Voici un lien vers le très intéressant article paru dans "NG Religia".
Y sont cités:

Le recteur Jean Gueit et "Time Magazine",

Victor Loupan, rédacteur en chef de "La Pensée Russe",

Nikita Krivochéine et

l'archiprêtre Vladimir Vigilansky, patriarcat de Moscou, à propos de l'attitude du PM à l'égard du procès!

Nous serons reconnaissants au bénévole qui effectuerait une traduction.


Rédigé par l'équipe de rédaction le 3 Février 2010 à 10:17 | 24 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par michel grabar le 03/02/2010 15:53
En effet, c'est un article relativement objectif. Il manque juste la mention du fait que la 3e ou la 4e génération des Russes blancs pour une grande part ne se sent plus "russe" mais "française d'origine russe" et se trouve à l'aise avec des Français de souche devenus orthodoxes ou les descendants de Grecs et de Roumains...
Totefois, comme certains, peu nombreux mais non inexistants, je souhaite garder un lien fort avec la Russie. Mais, c'est difficile et à la 3e ou 4e génération, les mariages mixtes aidant , la Russie ne peut demander cela au descendants des émigrés. C'est pourquoi d'ailleurs, elle cherche à s'appuyer sur la diaspora au sens plus général, qui inclut les fameux touristes...Mais sont-ils vraiment préoccupés par les questions de l'orthodoxie?

2.Posté par vladimir le 03/02/2010 22:52
@ Michel Grabar
Je trouve personnellement pas mal de bourdes dans cet article (ils parlent due passage "de la plupart des paroisses de Nice" à Constantinople (coquille?), reprennent la stupide déformation des propose du p. Jean par Time, sortent la peur d'une attaque sur Daru) et ne donnent aucune nouvelle information.

Par contre comment comptez-vous les générations et qu'entendez-vous par "française d'origine russe"? Je suis né à Paris après la guerre, mes parents, nés en Russie, "ont été émigrés" par mes grands parents (sauf celui qui a péri dans l'Armée Blanche). Capitaine honoraire de l'armée française (service dans le renseignement au temps de la Guerre Froide) je me sens totalement... "Franco-russe" (comme les entremets :) ) et très concerné par la Russie et l'Église russe. Ma femme, née d'un mariage mixte, est professeur agrégé de russe... Ma fille, 30 ans, rentre de 7 ans à Moscou, où elle a baigné dans le milieu "Franco-russe" (80% des expatriés français seraient des "Franco-russes", il y a une association des "expatriés d'origine russe" à Moscou ). Mais j'ai un frère ainé, dont le lien avec la Russie se limite aux zakouski... Tout cela pour dire que, à mon sens, tout est une question de personne et non de génération et, avec les nouvelles vagues d'immigrants de Russie (ceux que je voient dans notre petite paroisse s'impliquent beaucoup), la vitalité de l'émigration n'a pas dit son dernier mot! Mais vous en êtes aussi une preuve vivante!

3.Posté par Eliazar MARIO-VINCENT le 04/02/2010 02:27
N'ayant pas lu cet article, c'est à Michel Grabar que je souhaite répondre. La Cathédrale Orthodoxe russe St Nicolas a été "ma" première paroisse orthodoxe, lors de mon enfance de Niçois. Pourtant je n'étais pas orthodoxe. Élève de danse classique (au cours de danse de Maria Nevelskaya-Bardiguine) la plus grande partie de mes camarades et ami(e)s d'enfance étaient Russes (avec ou sans la nationalité, car beaucoup étaient titulaires du passeport Nansen) et je me sentais plus proche de Dieu au cours des longs offices dominicaux de l'Orthodoxie que dans les Messes latines. Pourtant le latin était presque aussi compréhensible pour moi que le nissard ou l'italien, tandis que je ne comprenais que quelques phrases de russe, et aucune de slavon. Mais j'avais dû promettre à ma chère Marraine, catholique plus papiste que le Pape s'il et possible, d'assister à la Messe tous les Dimanches - et je ne croyais pas trahir cette promesse en assistant à la Sainte et Divine Liturgie. De plus, la piété de mes amis russes était à mes yeux d'enfant, puis d'adolescent, plus réelle que celle des jeunes latins de ma génération; c'était naturellement très subjectif, et la gravité, la beauté aussi, des offices et du chant m'aidaient à prier, alors que les chorales paroissiales catholiques romaines de cette époque me semblaient plus bruyantes que vraiment priantes. Il n'était sans doute pas juste de penser ainsi, mais c'est ce que je ressentais profondément : je ne me sentais pas bien à St-Barthélémy, mais je me sentais chez moi à St-Nicolas.

Je suis devenu enfin Orthodoxe (après beaucoup de détours pas toujours aussi enrichissants que je l'aurais voulu) et finalement j'ai rejoint l'Église Orthodoxe Grecque : je suis chantre, et le slavon m'est difficile à bien prononcer - alors que le grec ne m'éloigne pas vraiment de la prononciation des autres langues méditerranéennes; je m'y sens plus "chez moi". C'est aussi, je le reconnais, très subjectif - mais cela m'aide à mieux chanter (ou moins mal, c'est selon).

Alors voilà : Michel écrit "je souhaite garder un lien fort avec la Russie". Et c'est exactement ce que je veux moi-même, et nombreux sont les Orthodoxes français qui ont ce désir au cœur, eux aussi. C'est accessoirement ce qui m'a poussé à lui adresser ce commentaire de son commentaire.

Reste la Cathédrale St Nicolas.

Si elle doit un jour devenir propriété du Patriarcat de Moscou, nous serons nombreux à le regretter : ce n'est pas aussi contradictoire qu'il y paraît. J'aime profondément le Patriarcat de Moscou, ne serait-ce que par vénération pour les innombrables martyrs qui l'ont oint de leur sang - mais St-Nicolas est une des églises orthodoxes de Nice, et Nice (nolens volens) est aujourd'hui en territoire français. Il est évident que la Cathédrale St-Nicolas doit rester propriété de la communauté paroissiale actuelle, qui est Russe par ses ancêtres, bien sûr, mais Française de nationalité pour la très grande majorité de ses membres ; or la Sainte Liturgie doit canoniquement être célébrée dans la langue du peuple local. Et une église orthodoxe, sur cette terre de Provence qui a été profondément orthodoxe pendant au moins les huit premiers siècles qui ont suivi sa conversion au christianisme, doit être une église du peuple local et non l'église d'une nation lointaine, qu'un gouvernement étranger aurait "enclavée" en territoire français en profitant d'une arrivée massive de riches et nobles touristes russes à Nice, il ,y a plus de 150 ans.

Sinon Nice finira par devenir un fromage religieux plein de trous ! Ses synagogues deviendront des enclaves territoriales de l'État d'Israël, l'église arménienne une enclave territoriale de l'Arménie, les mosquées des enclaves territoriales du Royaume du Maroc, de la République d'Algérie ou de la Tunisie et son temple luthérien une enclave territoriale de l'Allemagne Fédérale. Nous avons même une église anglicane - et je me souviens que nombreux étaient les Niçois qui répugnaient à y entrer, pendant les années '40, après que la flotte de Sa Majesté eut massacré des centaines de marins français désarmés, dans la rade sanglante de Mers-el-Kébir. La gloire de Dieu et les glorioles du nationalisme ne font pas bon ménage.

Faudra-t-il un jour montrer son passeport (et demander un visa au gouvernement correspondant) pour entrer prier dans une église, une synagogue ou un temple de Nice ? Déjà il est scandaleux que l'on y prie dans des langues que le peuple local ne parle pas, ni ne comprend : cela revient à admettre qu'on y élève vers Dieu des prières auxquelles les Orthodoxes (ou les non-orthodoxes) de ce pays ne peuvent pas s'associer. Si en plus on doit s'y sentir "en voyage à l'étranger", nous finirons par nous y trouver touristes-niçois-en-voyage-organisé-à-St-Petersbourg, ou à Moscou, au lieu d'y prier entre frères qui se retrouvent ensemble une fois par semaine dans la maison du Père commun, invités à sa table sainte.

Et nous aurons le cœur percé d'une douloureuse pointe de nostalgie chaque fois que nous dirons le si beau Psaume 132 :

"Ah! qu'il est bon, qu'il est délicieux pour des frères d'habiter ensemble!
C'est comme une onction d'huile précieuse sur la tête, qui descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement - c'est comme la rosée de l'Hermon qui descend sur les montagnes de Sion.
Car c'est là que le Père a établi la bénédiction, la vie à jamais..."

4.Posté par vladimir le 04/02/2010 10:54
@Eliazar J'apprécie toujours autant vos contributions. Je trouve fantastique votre façon de communier (pour "être en communion", je ne sais si vous communiez au Saints Dons...) à la Sainte Liturgie slavone: voilà une véritable approche orthodoxe et chanter en grec, si cela est proche pour vous, me plait autant qu'en slavon, (plus proche pour moi, qui n'ai pas étudié le grec...): il n'y a ni Nouki, ni cyclamens ni "Seigneur ai pitié"...

Par contre je ne comprends toujours pas vos peurs du patriarcat de Moscou: vous qui savez si bien que c'est l'Église russe qui a travaillé en premier aux traductions en français, et qui continue. Qui connaissez les paroisses francophones, comme Sainte Geneviève et Vézelay, et toutes les paroisses mixtes du patriarcat en France, où la quasi totalité des paroissiens sont français, comme l'est une grande partie du clergé; comment pouvez vous lui faire ce procès d'intention?

D'ailleurs, une fois de plus , il n'est question que de la propriété immobilière, qu'il n'est pas illogique de rendre à son propriétaire (la Fédération de Russie a remboursé les dettes de l'empire, il parait logique qu'elle rentre en possession de ses actif...). Pour le coté ecclésial, il n'y a que l'ACOR qui agite l'épouvantail des "prêtres venus de Moscou". Le coté russe parle au contraire du "maintien du clergé en place", voire d'un accord avec le patriarcat de Constantinople (déclaration de Mgr Marc d'Iegorevsk citée par ailleurs)... Alors pourquoi ces faux procès qui nient la bonne volonté démontrée du coté russes? Ces gesticulations qui font monter une animosité qui est tout sauf chrétienne?

5.Posté par Marie Genko le 04/02/2010 10:59
Cher Vladimir,
Je suis entièrement d'accord avec vous:
"Tout est une question de personne"
Comme vous je suis l'enfant d'un officier Français, qui fut précédemment officier dans l'armée blanche.
Comme vous je me sens franco-russe et j'ai à cœur les bonnes relations entre mon pays la France et celui de mes ancêtres, la Russie.
Mais en ce qui concerne l'Église orthodoxe, nous ne devons pas mélanger comme semble le faire notre ami Eliazar les titres de propriété de l'église Saint Nicolas, qui a été reconnue par la justice française, propriété de la fédération de Russie et notre foi orthodoxe issue de l'Église de Russie.
Ce n'est pas parce que la Fédération de Russie enverra ses prêtres à Saint Nicolas que les offices s'y dérouleront exclusivement en slavon.
@ cher Eliazar, comment voulez-vous empêcher des étrangers de construire des lieux de culte en France?
Et au nom de qui, et de quoi, ces lieux de cultes doivent-ils revenir à d'autres que ceux qui ont voulu et payé leur construction?


6.Posté par T. Schakhovskoy le 04/02/2010 13:49
Si je comprends bien - ou alors on marche sur la tête dans cette discussion car on peut imaginer toutes sortes de "mix" éventuels, comme cela se pratique partout en France, y compris dans le diocèse de Chersonèse - les offices célébrés à la cathédrale de Nice se dérouleraient EXCLUSIVEMENT en français ???
Et c'est cela qui paraît si merveilleux à notre ami Eliazar ? Il nous dit pourtant qu'il chante lui-même (ailleurs !) en grec... bravo vraiment, mais alors en quoi la réintroduction du slavon, totale ou partielle, à Saint-Nicolas, cathédrale russe orthodoxe quand même, serait-elle si monstrueuse ?
Et quid de la majorité des personnes présentes aux offices à Nice, qui vient apparemment de Russie ? Leur âme n'a-t-elle pas besoin de réconfort et de nourriture spirituelle, au même titre que celle des purs francophones ? Où sont-ils censés aller pour cela ? Ce ne sont pas tous des mafieux, comme le triste sire longuement décrit et sûrement bien réel, mais même les mafieux intéressent le Seigneur, comme archétype de brebis perdue...
Le Patriarcat de Moscou, dont le "mauvais goût" consterne tant les beaux esprits (ô Michel Grabar, cher ami... vous n'avez pas vu le film "Le goût des autres" ? L'amour des dorures et de la fresque sulpicienne (ex Daru) étaient très largement partagé par nos élégants ancêtres du XIXe et si la basilique du Saint-Sauveur à Moscou est ce qu'elle est, c'est bien parce qu'on a voulu la reconstituer à l'identique absolu, hélas) doit-il donc construire une autre cathédrale là-bas aussi, quitte à se faire à nouveau conspuer dans ces colonnes pour cette nouvelle manifestation de sa supposée volonté de puissance ? Hou le vilain...
En réalité, tous ces propos donnent surtout l'impression, encore une fois, comme l'a en son temps ingénument (?) avoué Mgr Basile (Osborne) à Londres, pourtant hiérarque du Patriarcat de Moscou, qu'on ne sait pas quoi faire de "ces Russes", qui ont le (mauvais) goût de venir dans nos pays... ce serait tellement mieux s'ils rentraient chez eux, au lieu de nous encombrer et de nous placer devant nos contradictions... On resterait entre Français, on ergoterait tranquillement sur les perspectives grandioses de l'orthodoxie française et on se sentirait délicieusement russe en mangeant des blini, comme on dit à l'Acor. En se bouchant bien les oreilles pour ne pas entendre tous ceux qui sont couchés à Sainte-Geneviève-des-Bois ou à Caucade se retourner dans leurs tombes.

7.Posté par Eliazar MARIO-VINCENT le 04/02/2010 15:02
@Marie Genko
@Vladimir

Mes chers amis (et chers frère et sœur : bien sûr, que je communie aux Saints Dons, et je le fais parfois à St Nicolas où je compte encore quelques amis de mes précédentes années, et dont j'ai une grande et respectueuse affection pour certains membres du clergé, présents ou repartis ailleurs), vous avez peut-être remarqué que mes craintes au sujet de la langue liturgique avaient été exprimées au moment de mon "cri du cœur", c'est à dire de ma première intervention dans un débat que je ne me permets de le considérer comme mien qu'uniquement parce que je suis "redevenu" Orthodoxe, après mille ans d'hérésie INVOLONTAIRE de mes ancêtres provençaux et vikings - qui firent naïvement confiance à leurs évêques hérétiques quand ils prêchaient tête nue dans l'Église que le patriarche de Rome était LE VICAIRE du Christ (!) et qu'ils le croyaient infaillible (!) même lorsqu'il professait d'effrayantes hérésies en les enveloppant dans un vaste lot de vérités héritées de l'orthodoxie primitive de ce noble siège. Patriarcat ORTHODOXE que ses prédécesseurs déjà hérétiques avaient usurpé. Parfois même de vive force.

A ces craintes liturgiques, vous et d'autres ont répondu, et m'ont calmé; encore que ce ne soit pas une tâche aisée que de faire taire un Nissard bavard lorsqu'il est ému. Je n'y reviendrai pas et je ne vous parle plus, hic et nunc, que de l'incongruité (pour l'ORTHODOXIE) qu'il y aurait à se saisir d'une Maison de Dieu pour en faire la propriété de quelque Etat terrestre que ce soit. Je ne me fatiguerais pas à écrire dans ce blog en pleine nuit (n'ayant pas eu le temps dans la journée) si c'était le Patriarcat de Moscou qui réclamait cette église - si typiquement "moscovite" en effet - dont les constructeurs furent souvent de quasi fous de Dieu, tout anciens officiers du Tsar qu'ils fussent.

J''en ai connu, de ces "fous" là, qui claquaient les talons de bottes qu'ils n'avaient plus les moyens de faire ressemeler, pour s'incliner en baisant la main de "folles" comme eux, emmitouflées dans des manteaux de fourrure ...qui avaient la pelade ! Mais dont les dernières touffes de poil les faisaient servir de couverture en hiver; car ces réfugiés qui avaient vécu leurs jeunes hivers à St-Pétersbourg (ou de plus froids encore) grelottaient encore dans nos hivers niçois!

J'en ai connu que je vénère encore, plus d'un demi-siècle après leur mort - et qui donnaient au passage des deux plateaux de la quête, chaque dimanche, deux fois l'obole de la veuve de l'Évangile - alors qu'ils vivaient dans le grenier à foin (non isolé du vent d'hiver) d'anciennes remises au fond des cours d'anciennes riches villas tombant en ruine. Et qu'ils avaient pour lit, à même le vieux plancher d'écurie, un matelas fait de paquets de journaux achetés à quelques centime le kilog, et pour literie une vieille couverture à chevaux. Et qu'ils faisaient cuire leur omelette des jours où je venais les voir sur une poêle en dessous de laquelle ils tenaient de l'autre main d'autres journaux de même provenance, roulés en torches. Et qui ont vécu cette vie jusqu'à leur mort.

Ce sont ces émigrés dont on ne se souvient plus guère qui ont construit, entretenu, balayé, fleuri St-Nicolas (et Ste-Alexandra aussi) NON POUR LA RUSSIE devenue URSS, mais pour la Sainte Russie de jadis (qu'ils ont cru jusqu'au bout capable de revenir à Dieu, envers et contre la réalité qu'ils constataient. Ceux-là pleureraient de joie si leur cathédrale revenait au Patriarcat de Moscou. Mais je ne peux pas confondre le PM et le gouvernement d'aucune nation de cette terre: c'est au-dessus des forces de mon petit lumignon d'intelligence.

Car je CROIS qu'une maison de Dieu appartient (comme un arbre) au sol et au peuple au milieu desquels elle a été plantée. Et que la transplantation, même légalisée, d'un arbre de 90 ans est une totale impossibilité. Même si parfois cela a été possible pour certains jardiniers, c'est contre nature.

Et ce n'est PAS conforme à l'esprit de nos Pères Conciliaires, ceux d'aucun des siècles précédents.
Est-ce que je me trompe ? Alors, enseignez-moi, mes amis; et Volkoff et beaucoup des autres ne seront pas de trop pour me faire changer de conviction sur ce point-là... Depuis des siècles, un proverbe du Comté de Nice nous répète qu'on ne peut forcer à boire un âne qui n'a pas soif. Alors, il vous faudra essayer de me convaincre, avant que je la boive, l'eau de cette fontaine !!!

8.Posté par vladimir le 04/02/2010 16:08
Cher Eleazar.

J'adore vos explosions, tellement pleines justement de cette spiritualité (pour le coup méridionale) qui manque à nos ratiocination. Et regardez le magnifique texte, dans le même registre, que nous propose Tamara.

Mais quelques précisions:
- quand je posais la question des Saints Dons, je pensais à votre enfance et vous étiez, si j'ai bien compris, catholique... Mais cela ne me dérange pas si vous avais communié alors, au contraire: en communiant chez nous, vous étiez devenu orthodoxe, puisque c'est la communion qui caractérise l'Orthodoxie (contrairement au Catholicisme, où c'est la soumission au Pape)
- votre plume a fourché quand vous avez écrit "les constructeurs furent souvent de quasi fous de Dieu, tout anciens officiers du Tsar..." Non, les émigrés dont vous parlez si bien n'ont pas construit la cathédrale. Entretenu, oui, et pour la garder et la rendre à la Russie éternelle
- Il se trouve que les églises ont toutes un propriétaire: état, commune, association cultuelle... tout dépend des circonstances. Le tribunal a reconnu (provisoirement puisqu'il y a appel) que la cathédrale de Nice a toujours appartenu à la Russie, même si l'usage en avait été confié, pour 99 ans, à une association. Dont acte. Du coté russe, tout le monde s'accorde pour dire qu'un nouvel accord devra être conclu entre le propriétaire et l'utilisateur. Je pense personnellement qu'un accord ecclésial doit être recherché entre l'Archevêché, qui porte actuellement la responsabilité du culte dans cette cathédrale, et le patriarcat de Moscou, 1er titulaire historique et personnalité importante pour le propriétaire. Cela serait totalement conforme à l'esprit conciliaire ... mais cela ne semble malheureusement pas, au vu du dernier communiqué publié par ailleurs, que ce soit la voie choisie.

9.Posté par matouchka anne-marie le 04/02/2010 16:47
@T. Schakhovskoy
Qui a jamais parlé de célébrer EXCLUSIVEMENT en français à la cathédrale de Nice???

Tous ceux qui y viennent vous diront que les offices sont célébrés en slavon, l'Epitre et l'Evangile lus dans les deux langues (russe et français), l'homélie généralement aussi. Quelques ectenies ou quelques prières sont dites en français, selon les offices. Le Credo (Veruyu) et le Notre Père sont chantés en slavon par les fidèles.
L'introduction du français ne date pas du p. Jean! C'était déjà ainsi en 1970 quand nous nous sommes mariés à la cathédrale!
Une fois par mois, la liturgie est célébrée en français à la "petite" église rue Longchamp. Les familles avec enfants (de toutes origines )y viennent nombreux.

@Eliazar
Sans doute n'avez vous pas mis les pieds depuis longtemps à la cathédrale...Sinon vous auriez témoigné comme moi qu'elle était toujours russe, bien que n'appartenant pas à la Fédération de Russie;la plus grande partie des fidèles sont d'origine slave.

Ce qui n'est pas mon cas ,puisque je suis une pure niçoise (Le Moulin à Huile Alziari, vous connaissez? C'est mon grand-père) et je sais que pour les niçois, l'"église russe", comme ils l'appellent , fait partie du patrimoine de la Ville et ils ont du mal à accepter qu'elle soit propriété d'un Etat étranger.

Je me permets de donner quelques éléments biographiques,comme vous l'avez fait pour mieux faire comprendre à certains la situation niçoise.

Dans mon enfance niçoise, j'ai certes fait de la danse classique avec Mme Carolus -Durand , (russe mariée à un français), et du piano avec M. Rabusson,( dont la mère était russe)...Et puis j'ai appris le russe en 2° langue vivante au Lycée de Jeunes Filles( devenu Lycée Calmette ) pour devenir finalement professeur de russe dans le Secondaire.
Mais pour ce qui est de l'Orthodoxie,c'est à Paris que je l'ai découverte, avec le Père Boris Bobrinskoy, les Congres de l'ACER et de la Fraternité Orthodoxe, puis à Marseille avec le Père Cyrille Argenti .
Cela fera bientot 40 ans que je suis entrée dans la communion orthodoxe..
Jamais durant toutes ces années il n'a été question de nationalisme et de nationalité..
Quand p. Jean a commencé à célébrer à St Hermogene à Marseille, nous alternions les offices en slavon et en français. Les chanteurs, pour la plupart français, ont appris à chanter en slavon. Les fidèles, russes et français, assistaient à tous les offices, sans se poser la question de la langue.Et maintenant dans cette paroisse, nous célébrons en mélangeant les langues, reflétant la composition de la communauté , et chacun est totalement satisfait.


Pourquoi certains s'acharnent-ils à répandre des informations erronées au lieu d'entendre ce qu'on leur dit ? Pourquoi chercher à discréditer les prêtres et leur prêter des intentions qu'ils n'ont jamais eues? Drôle de façon de dialoguer!

Matouchka Anne-Marie Gueit

J'ajoute que je fais aussi des bliny pour la maslenitsa...Je peux?...

10.Posté par T. Schakhovskoy le 04/02/2010 19:10
Dont acte, matouchka, pour ce qui est de l'aspect linguistique à Saint-Nicolas et bons bliny !

Eliazar : au vu de ces informations linguistiques "en direct", je ne vois vraiment pas ce qui changerait dans le cadre éventuel d'une autre obédience - puisque tout le monde fait pareil en France. Cela devrait définitivement vous rassurer, au moins sur ce point qui vous taraude depuis des jours.
Quant à l'Etat russe, je pense que son premier souci sera certainement d'assurer les bâtiments, d'évaluer les réparations nécessaires et de rendre l'accès gratuit, et pas du tout de se mêler du culte.
Puisque tout le monde parle de son enfance, je vous salue de la part de mon père aujourd'hui disparu, élevé à Nice à l'Ecole Masséna et grand nageur qui remporta la traversée de la rade de Villefranche je ne sais plus quand. Il parlait parfois "nissarte" avec jubilation(les occasions étaient rares) et il m'en reste quelques expressions colorées à l'orthographe non garantie, dont il me gratifiait joyeusement, comme "moure de tola" et "moure de puni", ou encore "va ti picaï en l'aïga", pour ne rien dire de "rassa d'ausseu" ! Pardon pour cette digression, mais j'ai plaisir à prononcer ces mots savoureux que je n'ai plus jamais entendus. Oui, je vous salue pour l'hommage vibrant que vous avez si bien rendu à tant de personnes merveilleuses qui nous manquent cruellement et dont je pense, moi aussi, qu'elles pleureraient de joie si cette cathédrale revenait au Patriarcat de Moscou... Ma foi, au vu du dernier communiqué de guerre de l'Archevêché qui ferme toutes les portes, je ne vois pas très bien ce qui pourrait arriver d'autre.

11.Posté par Eliazar MARIO-VINCENT le 04/02/2010 19:22
@T. Schakhovskoy - J’ai très longtemps chanté en arabe, puis en grec - et même deux ans en slavon ! Par force, et pas très bien. Plutôt péniblement quand cela devait se chanter « vite ». Longtemps cela me mettait dans un état de tension qui étouffait toute piété en moi, à cause de l’angoisse de faire une faute qui gênerait (ou distraierait) « les autres ». Je sais donc bien combien nos Pères Conciliaires ont eu raison de demander que la Liturgie soit chantée dans la langue vernaculaire : même les immigrés la comprennent, et avec le temps, l’apprennent en s’en servant tous les jours. J’ai d’ailleurs, l’année de ma chrismation, lu tous les dimanche l’Apôtre en français (après le lecteur grec) – et j’ai vu un couple de retraités grecs parisiens venir me serrer les mains avec effusion parce qu’ils avaient enfin compris le texte de l’Épitre ! Certains mots leur en étaient toujours restés incompréhensibles, depuis leurs jeunes années en Grèce. Tout le monde n’a pas l’idée de s’acheter un gros dico de Grec Ancien ; beaucoup ne savent même pas que cela existe !


Ceci dit, depuis quelques années j’ai reçu la consolation de ma longue pénitence - et je peux chanter tout en français, sauf les Kyrie eleison et les Alleluia, bien sûr, qui sont intraduisibles et que même les réformateurs successifs du Vatican ont maintenu en grec et en hébreu. Mais si je devais émigrer en Argentine, je me remettrais à l’espagnol, que je parle à peine, et tâcherais de trouver une église orthodoxe en langue locale.

@Vladimir - Non je ne communiais pas; j'étais amoureux d'une autre élève de mon cours de danse, qui était petite-nièce d'un évêque russe de la région parisienne - et elle m'avait prévenu que je ne pouvais pas communier, étant catholique romain. En plus, les enfants niçois (Ktos) ne faisaient leur Première Communion qu'à douze ans, de mon temps.

@matouchka anne-marie - Oui, je connais évidemment la noble famille des Alziary; j'ai été élevé par les propriétaires d'une clinique de St Barthélémy, mon Parrain et ma Marraine, et lui avait connu votre grand'père; j'ai été pour ainsi dire élevé à l'huile d'olive, et c'était toujours de l'Alziary!

@Marie Genko et @Vladimir - Chers amis (cher frère et chère sœur, plutôt : bien sûr que je communie aussi aux Saints Dons ! …comme et avec vous - lorsque mes péchés ne m’en dissuadent pas !) je vous rappelle que mes craintes liturgiques ont été exprimées au moment du « cri de douleur » qui m’a échappé quand j’ai cru que « ma » chère cathédrale de Nice allait être retirée au clergé actuel, qui a tant fait ici aussi pour faciliter la participation liturgique aux francophones et aux jeunes qui parlent parfois peu le russe, a fortiori le slavon. Je ne me serais même pas permis de me mêler de ces affaires « Franco-Russes » comme il a été écrit avec humour dans ce blog – encore que mon attachement tout personnel à « ma » cathédrale niçoise et à mon approche enfantine de la prière personnelle me retiennent à jamais de me considérer comme étranger dans une église où tout serait chanté et prêché en slavon et en russe : la sonorité mélodieuse de ces deux avatars de la même langue est restée une musique pour mon cœur.

D’ailleurs, vous et quelques autres m’en avez repris, avec amitié, je vous ai compris et vous connaissez maintenant mon amitié et mon respect fraternel pour l’excellent travail de la commission, et particulièrement de Nicolas Lossky pour le Notre Père (enfin corrigé – mais hélas Non, pas encore, puisque seulement à titre de suggestion !). Alors il est inutile de continuer à enfoncer le clou. D’autant que vous répondez à la seule, mais également importante, crainte qui subsiste pour moi – et elle ne touche plus à l’indispensable compréhensibilité de la Sainte Liturgie mais à un problème encore plus grave, canoniquement : celui de l’intrusion bottée des antagonismes nationalistes au sein de l’Eglise.

Orthodoxe, aucun autre orthodoxe ne peut m’être ÉTRANGER. Même un Orthodoxe allemand est un frère aimé en Dieu, frère de mère par l’Église, frère de père par la Paternité Divine. Et tout souvenir d’Oradour, d’Asq ou des pendus de la place Masséna (face aux cadavres de qui je me suis trouvé à l’improviste, le matin même de la Libération) s’efface devant cette communion-là. Ce qui me permet de dire @Marie Genko qu’elle fait une double confusion en m’écrivant :

12.Posté par vladimir le 04/02/2010 19:48
Bravo Matushka! Super témoignage sur tous les plans!

13.Posté par Cathortho le 04/02/2010 21:44
Je peux témoigner que matouchka Anne-Marie dit la vérité puisque je fréquente la Cathédrale depuis mon départ de Paris, c'est-à-dire depuis cinq ans.
Il y a bien une liturgie célébrée en français une fois par mois à "Longchamp". J'y suis allé deux ou trois fois, mais je dois avouer que, malgré la bonne intention qui fut certainement à l'origine de cette initative, je ne l'ai pas très bien vécu. D'une part, sans doute à tort, j'y voyais comme un pis-aller consenti aux fidèles qui, commme moi, ne sont pas d'origine russe. D'autre part, et là ma critique est peut-être plus fondé :, pourquoi seulement une fois par mois ? Pourquoi ne pas avoir fait de "Longchamp" une vraie paroisse entièrement francophone comme la Crypte de la rue Daru ?
Il y a eu aussi l'expérience de la petite chapelle d'Antibes qui n'a pas duré.
Ceci étant dit, le problème de la langue et le problème de la propriété de la Cathédrale sont deux problèmes différents, du moins pour le moment, et les mélanger ne fait qu'ajouter à la confusion. On peut être, comme moi, favorable à plus de français, (voire à deux paroisses : la Cathédrale pour le slavon et "Longchamp" pour le français) tout en considérant que la Cathédrale appartient bel et bien à la Russie ; et aussi favorable aux propositions faites par le Patriarche Alexis II et qui n'ont toujours pas eues de réponse de la part du Conseil. Là on ne peut même pas s'étonner d'une "drôle de façon de dialoguer", il n'y a pas de dialogue du tout !

14.Posté par Marie Genko le 04/02/2010 23:03

Cher frère Eliazar,

La profonde sincérité de vos paroles touche ceux qui vous lisent sur ce forum.
Comme je comprends votre crainte concernant les prêtres de Saint Nicolas et leurs familles!
Moi aussi, je vis mal le fait que des personnes attachées à la personne du Christ soient dans l'angoisse du lendemain.
Voilà pourquoi je suis profondément affligée que l'Acor de Nice veuille faire appel de la décision de justice.
Il aurait été bien plus fraternel et chrétien de se tourner vers le patriarche Bartholomé et lui demander d'intercéder auprès du gouvernement russe pour obtenir un nouveau bail pour Saint NIcolas.
Cette église a été construite par les Russes pour les Russes et aujourd'hui l'Eglise de Russie souhaite à nouveau avoir accès à Saint Nicolas, qui a été construite pour elle!
Si l'archevêché demandait l'aide de l'Église russe par l'entremise de Sa Sainteté Bartholomé, je suis convaincue qu'une solution véritablement fraternelle et chrétienne serait rapidement trouvée!
Retourner en justice, voir à nouveau les journaux faire leurs choux gras de nos litiges, et salir par là même notre sainte orthodoxie, me fait simplement horreur.
Alors que la foi orthodoxe s'est rallumée en Russie et que les églises fleurissent à nouveau dans ce pays, ne pouvons-nous nous réjouir de cette nouvelle conversion de tout un peuple à la personne de Notre Seigneur?
Ne pouvons-nous faire confiance à nos frères orthodoxes de Russie au lieu de leur disputer un bien qui leur appartient de plein droit.
Car, cher Eliazar, il n'est pas question d'enlever à la terre de France l'église Saint Nicolas!
Elle est à tout jamais dressée dans votre belle ville de Nice.
Prions tous à présent pour qu'une solution fraternelle soit le dénouement de ces années de tristesse.

15.Posté par michel grabar le 05/02/2010 06:46 (depuis mobile)
@Tamara Chere amie, je vous invite a plus de moderation.Votre plume alerte se laisse emporter...Comme vous sans doute, je pense qu'il fallait negocier dans un esprit de confiance et de dialogue et ne pas fermer brutalement la porte et aller en justice...Quant au risque de mauvais gout,il est reel:le kitsch est malheureusement une realite de la nouvelle Russie...
@matouchka Merci pour ce temoignage sincere. Vous etes la preuve vivante que l'on peut reussir une synthese de la francite et de la russite .Le fonctionnement liturgique a Nice, que je connais assez bien en est egalement la manifestation.Mais pour garder tout cela, il ne fallait sans doute pas prendre le risque de perdre un proces...



16.Posté par Eliazar MARIO-VINCENT le 06/02/2010 12:43
@Marie Genko

Chère Marie, Vite un petit mot fraternel - pour vous remercier et vous répondre à la fois.

Vous n'imaginez évidemment pas que je craigne l'État Russe au point d'envisager que ses dirigeants fassent démonter St-Nicolas pour le reconstruire moellon par moellon sur la Place Rouge?! Je ne le crains, ni ne le déteste; loin d là : j'ai même une certaine sympathie-empathie pour lui. Comme pour la multiplicité des peuples qui composent la grande fresque du Peuple Russe - de cent origines diverses.

Mais je ne crois pas possible qu'aucune église puisse avoir un propriétaire légal qui soit étranger (juridiquement) au pays où elle est construite. Comme la liturgie qui y est célébrée (et qui doit être chantée et prônée dans la langue vernaculaire), son sol et ses murs doivent être "du pays et du peuple" qui l'entoure. J'en ai une conviction profonde. Quand le Verbe-Dieu s'est incarné de Marie la Vierge, Il n'a pas "choisi" la citoyenneté romaine, mais, descendant humain de David, Il est resté Juif. "AU MILIEU DE SON PEUPLE" - peuple méprisé, occupé et dominé impitoyablement par un empire païen et étranger à cette terre-là.

Saul, qui devait devenir le grand saint Paul (pour qui j'éprouve un amour de prédilection) était pourtant (lui, le disciple du grand Gamaliel) très satisfait d'être citoyen romain. Pas notre Seigneur, voilà tout. Et à part le petit dernier, tous les Apôtres étaient citoyens du peuple local, méprisé et occupé. L'écho (je dirais mieux : les harmoniques) qu'émet cette comparaison résonne très fortement dans mon oreille intérieure. Je ne prétends pas vous convaincre - je dis seulement que je suis profondément certain qu'une église ne peut (QUELLE QUE SOIT LA LOI D'UN ÉTAT DONNÉ) dépendre d'un propriétaire autre que Dieu, et donc de l'Église locale du pays. Comme l'a dit notre Maître à Pilate : Tu n'aurais aucun pouvoir si tu ne l'avais reçu d'En-Haut.

Nous ne pouvons pas légalement refuser la loi française : elle est contraignante, et par ailleurs, si imparfaite soit-elle, elle participe au maintien d'une paix relative sur l'ensemble du territoire légal de la France. Et cette loi dit que les églises (dont elle a dépossédé la communauté catholique romaine qui les avait en grande majorité construites de ses deniers) appartiennent à l'État : soit ! Cela ne peut en rien abolir la conviction d'Eliazar - mais je suis obligé d'obéir à la loi. De faire avec ! Par amour de la Paix; même si ce n'est que la paix que donnent les hommes, pas celle du Christ-Dieu : la seule Paix véritable.

Mais qu'en plus, cette loi (fondamentalement sacrilège, en somme) décide que ce n'est pas la communauté des membres de l'Église Orthodoxe qui restera responsable de l'église orthodoxe St-Nicolas, ni même l'État athée du pays et du peuple locaux - mais un État étranger - c'est à mes yeux (et à mon cœur) un sacrilège redoublé !

Et je réponds donc en même temps à une plus ancienne de vos interventions, lorsque vous m'écriviez :

17.Posté par Marie Genko le 06/02/2010 14:08

Cher Eliazar,
Je pense, mais je me trompe peut-être, et je demande aux personnes mieux informées que moi de me reprendre, que toute église, ou lieu de culte, construit sur le sol de France doit être soumis à des lois françaises prévues pour ces édifices.
C'est à dire qu'il y a de bonnes chances que l'association cultuelle qui succédera à l'ACOR sera elle aussi une association de droit français.
Car il me semble impensable de laisser les juifs de construire des synagogues et les musulmans des mosquées sur le sol de France, pour leur dire ensuite qu'ils n'en ont pas la propriété..??
Beaucoup d'étrangers achètent tout à fait légalement des biens en France (La Côte d'Azur vit en partie grâce à tous ces investisseurs étrangers) Nous ne pouvons tout de même pas leur dire que s'ils ont construit un monument particulièrement beau qu'ils pourraient, en accord avec les lois françaises, en être expropriés!
Le jugement de Nice a appliqué les lois qui protègent la propriété privée.
Un verdict inverse aurait été une porte ouverte à toutes sortes d'excès!
Il nous reste à espérer et à prier, que la sagesse et l'amour entre disciples du Christ finira par éclairer tous les acteurs impliqués dans ce douloureux drame et qu'une solution fraternelle sera trouvée pour rassurer les familles de prêtres actuellement en charge de la paroisse de Nice.
Je suis convaincue que Sa Sainteté Bartholomé aura à cœur d'obtenir un accord satisfaisant pour tous.
En attendant, je prie pour l'unité des juridictions russes en Europe occidentale afin d'éviter d'autres procès. Le témoignage de tant d'exilés russes, dont vous avez parlé avec un si vif souvenir, mérite bien d'être une des semences de de la grande métropole russe en Europe occidentale.
Cette unité nous l'appelons de tout notre cœur!
Puisse le Seigneur éclairer ceux qui doutent encore et les faire participer avec nous à l'immense joie de véritables retrouvailles avec nos frères de Russie enfin libérés du joug athée.

18.Posté par l'équipe rédaction le 06/02/2010 15:18
Eliazar nous ecrit: "Pour la seconde fois, le modérateur de ce site coupe la fin d'une de mes interventions"

@Eliazar,
Nous avons publié vos posts en l'état, sans la moindre coupure.
Il se peut qu'il y ait eu une erreur de transmission.
En l'occurrence le mieux serait de nous les parvenir à l'adresse
nikita.xenia@gmail.com
et nous les posterons nous même.
Cordialement,
l'équipe de rédaction


19.Posté par Eliazar MARIO-VINCENT le 06/02/2010 16:06
@l’équipe rédaction
Merci de me le signaler, et je suppose donc que c’est par suite d’une erreur de clic que mon post n° 16 s’est arrêté inopinément sur une phrase incomplète.

La citation de Marie Genko (qui n’est pas passée) était la suivante :

""@ cher Eliazar, comment voulez-vous empêcher des étrangers de construire des lieux de culte en France?
Et au nom de qui, et de quoi, ces lieux de cultes doivent-ils revenir à d'autres que ceux qui ont voulu et payé leur construction? "

Et ma réponse sera fort simple : ces deux phrases se contredisent tellement qu’on pourrait prendre leur enchaînement pour une (triste) plaisanterie.
D’abord, ceux qui ont construit des lieux de culte orthodoxes en France, si anciennement orthodoxe, n’y ont JAMAIS pu être « des étrangers » – quel que fut leur passeport, ou leur terre d’origine. Tous les baptisés dans l’Église Orthodoxe sont les membres d’une seule famille, celle de l’Église du Christ, la vraie, à la fois orthodoxe et catholique = c'est-à-dire universelle. Nos passeports différents ne sont que les déplorables conséquences des langues dispersées lorsque la Tour de Babel a dû être frappée. Nous n’avons qu’une seule et unique patrie : le Royaume du Père ; tout le reste est du folklore de pacotille – hélas trop souvent prétexte de massacres « patriotiques » entre frères que Satan et ses politiciens jettent avec avidité les uns contre les autres, par haine de la Foi.



Et ensuite, il me semble bien délicat de confondre les actuels dirigeants de l’Etat Russe, à qui ces lieux de culte doivent peut-être revenir, avec « ceux qui ont voulu et payé » la construction de Ste Alexandra et de St Nicolas. Ils ne sont probablement même pas, pour la plupart, leurs véritables héritiers (spirituels). Ces lieux de culte doivent au contraire revenir à la communauté orthodoxe des fidèles orthodoxes de Nice, dont beaucoup sont leurs descendants directs – mais pas tous : j’ai même connu et aimé un vieux prêtre de la Cathédrale qui était niçois ! Et il en était déjà membre du clergé pendant (ou même avant ?) la troisième Occupation Allemande !
Je me permets de dire ici ce que je pense, et ce que je crois, non par une quelconque outrecuidance de donneur de conseils – mais par amour. Et je suis tout à fait conscient de la gratuité des convictions que j’exprime sur votre blog,, puisque je ne suis même plus membre actif de cette communauté, toujours aimée, depuis plus de 70 ans (!), et qui m’a pourtant refusé le bonheur d’être enterré dans la fosse commune de notre vieux cimetière orthodoxe russe de Caucade, à côté de mes amis d’enfance, au motif que je n’avais aucun ancêtre russe ni du côté maternel ni du côté paternel… Un refus qui m’aurait semblé plus valable s’il m’avait été signifié par un consulat de Russie, que par le conseil orthodoxe de la cathédrale orthodoxe St-Nicolas.

Vous voyez que tout cela est relatif !

PS - @ Matouchka Anne-Marie : J’ai beaucoup apprécié votre

20.Posté par Marie Genko le 06/02/2010 21:31

Cher Eliazar,

Merci de rappeler que tous les orthodoxes sont frères!
C'est bien ce que nous, descendants de l'émigration russe, essayons de dire et de répéter, il est temps de réunir tous les descendants de l'émigration russe.
Une partie d'entre nous, séparés pour des raisons essentiellement politiques après la révolution russe ,se sont constitués en Église Orthodoxe Russe Hors Frontières et sont revenus dans le sein de leur Église mère, le patriarcat de Moscou, il y a trois ans à peine, en 2007.
Il s'agit là de communautés orthodoxes importantes, et de nationalités diverses, disséminées dans le monde entier.
Il est temps pour ces deux communautés, celle de notre archevêché et celle de l'Église Orthodoxe russe Hors Frontières, de se fondre en une seule.
Car nous sommes ensemble, tout autant que la Fédération de Russie, les héritiers de notre merveilleuse religion orthodoxe de tradition russe et nous sommes ensemble en droit de partager l'utilisation des églises construites par les Russes en Europe occidentale.
Comme vous le dites si bien, par-dessus les nationalités, nous sommes tous frères en orthodoxie! Et il est temps aujourd'hui d'accueillir dans l'allégresse de nos frères russes, enfin libérés du joug athée!
Car comment pouvons nous proclamer que nous sommes des témoins du Christ, alors que nous n'hésitons pas à nous faire des procès!

21.Posté par Eliazar MARIO-VINCENT le 07/02/2010 14:01
@Marie Genko
Chère Marie, merci de cette mise au point, si touchante par ailleurs. La mienne était un peu différente : je ressens la fraternité intra- et inter-orthodoxe comme étant absolument universelle - c'est à dire vraiment Catholique. C'est la fraternité telle qu'elle unit tous les enfants de Dieu, baptisés et membres de l'Église - qui est et ne peut être qu'Orthodoxe.

Alors qu'il me semble que celle que votre belle allégresse proclame, au moins à ce stade intermédiaire, concerne surtout les enfants de Dieu qui ont reçu la double Grâce d'être à la fois Orthodoxes et Russes.

Je veux espérer qu'après vous être tous réconciliés, c'est à dire après avoir abattu les barrières entre Russes Hors-Frontières et Citoyens de l'État Russe, vous profiterez de ce premier élargissement pour aller plus loin ... sans pour autant, bien sûr, tomber dans le marécage du pseudo œcuménisme au nom menteur. Car si les frontières posées par l'Histoire (et parfois aussi par les Nationalismes) demandent à être en effet annulées, les bornes posées par nos Pères, et par les Saints Conciles, sont au contraire celles par quoi la Grande Miséricorde du Père préserve tous Ses enfants de la chute dans les filets de l'hérésie. En quoi elles sont hors du temps comme de l'espace.

Mais ceci, bien sûr, est une autre histoire, comme dirait Kipling... et ne concerne plus ce blog, auquel j'ai été très heureux de participer.
Je vous souhaite à tous et à toutes un bon et saint Carême.

Eliazar le Nissard - trop bavard...

22.Posté par Marie Genko le 07/02/2010 16:39
Cher Frère Eliazar,

Moi aussi je vous souhaite un Saint carême et je vous remercie pour votre généreuse participation à ces longues discussions.
Avec tout mon respect et mon amour en Christ.

Marie

23.Posté par matouchka anne-marie le 09/02/2010 16:25
Décidément, Eliazar semble avoir la spécialité des textes tronqués! On ne saura jamais ce qu'il a apprécié dans mon courrier...Oui, je sais, c'est de la curiosité de ma part, et peut-être aussi de la vanité...(très certainement même.!...)

24.Posté par matouchka anne-marie le 10/02/2010 11:46
Le titre "N.G. Religia" semble clos...Je n'aurai donc pas de réponse à ma question...(post N° 23 de ce titre)

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