Présentation du livre de Michel Sarni sur l'histoire de l'orthodoxie en Angleterre
Le 14 décembre 2012 au Centre culturel « Pokrovskïye vorota » à Moscou., présentation du livre de Michel Sarni "Eglise russe à Londres : du Pierre le Grand à nos jours"

Cette monographie bien illustrée qui fait découvrir pour la première fois l’orthodoxie russe en Angleterre a été éditée à l’initiative du diocèse de Sourozh de l’Eglise orthodoxe russe ainsi que de la maison d’édition « Arefa » et de la Revue du Patriarcat de Moscou. Paroissien de la cathédrale de l’Assomption de la Mère de Dieu à Londres, Michel Sarni a fait paraître sa monographie à l'occasion du jubilé du cinquantenaire de la création du diocèse de Sourozh.

« Garder la mémoire de différents évènements de l’histoire de l’Eglise est une tâche importante mais en même temps compliquée. Il existe encore des périodes de l’histoire de notre Eglise qui restent peu connues », écrit Mgr Elisée, archevêque de Sourozh, dans la préface. Selon la journaliste Xenia Loutchenko, dans la connaissance de l’orthodoxie en Grande-Bretagne se limite à la personnalité du métropolite Antoine de Sourozh (PM). Le livre commence avec la création du diocèse de Sourozh il y a 50 ans par ce prédicateur talentueux et se termine par la scission de 2006.

Présentation du livre de Michel Sarni sur l'histoire de l'orthodoxie en Angleterre
M. Sarni, a commencé ses recherches dans les archives nationales du Royaume-Uni pour établir que l’histoire de l’orthodoxie à Londres a commencé à l’époque de Pierre le Grand qui a fondé la première église auprès de l’ambassade russe. Le travail continue : un petit livre sera complété et, selon les projets de l’auteur, deviendra une véritable monographie historique. C’est pourquoi M. Sarni continue son travail dans les archives russes.

Dans ce nouveau livre, il y a beaucoup de faits historiques passionnants. Pendant la présentation, M. Sarni a parlé des « jeunes hommes de Pierre », qui étaient envoyés en Angleterre apprendre le métier de la navigation. Ces jeunes hommes étaient parmi les fidèles de la première communauté orthodoxe russe où célébrait un prêtre grec. Ensuite, depuis 1746, les prêtres russes viennent servir en Angleterre.Il apparaît que parmi les fidèles il y a des convertis de l’anglicanisme. Parfois les gens se convertissaient avec toute leur famille. Vers le XVIIIe siècle, un premier américain,le colonel Philippe Ladwell, s’est convertit à l’orthodoxie à Londres.

Les recherches sur la biographie des recteurs de l’église orthodoxe russe à Londres ont été menées en profondeur. Par exemple, le père André Sambovsky, à part de la pastorale, se consacrait à l’organisation de l’enseignement de l’enseignement de l'agronomie aux étudiants russes et s'occupait de la recherche de carrosses "second hand " pour l’impératrice Catherine II. Le père Jacob Smirnov n’était pas seulement le père spirituel de tous les membres du corps diplomatique, mais également un fonctionnaire très proche de l’ambassadeur Vorontsov qu'il l’aidait en tant que chiffreur et propagandiste de talent. Le père Eugène Popov a beaucoup fait pour les relations entre les anglicans et les orthodoxes. M. Sarni inscrit cette activité dans le cadre du projet de Pierre Ier qui souhaitait l’union de toutes les Eglises.

Ensuite l’historien raconte les changements dans la vie de la Londres orthodoxe après la révolution de 1917. Il rappelle l’activité du métropolite Euloge (Georguyevsky), l’archimandrite Athanase (Netchaev) et raconte en détails quel rôle a joué le métropolite Antoine (Bloom).

Les évènements qui se sont passés dans le diocèse de Sourozh après la mort du métropolite Antoine sont, selon M. Sarni, d'une nature tragique. « Nous avons perdu ce que le Sauveur nous a demandé de garder – nous avons perdu l’amour », a-t-il commenté la scission du diocèse. Selon lui, le métropolite Antoine n’a pas pu persuader les paroissiens « anciens », parmi lesquels il y avait beaucoup d’Anglais, d’accueillir les nouveaux-venus de l'ex URSS tels qu'ils sont. Ainsi, la cause principale de la division du diocèse en deux camps est, comme le croit l’auteur du livre, le choc culturel de ces nouveaux paroissiens que les « anciens » - les enfants spirituels du métropolite Antoine - n’ont pas acceptés. « Nous ne nous parlons pas jusqu’à ce moment, ils nous appellent les bandits qui ont envahi l’église », a-t-il constaté.

Pendant la présentation, Sergeï Tchapnine, redacteur en chef de la Revue du Patriarcat de Moscou, Alexis Monastyruk, directeur de la maison d’édition « Arefa », et Konstantin Eggert, commentateur de la station radio « Kommersant-FM », ont parlé en bien du livre.

Konstantin Eggert a travaillé en Angleterre pendant 10 ans. Selon lui, le livre de M. Sarni « met l’histoire de l’orthodoxie au Royaume-Uni dans un contexte large ». Il a également exprimé son espoir que l’orthodoxie pourrait favoriser un « enracinement » des émigrés russes en Angleterre qui sont, depuis les années 1990, plus de 400 milles.

Traduction PO

Bogoslov.ru

14 декабря в Культурном центре «Покровские ворота» состоялась презентация книги Михаила Сарни «Русская Церковь в Лондоне. От Петра Великого до наших дней»

Présentation du livre de Michel Sarni sur l'histoire de l'orthodoxie en Angleterre

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 13 Janvier 2013 à 09:15 | 10 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 29/12/2012 11:01
Je croyais que l'Histoire de l'Orthodoxie en Angleterre commençait avec Saint Augustin de Cantorbery et le baptême du roi Ethelbert du Kent à la Noël 597.

On est bien mal renseignés.

2.Posté par Nikolas le 29/12/2012 19:39
Parfaitement Tchetnik!

Et encore ce dont vous parler, n'est que la réévangélisation de cette terre, envahi par les barbares Angles et Saxons, que Saint Augustin réévangélisa. Notons au passage qu'il fut sacré évêque des Anglais à Arles.
La primo-évangélisation de ce qui était à l'époque la Bretagne romaine (que l'on appel encore parfois Grande Bretagne) commence avec st Aristobule apôtre (des 70 apôtres) à la fin du Ier siècle.
http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsmars/mars15.html
http://orthodoxologie.blogspot.fr/2010/04/saint-aristobule-apotre-de-la-grande.html

Aussi l'histoire de l'Orthodoxie en Grande Bretagne commence au Ier siècle.


Heureusement le livre de M. Sarni s'intitule bien "l'Eglise russe de Londres" et non Histoire de l'orthodoxie en Angleterre.

3.Posté par Tchetnik le 29/12/2012 22:37
@Nikolas

En effet, on peut aussi citer le saint Martyr Alban.

C'est pour cela que je mentionnais l'"Angleterre" et non la "Bretagne".

4.Posté par Tchetnik le 29/12/2012 22:38
En fait, le terme de "Grande Bretagne" n'a commencé à être admis qu'avec l'union personnelle réalisée par Jacques Ier d'angleterre, aussi roi d'Écosse, et parl'Union réelle des parlements Anglais et Écossais sous la reine Anne, vers 1707.


5.Posté par Vladimir le 30/12/2012 13:55
Bien chers Tchetnik et Nicolas,

Vos commentaires sont certes intéressants pour les historiens mais pour nous autres, simples pratiquants, l'histoire de l'Eglise d'Angleterre continue avec le catholicisme et l'Eglise Anglicane, très moyennement orthodoxes...

Et c'est pour cela que ce livre qui, au delà de "l'Eglise russe de Londres", nous parle de l'histoire de l'Orthodoxie moderne en Grande Bretagne est d'un grand intérêt.

6.Posté par Tchetnik le 30/12/2012 16:10
En L,occurence les Anglais sont devenus Orthodoxes à une époque où les Russes en étaient encore aux sacrifices humains.

7.Posté par nikolas le 30/12/2012 17:18
Bien cher Vladimir,

je ne crois pas que ce genre d'histoire n'intéresse que moyennement le simple pratiquant, a en juger par le nombre d'icônes des saints des îles britanniques peinte par les Orthodoxes d'Angleterre.
J'ai même l'impression qu'il ne s'y interesse bien plus que les Orthodoxes de France ne s'interresse aux saint locaux et à l'histoire locale. Peut être parce que ces terres furent parmi les dernières d'Occident, la dernière étant l'Irlande, a avoir gardées intact la foi orthodoxe, enfin bref...

Et en effet ce livre à travers l'histoire de l'Eglise russe de Londres parle de l'histoire moderne de l'Orthodoxie en Angleterre.

8.Posté par Dimitri Garmonov le 30/12/2012 22:00
Permettez-moi un mot:

je crois qu'il faut distinguer l'orthodoxie (ou même une orthodoxie) en tant qu'une des confessions chrétiennes qui se sont développées au cours du IIe millénaire, et l'Orthodoxie . Monsieur l'auteur parle de l'Eglise orthodoxe. Certes, la foi orthodoxe dans l'Eglise qui est, elle, une, sainte, catholique et apostolique. Mais ce n'est pas une base pour une critique de l'auteur de ce beau livre seulement à cause de nuances dans le texte original et la traduction.

Excusez-moi...

9.Posté par nikolas le 31/12/2012 14:34
@Dimitri

Personne ne critique ici l'auteur, et encore moins son livre, le titre de l'ouvrage n'utilisant d'ailleurs pas le mot orthodoxie.
Cette discution a commencée à partir du titre donné à l'article...

10.Posté par Vladimir le 05/01/2013 17:15
Nos commentaires précédents partent à l'évidence d'un malentendu.

Ce livre, qui me parait très important mais sembla passer inaperçu en dehors de PO, "commence avec la création du diocèse de Sourozh il y a 50 ans par ce prédicateur talentueux /Mgr Antoine/ et se termine par la scission de 2006" et « met l’histoire de l’orthodoxie au Royaume-Uni dans un contexte large », remontant au XVIIe siècle et dépassant le cadre du diocèse de l'Eglise russe. Son analyse de la situation actuelle est d'autant plus cruciale qu'elle s'applique aussi bien à la situation en France: « Nous avons perdu ce que le Sauveur nous a demandé de garder – nous avons perdu l’amour »… La conclusion de Konstantin Eggert vaut aussi pour nous: "l’Orthodoxie pourrait favoriser un « enracinement » des émigrés russes en Angleterre..."

Le Christianisme dans nos pays avant le schisme est évidement une autre histoire…


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