Nice : la cathédrale Saint Nicolas  et la justice
S.E. Alexandre Avdéev, ministre de la culture de la Fédération de Russie, ancien ambassadeur de Russie en France réagit à l’interview avec le philosophe Nikita Struve que l’hebdomadaire « Ogoniok » publie dans son N°29. Il s’y agit de la cathédrale Saint Nicolas le Thaumaturge à Nice.
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Je connais depuis longtemps Nikita Alexéevitch Struve. C’est un homme très instruit, un interlocuteur passionnant, il a beaucoup contribué à la sauvegarde de la culture russe à l’étranger. Ses vues et les miennes convergent dans beaucoup de questions ayant trait à la culture russe. Cependant en ce qui concerne la situation à Nice nos approches sont radicalement opposées. La justice française nous a d’ailleurs départagés. A deux reprises, d’abord en janvier 2010, puis en mai 2011, il s’agissait alors de la Cour d’appel, les tribunaux ont dit que la cathédrale Saint Nicolas appartient à la Fédération de Russie.
J’ai été en charge de cette affaire dès son début. C’est moi qui, en ma qualité d’ambassadeur, avais intenté une action en justice à l’encontre de l’association cultuelle ACOR-Nice.
Il convient de rappeler que le terrain sur lequel est bâtie la cathédrale a été acquis par l’Empereur Alexandre II.

Par la suite ce terrain bâtissable a été transmis pour un délai de 99 ans à l’Eglise orthodoxe russe, cette décision a fait l’objet d’un bail emphytéotique passé entre l’Etat et l’Eglise. Il s’ensuit qu’à l’expiration du délai stpulé le terrain et les bâtiments reviennent au propriétaire. L’Eglise orthodoxe russe a eu à beaucoup souffrir au cours des décennies qui suivirent la révolution d’octobre 1917. La cathédrale, construite grâce aux moyens investis par l’Etat ainsi que par des donateurs relevait d’abord de l’Eglise orthodoxe russe et, par la suite, du patriarcat de Constantinople.

A l’expiration du bail, c’est à dire en 2008, l’Etat russe a exprimé le souhait que la cathédrale lui soit restituée. En ma qualité d’ambassadeur j’avais bien avant terme prévenu l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale, patriarcat œcuménique, que le bail venait à expiration et qu’il convenait de commencer à chercher des solutions adéquates qui permettraient à la communauté de se maintenir dans les lieux. J’avais précisé que la communauté pourrait être maintenue dans la cathédrale si les deux parties s’entendaient sur de nouvelles bases contractuelles fondées sur la reconnaissance du droit de propriété de l’Etat russe. Aucune réponse ne m’a été donnée.
L’ACOR-Nice s’est refusée à reconnaître le droit de propriété de la Fédération de Russie. Nos juristes ont présenté aux tribunaux des documents d’archives attestant du bien fondé des affirmations de la Fédération de Russie. Ces documents ont été corroborés par des déclarations des descendants de la famille Romanov.

Lorsqu’en 1924 les relations diplomatiques furent rétablies entre nos deux pays la France a reconnu l’Union soviétique comme étant le propriétaire des biens immobiliers ayant appartenu à l’Empire Russe. Le premier Traité conclu entre nos deux pays à la suite de la désagrégation de l’ex URSS stipulait que la France reconnaît la Fédération de Russie en sa qualité de successeur en droit de l’URSS.
La cathédrale reste jusqu’à présent occupée, d’une manière illégitime depuis les décisions de la justice française, par l’ACOR-Nice. Les clés du bâtiment n’ont pas été à ce jour remises au Patriarcat de Moscou. Il appartient à l’ambassade de Russie à Paris de définir les mesures qui seront mises en œuvre en vue de restituer la cathédrale.

Je crois pouvoir dire que la grande majorité des visiteurs de la cathédrale ne savent même pas à qui appartient l’édifice. Ils y viennent pour prier. J’ai été moi-même témoin de la générosité de centaines de touristes russes qui faisaient des dons importants sans se soucier de l’appartenance juridictionnelle de la cathédrale. D’ailleurs les occupants actuels de Saint Nicolas y appliquent une règle inadmissible pour une église : ils font payer les visiteurs 3 € l’entrée. Je précise qu’en Russie l’entrée dans une église n’est payante que si cette église abrite un musée. Imaginons nous les sommes rondelettes qui s’accumulent dans les caisses de la cathédrale, surtout en été, pendant la saison touristique. Il s’agit d’un budget très important.

Grâce à la justice française la Russie a vu reconnaître ses droits de propriété sur un splendide monument historique, l’une des belles églises orthodoxes du littoral méditerranéen.
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l’hebdomadaire « Ogoniok »
et Interfax religion
Blog AACOR SNN -Nice
Traduction "PO"




Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 24 Août 2011 à 19:00 | 57 commentaires | Permalien


Commentaires
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57.Posté par vladimir le 15/08/2011 17:31
Bien cher Roman,

Vous continuez à confondre droit civil et droit canon, qui seul s'impose à l'Eglise pour ce qui concerne sa vie propre (Rendez à César...).

Au plan civil je comprends que vous n'avez aucun élément pour dire que l'ACOR refuse de se conformer à la sentence. Dont acte. Évitons de répandre de fausses rumeurs. De fait l'ACOR attend que le propriétaire face concrètement connaitre ses intentions concernant le personnel, l'entretien, la responsabilité civile... toutes choses obligatoires en droit français puisqu'il s'agit d'un transfert d'activité d'une organisation à une autre... Sauf si vous avez des informations dont je ne dispose pas, le nouveau propriétaire n'a encore rien fait d'autre que d'annoncer ses intentions. Attendons maintenant ses actions...

Au plan ecclésial, contrairement à ce que vous semblez penser, ce ne sont pas les paroissiens mais l'évêque titulaire qui désigne le clergé d'une paroisse et le commentaire du père Nicolas montre bien que l'attribution canonique de l'église de Nice ne peut se faire qu'en accord entre les deux patriarcats (encore une fois, ni la décision du tribunal ni celle du propriétaire civil ne sont opposables dans l'Eglise!). Il semble que c'est bien cela qui est envisagé: je m'en réjouis bien que je n'ai aucune confirmation...

Pour moi tous les fidèles sont de bons paroissiens (j'ai quitté la Côte il y a 20 ans et n'y compte que des amis...) et il ne me semble surtout pas souhaitable que la nouvelle autorité refasse les mêmes erreurs que l'ancienne en rejetant ceux qui souhaitent garder des liens avec le clergé actuel. Vous voulez diviser la paroisse, "jeter" certains hors de la cathédrale au prétexte qu'il y a d'autres édifices à Nice: c'est en totale contradiction avec l'Evangile qui enseigne de rassembler le troupeau et de laisser dans le désert les 99 bonnes brebis pour aller chercher celle qui s'est perdue... Et pour l’instant il n'y a qu'une paroisse.

Le droit d'entrée pour les touristes à St Nicolas de Nice ne me choque pas plus qu'à St Nicolas de St Petersbourg et le tribunal n'a rien ordonné sur ce sujet: c'est au propriétaire de prendre les mesures en conséquence et l'ACOR attend donc tout à fait normalement qu'il le fasse.

Je ne vois en fait aucune raison de battre le tocsin et de semer le vent. Soyons assurés que les responsables réfléchissent et se concertent pour prendre les mesures les plus pertinentes et prions pour que les Saint Esprit les aide à trouver les solutions les plus appropriées pour témoigner de l'Evangile.

56.Posté par Roman le 15/08/2011 14:17


Cher Vladimir,

Je ne suis pas en mesure de consulter ce blog chaque jour, alors mes réponses à vos messages sont un petit peu tardives. Vous considérez donc le désir des fidèles de Nice d’avoir une vie paroissiale tranquille et paisible, avoir un prêtre « humble et doux de cœur » comme antichrétienne et anti canonique. Cette interprétation n’est pas nouvelle. Il y a ici à Nice des gens qui cherchent à tout prix à transformer la vie ecclésiale en une bataille politique. Bien sûr, les fidèles qui désapprouvent ce comportement sont pour eux tous « de mauvais chrétiens ».
Je veux vous rappeler également, qu’au début du procès et même bien avant le S.S. Patriarche de Moscou et de toute la Russie Alexis II, de bienheureuse mémoire, à indiquer très clairement, que l’Eglise Russe a toujours considéré toutes les paroisses russes créées en Europe avant la révolution comme partie intégrale de l’Eglise Mère, et que le passage sous l’obédience de Constantinople en 1931 a toujours été considérée comme provisoire. Alors, le retour de la Cathédrale de Nice sous l’obédience du Patriarcat de Moscou est absolument canonique, tout comme la nomination du prêtre de Moscou. Pour information, en 2010 plus de 250 fidèles de Nice, qui, comme vous avez justement remarqué avec une indifférence difficilement explicable « sont les victimes du processus destructeur de Nice et de ses conséquences...»
ont adressé à S.S. le Patriarche de Moscou et de toute la Russie une lettre avec la demande de normaliser la situation paroissiale à Nice. Ils sont certains, que S.S. Patriarche Cyril sera attentif à ces demandes et trouvera une solution juste et efficace.

Je veux vous rappeler aussi que l’ACOR a à Nice encore deux églises à leur entière disposition. Rien ne les empêche d’organiser une vie paroissiale tout à fait normale. La coexistence des deux juridictions russes à Nice sera tout à fait bénéfique, il me semble, pour les fidèles orthodoxes de la ville. La ville de Paris est un bon exemple de cette coopération entre des juridictions différentes et en pleine conformité avec les règles et canon de l’église.
Récemment dans son message du 5 aout S.S. Patriarche Cyril a souligné encore une fois l’importance et la nécessité de construction d’une cathédrale russe à Paris, malgré l’existence de la cathédrale à la rue Daru.
Pourquoi pas Nice ?


Entre autre, je vous signale, que l’entrée
dans la cathédrale est toujours payante, malgré la demande catégorique de la Russie de supprimer les droits d’entrée. Comment peut-on dire, alors, que la décision de la justice est respectée?

Roman, Nice.

55.Posté par Marie Genko le 14/08/2011 18:44
Cher Serge Mullins,

Merci pour votre magnifique témoignage!
Nous sommes nombreux à souffrir de l'image que donne l'Orthodoxie en Europe occidentale!
Et croyez bien, que là est la raison principale qui nous pousse à nous exprimer ici!

Je veux simplement ajouter à votre commentaire que de beaucoup de descendants de Russes Blancs aiment la Russie, voyagent souvent dans ce pays et sont, comme vous l'êtes vous-même, ravis de voir ce pays renaître spirituellement et économiquement.
Je pense que nous sommes vraiment une franche majorité à être fidèles à l'identité russe de notre Eglise Mère, le patriarcat de Russie!
Même si certains ne parviennent pas encore à s'arracher au rêve de la création d'une Eglise Locale orthodoxe d'Occident.
Mais s'ils leur était donné le choix de devenir Grecs à part entière, ou celui de rester Russes et se réunir à l'Eglise Hors Frontières où au Patriarcat de Russie, je pense que ceux qui choisiraient la première alternative, seraient peu nombreux.

Je veux aussi ajouter que ceux qui vivent en Lettonie et en Estonie et qui haïssent la Russie, oublient volontiers que les plus virulents des communistes étaient justement les Lettons!
Il est si facile de rejeter ses propres fautes sur autrui...


54.Posté par Serge Mullins le 14/08/2011 16:45
J'observe depuis quelques temps le déroulement du "feuilleton" ACOR

Etant nouveau sur ce blog, je me présente en quelques mots: j'ai des cheveux blancs ce qui induit une certaine expérience de vie et de la psychologie humaine acquise à la suite d'un grand nombre d'expériences de vie et de travail en France et à l'étranger.Je n'ai aucune capacité particulière pour intervenir dans un dialogue théologique ou sur ces sujets relevant de la canonicité. Je suis encore dans une phase d'approche (depuis 3 ans) de l'Orthodoxie étant un transfuge de l'Eglise Catholique mais depuis beaucoup plus longtemps et, à l'instar de Monsieur Jourdain, faisant et vivant sans le savoir de l'esprit Orthodoxe.

J'étudie le russe depuis plusieurs années, suis tombé amoureux de cette langue et j'ai pu reconnaître dans la "Русская душа" des harmoniques proches de l'âme Irlandaise qui participe de la moitié des mes origines l'autre étant Française. Rurik est pour moi un cousin éloigné dis-je parfois en souriant à mes amis russes.

Je ne connais de la Russie pour le moment que Saint Petersbourg où j'ai passé 6 semaines il y a deux hivers et lors desquelles j'ai confirmé mon intuition grâce à une amie qui connaît beaucoup de gens, en particulier dans le milieu Orthodoxe. J'ai rencontré des hommes et des femmes cultivés, spirituels (au sens religieux du terme) ou tout du moins se posant des questions fondamentales, chaleureux, ouverts et après la langue suis devenu amoureux du pays et de son peuple.

Ce long préambule pour en venir au sujet d'ACOR qui me semble relever d'une problématique (pour prendre un mot à la mode) qui dépasse largement le cadre d'une question de territorialité ou de dépendance de tel ou tel Patriarcat.

C'est une question indirectement importante pour moi car elle témoigne d'un souci plus général qui m'a empêché d'avancer plus avant dans ma "conversion" à l'Orthodoxie n'ayant pas encore trouvé la route qui y mènerait sans que je n'y formule certaines réserves.
C'est un lieu commun que de dire que le désolant spectacle des divisions entre Orthodoxes, en France en particulier, ne profite ni à l'Orthodoxie ni, ce qui me paraît plus grave, au christianisme en général c'est à dire à l'Église du Christ.

La réaction d'ACOR me semble un parfait exemple de la mise en avant d'arguments qui relèvent plus de travers humains que d'un véritable souci des intérêts du Christ en particulier.
Je rejoins totalement les intervenants de ce blog dans leurs critiques mesurées et raisonnables de la position des représentant d’ACOR et de ceux qui les soutiennent en particulier Nikita Struve. Tout en restant parfaitement objectif et impartial il me semble que nous avons ici la parfaite démonstration que intelligence et culture ne constituent pas une référence inconditionnelle pour le témoignage d’un esprit pragmatique, objectif et authentiquement chrétien.

Aucun de ces passionnés défenseurs du point de vue de l’ACOR ne me semble avoir une quelconque qualification juridique leur permettant de mettre en cause les décisions de tribunaux FRANÇAIS qu’ils contestent. Ne confondons pas soi-disant canonicité avec la souveraine juridiction d’un pays et si je me place d’un point de vue rigoureusement chrétien je me permettrai de leur rappeler ce que trop de passion, d’intellectualisme et de parti pris semble leur avoir fait oublier, à savoir que le Christ lui-même nous a demandé de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. « César » a jugé que la Cathédrale de Nice appartient à la Russie…Nikita Struve et les dirigeant de l’ACOR mettrait donc en défaut la parole du Christ ? Bel exemple non point d’orthodoxie mais de christianisme tout court.…
Oui, bel exemple que de s’accrocher à une structure qui malgré l’argent qu’elle rapporte ne permet pas d’entretenir correctement un édifice lequel, en se plaçant d’un autre point de vue, n’appartient qu’à Dieu, alors que l’Exarcat de Moscou peut en assurer la totale rénovation ainsi que l’entretien, ce que les actuels responsables ont été incapables de faire..ou s’agirait-il d’une poule aux œufs d’or, ce qui m’interroge vraiment maintenant quand je vois avec quelle énergie sont défendus ces « œufs »..Et n’ont-ils pas honte de faire payer pour entrer dans la Maison du Christ ?

C’est précisément tout le débat !
S’ils argumentent qu’ils ne peuvent y arriver autrement, qu’ils passent la main à qui peut le faire ou alors seraient-ils incapables de prier dans une église gérée par le Patriarcat de Moscou ? Est-ce que tous ces « savants » défenseurs prennent en compte le témoignage désastreux qu’ils donnent à ceux qui comme moi se tiennent devant un choix , sans compter Catholiques et Musulmans qui battent des mains devant cet étalage de dissensions dans une Eglise qui veut témoigner de son authentique message des premiers siècles. Ce serait risible et pour ces derniers çà l’est, si ce n’était aussi dramatique et pour l’Orthodoxie et pour le Christianisme.

Et maintenant les voilà en guerre contre la Cathédrale qui va se construire en plein centre de Paris alors qu’elle peut constituer une façade très visible du Christianisme Orthodoxe et donc du Christianisme tout court et une interrogation pour beaucoup de jeunes et moins jeunes avides d’une dimension spirituelle dont ces « savants » critiques font tout, je l’espère inconsciemment, pour en détruire l’image. Le plus triste c’est qu’ils y parviennent. Que voulaient-ils ? Une Mosquée à la place ? Moi, personnellement je l’attends cette Cathédrale avec grande impatience ! Elle ne participera pas seulement d’un rayonnement spirituel mais aussi culturel dans un pays qui en a bien besoin devant l’effondrement général de ses valeurs séculaires.

Et le comble est qu’il s’en prennent maintenant au Monastère d’Epinay qui va former des prêtres, ce dont l’Orthodoxie Française a un cruel besoin. Dans ma paroisse de Province, à 100 kms de Paris, nous nous demandons si nous en aurons un pour la fin de l’année, le notre prenant sa retraite. Mais nous y dépendons du Patriarcat de Constantinople, l’une des raisons m’expliquait une paroissienne française pour laquelle un certains nombre de Russes n’y viennent plus se sentant pour diverses raisons un peu « étrangers »

J’ai des amis russes en France qui sont arrivés de Russie il y a quelques années, d’autres amis en Russie, d’autres encore dans des pays limitrophes comme l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie…tous pays que je connais bien. Si vous me permettes ce petit « bilan » sous forme de raccourci je les catégoriserai en :

- ceux qui aiment leur pays et leur culture et qui malgré les difficultés croient en son avenir et vivent ou non à l’étranger.
-ceux qui descendent de l’immigration blanche, n’y vont jamais ou rarement et transportent les traumatismes compréhensibles de leur aînés dans un présent qui n’a plus rien à voir tout en regardant la Russie comme un monstre bolchevique encore en activité.
-ceux qui vivent comme en Lettonie ou en Estonie par exemple avec la haine vrillée au cœur de tout ce qui est la Russie qu’ils regardent avec les lunettes déformantes d’un effroyable passé mais qui est un PASSÉ. Est-ce qu’aujourd’hui je refuse de serrer la main aux allemands. Et pourtant dans mon enfance j’ai vu de près des officiers SS ce que peu d’entre vous peuvent dire ici. Le Christ là aussi a dû se tromper en parlant d’amour et de pardon…

Et quand je regarde les divisions des Orthodoxes en France en particulier, fondées sur de mauvais procès de toutes parts, je suis attristé, pas seulement pour moi mais pour le Christ et tous ces millions de martyrs russes dont nous offensons la mémoire.

Alors voyez vous après ces derniers évènements je n’ai pas changé d’un iota mon intention d’entrer dans l’Orthodoxie mais plus dans le Patriarcat de Constantinople qui ne représente aucune de mes aspirations présentes et futures pour des raisons autant spirituelles que culturelles, les deux ne me semblant pas divisibles et pas non plus dans une branche de l’orthodoxie de ce pays qui passe son temps à renier ses origines pour de mauvaises raisons intellectuelles ou d’ego. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur le climat Russophobe qui règne en France même parmi certains russes ou leurs descendants…

Je me sens d’autant plus libre de parler que je ne suis russe ni de nationalité ni de descendance.

Que vive l’Orthodoxie…

53.Posté par vladimir le 10/08/2011 22:34
J'apporte un correctif à ce que j'ai écrit et remercie Potomok et Misha de m'avoir corrigé: il n'y a pas eu de communiqué officiel du Phanar mais une démarche et un communiqué de l'Archevêché qui n'a pas été démenti (lien). Il est donc claire que Sa sainteté est parfaitement informé de la situation. L'élévation du père à la dignité prestigieuse de Protopresbytre du Trône Œcuménique (il n'y avait que deux Protopresbytres en Russie avant la révolution - il y en a maintenant 2 à Daru) est aussi un signal claire comme le souligne le site de l'ACOR (http://cathedralerussenice.org/spip/spip.php?article4).

Et merci à père Nicolas qui, comme dans chacun, apporte sa note pacificatrice et apaisante avec en plus, cette fois, une possibilité de solution en suggérant un recteur qui puisse rebâtir le pont ...
Bénissez nous père Nicolas.

52.Posté par Mischa le 10/08/2011 21:00
@Potomok прав.
Пока никаких публичных заявлений от патриарха Варфоломея мы не слышали. Поэтому все разговоры на эту тему можно считать нашими предположениями или благими пожеланиями

51.Posté par Potomok le 10/08/2011 20:59
Tout a fait interessant, meme si marginal, et utile, le rappel du pere Nicolas sur les limite des competences du pere Jean Gueit vis a vis de son eveque et de celui-ci, de part son statut d exarque, par rapport au Patriarche.

50.Posté par Potomok le 10/08/2011 20:52
Il ne me semble pas qu il y ait eu de soutien officiel explicite du patriarche Bartholomee a l action en justice de l ACOR

49.Posté par vladimir le 10/08/2011 15:21
Bien chère Marie,

Merci pour votre commentaire. L'affaire de Nice a beaucoup pâtit de toutes sortes de rumeurs, ragots et désinformation et il me parait donc important de vérifier toutes les informations qui s'y rapportent. Roman, qui est plongé dans ce "processus destructeur", me semble bien avoir été victime d'une de ces rumeurs qu'il faut à tout prix empêcher de se propager.

L'exemple du père Nicolas Rehbinder que vous citez est tout à fait approprié car c'est l'un des trop rares exemples de "pont" entre deux juridictions russes: comme il l'explique dans son commentaire dans un autre fil(1), son travail pastoral s’est développé dans sa paroisse (Présentation de la Très Sainte Vierge au Temple, Archevêché) mais aussi envers les jeunes de la paroisse voisine des Trois saints Docteurs (patriarcat), et nous connaissons aussi les pèlerinage en Terre Saint qu'il organise avec la bénédiction des évêques des deux juridictions Cet exemple montre bien que des activités commune, y compris "le partage d'un prêtre" sont parfaitement possibles. J'ajouterais que Mgr Nestor lui-même a fait fonction de recteur de la paroisse d'Asnières (Archevêché), comme le rappelle le père Nicolas dans son commentaire, avec la bénédiction de son évêque. Enfin quel meilleur exemple que cette église d'Oxford qui a été partagée pendent des années entre la paroisse de Moscou et celle de Constantinople… Tout cela pour insister sur la faisabilité d'une solution commune quelle qu'elle soit, où il n'y aurait ni vainqueur ni vaincu mais des fidèles heureux d'avoir retrouvé leurs frères qu'ils pensaient perdus…

Pour le patriarche Bartholomée, il y a déjà eu ce malheureux communiqué soutenant l'action de l'ACOR en justice… mais là n'est pas l'essentiel: comme le montrent bien les commentaires 7 et 12, il s'agit de désigner l'évêque qui prendra en charge cette église. Or cette désignation là ne peut à l'évidence se faire que par accord des deux patriarches: il serait en effet totalement anti-canonique que Moscou enlève une église à un évêque dépendant de Constantinople sans l'accord de ce dernier. Et là encore et toujours remettons les choses en place: les relations ecclésiales ne peuvent pas être gérées par des règles civiles; ni la justice française ni l'état russe ne doivent s'en mêler puisque l'Eglise est séparée de l'état dans les deux pays. Je suis d'ailleurs surpris que vous mettiez quasiment sur le même plan le personnel civil, qui peut évidement prétendre à la sécurité de l'emploi, et les prêtres qui ne dépendent que de leur évêque comme le montre encore une fois le commentaire du père Nicolas Rehbinder. Il faut rendre à César ce qui est à César (la propriété immobilière en l'occurrence) et à l'Eglise ce qui est de son ressort…

Et enfin Daru a, encore une fois, laissé passé le moment: il aurait sans doute était envisageable de discuter avec le patriarcat au début, quand l'état russe proposait des négociations ou, mieux encore, quand Alexis II le proposait en 2003. Le multiples refus et fins de non recevoir que Daru a cru bon d'opposer à toutes ces ouvertures l'on assez largement discrédité et disqualifié. Il ne faut pas s'étonner dés lors que son sort se traite maintenant au dessus de sa tête (voire aussi le doyenné de Grande Bretagne)… Et, encore une fois, je n'ai aucune confirmation que cette affaire a été évoquée, mais je l'espère car cela signifierait clairement le retour aux canons.

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/A-propos-du-dernier-%D0%A1ommunique-n-03-11-du-conseil-de-l-Archeveche-des-eglises-orthodoxes-russes-en-Europe-occidentale_a1793.html?com#comments

48.Posté par Marie Genko le 10/08/2011 15:03
Cher Père Nicolas,

Bénissez moi mon Père.
Merci du fond du coeur pour votre appel à la modération et pour les explications que vous vous donnez la peine de nous donner!

Je reconnais volontiers à quel point la situation niçoise m'a personnellement choquée et pour finir irritée.

Il n'est jamais bon de s'exprimer sous le coup de l'émotion et je demande PARDON à ceux que mes paroles auront pu blesser.

Avec tout mon respect et ma reconnaissance.

Marie Genko

47.Posté par hiéromoine Nicolas le 10/08/2011 10:55
@ Vladimir.
Je crois en effet qu'il convient de rappeler le principe de modération que même les païens respectaient lorsqu'ils avaient le droit pour eux. Ce principe de la modération (en grec "epieikeia") consiste à ne pas absolutiser son droit lorsque celui-ci est reconnu, ce que les latins (Cicéron) formulaient ainsi : "summum jus, summa injuria" = "l'exercice du droit poussé à l'excès devient injustice." Le procès fait par l'Etat russe à l'ACOR n'avait pas pour objet de faire rendre les armes à l'ACOR, mais bien d'établir à qui appartenait effectivement une propriété. Cela qui n'impliquait pas de soi qu'il y ait un vainqueur et un vaincu : Les parties s'en remettaient à un tribunal civil, une instance d'élucidation, pour les départager. Naturellement, à cette occasion, se sont ajoutées des maladresses, des déclarations intempestives, des offenses. Des personnes ont été blessées, scandalisées, d'autres se sont laissées emporter par les diverses passions qui relèvent de l'agressivité. Cela a laissé des traces et marque encore les esprits d'autant plus (là je m'aventure peut-être au-delà du raisonnable au risque de me faire fustiger) que le tempérament slave ne passe par le juste milieu que lorsqu'il se précipite d'un excès à son excès contraire.
Il me semble donc judicieux, comme vous le suggérez, que chacun veille sur soi-même et discerne dans son discours, avant de le formuler, ce en quoi il peut être marqué par les passions, ce en quoi il sert la paix et la réconciliation. Certes, cette façon de penser sera plus compliquée et moins confortable que celle qui consiste à partager le monde en deux camps, le bons et les mauvais, les amis et les ennemis, les inconditionnels et les traîtres. Si, à l'écoute de la sagesse de l'Eglise accumulée au désert, on se défie de soi-même et si on retient sa langue, on fera du bien à l'Eglise et à soi-même en découvrant quelles blessures nous ont été personnellement infligées par ces tristes événements. La voie de la guérison sera d'autant plus ouverte que nous en aurons parlé à notre confesseur.
Je partage aussi, cher Vladimir, votre espérance de voir les patriarcats de Moscou et de Constantinople s'accorder sur le statut à établir pour l'Eglise de Nice. Ce ne sont pas les solutions originales qui manquent et (de ma modeste place et sans donner de nom) je connais quelques ecclésiastiques qui agréeraient aux deux parties et qui seraient susceptibles de favoriser la réconciliation ainsi que la vie liturgique et spirituelle de la communauté. Le P. Jean Gueit, a heureusement et justement déclaré que la suite à donner à cette affaire ne relevait plus de lui mais de Mgr Gabriel. Celui-ci, étant seulement exarque, ne pourra que traduire en actes les décisions qu'aura prises le patriarche Bartholomée qu'il représente et dont il tire son autorité.
Espérons davantage encore : Puisse un accord réussi entre les deux patriarcats les établir dans une confiance suffisante pour qu'ils examinent et résolvent les disharmonies de leurs ecclésiologies pratiques. Ce serait à mon sens, le bon point de départ pour un assainissement de la situation canonique (et par conséquent spirituelle) en Europe occidentale.
Je vous prie de me pardonner de m'être aventuré là bien au-delà de mes compétences et du domaine très restreint (ma cellule) où s'exercent mes responsabilités.

46.Posté par Marie Genko le 10/08/2011 09:48

Cher Vladimir ,

Merci pour le lien de votre message 45.
En effet l'ACOR y dit très explicitement, qu'ils attendent des instructions écrites des représentants de l'Etat russe.

Espérons que ces instructions arriveront rapidement et que les employés au service de la cathédrale auront une proposition d'embauche de la part des nouveaux propriétaires.

Après tout il faudra bien poursuivre l'entretien et le nettoyage des locaux.

Quant aux deux prêtres, qui sont salariés par l'ACOR, je suis bien certaine que Mgr Gabriel n'aura aucune peine à leur trouver une paroisse qui sera heureuse de la accueillir.

Si mes souvenirs sont exacts, Mgr Nestor de Chersonèse avait souhaité que le Père Nicolas Rehbinder lui vienne en aide dans la paroisse des Trois Saints Docteurs et l'administration de l'archevêché n'a pas jugé possible de rendre ce service au diocèse de Chersonèse.
Il y a donc chez nous un manque de prêtres évident, et deux prêtres libérés de la paroisse Saint Nicolas seront certainement une bénédiction pour l'archevêché.

Par ailleurs je m'étonne que vous pensiez que Sa Sainteté Bartholomé ait le temps de se pencher sur nos problèmes...
Il a toujours été dit clairement que l'archevêché jouit d'une totale autonomie depuis le tomos de 1999, sauf erreur de ma part évidemment...?
Je sais bien que nous ne sommes pas en mesure de choisir de nouveaux évêques et autres contraintes semblables, mais il a toujours été dit haut et fort que nous sommes complètement autonomes!


45.Posté par vladimir le 09/08/2011 23:31
Bien Cher Roman,

D'où tenez-vous l'information que "la partie perdante (l'ACOR) refuse de se plier au jugement"? D'après mes informations, la situation est exactement à l'opposé: les responsables de l’ACOR ont reçu une délégation de l’administration présidentielle russe le 9 juillet leur annonçant que l’Etat russe entrait dans ses droits de propriétaire et « transmettait en pleine jouissance la cathédrale au patriarcat de Moscou, qui devient seul responsable de la gestion de la cathédrale dans toutes ses composantes » (1). L'ACOR attend les instructions pratiques depuis ce jour en assurant "les affaires courantes": accueil, gardiennage, sécurité, entretien et, bien entendu, offices religieux, car il n'est pas question, évidement de quitter un tel monument en laissant simplement la clé sur la porte!

Pour le reste je constate avec tristesse que vous êtes à ce point victime du "processus destructeur de Nice et de ses conséquences" qu'il vous paraitrait normal que l'Eglise russe agisse de façon anti-canonique et antichrétienne, comme l'a fait l'administration précédente… J'espère que mes informations vont se confirmer et que, contrairement à vos attentes, le patriarcat trouvera une solution canonique et concertée comme le laissent entrevoir les contacts éventuels entre Mgr Hilarion et le patriarche Bartholomée.

(1) http://www.cathedralerussenice.org/spip/spip.php?article67

44.Posté par Roman le 09/08/2011 01:01
Статья Александра Алексеевича Авдеева очень важна и своевременна. Она как бы подводит итог многолетней судебной тяжбе за Свято-Николаевский Собор и написана дипломатом, лично стоящим у истоков этих непростых событий.
Из нее ясно, что вопреки широко тиражируемым утверждениям будто бы Россия « незаконно и внезапно » напала на маленькую православную общину Ниццы, представители Российской Федерации задолго и заранее прилагали значительные усилия, чтобы избежать конфликта и предохранить приходскую жизнь. К великому сожалению, все их мирные предложения, предложения законного собственника храма, были отвергнуты, и в результате община раскололась на две части. Это печальная реальность. Был уникальный исторический шанс восстановить историческую правду, сохранить преемственность с русской общиной Ниццы, возникшей во второй половине 19 века и протянуть эту живую связь в настоящее. Был шанс сплотить и объединить всех православных людей, считающих Россию свои Отечеством, вокруг Собора, а не разъединять и раскалывать чувствительный организм общины. Этот шанс упущен, результат всем известен.

Статья эта важна также с точки зрения того, как, невзирая на принципиальные расхождения во взгдядах на важные вещи, можно вести полемику, дискуссию по спорным вопросам – корректно и уважительно к мнению собеседника, избегая резких высказываний и необдуманных оценок, тем более, когда речь идет о церковных вопросах.
Французская юстиция дважды признала Россию законным хозяином Собора и это является той неспоримой базой, которую необходимо учитывать при любых обсуждениях. Абсолютно неприемлима критика этих решений, ведь под сомнение ставится компетентность и независимость французского правосудия.

И Александр Алексеевич прав, когда говорит о вере в правосудие, о торжестве и восстановлении исторической справедливости, об уважении и обязательном для всех исполнении решений юстиции, потому что только на этой основе возможна нормализация приходской жизни в нашем замечательном храме, только в этом случае Собор снова может стать настоящим центром русской духовности и русской культуры, живым символом Православия в этом историческом и дорогом для каждого русского человека месте.

В случае, когда проигравшая сторона не желает даже исполнять решения суда, продолжает свою деструктивную деятельность, о каком примирении может идти речь ?
Как можно в этом случае строить с ними общину ???
Мне абсолютно непонятны рассуждения о том, что случай со Свято-Николаевским Собором должен стать неким примером сближения РПЦ и Архиепископии. Что это некий шанс на нормализацию отношений. Как это возможно? На протяжении шести лет АКОР изживал любое инакомыслие, преследовал прихожан, поддержавших Россию в ее законных требованиях, отлучал от причастия за правду, сказанную публично, вел в Ницце массированную кампанию против законного хозяина на всех уровнях – и теперь что, назовем все это « капризом» проигравшего ?
Теперь « Nice servira de point de départ pour une normalisation des relations entre Daru et son Eglise- Mere » ? При чем здесь каноны православной церкви по поводу юридикционного подчинения, когда не соблюдались элементарные нормы и принципы христианства, как такового ?

Все, кто пишет это, даже не представляют масштаба деструктивного процесса в Ницце и его последствий. Поэтому давайте лучше хорошенько обдумаем и выберем другой « point de départ », а в Ниццу попросим Московский Патриархат прислать настоящего священника для нормализации именно духовной жизни , а не политической деятельности. Вокруг хорошего, доброго пастыря обязательно возникнет спокойная молитвенная приходская жизнь, а это и есть для Церкви и верующих самое главное.

Roman. Nice

43.Posté par vladimir le 08/08/2011 23:06
Si mes informations concernant les contacts entre Mgr Hilarion de Volokolamsk et le patriarche Bartholomée sont exacts (je n'ai pas de confirmation) la voie choisie serait bien celle de la concertation ecclésiologique et dépasserait le niveau du caprice dont parle Tchetnik. Nous ne devrions pas tarder à être fixés et je vous proposerais de prier pour que le Saint Esprit y soit: il nous a visiblement beaucoup manqué jusqu'ici.

42.Posté par Marie Genko le 08/08/2011 21:57
Chers Vladimir et Tchetnik,

MERCI pour vos commentaires 40 et 41, j'y souscris entièrement

41.Posté par vladimir le 08/08/2011 20:44
Depuis le début l'ACOR s'est ingéniée à mélanger les plans civils et religieux et je me suis élevé contre cette confusion des genres. Maintenant le débat est clarifié:
- Le côté civil est réglé: l'ACOR est écartée (1) et l'état russe, propriétaire, doit s'occuper des questions civiles: entretiens et réparations, assurances, personnel civil. Rendons à César…
- Le coté ecclésial est clairement ouvert: le propriétaire a décidé d'en confier l'utilisation au patriarcat (notons qu'il aurait théoriquement pu décider autre chose: en faire un musée ou un lieu de villégiature…) et c'est donc à l'Eglise de décider de la suite.

Mais cette décision n'est pas automatique et le père Nicolas fait bien de rappeler les règles en la matière: une église dépend d'un évêque, lequel ne peut être désigné par l'état russe, même propriétaire. Il doit donc bien l'être conformément aux canons et le père Nicolas a tout à fait raison de montrer que la solution n'est pas automatique…

Pour moi il a toutefois un "mais" important au raisonnement appliqué par le père Nicolas: les canons ne peuvent s'appliquer que dans des situations canoniques. Or Daru est-il dans une situation canonique? Ce diocèse a-t-il demandé et obtenu un congé canonique pour changer de patriarcat? Comme la réponse est non, le patriarcat peut-il laisser une église dans un organisme qui bafoue les canons? Nous voyons bien que c'est le non respect des canons à l'origine qui est la source de nos problèmes en général et de celui-ci en particulier.

En fait Daru n'a pris que récemment une position anti-canonique: lorsque Mgr Euloge décida de quitter Moscou "pour se mettre sous la protection de Constantinople" il avait bien consciences du problème canonique que cela posait et il a pris la précaution d'invoquer des circonstances exceptionnelles et de préciser que ce n'était que provisoire (tomos du 17 février 1931). Constantinople a bien validé cette démarche auprès de Moscou puisque le Patriarche Photius écrivit au Métropolite Serge, Locum Tenens du Trône patriarcal, "la situation doit rester dans cet état provisoire jusqu'à ce que, Dieu aidant, soit rétablie l’unité de la Sainte Eglise Sœur de Russie"(2). Ainsi la considération des canons était affirmée et Mgr Serge d'Eucarpie l'a maintenue puisque le tomos du 19 juin 1999 se réfère au tomos du Patriarche Photius (cf. premier paragraphe). Cela fait donc à peine dix ans que l'Archevêché prétend rendre ce changement définitif et par là même anti-canonique; il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ce soit justement ces dix dernières années qui ont vu se multiplier les crise et les procès.

Bien que je me sois éloigné du problème concret de Nice, il me semblait important de rappeler pourquoi ces questions canoniques constituent le fond de la crise, comme le souligne d'ailleurs Marie. J'espère de tout cœur que, maintenant que les querelles civiles sont évacuées, Nice servira de point de départ pour une normalisation des relations entre Daru et son Eglise- mère et pour un retours aux bases canoniques sans lesquelles il ne peut y avoir d'Eglise orthodoxe.

Merci encore père Nicolas pour ce rappel aux fondements de notre ecclésiologie!

(1) sous réserve de cassation ou cour de Strasbourg qui n'interviendront pas avant plusieurs années eti ont peu de chance de modifier le fond
(2) Lettre N° 1428 du 25 juin 1931 citée dans http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html

40.Posté par Tchetnik le 08/08/2011 18:51
En l'espèce, l'église a été construite par la Russie Impériale, avec la juridiction synodale de l'Église Russe. Le fait qu,une autre juridiction, qui avouait son caractère purement temporaire, y ait exercé ne remet pas en cause cette réalité.

Je ne crois pas qu'on puisse qualifeir la gestion de cette église de "tranquille" par ailleurs.

L'idéal serait effectivement que les deux juridictions soient suffisament adultes et raisonnables pour parvenir à une entente dans l'optique de servir l'Église. Car ce doit bien être le but à l'une comme à l'autre. Mais cette obstination aussi intense que le résultat de leur gestion est discutable ressemble d'avantage à du caprice de mauvais perdant. Alors qu'il ne devrait y avoir aucun gagnant ni aucun perdant dans cette histoire. Ce n'est pas le but.



39.Posté par Tchetnik le 08/08/2011 18:13
Les Canons sont importants pour transmettre dans la condition humaine la Grâce et la Vérité, mais encore faut-il les appliquer avec discernement et intelligence, en fonction des circonstances de vie qui caractérisent un enjeu. Sinon, on risque de rspecter la lettre sans l'objectif.

C,est avec ce discernement et ce souvenir de l'objectif des canons que leur application trouve toute sa force.


38.Posté par Marie Genko le 08/08/2011 10:07

Cher Vladimir,

Lorsque l'église Saint Nicolas de Nice sera en ruines, Tchetnik fait très justement référence à celle de Biaritz, et bien personne, mais vraiment personne ne sera en mesure d'y célébrer la gloire du Seigneur!

Il me ssemble que les Canons de l'Eglise ont été bafoués lorsqu'on a commencé à se lancer des des procès civils!

Il faut à présent assumer les actes qu'on a initié avec force publicité et de façon vindicative.
Qu'il s'agisse de Biarritz ou d'ailleurs...

Cher Vladimir, il est évident que chacun d'entre nous doit se soumettre aux Canons de l'Eglise!

Qui sommes nous pour en discuter?

Ne pas se soumettre aux Canons de l'Eglise c'est prendre le chemin le plus court pour tomber dans une secte ou dans l'hérésie....!
Ce n'est certainement pas moi qui vous dirai le contraire!

Mais franchement, invoquer les Canons de l'Eglise, dans le cas précis de Nice, où une association cultuelle refuse de remettre son bien à son propriétaire légitime, me semble ici totalement déplacé!

37.Posté par Mischa le 08/08/2011 08:25
Я думаю. что конечно необходимо соблюдать каноны в жизни Церкви, Так оно и было. Но с некоторых времён стало правилом их полного попрания. нарушения, причём повсюду.
Это как "права человека" в мирской жизни, правила поведения среди граждан - не убивай, не воруй. уважай....да, да, то самое что было в основе Заповедей. Но ведь эти заповеди нарушаются каждый день. Члены ООН останутся без работы, если всё будет на земле как в Раю.
Вот и в современной Церкви, не всё так просто "как сказывается"

Вспомним неприятный случай с вл.Василием Осборном. Он попрал каноны и даже не расскаялся

36.Posté par vladimir le 08/08/2011 00:41
Bien chère Marie,

J'ai douloureusement vécu les affaires de Lyon et de Biarritz, où une partie des fidèles s'est retrouvée rejetée parce que l'autre avait le droit pour elle et l’appliquait dans toute sa rigueur et je ne souhaite surtout pas aux fidèles niçois de vivre cela. Mais pour éviter cela il faut d'abord un accord qui ne fasse pas de vaincus mais permette de regrouper tout le monde. Les réparations viendront après: le fronton de l'église de Biarritz menace de s'effondrer mais cela n'émeut pas les propriétaires qui ont gagné le procès!

De plus, je ne comprends personnellement pas du tout comment on peut vivre en Eglise sans se référer aux canons. Pour moi, cela devrait être la base de tout alors que les règlements civiles devraient rester à la porte des relations internes à l'Eglise... Je sais bien, comme le rappelle Daniel, que nous avons pris de mauvaises habitudes, et pas seulement ici, en Russie aussi. Mais comment peu-t-on imaginer restaurer l'Eglise en oubliant le ciment qui en maçonne l'unité: les canons. Si j'ai rappelé ce texte du père Alexandre c'est justement pour montrer que les canons devraient être la base de toute réflexion ecclésiale: c'était vrai en 1949, quand le père Alexandre l'a écrit, et cela le reste maintenant!

D'ailleurs les canons, édictés par les saints Conciles œcuméniques, font partie intégrante de la Tradition orthodoxe, qui est la source de notre foi. Mgr Ware écrit "La Tradition contient: les livres de la Bible, les Credo, les décrets des conciles œcuméniques et les écrits patristiques..."(1) Ainsi les canons se trouvent au même rang que la Bible!

(1) in "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles" Mgr Kalistos Ware. p. 253

35.Posté par Tchetnik le 07/08/2011 21:48
L'essentiel est que l'Église Ortodoxe puisse accomplir sa mission, peu importe la juridiction. Peu importe où sont les soldats, pourvu qu'il y en ait et qu'ils se battent.

Que la meilleure et la plus active et compétente agissent donc en ce lieu, un peu trop longtemps laissé à la décrépitude.

34.Posté par Marie Genko le 07/08/2011 21:32

Cher Vladimir,

Pour que les choses rentrent dans l'ordre, il faut que la Fédération de Russie rentre en possession de son Bien, l'église Saint Nicolas, et qu'elle y fasse les réparations nécessaires à la sécurité de ceux qui pénètrent dans ce lieu.

Que notre archevêché et le patriarcat de Russie aient les meilleures relations possibles, nous le souhaitons tous, cela va de soi...!!!

Quant à rejeter une partie de paroissiens, c'est vraiment une drôle d'idée que vous émettez là!

Où avez-vous entendu qu'un prêtre mette dehors des fidèles orthodoxes??????????
Quel que soit le prêtre en place dans une église, il est évident que tous les Orthodoxes sont les bienvenus dans son église.

Le contraire serait une véritable aberration!

Un prêtre du diocèse de Chersonèse ne demandera jamais à des paroissiens de l'archevêché de prier ailleurs qu'à Saint Nicolas s'ils souhaitent entrer dans l'église dont il a la responsabilité!!!

C'est simplement dans le cas où ces fidèles voudraient que leur prêtre attitré, le Père Michel Philippenko de l'archevêché par exemple, célèbre un mariage ou un enterrement, qu'il leur sera nécessaire de demander la permission du recteur de l'église Saint Nicolas, comme cela se fait toujours dans d'autres églises.

Je ne vois pas là matière à invoquer les Canons de l'Eglise!

Et comme je l'ai écrit dans mon précédent message, plus vite les choses se mettront en place, mieux cela sera pour tous!
Car l'étalage de nos dissenssions n'a que trop duré, il est devenu odieux et il a eu raison de la patience de tous!

33.Posté par vladimir le 07/08/2011 19:47
Bien cher Marie,

Il n'est jamais trop tard pour bien faire et il faut pour notre paix à tous que les choses rentrent dans l'ordre... canonique!

Je pense en effet que seul le respect des canons peut permettre la pacification des âmes alors que les règles civiles conduisent à l'exacerbation des passions. Si la Russie impose une solution qui revient à rejeter une partie des paroissiens qui, comme vous l'écriviez si bien, sont attachés à leurs pasteurs, cela ne fera que créer une injustice de plus et sera en opposition à l'Evangile: le bon pasteur est celui, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve....

32.Posté par Marie Genko le 07/08/2011 15:27
Cher Vladimir,

Votre commentaire 31 est extrêmement louable.
Celui du Père Nicolas est certainement riche d'enseignements pour nous tous!

Mais franchement je pense que nous sommes tous parvenus à un véritable ras le bol de cette triste affaire!

Combiens de pages ont été écrites?
Combien de larmes ont été versées?

Une paroissienne de Nice est morte sans avoir pu recevoir la sainte communion au soir de sa vie!

Nous avons fait la une des journaux à scandales! Nous avons sans hésitation ni scrupules sali notre Sainte Orthodoxie, par des procès et des déclarations aussi honteuses qu'inutiles!

Il me semble qu'il est un peu tard, à présent que l'église Saint Nicolas a été attribuée à la Fédération de Russie, de revenir à des négociations d'ordre canoniques.

C'était en 2008 qu'il fallait agir de la sorte....!

A présent, le bon sens veut que la Fédération de Russie reprenne les clés de Saint Nicolas et remette le bâtiment en état de recevoir sans danger des visiteurs ou des fidèles.

Si l'Eglise de Russie aura dans le futur suffisamment de Charité évangélique pour permettre aux anciens fidèles et aux anciens prêtres de cette paroisse de revenir y célébrer des offices, nous ne pourrons que lui en rendre grâce!

Mais il faut pour notre paix à tous que les choses rentrent dans l'ordre!


31.Posté par vladimir le 07/08/2011 13:22
Je trouve que le commentaire du père Nicolas doit avoir une place spéciale dans ce débat car il le remet enfin là où il aurait du se trouver toujours: sur le plan des relations ecclésiales. Il est quand même extraordinaire que cette discussion là n'ai pas (encore?) eu lieu! Il est vrai que Daru laissait l'ACOR à la manœuvre et son président, le père Jean, est professeur de droit et était sur de gagner au civil (il n'y a pas si longtemps (avant le jugement définitif) une personne influente d l'ACOR me disait qu'il n'y avait rien à discuter et aucun compromis possible; j'espère qu'ils ont changé d'avis!) et en face il y avait l'état russe et non l'Eglise. mais je suis persuadé, et je l’écris depuis le début, qu'une initiative auprès de l'Eglise russe aurait permis d'arranger les choses: elle aurait pu servir de médiateur...

Maintenant la question de propriété des murs est tranchée et l'usage est confié à l'Eglise; on peut donc espérer que les questions ecclésiales vont reprendre le devant comme cela aurait du être dès le début (voie les nouvelles in fine...). Le père Nicolas montre bien que sur ce plan là il y a matière à discussion et probablement à compromis; il ouvre les voies canoniques sur lesquels ont peut s'appuyer et se mettre d'accord. Et là je voudrais citer le père Alexandre Schmemann (1)
"On sait que les canons ont été composés par l’Église à des époques et dans des circonstances différentes, le plus souvent dans le but de corriger des déviations de la vie ecclésiale ou en rapport avec de circonstances nouvelles de la vie de l’Église.( … )A première vue, l’application des canons rencontre de grandes difficultés. Quel rapport avec notre vie peuvent avoir certaines règles, celles par exemple du Concile de Carthage, traitant de la manière de partager les chaires épiscopales avec les évêques revenus de l’hérésie donatiste (règle 132 du Concile de Carthage)? Et cependant l’Église a solennellement confirmé à plusieurs reprises « l’indestructibilité et la pérennité des canons» (règle 1 du Septième Concile Œcuménique, Concile in Trullo) et la promesse de fidélité aux canons fait partie du rite du serment épiscopal. En réalité la contradiction n’est qu’apparente et résulte d’un malentendu théologique. La principale erreur tant des « libéraux » que des « zélotes » tient en ce qu’ils voient dans les canons une loi de nature juridique, une règle administrative, applicable automatiquement, à condition de trouver le texte adéquat. (…)
Cependant les canons ne sont pas des documents juridiques, ni de simples règles administratives, à appliquer d’une manière purement formelle. Les canons renferment des indications sur la manière de réaliser et de manifester dans des circonstances déterminées l’essence éternelle et immuable de l’Église, et cette vérité éternelle exprimée dans les canons, peu importe que ce soit dans une situation historique tout autre, radicalement différente de la nôtre, constitue le contenu éternel et immuable des canons et fait d’eux une partie intégrante de la tradition de l’Église. (…) Le canon est par conséquent précisément la mesure qui détermine la manière dont doit être réalisée la norme immuable de l’Église dans des circonstances historiques changeantes. Utiliser les canons signifie donc avant tout savoir trouver dans leur texte le noyau éternel, l’élément d’enseignement dogmatique au sujet de l’Église qu’ils renferment, pour ensuite actualiser sans cesse cet élément éternel dans la vie. (…)
Ainsi ce n’est pas le texte nu des canons qui est la mesure de l’organisation ecclésiale, mais le témoignage au sujet de la Tradition qu’il renferme. Seule une telle conception des canons fournit un critère ecclésial objectif pour déterminer si tel ou tel canon est applicable ou non dans des circonstances données, elle seule nous enseigne la manière de les appliquer. Quand nous essayons de déterminer la norme canonique de notre organisation ecclésiale dans les circonstances où Dieu a voulu nous faire vivre, nous devons avant tout autre chose nous rappeler ce que l’Église a toujours et partout manifesté par son organisation externe, ce contenu essentiel qui est aussi ce que nous indiquent les canons."
Fin de citation
Je trouve cette réflexion particulièrement pertinente et toujours adaptée à notre situation.

Et pour finir quelques nouvelles me sont parvenues sur le sujet:
- D'après certaines informations, encore non confirmées, le devenir de la paroisse de Nice aurait été abordé au plus haut niveau, entre Mgr Hilarion de Volokolamsk et le patriarche Bartholomée…
- Le commentaire du père Nicolas a d’abord été publié sur un Blog privé, avant de passer sur Credo.ru et d'en être retiré. Ce Blog privé prend généralement des positions violemment polémiques contre le Patriarcat PM mais, dans ce cas, le texte donne lieu à des échanges intelligents sur l'applicabilité des différents canons cités. Les réactions montrent que, en Russie comme ici, on a du mal à comprendre que c'est le droit canon qui DOIT s'appliquer…

(1) Église et organisation ecclésiale, p2-3,

30.Posté par Marie Genko le 06/08/2011 23:05

Cher Père Nicolas,

Bénissez-moi mon Père.

J'ai été très prise tous ces jours ci, et je viens seulement de lire attentivement tous les messages qui figurent sur ce fil!

Je dois dire que je suis complètement surprise par la teneur de ce qui est écrit au sujet de l'église de Nice!

Cher Père Nicolas, savez-vous seulement qu'une autre église, d'une taille tout à fait conséquente, se trouve à Nice, rue de Lonchamps, à la disposition des fidèles de l'archevêché des églises orthodoxes russes d'Europe Occidentale???

Il est évident, qu'une démarche de retour de l'Exarcat vers son Eglise mère aurait évité tous les conflits et les procès.
Mais ce retour et cette réconciliation ont été clairement rejetées par notre archevêché!
Savez-vous seulement combien de souffrances ont été endurées par les fidèles pris en otages dans ces situations conflictuelles?

Je ne veux pas dire qu'à présent il faut que l'Eglise de Russie agisse avec triomphalisme.
Certainement pas!
Tout chrétien doit agir selon l'Amour du Christ!
Et nous ne pouvons que vous suivre, lorsque vous nous recommandez de revenir à des valeurs évangéliques!
Mais en ce qui concerne les Canons, que vous citez, il est clair pour moi, qu'il s'agit de Canons applicables à l'intérieur d'un territoire patriarcal donné, (Cette diaspora, elle n'existait pas à l'époque du concile de Chalcédoine et à celle du concile in Trullo)

Si encore tous les patriarcats orthodoxes observaient unanimement les Canons de notre Eglise, mais il est clair que l'interprétation des Canons est loin de faire l'unanimité!

C'est très louable à vous de vous efforcer de ramener les choses sur un terrain ecclésial.

Mais ce terrain ecclésial, ne croyez-vous pas qu'il a été abandonné depuis bien longtemps par ceux là mêmes, qui auraient du être les premiers à l'observer????

Cher Père Nicolas, il faut enfin que la justice soit faite!
Non seulement la justice des hommes mais aussi la justice divine:
Il faut que notre archevêque Gabriel rencontre les représentants du diocèse de Chersonèse et qu'ils prient ensemble pour trouver la solution la plus juste et la plus eccésiale!
Mais cela veut dire aussi que nous parlons d'une rencontre fraternelle dans un esprit de Pardon et d'Humilité!

Je veux vous remercier du fond du coeur pour les paroles que vous avez écrites dans votre message N°7 et que je reprends ci dessous:

"On aura compris que ces réflexions n’ont pas pour intention de réveiller les passions mais d’exciter la réflexion pour que, abandonnant les voies ineptes des recours judiciaires selon le monde, les parties ecclésiastiques en cause en viennent le plus rapidement possible à inventer un modus vivendi réaliste pour restaurer entre elles la confiance, l’unité d’âme, et faire de cette paroisse un lieu de réconciliation où s’inventent de nouvelles pratiques pastorales et de nouveaux modes d’exercice de la charité. “C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir.” Lc 15,7. “Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.” Mt. 5,16. "





29.Posté par hiéromoine Nicolas le 06/08/2011 22:37
@Vladimir;
Je vous remercie de m'indiquer le contenu du dernier message de Mischa. Je ne sais pas si nous pouvons aller beaucoup plus loin dans la réflexion. Que le Seigneur éclaire tant le Métropolite Hilarion que le Patriarche Bartholomée lorsqu'ils évoquent la situation à Nice. C'est de leur entente, j'en suis persuadé, que viendront les solutions concrètes et réalistes.
Mischa doit savoir que je n'ai ni traduit ni fait traduire en russe mon billet n° 7 pour le faire paraître sur le site que vous indiquez et dont vous me dites qu'il est hostile à l'Eglise russe. Je viens seulement de donner à quelqu'un l'autorisation de traduire mon article. Ce quelqu'un m'avait envoyé une demande le 3 août, demande que je n'ai pas lue à cause de la préparation des fêtes de la Transfiguration. J'en ai pris connaissance ce soir et ai donné mon accord aussitôt (aujourd'hui 6 août 2011 à 22h) sans savoir à quel site russe la traduction est destinée. Si vous souhaitez d'autres précisions, envoyez-moi un courriel privé : je n'ai pas trouvé sur ce site de quoi établir un contact.

28.Posté par vladimir le 06/08/2011 17:41
Père Nicolas bénissez-moi,
En résumé, Misha remercie Guerguy pour la traduction de son commentaire et s'étonne que le vôtre soit traduit et publié sur le site kredo.ru, site clairement hostile à l'Eglise russe. Il répète sa conclusion et se dit très triste.

Il vous remercie aussi de votre récit

Je m'associe d'abord à ses remerciements: votre récit est un vrai témoignage de la vérité de la foi: par delà les langues (vous démontrez la possibilité de participer à la prière en slavon sans connaitre le russe) et les culture, notre foi commune nous permet une "communion" qui dépasse la simpliste compréhension des mots... N'hésitez pas à nous faire part de vos autres expériences spirituelles, et pas uniquement en Russie - elles seront bénéfiques à tous et ce type d'échanges me semble être l'une des raisons d'être d'un forum comme PO.

Contrairement à Misha et Daniel, je vous suis totalement pour revenir aux bases canoniques dans ce débat. Je suis persuadé que ce sont bien ces "infidélités aux dispositions canoniques qui régissent les relations entre églises" qui sont à l'origine de la plupart de nos maux. Si elles ont pu être justifiées dans le passé. lorsque la majeure partie des Eglises orthodoxes étaient soumise au pouvoir athée, il est temps de comprendre que cette période est révolue et que ces déviances n'ont plus aucune justification.

Cela dit, nous ne sommes pas au bout de nos peines car, comme vous le soulignez, l'interprétation des canons diffère entre les patriarcats: le débat sur le rôle de Constantinople dans la diaspora n'est pas tranché (1) et la position de l'Eglise russe a été clairement énoncée par le patriarche Alexis II en 2002 (2). La question doit d'ailleurs être à l'ordre du jour du prochain Saint et Grand Concile panorthodoxes (3).

Mais en tout cas c'est en partant des bases canoniques qu'une solution peut être approchée et votre contribution, en montrant que les "deux entités ecclésiastiques (sont) porteuses, chacune, d'une responsabilité partielle qu'aucune des deux ne peut exercer sans l'accord de l'autre." et concluant que "les parties ecclésiastiques en cause (devraient) le plus rapidement possible inventer un modus vivendi réaliste pour restaurer entre elles la confiance, l’unité d’âme, et faire de cette paroisse un lieu de réconciliation où s’inventent de nouvelles pratiques pastorales et de nouveaux modes d’exercice de la charité". Je pense personnellement qu'il doit être possible de partager l'utilisation de l'édifice (4) comme ce fut le cas à Oxford il y a quelques années.
(1) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Primaute-dans-l-orthodoxie-la-bataille-d-Amerique-aura-t-elle-lieu_a152.html
(2) http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quel-est-l-ordre-du-jour-propose-pour-le-prochain-Saint-et-Grand-Concile_a989.html
(4) "Cathédral" traduit généralement le russe "sobor": cf. "les cathédrales" du Kremlin.. Je ne sais pas si le concept canonique de "cathédrale", tel que vous le rappelez, existe vraiment en russe mais il n'y pas de mot précis pour le rendre.

27.Posté par Mischa le 06/08/2011 12:17
@Gueorguy № 23
спасибо уважаемый Gueorguy за перевод моего комментария.
Сегодня мне переслали текст № 7. Hiéromoine Nicolas в переводе на русский, который попал на сайт Кредо ру. .Меня это очень удивило. Как нужно понимать подобную "рекламу" этого простого комментария?
Какую цель преследуют люди которые переводят, рассылают и ставят на (очень неприятном и враждебном русской церкви) Блоге Кредо ру.?
Неужели этот текст о.Николая, его личное "размышление", который не имеет никакого юридического основания, необходимо кому-то вводить в область дисскусий? Очень странно.... Знает ли он сам об этом?
Поэтому повторяю:
Ainsi, père de Nicolas, il serait mieux que vous vous adressiez à l’Archevêché en l’invitant à de bons entretiens avec le propriétaire actuel qu’est la Fédération de Russie plutôt que de résister sur la base de canons de l’Eglise.

Простите что пишу об этом, но всё очень грустно...

@Hiéromoine Nicolas, благословите.
Спасибо Вам большое за Ваш рассказ о Дивеево и Лавре, Мне было очень интересно.

26.Posté par Daniel le 06/08/2011 10:45
@ Vladimir

Vous avez raison : j'ai extrapolé, ce sont les clercs qui ne peuvent pas changer d'évêque sans accord... Effectivement, les canons devraient primer mais cela fait des décennies que l'orthodoxie canonique ne les respecte plus ou mal (sic), alors une entorse de plus ou de moins... Il me semble qu'il y a des canons plus cruciaux qui ne sont pas respectés; parce qu'au fond que l'église relève de Daru ou de Moscou, les mêmes personnes pourront y prier...

25.Posté par hiéromoine Nicolas le 06/08/2011 00:58
@ Gueorguy.
Je vous remercie de votre effort de traduction. Je ne vois rien à ajouter à la réponse (20) de Vladimir qui dit bien ce qu'il convient de dire lorsque l'on parle entre chrétiens informés des choses de l'Eglise.
@ Daniel.
Vous avez raison de rappeler ces faits. Ils manifestent des infidélités aux dispositions canoniques qui régissent les relations entre églises. Ce n'est pas parce qu'une déviance se produit (et même se répète!) qu'elle devient normative. Rappelons, encore une fois, que l'Eglise orthodoxe est régie par son droit canonique et non par une législation civile dont l'esprit lui est étranger.

24.Posté par vladimir le 05/08/2011 21:41
Bien cher Daniel,
Votre remarque est très pertinente et on pourrait ajouter d'autres exemples (Rome, Londres...) mais je ferais deux objections:
1. Il s'agit là de très mauvais exemples où les principes chrétiens ont été bafoués de part et d'autre. Dans les deux cas, la partie qui avait gagné civilement s'est appuyé sur le droit civil pour rejeter une partie des paroissiens (dans le cas de Lyon ce sont le minoritaires qui sont partis...)
2. dans les deux cas cité il s'agissait de conflits à l'intérieur des paroisses, qui se sont traités dans le cadre du droit des association et le lieu de culte était secondaire (l'église appartient à l'association à Biarritz et la question mais sur ne portait pas sur sa propriété mais sur la juridiction de la paroisse) ou absente (à Lyon il s'agit d'une chapelle mise à disposition par l'évêché catholique); la situation de Nice me semble totalement différente pour le moment car justement on ne parle pas de la paroisse ni des paroissiens...

Et une question: sur quelle base peut on parler de congé canonique dans le cas d'une paroisse qui change de recteur et d’évêque (cas de Lyon)? Je n'ai jamais vu aucun canon régulant l'appartenance de laïcs (paroissien) à un diocèse. Pourriez-vous m'éclairer? L’application aux fidèles du canon 16 du 1er concile œcuménique dans "l'appel à l’unité et à la dignité roumaine de l’Eglise orthodoxe de Roumanie" avait provoqué une belle levée de bouclier! (lien)

23.Posté par Daniel le 05/08/2011 21:02
L'affaire de Nice n'est pas le premier conflit en matière d'usage de lieu de culte par telle ou telle juridiction. Il y a eu Biarritz, il y a eu aussi Lyon je pense Vladimir où votre paroisse a décidé de quitter l'Exarchat sans congé canonique et a été accepté dans le diocèse de Chersonèse. Les principes suivis ont été le droit civil (avec des votes au sein des associations) et personne n'a rien trouvé à redire. Et pour Nice, pourquoi alors se pencher sur les canons alors que traditionnellement tout se règle au civil?

22.Posté par Gueorguy le 05/08/2011 20:18
Avant de réponsre à Daniel - @16.

Il m'a semblé intéressant de proposer une traduction rapide du message de Mischa.
Je mets en garde le lecteur qu'il s'agit d'une traduction à la volée et d'amateur. Aussi, espérant qu'aucun contre sens n'y est introduit, je mets en garde quant une qualité modeste de cette traduction.

Ainsi:

----------------------début de la traduction du message de MISCHA @19 ----------------------------

Pardonne-moi père, Nicolas, et bénissez.

Votre explication détaillée est très intéressante, mais pour moi n'a aucun rapport avec la réalité.

Les tribunaux civils livrent des verdicts basés sur des faits et des documents.

La partie gagnante agira en fonction de la loi et l'ordre et non en vertu des canons.

Si le propriétaire, la fédération de Russie veut Nice à Constantinople, il le fera. S’il veut transférer cette église à l’Eglise russe ou à l’EORHF, il la transférera

Et qu’ont à voir ici les canons, nous ne sommes pas dans l'Empire romain ni à Byzance?
Les tribunaux ecclésiastiques n’ont rien à voir ici non plus.
C'est ce qui est important, ce sur quoi j'écris depuis longtemps et que je répète : Monseigneur Gabriel, père Jean Gueit, le secrétaire de l'archevêché, auraient du depuis longtemps rencontrer la Fédération de Russie, l'ambassadeur ou son représentant. Et parler, à discuter de la situation.

Il ressort de l’interview avec Alexandre Avdeev, nous avons appris qu'il avait prévenu Mgr Gabriel d’un possible litige devant un tribunal. Ses propos dans Ogoniok: «Quand en Janvier 2008 a été atteint le terme du bail, le gouvernement russe a demandé de rendre l'église. Et comme ambassadeur, averti par avance l’archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale (Exarchat du Patriarcat œcuménique) que le bail arrive à son terme et qu’il faut rechercher de nouvelles options pour le maintien de la paroisse dans l’église. Je disais que la paroisse peut rester si nous nous entendons sur de nouvelles conditions, étant compris qu’il s’agit d’une propriété de l’Etat russe. Mais il n'y avait pas de négociation."

Je ne comprends pas, pourquoi y a-t-il besoin, jusqu’à présent, de jouer au jeu de "l’autruche qui cache sa tête dans le sable"? Ainsi procèdent les enfants, mais pas les adultes.

Ainsi, père de Nicolas, il serait mieux que vous vous adressiez à l’Archevêché en l’invitant à de bons entretiens avec le propriétaire actuel qu’est la Fédération de Russie plutôt que de résister sur la base de canons de l’Eglise.

--------- Fin de la traduction du message de MISCHA @19 ---------------------

21.Posté par hiéromoine Nicolas le 05/08/2011 12:37
@ Mischa.
Je suis bien certain que votre message est porteur de réflexions profondes et fécondes. Malheureusement, l'obstacle de la langue est pour moi insurmontable. Pardonnez-moi. Il y a déjà longtemps que je suis désolé de ne pas pouvoir vous lire, car ce que je devine de vos messages (à travers les réponses en français qui vous sont faites) me fait penser que j'y perds beaucoup et que j'aurais plaisir à vous répondre. Hélas, cela est impossible dans l'état actuel des choses.
A l'occasion de cette impossibilité relative de communiquer, et puisque vous semblez comprendre notre langue (à défaut de l'écrire), permettez-moi de vous raconter cette petite histoire qui me hante depuis quelques années : J'étais en pèlerinage à la Laure Saint Serge. Je me tenais dans une stalle proche de l'entrée de l'Eglise de la Trinité(?) où l'on peut vénérer les reliques du saint higoumène. J'essayais, malgré les groupes de touristes qui entraient et sortaient, de suivre l'office lu en permanence à la louange de Saint Serge. Soudain, je me sentis tiré par la manche de mon rasson. Une vieille femme, en larmes s'accrocha à mon bras et entreprit un discours au ton poignant auquel je ne compris rien. Je ne sais pourquoi, je l'écoutais sans dire que j'étais étranger. Son monologue fut long et je ne pus lui répondre que par un silence accompagné de quelques signes de compassion. Finalement, elle se tût et je me dis que seul saint Serge pourrait répondre à son attente. Quelle que soit la raison de sa peine, cette peine lui donnait accès à la miséricorde du saint Père. Je lui indiquais donc de la main de se rendre auprès du vaste reliquaire où saint Serge repose et de le vénérer. Elle y alla. Une ou deux minutes plus tard, elle revint vers moi et, devant tout le monde (l'Eglise était bondée), fit devant moi trois grandes métanies. J'essayais en vain de l'en empêcher. Rien à faire. Devenue toute joyeuse, elle insista ensuite pour me donner un chapelet en laine pour la prière de Jésus, puis elle disparut. Je ne l'ai plus revue. Son souvenir me hante. Que m'a donc raconté cette femme et que s'est-il passé auprès des reliques ? Je le saurai au jour de la Résurrection, et j'attends ce moment car je suis à peu près sûr que cet épisode ne fut pas seulement un événement humain. Des aventures semblables sont survenues d'autres fois, à Diveievo et à la Laure de Kiev, comme si ces femmes orthodoxes, pas toujours très vieilles mais porteuses du poids de l'histoire, toujours fortes dans leur simplicité, avaient le don de vous tirer spirituellement vers le haut.
Je ne sais pas très bien pourquoi je vous raconte cet épisode qui n'a probablement aucun sens pour vous et qui, à première vue, est hors sujet dans cette discussion.

20.Posté par vladimir le 05/08/2011 11:35
Bien cher Misha,

Je pense que vous avez tort de considérer que le jugement civil doit servir de seul guide à un règlement ecclésial. Au plan civil tout est réglé: l'état russe est propriétaire et l'ACOR n'a plus rien à dire. Mais il ne s'agit là que des biens matériels... Vous ne semblez pas voir qu'il y a aussi une paroisse, unité ecclésiale dont le sort ne dépend pas des lois civiles mais des canons. Et l'état russe va dans ce sens aussi en confiant l'administration du monument à une autre unité ecclésiale, l'Eglise russe, qui elle aussi est normalement régie par les mêmes canons. Et là ce qu'écrit le père Nicolas est parfaitement justifié.

Il est normal que le propriétaire prenne ses responsabilités comme il est normal que l'occupant demande des engagements écrits. Comme la responsabilité vient d'être confiée à l'Eglise russe, nous sommes d'accord que des discussions devraient s'engager entre les deux autorités ecclésiales pour que cette transitions se fasse dans les meilleures conditions et en respectant une déontologie chrétienne: il ne devrait pas y avoir de vainqueurs et vaincu, mais une communauté orthodoxe réunifiée repartant sur des bases assainies. Il nous reste à espérer que le Patriarcat ne va pas faire comme Daru et, s'appuyant sur le droit civil, imposer une solution qui créera de nouvelles divisions et rejettera une partie des paroissiens tout comme Daru rejetait (et excommuniait!) l'autre partie...

Prions pour que le Saint Esprit éclaire les deux parties!


19.Posté par Mischa le 05/08/2011 08:33
@12. Hiéromoine Nicolas
Простите меня отец Николай и благословите.

Ваше подробное объяснение очень интересно, но помоему никакого отношения не имеет к реальной действительности. Гражданские суды выносят приговоры по сути дела, опираясь на факты и документы. Выйгравшая сторона поступит по закону и предписанию, а не по Канону. Если владелец РФ захочет оставить в Ницце Константинополь - он оставит, захочет отдать этот храм РПЦ или РПЗЦ - передаст. Причём здесь каноны, мы же не в Римской империи и не в Византии? Церковные суды здесь тоже не причём.
Вот что важно, о чём я давно здесь пишу и повторяю : владыка Гавриил, о.Иоанн Гейт, секретарь Архиепископии, должен был бы давно встретиться с РФ, с послом или его представителем. И поговорить, обсудить ситуацию.
Из интервью А.Авдеева мы узнали, что он предупреждал вл.Гавриила о возможном суде. Его слова в Огоньке: "Когда в январе 2008 года закончился срок аренды, Российское государство попросило храм вернуть. Причем я как посол заранее предупреждал Архиепископию православных русских церквей в Западной Европе (экзархат Вселенского патриархата) о том, что срок заканчивается и нужно искать какие-то варианты пребывания прихода в храме. Я говорил, что приход может остаться, если мы сойдемся на новых договорных условиях при том понимании, что речь идет о российской государственной собственности. Но переговоров не было".
Я не понимаю, почему нужно до сих пор, играть в игру под названием "страус который прячет голову под крыло"? Так поступают дети, но не взрослые люди.

Так что отец Николай, лучше бы вы обратились к Архиепископии с призывом хороших переговоров с настоящим владельцем РФ, чем призывать к сопротивлению на основании Церковных Канонов

18.Posté par Tchetnik le 04/08/2011 20:37
@Mischa

Les 60 000 $ que j'ai mentionnés correspondent au SALAIRE officiel qui figure sur leurs feuilles d'engagement. Il s'agit d'une moyenne. Au Canada, le plus bas salaire était de 38 000 $ par an les plus élevés avoisinent les 90 000$.

En principe, cette somme est déclarée aux impôts. Cependant, les sommes en liquide perçues pour des offices divers comme des mnimosima et autres, ou pour des liturgies servies dans des paroisses éloignées ne sont pas déclarées.

Cette confusion des genres fait que certains candidats à la prêtrise là-bas sont en fait assez attirés par la vie relativement tranquille et confortable qu'une paroisse peut représenter (avec pour certaines, un logement "de fonction").

En Russie, le clergé était réduit à la portion congrue à l'époque Soviétique. Certaines habitudes comme demander une somme systématique pour faire commémorer des noms de proches par exemple (somme en général très peu élevée, mais le principe est un peu bancal) subsitent depuis ce temps.

Il convient de signaler que, en dehors de cette habitude un peu discutable, les prêtres font en Russie un très bon et très dur travail de charité, de pastorale et d'animation d'oeuvres sociales.


17.Posté par Mischa le 04/08/2011 14:10

"La différence est que les prêtres en Russie, en dehors des grands centres, ne roulent pas sur l'or, alors que les prêtres Grecs des Amériques touchent jusqu'à 60 000 $ par an en moyenne".
Вот Tchetnik №16 написал, что греческие священники в Америке в год за требы имеют по 60 000 тыс. долларов. Скажу что это позор, не прилично. А заявляют ли они это налогам? Или это "живые" деньги, которые расстворяются в их карманах.
Интересно как обстоят с этим дела в Ницце?

Vladimir № 14
В храме св.Николая, или как называют его Никола Морской я был несколько лет назад. Вход свободный для всех совершенно бесплатный. Постараюсь узнать через знакомых то о чём Вы пишите.
Но всё равно, это никакого отношения к Ницце не имеет. Если РФ хочет сделать вход бесплатный для туристов, то они вправе это сделать.

16.Posté par Daniel le 04/08/2011 06:35
A Gueorguy

Vous dites : "Dans le cas particulier de Nice, le territoire de cet édifice se trouvant être reconnu (certes non au titre d'une évolution géopolitique mais en application d'un droit foncier et les Eglises s'attachent à respecter le droit des Etats) comme territoire de la Fédération du Russie, il apparait alors que ce territoire est, sans conteste, le territoire canonique du Patriarcat de Moscou."

La cour a reconnu qu'il s'agissait d'une propriété de la Fédération de Russie, ce qui ne veut pas dire qu'il s'agit du territoire de la Fédérarion de Russie. Ce sont 2 choses différentes. De même, la propriété achetée à Paris pour la cathédrale est propriété de la Fédération de Russie mais non territoire de la Fédération de Russie. Ce sont 2 choses différentes.

15.Posté par Tchetnik le 04/08/2011 03:04
Aux Amériques le clergé (Grec) arrondit aussi beaucoup ses fins de mois en percevant des mordidas sur les baptèmes, mariages...voire en faisant des ententes avec les entreprises de pompes funèbres pour toucher un pourcentage.

La différence est que les prêtres en Russie, en dehors des grands centres, ne roulent pas sur l'or, alors que les prêtres Grecs des Amériques touchent jusqu'à 60 000 $ par an en moyenne.


14.Posté par vladimir le 03/08/2011 22:43
Bien cher Misha,

1. Je suis bien d'accord que c'est au propriétaire à décider, mais je trouve regrettable tout ce bruit fait autour de cette question secondaire et la désinformation qui l'accompagne (à propos du montant des recettes et du principe de la gratuité, qui pourtant connait des exceptions même en Russie, sans parler des églises catholiques en France, en Italie...)
2. Vous faites erreur: je ne parle pas de l'église des saints Pierre et Paul mais de St Nicolas des marins qui est une église qui n'a jamais cessé de fonctionner comme église, où il n'y a pas de musée, dont le recteur actuel est l'archiprêtre Bogdan (протоиерей Богдан Игоревич Сойко, cf. lien). L'entrée en est néanmoins payante pour les touristes exactement comme à Nice. M. Avdeev, comme vous, ne semble pas au courant mais il ne faut donc pas dire que la gratuité est une règle absolue: en France aussi, la cathédrale de Nice constitue une exception, l'entrée de toutes les autres églises russes étant gratuite. Peut-être est-ce lié eu fait que Nice St Saint-Pétersbourg sont des villes touristiques? Je me demande d'ailleurs si l'entrée de la cathédrale de Novgorod n'est pas payante de la même façon...
3. Vous considérez qu'il vaut mieux tarifer les "treby". La tradition ici est d'en laisser le prix à l'appréciation des croyants concernés. Je ne connais aucune églises où les commémorations soient payantes (alors que c'est la règle en Russie) et pour les autres offices "privés", chacun fixe lui-même son tarif : je connais aussi des amis qui se sont mariés à Nice, je me suis marié à Daru (comme mes parents et ma fille) et à chaque fois la participation a été laissée à notre appréciation... et c'est pareil pour les panihidy et les obsèques (otpevanie). Je n'ai jamais entendu personne dire que l'argent lui avait été demandé... ni de personne qui en aurait profiter sans rien donner! C'est simplement une différence culturelle.


13.Posté par Potomok le 03/08/2011 22:42
Précision. Je ne trouve nullement choquant qu'il y ait une contribution à apporter pour "treby"; c'est même normal. Le fait même d'acheter des bougies ou des prosfore n'est pas choquant. Alors pourquoi ne pas compenser le temps que le prêtre vous consacre ou pour des mariages et autres cérémonies, l'emploi et l'entretien des lieux. Maintenant, il ne faut pas glisser à une pratique "commerciale" - refuser des treby à des nécessiteux, demander des suppléments parce que le temps est chronométré - et donc il convient de faire du discernement.

Ce que j'indiquais seulement est que l'on fait d'une activité touristique et commerciale la source de rémunération du clergé.

12.Posté par Hiéromoine Nicolas le 03/08/2011 22:28
@ Georgy
Cher frère,
Je relis ce que j'ai écrit et je trouve que j'aurais pu m'exprimer encore plus clairement. La thèse sous jacente est celle ci : Au point où nous en sommes, conformément à la citation scripturaire (Lc 15,7) ne serait-il pas préférable de nous repentir, au moins d'oublier ce que d'autres ont fait ou pas fait, ce qui a été dit, pensé, imputé à tort ou à raison par les uns ou les autres dans le passé ? Dans les querelles, il n'est jamais une partie complètement innocente. Ne serait-il pas plus judicieux de constater aujourd'hui que si la gestion matérielle du lieu de culte "Cathédrale de Nice" a été confiée par son légitime propriétaire à l'entité ecclésiastique "Patriarcat" de Moscou", le droit canonique (canon 17 et 25 cités dans mon post précédent) semble indiquer que la juridiction ecclésiastique qui s'y exerce est et demeure celle de l'Exarchat qui y a géré la pastorale depuis plus de trente ans sans contestation.
Dans ces conditions, ne serait-il pas approprié que des pourparlers s'ouvrent d'urgence entre deux entités ecclésiastiques porteuses, chacune, d'une responsabilité partielle qu'aucune des deux ne peut exercer sans l'accord de l'autre. Ces pourparlers seraient l'occasion non seulement de résoudre dans l'harmonie la difficulté que nous connaissons, mais aussi de restaurer la charité par la recherche commune d'une collaboration pastorale au service de la sanctification des fidèles. Et c'est là que ma seconde citation (Mt 5,16) devient pertinente.
On pourra objecter que demander à nos hiérarques au nom de leur église et en leur nom propre de se rencontrer et de se faire mutuellement de tout cœur une métanie comme préalable à la restauration de la charité dans un dialogue de vérité est irréaliste. D'un point de vue humais cela est certain, mais on l'a déjà vu dans l'histoire spirituelle.
Permettez-moi aussi d'ajouter quelques réflexions à propos de quelques passages de votre billet.
1) Je partage avec vous l'idée que le terrain sur lequel croissent et se multiplient les difficultés entre les patriarcats de Constantinople et de Moscou est leur divergence ecclésiologique. Chacun des deux est parfaitement logique avec lui-même et agit conformément à ses présupposés, d'où les incompréhensions et les querelles. Ce n'est pas ici le lieu de caractériser les deux approches, mais il me semble (je donne ici un avis qui n'engage que moi) que la manière de voir Constantinopolitaine est plus traditionnelle et qu'un certain nombre des reproches qu'elle adresse à l'Eglise de Russie sur son ecclésiologie pratique sont à considérer. Encore une fois, cela n'est qu'un sentiment personnel et nécessiterait d'être développé. Je serais disposé à entendre toutes les objections fondées qu'on voudra. Une dernière remarque : La prétention du patriarcat de Constantinople sur la juridiction en Europe occidentale ne repose pas seulement sur le canon 28 de Chalcédoine. D'autres arguments sont présentés. Veuillez vous référer aux articles du P. Grigorios Papathomas sur le sujet.
2) En revanche, il me semble que vous affirmez à tort que le terrain sur lequel est édifié l'église saint Nicolas à Nice est reconnu comme territoire de la Fédération de Russie. Où avez-vous vu cela ? Seuls le terrain sur lesquels est bâtie l'ambassades russe a ce statut. En ce qui concerne le terrain de Nice, il s'agit d'un territoire français inaliénable dont l'Etat Russe a la simple propriété. Ces bases erronées étant posées, vous poursuivez le raisonnement en déclarant que l'Eglise russe de Nice est construite sur le territoire canonique du Patriarcat de Moscou. Comme toujours, une petite erreur au départ et le raisonnement s'égare. Corrigez, voulez-vous ?
3) Je suis bien d'accord avec vous pour dire : " toutes ces luttes n’auraient jamais eu lieu avec un peu d’humilité et une bonne compréhension ... La question n’aurait jamais été soulevée de savoir sous l’autorité de quelle entité ecclésiale auraient été placés tous ces édifices." Mais que voulez-vous? Perrette s'est monté la tête, le lait est maintenant répandu. Sauvons par l'humilité ce qui peut encore l'être.

11.Posté par Mischa le 03/08/2011 21:22
@Vladimir, отвечаю Вам.
Во первых, я думаю, что РФ в полном праве сделать так как они хотят в Соборе. Если они захотят оставить платный вход - они его оставят. Если не захотят - не оставят. Они хозяева и им решать.
Повторяю. В России, Европе, в Италии, Испании, Франции.... там где есть постоянные службы и при этом существует церковный музей ( как в Нотр Дам), то вход в храм бесплатный, а в отеделение Музея, он платный. Там всегда сидит билетёрша и продаёт билеты. Но в Ницце, действует путаница. Этот Храм не музей, а становится Музеем самопроизвольно.
То есть Храм = Музей. Так не бывает. В Музее не может служить священник.
В Музее Нотр Дам не идут службы!!! В храме Петра и Павла в Петропавловской крепости, в усыпальнице службы идут один раз в год.... и то не всегда. Сейчас пишут, что хотят этот храм передать Митрополии СПб. Но пока это больше музей=усыпальница. чем храм

То что касается треб. Лучше объявлять "ценники" на требы. Так делается в большинстве церквей России. Вы полагаете что в Ницце не берут денег за венчания, отпевания, крестины и проч.....? Потому что на это нет официально объявленной цены. Вы ошибаетесь.
У меня есть друзья, которые там венчались и вполне платили за это. Почему нужно наводить "тень на плетень" и выглядеть невинным?

10.Posté par vladimir le 03/08/2011 18:34
Bien cher Misha: votre commentaire 4 est erroné et Daniel a raison: je connais au moins 1 église dans ce cas en Russie. A St Nicolas des marins (Saint-Pétersbourg) les conditions de visites sont, de fait, exactement les mêmes qu'à Nice: entrée gratuite mais de tourisme pendent les offices, gratuité pour le Orthodoxes sur simple déclaration... C'est d'autant moins choquant que, dans les deux cas. la plupart des touristes arrivent dans le cadre de tours organisés (il y a peu d'autres monument à Nice et tous les tours de ville y passent) et la suppression du droit d'entrée profitera donc surtout, en fait, aux tour-operators!

Bien cher Potok votre commentaire 5 est très pertinent et souligne un point essentiel: en Russie le clergé "arrondi ses fins de mois" en faisant payer les "treby", a commencer par les commémorations (X roubles/nom, Y rouble pour une painichide, Z pour des obsèques...). A Nice tout cela est gratuit ou laissé à l'appréciation des fidèles... On peut alors se poser la question de savoir, dans un cas comme celui-là, s'il vaut mieux faire payer les tour-opérators ou les fidèles...

Père Nicolas bénissez-moi. Votre contribution est parfaite! En ramenant le débat sur le plan ecclésial, qu'il n'aurait jamais du quitter, vous remettez les choses au bon endroit. Quel dommage que "Aucune réponse n'ait été donnée." à la proposition de M.Avdeev! Elle avait eu une confirmation écrite et officielle dans le texte de la citation (qui constitue un acte irréfutable!) et il est bien triste de voir que les représentants de l'ACOR et de l'Archevêché nient ce fait avéré.




9.Posté par Gueorguy le 03/08/2011 17:22
Cher Hiéromoine Nicolas,

Ne croyait pas un instant que dans mon esprit se trouve la place pour une polémique dans le genre, « tu m'as fait ceci, je te ferais cela »... Surtout entre les deux patriarcats de Constantinople et de Moscou.

Mais il me semble bien que le Patriarcat de Constantinople ait, lui-même, eu une lecture différente de la votre. Loin de moi, l'idée de remettre sur le métier l'affaire de l'Estonie mais celle-ci a démontré que le Patriarcat de Constantinople considère assez facilement et assez unilatéralement que dès qu'un territoire ne se trouve plus rattaché géopolitiquement à un territoire canonique d'une Eglise sœur, sa (celle du Patriarcat de Constantinople) juridiction s'applique automatiquement, au nom de l'interprétation que celui-ci fait de la 28ème décision du IV-ème concile de Chalcédoine (ce qui pose en soit, un autre problème mais je ne le soulève pas, non plus, ici).

Dans le cas particulier de Nice, le territoire de cet édifice se trouvant être reconnu (certes non au titre d'une évolution géopolitique mais en application d'un droit foncier et les Eglises s'attachent à respecter le droit des Etats) comme territoire de la Fédération du Russie, il apparait alors que ce territoire est, sans conteste, le territoire canonique du Patriarcat de Moscou. Quand bien même, il s'agit d'une situation géographique particulière. Mais des situations géographiques (discontinuité) d’un territoire isolé existent sans que personne ne les remette en cause (les iles grecques, l’enclave de Kaliningrad, etc).

Ensuite, sans revenir sur tous les remous de cette affaire, il convient de rappeler que la proposition de continuer à exercer sa juridiction a été bien formulée mais que celle-ci a été rejetée ou non reçue. D'ailleurs si le principe que je retiens dans le paragraphe précédent s'applique bien, cette proposition n'aurait pu être acceptée qu'avec l'accord du Patriarcat de Moscou sur le territoire canonique duquel cet édifice se trouve désormais.

Enfin, certes, on peut ne devrait retenir les choses évangéliques, il convient de bien séparer les choses et rendre "ce qui est à César". L'ambassadeur de la Fédération de Russie puis Ministre de la Culture de ce Pays est plus que dans son rôle de défendre les intérêts vitaux, l'autorité et, même, la fierté et le prestige de son pays. Et l'on peut comprendre parfaitement son attitude qui après essuyé refus et nombre de virulentes et agressives critiques à l'endroit de l'Etat qu'il représente de la part de ceux qui avaient, jusqu'à ce jour, la gestion de cet édifice, ait été plus que refroidi à l'idée de prolonger toute idée de coopération. Et même avec cela, la porte n'est pas violemment claqué puisqu'en remettant les clefs au Patriarcat de Moscou, la Fédération de Russie précise, à nouveau et avec insistance, sa volonté de ne point se mêler des orientations ecclésiales que celui-ci retiendra et je n'ai jamais entendu qu'aucune proposition de coopération ne serait jamais formulée ; ce qui ne garanti pas qu’elle soit honorée.

Il faudrait aussi rappeler les circonstances précises de l’octroi initial de cet édifice à la gestion du diocèse de St Pétersbourg et nullement au Patriarcat de Constantinople. Il me parait qu’une relecture des canons que vous citez, justifie que celui-ci restitue à ce diocèse dès lors que les circonstances historiques (cette période gelée ne peut être prise en compte) qui ont provoqué ce transfert ont disparu depuis moins de trente ans.

Je laisse de coté les considérations selon lesquelles toutes ces luttes n’auraient jamais eu lieu si un peu d’humilité et une bonne compréhension de la Lettre du Patriarche Alexis II avait été bien comprise. La question n’aurait jamais été soulevé de savoir sous l’autorité de quelle entité ecclésiale aurait été placé tous ces édifices. Tous ces procès n’auraient pas eu aucune raison d’avoir lieu. N’est-ce pas une lecture plus évangélique – et, rien qu’à cause de cela, aurait, au moins, mérité d’être étudié - plutôt que l’absolutisme d’une « indépendance » qu’on érige sans fondement au rang d’un dogme.

Avec mon immense respect et en vous assurant que toute perception de polémique dans mes propos serait un dommage bien involontairement provoqué.

8.Posté par Gueorguy le 03/08/2011 12:49
Pour que le lecteur non russophone puisse prendre connaissance de ces propose de Nikita Struve qu'évoque le ministre de la culture de la Fédération de Russie, je signale qu'une traduction a été mis en ligne sur le lien ci-dessous.

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