Une conférence consacrée au « problème de Jérusalem à travers le prisme du droit international » a eu lieu à la « Maison Soljenitsyne de la Russie à l’étranger » . Son objectif consistait à attirer l’attention de l’opinion publique russe à la tragédie que la Palestine vit aujourd’hui suite à l’expansion d’Israël qui applique une politique de colonisation dans les territoires occupés .

En inaugurant la conférence Sergueï Babourine, président du centre russe « Jérusalem », a noté que beaucoup d’associations culturelles et éducatives évitent d’aborder le thème de la violation des droits des chrétiens et des musulmans en Terre Sainte pour éviter de faire de la politique. « Nous disons que la vraie politique consiste à se référer aux valeurs culturelles et spirituelles les plus nobles. Notre centre réunira les représentants les plus actifs de la société russe pour travailler en ce sens. C’est aussi notre façon de communiquer avec le monde musulman. Pour que les grandes religions mondiales puissent coexister à Jérusalem il faudrait avant tout que la capitale de la Palestine y à nouveau sise ».

O. Fomine, vice-président du « Centre russe « Jérusalem », a noté que la conférence coïncidait avec la fin à Koweït du 25e sommet de la Ligue des Etats arabes. « Selon la déclaration adoptée à la fin de la rencontre, l’occupation des terres palestiniennes et la violation des droits des palestiniens restent le problème le plus grave pour les peuples arabes ». Plusieurs intervenants ont parlé de l’importance de l’héritage spirituel et culturel de Jérusalem ainsi que de sa contribution à l’histoire russe et à la civilisation mondiale.

L’ambassadeur plénipotentiaire du royaume de Maroc en Russie Abdulkader Lecheheb a noté qu’Israël impose à tout le monde l’idée que Jérusalem lui appartient. « Jérusalem est important non seulement pour les musulmans mais également pour les chrétiens, c’est là qu’est le cœur de la résolution du conflit arabo-israélien. Il est difficile d’accepter que lieux saints soient occupés et vivent dans une atmosphère d’hostilité, que ceux qui s’opposent à l’expansion israélienne sont incarcérés, que les oliveraies sont abattues et que les quartiers arabes démolis subrepticement soient remplacés par des gratte-ciels israéliens. Il est également inadmissible que les habitants de toujours soient expulsés de la ville et que l’accès des palestiniens chrétiens et des musulmans aux lieux saints soit restreint. Tout est fait pour rendre le retour de Jérusalem Est à ses habitants légitimes soit impossible.

Les terrains sont confisqués non seulement aux palestiniens. En 1967 après la rupture des relations diplomatiques entre l’URSS et Israël suite à la guerre arabo-israélienne, le terrain dans la région appelée « lieu russe de Jérusalem » a également été pris par les israéliens. Selon A. Krylov, du Centre des recherches proche-orientales (Institut des relations internationales) « Le terrain confisqué à la Mission religieuse russe à côté des murs de la Vieille Ville a servi à construire un nouvel hôtel israélien. Une partie considérable du territoire du monastère de femme de Goren à Aïn Karem a été transférée à l’hôpital « Hadassah ». Alors que ce terrain avait appartenu à la Russie impériale ».

Un témoin de ces événements avait raconté que « Les israéliens ont fait venir des tracteurs, des pelles mécaniques… Nous étions cinq personnes de la mission russe à regarder comment notre terrain a été mis en chantier par les israéliens. Nous en avons informés nos responsables sans avoir eu de réponse ».

Un autre problème est l’accès des musulmans et des chrétiens palestiniens aux lieux de prière. « Un touriste ou un pèlerin russe a la possibilité de se rendre à Jérusalem alors que les palestiniens qui y habitent en sont interdits. Par exemple, pendant le ramadan les autorités israéliennes interdisent de prier à la mosquée d’Al-Aqsa aux hommes de moins de 50 ans et aux femmes de moins de 45 ans. N’est-ce pas une violation brutale des droits de l’homme : confiscation des terrains, interdiction de prier », - a dit l’ambassadeur de la Ligue des Etats arabes en Russie Jalal al Mashta. « Le président de la Société impériale orthodoxe de Palestine Daoud Matar, vit à Bethleem, à 8 km du Saint Sépulcre, mais les israéliens peuvent l’arrêter au check point car il est palestinien. Les Syriens et les Libanais musulmans ne peuvent pas venir prier dans la mosquée Al-Aqsa parce que leurs pays et Israël n’ont pas de relations diplomatiques à la différence des Jordaniens.

20 personnes sont intervenus parmi lesquelles : le représentant de l’Institut de l’histoire russe N. Lissovoj, Petr Stegnij, diplomate et historien russe, A. Krylov, professeur à l’Institut des relations internationales, le hiéromoine Stéphane, secrétaire du service des relations interchrétiennes du DREE du Patriarcat de Moscou, Tatiana Nossenko, représentant de l’Institut du Proche-Orient, l’écrivain Israël Shamir, etc.

A la fin de la conférence les participants ont adopté un projet de lettre à M. Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, exprimant leur inquiétude concernant le statut contesté de Jérusalem, la politique d’expulsion des arabes ainsi que la profanation des lieux saints et l’installation de nouveaux logements pour les juifs. La lettre met en exergue le fait que les fondements internationaux de droit tels qu’exprimés dans les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sont bafoués. En effet, les autorités israéliennes n’arrêtent pas de déclarer qu’Israël est un état juif et que Jérusalem est sa capitale « une, indivisible et éternelle ».

La conférence a été organisée par « Le Centre russe de Jérusalem », l’Académie Russe des sciences sociales, l’Institut des recherches socio-politiques, l’Association mondiale des Fondations de la paix ainsi que l’Association des Universités de droit.

Bogoslov.ru
Traduction Elena Tasevin
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Avril 2014 à 17:17 | 0 commentaire | Permalien



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