Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"
Traduction Elena Tastevin

La suite de la 3-e partie

Quel corps avait l’homme avant sa chute ?

Actuellement, vu le grand nombre de faits dont dispose la médecine amassa (il n’est pas question de récits oraux propres au folklore populaire mais de faits établis) on peut faire la conclusion : ce que la religion disait toujours surtout le christianisme est une vérité incontestable.


Il s’avère que l’homme n’est pas uniquement un corps, n’est pas simplement un psychisme élémentaire et des nerfs mais avant tout il est l’âme, qui est une substance immortelle qui a une conscience de soi-même et une personnalité indestructible. L’âme a deux formes d'existence. La première, familière et évidente pour nous, c’est celle dans le corps. La deuxième est une existence posthume sans corps, en dehors du corps. Le christianisme entrouvre le rideau de la vie posthume.

Mais d’abord parlons du corps comme d’une (demeure) de l’âme. (Que dit le christianisme ?) L’enseignement des saints pères affirme d’une manière très précise qu’avant (sa) chute, avant notre état actuel l’homme avait un corps spirituel, je souligne : un corps physique mais spirituel ! Pour nous c’est un paradoxe. Nous pouvons appréhender ce paradoxe suite au fait (à la lumière) de la Résurrection de Jésus Christ.

Jésus ressuscité passait à travers les portes fermées, Il apparaissait inopinément pour tout le monde, Il rompait le pain et disparaissait. En même temps Il disait à ses élèves : « Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi et voyez, car un fantôme n’a ni chair ni os, contrairement à moi, comme vous pouvez le constater. » (Lc, 24 ; 39) Et Il disait cela ayant apparu subitement dans une pièce les portes de laquelle étaient condamnées « car ils craignaient les autorités juives » (Jn 20 ; 19) ! Personne ne Lui ouvrit les portes. Qu’est-ce que l’apôtre Thomas vécut ayant entendu : « Mets ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. » (Jn 19 ; 27) La réponse de l’apôtre Thomas est frappante : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20 ; 27-28).

Même aujourd’hui on (peut vénérer) à Rome le doigt de l’apôtre Thomas dont il toucha la côte incorrompue du Christ. A vrai dire, ne vous en déplaise, je n’y crois pas trop. Ce n’est pas le fait que l’apôtre Thomas toucha ou pas Jésus et avec quel doigt qui compte. L’important est que Thomas, comme nous tous, toucha une réalité qui sort des frontières de notre expérience habituelle et c’est pourquoi elle est si difficilement acceptée par notre soi-disant bon sens. Ce n’est pas étonnant. D’une part, ce sont une chair, le sang et les os réels, et, d’autre part, ils ont des propriétés surprenantes et la faculté de traverser des objets physiques et réels sans aucune difficulté !

On peut faire des hypothèses différentes là-dessus.

Nos connaissances dans ce domaine sont tellement dérisoires que nous avons du mal à élaborer une théorie appropriée. Il n’est pas exclu que le corps une fois devenu spirituel, acquiert la capacité de se trouver dans une autre dimension à travers laquelle il peut demeurer sans obstacle dans n’importe quel point de notre temps quadridimensionnel.

Mais je sais que nous le verrons et perceverons dans peu de temps, alors que l’appréhender maintenant est, en effet, impossible. L’apôtre Paul écrit directement : « Il en sera ainsi lorsque les morts se relèveront. Quand le corps est mis en terre, il est mortel ; quand il ressuscitera, il sera immortel. Quand il est mis en terre, il est misérable et faible ; quand il ressuscitera, il sera glorieux et fort. Il y a un corps matériel, il y a, donc, aussi un corps animé par l ‘Esprit. En effet, ce qui est périssable doit se revêtir de ce qui est impérissable ; ce qui meurt doit se revêtir de ce qui est immortel (I Cor.15 ; 42 ; 44 ; 53). L’apôtre écrit de l’état futur spirituel du corps comme il fut avant la chute de l’homme.

Selon les saints pères, l’homme originel avait un corps spirituel qui possédait des propriétés inconnues pour nous – celles que nous voyons en Jésus ressuscité. Saint Ephrem le Syrien écrivit : « Des vents flottent ça et là devant les justes dans le paradis. L’un leur souffle la nourriture, l’autre verse à boire... Les vents y nourrissent d’esprit ceux qui vivent selon l’esprit Pour les êtres spirituels la nourriture est spirituelle » . « La fragrance du paradis rassasie sans pain ; le souffle de la vie sert à boire...Les corps contenant le sang et les humeurs y atteignent une pureté identique à celle de l’âme...La chair s’y élève au degré de l’âme et l’âme s’élève au degré de l’esprit... » . « Car avant la transgression d’Adam il n’y a eu ni angoisse, ni frayeur, ni fatigue, ni faim, ni mort » .

Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"

Conséquences du pêché de nos aïeux

La chute des premiers hommes, leur éloignement de Dieu fit que notre chair – le corps et l’âme –devinrent « lourds » selon l’expression des Saints Pères, revêtus « des habits de peau » (Gén. 3 ; 21). Cela engendra trois changements ontologiques dans la nature humaine. La théologie orthodoxe les appelle le péché « premier né » originel. Quels sont ces changements ? Le vénérable Maxim le Confesseur les nomme clairement. En parlant de Dieu il écrit : « le Seigneur ayant pris sur Lui cette punition pour mon péché volontaire, j’ai en vue ayant pris la sensibilité, la corruptibilité et la mortalité de la nature humaine... » . Ces trois propriétés devinrent inaliénables à la nature humaine et tous les gens naissent avec.

Qu’est-ce la corruptibilité ? Regardez un enfant et un homme âgé. Voici ce que fait la corruptibilité !

Qu’est-ce la sensibilité ? Le corps spirituel était absolument indépendant du monde extérieur. Il ne pouvait pas souffrir : on ne peut pas faire mal à l’air si on le frappe avec un baton, il en est de même pour le corps humain qui a été autant invulnérable. De même façon, des émotions et des troubles moraux n’étaient pas propres à l’homme. La chair lourde souffre par son corps et par son âme. (Le mot slavon « passion » signifie en particulier, la souffrance, d’où l’on dit « la passion du Christ » (le mot « sensibilité » en russe a la racine « passion » « страсть, страстность », commentaire du traducteur).

Le vénérable Jean Damascène écrivit : « Les passions naturelles et irréprochables sont celles qui ne dépendent pas de nous et qui par suite de la condamnation pour transgression sont entrées dans la vie humaine : la faim, la soif, la fatigue, la peine, les larmes, la corruption, la répulsion de la mort, la frayeur, l’angoisse et ses sueurs, ses gouttes de sang....toutes existent dans notre nature humaine ». Et, enfin, le corps de l’homme devint mortel.

Voici les trois propriétés qui apparurent dans notre nature comme la conséquence de la chute de nos aïeux. Cela s’appelle « le péché originel » bien que le mot « péché » soit employé dans un sens figuré, il témoigne de l’état maladif de la nature humaine et ne signifie pas notre tort personnel. Nous sommes responsables de nos péchés personnels et de la passion coupable qui naît en nous suite à notre intempérance.

Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"

Saint Grégoire de Nazianze explique la naissance des péchés coupables dans l’homme comme suit : « Celui qui est esclave des plaisirs transforme les besoins nécessaires en chemins de passion : au lieu de la nourriture il cherche le plaisir du ventre ; il préfère la parure aux vêtements ; l’aspect onéreux à l’aspect pratique et utile des logements ; au lieu de la naissance des enfants il jette son regard sur des plaisirs interdits et illégaux. C’est pourquoi l’hédonisme, la molesse, l’orgueil, la vanité et la débauche de toute sorte entrèrent dans la vie humaine par des portes grandes ouvertes» .

En outre, les parents et leurs ancêtres transmettent à toute la lignée non seulement des maladies corporelles et psychiques mais aussi celles d’esprit. On peut appeler cette transmission de la passion coupable aux descendants le péché héréditaire. Tous les gens naissent avec ce péché bien qu’il se manifeste sous les formes les plus différentes.

La mortalité, la corruptibilité et la sensibilité («страстность ?) en tant que propriété de la nature humaine déchue est une excroissance. La mort est un acte dans la vie humaine où cette excroissance s’enlève pour que l’âme reçoive un nouveau corps, un corps propre et sain. Le christianisme prêche une résurrection future, qui sauvera l’homme de la lourdeurde sa nature grâce à la Résurrection du Jésus Christ.

St. Maxime le Confesseur dit : « L’immutabilité du libre arbitre du Christ rendit à cette nature par la Résurrection l’impassibilité, l’impérissabilité et l’immortalité ». Nous pouvons le voir grâce à la Mère de Dieu qui ayant traversé les portes de la mort fut prise au ciel dans un nouveau corps spirituel.

Cela fait mieux comprendre beaucoup de choses dans l’enseignement de l’Eglise sur la mort, l’état posthume, les tourments et l’état futur définitif de l’homme.

Il faut dire tout de suite qu’il y a beaucoup d’écarts là-dessus dans le catholicisme et le protestantisme, de plus certains d’entre elles sont fondamentaux.

Où se trouve l’âme dans un premier temps après la mort ?
Qu’est-ce que l’Eglise Orthodoxe dit là-dessus ?


Le contact de l’homme avec l’autre monde commence parfois avant la mort.

Plusieurs faits en témoignent.
L’apôtre Paul, par exemple, fut enlevé jusqu’au plus haut des cieux (2 Corinthiens 12 ; 2-4). Où fut-il ? Dans l’Eternité. Et ensuite il revint dans le temps. Il n’y a pas de temps là-bas mais l’Eternité. Il ne s’agit pas de l’infinité du temps mais d’une réalité tout à fait différente. C’est intéressant, n’est-ce pas ? Il s’avère que l’on peut passer du temps à l’éternité et revenir de l’éternité dans le temps.

Qu’est-ce que l’apôtre Paul raconta quand il revint de l’éternité ? En slavon ses propos sont très expressifs : il entendit «неизреченны глаголы, ихже не леть есть человеку глаголати» « des paroles inexprimables et qu’il n’est permis à aucun être humain de répéter » (2 Corinthiens 12 ; 2,4). C’est-à-dire il entendit des paroles que l’on ne peut pas transmettre à un autre homme. La langue là-bas est différente. De même que si, par exemple, quelqu’un se mit à parler ici l’ancien éthiopien, son environnement n’aurait certainement rien compris.

Les deux trois premiers jours après son décès l’homme, et plutôt, son âme se trouve dans des conditions de « l’attraction terrestre » - autour des proches, des amis... Étant déjà au-delà, dans l’éternité elle ne se détache pas tout de suite de notre quadridimensionnelle espace temps.

C’est pourquoi pendant ces jours ( je répète, pourtant, que notre temps terrestre ne coincide pas exactement avec la catégorie que nous appelons Éternité) avant d’entrer dans « l’autre monde) l’âme se trouve près du corps là où elle veut...Et si l’homme avait été » entouré des parents et des gens aimés, l’âme demeure avec eux, elle essaie de communiquer avec eux mais, hélas, elle ne voit aucune réaction, ne reçoit aucune réponse, la communication n’est plus possible.

Tous les récits des gens réanimés évoquent le trouble de l’homme dépourvu de la communication réciproque avec son monde habituel.

Dans le livre « incroyable mais une histoire vraie » M.Ikskul (cf) parle de son étonnement lorsque s’étant trouvé au milieu d’une pièce il vit un groupe de médecins et quand il regarda au-dessus de leurs épaules là où tout le monde regardait : « Sur le lit ce fut moi...J’appelai le docteur mais l’atmosphère dans laquelle je me trouvais était inconvenable pour moi ; elle ne percevait et ne transmettait pas les sons de ma voix. Et je compris mon détachement total de mon environnement, mon étrange solitude, et je fus pris d’une peur panique...j’essayai de me manifester mais ces tentatives ne faisaient que me réduire au désespoir complet. « Ne me voient-ils pas ? » - pensais-je avec frayeur, et de nouveau je m’approchais du groupe d’hommes qui était à côté de mon lit mais personne ne s’est retourné, personne ne faisait attention à moi. Je me regardais avec surprise sans comprendre pourquoi ils ne me voyaient pas alors que j‘étais le même que jadis. Je faisais la tentative de me toucher mais ma main ne faisait que traverser l’air de nouveau »* / Cit. Tamara Minakina. « Au delà du seuil » (www.newcanada.com/

Qu’est ce que les défunts peuvent communiquer aux vivants....SUITE
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Juillet 2015 à 16:29 | 0 commentaire | Permalien



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