L’évêque de Bayonne effectue avec une petite délégation un voyage d’études de cinq jours en Russie, à l’invitation du Patriarcat de Moscou.

Quel est l’objectif de ce voyage ?

La promotion de la famille et l’accueil de la vie humaine sont au cœur des préoccupations de l’Église catholique, notamment dans la perspective du prochain Synode. Dans ce cadre, il m’a semblé intéressant d’observer ce qui se passe actuellement dans l’Église orthodoxe et en Russie plus généralement. Récemment ces questions familiales ont pris une importance considérable dans le débat public. Le communisme a détruit la famille, l’avortement était devenu endémique (deux avortements pour une naissance). Cela a entraîné une prise de conscience et des mesures actuelles qui ont permis de réduire ce chiffre de moitié.

Quels enseignements tirez-vous de ce voyage ?

D’abord qu’il y a un incontestable réveil religieux dans ce pays, depuis une quinzaine d’années. Nous avons participé à la Divine liturgie à la cathédrale Saint-Sauveur de Moscou, détruite sous Staline et reconstruite en 2000 par le gouvernement russe. Le nombre de fidèles, dont beaucoup de jeunes, pendant les trois heures d’office, en pleine semaine, est un signe incontestable de ce réveil. De notre côté, nous avons eu le sentiment que nos différents interlocuteurs au sein de l’Église orthodoxe ont été très intéressés par ce qui se passe dans l’Église catholique, notamment tout ce qui concerne la pastorale de la famille. Je pense notamment à la préparation au mariage, à la défense de la famille composée d’un homme et d’une femme, aux actions en faveur du respect de la vie… Chez eux, on sent que ce ne sont que des balbutiements, même si nous avons été impressionnés par la rencontre avec la Commission Famille du patriarcat, composée d’un prêtre et de laïcs très engagés dans l’action pastorale et publique. Avec notamment une forte implication dans la préparation du Congrès mondial des familles qui devrait se tenir à Moscou en septembre prochain, et qui rassemble plusieurs traditions religieuses.

Les catholiques ont-ils quelque chose à apporter aux orthodoxes russes dans ce contexte ?

Sans doute que le réveil religieux en Russie a besoin d’être catéchisé, par une évangélisation des personnes, plus nombreuses qu’auparavant, qui demandent le baptême, des funérailles ou le mariage chrétien. Notre expérience en matière de nouvelle évangélisation et de première annonce pourrait en effet être une aide. Nous avons été encouragés en ce sens par le nonce apostolique ainsi que par l’archevêque catholique de Moscou, Mgr Paul Pezzi.

L’actualité internationale a-t-elle été évoquée lors de votre voyage ?

Notre rencontre avec le métropolite Hilarion, sorte de ministre des affaires étrangères du patriarcat, n’a pas donné lieu à un échange sur l’Ukraine et la Crimée. Nous avons évoqué plutôt le drame des chrétiens de Syrie, qui fait l’objet d’une indifférence quasi générale des médias occidentaux, avec encore récemment le drame des Arméniens chassés et tués par les islamistes. Nous avons aussi parlé de l’ultralibéralisme en Occident, qui effraie et affecte aussi beaucoup la Russie. Le métropolite s’est enfin dit sensible aux manifestations sans précédent qui ont eu lieu en France pour défendre la famille et le mariage.

Le rattachement de la Crimée à la Russie a-t-il parasité votre démarche ?

Il ne s’agit pas d’un voyage politique ou même idéologique, mais bien d’une démarche informelle, à vocation pastorale, et de coopération entre deux confessions chrétiennes. Ensuite, ce voyage avait été prévu bien avant l’affaire de la Crimée. Il semble enfin que le patriarcat de Moscou ne soit pas exactement sur la même ligne que Vladimir Poutine sur cette question. Même si Église et État peuvent par ailleurs être alliés dans la défense de la famille.

L’approche des droits de l’homme est-elle divergente entre Orient et Occident ?

La politique de Vladimir Poutine est en effet très décriée en Occident. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un pays en reconstruction, après soixante-dix ans de communisme : régime qui a totalement nié les droits de l’homme, sans que cela soit toujours dénoncé en Occident… Par ailleurs, la promotion de la vie est partie intégrante de la défense des droits humains et on ne peut pas l’exclure, comme l’a rappelé le pape François dans son ... SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Avril 2014 à 18:22 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Parlons d'orthodoxie le 04/04/2014 09:51
Le 2 avril, le métropolite Hilarion, président du DREE, a accueilli au département des relations ecclésiastiques extérieures un groupe de personnalités françaises, hommes d’Église et acteurs de la société civile, présidé par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne et d’Oloron. La délégation française se composait également de : Gregor Puppink, directeur du Centre européen pour la loi et la justice, Thierry de la Villejégu, directeur exécutif de la Fondation Jérôme Lejeune, Aymeric Pourbaix, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne, Guillaume d’Alançon, chargé des affaires familiales au diocèse de Bayonne et Caroline Roux, secrétaire général de l’association « Alliance Vita ».
La délégation française était accompagnée dans sa visite au DREE par l’higoumène Philippe (Riabykh), représentant de l’Église orthodoxe russe auprès des organisations européennes internationales à Strasbourg. L’archiprêtre Serguiy Zvonariov, secrétaire du DREE aux affaires de l’étranger lointain et Olga Mazour, du même secrétariat, assistaient à la rencontre.

Le métropolite Hilarion a accueilli ses hôtes, auxquels il a parlé de la mission actuelle de son Département, ainsi que de ses fonctions. Pendant l’entretien, Mgr Hilarion a exprimé sa préoccupation devant l’érosion des valeurs familiales traditionnelles en Europe en général et en France en particulier, où une loi légalisant les unions homosexuelles a été adoptée relativement récemment.

Le président du DREE s’est aussi dit inquiet des persécutions touchant les chrétiens au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Selon lui, le récent et tragique évènement survenu dans la ville syrienne de Kessab, où des habitants pacifiques chrétiens ont été sauvagement assassinés, a particulièrement frappé les fidèles orthodoxes et la société internationale. Le métropolite Hilarion a fait part de son indignation devant le silence des médias sur ces méfaits. Suivant Mgr Hilarion, la tâche commune des chrétiens engagés est de contribuer à empêcher que des faits aussi épouvantables soient tus, afin que la communauté internationale puisse donner son appréciation.

Au nom de la délégation française, l’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, a remercié le métropolite Hilarion de Volokolamsk de son bon accueil. Il a décrit les initiatives prises par les membres de la délégation pour soutenir les fondements chrétiens du mariage.
Au cours de l’entretien, Mgr Hilarion a répondu aux questions. A la fin de la rencontre, le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a remis aux membres de la délégation française des cadeaux en souvenir, leur souhaitant l’aide de Dieu et le succès dans des entreprises qui exigent aujourd’hui beaucoup de force et de courage.

2.Posté par Alexandre de La Cerda le 07/04/2014 17:50
à titre d'information, voyez mon article dans "La Semaine du Pays Basque" repris sur le site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :

http://diocese64.org/actualites/40-eveque/presse/282-dialogue-catholiques-orthodoxes-les-bayonnais-en-pointe

3.Posté par Vladimir.G: bonne adresse le 07/04/2014 19:29
L'article d'Alexandre de La Cerda est sur ce lien là. L'autre mène à son vin...

http://diocese64.org/actualites/40-eveque/presse/282-dialogue-catholiques-orthodoxes-les-bayonnais-en-pointe

4.Posté par Во Франции верят, что православие поможет остановить дехристианизацию Европы le 07/04/2014 22:16
Во Франции верят, что православие поможет остановить дехристианизацию Европы
Есть ли шанс совместными усилиями всех христиан выстоять перед натиском «либеральных» европейских ценностей?
Мария Хорькова | 04 апреля 2014 г.
Мы часто слышим об эксцессах в сфере светского либерального мышления на Западе: легализация гомосексуальных союзов, эвтаназии. Европа все дальше отходит от христианских, традиционных ценностей, Россия тянется за ней… Но смирились ли западные христиане с этими нравственно сомнительными явлениями? Могут ли они и церковь что-либо им противопоставить?

О реальном положении дел рассказали представители французских организаций, выступающих в защиту традиционных ценностей, приглашенные в Москву отделом внешних церковных связей Московского Патриархата и Представительством Русской Православной Церкви при Совете Европы.

Глава делегации епископ Байонны и Олорона Марк Айэ считает, что во Франции происходит идеологический переворот. С одной стороны – приняты законы, которые все больше дестабилизируют семью, смысл жизни. С другой стороны, на лицо новое осознание христианства, католичества. Особенно активны так называемые «католики поколения Иоанна Павла Второго».


Епископ Байонны и Олорона Марк Айэ
Именно поэтому в 2013 году перед внесением закона о легализации однополых браков сотни тысяч граждан вышли на улицы Парижа в знак протеста. Среди них было много представителей разных религий, а также люди неверующие, однако, это движение активно поддержали католические епископы. Эти события сегодня называют «весной сознания».

Следствием этих демонстраций было некоторое законодательное сдерживание однополых браков – например, пока таким людям не разрешили прибегать к суррогатному материнству для рождения детей – и ряд других небольших поправок к законам.

Главный же результат состоит в том, что силы, выступающие за традиционные и христианские ценности, смогли объединиться и начать совместную работу.

Эмерик Пурбэ (Aymeric Pourbaix), главный редактор католического еженедельника «Христианская семья» добавил, что это движение во Франции «удивило всех», в том числе, журналистов. Но, на самом деле, это было не спонтанное действие, у него есть глубокие корни. Он убежден, что это плоды длительной работы, которая началась во время папства Иоанна Павла Второго (с 1978 года). Пурбэ полагает, что если общество доходит до больших демонстраций, значит, существовало духовное и нравственное возрождение, которое переходит уже и в политическое возрождение.


Эмерик Пурбэ
Он подчеркнул, что это не были демонстрации против гомосексуалистов, а демонстрации именно за традиционную семью, имеющие христианские корни. «Возможно, что колеблющаяся часть общества пойдет за этим движением», – заметил он.

Грегор Пюппинк (Dr Gregor Puppinck), директор Европейского центра закона и справедливости (Страсбург) считает, что международные организации (например, ЕС) все чаще становятся инструментом того, что Папа Иоанн Павел II называл «культурой смерти». «В Совете Европы мы видим культурный конфликт между постмодернистским мировоззрением и христианской антропологией». Роль стран Восточной Европы в этом противостоянии постепенно усиливается.


Грегор Пюппинк
Пюппинк напомнил, что в первые годы после вступления в ЕС восточноевропейские страны не заявляли громко о своей позиции, были как бы «учениками», готовыми принять западные ценности. Но пять лет назад, после запрета Распятия в общественных местах Италии, возникло сильное контр-движение. С этого момента несколько стран Восточной Европы поняли свою силу и то, что они могут и должны свидетельствовать, выбирать, предлагать и, в конечном счете, оказывать влияние. «Здесь, в том числе, кроются истоки нашей дружбы с Россией», – добавил спикер.

Генеральный секретарь Альянса «Жизнь» Каролин Ру (Caroline Roux) рассказала о том, как ее организация поддерживает людей в сложных ситуациях.



«Вокруг детей и защиты жизни есть вопросы, которые сильно менялись в Европе на протяжении последних 50 лет, – напомнила она. Мы сейчас считаем, нежеланное материнство недопустимо. Многие женщины задают себе вопрос – продолжать ли незапланированную беременность?» Каролин Ру считает, что такие глубокие изменения сознания были бы невозможны, если бы не было законов, которые их поддерживают – разрешающих аборты, например. А законы, разрешающие эвтаназию, – это мощное искушение уйти из жизни своевольно.

Генеральный секретарь Фонда «Жером Лежен» Тьерри де ла Вилльжегю (Thierry de la Villejégu) также говорил о проблеме абортов. Он напомнил историю основателя фонда – великого генетика Жерома Лежена, который открыл генетические причины синдрома Дауна. К сожалению, это научное открытие было использовано, в том числе, чтобы диагностировать заболевание синдромом Дауна в материнской утробе. Сейчас при обнаружении у беременной женщины плода с этим синдромом во Франции в 96% случаев делается аборт… Жером Лежен был одним из немногих, кто публично выступал против легализации абортов в 1970-е годы, и сегодня фонд его имени продолжает его дело, прежде всего, просвещая общество и «возвращая человеческое достоинство» людям с генетическими аномалиями.


Тьерри де ла Вилльжегю
Итог выступлениям подвел игумен Филипп (Рябых), представитель Московского патриархата в Совете Европы и настоятель прихода Всех святых в Страсбурге. Он отметил, что единственный способ противостоять дехристианизации Европы – сосредоточиться на сути нашей веры, на основах христианской антропологии.


Игумен Филипп (Рябых)
«Ранее был консенсус, по крайней мере, в отношении взглядов на мораль. Например, мы привыкли к тому, что пол – это природная данность. Нам сейчас говорят – что это предмет выбора. Если этот тезис примут на широком уровне, мы увидим изменение в самых разных сферах – от частного и общественного воспитания до политики», – сказал он. Удивительно, что при этом мы видим, что католическая и православная церкви одинаково смотрят на этот «фундамент», и поэтому мы можем действовать сообща. Его слова подтвердили и члены французской делегации.

«Прежде всего, мы ищем пути поддержания сознательности людей, – сказали они. – Законодательство разрушительно, но при этом есть и возрождение сознания. В России законодательное пространство более благоприятно и допускает воспитание совести».

Отвечая на вопрос корреспондента «Правмира» о том, как Церковь может влиять на общество, если она почти не может выступать в публичном пространстве, епископ Марк сказал, что основная ответственность ложится на отдельных христиан.



«Никто не может лишить нас возможности свидетельствовать о своей вере публично. Конечно, это зависит от личного пророческого мужества… Несколько поколений «прятали» свою веру. А вот Иоанн Павел Второй подталкивал именно молодежь свидетельствовать о вере, «благовествовать без комплексов». Молодые в основном услышали этот призыв».


Жан-Франсуа Тири,

5.Posté par Les catholiques français intensifient le dialogue avec les orthodoxes russes le 10/04/2014 09:48
Depuis le baptême de la Russie en 988 par le prince Vladimir, l’orthodoxie reste la religion dominante du pays qui héberge sur son territoire différents peuples professant différentes religions. Qui plus est, le rôle particulier de l’orthodoxie dans l’histoire de la Russie est consacré dans le préambule de la Loi sur la liberté de conscience et sur les rassemblements religieux.

Après la longue période d’oubli dans laquelle les autorités soviétiques ont relégué la foi orthodoxe, celle-là connaît un véritable renouveau aujourd’hui et cela pour la plus grande joie des nombreux fidèles. Il semble que les chrétiens du monde entier se réjouissent de ce fait puisque pour beaucoup d’entre eux la Russie devient en quelque sorte un lieu de pèlerinage. Le Patriarcat de Moscou, par exemple, a récemment accueilli une délégation de catholiques de France. La rencontre, initiée par les Français, avait pour but de procéder à un échange d’idées et d’expérience dans le contexte de la renaissance spirituelle en Russie, d’une part, et sur fond de succès de la Manif pour tousen France, d’autre part. Mgr Marc Aillet, évêque du diocèse de Bayonne, qui conduisait la délégation, a affirmé à plusieurs reprises pendant la table ronde qui s’est tenue au centre culturel « Pokrovskie vorota » à Moscou que pour les croyants français venus avec lui c’était un pèlerinage ainsi qu’un voyage d’études et de partage avec leurs frères orthodoxes.

En effet, les Russes, comme personne, peuvent très bien comprendre les Français. En France depuis des dizaines d’années, être catholique pouvait être considéré comme rétrograde et réactionnaire, alors qu’en URSS l’exercice de la foi était absolument interdit. Et aujourd’hui dans nos deux pays on assiste à un renouveau moral et spirituel. Dans le contexte actuel il y a au moins un facteur qui nous rapproche, les orthodoxes et les catholiques : ce sont les valeurs chrétiennes dont surtout la famille. La table ronde organisée à l’occasion du séjour de la délégation française en Russie était consacrée justement à ce sujet, avec comme titre «Les témoignages d’une autre Europe. Faut-il défendre la famille et la vie ? ».

Les intervenants, parmi lesquels il y avait les représentants de l’Eglise catholique ainsi que les fidèles laïques, les représentants de diverses organisations dont la vocation principale est le respect de la dignité humaine, ont présenté leur vision de la situation actuelle en France et ont expliqué dans quel but ils ont effectué ce voyage dans la Russie lointaine. Ecoutons d’abord le témoignage de Mgr Marc Aillet :

Mgr Marc Aillet : « C’est vrai que nous avons en France un gouvernement qui est très laïciste, qui est dans la ligne de laïcisme qui ne date pas d’hier. Il tente de confiner l’expression de la foi dans la sphère privée de la vie des hommes. Il reste que nous ne sommes pas empêchés de manifester notre foi uniquement, tout cela dépend du courage prophétique et chrétien. Il faut quand même dire que, si une génération de fidèles catholiques s’était accommodée de cet enfouissement un peu imposé par la culture dominante, les catholiques des jeunes générations en France ont été encouragés en particulier par le pape Jean-Paul II à donner de la visibilité à la foi dans le respect d’autrui. En France, nous disons souvent que le pape Jean-Paul II a redonné à l’Eglise sa visibilité et aussi aux catholiques et fidèles laïques la fierté de leur identité de chrétien. L’appel à l’annonce décomplexée de l’Evangile que l’on appelle Nouvelle Evangélisation qui était promue par le pape Jean-Paul II et par ses successeurs a été particulièrement entendu par les jeunes, en particulier à travers les Journées mondiales de la jeunesse. Donc il est possible de manifester publiquement sa foi, tout cela dépend de la motivation intérieure de la foi. Même si dans certains espaces il faut un peu de courage. Et je suis admiratif, quant à moi, de ce courage qui est manifesté par beaucoup de laïques engagés dans la société. Et tout l’impact de notre voyage en Russie, que j’ai appelé pèlerinage, saura nous encourager dans ce renouveau de la foi qui existe aussi en France, même si c’est encore un peu timide. Et forts de cette expérience de partage de la foi avec nos amis russes, nous pourrons aussi encourager les fidèles que nous côtoyons et dont nous sommes responsables à grandir dans la foi.

Nous venons ici pas en concurrents, nous venons pour apprendre. C’est cela le mystère de l’Eglise. Il me semble que pour l’essentiel il s’agit de réfléchir ensemble sur les moyens de sensibiliser, d’éclairer, d’éduquer la conscience. Et il me semble que, d’une manière diverse en Russie ou en France, nous connaissons ce qu’on appelle en grec Caerus – un temps de Dieu, un temps providentiel pour éclairer, éduquer la conscience.

Chez nous dans un contexte législatif tout à fait délétère, il y a un sursaut des consciences qui peut permettre de s’engager dans une éducation de formation de conscience. Et j’ai pu comprendre qu’ici en Russie il y a un contexte législatif qui évolue et qui est favorable précisément à des actions d’éducation et de conscience.

LaVoix de la Russie : Pour ce qui est du sort et de la place de la religion chrétienne en France, on ne peut pas nier que son grand potentiel s’est révélé au cours des manifestations de l’année dernière. La Manif pour tous était ce miracle que beaucoup de Français ont attendu durant des dizaines d’années. Le directeur de la rédaction du magazine « Famille Chrétienne » Aymeric Pourbaix en témoigne :

Aymeric Pourbaix : « En tant que journaliste je peux témoigner que si ce mouvement de la Manif pour tous en France a surpris tout le monde, y compris les journalistes, y compris les journalistes catholiques. En fait ce n’était pas un mouvement ou une génération spontanée qui a surgi d’un coup. Ses racines sont profondes. Et ma conviction c’est qu’en réalité, c’est le fruit d’un travail de 40 ans environ que je fais remonter à 1978, notamment à l’arrivée du Pontificat de Jean-Paul II. 1978 est aussi la date de naissance de l’hebdomadaire Famille chrétienne. A l’origine c’était des jeunes pères de familles qui souhaitaient par ce journal être témoins d’un renouveau spirituel mais aussi moral. Le journal s’est basé sur l’enseignement de l’Eglise de Jean-Paul II autour de la morale sexuelle. On en arrive donc à ces mouvements de l’année dernière en France que Famille chrétienne a accompagnés et qui en fait a constitué une émergence politique. C’est-à-dire, il y avait un renouveau spirituel, un renouveau moral, il restait encore à exprimer ce renouveau dans la société, dans la vie publique. Et c’est ce qui s’est passé par ces manifestations. En fait, le sujet de ces mobilisations, ce n’était pas vraiment l’homosexualité, en réalité, c’était la défense du mariage entre un homme et une femme et la défense de la famille. Et c’est pour cela que beaucoup de monde s’est mobilisé, beaucoup de monde d’ailleurs qui n’était pas catholique mais dont les catholiques étaient le fer de lance. Pour conclure, je dirai que Famille chrétiennea accompagné ce réveil politique, ce réveil de conscience en étant aussi témoin de la dimension religieuse et confessionnelle. A la différence de la Russie, en France on a des difficultés à s’affirmer, à s’afficher comme catholique dans la société, dans la politique. Je crois que c’est l’enjeu de demain et peut-être de ce point de vue, les Russes peuvent nous aider à assumer cette dimension confessionnelle du combat politique parce que l’enjeu à terme c’est aussi d’annoncer la bonne nouvelle du mariage, de la famille, d’annoncer le Christ, y compris dans la société. Ce n’est pas uniquement une histoire de loi, c’est aussi une question d’évangélisation. »

LVdlR : Après des siècles de divergences et de désaccords, les chrétiens semblent se rapprocher. C’est une tendance très encourageante, puisque face au danger qui menace les chrétiens dans plusieurs endroits du monde un accord entre eux est plus que jamais nécessaire. Et aujourd’hui c’est à la Russie de prendre la tête du mouvement mondial pour la défense des valeurs chrétiennes. Car Moscou n’est-elle pas la Troisième Rome ?


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