Père Andrew Phillips:  L’impérialisme et les trois Romes
Extraits de l’essai du père Andrew Phillips (recteur de l’église de Saint Jean de Shanghai Colchester Royaume-Uni)
Texte intégral en anglais en premier commentaire de cette publication L'équipe de rédaction PO ne fait pas siennes toutes les idées de l'auteur.

L’impérialisme de la première et de la seconde Rome
...Le second impérialisme continue d’exister en marge de l’Eglise orthodoxe grecque. La fantaisiste mégalomanie d’une seconde Rome qui a disparu il y a 568 ans reste persistante. Ces illusions coloniales tout à fait irréelles trouvent un terrain d’application à Jérusalem et Alexandrie, par exemple, territoires que voudrait s’approprier le ministère des affaires étrangères d’Athènes. Cet impérialisme est d’autant plus absurde que monoethnique. Le patriarcat de Constantinople s’apprête actuellement à révoquer l’autonomie conférée aux paroisses qui se considèrent « de tradition russe », c’est-à-dire celles qui se trouvent sous la juridiction de « la rue Daru », à Paris.

Ces communautés devront désormais exister au sein du diocèse local grec. Constantinople s’apprête à s’approprier les paroisses « rue Daru » sur le continent en mettant à profit une éventuelle vacance de la chaire de Comane. Il l’a déjà fait entre 1966 et 1971, il l’a essayé à nouveau en 1980. J’étais à l’époque diacre dans la capitale française et ces projets d’hellénisation me paraissaient évidents.
Je m’étais heurté à l’époque au comportement repoussant de Moscou et je me disais naïvement que Constantinople pourrait faire mieux.

L’archevêque Georges (Wagner) était hanté par la peur de voir son diocèse répudié par Constantinople. Hors, le patriarche Démétrios de Constantinople avait alors déclaré que ces paroisses européennes devront un jour réintégrer l’Eglise russe… La stratégie de Constantinople consistait alors à retirer de la juridiction Daru un pays à la suite de l’autre, des paroisses l’une après l’autre et à les placer sous l’omophore d’évêques grecs.

Constantinople est actuellement dans l’attente d’une éventuelle vacance de la chaire « Daru » ce qui conduirait à une « athénogarisation » de ce Diocèse. On pourrait croire que le patriarcat de Constantinople ait renoncé à ses ambitions en Ukraine et, peut-être, en Estonie. Ceci, probablement, en échange d’un soutien diplomatique et financier de la Russie dans les relations entre le patriarcat de Constantinople et les autorités turques. Un tel soutien peut être plus qu’utile en ce qui concerne la réouverture souhaitée par le patriarcat du séminaire de Halki. Les statistiques parlent d’elles mêmes : pour les 800 orthodoxes grecs on compte près de 15.000 orthodoxes russes résidant en Turquie .
La négociation porte également sur le statut futur de l’OCA, ensemble de paroisses en Amérique auxquelles l’Eglise russe a octroyé l’autocéphalie pendant la guerre froide…

L’impérialisme de la Troisième Rome

L’impérialisme inhérent à Moscou, la Troisième Rome, a été moins marqué par le nationalisme et, dans une certaine mesure, plus justifié que celui de Byzance, la deuxième Rome. Cela pour la simple raison que l’Empire Russe (dont la plus grande partie constitue aujourd’hui la Fédération de Russie) a toujours été très vaste, variant par sa superficie de 1/7e à 1/9e de la surface de la Terre. Empire pluriethnique, avec plus de 100 nationalités et langages, à la différence de Byzance qui devint rapidement exclusivement grecque. Je me souviens d’un prêtre grec réputé pour sa sagesse qui m’assurait, il y a 35 ans, que Platon était orthodoxe et que Dieu s’exprimait de préférence en grec.

Etant donné ses effectifs et la diversité qui lui est propre l’Eglise orthodoxe russe est une entité moins centralisée que le patriarcat de Constantinople. On peut dire d’elle que c’est une Confédération d’Eglises et de métropoles autonomes, - Eglises orthodoxes d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie, de Lettonie, du Kazakhstan, du Japon et de Chine ainsi que l’EORHF. Elle ne comprend pas les Eglises autocéphales de Pologne et des terres Tchèque, celle de Slovaquie qui ont, en fait, été dans un passé récent des parties intégrantes de l’Eglise russe.

Cependant l’impérialisme russe s’est fait beaucoup d’ennemis, en particulier dans le Caucase, l’Ukraine occidentale ainsi que dans la majeure partie de l’Europe de l’Est (la Pologne n’est-elle pas l’Irlande du Nord de la Russie ?). Dans ces contrées la russophobie n’a été que renforcée par les crimes de l’impérialisme soviétique. L’édification de la Nouvelle Jérusalem, antidote à l’impérialisme étatique de la Troisième Rome et de son nationalisme obscurantiste et provincial « vieux croyant » dut être interrompue. Cette rupture se produisit avec la prise en otage de l’Eglise et l’arrestation pendant la deuxième moitié du XVII siècle de son primat légitime, le patriarche Tikhon. Ainsi, la Nouvelle Jérusalem reste jusqu’à présent inachevée. La décapitation de l’Eglise russe fut parachevée par les intrigues des catholiques romains, la vénalité grecque et l’ignorance russe, les trois impérialismes agissant de connivence.

A la suite de la révolution de 1917 qui avait bénéficié dans une grande mesure du soutien de l’Occident le monde orthodoxe fut plongé dans le chaos. L’impérialisme britannique put accaparer des parties du monde orthodoxe au Proche et au Moyen orient, en Grèce, à Chypres et même en Roumanie où furent introduits le nouveau calendrier ainsi que d’autres réformes modernistes, causes de divisions. Il s’agissait, par l’invention d’une orthodoxie « diététique ou light » de la dévaloriser et d’y introduire des schismes afin de pouvoir contrôler les Eglises locales…

Après de l’effondrement de l’impérialisme britannique en 1945 c’est l’impérialisme américain qui prit la relève pour briser ce qui restait de résistance à l’idolâtrie matérialiste, l’objectif final étant de détruire toute trace de spiritualité dans le monde orthodoxe grec. Ces derniers temps une attention particulière est accordée à la destruction de l’orthodoxie en Serbie, en Ukraine et en Géorgie…
Pendant la Guerre froide, encore toute récente, le clergé du patriarcat de Moscou affecté à l’étranger a vécu dans la déchéance morale. Les postes de responsabilité étaient attribués exclusivement par le KGB. Or « chaque homme a un prix ». Le « culte de la personnalité » cause de divisions, était encouragé. Aussi, de nombreux fidèles et clercs de la diaspora préfèrent s’abriter dans d’autres juridictions orthodoxes, en particulier celle de l’EORHF, ceci tout en se maintenant dans le cadre de la tradition russe. Cette situation a été dépassée, mais les plaies qu’elle a infligées ne sont pas encore entièrement guéries. La guerre froide a ruiné de nombreuses vies. Il faut constater que, malheureusement, la méfiance continue à exister dans les relations entre le Patriarcat de Moscou et la diaspora. Les regrets, bien qu’exprimés plusieurs décennies après les faits, ont été d’une grande aide.
Mais quelle est la situation actuelle de l’Eglise orthodoxe en Russie même ? Au grand dam des Etats-Unis et de l’UE elle revit, irriguée par le sang des Nouveaux martyrs et les souffrances des Nouveaux confesseurs…

Conclusions

Ceux qui sont entraînés à la dérive par le patriarcat de Constantinople ont aujourd’hui la possibilité de réintégrer le patriarcat de Moscou ou l’EORHF autonome qui est actuellement dirigée par le métropolite le plus ouvert et le plus compréhensif de son histoire. Par naïveté, par inexpérience vous n’avez pas voulu entendre les avertissements que nous vous avions adressés à l’époque en nous fondant sur notre triste expérience. Mais nous vous restons ouverts. Nous ne devons pas nous condamner nous-mêmes à persévérer dans l’ignorance de l’histoire.
Rejoignez ceux qui, comme nous, ont aspiré et travaillé pour l’avènement d’une métropole orthodoxe autonome en Europe occidentale qui deviendrait un jour, avec l’aide de Dieu, l’assise d’une Eglise Orthodoxe d’Europe. Cela serait l’unique possible témoignage de Dieu dans le monde hétérodoxe et décadent dans lequel nous sommes. Une Eglise seulement est à même de fonder une telle métropole et a annoncé son intention de le faire, c’est l’Eglise orthodoxe russe. Les idéaux multiethniques qui étaient ceux de l’Eglise russe au XVII siècle revivent. La nouvelle métropole européenne est viable, elle est déjà en devenir.
Les cyniques peuvent en douter mais il faut qu’ils n’oublient pas trois choses :

- D’abord la métropole est une réalité et non un phantasme non canonique et désincarné de l’école philosophique de Paris.
- Deuxièmement, elle est l’unique solution réaliste car le patriarcat de Constantinople n’a jamais volontiers octroyé l’autonomie, sans parler de l’autocéphalie à qui que ce soit. Le professeur Basile Osborne me l’a expliqué il y a 35 ans. Les récents évènements de Bulgarie en sont d’ailleurs une preuve.
- Et troisièmement :les cyniques doivent ne pas perdre de vue que l’Eglise n’est pas gouvernée par les hommes mais par Dieu, que c’est à Lui qu’elle appartient. Nous nous efforçons d’accomplir la volonté de Dieu et non la notre. L’histoire récente de l’Eglise orthodoxe russe et de sa résurrection miraculeuse après le Golgotha soviétique en est une preuve.

A ceux qui sont à la recherche d’un havre de paix et qui veulent maintenir intacte la Tradition orthodoxe nous disons :" ne ratez pas le train". Souvenez vous que l’homme propose et que Dieu dispose.

p. A.P. 27 mai - 7 juin 2011

Traduction Nikita Krivochéine

"PO"- Père Andrew Phillips : La pensée et l’enseignement du Père Alexandre Schmemann
Père Andrew Phillips: Reconfiguration inachevée de l'Eglise russe dans l'émigration



Rédigé par Nikita Krivocheine le 13 Juin 2011 à 17:21 | 31 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par l'équipe de rédaction: Archpriest Andrew Phillips le 13/06/2011 17:54
Imperialisms and the Three Romes

Introduction: Secular Imperialisms

Imperialism is in fact a form of idolatry, more precisely national idolatry, the personality cult of the nation. Like all attachments to human organisations, imperialisms are secular in nature, even if sometimes they may be camouflaged in religious guise. And because they are secular, they are often evil. In any case, imperialisms make the countries infected by them disliked and even hated.
Thus, there is today’s American imperialism, Pax Americana, with its legions bankruptingly sent out to defend its many bases all over the world. It leads to hate-filled American flag-burning from Iraq to Afghanistan, from Iran to Cuba, from Venezuela to Saudi Arabia, from North Korea to Vietnam, and the list goes on. Its predecessor, British imperialism, Pax Britannica, also means that the words Britain and British are hated in Ireland, in parts of Scotland, in large parts of Africa, the Middle East and on the Indian subcontinent.
Similarly, Spain and Portugal earned themselves hatred for their imperialism in Latin America, French imperialism brought hatred for France, especially in North Africa and Vietnam. Austro-Hungarian imperialism brought hatred in Central and Eastern Europe, Belgian Imperialism brought hatred in the Belgian Congo, the Netherlands won hatred in the East Indies and Italian Imperialism won hatred for Italy in Libya and Ethiopia. As for Germany, its two European Wars brought it hatred all over Europe and even today, in Greece, Spain, Ireland and other countries, Germany’s economic domination of the EU earns it the name of ‘The Fourth Reich’ and demonstrators against it appear on the streets of Europe.

* * *
‘Christian’ Imperialisms

However, further back in history, long before the ‘Enlightenment’ (by neo-paganism) and the ‘Renaissance’ (of neo-paganism), which gave birth to the arrogance of modern imperialisms, there were ancient imperialisms. Apart from pre-Christian and Non-Christian forms, these include imperialisms brought by the secular into the Christian Church, which attempted to Christianise them – not always successfully.
Thus, in Christian life, Roman Imperialism (a vestige from paganism, though later theologically justified by the barbarian ‘Emperor’ Charlemagne with the indefensible and unBiblical ‘filioque’ doctrine) brought Roman Catholicism into doctrinal and therefore visible and practical compromise. It also brought it undying resistance from the rest of the Christian world. Its crimes, atrocities and massacres, many of them very recent, all stemming from the pagan claims of the Pope of Rome to universal domination, will never be forgotten by the Orthodox, Protestant and secular worlds.
Thus, a victim of barbarianism, the First Rome fell and the Second Rome of Constantinople took its place. A victim of Imperialist nationalism, ‘Hellenism’, condemned by the Apostle Paul and alienating Copts, Semites, Latins and other races, that Empire also fell, though the Church remained doctrinally uncompromised. In its turn it was replaced by the Third Rome in Moscow. And that Empire also fell, a victim of its own imperialism, but again the Church remained doctrinally uncompromised.

* * *
The Imperialism of the First and Second Romes

Within the Roman Catholic world, the Imperialistic ideology of the First Rome lives on and is aggressively pursued for want of any viable justification for its existence.
However, the second imperialism also lives on, on the fringes of the Greek Orthodox Church. Megalomania, the unreal fantasy for a diminished Second Rome that disappeared 568 years ago, continues. It pursues its unrealistic, colonialist illusions, for example, in Alexandria and Jerusalem, colonial outposts of the Ministry of Foreign Affairs in Athens. This imperialism is all the more absurd, in that it is uni-national.
Currently, for instance, the Patriarchate of Constantinople is revoking the autonomy given to parishes in Great Britain which call themselves ‘of the Russian Tradition’ (i. e. those under the Rue Daru jurisdiction in Paris). They now have to go directly under the jurisdiction of the local Greek Archbishop. Presumably, Constantinople will later cast adrift the rest of the parishes on the Continent which are still under the jurisdiction of its ailing last bishop, Archbishop Gabriel. It already did this between 1966 and 1971, and tried again in the 1980s, when its true intention of hellenisation at last became clear to me, then a deacon in Paris. Having experienced the appalling behaviour of Moscow, I had naively thought that Constantinople could behave better.
I can remember in the 1980s how the fear of being cast adrift by Constantinople was the haunting nightmare of its then Archbishop George (Wagner). Indeed, Patriarch Demetrios of Constantinople said at the time that his parishes would indeed have to return to the Russian Church one day, a statement recently repeated by Archim. Placide Deseille. In the early 80s, the Rue Daru group was forbidden to expand its jurisdiction by taking in a former OCA priest in England, who had fallen out with both branches of the Russian Church here. Constantinople’s policy at the time was to remove parishes from the Rue Daru jurisdiction one by one, country by country, and place them directly under its Greek bishops.
Its policy now seems to be to let the last bishop die and so, bishopless, Rue Daru will have to be ‘athenagorised’, or else to die out altogether. The Patriarchate of Constantinople also seems to have backed out of ambitions in the Ukraine and perhaps Estonia. It may also give up its jurisdiction over Ukrainian parishes in the Diaspora. Presumably, all this is in exchange for Russian financial and diplomatic support with the Turkish government and Constantinople’s struggle to reopen its seminary there. There is also the threatening fact that more Russian Orthodox live in Turkey (15,000) than Greek Orthodox (800). Another bargaining counter would be the Russian abandonment of the uncanonical Cold War period autocephaly, embarrassingly given by the Soviet-period Russian Church to a group of parishes in North America and known as the OCA.
Locally, we too have suffered from the empire-building of a tiny new calendarist group, sponsored by the Patriarchate of Constantinople. Some years ago it set itself up on our doorstep and tried to steal both our parishioners and even our music. All this attempted destruction under the pretext of the ‘Pan-Orthodox’ myth, was directed from a military-style map with its drawing-pins.

* * *
The Imperialism of the Third Rome

The Third Rome Imperialism of Moscow has been less nationalistic and in some ways more justified than that of the Second Rome. This is for the simple reason that the Russian Empire (most of which now forms the Russian Federation) has always been huge (varying between one seventh and one ninth of the planet). It has also always been multinational, with over 100 nationalities and languages), unlike the Second Rome, which rapidly became narrowly Greek. (I still remember a well-known Cypriot priest and reputed ‘elder’ assuring me 35 years ago how Plato had been Orthodox and that God spoke Greek by preference!).
As a result of its size and variety, the Russian Orthodox Church is less centralised than the Patriarchate of Constantinople. She is made up of a Confederation of autonomous Metropolias and Churches, such as the Ukrainian, Belarussian, Moldovan, Latvian, Kazakhstan, Japanese and Chinese Orthodox Churches and the Church Outside Russia (ROCOR). (This does not include the Autocephalous Orthodox Churches of Poland and the Czech Lands and Slovakia, which in the unspoken reality are also former parts of the Russian Orthodox Church).
However, Russian imperialism still won it many enemies, especially in the Caucasus, the far western Ukraine, Finland and in much of Eastern Europe (Is not Poland the Russian Ireland?) This Russophobia was much reinforced by later Soviet imperialist crimes. The Russian Orthodox antidote to the Third Rome imperialism of the Russian State and its provincial (‘Old Ritualist’) obscurantist nationalism, the construction of the New Jerusalem, was stopped. This came about with the beheading of the Church and the imprisonment of her rightful Patriarch Nikon in the second half of the seventeenth century. Thus, his New Jerusalem complex was not finished until now. This beheading of the Russian Church was achieved by Roman Catholic intriguing, Greek venality and Russian ignorance - three imperialisms conniving together.
After the Russian Revolution of 1917, plotted and greeted by the Western Powers, the Orthodox world fell into chaos. British imperialism began picking at the soft underbelly of the Orthodox world in the Middle and Near East, Greece, Cyprus and even Romania, introducing freemasonry, the ‘new calendar’ and other divisive modernist reforms. They thought that the invention of a ‘Diet Orthodoxy’, an ‘Orthodoxy Lite,’ would be enough to degut, divide by schism and so rule over those Local Churches. Often it used puppet German princelings the Western Powers had placed in the Balkans or else Anglicanism, as its weapon to divide and rule, making especial use of Arab Orthodox bishops acting uncanonically and, on the other hand, the zeal without knowledge of the outraged uneducated.
With the collapse of British imperialism after 1945, American imperialism took up the ignoble task, working to crush the last vestiges of spiritual resistance to its materialist idolatry, its ultimate aim to destroy every trace of spiritual life in the Greek Orthodox world. However, more recently, it has turned its attention to destroying Serbian, Ukrainian and Georgian Orthodoxy, particularly humiliating the Serbian Church in recent months. The EU has now also taken up satan’s cause, infiltrating the Local Churches in Romania, Bulgaria and Cyprus in particular, and working against Serbia too, using its traditional divide and rule method, in order to create an EU-friendly and politically correct pseudo-Orthodoxy, softened up by papal visits.
During the Cold War period, not so long ago, and the appalling moral decadence in parts of the Patriarchal Russian Church in the Diaspora at that time, the KGB only appointed the compromised to positions of responsibility. Thus, it could hold power of them (‘every man has his price’). It also encouraged the personality cults which were so divisive in the Russian Church. Thus, many faithful and clergy fled it for other jurisdictions in the freedom of the Diaspora, though many of them, especially in ROCOR, remained most loyal to the Russian Tradition. Although this has all changed today, we have not forgotten and the wounds are still raw. Many lives were ruined by the Cold War and, sadly ‘distrust’ is still the word which best sums up attitudes to the Patriarchal Russian Church in the Diaspora. Apologies, though decades late, would greatly help.
But what of the Patriarchal Russian Church inside Russia in all this today? To the intense irritation of the US/EU duo, She has revived through the blood of the New Martyrs and the tears of the New Confessors since the fall of Western-imposed Communism. At present the West is hoping that the suicidal and self-imposed mixture of ecological catastrophe, financial corruption (also among the Church elite), abortion and alcoholism will be enough. If Russians want to commit suicide in any of these four ways, it can only be to the benefit of the US/EU power in its so-called ‘secret’ project to install Antichrist in Jerusalem.

* * *
Conclusion: Solutions?
Those who are being cast adrift by the Patriarchate of Constantinople today can always return to the Russian Church, either directly to the Patriarchal part or else to the autonomous ROCOR, which now has the most open and understanding Metropolitan in its history. They will be welcomed back. We too suffered before you and understand you. Although you were unable through naivety and inexperience to listen to the warnings which we gave at the time, warnings learned from our own sorry experience, we are still open to you. We must not condemn ourselves never to learn from history.
There are those who, like ourselves, have for decades wanted to see and have worked for an autonomous Orthodox Metropolia for Western Europe, as the basis one day, if God wills, for a local European Orthodox Church. Only this can witness to Christ in the compromised and dying heterodox world. And the fact is that there is only one Church which can establish this Metropolia and has publicly announced its intention to do so. This is the Russian Orthodox Church. Despite Third Rome imperialism, increasingly balanced by the restoration of the New Jerusalem outside Moscow and the re-establishment of the seventeenth century multinational ideal of the Russian Orthodox Church, this Metropolia is viable and is coming.
Cynics may doubt this, given some of the individuals involved, but cynics should remember three things. Firstly, this Metropolia is real - it is not just another uncanonical disincarnate fantasy of Parisian philosophy. Secondly, it is the only offer on the table, for the Patriarchate of Constantinople has never freely granted anyone autonomy, let alone autocephaly, as Dr Basil Osborne told me some 35 years ago. The recent history of the Church of Bulgaria proves this. Finally, cynics should remember that the Church is not governed by men, but by God. It belongs to Him, His Body, not to us. It is God’s Will that we are trying to do, not our own. The recent history of the Russian Church and its miraculous resurrection after the Soviet Golgotha proves this.
To those who seek a safe haven and the uncompromised Orthodox Tradition, we would say: Don’t miss the train. And remember that although man proposes, it is God Who disposes.

Archpriest Andrew Phillips,
Colchester, England

www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Reconfiguration-inachevee-de-l-Eglise-russe-dans-l-emigration_a1682.html
25 May/7 June 2011
The Holy Prophet, Forerunner and Baptist John
180th Anniversary of the Reunion of 3,000,000 Uniats with the Church at Vilna in 1831



2.Posté par Daniel le 14/06/2011 00:03
Certainement pas le meilleur article du Père Andrew... On n'est pas obligé de commenter les soucis de santé de tel évêque et de supputer sur ce qui adviendra après son décès. Concernant Alexandrie, la mission orthodoxe en Afrique est supportée quasi exclusivement par l'Eglise de Grèce. L'OCA est aussi plus qu'un groupe de paroisses...

Bonne analyse en revanche sur les menées antiorthodoxes qui aboutissent à des prises de contrôle d'Eglise par les tenants de l'orthodoxie light. L'Eglise de Roumanie est assez inquiétante en ce moment ; il y a au la communion uniate non sanctionnée du Métropolite du Banta, la bénédiction des eaux communes pour la Théophanie avec un évêque uniate, il y a à présent le changement des textes du Triode de Carême pour y changer tout ce qui est interprété comme antisémtisme (au passage cette même chose est opérée dans les textes en français) et semble-t-il un futur évêque qui aurait participé à des liturgies douteuses avec des membres du mouvement de la pseudo-prophétesse Vassula Ryden. En Serbie, le nouveau patriarche a été dans une synagogue pour Hannoukah et y a allumé une des chandelles... Mais ces dérives politiquement correct et papophiles sont aussi présentes dans l'Eglise de Russie...

3.Posté par Marie Genko le 14/06/2011 10:21
Cher Nikita,

Merci pour cette brillante traduction!

Cher Daniel,

Merci pour vos commentaires!

Je vais simplement exprimer, comme Daniel, qu'il est impossible d'accepter toute la pensée du Père Andrew en bloc telle qu'elle s'exprime dans cet article.
Peut-être le Père Andrew aurait-il eu besoin de nous clarifier sa pensée, car certaines choses nous heurtent à sa lecture.

Chacun peut tirer de cet article ce qui lui semble légitime et aussi ce qui lui semble une approche erronée.

Ce qui m'étonne personnellement est le ton volontiers conquérant!
Ce qui me semble peu charitable est la quasi condamnation du patriarcat de Constantinople!!!

Combien de fois faudra-t-il dire, et redire, que le témoignage orthodoxe ne sera crédible que si nous avons des relations profondément fraternelles entre les patriarcats orthodoxes!

C'est l'Amour et l'entraide que nous nous témoignons les uns aux autres qui fait de nous des chrétiens authentiques.

Tout impérialisme d'un patriarcat envers les autres patriarcats est inacceptable!

Si une hérésie s'introduit dans un patriarcat, c'est au consensus des théologiens orthodoxes de la condamner. Nous pouvons en effet nous poser de légitimes questions concernant certaines décisions prises par l'un ou l'autre des patriarcats, surtout dans le courant du terrible siècle passé!

Je suis convaincue que c'est notre respect de la liberté et de l'autonomie de chacun des patriarcats qui fait notre force.

Et enfin c'est LA PRIÈRE DE NOS MOINES et LE SOUTIEN DU CONSENSUS DE NOS THÉOLOGIENS qui nous fait avancer vers LE TRIOMPHE DE L'ORTHODOXIE!

4.Posté par vladimir le 14/06/2011 18:30
Malgré un certain nombre d'idées intéressantes, en particulier l'analyse historique par le prisme de impérialisme, je trouve cet article "tiré par les cheveux". Le p. Andrew se place clairement dans l'aile conservatrice de l'Eglise russe, comme d'ailleurs la majorité de l'EHF; de là sa dépréciation systématique aussi bien des juridictions qui ont refusé de rejoindre le schisme de l'EHF (il a duré 80 ans et Daru, comme l'OCA, avaient trouvé des voies plus canoniques...) que des nouvelles approches théologiques et de œcuménisme. Ses supputations concernant le dépeçage programmé de Daru, même si elles paraissent logiques, ne sont que des supputations qui doivent être considérées comme telles.

Le plus intéressant pour moi reste sa foi en la recomposition de l'Orthodoxie à partir des grandes métropoles continentales de l'Eglise russe. Mais là aussi nous en sommes aux conjectures depuis la lettres du patriarche Alexis 2 en 2003: 4 ans après la réunification la paroisse lyonnaise de l'EHF-PM ne commémore pas le patriarche de Moscou!

5.Posté par irénée le 14/06/2011 18:32
Comme je l'avais dit pour un des articles précédents, les commentaires du Père Andrew sont assez affligeants...Je soutiens totalement ce qu'écrit Daniel à ce sujet. Le travail missionnaire en Afrique est considérable et certainement porteur de beaucoup de choses pour l'avenir de l'Orthodoxie. On ne peut pas réfléchir à partir de carricatures aussi simplistes...Le travail accompli par le Patriarcat de Jérusalem est aussi tout à fait remarquable, et ne peut pas se limiter à quelques carricatures !
Analyser l'avenir de l'archevêché en partant des problèmes de santé de son archevêque est pire encore, il vaudrait mieux prier Dieu pour qu'il retrouve la santé.
Merci à la rédaction de PO de tenter de trouver des textes de réflexions un peu plus sérieux et moins primairement polémiques, sans quoi ce blog pourrait perdre ses lecteurs qui aiment plus l'Eglise que les polémiques stériles.

6.Posté par Théophile le 14/06/2011 21:50
Cet article, c'est de la géopolitique religieuse sans intérêt. Il n'est fait que de lieux communs et de dénigrement de toutes les juridictions sauf pour celle de l'Eglise russe - et encore dans sa frange conservatrice.
Dommage, car il existe de nombreuses paroisses très vivantes en Russie, qui donnent une toute autre image de l'Orthodoxie dans ce pays - une image spirituelle, et non une image d'un Empire en quête de revanche.
Si certains paroissiens ont peur du Patriarcat de Moscou, c'est justement à cause de ce genre d'article et de blog.

7.Posté par Marie Genko le 15/06/2011 10:03

Cher Théophile, Cher Irénée

Hélas les fidèles de toutes les juridictions n'échappent pas à ce besoin de se justifier sur les positions qui sont les leurs!
Combien de fois j'ai lu dans le SOP une critique véhémente de l’Église de Russie...et ne parlons pas du livejournal DS-75, ou de certains messages lus sur les sites hostiles au patriarcat de Moscou!

Le Père Andrew Phillips justifie le conservatisme de l'EORHF, Église qui, ne l'oubliez pas, a été fondée par les Russes Blancs!
Ces Russes blancs qui ont vécu la guerre civile et l'horreur de la révolution russe dans leur propre chair!!

A mon sens, dans l'Archevêché dont je fais partie, nous faisons tous erreur lorsque nous pensons que ce sont les 75 ans de communisme ont transformé l'Eglise russe en profondeur.

Je crois que, depuis Pierre le Grand, qui a supprimé le patriarcat, l’Église russe a été soumise à l'Empereur, c'est à dire à l'Etat.
Dans ce sens, avec un patriarcat rétabli en 1917, et actuellement libéré du joug communiste, l'Eglise russe est certainement beaucoup plus libre qu'elle ne l'était sous l'ancien régime!
Simplement elle a conservé ses (mauvaises?) habitudes de "copinage" avec l’État!

(Pour moi, n'en déplaise à certains, la collaboration de l'Eglise et de l'Etat devrait exister et donner de bons fruits pour la société toute entière!)

C'est cette proximité avec les officiels : les ministres, les gardiens de camps ou de prison, qui sont choquantes pour nous, Occidentaux.
Alors que dans l'esprit des Russes, il en a toujours été ainsi, et il est de bonne politique d'avoir de bonnes relations avec tous ces officiels afin de pouvoir les solliciter, en cas de besoin, pour le bien de l’Église et celui des fidèles...
C'est un fonctionnement de copinage oriental, dont nous, Occidentaux, n'avons jamais eu l'habitude, mais qui existe depuis des siècles en Russie...

Sous l'Empereur, les prêtres bénissaient les régiments, aujourd'hui ils bénissent les fusées...

Je me souviens avoir lu un article outré du professeur Michel Stavrou dans un hebdomadaire catholique à ce sujet!

Pour revenir à l'article du Père Andrew, je souhaite de longues années et une excellente santé à Mgr Gabriel, que je respecte.
Simplement, le Père Andrew a raison de souligner que la situation de l'archevêché n'est pas excellente puisque les demandes d'évêques auxiliaires ont été refusées à Mgr Gabriel par Sa Sainteté Bartholomé...

Je déplore la guerre anti Eglise russe qui a encore lieu sur différents sites, cela me semble destructeur pour nous mêmes!

Car le véritable christianisme est de nous aimer et de fraterniser.

C'est vrai que je considère que la place de l'archevêché est dans son Église mère!
Mais personne ne peut obliger les fidèles de l'archevêché à passer sous le patriarcat de Moscou contre leur volonté!
Les mauvaises relations avec l’Église Russe, les procès et les écrits agressifs sont, pour moi,
complètement dramatiques...!

Je me réjouis profondément que Mgr Gabriel ait lui aussi cette vision des choses et qu'il se prépare à concélébrer au début du mois de juillet avec l’Église Russe Hors Frontières américaine qui organise un congrès de jeunes à Paris.

En ce qui concerne nos relations avec l’Église de Russie, nous les Occidentaux pourrions justement apporter une autre approche des choses à la Russie et à son église!
Nous pourrions faire valoir nos acquis occidentaux!

Ces acquis pourraient contribuer notamment à une meilleure communication entre les prélats et les fidèles!
Car c'est sur ce point que nous pouvons souvent lire des récriminations qui semblent fondées et justifiées.

Je vais arrêter ce message qui est déjà bien trop long....
Chers Théophile, et Irénée, vous savez bien que c'est par la prière et la bonne volonté que nous parviendrons à nous entendre et à louer tous ensemble le Seigneur!

Avec toute mon amitié en Christ, Marie


8.Posté par Irénée le 15/06/2011 11:19
Merci Marie pour cette réponse comme toujours pacifiante et généreuse.
Mais ce que vous écrivez est un peu à côté de ce que Daniel et moi-même avons écrit.
Je continue à trouver cet article médiocre et sans intérêt...
Il ne sert à rien de s'envoyer par blog interposé des propos insidieux ou injurieux.
Comme vous la savez, l'unité (la seule qui compte vraiment, c'est à dire la communion eucharistique) est totalement existante entre les différentes communautés orthodoxes dont il est question ici.
Les questions juridiques, administratives et autres se règleront quand le temps sera venu. Ne dépensons pas trop de nos maigres forces à ces questions là...

9.Posté par Mischa le 15/06/2011 14:41
Мне было легче прочитать и понять текст по- английски.
Во первых, спасибо Блогу за публикацию столь спорного текста отца Андрея. Очень хорошо, что мы можем знакомиться здесь с разными мнениями. А приписка « что мнение редакции РО не всегда совпадает с мнением автора», тем более говорит о намерениях Блога рассказывать не только то, что может нравиться людям с определёнными вкусами и взглядами (L'équipe de rédaction PO ne fait pas siennes toutes les idées de l'auteur)
Господину Irénée не нравятся некоторые мысли в этой статье, он возмущается, почти «приказывает» не публиковать подобное.... Почему? От кого нужно скрывать мнение уважаемого о. Андрея?
Потому что точка зрения о. Андрея на будущее Архиепископии не совпадает с мнением Irénée, Théophile и др.?
Я сам не очень согласен, с некоторыми «предсказаниями» отца Андрея, но будущее покажет. Здесь мы слава Богу можем свободно спорить и высказывать мнение.

10.Posté par Larissa le 15/06/2011 17:16
@ Marie, Irénée
Pour compléter le texte du père Andrews voici un extrait du Communiqué N° 02-11 du Conseil de l’Archevêché "Daru" que je viens de trouver sur le net [orthodoxesdusudest]
Eclairage assez flou de la situation au Royaume-Uni.

Communiqué N° 02-11 du Conseil de l’Archevêché
Réunion du 26 Mai 2011
Le Conseil de l’Archevêché s’est réuni, le 26 mai 2011, sous la présidence de S.
Em. l’Archevêque Gabriel. Parmi les questions abordées :

2. Echange de correspondance avec le Patriarcat
Le Conseil de l’Archevêché a pris connaissance d’une missive du secrétariat du saint-synode du Patriarcat œcuménique confirmant que S. Em. Mgr Gabriel était membre des Assemblées des évêques orthodoxes qui ont été mises en place dans différents pays d’Europe conformément aux décisions de la 4e Conférence préconciliaire panorthodoxe de Chambésy de 2009.
Il est question également dans cette missive de la situation et de l’avenir des paroisses et communautés en Grande-Bretagne. Le Conseil a décidé d’adresser une lettre au Patriarcat pour prendre acte du premier point et demander certains éclaircissements concernant le second point.

11.Posté par Volkoff le 16/06/2011 10:24
Bonjour chers amis,
Dépannez moi: ce blog n'a fait paraître que de modestes extraits du dernier communiqué de l'archevêché des églises russes. Je voudrais le lire in extenso, où le trouvez?

Une question qui s'adresse à ceux qui ont eu connaissance du Communiqué: est-ce que l'invitation Gorbatchev pour le 150 anniversaire de la cathédrale (Le Figaro, Le Point, La Croix) et qu'a mentionnée ce blog y est traitée? Est-que le Secrétaire Général du parti assistera aux vêpres?
Merci pour vos réponses!

12.Posté par Irénée le 16/06/2011 10:52
Le communiqué en question est court.
Il y est question de la récente visite du Patriarche Bartholomée, de la lettre de Constantinople cité plus haut, de la situation à Nice, citée aussi ici, et enfin d'un changement dans le clergé et de questions financières.
Rien sur la visite de Gorbatchev et le 150 è anniversaire...

13.Posté par Boris le 16/06/2011 11:11
@ Irénée
Mais alors !?Rien sur le Site officiel

14.Posté par l'équipe de rédaction le 16/06/2011 13:55
P.O. met en ligne un article de presse qui nous a été envoyé aujourd'hui:

La cathédrale sera-t-elle vendue pour rembourser les emprunts russes ?
Par Philippe Fiammetti

La cour d'appel d'Aix a confirmé, le 19 mai dernier, le premier jugement faisant de la fédération de Russie le propriétaire « légitime » de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas. Et voila que cette décision relance la polémique sur... les emprunts russes.
Pour se faire payer les dettes souscrites... au début du XXe siècle, les associations rassemblant les porteurs de ces titres repartent à l'assaut, en réclamant la saisie de l'édifice religieux pour éponger une partie de ces dettes colossales !

A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, nombre d'épargnants français avaient eu la mauvaise idée de placer massivement leurs bas de laine dans ces emprunts qui ont notamment permis de financer les chemins de fer russes. Un placement de bon père de famille, pensait-on alors. Quoi de plus sûr, de plus solide que l'empire des Tsars ?

« La dette n'est pas éteinte »
A la veille de 1914, 75 % de la dette étrangère de la Russie était détenue par des Français ! On dénombrait encore en 1920 plus de 1,6 million de porteurs. Ils sont aujourd'hui 300 000 dans l'Hexagone à détenir encore des titres qui ont perdu toute valeur après la révolution de 1917.
Et ils ne désespèrent toujours pas de se faire rembourser par l'Etat russe.
A l'image de Charles de Brosses, porte-parole de la Voix des Emprunts russes, l'une des associations engagées dans ce combat. Lui-même en possède plusieurs centaines, hérités de ses grands-parents. Pas question de se débarrasser de cette paperasse. « Je les garde car la dette n'est pas éteinte. C'est une dette souveraine.
« Et en vertu de la règle de continuité des Etats, il incombe à l'Etat successeur de rembourser », souligne-t-il.
Il poursuit son argumentaire : « Quand on a emprunté de l'argent, on doit le rembourser et si on décède, c'est à l'héritier de rembourser à partir du moment où il accepte la succession... »

Nouvel argument
Justement, l'URSS puis la fédération de Russie ont toujours refusé de reconnaître cette dette au motif qu'ils refusaient l'héritage impérial. Mais voilà que, dans le procès qui l'a opposé à l'association cultuelle niçoise, la fédération a argué qu'elle était bien l'héritière de l'Etat tsariste, qu'il y avait continuité.

Pour Charles de Bros, cela change tout ! « C'est la première fois que la fédération se proclame l'héritière de l'empire des tsars. Et le tribunal a reconnu la validité de cet argument. On imagine mal que les mêmes juges, le même tribunal, ne concluent pas que la règle de succession des Etats s'applique non seulement aux actifs, comme la cathédrale, mais aussi au passif, comme les emprunts.

« On va demander à la Russie de payer ses dettes ».
Un affront
Les porteurs iront-ils jusqu'à demander effectivement la saisie de la cathédrale russe de Nice auprès de la Justice ou la menace restera-t-elle virtuelle ?
« Dans cette affaire, notre but n'est pas de réaliser une opération immobilière. D'ailleurs, ce monument historique, aussi extraordinaire soit-il, ne permettra jamais de rembourser la dette, même très partiellement !
« Mais ce sera un tel affront pour la Russie, si la saisie est ordonnée, qu'elle se décidera peut-être à régler enfin ses dettes. Cela améliora son image internationale : aujourd'hui tout le monde se méfie des Russes car on sait bien qu'ils ne paient pas leurs dettes. »
Dans le bras-de-fer engagé depuis de longues années, la guerre des nerfs se poursuit...

pfiammetti@nicematin.fr

15.Posté par PetiaS le 16/06/2011 13:55
Voici ce communiqué, rendu public par envoi de Mr Sollogoub à la mailing list de l'archevêché, mais toujours pas publié sur leur site.

ARCHEVECHE des EGLISES ORTHODOXES RUSSES

EN EUROPE OCCIDENTALE

EXARCHAT DU PATRIARCAT OECUMENIQUE

Communiqué N° 02-11 du Conseil de l'Archevêché

Réunion du 26 Mai 2011

Le Conseil de l’Archevêché s’est réuni, le 26 mai 2011, sous la présidence de S. Em. l’Archevêque Gabriel. Parmi les questions abordées :

1. Visite du Patriarche oecuménique à Paris

S.S. le Patriarche oecuménique est venu à Paris pour une visite de quatre jours, du 11 au 14 avril dernier, à l’occasion de la publication de la nouvelle Traduction oecuménique de la Bible en français (TOB) et de la parution de son nouveau livre en français aux éditions du Cerf. Dans la matinée du 14 avril, il s’est rendu à l’Institut Saint-Serge pour une séance académique solennelle, suivie d’une rencontre avec les clercs et les fidèles présents lors d’une brève collation. Tout en se félicitant de l’intérêt constant manifesté par le Patriarche oecuménique pour l’Institut Saint-Serge, le Conseil a regretté que l’agenda du Patriarche ne lui ait pas permis de se rendre aussi, lors de ce séjour à Paris, à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, qui est à la fois le siège de l’Archevêché et la plus ancienne église orthodoxe dans la capitale puisqu’elle va commémorer, en septembre prochain, son 150e anniversaire.

2. Echange de correspondance avec le Patriarcat

Le Conseil de l’Archevêché a pris connaissance d’une missive du secrétariat du saint-synode du Patriarcat oecuménique confirmant que S. Em. Mgr Gabriel était membre des Assemblées des évêques orthodoxes qui ont été mises en place dans différents pays d’Europe conformément aux décisions de la 4e Conférence préconciliaire panorthodoxe de Chambésy de 2009. Il est question également dans cette missive de la situation et de l’avenir des paroisses et communautés en Grande-Bretagne. Le Conseil a décidé d’adresser une lettre au Patriarcat pour prendre acte du premier point et demander certains éclaircissements concernant le second point.

3. Nice

Le Conseil a pris connaissance avec étonnement et consternation des attendus de l’arrêté de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence qui, dans un jugement rendu le 19 mai dernier, a confirmé l’attribution du terrain sur lequel est construite la cathédrale Saint-Nicolas à Nice en pleine propriété à la Fédération de Russie. L’association cultuelle a décidé de se pourvoir en cassation compte tenu du déni de justice dont fait preuve cette décision qui n’a pas tenu compte de plusieurs arguments avancés par les avocats de l’association cultuelle.

Par ailleurs, le Conseil proteste contre la spoliation dont est victime l’association qui se voit priver, par cette même décision de la Cours d’Aix-en-Provence, de la propriété de deux parcelles cadastrées adjacentes au terrain sur lequel est bâtie la cathédrale et qui elles n’ont jamais appartenue ni à la Famille impériale de Russie ni à l’Empire de Russie, et donc a fortiori à la Fédération de Russie, à tel point que cette dernière n’avait fait aucune demande en propriété concernant ces deux terrains.

4. Clergé

L’archiprêtre Patrick Hodson a été relevé, à sa demande, de sa fonction de recteur de la communauté de la Sainte-Trinité à Guildford. Il est remplacé par le prêtre Constantin Litvinenko.

5. Finances

M. Alexandre Victoroff, trésorier de l’Archevêché, a présenté les comptes pour l’année écoulée ainsi que le plan de budget pour l’année en cours. Il note avec satisfaction que toutes les paroisses ont réglé leurs cotisations en 2010, y compris les paroisses de Grande-Bretagne qui ont soldé l’échelonnement de versements qui leur avait été consenti en raison des frais occasionnés par des procédures judiciaires en 2006-2009.


16.Posté par vladimir le 16/06/2011 18:08
Je voudrais redire combien l'argumentation de Philippe Fiammetti est légère: il y eu un traité entre la France et la Fédération de Russie en 1993 éteignant les dettes antérieures à 1948. Ce traité a été suivi d'une loi votée par le parlement français portant indemnisation des porteurs d'emprunts ... Je me demande devant quelle juridiction peut-on demander l'annulation d'une loi et d'un traité international!

17.Posté par vladimir le 16/06/2011 18:15
Donc les "supputations" du père Andrew Phillips sont fondées et le démembrement de l'Archevêché programmé. Il parait en effet plus conforme à l'ecclésiologie que, au moins dans chaque patriarcat, il n'y ait pas de superposition de diocèses.

Les fidèles de Daru risquent donc de voir rapidement posé le choix: métropole grecque ou métropole russe?

Et une fois cela clarifié, on pourra songer à l'unification d'ensemble par discussion et collaboration entre ces métropoles unifiées... la proposition prophétique faite en 2003 par le patriarche Alexis II se réalisera alors...

18.Posté par PetiaS le 17/06/2011 09:27
Deux choses très interéssantes à noter dans ce communiqué :

La première :
Comme relevé par Vladimir, quid des paroisses de l'archevêché en Angleterre ou au Bénélux ? Même question concernant les paroisses du diocèse de Chersonèse en Italie ou en Espagne.

La seconde concernant Nice.
La phrase suivante : "...elles n’ont jamais appartenue ni à la Famille impériale de Russie ni à l’Empire de Russie, et donc a fortiori à la Fédération de Russie..." montre que l'archevêché et donc l'ACOR considèrent implicitement la Fédération de Russie comme continuatrice de l'Empire de Russie. Encore un argument de l'ACOR qui tombe. On avance...

19.Posté par Potomok le 17/06/2011 12:54
Extrait du point n°1 du même communiqué:

"Tout en se félicitant de l’intérêt constant manifesté par le Patriarche œcuménique pour l’Institut Saint-Serge, le Conseil a regretté que l’agenda du Patriarche ne lui ait pas permis de se rendre aussi, lors de ce séjour à Paris, à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky , qui est à la fois le siège de l’Archevêché et la plus ancienne église orthodoxe dans la capitale puisqu’elle va commémorer, en septembre prochain, son 150e anniversaire"

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Tiens.. Tiens ... de tels regrets ne se sont pas manifestés en octobre 2007, lors de la visite du Patriarche ALexis II !
Est-ce là aussi un signe (hormis l'énigmatique point n°2 du Communiqué) que le Patriarche Bartholomée n'a pas apprécié le manque de courtoisie envers son égal de la part de son exarque? Notons que c'est la deuxième visite à Paris du Patriarche Bartholomée et qu'aucune visite à la cathédrale Saint Alexandre n'a été effectuée, que le Patriarche Daniel de Roumanie n'a pas non plus été en visite à Daru.

Ensuite, les méandres de la diplomatie ecclésiale ne sont pas connus de tous mais on peut se poser la question de savoir comment seront appréciés, sur les rives du Bosphore, de si publics regrets en forme de reproche déguisé?

20.Posté par Mischa le 17/06/2011 15:12
Коммюнике N° 02-11. Так это в переводе на русский:
"В письме также затрагивается положение и будущее приходов и общин Великобритании. Совет постановил направить письмо в Патриархию о принятии к сведению первого сообщения и с просьбой пояснения в связи с вторым пунктом".

Я думаю, что происходят некие переговоры с патр. Варфоломеем о которых знают только несколько человек на Дарю.Прихожан поставят в известность, когда уже всё произойдёт

Туман наведён большой. Уж лучше вообще ничего не писать, чем писать так как составлено это "странное" Коммюнике.Путано написано

21.Posté par vladimir le 17/06/2011 17:49
@Petia S
Qu'entendez-vous par "Même question concernant les paroisses du diocèse de Chersonèse en Italie ou en Espagne." Le diocèse de Chersonèse assure explicitement la pastorale des fidèles du patriarcat en France, Espagne et Portugal et administre à titre provisoire celle d'Italie avant nomination d'un évêque titulaire (je me demande d'ailleurs si ce n'est pas déjà fait...)

22.Posté par Guillaume le 28/07/2019 07:51
Article visionnaire.

23.Posté par Vladimir G: Merci pour la traduction de cet excellent texte sur St Vladimir le 28/07/2019 15:54
Sauf que, huit ans après cette "prophétie", que si la révocation de l'autonomie de l'Archevêché est bien intervenue, Constantinople N'A PAS renoncé à ses ambitions en Ukraine et, peut-être, en Estonie, et "la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale"(1) proposée par le patriarche Alexis II en 2003 est toujours dans les limbes: nous avons d'une part la "Métropole d'Europe occidentale" du patriarcat de Moscou , qui ne recouvre pas l'Allemagne et la Scandinavie (2), d'autre part un "diocèse de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale" de l'EORE, qui regroupe les mêmes pays (3), et enfin l'Archevêché "de Daru", qui va éventuellement rejoindre Moscou à condition de rester sous la forme d'une structure indépendante (4).

Bref, la crise entre Moscou et Constantinople a pris une tournure totalement imprévue par notre "prophète" et on ne peut toujours pas dire que "la métropole est une réalité", même si on peut distinguer de très timides avancées dans cette direction... L'analyse du p. Philippe était en fait partie sur de mauvaises bases!

(1) http://oltr.fr/documents/73-appel-historique-adresse-par-le-primat-de-l-eglise-russe
(2) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/MUTATION-STRUCTURELLE-DE-L-ORTHODOXIE-RUSSE-EN-FRANCE_a5743.html
(3) https://orthodoxie.com/leglise-russe-hors-frontieres-fusionne-ses-dioceses-de-grande-bretagne-et-deurope-occidentale/
(5) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-orthodoxe-russe-est-prete-a-modifier-ses-statuts-pour-ses-compatriotes-les-Russes-de-l-etranger_a5763.html

24.Posté par Vladimir G: Sauf que, huit ans après cette "prophétie"... le 29/07/2019 12:17
Corrige les erreurs de mon 23 précédent:

Sauf que, huit ans après cette "prophétie", si la révocation de l'autonomie de l'Archevêché est bien intervenue, Constantinople N'A PAS renoncé à ses ambitions en Ukraine et en Estonie, et "la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale"(1) proposée par le patriarche Alexis II en 2003 est toujours dans les limbes: nous avons d'une part la "Métropole d'Europe occidentale" du patriarcat de Moscou , qui ne recouvre pas l'Allemagne, l'Italie et la Scandinavie (2), d'autre part un "diocèse de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale" de l'EORE, qui regroupe les mêmes pays (3), et enfin l'Archevêché "de Daru", qui va éventuellement rejoindre Moscou à condition de rester sous la forme d'une structure indépendante (4).

Bref, la crise entre Moscou et Constantinople a pris une tournure totalement imprévue par notre "prophète" et on ne peut toujours pas dire que "la métropole est une réalité", même si on peut distinguer de très timides avancées dans cette direction... L'analyse du p. Philippe était en fait partie sur de bien mauvaises bases idéologiques!

(1) http://oltr.fr/documents/73-appel-historique-adresse-par-le-primat-de-l-eglise-russe
(2) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/MUTATION-STRUCTURELLE-DE-L-ORTHODOXIE-RUSSE-EN-FRANCE_a5743.html
(3) https://orthodoxie.com/leglise-russe-hors-frontieres-fusionne-ses-dioceses-de-grande-bretagne-et-deurope-occidentale/
(5) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-orthodoxe-russe-est-prete-a-modifier-ses-statuts-pour-ses-compatriotes-les-Russes-de-l-etranger_a5763.html

25.Posté par Marie Genko le 29/07/2019 17:25
Cher Vladimir,
Je vous trouve sévère pour l'article du Père Andrew Phillips.

Il a été très clairvoyant dans son analyse de la future action de Constantinople en ce qui concerne l'archevêché.
Il a prédit que le patriarche de Constantinople tôt ou tard se déferait de ce diocèse.
Et c'est bien ce qui s'est passé à la fin de l'année 2018.

La position de Constantinople est facile à comprendre, ce patriarcat s'est auto persuadé qu'il doit être responsable de toute la diaspora.

A cela les autres patriarcats, conscients de leurs devoir envers leur propre diaspora et aussi conscients de leur mission de témoignage et d'évangélisation, ne se soumettent pas à cette approche.

Il est clair, pour moi, que chaque orthodoxe doit se réjouir de l'aura et de l'influence que chaque patriarcat apporte dans le monde déchristianisé dans lequel nous vivons aujourd'hui.

Que le patriarcat de Roumanie, celui de Russie, de Serbie ou un autre, construisent de nouvelles églises est une formidable source de joie et d'espoir !

L'archevêché a longtemps été induit en erreur, car sa hiérarchie phanariote l'a laissé dans l'illusion qu'il était la pierre angulaire de la future Orthodoxie en Occident.
Pour Constantinople tous les Orthodoxes hors de leurs territoires canoniques doivent lui être soumis.

Cette idée d'orthodoxie locale a été reprise et magnifiée par la Fraternité orthodoxe et elle a certainement été complètement approuvée par le Patriarche Bartholomé dans la mesure où celui-ci pensait qu'il pourrait en rester le seul responsable.

Aujourd'hui les choses ont le mérite d'être enfin claires.
Pour le patriarche Bartholomé il n'y a plus d'archevêché.

Nous pouvons tous remercier le Seigneur d'avoir veillé sur nous!
Il a veillé sur notre Archevêché en lui donnant un magnifique pasteur!
Mgr Jean de Chariopoulis veut sauver ce diocèse !
Que Dieu le protège et le garde encore de longues années.

Avec toute mon amitié Marie

26.Posté par père Joachim le 29/07/2019 23:31
Si les DIASPORAS ETHNIQUES devait relever de leur église mère, à Antioche et ailleurs du temps de Saint Paul, il y aurait eu LA au moins DEUX JURIDICTIONS, si non beaucoup plus.

Encore un principe qui peut être discuté pour éviter qu'une note fausse rentre comme un point d'orgue, tout au long d'une très belle chanson : UN ÉVÊQUE EN UN LIEU ?

27.Posté par Marie Genko le 30/07/2019 23:24
Cher Père Joachim,
Mon Père bénissez.

Il est difficile de dire qu'il y a actuellement des diasporas ethniques.
En France, dans les églises orthodoxes, toutes juridictions confondues, les fidèles sont d'origines complètement diverses !
Dans la petite paroisse de l'Eglise russe à l'étranger située à Meudon, vous pouvez rencontrer des Français, des Moldaves des Russes, des Géorgiens...et peut être d'autres origines ou nationalités?

A vrai dire, ce qui est important est que tous ces fidèles soient orthodoxes et réunis pour louer le Seigneur et pour communier ensemble à la Sante Eucharistie !

Ce que j'ai essayé d'exprimer dans mon message précédent est que l'Esprit Saint conduit les Orthodoxes.
Et je suis certaine que plus nos patriarcats sont animés par une immense Foi en Christ et plus ils sont fidèles aux Saints Canons de notre Eglise, plus grande est leur Aura et plus riche sera leur moisson.

Voilà pourquoi nous voyons aujourd'hui certains patriarcats s'épanouir et se développer comme une fleur qui s'ouvre, tandis que d'autres semblent stagner.
Alors pourquoi refuser, sur un territoire aussi déchristianisé que notre malheureuse France, que plusieurs patriarcats envoient d'excellents prêtres et de Saints évêques pour témoigner l'Orthodoxie?

Que celui qui a le plus de Foi rassemble autour de lui la foule la plus nombreuse.
Cela ne me paraît que justice.

Mais il ne nous appartient pas de juger et, Grâce au Ciel, rien n'est irréversible.
Si certains prélats sont faillibles ou de peu de Foi, Dieu seul sonde les cœurs et dans Sa grande miséricorde leur tend toujours la main.
Si un patriarche oublie d'observer les Saints Canons de notre Eglise, ne nous étonnons pas que son patriarcat rencontre des difficultés.
Prions pour que tous les patriarcats orthodoxes tirent la leçon de leurs erreurs et reviennent avec humilité vers l'enseignement reçu par les Pères de notre Eglise.
Je pense plus particulièrement au Canon 16 du Concile de Nicée qui a été si douloureusement enfreint sur le territoire de l'Ukraine ....
Avec tout mon respect et ma reconnaissance Marie

28.Posté par père Joachim le 31/07/2019 16:06
UN ÉVÊQUE EN UN LIEU fut tout de même bien le cas dans l'église naissante.

Il est aussi important de rappeler la mesure de charité (économia) qui a permit la désignation de 7 diacres, pour servir à des besoins particuliers de minorités étrangères.
Cette évolution apostolique, n'a pas remis en question la charge dévolue à JACQUES, Frère du Seigneur qui est resté le titulaire de Jérusalem.

Ces détails, connus de tous, sont revêtus d'une clarté biblique, que la plus part des frères et sœurs de notre belle église, préfèrent reléguer "aux cours édifiants d'écritures saintes" pour s'adonner au jeu très en vogue de l’alignement de chapitres contradictoires d'articles hétérogènes et anachroniques, du Droit Canon.

UN LIEU UN EVEQUE. Et aussi:
De la sollicitude, de l'accompagnement et de l'Agapé pour tous et pour chacun...
et le Bon Dieu et nous y trouverons "notre compte" quel que soit nos peurs et nos craintes !

Et comme vous généreuse MARIE, adoptons un peu de votre respect et tact ! Que Diable ?
Ce n"est pas, parce qu'on est entres nous, qu'on doit forcément manquer de finesse !

On va bientôt rendre la baraque "byzantine" à grand papa, beaucoup moins classe, que nos datchas d'origines et nos salons parisiens...

29.Posté par Marie Genko le 31/07/2019 22:52
Cher Père Joachim,

Bénissez

Un Evêque en un Lieu, telle a été la règle depuis l'origine.
Mais que devons nous faire lorsque, l'évêque du lieu depuis l'origine de notre construction ecclésiale orthodoxe, est devenu schismatique ?
Je parle ici de l'évêque de Rome.
Car nous ne devons pas oublier que nous sommes en diaspora sur une terre qui a vécu intensément sa foi orthodoxe jusqu'en la triste année 1054
A mon humble avis nous devons témoigner haut et fort la beauté de notre Foi orthodoxe afin que ceux qui l'ont perdu éprouvent le désir de revenir étancher leur soif du Seigneur à la source qui a autrefois été la leur.
Et comment mieux témoigner qu'en nous aimant les uns les autres ?
Nous devons éteindre nos querelles !
Nous devons faire confiance à notre Pasteur, Mgr. Jean.
N'ayons pas peur et suivons le chemin sur lequel il souhaite que nous nous engagions derrière lui.

Le Seigneur est miséricordieux et Il pourvoira à nos besoins

Avec tout mon respect et ma reconnaissance. Marie

30.Posté par père Joachim le 01/08/2019 13:35
Très Chère et respectée Sœur en Christ.

1) Outre UN ÉVÊQUE PRINCIPAL RÉFÉRENT UN LIEU.
2) et des SERVITEURS CLÉRICAUX pour chaque besoin pastoral.
3) Que l' évêque "d'un lieu" soit que celui de la Cité que le Synode lui attribue. (et pas surtout un Chef Universel)

Rome n'est pas au Groenland ! Ou pour dire plus beau. L'Ange d'Héracleion n'est pas celui de Nuuk.
Et ne pas respecter ce principe conduit non seulement au schisme mais bien pire. Lentement, mais surement à l'Hérésie. cf. 1054

Pour encore longtemps nos évêques seront principalement "des chargés de missions" (sur base ethnique) mandatés par LEURS Saints Synodes nationaux. ( Cette tentation fut atténuée par la création des Assemblées des Évêques)

Plaise à Dieu, Chère Marie, que nous ayons le bon mois d'Août qui nous conduira à la Sainte Dormition.

31.Posté par Vladimir G: Le monde a changé depuis l''''empire romain ... le 01/08/2019 17:01
Bien chère Marie,

Sur la "clairvoyance" dans l'analyse de la future action de Constantinopl, le p. Jean Meyendorff l'a été bien avant quand il écrivait "en théorie très exigeant, Constantinople s'est montré en pratique totalement inconséquent (ainsi en 1965 il annula sa juridiction sur le diocèse russe en France et l'appela à retourner sous l'omophore du Patriarcat de Moscou)"(*)

Pour le reste, le p. Andrew est obnubilé par le dénigrement de "Daru" et se focalise sur l'EORE. Il oublie que cette dernière a beaucoup perdu depuis le schisme "vitaliste" en 2002 (perte de 1/2 des paroisses en France et du monastère de Provemont, de la majorité des paroisses en Amérique latine... environ 1/3 du total) mais pourrait récupérer quelques paroisses si "Daru" se divise, comme le montrent les deux paroisses italiennes qui l'ont rejointes...

Bénissez cher père Joachim,

Je pense qu'il faut suivre le père Alexandre Schmemann et ne pas voir dans les canons «une loi de nature juridique, une règle administrative, que l’on doit soit suivre à la lettre, ou bien la déclarer un code de loi périmé.» (**) Le monde a changé depuis l'empire romain, quand ce canon a été établi. Les villes ne sont plus ces cités politiquement, ethniquement et culturellement homogènes qu'elles étaient, les frontières politiques fluctuent, les populations se déplacent. Si, à l'époque, le terme ville s'appliquait à un ensemble ethnoculturel fixe ce n'est plus le cas aujourd’hui, quand les groupes ethnoculturels changent de lieu géographique au grès des migrations qui s’accélèrent et s’amplifient avec le développement des transports et des communications. Les concepts de "ville" et de "territoire", au sens religieux, doivent probablement être réinterprétés et, pour correspondre aux réalités actuelles, abandonner leur références à des frontières politiques qui changent plusieurs fois par siècle: l'éclatement de l'URSS et de la Yougoslavie, la redéfinition des frontières roumaine ou bulgare et la dispersion de leurs ressortissant, sans parler du Moyen Orient, n'ont pas d'équivalent dans le Christianisme antique, sauf peut-être le cas de l'Archevêché de Chypre délocalisé à Nea Justinianopolis (692 - 698)...

(*) P. Jean Meyendorff; nécrologie annexée à l'édition russe du Journal du p. Alexandre Schmemann; 1ère publication ds St Vladimir's Theological Quarterly, 28, 1984, pp 3-10. Traduit du russe par V. Golovanow
(**) http://www.archeveche.eu/spip.php?article771#Canonicite_et_canons

32.Posté par Daniel le 02/08/2019 04:28
@ Vladimir (31)

Vous dites "Le monde a changé depuis l'empire romain, quand ce canon a été établi. Les villes ne sont plus ces cités politiquement, ethniquement et culturellement homogènes qu'elles étaient, les frontières politiques fluctuent, les populations se déplacent."

Ceci était déjà le cas dans l'empire romain. Jérusalem elle-même n'était pas une ville ethniquement homogène. Pour preuve, dans la communauté chrétienne, les tiraillements entre les chrétiens d"origine hébraïque et ceux d'origine héllénique dans la distribution des secours aux veuves comme en témoigne les Actes des Apôtres. La conclusion fut la création des diacres. Mais on n'a pas créé un évêque de Jérusalem pour les Hébreux, un pour les Grecs etc.

Rome était aussi une ville très multiculturelle.

Au vu de votre ecclésiologie ethnique, la communauté géorgienne en Russie qui est nombreuse devrait aussi avoir son propre évêque.

L'ethnie n'a jamais servi de base à l'organisation de l'église.

33.Posté par Marie Genko le 02/08/2019 12:36
Cher Daniel,

Je ne suis pas toujours d'accord avec Vladimir, notamment lorsqu'il se réfère presque exclusivement à l'enseignement du Père Alexandre Schmemman.
Bien d'éminents théologiens orthodoxes ont servi l'Eglise

Toutefois sur le sujet d'un évêque en un lieu, vous et d'autres oublient systématiquement que nous sommes sur le territoire canonique de l'évêque de Rome !

La pluralité des traditions orthodoxes, sur ce territoire déchristianisé, est un flamboyant témoignage de l'attachement des Orthodoxes à s'enraciner dans l'âme et la culture des peuples qui ont adopté cette Foi.
C'est la raison pour laquelle les convertis français semblent souffrir que leur propre identité ne soit pas reconnue.
Et je pense que c'est là le fond de la démarche des Pères Alexandre Schmemman et Jean Meyendorf, qui ont eu le mérite d'essayer de toutes leurs forces d'adapter notre rite russe aux populations de l'Occident.

L'avenir nous dira si leur démarche a été salutaire, ou au contraire nocive, pour le témoignage orthodoxe ici en Occident. Je ne me permettrais certainement pas de juger qui que cela soit.

Je suis convaincue que nous devons comprendre que notre situation ici en Occident est une situation provisoire, en attendant le jour béni où l'évêque de Rome redeviendra orthodoxe.

Les représentants des juridictions orthodoxes réunis à Chambésy ont tout de même, à l'unanimité, réussi à créer les assemblées des Evêques orthodoxes présents en Occident et cela me semble déjà une excellente avancée.

Ayons la Foi, la Patience et la Modestie nécessaires pour ne pas vouloir en permanence mettre la charrue avant les bœufs!

Et surtout prions pour que les différents entre les Patriarcats orthodoxes connaissent une issue salutaire.

Avec toute mon amitié en Christ Marie

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