«Le sang de nos frères chrétiens est un témoignage qui hurle» (pape François)

Bien chère Justine,

Votre commentaire 1 me choque profondément. "Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Églises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l’unité des chrétiens," dit la "déclaration commune" du Pape François et du patriarche Cyrille et il est tout à fait essentiel que "ces martyrs de notre temps, issus de diverses Églises, mais unis par une commune souffrance" permettent la communion dans leur sainteté par delà ces querelles subalternes dont vous vous obstinez à faire la base de votre subculture caricaturale de l'Orthodoxie. Vous devez être bien loin de France pour ne pas avoir ressenti le choc immense que fut pour nous le martyr du père Jacques Hamel. Il est certain que le Seigneur les reçoit ensemble tous Ses fidèles martyrisés comme Ses ennemis ne font pas de distinction entre les confessions ... Je trouve particulièrement minable votre volonté de ramener cet insondable mystère divin à nos misérables querelles de clochers.

"Le sang des martyrs est semence de chrétiens." (Saint Irénée "l'Apologétique")

Oui, les Chrétiens subissent depuis cent ans des persécutions pires que celles des premiers siècles et les victimes des bolchéviques y tiennent une place particulièrement importante:
- D'abord par le nombre de martyrs: sur les 60 à 85 millions de victimes du communisme, un grand nombre étaient des Chrétiens persécutés à cause de leur foi (et cela continue en Chine et en Corée du Nord!) Rien qu'en URSS, le nombre de persécutés "à cause de leur foi" est estimé à 500 000, soit 20% du total des victimes du bolchevisme. (http://www.pravmir.ru/skolko-repressirovannyx-v-rossii-postradali-za-xrista/)...
- Ensuite parce que seule la reconnaissance de ces persécution et la condamnation de ce système monstrueux peuvent permettre le guérison du corps social de ces pays: PO publie régulièrement des articles montrant les avancées en Russie, mais montrant aussi les résistances rencontrées. Le glorification des saints néomartyrs est le voie de cette guérison spirituelle.
- Enfin parce que cette guérison spirituelle ne concerne pas uniquement les pays qui ont subi la dictature bolchevique: nos pays occidentaux, et en particulier la France et l'Italie, sont aussi malades de ce cancer comme le montre la doxa du "bilan globalement positif de l'Union soviétique" et le marxisme toujours en vigueur dans la Pensée Unique dominante...

"La souffrance et la mort des martyrs chrétiens parlent de manière éloquente de l’unité-communion de la Jérusalem céleste, où le Christ ressuscité, l’Agneau dressé sur le trône, rassemblera autour de soi la multitude immense des rachetés de la terre (voir Ap 7,9) et sera tout en tous (voir Col 3,11). Le cri des martyrs se fait encore entendre : « Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à faire justice ? » (Ap 6,10), et il s’unit à celui de l’Esprit et de l’Épouse : « Viens, Seigneur Jésus » (Ap 22,20). Le sang des martyrs témoigne déjà de l’Una Sancta," proclame tr;s justement l'introduction du colloque(http://www.monasterodibose.it/fr/hospitalite/colloques/colloques-spiritualite-orthodoxe/2016-martyre-et-communion/10107-progetto-comitato-2016-martirio-comunione)

LA PLACE DE L'ORTHODOXIE

Il est certain que l’œcuménisme constitue une dimension centrale de la communauté de Bose dès l’origine: ses membres appartiennent à différentes confessions qui « doivent trouver dans la communauté l’espace pour sa confession de foi et l’acceptation de sa spiritualité ». La liturgie est centrée sur le patrimoine commun des Écritures et ne laisse pas de place aux manifestations caractéristiques d’une seule tradition (l’adoration eucharistique ou la prière du rosaire, par exemple) mais, en même temps, elle est enrichie par des tropaires et des mélodies qui viennent d’Orient et par la mémoire de témoins qui dépassent les barrières confessionnelles (Bonhoeffer, Silouane de l'Athos…). L’œcuménisme est un des cinq thèmes de formation pour les novices et plusieurs moines et moniales travaillent à l’édition de textes de figures spirituels des différentes traditions.(cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/XXIII-Symposium-international-sur-la-spiritualite-orthodoxe-de-la-communaute-monastique-de-Bose_a4450.html)

L’expérience spirituelle orthodoxe est le thème majeur de ces colloques auxquels participent chaque année de nombreux théologiens orthodoxes. Leur réputation et les publications qui suivent affermissent la place de l'Orthodoxie dans la Chrétienté et promeuvent sa doctrine. Le colloque de cette année aura de plus le mérite de glorifier essentiellement les néo-martyr orthodoxes et de répandre leur message dans l'ensemble du monde chrétien.

"Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font!"

Votre commentaire 3, bien cher Daniel, est tout aussi pitoyable que celui de Justine et je prie pour que le Seigneur ouvre vos yeux à ce qu'est le véritable Amour chrétien, Son véritable Amour pour l'humanité, et que les saints martyrs que vous rejetez intercèdent pour vous.

Pour ce qui concerne votre idée fixe "des cavernes des hérétiques", je vous suggère de regarder la doctrine de l'Église russe: "La première Eglise traitait les hérétiques avec rigueur: non seulement les canons de l'Eglise leur interdisait toute participation à l'eucharistie, mais ils interdisaient également aux fidèles de prier avec les hérétiques. Toutefois, nous devons nous rappeler que les hérésies des premiers siècles du christianisme (Arianisme, Sabellianisme, Monophysisme eutychien) rejetaient les fondements mêmes de la foi chrétienne: la divinité du Christ, l'égalité des personnes de la Trinité, la plénitude des natures divine et humaine du Christ. On ne peut en dire autant de la majorité des confessions chrétiennes d'aujourd'hui, car elles admettent les dogmes fondamentaux de l'Eglise. Les orthodoxes doivent donc faire la distinction entre la non-orthodoxie et l'hérésie. Saint Philarète de Moscou croyait que placer à égalité le catholicisme et l'arianisme « était à la fois rigoureux et stérile ». Il serait encore plus stérile d'appliquer aux chrétiens non-orthodoxes contemporains les décisions des conciles œcuméniques sur l'excommunication des hérétiques.

Lorsqu'ils abordent la difficile question des divisions du christianisme, les orthodoxes peuvent se rappeler que Dieu seul connaît les limites de l'Eglise. Comme disait saint Augustin, « nombreux parmi ceux qui sur terre pensent être étrangers à l'Eglise, verront au jour du Jugement qu'ils en sont ses citoyens; et nombreux parmi ceux qui pensaient être des membres de l'Eglise, seront hélas considérés comme lui étant étrangers ». Déclarer que hors de l'Eglise orthodoxe il n'y a pas et il ne saurait y avoir la grâce de Dieu serait poser des limites à l'omnipotence de Dieu, L'enfermer dans un cadre hors duquel Il n'a pas le droit d'agir."

Métropolite Hilarion de Volokalamsk, "Une catéchèse orthodoxe", "L'Eglise et les Eglises", http://orthodoxeurope.org/print/10/2.aspx#4

NB: la citation mise en titre est tout à fait intentionnelle: en déchirant ainsi le Corps du Christ nous le crucifions à nouveau!

@Daniel

Disons qu'entre les Canons - qui servent en effet de fil rouge - et leur application, il y a ce qu'on appelle discernement ou intelligence des situations.

Il ne s'agit pas ici de rendre hommage à Horst Wessel ou à Ernst Thälmann mais simplement de reconnaître l'authenticité des élans spirituels Chrétiens de certaines personnes - même dans l'erreur dogmatique - et de reconnaître que cet élan spirituel a bien motivé leur mise à mort.

Saint Sava, lors de son voyage en Mésopotamie et en Arménie a su rendre hommage aux Chrétiens du coin, à leur foi, à leur martyr sans pour autant renier les différences théologiques qui existaient.

Un Orthodoxe peut rendre hommage à Louis XVI ou aux Cristeros sans pour autant renier son appartenance eccléisiale. Simplement en y reconnaissant des Chrétiens sincères qui ensuite sont morts à cause de leur foi. Ou qui, comme Edith Cavell, on souffert leur mort grâce à leur foi Chrétienne.

(RV) Ouverture ce jeudi du 24e Congrès œcuménique de spiritualité orthodoxe, au monastère de Bose, sur le thème «Martyre et communion». Ces 4 jours de travaux, jusqu’au 10 septembre, auxquels collaborent les Églises orthodoxes, sont désormais devenus une référence dans le champ du dialogue œcuménique et de l’étude de la tradition spirituelle de l’Orient chrétien.

Dans un télégramme, signé par le cardinal Pietro Parolin, et adressé au Prieur de la Communauté de Bose, le père Enzo Bianchi, le Souverain Pontife accorde sa bénédiction apostolique aux participants, espérant que ces jours d’étude soient l’occasion de «rencontre fraternelle, d’échange et de partage sincère».

François souhaite enfin que «la réflexion sur le martyre, héritage évangélique précieux commun à toutes les Eglises, nous dispose à considérer l’œcuménisme du sang, qui prime sur tous les différends entre Eglises, comme voie privilégiée du chemin vers l’unité des chrétiens.»

La délégation de l'Église russe, conduite par Mgr Antoine, évêque de Bogorodsk, Vicaire du patriarche de Moscou et de Russie, responsable des établissements du patriarcat de Moscou à l’étranger, a transmis aux participants le message du métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Après avoir rappelé que beaucoup d'Orthodoxes et de Catholiques avaient subi le martyr au cours du XXe siècle et continuent à être martyrisés actuellement, Mgr Hilarion a cité la "Déclaration commune" du Pape François et du patriarche Cyrille signée en février dernier à La Havane* (pt. 12): "Nous nous inclinons devant le martyre de ceux qui, au prix de leur propre vie, témoignent de la vérité de l’Évangile, préférant la mort à l’apostasie du Christ. Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Églises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l’unité des chrétiens. A vous qui souffrez pour le Christ s’adresse la parole de l’apôtre : «Très chers !… dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lors de la révélation de Sa gloire, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse» (1 P 4, 12-13)." (cf. http://fr.radiovaticana.va/news/2016/02/12/la_d%C3%A9claration_commune_du_pape_fran%C3%A7ois_et_du_patriarche_cyrille/1208119)

Et il a conclu en disant: "Les travaux de ce symposium, consacré à la compréhension de l'expérience du martyre dans les différentes Églises chrétiennes dans l'antiquité et actuellement, peuvt contribuer de façon importante à la compréhension mutuelle entre les chrétiens et au développement d'une coopération plus étroite entre les Églises dans la prédication de l'Evangile du Christ au monde moderne."

Source: https://mospat.ru/ru/2016/09/07/news135590/. (Traduction VG)