Qu'avons-nous à apprendre des relations entre catholiques et orthodoxes ?
Du 18 au 25 janvier a lieu la semaine de prière pour l'unité des chrétiens. À l'occasion de ce temps œcuménique, le frère Patrice Mahieu appelle à dépasser les divergences entre confessions pour vivre le don de l'amitié et de l'union.

Devons-nous attendre encore ? Pouvons-nous attendre encore ? Quand est-ce que catholiques et orthodoxes donneront au monde le témoignage de leur unité retrouvée ? Quand pourront-ils montrer que leurs différences ne sont plus des oppositions mais la manifestation d'une plénitude vie ?

Au fil des années, les relations entre orthodoxes et catholiques ont continué à s'approfondir, avec des hauts et des bas, à l'intérieur même des Églises. Le dialogue théologique qui explore les zones de dissension doctrinale s'est poursuivi à tous les échelons, national, international, même si actuellement des turbulences sont apparues, suite à des questions canoniques entre Églises orthodoxes.

Qu'avons-nous à apprendre des relations entre catholiques et orthodoxes ?
Même gêné, le processus suit toujours son cours, ce qui a fait dire au patriarche de Constantinople que tôt ou tard l'union entre catholiques et orthodoxes est inévitable. Inévitable ou désirable comme le désert en manque d'eau ?

La question de la procession du Saint-Esprit, le Filioque, a été traitée de façon approfondie par le dialogue théologique nord-américain en 2003. Mais qui sommes-nous pour ne pas reconnaître les limites de l'intelligence humaine dans la formulation d'affirmations définitives sur la vie intime de Dieu ?

La réflexion se poursuit aussi sur les relations entre la synodalité et la primauté, à la lumière de ce qui a été vécu au premier millénaire. Cela touche la place du pape dans une Église où catholiques et orthodoxes seront en communion.

L'Église orthodoxe vit actuellement une synodalité perturbée avec des patriarcats qui ne sont plus en communion eucharistique les uns avec les autres. La question de la procession du Saint-Esprit, le Filioque, a été traitée de façon approfondie par le dialogue théologique nord-américain en 2003.

Mais qui sommes-nous pour ne pas reconnaître les limites de l'intelligence humaine dans la formulation d'affirmations définitives sur la vie intime de Dieu ? La réflexion se poursuit aussi sur les relations entre la synodalité et la primauté, à la lumière de ce qui a été vécu au premier millénaire. Cela touche la place du pape dans une Église où catholiques et orthodoxes seront en communion.

L'Église orthodoxe vit actuellement une synodalité perturbée avec des patriarcats qui ne sont plus en communion eucharistique les uns avec les autres. L'Église catholique s'est engagée dans un processus synodal axé précisément sur la question de la synodalité, de la communion et de la mission, pour palier à un déficit de synodalité.

Encore faudrait-il que nos frères catholiques allemands ne discréditent pas le processus synodal par ce qui se vit chez eux ! L'Église catholique s'est engagée dans un processus synodal axé précisément sur la question de la synodalité, de la communion et de la mission, pour pallier à un déficit de synodalité. Encore faudrait-il que nos frères catholiques allemands ne discréditent pas le processus synodal par ce qui se vit chez eux !

Mais la réflexion théologique, soignée, exigeante, nécessaire est-elle suffisante ? L'adhésion à des définitions théologiques précises est-elle le dernier mot, décisif, qui va permettre une communion retrouvée entre catholiques et orthodoxes ? Tout en se gardant de relativiser les exigences de la vérité, on peut répondre résolument : Non !

Le plus urgent consiste à reprendre une vie en commun, à donner toujours plus une place centrale à l'amitié dans nos relations, à tous les niveaux : le pape avec les patriarches, les évêques orthodoxes avec les évêques catholiques, les prêtres et tous les fidèles, orthodoxes et catholiques.

L'amitié exige l'ouverture de cœur, le respect du mystère de l'autre, la confiance a priori, et une vision prophétique qui permet d'anticiper dans la vie quotidienne ce qui est désiré pour l'avenir. L'amitié, dans son audace, est patiente, et les fidèles savent respecter les normes disciplinaires des Églises, ce qui évite d'exacerber les peurs et les oppositions qui bloquent tout.

On peut se reporter à une amitié emblématique, entre saint Paul VI et le patriarche Athénagoras, celle qui s'est nouée lors de leur rencontre à Jérusalem, en janvier 1964.

«Paul VI : “Je n'ai aucun désir de décevoir, de profiter de votre bonne volonté. Je ne désire d'autre chose que de suivre le chemin de Dieu”. Athénagoras : “J'ai une confiance absolue en Votre Sainteté. Absolue. Absolue”. […] Paul VI : “Tout ce qui regarde la discipline, les honneurs, les prérogatives, je suis tout à fait disposé à écouter ce que Votre Sainteté croit être le mieux”. Athénagoras : “La même chose de ma part”. Paul VI : […] “Voyons ce que le Christ nous demande et chacun prend sa position, mais pas avec des idées humaines de prévaloir, d'avoir de la louange, d'avoir des avantages. Mais de servir.” Athénagoras : “Comme vous m'êtes cher au fond du cœur.”» Cette amitié se poursuivit dans les lettres, les échanges, les rencontres, conservée précieusement dans le Livre de l'amour, le Tomos Agapis.

Cette amitié ne doit-elle pas se réfracter partout et inspirer sans cesse les relations fraternelles entre orthodoxes et catholiques ?

Telle est la voie qui nous est proposée à ce moment de l'histoire des Églises et du monde pour que le but soit atteint : une communion retrouvée qui se scelle et s'alimente dans le partage du vrai Corps et du vrai Sang de Jésus Christ lors de la célébration commune de l'Eucharistie.

Les avancées théologiques ne peuvent porter des fruits que dans un climat de confiance et dans une vie déjà partagée. Se reconnaître en tant que frères et sœurs, en tant qu'Églises sœurs ne peut pas se limiter à des affirmations abstraites, mais doit s'incarner dans la vie, c'est-à-dire dans le soin que l'on prend les uns pour les autres, dans la joie qui emplit notre cœur lorsqu'on est ensemble, lorsqu'on partage nos soucis humains et spirituels, lorsqu'on témoigne ensemble de la vie du Christ qui nous habite, devant des millions de personnes, certaines à notre porte, qui s'en sont éloignées ou qui ne l'ont jamais connue.

L'amitié implique que nous priions les uns pour les autres, et que nous priions aussi ensemble comme des frères et sœurs d'un même Père. Elle implique aussi que nous nous émerveillions pour ce qu'accomplit le Seigneur chez les autres, que nous valorisions ce qui est mieux vécu chez eux que chez nous. SUITE
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Frère Patrice Mahieu est moine de Solesmes et membre du comité mixte catholique-orthodoxe de France. Il a suivi des études en théologie œcuménique à l'Institut catholique de Paris, à l'Institut orthodoxe Saint-Serge et à l'Institut protestant de théologie. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont «En quête d'unité - Dialogue d'amitié entre un catholique et un orthodoxe» (Salvator, 2021).

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Janvier 2022 à 07:53 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Jean le 24/01/2022 14:13 (depuis mobile)
C''est une propagande uniate honteuse. Les orthodoxes ne veulent pas d''union avec une église hérétique en de très nombreux points.
Les catholiques en tant qu''individus et chrétiens sont nos amis et nos frères mais leur églis estune maison en ruine.

2.Posté par Gilles Le Dorner 77 le 24/01/2022 21:08 (depuis mobile)
"il y aura des guerres , des épidémies , des tremblements de terre" , tout ce qu''on pourrait dire en circonstances actuelles , mais on n''est pas obligé de "jouer avec le feu" ni d''en rajouter . Et ce n''est pas question "d''uniatisme" . Espérer

3.Posté par Nicodème le 25/01/2022 09:17
Toute maison divisée contre elle-même va à la ruine . Le monde n'en a rien à cirer que l'une des parties soit déclarée "hérétique" par l'autre , et que l'autre soit déclarée "schismatique" par la première . Il voit simplement que le refus de nous comprendre et de nous aimer lui donne raison lorsqu'il refuse de "croire" .
Cela dit , il faudrait déjà que le schisme de fait de Constantinople (encouragé , si ce n'est fomenté par l'Empire étasunien) soit réduit . On peut en dire autant du monde "romain" , qui n'a toujours pas digéré "le" Concile . Décidément le Shatan (l'obstacle) porte bien son nom , le "diabolos" , càd le diviseur . Comme ds le monde politique , le chemin vers la restauration de l'unité doit venir du peuple , qui a l'avantage de ne pas y entendre grand chose en théologie , l'arme secrète du "diviseur" . Prenez trois théologiens , immédiatement , l'un d'entre eux fait scission d'avec les deux autres ... Gospodi , poliméïou (40 fois!) ...

4.Posté par Latrisevgeni Dimitrou le 26/01/2022 11:21
Les fresques du Père Grégoire Krug à l’église de Notre Dame de Kazan sont en danger car le père wladimir yagello avec la complicité du père Daniel Cabagnols (et du père alexis struve en arrière plan) essaye depuis plusieurs semaines de faire couper l’électricité à l’église. Pour le père wladimir yagello, il n’ y pas besoin de chauffage pour les fresques, et pour le père daniel cabagols pour faire des économies d’électricité, et qu’il y a la possibilité de venir à l’église sans chauffage. Pour le père daniel cabagnols il suffira de se couvrir un peu plus pour pas avoir froid. Plusieurs tentative de leurs parts auprès d’EDF de faire couper et résilier le contrat. En vain pour le moment, car la communauté leurs résiste mais pendant combien de temps, le pourra t-elle????

Le père daniel cabagnols qui est le prêtre qui célèbre, ne fais pas attention du tout aux fresques. L’église est dans un tel état de saleté !!!!! C’est horrible, et ce n’est plus propre du tout.

La toiture fuit de nouveau, et lorsqu’il pleut, il pleut dans l'église et il y a de l’eau qui coule dans l’église, dans des sceaux. Nous allons perdre les oeuvres du Père Grégoire.

Probablement que le nouveau Métropolite n’est pas au courant du tout de la situation car père alexis struve ne doit pas faire remonter ce qu’ils ont décidés quelles que soient leurs raisons derrières tout cela.

Quelle tristesse.

Une paroissienne.

Dimitrou Latrisevgeni.
À lire

5.Posté par pere jean le 26/01/2022 18:55
ET SI LE SCHISME DE 1054 N AVAIT PAS EU LIEU.CERTAINEMENT QUE LE MONDE NON SEULEMENT CHRETIEN MAIS LA PLANETE AURAIT ETE DIFFERENTE .ET CERTAINEMENT QUE LA REFORME PROTESTANTE N AURAIT PAS EU LIEU AUSSI.

AUJOURD HUI FAISONS TABLE RASE DE CE PASSE QUI NOUS ALIENE ET AIDONS LES CATHOLIQUES ET LES PROTESTANTS A PRENDRE ET A APPRENDRE UNE CONSCIENCE ORTHODOXE BASEE SUR LES CANONS QUI JAUGENT L EGLISE ET LES PERES DE L EGLISE EN METTANT EN OEUVRE LEURS PAROLES.

PEUT ETRE QUE LE CHEF DE L EGLISE JESUS CHRIST NOUS ACCORDERA SON PARDON D AVOIR DIVISE SA TUNIQUE SANS COUTURE ET RETABLIRA L UNITE DE TOUS ET DE TOUTE CHOSE.

6.Posté par Leonid le 27/01/2022 17:53
Latrisevgeni Dimitrou

Quel dommage que dans l'émigration russe, ils ne traitent pas et ne valorisent pas leur patrimoine

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