Qui rachètera les reliques du saint prince Yaroslav le Sage?
Les reliques du prince Yaroslav se trouvent actuellement dans un édifice de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Constantinople) aux États-Unis

Il est triste que les reliques du saint pieux prince Yaroslav le Sage (978-1054) , qui est vénéré tant en Russie qu’en Ukraine deviennent l’occasion régulière d’un affrontement politique entre Moscou et Kiev. C’est bien ce qui semblerait à en croire les dernières déclarations de fonctionnaires ukrainiens qui, cette semaine, accusent les autorités russes de tenter d’acheter les saintes reliques aux représentants de l’Église orthodoxe ukrainienne aux USA (Patriarcat de Constantinople).

Tout le monde comprend que la place naturelle de ces reliques est dans un lieu de culte de l’Église orthodoxe ukrainienne, à Kiev on craint que si sa Sainteté Cyrille, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, rapatrie solennellement en Ukraine les reliques de saint Iaroslav, il les remettra à sa Béatitude Onuphre, Métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine. Or les fonctionnaires ukrainiens ne veulent surtout pas voir le patriarche Cyrille en Ukraine, ils soutiennent à fond le prétendu patriarche schismatique Philarète Denisenko.

Qui rachètera les reliques du saint prince Yaroslav le Sage?
Ce n’est pas par hasard que le site « Religia v Ukraine » (Religion en Ukraine) a, la semaine dernière, alarmé la population en annonçant « qu’on veut racheter les reliques du prince de Kiev et les transférer en Fédération de Russie ».

Selon Nelli Koukovalskaya, directrice adjointe du domaine national « Sainte-Sophie de Kiev », des représentants de la Russie auraient tenté d’acheter pour 2 millions de dollars les reliques du grand prince de Kiev Yaroslav le Sage qui se trouvent aux États-Unis, mais l’Église orthodoxe ukrainienne aux États-Unis aurait trouvé la somme insuffisante. « J’ai la confirmation écrite d’une personne qui a participé à ce marchandage en 2016–2017.

Des représentants de la Russie ont rencontré des prêtres de l’église de la Sainte-Trinité de Brooklyn où, m’écrit-on, sont conservées les reliques de Yaroslav le Sage.

Les Russes ont proposé 2 millions de dollars, somme qui a paru insuffisante aux prêtres qui ont refusé aussi parce que le Département de la justice des USA a reçu de l’Ukraine une demande de recherche des reliques de notre prince », a déclaré N. Koukovalskaya. Toujours selon elle, « les Russes n’ont pas abandonné cette idée : je sais qu’en Russie a été créée une commission scientifique spéciale qui étudie les documents concernant les reliques de Yaroslav le Sage. »

Les reliques du prince Yaroslav le Sage se trouvent actuellement dans un édifice de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Constantinople) aux États-Unis où l’on suppose qu’elles ont été transférées depuis l’URSS durant la seconde Guerre mondiale après l’occupation de Kiev par l’armée allemande.

Précédemment on avait annoncé qu’en janvier 2017 à Kiev avait été instituée une commission qui doit s’assurer de l’authenticité des reliques. Si cette authenticité est confirmée, l’Ukraine est disposée à entamer sans tarder des pourparlers avec les USA pour leur transfert à Kiev.

Pour Eugénie Nichtchouka, ministre de la culture d’Ukraine, la direction du domaine national « Sainte Sophie de Kiev » participe à ces démarches. Les représentants de l’Église canonique orthodoxe ukrainienne en ont été écartés. De plus on ne sait toujours pas où les reliques seront transférées. Il est à prévoir que les autorités ukrainiennes les remettront aux schismatiques.

Russkaja linija Кто выкупит мощи святого князя Ярослава Мудрого? Traduction pour "PO"
Qui rachètera les reliques du saint prince Yaroslav le Sage?


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mars 2018 à 07:25 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G: encore un histoire pa simple ... le 09/03/2018 13:37

La photo de l'article montre l'imposant sarcophage de Iaroslav dans la cathédrale de Ste Sophie à Kiev; il est en marbre, pèse 6t. date du XIIe siècle et serait d'origine byzantine. Il a été ouvert en 1936, 1939, 1964 et 2009 et, lors de cette dernière ouverture, il a été constaté qu'il contenait 2 squelettes féminins, l'un du X-XIe siècle et l'autre nettement plus ancien, alors qu'il y avait un squelette féminin et un masculin en 1939 qui avait permis de reconstituer la tête de Iaroslav que l'on voit à côté du sarcophage sur la photo. Les reliques de Iaroslav auraient donc bien été emportées lors de la retraite allemande et ces circonstances expliquent la nécessité de les expertiser. La situation est encore compliquée par le fait que la cathédrale Ste Sophie, où se trouve le sarcophage, dépend de l'Église Orthodoxe d'Ukraine (PM) alors que les reliques sont dans une église de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Constantinople), qui ne reconnait que les deux entités considérées comme schismatiques (https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/UKRAINE-Une-extreme-confusion-concernant-les-differentes-juridictions-ukrainiennes_a4813.html)

Prince de Novgorod en 1010, Iaroslav montre des velléités d'indépendance à l'égard de son père, Vladimir le Grand. Sorti vainqueur des luttes fratricides* qui suivirent la mort de celui-ci (1015-1019), il s'installe à Kiev, mais doit, de 1024 à 1034, reconnaître la souveraineté de son frère Mstislav sur la rive gauche du Dniepr. La politique extérieure de Iaroslav continue celle de son père : au nord, il consolide la frontière de l'État russe par la construction, en 1030, de la forteresse de Iouriev, l'actuelle Tartu en Estonie, tient en respect les tribus lituaniennes, harcèle la Pologne (1031) et, surtout, inflige une sérieuse défaite aux Turcs petchénègues (1036). En revanche, une expédition contre Byzance se solde par un échec (1034).

La postérité a, cependant, retenu essentiellement l'image du prince mécène, grand bâtisseur (la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev est élevée de 1025 à 1037), protecteur des lettres, domaine où brille son protégé, Hilarion, auteur des plus anciens sermons russes, et qu'il fait nommer, apparemment sans l'investiture du patriarche de Constantinople, métropolite de Kiev (1051-1054).

C'est sous le règne de Iaroslav — continué jusqu'en 1068 par ses trois fils — que la Russie de Kiev atteint son apogée économique et politique, comme en témoignent, entre autres, les nombreux liens matrimoniaux établis par Iaroslav : il a, en effet, marié ses filles à Harold le Vaillant, roi de Norvège, à André Ier de Hongrie et au roi de France, Henri Ier (1051) ; son fils Vsevolod a épousé une princesse byzantine.

Wladimir VODOFF (https://www.universalis.fr/encyclopedie/iaroslav-vladimirovitch-le-sage/)

* Son demi-frère Sviatopolk Ier « le Maudit » prit le pouvoir à Kiev après la mort de leur père St Vladimir (1015). Il fit massacrer ses frères, les saints Boris et Gleb, Iaroslav s'empara du trône de Kiev par la force et Sviatopolk fut tué. Iaroslav le Sage a été fait l'objet d'une vénération populaire immédiatement après sa mort (Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum 1075-1080) mais fut formellement incorporé à la liste des saints ukrainiens seulement en 2004 par le patriarcat de Moscou et en 2008 par le pseudo-patriarcat de Kiev. C'est là l'histoire traditionnelle et les hagiographies reprises de la "Chronique des Temps Nouveaux", où ce passage semble toutefois avoir été inséré tardivement...

Car il existe depuis le XIXe siècle une autre version qui se fonde sur le Codex Flateyensis (ou Flateyjarbók), un important manuscrit scandinave de 1387—1394; il semblerait alors que Boris et Gleb ont été tués par des émissaires de Iaroslav car ils étaient alliés avec Sviatopolk...

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