriarcat d'Antioche, on ne parle pas d'Eglise syrienne ou libanaise, celle de Jérusalem n'est ni palestinienne ni israélienne, ni jordanienne, celle d'Alexandrie n'est pas égyptienne, d'autant moins que 90% de ses fidèles ne sont pas en Egypte.
Ces appellations troublent l'image de l'Eglise qui reste nationale aux yeux des catholiques romains et des médias en général. Nous en sommes responsables en ne nous débarrassant pas de nos mauvaises habitudes.
Attendons avec patience les avancées de la commission spéciale dont il est question ici, et prions pour qu'un peu d'ordre et de cohérence reviennent dans l'Eglise.

6.Posté par justine le 03/10/2014 16:36
Il est étonnant qu'aucune agence d'information ecclésiastique grecque n'aie soufflé mot sur cette réunion a Chambésy, et comme dit Vladimir, on doit etre reconnaissant à l'Eglise Russe d'assurer cette transparence. La meme chose vaut d'ailleurs pour la récente réunion de la Commission pour le Dialogue entre Orthodoxes et Catholiques à Amman.

7.Posté par Vladimir.G: Les nom des Eglises le 03/10/2014 19:34
Bien cher Irénée,

Votre remarque sur les appellations ne tient pas compte des réalités: toutes les Eglises ne portent pas le même type d’appellation et il est donc bien difficile de leur appliquer une seule règle. Il y en a en fait 3 catégories:
- celles qui portent des noms de ville, comme vous voudriez le généraliser, ne sont que 4: Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem...
- 4 portent des noms de ville et de pays: Moscou et Russie, Bucarest et Roumanie, Sophia et Bulgarie, Budapest et Serbie
- 7 ne portent que des noms de pays: Chypre, Grèce, Géorgie, Albanie, Pologne, Terres tchèques et Slovaquie et Amériques (OCA).

Il faut donc bien constater que l’appellation par le pays est la plus répandue... On peut le regretter au nom du purisme mais cette façon de faire est devenue traditionnelle et il parait bien difficile de la changer.

Pour les écoles de théologies il se trouve que les courants de pensée se caractérisent actuellement par pays: il y eut l’école russe avant le révolution prolongée dans la diaspora russe, il y a maintenant ce nouveau courant grecque et le renouveau russe... ces courant théologiques sont assez spécifiques pour qu'on ait besoin de les caractériser... Et l'appellation nationale vient toute seule!

8.Posté par Irénée le 04/10/2014 11:19
Je trouve que ce raisonnement à partir des chiffres ne convient pas à la vie ecclésiale.
Ce n'est pas parceque de nombreuses Eglises portent plus ou moins le nom d'un pays que c'est la bonne réponse !
De plus, ce n'est pas aussi simple...
On parle bien de Patriarcat de Moscou et de toute la (ou les) Russie au moins autant que d'Eglise russe.
On parle fort peu d'Eglise géorgienne, mais plutôt d'Eglise de Géorgie
L'Eglise de Gréce ne recouvre pas vraiment le territoire de l'Etat
Et, comme vous le savez bien, la plupart de ces Eglises ont acquis leur autocéphalie au 20è siècle dans un contexte bien peu conforme à l'esprit patristique !

9.Posté par Vladimir.G: « Allez de toutes les NATIONS faites des disciples. » le 04/10/2014 23:53
« Allez de toutes les NATIONS faites des disciples. » « .. annoncer à toutes les NATIONS le repentir en son nom en vue de la rémission des péchés »

Ainsi l'Evangile parle bien des NATIONS et non d'une humanité amorphe... Et dès les 1ers siècle apparaissent les Eglises NATIONALES: Arménie (IVe), Géorgie (V), puis ce sera le tour des Slaves ... Mais, vous avez raison de le souligner, bien cher Irénée, c'est le XIXe siècle qui en verra l'explosion: pas moins de 4 Eglises NATIONALES seront alors reconnues, et encore 3 au XXe...

Ce n'est donc pas une question de chiffres, mais bien une véritable tradition qui a des siècles derrière elle. Je ne suis pas aussi érudit que vous mais je ne vois pas que les Pères se soient élevés contre ces Eglises nationales...

Je sais bien que le "synode grec"(*) de 1872 condamna le "phylétisme", mais il s'agissait expressément de "la formation, dans un même lieu, d'églises particulières fondées sur la race, ne recevant que les fidèles d'une même ethnie,... et dirigés par les seuls pasteurs de même race..." ce qui n'est pas le cas des Eglises nationales. D'ailleurs, l'Eglise bulgare, expressément condamnée, n'en fut pas moins crée et reconnue au même titre que les autres Eglises nationales. Au contraire, il y a cet accord conciliaire pour que l'Eglise de Chypre puisse constituer des juridiction pour ces fidèles en dehors de l'ile, alors envahie, qui constitue en fait l’archétype de nos diasporas modernes.

Et je me permettrais deux citations pour conclure:

- "L'église a une relation directe avec le principe national parce que la culture ecclésiale absorbe en grande partie, voire même, se base sur la culture nationale. C'est pour cela, que l'identité nationale est le plus souvent liée à une religion particulière. Par conséquent, les organisations religieuses, et en premier lieu je tiens à parler de l'Eglise orthodoxe russe, ont une responsabilité particulière dans le maintien de la paix interethnique et interreligieuse. Et à ce problème, nous accordons une importance particulière." Patriarche Cyrille, discours d'ouverture du Concile épiscopal, 1 février 2013.

- "Pour éviter tout malentendu, ajoutons ici de la manière la plus catégorique que la dimension nationale au sein du christianisme ne constitue pas un mal en soi. Et avant tout le remplacement de l’Empire chrétien unique par une multitude de nations chrétiennes est une donnée de l’histoire dans la même mesure que la conversion de l’empereur Constantin. Dans la mesure où l’Église n’accorde de valeur absolue à aucune forme d’existence historique du monde dans lequel elle vit, elle peut tout aussi bien s’adapter au projet gréco-romain d’empire universel qu’aux formes politiques nationales. L’Église est toujours pleinement « dans ce monde » tout en n’étant pas en même temps « de ce monde », si bien que sa nature, sa vie ne dépendent pas des formes de ce monde. Plus encore, de même que la paix conclue par l’Empire avec le christianisme après trois siècles de conflit a donné de grands et saints fruits tels que l’idéal d’un État chrétien ou d’une culture chrétienne, de même l’éducation de nations chrétiennes qui se sont mises au service de la vérité chrétienne, la consécration de leurs dons propres à Dieu, comme but et sens de leur être national, restent un titre de gloire éternel pour l’Église. Tel est l’idéal de la Sainte Russie et de la grande culture russe, inséparables de l’orthodoxie qui les a nourries. L’Église, qui avait béni l’Empire et son projet universel, a aussi béni et sanctifié le service national de cette même vérité." Père Alexandre Schmemann "Église et organisation ecclésiale" Paris, 1949;

* C'est l'appellation que donnent les théologiens russes à ce concile de Constantinople et elle me parait bien appropriée: il ne réunit que les Eglises de l'empire ottoman, déjà amputé des Eglise balkaniques, et dont les primats étaient tous des Grecs (Patriarcats d'Antioche, de Jérusalem, d'Alexandrie, Eglise de Chypre,…)

10.Posté par Tchetnik le 05/10/2014 09:56
Les nations ont été évangélisées justement selon leurs langues et cultures et pas selon des langues et cultures qui leur étaient étrangères, comme les Russes souhaitent l'imposer aux Français ou aux Anglais, justement.

Personne n'a jamais parlé d'"humanité amorphe", mais il faudrait ne pas appliquer ce principe à sens unique et comprendre que l'Église est là avant tout pour transmettre le Salut aux Hommes, à tous les Hommes autour d'elle et pas à une poignée d'immigrés ethniquement corrects. On ne peut encore une fois se réclamer de la mondialisation khazarosépharade quand il s'agit de justifier sa place dans un pays qui n'est pas le sien et dont on refuse l'héritage et la langue pour tenir un discours digne de Walter Darré ensuite quand il s'agit de "défendre ses racines et sa communauté". Le patriotisme est valable pour tous, pas seulement pour les russes ou les roumains et la mission de l'Église consiste à annoncer l'Évangile à tous autour d'elle et donc d'épouser les formes culturelles et linguistiques dans laquelle elle est implantée.

On peut difficilement refuser aux autres ce qu'on a réclamé pour soi-même autrefois.

Le cas de l'Église de Chypre, comme on l'a déjà démontré par 2+2=4, n'a strictement rien à voir avec les "diaspora" modernes, mais tout à voir avec une situation d'exception qui voyait le territoire d'une église existante et reconnue complètement envahi alors. Ce qui n'est pas le cas ni des russes, ni des grecs, ni des roumains, que l'on sache...Il est assez malhonnête de faire dire à l'Histoire et aux Canons ce qu'ils ne disent pas.

""Je sais bien que le "synode grec"(*) de 1872 condamna le "phylétisme", mais il s'agissait expressément de "la formation, dans un même lieu, d'églises particulières fondées sur la race, ne recevant que les fidèles d'une même ethnie,... et dirigés par les seuls pasteurs de même race..." ce qui n'est pas le cas des Eglises nationales.""

-C'est hélas le cas des églises nationales quand elles sont en dehors de leur espace vital historique et culturel traditionnel et qu'elles refusent des églises d'ethnie différente de la leur. Selon ce principe, il faudrait ouvrir des églises Russes à Chypre et en Grèce, où se trouvent de fortes "communautés" Russes...Mais quand on justifie le fait de refuser un prêtre parce qu'il n'est ni russe, ni grec, ou de jeter des Chrétiens dehors parce qu'ils ne sont pas de la bonne ethnie, comme cela se pratique couramment en Occident, ou de réclamer l'ouverture d'une église ethnique différente de celle déjà existante sur le territoire, cela s'appelle bien du "philétisme" et est en effet anticharitable et antiévangélique.
Saint Paul N'a pas en son temps réclamé la construction d'une église pour les Juifs, une pour les Grecs...

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