L’ambassade de la Fédération de Russie en France a pris connaissance avec étonnement du communiqué publié le 3 avril 2010 par l’Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe Occidentale (exarchat du patriarcat œcuménique) sous l’intitulé « La Fédération de Russie choisit le moment de la Semaine Sainte pour réclamer la gestion de la cathédrale orthodoxe de Nice ».

Destiné à provoquer l’émotion chez les chrétiens orthodoxes soucieux de célébrer les fêtes pascales dans un climat de sérénité, ce titre comporte déjà en lui-même une grave déformation de la réalité : non seulement la démarche avait uniquement pour objet la gestion civile de l’édifice, mais elle date du 10 mars 2010.

Le texte du communiqué est encore émaillé d’affirmations ouvertement inexactes que l’ambassade ne peut laisser sans réponses.

Ainsi, celle suivant laquelle la Fédération de Russie aurait annoncé ne pas vouloir faire application de l’exécution provisoire ordonnée par le jugement ne repose sur aucun élément.

Une telle annonce aurait eu d’autant moins de sens qu’il incombe à la Fédération de Russie, en application des termes du jugement rendu le 20 janvier 2010 par le tribunal de grande instance de Nice, de prendre toutes dispositions juridiques qu’implique le statut de propriétaire que la justice française lui a reconnu en ordonnant en outre, ce que d’ailleurs l’association cultuelle avait elle-même demandé, l’exécution de la décision même en cas d’appel.

C’est dans cette perspective que, sans s’ingérer d’aucune manière dans les questions religieuses, les avocats de la Fédération ont dans un premier temps proposé l’organisation d’une réunion afin de traiter les questions d’assurances à souscrire au nom de l’Etat, de travaux immobiliers à engager, etc.

Cette proposition n’avait en rien le caractère d’une mise en demeure. Elle était adressée à l’avocat de l’association (et non « aux responsables de l’Association cultuelle »). Elle ne comportait aucune « sommation » de confier à l’ambassade « la gestion » de la cathédrale. Restée sans réponse pendant trois semaines, elle a justifié le 31 mars un rappel qui pas davantage que le premier courrier n’avait le caractère d’un « ultimatum » et qui comme le premier était adressé à l’avocat de l’association.

L’ambassade précise encore que les courriers des avocats de la Fédération de Russie, dont elle tient le texte à la disposition de toutes personnes intéressées, ont été adressés simultanément aux autorités locales (monsieur le maire de Nice et monsieur le préfet des Alpes-Maritimes) afin que les démarches correspondantes se déroulent dans la plus grande transparence.

Pour finir, alors que la Fédération de Russie n’a cessé de tendre (vainement) la main pour engager des discussions constructives, l’ambassade déplore vivement qu’au-delà du contenu gravement erroné de son communiqué, l’archevêché estime devoir prêter ainsi son concours à une campagne de désinformation qui ne contribue pas à l’objectif de préservation de la sérénité de l’exercice du culte qu’il affirme rechercher.

Le 8 avril 2010, PARIS

Rédigé par l'équipe de rédaction le 8 Avril 2010 à 14:00 | 0 commentaire | Permalien



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