(Document adopté lors de la session du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe des 25-26 décembre 2013, protocole N°157).

Source : Pravoslavie , traduit du russe pour Orthodoxie.com

La question de la primauté dans l’Église universelle a été soulevée à maintes reprises au cours des travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique-romaine. Le 27 mars 2007, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a chargé la commission synodale d’étudier cette question et de préparer la position officielle du Patriarcat de Moscou (protocole N°26). Sur ces entrefaites, le 13 octobre 2007, lors de la session de la Commission mixte à Ravenne – en l’absence de la délégation de l’Église russe et sans tenir compte de son opinion – a été adopté le document ayant pour thème les «Conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église ».

Après avoir étudié le document de Ravenne, l’Église orthodoxe russe ne l’a pas approuvé pour ce qui concerne la partie concernant la conciliarité (« sobornost ») et la primauté au niveau de l’Église universelle. Étant donné que, dans le document de Ravenne, sont distingués trois niveaux de l’administration ecclésiale – local, régional et universel – dans la position ci-après du Patriarcat de Moscou au sujet de la primauté dans l’Église universelle, ce thème est examiné également sur trois niveaux. Lire la Suite

Primauté dans l'orthodoxie: la bataille d'Amérique aura-t-elle lieu?

Une nouvelle querelle orthodoxe autour de l'œcuménisme et du "document de Ravenne"

Un communiqué officiel de l'Eglise russe revient sur la politique du patriarcat de Constantinople en Estonie et au sein de la commission mixte catholique-orthodoxe


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Janvier 2014 à 10:21 | 34 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 01/01/2014 21:14
Malheureusement les commentaires sur ce document publié le 30 décembre sont dispersés sur plusieurs fils. Il y en a notamment sur le fil "Le métropolite Philarète de Minsk est admis à la retraite" et aussi sur le fil "Retour sur la situation de la diaspora orthodoxe".

2.Posté par justine le 08/01/2014 15:35
Aujourd'hui a paru une réponse du Phanar au document du Patriarcat de Moscou sur la primauté, provenant de la plume du Métropolite Elpidophore de Prousse, lequel reproche à Moscou de "choisir une fois de plus de s'isoler tant du dialogue avec l'Eglise Romeo-Catholique que de la communauté des Eglises orthodoxes" (sic!!!). Cet auteur présente le document de Ravenne (2007) comme ayant été approuvé "unanimement par toutes les Eglises orthodoxes, l'Eglise de Russie exceptée, bien sûr" (sic) et accuse Moscou de "mettre en doute désormais officiellement, c'est à dire par décision synodale, la primauté du Patriarcat Œcuménique au sein du monde orthodoxe".

Il est navrant de voir des hiérarques de la Sainte Eglise s'adonner ainsi sans retenue à la désinformation. Car le fait est évidemment que le document de Ravenne, loin de faire l'unanimité des Eglises orthodoxes (outre celle de Russie, celles de Georgie et de Bulgarie aussi ne l'ont pas accepté), avait tout au contraire causé de grands remous dans l'ensemble du monde orthodoxe, qu'en Serbie et en Grèce, des hiérarques et des théologiens avaient explicitement demandé la convocation de toute la hiérarchie pour s'occuper de cette affaire et que finalement, au cours de la poursuite du dialogue entre Orthodoxes et Roméo-catholiques à Chypre (2009) et à Vienne (2011), ce document a fait complètement naufrage.
Le fait est aussi que dans sa prise de position sur la primauté, l'Eglise de Russie ne conteste aucunement la primauté du Phanar, laquelle est traditionellement une primauté d'honneur, mais la prétention à une primauté de pouvoir, laquelle n'a jamais existé. Or cette dernière est affirmée on ne peut plus résolument par le métropolite de Prousse, disant que seulement en tant qu'archevêque de Constantinople le patriarche serait "primus inter pares" (premier entre égaux), alors qu'en tant que patriarche œcuménique il serait "primus sine paribus", c'est a dire "premier sans égal" !!!

Ce texte du métropolite de Prousse se trouve ici:
http://www.amen.gr/article16557

3.Posté par Daniel le 08/01/2014 20:39
Le fameux concile panorthodoxe est manifestement dans les roses...

4.Posté par Irénée le 08/01/2014 21:28
Pour les lecteurs de "Parlons" qui lisent mieux l'anglais que le grec, le texte du métropolite de Prousse est aussi en ligne sur le site du Patriarcat de Constantinople ;

5.Posté par Vladimir.G le 08/01/2014 23:27
@Daniel (3)

La primauté n'est pas à l'ordre du jour du Concile et le patriarche Bartholomée n'est pas de votre avis:

"Dans son homélie pour la nouvelle année, le patriarche Bartholomée, effectuant une rétrospective des événements de l’année écoulée pour le Patriarcat œcuménique et évoquant son programme pour la nouvelle année, a déclaré, entre autres : « Nous attribuons une importance particulière à la synaxe des primats des Églises orthodoxes sous la présidence de notre humilité, qui aura lieu en notre centre sacré [c’est-à-dire le Phanar, ndt], le Dimanche de l’orthodoxie, le 9 mars 2014, et ce en vue de l’étape finale de la préparation et de la convocation du saint et grand concile de l’Église orthodoxe, événement réellement très significatif et historique, qui démontrera de façon tangible l’unité de l’institution pleine d’harmonie de l’orthodoxie une ». - See more at: http://www.orthodoxie.com/actualites/dans-son-homelie-de-la-nouvelle-annee-le-patriarche-oecumenique-bartholomee-a-annonce-la-synaxe-des-primats-des-eglises-orthodoxes-pour-le-dimanche-de-lorthodoxie-le-9-mars-en-vue-de/#sthash.TTOX45vj.dpuf"

6.Posté par Vladimir.G le 08/01/2014 23:34
NB: et je me demande quelle Eglise a réellement accepté Ravenne. Je ne connais aucune prise de position synodale ou patriarcale sur ce sujet (à Rome il semble avoir été approuvé par la Curie... mais pas confirmé par le Pape!). Même la position de Mgr Prousse apparait comme individuelle alors que le document de Moscou engage le patriarcat...

7.Posté par Irénée le 09/01/2014 10:58
@Vladimir
Mgr Prousse n'existe pas !
Mais le Métropolite Elpidophore est titulaise du siège de Prousse (ou Prusse, ou Bursa...)
Une intéressante synthèse a été publiée ici :
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350694?fr=y

8.Posté par justine le 09/01/2014 11:37
Dans la note 9 de son texte, le métropolite cite St Grégoire le Théologien: " «Ἡμῖν δὲ μοναρχία τὸ τιμώμενον» γράφει ο ἅγιος Γρηγόριος ὁ Θεολόγος εἰς τὸν Τρίτον Θεολογικόν του Λόγον. " . La citation est du 3e Discours Théologique, paragraphe 2, où St Grégoire se réfère aux trois opinions sur Dieu qui ont prévalu depuis les temps anciens, à savoir: anarchie, polyarchie et monarchie. [Le texte anglais diffusé par le site du Patriarcat traduit cette citation inexactement comme :"As for us, we honor Him as the monarchy". La traduction correcte est: "As for us, it is monarchy that we honour", ou en F: "En ce qui nous concerne, c'est la monarchie que nous honorons"]. Or, si nous consultons ce 3e Discours Théologique de Saint Grégoire, paragraphe 2, nous constatons que le métropolite de Prousse omet – et pour cause, car c'est au profit de sa cause! – ce que Saint Grégoire dit immédiatement après: "μοναρχία δε ουχ ην εν περιγράφει πρόσωπον – έστι γαρ και το εν στασιαζον προς εαυτο πολλα καθιστασθαι – αλλ' ην φύσεως ομοτιμία συνιστησι, και γνώμης σύμπνοια, και ταυτότης κινήσεως" etc. En anglais: "It is, however, a Monarchy that is not limited to one Person, for it is possible for Unity if at variance with itself to come into a condition of plurality; but one which is made of an equality of Nature and a Union of mind, and an identity of motion" etc. ("Nicene and Post-Nicene Fathers, Second Series, Vol. 7., http://www.newadvent.org/fathers/310229.htm).
Autrement dit, cette monarchie dont parle St Grégoire, dans le passage ci-haut comme dans bien d'autres passages de ses écrits - c'est toujours la monarchie de la Trinité et non pas du Père seul! Il y a même un passage où il désigne expressément ceux qui défendraient la monarchie du Père seul comme "judaisants" (cf. St Grégoire, Homélie 38, paragraphe 8).
Le texte du métropolite de Prousse est un exemple classique de cette instrumentalisation des Saints Pères, par le truchement de fausses citations ou de citations incomplètes et tirées hors du contexte, pour atteindre un objectif déterminé, méthode généreusement pratiquée par les théologiens phanariotes. On fait donc bien de toujours vérifier leurs citations.

9.Posté par Vladimir.G le 09/01/2014 12:54
Merci bien cher Irénée,

Mon raccourci de "Mgr Elpidophore Métropolite de Prousse" n'est pas bon...

Merci aussi pour cet excellent document. Il écrit "sa réponse au document de Moscou représente beaucoup plus qu’une prise de position personnelle"... Peut-être, mais aucun synode ou primat n'a officialisé cette position. C'est donc un ballon d'essai... et on verra ce qui se passera le 5 mars (Moscou n'a toujours pas réagi à l'invitation!)

10.Posté par Daniel le 09/01/2014 15:45
Il faudra que le Métropolite de Prousse m’explique comment il concilie son affirmation sur le droit de Constantinople à retirer l’autocéphalie avec le concile oecuménique (le second de mémoire) qui, en généralisant le cas de Chypre qu’Antioche voulait absorber, affirma que tout avantage donné à une province était inaliénable. Que Constantinople ait retiré par le passé certaines autocéphalies ne rend pas la chose canonique. C’est confondre le droit et le fait… Avec une affirmation de la sorte, il ne va pas se faire beaucoup d’amis… en fait l’unanimité contre lui… Le concile panorthodoxe n’est pas pour demain. S’il avait lieu dans ces conditions, cela finirait en pugilat verbal.

11.Posté par Gueorguy le 09/01/2014 23:31
@ Vladimir et autres.

Un peu officiel, quand même !

Le texte de Mgr de Prousse est disponible sur le site officiel du patriarchat de Constantinople. Lien ci-dessous.

C'est la première fois me semble-t-il que la formulation "Premier d'entre les égaux" est remplacée par "Premier sans égaux" ("FIRST WITHOUT EQUALS")...

12.Posté par Perplexio le 10/01/2014 08:58
@ Daniel
… dans les roses ?… faut pas rêver cher Daniel, parlons au contraire d'un tapis de roses. Ce "saint et grand concile" est le moyen idéal pour asseoir mine de rien la néo-primauté auto-proclamée tant convoitée, ainsi que d'autres novations préconisées de longue date notamment par feu le "pape" laïc de l'Orthodoxie française et ses thuriféraires.
Tout est fin prêt depuis longtemps, une décision avait été minutieusement entérinée voici plusieurs années pour remplacer des scrutins à l'unanimité en scrutins à la majorité. Espérons qu'elle a été remis en question.
Par ailleurs, dans son homélie d'intrônisation le nouvel Archevêque n'a-t-il pas nommé S.S. le Patriarche Bartolomée : " la sommité vénérable de l'Eglise Orthodoxe" ?
Ce n'est pas un hasard si Constantinople soutient la prochaine tenue du "saint et grand concile".
La tentation néo-papiste ne serait-elle pas après tout une forme d'oecuménisme ? Ne faudrait-il pas en l'espèce, face au Vicaire latin du Christ un interlocuteur, illustre alter ego orthodoxe, à élever au même rang ? Simple hypothèse, j'espère me tromper ...

@ PO
Un très grand merci à PO de nous avoir permis d'accéder à l'intégralité de ce document irréprochable, essentiel, limpide pour nous aussi les gens d'en bas.

L'entêtement, l'acharnement récurrent à vouloir tenter de substituer mine de rien à la primauté d'honneur, simple titre honorifique attribué jadis au Patriarche de Constantinople (et non au patriarcat) une primauté de "coordination", de "service", laquelle glisse imperceptiblement vers une primauté de pouvoir et d'autorité de fait, qui serait validée dans la foulée par le "saint et grand concile ", cet entêtement de l'ambition qui refait surface à l'encontre totale de notre ecclésiologie est stupéfiant.
Certes l'apparence reste plutôt à connotation soft voire ambiguë, ce qui habille d'autant mieux une détermination à toute épreuve qui fut soutenue fermement pendant de longues années par feu ce "prélat" laïc cité plus haut …
Nous observons abasourdis la sinueuse tactique du fait accompli, accompli sans l'être tout en l'étant. Avec les carabistouilles de traductions évoquées par Justine. Le coup de force doit être tentant, jusqu'où ne nous mèneront-ils pas ? Le 9 mars nous en dira plus.

Il est confondant de continuer à remettre à ce point en cause les bases, le socle même de notre ecclésiologie qui repose sur le fait que chaque Eglise orthodoxe locale a la plénitude comme l'exprime si bien le document rapporté ci-dessus.

Le Christ nous avait pourtant clairement mis en garde contre la tentation des deux fils de Zébédée, deux candidats primo-vicaires en quelque sorte.

13.Posté par justine le 10/01/2014 12:15
Concernant ce texte du métropolite de Prousse, il convient d'ajouter encore ceci pour ceux qui ne seraient pas trop au courant de la doctrine triadologique orthodoxe: Le métropolite écrit en effet: "The Church has always and systematically understood the person of the Father as the First ("the monarchy of the Father"). En français: "L'Eglise a toujours et systématiquement compris la personne du Père comme étant le Premier ('monarchie du Père')", puis il renvoie à sa note 9 dont on a parlé plus haut (post 8). On se demande, de quelle "Eglise" le métropolite parle, certainement pas de l'Eglise Orthodoxe, laquelle a tout au contraire toujours enseigné qu'il n'y a aucune hiérarchie au sein de la Trinite, que les Trois Personnes, étant une seule Divinité; sont entièrement égales entre elles, "Τριάδα σύνθρονον και ομότιμον" ("Trinité partageant le même trône et le même honneur"), comme nous chantons aujourd'hui 10 janvier dans l'office de Saint Grégoire de Nysse (canon des Matines, 1ère Ode, 3e strophe); ou comme confessent les évêques orthodoxes lors de leur sacre: "Je crois encore au Saint Esprit qui procède du Père même et qui est glorifié avec Lui, est co-éternel avec Lui, partage Son Trône, est consubstantiel avec Lui et de même gloire, artisan de la Création" (cité par St Justin de Celije dans sa dogmatique monumentale "Philosophie orthodoxe de la Vérité", traduction française par J.-L. Palierne aux Ed. L'Age d'Homme, Lausanne 1992, tome 1er, Triadologie, p. 161), ou encore comme il est écrit dans le Symbole de Foi attribué à Saint Athanase le Grand: " ...Et dans cette Trinité il n'y a ni premier, ni dernier, ni plus grand ni plus petit, mais toutes les Trois Personnes durent éternellement et dans l'égalité" (idem).
On pourrait citer encore une foule d'autres exemples tirés des écrits des Saints Pères ou de notre théologie chantée qu'est l'hymnographie, montrant sans équivoque que l'affirmation sus-citée du métropolite de Prousse est absolument étrangère à la doctrine de l'Eglise Orthodoxe. Celle-ci nous dit que Père est bien la source du Fils (Lequel éternellement naît de Lui) et du Saint Esprit (Lequel éternellement procède de Lui), mais qu'il n'y a aucune précédence dans la Sainte Trinite et que de toute éternité, le Fils et l'Esprit coexistent avec le Père: "Τον συνάναρχον Λόγον Πατρί και Πνεύματι.... ανυμνήσομεν πιστοί..." ("Le Verbe Qui est, comme le Père et l'Esprit, sans commencement, chantons et adorons, ô fideles..." Tropaire de la Résurrection du 5e ton). Ce sont les Ariens qui ont enseigné qu'il y eut un temps où le Fils ne fut pas, que le Père serait plus grand que le Fils etc.

Pour comprendre pourquoi il est important de mettre au clair ces choses, il faut savoir que tout ce trucage a évidemment pour but de "légitimer" une "primauté sans égaux" et sans autre source que lui-meme, du patriarche de Constantinople.

14.Posté par Daniel le 10/01/2014 17:09
@ Justine (13)

Il y a bien une monarchie du Père qui est le principe premier à l’origine du Fils et de l’Esprit mais en effet en dehors du temps, et ceux-ci étant consubstantiels.

15.Posté par Vladimir.G le 10/01/2014 17:12
Il est bien évident que ce texte de "Mgr Elpidophore" reflète la position du patriarcat de Constantinople mais il n'a pas de statut officiel au sens canonique du terme: il n'a pas été adopté par un concile ou un synode (comme le texte de Moscou), ni fait l'objet d'une encyclique ou d'un tomos. Cela reste un texte d'étude soumis au débat...

Le "document de Ravenne" aurait, pour moi, un statut supérieur, puisqu'il a été adopté par les représentants mandatés de plusieurs Eglises. Mais lui non plus n'a été reçu officiellement par aucune Eglise et le voilà maintenant officiellement rejeté par l'une et qui "représente de loin la partie la plus consistante de tout le monde orthodoxe" comme l'écrit Sandro Magister*...

*Sandro Magister est un journaliste italien, spécialiste des questions religieuses au sein de l'un des principaux journaux italiens, "l'Espresso" (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-veto-russe-contre-Francois-et-Barthelemy_a3508.html).

16.Posté par justine le 10/01/2014 18:03
A Daniel, post 14: Veuillez citer vos sources pour cela. Merci.

17.Posté par Daniel le 10/01/2014 18:15
Les représentants orthodoxes aux négociations avec l'église latine ne sont pas plénipotentiaires; leurs avis doivent être validés par les synodes respectifs...

18.Posté par justine le 10/01/2014 19:52
A signaler que le métropolite Séraphin du Pirée, lequel est, entre autres, un canoniste d'envergure, a adressé une lettre au patriarche Cyrille exprimant sa gratitude et ses félicitations pour le document de l'Eglise russe sur la primauté universelle, lequel exprime tout à fait, dit-il, "la vue traditionnelle et canonique du système de gouvernement de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique et foudroie la kakodoxie et hérésie de l'origénisme version moderne et du 'subordinationisme' avec leurs relents de monarchianisme, qui introduisent une gradation entre les Personnes de la Sainte rinité, menant ainsi sans scrupules à un amoindrissement de Leur consubstantialité et à une distorsion des propriétés divines, et ceci afin de satisfaire l'idole profane d'une soi-disante "autorité hiérocratique" universelle, faisant pendant à une 'monarchie et primauté de pouvoir' de Dieu le Père."
Il rappelle que ces kakodoxies triadologiques d'Origène ont été condamnées par le 5e Concile Œcuménique, que le gouvernement de l'Eglise, c'est à dire le système synodal, lui a été donné par le Seigneur Lui-même, la seule Tête véritable et éternelle de l'Eglise, sous l'autorité de laquelle fonctionne, en tant que tête visible, le concile œcuménique, puisqu'il n'existe pas en Eglise de primauté de pouvoir monarchique ou de système de gouvernement monarchique qui serait basé sur une primauté de pouvoir absolutiste de l'un quelconque des présidents des Saints Synodes des Eglises autocéphales. Si une telle chose avait existé, souligne-t--il, il aurait été impossible de déposer des premiers-hiérarques hérétiques tels que Makedonios, Nestorius, Dioscore, Sévère, Honorius etc.
Il décrit ensuite le développement historique du terme "œcuménique" et reproduit in extenso les protestations bien fondées du saint pape Grégoire 1er à l'encontre du patriarche Jean le Jeûneur lorsque celui-ci en 587 se mit à utiliser ce titre officiellement et formellement, parce que, comme souligne saint Gregoire, un tel titre invite la tentation luciférienne, revient à amoindrir l'honneur des autres patriarches et blesse les relations d'amour fraternel entre eux.

A la fin de sa lettre, le métropolite Séraphin note un point de désaccord avec le document de l'Eglise de Russie, à savoir que la primauté d'honneur entre les 5 patriarcats anciens serait déterminée par la tradition des diptyques, comme dit le document. Il montre en détail comment cette primauté d'honneur a été fixée par des conciles œcuméniques, raison pour laquelle précisément elle ne peut être ni changée ni altérée.
Le texte grec est accessible sur: http://www.romfea.gr/epikairotita/21630-2014-01-10-12-37-40

19.Posté par Daniel le 11/01/2014 17:44
Sur la monarchie du Père, voici un copié-collé d'un texte anglais qui l'aborde (pas le temps de traduire).

The Three Persons of the Holy Trinity
God the Father Almighty

In further expounding upon the mystery of the Holy Trinity, the Eastern Orthodox Church teaches that God the Father is the 'source' and 'timeless principle of origin [prwvth aijtiva ajcrovnw"]' of the Godhead. This is precisely what is meant by the expression, 'the monarchy of the Father' within the inner life of the Holy Trinity – namely, that the Father, as the sole principle of the Son's generation and the Holy Spirit's procession, is the exclusive source of the divine essence, which the Son and the Holy Spirit equally share and possess. The Church's conviction regarding the monarchy of the Father has been based on the interpretation of the words of Jesus that "the Father is greater than I" (Jn 14:28), which was always interpreted, by the Eastern Patristic tradition, to be a reference to the Father's 'unoriginated' hypostatic quality; and not to any greater moral or functional importance of the Father in relation to the Son and Holy Spirit. In other words, the Father was considered to be greater not because his essence was superior or for the reason that He transmitted it to the other two persons, but because He was the sole principle cause of the Godhead – however, One who always personally shared his incomprehensible divinity with his Son and Spirit.

The teaching of the 'monarchy of the Father' was constantly employed by the fathers of the fourth centuries to counter those who would accuse them of tritheism (belief in three gods). St Basil the Great (330-379AD), for example, wrote: "God is one, because the Father is one." And precisely the same teaching is found in St Gregory the Theologian:

For us there is one God, for the Godhead is One, and all that proceeds from him (i.e. the Father) is referred to the One, though we believe in three persons. When, then, we look at the Godhead, or the first cause, or the monarchia, that which we conceive is One; but when we look at the persons in whom the Godhead dwells, and at those who timelessly and with equal glory have their being from the first cause, (i.e. the Son and the Spirit of the Father), there are three whom we worship.

For the fathers of the Church, the Holy Trinity is a unity not because there is a unity of substance, as the West has argued, but because of the monarchia of the Father, who is himself one of the Trinity. Accordingly, the fathers of the Church taught that there is one God because there is only one Father. Or put another way, it was the monarchia of the Father that was the ground of koinonia within the Trinity and not any abstract conception of the divine ousia. This was nothing other than the biblical affirmation that the one God was the Father almighty (cf. 1Cor 8:6; Eph 4:6 & 1Tim 2:5).

Source : http://www.greekorthodox.org.au/general/orthodoxchristianity/holytrinity

20.Posté par Athénien le 11/01/2014 19:30
Je dois féliciter Justine de son commentaire sur l'altération arbitraire du passage de St Grégoire le Théologien, ce qu'aucun théologien grec ne semble avoir remarqué. Avec sa permission, je vais traduire son commentaire en grec et, tout en mentionnant source et auteur, je vais le poster dans un blog orthodoxe grec.

21.Posté par justine le 11/01/2014 20:05
A Daniel, post 19. Votre source ne me paraît pas très saine.
Elle semble relever de la théologie postpatristique et notamment des doctrines de Jean Zizioulas, metropol. de Pergame, et la terminologie est confuse. L'auteur dit "monarchie du Père", mais en fait il veut dire "source unique", ce qui n'a rien à voir avec la notion de "monarchia". Il faudrait alors qu'il emploie le terme "monoaitia". Plus bas, l'auteur dit: "the Trinity is a unity not because there is a unity of substance, as the West has argued, but because of the unbreakable koinonia that exists between the three divine persons", ce qui, évidemment, est tout autre chose que ce qu'enseigne la théologie de l'Eglise. Voir à ce titre, la contestation des idées de Jean Zizioulas par le métropolite Hiérothéos de Naupacte: http://www.impantokratoros.gr/dat/storage/dat/13192916/englisch.pdf
surtout à la page 122 (l'exposé du metropol.Hierotheos commence à la p. 92).

22.Posté par justine le 11/01/2014 20:26
A Daniel, post 18. Comme vous dites, les representants orthodoxes ne sont pas plénipotentiaires et leurs avis doivent etre validés par les saints synodes. Malheureusement, en pratique cela ne se fait pas, ou en tout cas pas de partout, et pour le document de Ravenne en particulier, on a même tout fait, en Grèce, pour que le synode n'en prenne pas connaissance. Le métropolite Hiérothéos de Naupacte, p.ex., membre alors du Synode permanent, décrit dans une lettre comment il a dû remuer ciel et terre pour en trouver une copie... Et quand les membres du Synode de l'Eglise de Grèce ont ainsi pu prendre connaissance enfin du contenu de ce document, la plupart étaitent choqués! Si bien qu'ils se sont vue obligés d'ordonner à leurs "représentants" de s'en tenir désormais, dans ce dialogue, au cadre fixé par les Conciles Oecumeniques et les Saints Pères.

23.Posté par Athénien le 12/01/2014 18:50
Les positions de Mgr Jean Zizioulas ont été qualifiées souvent en Grèce comme néo-ariennes; et pour cause. Quand à son ecclésiologie post-patristique, basée sur ladite triadologie néo-arienne et vulgarisée par Mgr Elpidophore, comme néo-latine ou néo-papiste. Le problème est qu'aucun Synode orthodoxe locale n'a osé jusqu'à maintenant condamner cette déviation dangereuse de la doctrine patristique. Le Synode de l'Eglise de la Grèce est trop faible pour une telle démarche.. J'espère, cependant, que ce moment arrivera tôt ou tard, au fur et au mésure que les vrais buts cachés derrière cette déviation s'exposent de plus en plus...

24.Posté par justine le 12/01/2014 19:01
A l'Athenien, post 20. Aucune objection. Kalo agona!

25.Posté par Athénien le 13/01/2014 00:00
Le texte mentionné ci-dessous est interéssant et, en même temps, révélateur de la déviation théologique "zizioulienne"- néo-phanariote. Il concerne la relation entre Phanar et les "expériences spirituelles" de Chiara Lubich, fondadrice du mouvement de Focolarini:
http://amethystosbooks.blogspot.gr/2012/04/blog-post_5222.html
Quant à l'archidiacre du Patriarcat Ecumenique Dr Maximos Vgenopoulos, il dit ouvertement que "le manque de conscience prophétique et d'hérménie -interprétation [prophétique] - est peut être un péché plus grave que de succomber aux passions péchéresses"! (sermon fait devant le Patriarche Bartholomée I durant la liturgie dominicale de 21-12-2010, à l'église Saint-Nicolas à Nichori, Istanbul, et publié dans le site officiel du Patriarcat).
Voilà le texte complet du sermon de Maximos Vgenopoulos:
http://panagiotisandriopoulos.blogspot.gr/2010/12/blog-post_21.html (c'est un blog officieusement phanariote et ouvertement écumeniste).
A savoir, d'après Vgenopoulos, l'extase prophétique c'est le plus essentiel dans la vie spirituelle, c'est celui que le chrétien doit chercher, non pas la pénitence, l'humilité, la recherche de la pitié du Seigneur; tout ça est considéré comme "moralisme". Vous pouvez combiner cette pseudo-théologie avec les louanges patriarcales au mouvement de Focolari et l'exaltation néo-arianiste par Mgr Zizioulas et ses poulains de la Personne du Père au détriment du Fils au sein de la Trinité. Vous arrivez, ainsi, à la conclusion inévitable pour un Orthodoxe ayant un minimum de conscience de sa foi: l'illusion spirituelle; en grec πλάνη; en russe prelest. Le problème est que cette illusion spirituelle, dont le chef n'est autre que Zizioulas personnellement, embrasse maintenant l'ensamble de ladite "Cour Patriarcale". De cette manière, le problème devient panorthodoxe; car il y a le danger que la théologie "illusioniste" de Mgr Zizioulas, tout en étant la théologie officielle phanariote, soit présentée comme LA théologie orthodoxe par excellence. A mon avis, le néo-arianisme et le néo-papisme néo-phanariote de Zizioulas constitue le plus grand défi de la théologie et de l'Eglise Orthodoxe depuis le mouvement sophiologique du père Sèrge Boulgakoff.

26.Posté par Daniel le 13/01/2014 11:20
Je remercie Justine et Athénien sur cette question trinitaire. En la matière, j’ai lu la dogmatique de Saint Julien de Celije, et je n’ai pas souvenir qu’il abordait cette question d’un semi-semi-arianisme par lequel le Père serait exalté par rapport au Fils, semi-semi-arianisme qui en même temps reconnaitrait la consubstantialité des 3 hypostases.

La question ne semble pas abordée d’après mes souvenirs. Il faudra que je fasse d’autres lectures (merci de m’orienter ; je pense Etudes hésychastes d’Athanase Jevtic qui abordent la question) car je ne saisis pas clairement encore le problème dans ce qui est écrit par le Métropolite Zizioulas, que d’ailleurs, je n’ai jamais lu. Si j’ai bien compris, il semble insinuer (ou bien ses positions laissent à penser) que le Père, étant la source du Fils et de l’Esprit, a un rang supérieur à eux. Est-ce bien cela ? Il semblerait qu’il dise que l’unité de la Trinité tient à la personne du Père et non à l’essence unique des 3 hypostases. Qu’ont dit les Pères exactement à ce sujet? Quand j’avais posé la question à un prêtre orthodoxe en disant que selon moi cette unité venait de l’essence identique, il m’avait dit que c’était une vision occidentale.

Très honnêtement, la seule résurgence hérétique m’inquiétant est le néo-origénisme et la croyance en un salut universel final (pour le Diable aussi).

27.Posté par Marie Genko le 13/01/2014 18:08
Dans le livre de Vladimir Lossky:

Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient, tout le chapitre III est consacré à DIEU-TRINITÉ
Je ne peux pas copier les 20 pages de ce chapitre, qui est extrêmement instructif, en voici un court extrait pages 47-48:

"C'est pourquoi l'Eglise a défendu avec véhémence le mystère de la Sainte Trinité contre les tendances naturelles de la raison humaine qui s'efforçaient de le supprimer en réduisant la Trinité à l'unité, faisant d'elle une essence des philosophes, à trois modes de manifestation (le modalisme de Sabellius), ou bien en la divisant en trois êtres distincts comme le fit Arius. l'Eglise a exprimé par le (mot grec et l'alphabet grec me manquent!) la consubstantialité des Trois, l'identité mystérieuse de la monade et de la triade; identité et distinction en même temps de la nature une des trois hypostases."
fin de citation

Vladimir Lossky s'efforce tout au long de ce livre de décrire aux Occidentaux, qui le lisent, les finesses de la Tradition orthodoxe et la compréhension qu'ont les Orthodoxes eux-mêmes de leur Eglise.
Je pense qu'il est possible de trouver de véritables trésors dans cette lecture...

28.Posté par justine le 13/01/2014 18:13
A Daniel, post 26. Vous trouverez, dans le volume 1 de la "Philosophie orthodoxe de la Vérité" de Saint Justin, un exposé détaillé sur les différentes hérésies anti-trinitaires à la page 209 et suiv. Pour ce qui est de l'erreur du subordinationisme en particulier, voyez aussi la page 193, mais également les pages qui précèdent et qui suivent, avec les nombreuses références aux Saints Peres et aux textes liturgiques de l'Eglise. Voyez aussi le "Synodicon de l'Orthodoxie" (traduction française intégrale dans "La Lumière du Thabor" no 41-42, Ed. l'Age d'Homme, Paris 1994). Concernant les idées contestables de Jean Zizioulas, vous trouverez aussi des éclaircissements chez Jean-Claude Larchet, "Personne et nature ; La Trinité, Le Christ, L'homme : Contributions aux dialogues interorthodoxe et interchrétien contemporain", Cerf 2011.

Il ne faut pas sous-estimer toutes ces résurgences hérétiques, et l'Athénien a raison de dire que cela est devenu un problème pan-orthodoxe. Vous vous dites peut-être: "Mais on a liquidé cela depuis longtemps, les Conciles et les Saints Pères ont statué là-dessus." Mais l'ahurissant aujourd'hui, c'est précisément qu'on ne se gène plus de mettre les Conciles et les Saints Pères à l'écart, sous un prétexte ou un autre, pour avoir le chemin libre de faire ce qu'on veut. N'avez-vous pas connaissance du fait que dans certains milieux théologiques où des Phanariotes sont coryphées, on accuse les Saints Pères de "fondamentalisme" et de choses pires encore et que des Conciles on se plaît à ne retenir que ce qui arrange? Ceux qui veillent ont depuis un certain temps déjà signalé ce cancer qui ne cesse de faire des métastases sur toute la surface du globe, mais on semble préférer banaliser la chose et dormir. Est-ce que ce "premier sans égal" qui se compare à Dieu le Père ne vous convainc pas encore?

29.Posté par Daniel le 13/01/2014 23:05
@ Justine

Merci... Je vais rouvrir mon Philosophie orthodoxe de la Vérité et essayer de me procurer ce livre de Jean Claude Larchet. Je suis au courant que les Pères ne sont pas en odeur de sainteté dans certains cercles du Phanar car ils ne furent pas assez oecuméniques.

30.Posté par Irénée le 14/01/2014 10:59
Un intéressant document a été publié par orthodoxie.com
On peut y lire que déjà certains chefs d'Eglises ne semblent pas disposés à se rendre à Constantinople début mars.

Par contre, concernant l'Eglise de Roumanie, je pensais que les difficultés avec Jérusalem étaient résolues... et je ne trouve pas d'informations concernant les contentieux avec l'Eglise de Russie.

Tous les éclairsissements seront les bienvenus !

31.Posté par Marie Genko le 14/01/2014 23:37
Voici ce qu'écrivait le théologien, Vladimir Lossky, sur le sujet de la primauté:

"Le patriarche de Constantinople jouit d'une certaine primauté d'honnneur, se rendant parfois arbitre dans les différends, sans exercer une juridiction sur l'ensemble de l'église oecuménique. Les églises locales d'Orient avaient plus ou moins la même attitude vis à vis du patriarcat apostolique de Rome, premier siège de l'Eglise avant la séparation, symbole de son unité. L'Orthodoxie ne connnaît pas de chef visible de l'Eglise. L'unité de l'Eglise s'exprime par la communion des chefs des églises locales entre eux, par l'accord de toutes les églises au sujet d'un concile local, qui acquiert par cela même une valeur universelle; enfin dans les cas exceptionnels, elle eput se manifester par un concile général."
(Essai sur la théologie mystique de l'église d'Orient édition du Cerf, p. 13)

La situation actuelle dans notre Eglise orthodoxe, telle qu'elle est exposée sur ce fil, me semble particulièrement affligeante!

1/ L'Histoire nous a montré, encore récemment, combien la roue tourne, autant pour les empires que pour le rayonnement des patriarcats!

2/ Mgr Elpidophore Métropolite de Prousse est d'une agressivité envers l'Eglise de Russie qui est tout aussi consternante que le contenu de son discours!

a/ En ce qui me concerne, chaque Orthodoxe a un devoir de témoignage, ce qui veut dire que chaque patriarcat orthodoxe doit, lorsqu'il en a la possibilité, annoncer l'Orthodoxie partout dans le monde!
Ce n'est certainement pas un privilège unique de l'un ou l'autre des patriarcats.

b / Il faudrait tout de même que des responsables aussi proches d'un patriarche que l'est Mgr Elpidophore, étudient un peu l'Histoire de l'Eglise du premier millénaire, car je veux croire que c'est par ignorance, et non par mauvaise foi, qu'il s'exprime comme il le fait dans son discours!!!!

Comment pouvons-nous espérer un dialogue inter religieux constructif?
Comment Catholiques ou Protestants pourraient-ils nous prendre au sérieux?
Lorsque sur des approches aussi simples et aussi universellement connues de chaque Orthodoxe que la primauté dans les dyptiques, certains théologiens comme Mgr. Elpidophore essayent de changer les règles!
Règles, auxquelles nous avons adhéré depuis le début de l'ère chétienne?

Nous vivons pourtant dans un monde qui va particulièrement mal!
Comment chaque Orthodoxe n'a-t-il pas une conscience aigue de la responsabilité qui pèse sur ses épaules?
Voulons-nous nous efforcer d'apporter notre grain de sable à l'édification de l'Eglise du Christ sur cette malheureuse terre, ou bien allons nous assister en spectateurs à la destruction de l'humanité par les forces du Malin?

Voilà quelle est la responsablitié de chacun d'entre nous!

Et la responsabilité de nos théologiens et de nos prélats est une responsabilité encore bien plus lourde que la notre, car ils rendront des comptes devant le redoutable tribunal du Seigneur!

32.Posté par Mischa le 15/01/2014 10:00
КАК ЖЕ МОЖНО СОБИРАТЬ ВЫСОКИЕ СОБРАНИЯ ПРИ ТАКОМ ПОЛНОМ РАЗБРОДЕ!?????

"Главной проблемой в преддверии собора являются различные представления о церковном единстве у Константинопольской и Московской патриархий, пишет KNA. На эту сложность также указал и ответственный за экуменизм в Ватикане кардинал Курт Кох.

Появились два противоречащих друг другу заявления — из Стамбула и из Москвы — о первенстве чести Вселенского патриархата среди Церквей «мирового православия». В Стамбуле считают, что первенство чести Вселенского патриархата является божественным правом, а Московская патриархия именно это активно оспаривает.

ВОТ УЖЕ НАД ВАРФОЛОМЕЕМ КАТОЛИКИ ИРОНИЗИРУЮТ:

"Однако Патриарх Варфоломей продолжает быть «самым оптимистичным среди Патриархов», когда речь идет о будущем внутриправославном единстве, заявил кардинал Кох. Но этот католик, наблюдая за существующим разномыслием среди православных, неизбежно приходит к выводу, что только первенство чести, которое существует у православных и принадлежит Варфоломею, не может быть целью церковного единства, подчеркнул главный ватиканский экуменист. «Первенство чести действует только при хорошей погоде. Если бы оно существовало и в Католической Церкви, то нас ждала бы та же судьба — множество национальных Церквей», - подчеркнул кардинал Кох." РАДИО ВАТИКАН

33.Posté par posté par Vladimir.G: "un des problèmes clés de l’ecclésiologie chrétienne" le 31/03/2014 17:41
Exposé du métropolite Hilarion de Volokolamsk à l’université de Fribourg

Au cours d’un séminaire qu’il animait le 24 mars 2014 à la faculté de théologie de l’université de Fribourg (Suisse), le métropolite Hilarion a tenu une conférence dans laquelle il proposait des commentaires théologiques au document adopté par le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe intitulé : « Position du Patriarcat de Moscou sur la question de la primauté dans l’Église universelle ».
Le thème de la primauté dans l’Église universelle est un des problèmes clés de l’ecclésiologie chrétienne, au même titre que les thèmes de la conciliarité (sobornost’) et de l’unité de l’Église. Dans l’histoire de la réflexion théologique sur la primauté, le thème du primat du pape, formulé par l’Église catholique romaine, a longtemps dominé. La doctrine orthodoxe de la primauté dépendait donc fortement de cette discussion et se présentait principalement sous la forme d’une polémique anti-papiste. Au XX siècle, la situation a changé : des tentatives de développement positif, et non plus polémique de la question de la primauté dans l’Église se sont fait jour dans la théologie orthodoxe. Ces tentatives ont engendré un débat théologique sur la primauté dans le milieu orthodoxe. A l’heure actuelle, le thème de la primauté est l’une des principales questions dans le processus préparatoire panorthodoxe préconciliaire. Il est au cœur des échanges théologiques orthodoxes-catholiques.

La dernière synaxe des Primats des Églises orthodoxes locales, qui s’est déroulée à Istanbul du 6 au 9 mars a démontré l’importance pratique des thèmes de la primauté et de la conciliarité au niveau panorthodoxe. Les chefs des Églises orthodoxes locales ont décidé en commun de convoquer le Concile panorthodoxe pour 2016, si aucune circonstance imprévue ne vient l’empêcher. Il est capital d’ajouter que les décisions prises pendant le Concile panorthodoxe le seront suivant le principe du consensus. Ainsi, aucune Église ne se trouvera en minorité et aucune décision qui ne conviendrait pas, ne serait-ce qu’à une seule des Églises locales, ne pourra être prise.

Le Concile sera présidé par le premier entre égaux, le Patriarche de Constantinople. Il sera dans le même temps entouré des Primats des Églises orthodoxes locales de façon que l’image rendue par le Concile panorthodoxe ne rappelle pas celle d’un concile catholique où le Pape préside, tandis que les évêques siègent dans la salle. La primauté du Patriarche de Constantinople au Concile sera le reflet de la doctrine orthodoxe sur l’Église : les Églises orthodoxes locales sont présidées par des primats égaux en dignité, patriarches, métropolites ou archevêques.

En quoi la dernière synaxe a-t-elle été importante pour la discussion sur la primauté dans l’Église ? Elle a établi un certain consensus théologique formulé durant les années de la préparation du Concile panorthodoxe. Ce consensus consiste dans la reconnaissance de l’importance pour l’Église de la primauté au niveau universel. Cependant, la question des formes et du contenu de cette primauté, perçue différemment suivant les traditions locales, restent à discuter. La question du rapport entre primauté et conciliarité reste également à définir.



Si ces thèmes sont discutables, c’est parce qu’il n’existe pas aujourd’hui de modèle ecclésiologique permettant de formuler ces questions de façon à contenter toutes les Églises orthodoxes locales. La polémique soulevée dans la pensée théologique orthodoxe le démontre clairement.



A la différence de la triadologie et de la christologie, la doctrine de l’Église n’est pas un domaine de la Tradition ecclésiale à avoir reçu en concile une définition terminologique et dogmatique normative. Aujourd’hui, l’ecclésiologie fait l’objet d’études théologiques. Les théologiens proposent des approches et des modèles différents, dont les méthodologies s’accordent mal. Ils polémiquent, et aucune unité n’a pour le moment été atteinte. Ceci concerne des concepts ecclésiologiques différents, mais liés entre eux comme la primauté et la conciliarité.

Un dialogue sur le rapport entre primauté et conciliarité se poursuit dans le cadre de la Commission internationale mixte sur le dialogue théologique entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique romaine. Cependant, ces derniers temps, une des différentes approches possibles de la question du rapport entre primauté et conciliarité a commencé à prendre le pas sur les autres. Il s’agit des idées théologiques du métropolite Jean Zizoulias de Pergame. La contribution personnelle du métropolite Jean au développement de la théologie orthodoxe est considérable, et son ecclésiologie mérite indubitablement d’être étudiée. Mais la domination d’un point de vue au détriment des autres, porte atteinte au dialogue théologique lui-même, dans la mesure où il ferme l’espace à toute discussion.

L’Église orthodoxe russe, en tant que membre de ce dialogue grâce aux efforts de la Commission synodale biblique et théologique, a élaboré le document intitulé « La Position du Patriarcat de Moscou sur la question de la primauté dans l’Église universelle ». Ce document propose un point de vue théologique des questions discutées dans le contexte du dialogue théologique orthodoxe-catholique. Le document a été adopté par le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe pendant ses réunions des 25-26 décembre 2013. La rédaction d’un tel document souligne l’importance du dialogue théologique orthodoxe-catholique pour l’Église orthodoxe russe, et celle des questions qu’il aborde.

Que propose donc l’Église orthodoxe russe dans son document sur la primauté ? Je m’arrêterai à quelques-unes des positions clés, selon moi, de ce document qui pourrait avantageusement contribuer à l’avancée du dialogue sur la primauté, tant dans le cadre de la Commission mixte, qu’au-delà.

Avant tout, j’aimerais souligner que le document précise le consensus auquel sont parvenues les Églises orthodoxes locales sur l’importance de la primauté au niveau universel. Le document ne se contente pas de ne pas nier la primauté au niveau universel, il dit qu’à l’heure actuelle cette primauté « appartient au Patriarche de Constantinople en tant que premier entre égaux des Primats des Églises orthodoxes locales » (paragraphe 2.3). Le document dit aussi que « le contenu de fond de cette primauté est défini par le consensus des Églises orthodoxes locales, exprimé partiellement lors des conférences panorthodoxes préparatoires au saint et grand Concile de l’Église orthodoxe » (5). C’est ce qu’a démontré, notamment, la synaxe d’Istanbul.

Suite: https://mospat.ru/fr/2014/03/25/news100001/

34.Posté par justine le 31/03/2014 20:08
"La contribution personnelle du métropolite Jean au développement de la théologie orthodoxe est considérable, et son ecclésiologie mérite indubitablement d’être étudiée." Il y a des théologiens, et non des moindres, qui sont d'avis que les cacodoxies du métropolite de Pergame devraient etre dénoncées et condamnées au niveau synodal afin d'empecher que ce poison continue à se répandre dans l'Eglise.

35.Posté par Marie Genko le 31/03/2014 21:28
Chère Justine,

Relisez la phrase suivante de celle que vous venez de citer!
Lorsque le métropolite Hilarion écrit :

" Mais la domination d’un point de vue au détriment des autres, porte atteinte au dialogue théologique lui-même, dans la mesure où il ferme l’espace à toute discussion."

Le métropolite Hilarion émet, autant que je puisse le comprendre, une condamnation sans appel!

La phrase où il écrit que la théologie du métropolite jean de Pergame mérite d'être étudiée, est pour moi une forme de politesse habituelle entre prélats, n'oublions pas qu'ils sont responsables de l'image fraternelle des relations qu'ils ont entre eux!

36.Posté par justine le 01/04/2014 18:34
On a intérêt à lire tout l'exposé du metropolite Hilarion sur le site mospat.ru (lien ci-haut, post 33), car Vladimir ne donne que des extraits.

37.Posté par posté par Vladimir.G le 01/04/2014 19:52
Bien entendu, chère Justine!

Je n'avais posté que le début et terminé par "suite" en donnant le lien...

La suite est très intéressante!

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