Quinze Eglises qui font une : une interview avec l’archiprêtre Nicolas Balachov
Un Concile panorthodoxe se réunira en 2016. Quinze Eglises locales y participeront. L’archiprêtre Nicolas Balachov, président adjoint du DREE du patriarcat de Moscou s’entretient à ce sujet avec Rossiyskaia Gazeta

Père Nicolas, quels sont les résultats les plus importants de la récente rencontre au Phanar ?

Père Nicolas Balachov : Les participants ont adopté un texte très important à propos de la situation en Ukraine. Ce texte a été intégré au message élaboré par les primats. Ils ont été unanimes à dire qu’il est indispensable de trouver une solution pacifique à la crise en Ukraine, de condamner la menace qui pèse sur les monastères et les églises, de prier pour que les schismatiques réintègrent le sein de la Sainte Eglise ; il est essentiel pour l’Ukraine de surmonter le schisme qui divise son Eglise.

Il est tout aussi important que la Synaxe ait exprimé son soutien à la présence chrétienne au Proche-Orient et en Syrie. Les primats ont exprimé leur compassion aux victimes de la tragédie syrienne. Ils condamnent le terrorisme sous tous ses aspects et demandent la libération des deux métropolites orthodoxes qui ont été enlevés ainsi que celle des prêtres et des moniales enlevés à Maamoula en Syrie. Le lendemain même de la déclaration de Constantinople les moniales ont recouvré la liberté.

Les primats réunis au Phanar ont décidé de convoquer le Concile panorthodoxe. Les primats des Eglises locales ont exprimé leur accord avec le principe préconisé par l’Eglise orthodoxe russe (formulé il y un an par le Concile des évêques ainsi que, à plusieurs reprises, par le patriarche Cyrille) selon lequel toutes les décisions du Concile ainsi que celles de ses commissions doivent, à partir du stade préparatoire et jusqu’à la fin des travaux, être adoptées dans le respect du consensus, c’est-à-dire à l’unanimité de tous les participants. Ces dernières années des divergences s’étaient manifestées à ce sujet.

Certaines Eglises préconisaient le principe de la majorité, comme cela se fait dans les parlements. Nous sommes convaincus, et l’histoire montre par de nombreux exemples que nous avons raison, que toute décision portant sur la foi, l’organisation de l’Eglise et ses activités dans le monde moderne doit être prise à l’unanimité, sur la base du consensus de toutes les Eglises. Tous les primats ont fait leur cette approche et ont été unanimes à signer les conclusions de la Synaxe.

Les primats se sont mis d’accord sur les modalités de la préparation du Concile.
A partir de septembre prochain une Commission préparatoire inter orthodoxe sera mise en place. Chaque Eglise y sera représentée par un évêque et un conseiller. La Commission révisera l’ensemble des documents préparés pour le Concile. Elle est tenue de terminer ce travail pour Pâques 2015. Certains de ces documents ont été élaborés il y a plusieurs décennies. Il convient donc de les réviser et de les enrichir en tenant compte de la réalité de nos jours.
Une conférence panorthodoxe préconciliaire devra débattre des documents présentés par la Commission. Un succès de cette conférence ouvrira la voie à la tenue du Concile. C’est à Istanbul- Constantinople que doit se tenir le Concile de 2016.

Les primats de la plupart des Eglises orthodoxes locales ont participé à la Synaxe qui s’est déroulée dans une très bonne ambiance. Il faut, cependant, regretter l’absence de l’Eglise des Terres Tchèques et de Slovaquie . Certains représentant de l’Eglises thèque n’ont pas accepté les résultats des élections qui y ont récemment eu lieu. La délégation de l’Eglise orthodoxe d’Antioche était présente à toutes les réunions de la conférence des primats. Conformément aux indications de son patriarche et du synode, elle n’a pas apposé sa signature sous le document final de la Synaxe car la dissension qui oppose l’Eglise d’Antioche à l’Eglise de Jérusalem n’a pas été surmontée. En effet, l’Eglise de Jérusalem a créé un diocèse au Qatar qui, selon l’Eglise d’Antioche, fait partie de son territoire canonique.

Que dire de la participation de l’Eglise orthodoxe russe à cette rencontre ?

Père Nicolas Balachov: La présence du patriarche Cyrille a été d’une très grande importance. Il est intervenu à plusieurs reprises. La présence de notre Eglise a grandement contribué à l’élaboration de libellés précis et de haute tenue. Le patriarche Cyrille a pu, dans le cadre de la rencontre, s’entretenir avec les primats d’autres Eglises orthodoxes.

Les fidèles vénèrent et commémorent les Saints Pères des « Conciles œcuméniques », aussi la dénomination « Concile panorthodoxe » leur paraît particulièrement solennelle. Or, il se dit, c’est une sorte de croyance pré apocalyptique, que l’un des Conciles œcuméniques adoptera des dogmes non conformes à la Foi. Et ce sera le début de la fin.

Père Nicolas Balachov: Le prochain concile n’aura pas la dénomination « œcuménique », il sera panorthodoxe ou, selon la terminologie adoptée un « Saint et Grand Concile de l’Eglise Orthodoxe » . De « Grands Conciles » se sont réunis après la fin de la tenue de « Conciles Œcuméniques ». En voici un exemple : le Concile des patriarches de l’Orient réuni en 1593. C’est ce Concile qui a définitivement établi le patriarcat pour l’Eglise orthodoxe russe. La tenue de ces conciles est devenue très difficile, pratiquement impossible, après la chute de Byzance. De nos jours cette possibilité est revenue. De nombreuses questions en attente de solution se sont accumulées. Le futur concile pan orthodoxe ne procédera pas à un réexamen des dispositions auparavant adoptées par les Conciles œcuméniques. Il s’agira de répondre aux interpellations adressées par le siècle à l’Eglise orthodoxe.

A quoi pensez-vous ?

Père Nicolas Balachov: Il s’agit en particulier de nos relations avec le monde hétérodoxe, de questions de discipline ecclésiale ainsi que des modalités de l’octroi de l’autonomie à telle ou telle entité ainsi que du statut de ce qui s’appelle la diaspora orthodoxe, c’est à dires de fidèles résidant en dehors des territoires canoniques des Eglises locales.

Traduction N. Krivocheine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mars 2014 à 13:15 | 16 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Après Nicée 787... le Grand Concile d'Istanbul en 2016 le 11/03/2014 13:40
Marie-Lucile Kubacki

Les primats des Eglises orthodoxes réunis en synaxe début mars à Istanbul, ont annoncé la tenue d'un concile panorthodoxe à Istanbul, à la Pentecôte 2016 en la cathédrale Sainte-Irène.

Le monde orthodoxe l'attendait depuis au moins cinquante ans. On avait même fini par le rebaptiser « l'arlésienne de l'orthodoxie ». Les primats des Eglises orthodoxes réunis en synaxe la semaine dernière à Istanbul, ont annoncé la tenue d'un concile panorthodoxe, c'est-à-dire réunissant toutes les Eglises orthodoxes autocéphales qui se reconnaissent comme tel entre elles (14 Eglises), à Istanbul, à la Pentecôte 2016 en la cathédrale Sainte-Irène.

L'événement serait historique car, pour mémoire, le dernier des 7 conciles œcuméniques reconnus par les Eglises orthodoxes est le Deuxième concile de Nicée qui s'est tenu en 787. Cette décision a été annoncée dans un communiqué signé par les principaux chefs d'Eglises orthodoxes, Bartholomée de Constantinople, Théodore d'Alexandrie, Théophile de Jérusalem, Cyrille de Moscou, Irénée de Serbie, Daniel de Roumanie, Néophyte de Bulgarie, Elie de Géorgie, Chrysostome de Chypre, Hiéronyme d'Athènes, Sawa de Varsovie et Anastase de Tirana. Soient 12 des 13 Eglises autocéphales présentes ou représentées. La délégation du Patriarcat d'Antioche (le Patriarche Jean X d'Antioche n'ayant pas pu prendre part à la Synaxe pour raison de santé) a en effet quitté la table samedi, estimant que la question du Qatar (le territoire relève de la juridiction canonique du patriarcat d'Antioche mais le patriarcat de Jérusalem a décidé d'y nommer un évêque en lui donnant le titre d'archevêque du Qatar) n'avait pas été traitée.
Témoigner pour le monde contemporain

Le « saint et grand synode de l'Eglise orthodoxe » répond à deux facteurs : le premier, conjoncturel, qui est l'élan actuel d'unité rencontré dans la sphère orthodoxe et, l'autre, prospectif, la volonté pour l'Eglise orthodoxe d'actualiser et de renouveler son témoignage dans le monde contemporain. « Cette synaxe des primats est une occasion bénie pour nous de renforcer notre unité dans la communion et la coopération, ont ainsi déclaré les primats dans leur communiqué. Nous affirmons notre engagement à l'importance primordiale de la synodalité de l'unité de l'Eglise. Nous affirmons les paroles de saint Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, que “le nom de l'Eglise signifie l'unité et de la concorde et non de division.“ » Ainsi, parmi les thèmes qui devraient être débattus, on trouve des sujets délicats pour les Eglises orthodoxes : les autonomies, l'autocéphalie, l’avenir de la diaspora orthodoxe, les relations avec les autres Églises, les questions éthiques et sociales, le calendrier liturgique et la primauté.
L'orthodoxie en quête de consensus

La tenue de ce Concile souhaité par Athénagoras en 1961 n'était pas gagnée. Le patriarcat de Moscou avait ainsi été accusé par les métropolites de Prousse et de Chalcédoine (du patriarcat de Constantinople) d'être hostile à la convocation d'un Concile. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou avait récusé ces accusations tout en jugeant néanmoins les méthodes préparatoires employées « peu efficaces » : « Pour intensifier le processus préconciliaire, avait-il affirmé, il me semble qu’il faudrait mettre en place un organe panorthodoxe efficace, capable de mener les choses à bien. Si l’objectif est si important, il ne faut pas attendre plusieurs années pour les réunions de préparation, mais se réunir, disons, sur une base mensuelle. »

La synaxe a visiblement pris acte de ces critiques et convenu que le travail préparatoire au Synode devrait être intensifié. « Ce qui est nouveau, explique Carol Saba, responsable de communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes en France (AEOF), c'est déjà l'annonce d'une date, 2016, et un lieu, Constantinople, pour la tenue du Concile. Mais ce qui est aussi novateur, c'est la mise en place d'une architecture de préparation et d'organisation du Concile et de la représentation des Eglises. »

Un comité inter-orthodoxe spécial travaillera de septembre 2014 à Pâques de 2015. Ce travail sera suivi d'une conférence panorthodoxe pré-synodale convoquée au premier semestre de 2015. Et toutes les décisions seront prises, que ce soit dans les étapes préparatoires ou bien lors de la tenue du Concile, par consensus. Le « Saint et Grand Synode de l'Eglise orthodoxe » sera convoqué par le patriarche œcuménique de Constantinople en 2016, « à moins que quelque chose d'inattendu se produise », précise le communiqué des primats.
L'épine dans le Concile : la situation du Patriarcat d'Antioche

En effet, le départ de la délégation patriarcale du Patriarcat d'Antioche vers la fin de la synaxe et son refus de signer le communiqué final a jeté un froid. « En dépit du différend qui existe déjà depuis un an, le Patriarcat d'Antioche a tenu à être présent à la Synaxe et ses représentants ont participé à tous ses travaux, voire à la rédaction de la déclaration finale. Mais la situation relative au Qatar aurait dû être traitée par les primats en assemblée plénière au moment de la synaxe », regrette Carol Saba.

Ainsi, ce n'est pas juste une question de conflit "territorial" entre le Patriarcat d'Antioche et celui de Jérusalem. « Elle met en cause l'ordre canonique des juridictions entre les Eglises orthodoxes défini dans le cadre des conciles œcuméniques alors que c'est par le respect mutuel de ces canons que s'exprime aussi l'unité de l'Eglise orthodoxe et que fonctionne son ecclésiologie de communion, poursuit Carol Saba. La synaxe a acté le principe du consensus et non de la majorité (qualifiée ou pas) dans le processus de préparation du Concile panorthodoxe et dans la mécanique de prise de décision lors du Concile. Cela signifie que toutes les Eglises devraient participer aux préparatifs et chacune d'elles, même la plus petite, aura un droit de véto sur les décisions qui devront être prises par consensus, à l'unanimité. »

Donc, rien ne pourra se faire sans le patriarcat d'Antioche, ce qui met aujourd'hui tout le monde devant leur responsabilité pour « trouver une issue favorable à la situation du Qatar acceptable pour le Patriarcat d'Antioche qui est le premier concerné par cette question. »

Quant à l'épineuse question des contours de la primauté d'honneur du patriarcat de Constantinople qui semble faire débat entre l'Eglise de Constantinople et celle de Moscou, elle semblerait avoir connu quelques avancées pendant la synaxe. « La dominante dans l'orthodoxie est la collégialité et non pas la primauté, analyse Carol Saba. L'orthodoxie reconnaît au patriarche Œcuménique de Constantinople une primauté d'honneur qui implique une diaconie de service sur le plan panorthodoxe mais pas une primauté au sens juridique du terme ou bien une quelconque forme de juridiction universelle sur l'orthodoxie. Ainsi, là aussi, s'il y a des divergences qui pourraient s'exprimer sur ce que peut faire ou ne pas faire le primat d'honneur de l'orthodoxie au nom de l'ensemble de l'Eglise orthodoxe, c'est peut être une question qui, in fine, s'ajoutera aux thèmes qu'abordera le Concile qui en déterminera définitivement le contours par consensus de l'ensemble des Eglises orthodoxes.».

Et si le Concile était retardé ? Quand on leur pose la question, les orthodoxes citent le patriarche Athénagoras : « Ce qui m'importe davantage que la tenue du saint et grand concile panorthodoxe, est que les orthodoxes apprennent à travailler ensemble pour préparer sa tenue. »

2.Posté par Compte rendu de la synaxe (posté par Vladimir.G) le 11/03/2014 14:08
Une mise au point bienvenue qui devrait dissiper les malentendus.

Préciser que "Quinze Eglises locales y participeront" (c'est une phrase du patriarche Cyrille!) montre vraiment la volonté de voir toutes les Eglise au Concile, y compris l'OCA dont la reconnaissance devrait donc être réglée d'ici là... Le patriarche ne pèche-t-il pas par excès d'optimisme ou est-ce une condition sine qua non?

3.Posté par Marie Genko le 11/03/2014 21:18
Cher Vladimir,

A ma connaissance, il n'y a pas de patriarche en Amérique...et seuls les patriarcats seront représentes au grand concile.
Ou avez-vous lu que le patriarche Cyrille ait parle de Quinze Églises Locales?
Les choses e sont-elles pas déjà suffisamment complexes en l’état?

4.Posté par Vladimir.G le 12/03/2014 10:27
Ici, bien chère Marie,

Ou avez-vous lu que seuls les patriarcats seront représentes?

Très amicalement

5.Posté par Irénée le 12/03/2014 11:16
Ce sont les Eglises invitées à la Synaxe de dimanche dernier qui devraient être présentes avec leur délégation de 24 évêques au maximum par Eglise, soit :
+ Bartholomée de Constantinople
+ Theodore d'Alexandrie
+ Jean d'Antioche
+ Théophile de Jérusalem
+ Cyrille de Moscou
+ Irénée de Serbie
+ Daniel de Roumanie
+ Néophyte de la Bulgarie
+ Elie de la Géorgie
+ Chrysostome de Chypre
+ Jérôme d'Athènes
+ Sabbas de Varsovie
+ Anastase de Tirana
+ (X) des Terres Tchèques et Slovaques

6.Posté par justine le 12/03/2014 12:21
Au sujet de cette "croyance pré-apocalyptique" dont fait mention le journaliste qui conduit l'interview, qu' "un Concile oecuménique adoptera des dogmes non conformes à la Foi", il faut souligner que c'est là une contradiction en soi. Un Concile oecumenique est PAR DEFINITION un concile qui proclame la Foi orthodoxe authentique et inaltérée, en tout conforme à la Foi proclamée par les Conciles oecuméniques précédents. Pour cette raison précisément, les Conciles oecumeniques possèdent une autorité incontestable en matière de Foi. Pour la meme raison aussi, on ne peut "convoquer un Concile oecuménique", puisque c'est par la suite seulement, par ses résultats, qu'il s'avère avoir été un Saint Concile oecuménique. N'oublions pas que dans l'histoire de l'Eglise il y a eu bien des conciles auxquels des éveques de tout le monde chrétien aient participé et qui pourtant n'ont pas recu le titre "oecuménique", comme par exemple certains conciles arianistes, alors qu'un autre a été reconnu "oecuménique" bien que des éveques d'Orient seulement y furent representes: le 2e Concile de Constantinople en 381 (reconnu oecuménique par le Concile de Chalcedoine en 451).

7.Posté par justine le 12/03/2014 12:46
La question de l'OCA (Orthodox Church in America), dont l'autocéphalie octroyée par Moscou n'est pas reconnue par le Phanar, est bien ambigüe, puisque malgré cette non-reconnaissance, elle fait bien partie de la "Assembly of Canonical Orthodox Bishops of North and Central America", et les concélébrations sont courantes. Il serait temps que le Phanar abandonne son obstination et ses contradictions, pour le bien de l'unité en Orthodoxie.

8.Posté par Relevé de décisions complet (posté par Vladimir.G) le 12/03/2014 14:27
Le 9 mars 2014, premier dimanche de Carême, dimanche de l’Orthodoxie, les Primats des Églises orthodoxes locales réunis à Istanbul pour y résoudre la question de la convocation et de la tenue du Concile panorthodoxe, ont célébré la Divine liturgie à la cathédrale Saint-Georges du Phanar, résidence du Patriarche de Constantinople.

La célébration des matines, qui avait précédé la Liturgie, avait été présidée par Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie.

La Divine liturgie était concélébrée par Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople, Sa Béatitude le Pape et Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique Théodore II, Sa Béatitude le Patriarche Théophile III de Jérusalem et de toute la Palestine, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de toute la Russie, Sa Sainteté et Béatitude le Catholicos-Patriarche Élie II de toute la Géorgie, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie, Sa Béatitude le Patriarche Daniel de Roumanie, Sa Sainteté le Patriarche Néophite de Bulgarie, Sa Béatitude Chrysostome II, archevêque de la Nouvelle Justinienne et de tout Chypre, Sa Béatitude l’archevêque Hiéronymos d’Athènes et de toute la Grèce, Sa Béatitude l’archevêque Anastase de Tirana et de toute l’Albanie, Sa Béatitude le métropolite Sabbas de Varsovie et de toute la Pologne.

Des hiérarques des Églises orthodoxes locales, des clercs et de nombreux fidèles assistaient à l’office. Parmi les personnes présents, on comptait le Siméon II, tsar des Bulgares, l’ambassadeur de la Fédération de Russie en République turque A. Karlov, des représentants du corps diplomatique.

Pendant l’office, les prières étaient dites en grec, en slavon d’église, en géorgien, serbe, arabe, roumain et albanais.

Après l’évangile, le message de la synaxe des Primats des Églises orthodoxes locales a été rendu public.

Les décisions prises pendant la réunion des 6-9 mars 2014 et le message sont signés de Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople, Sa Béatitude le Pape et Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique Théodore II, Sa Béatitude le Patriarche Théophile III de Jérusalem et de toute la Palestine, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de toute la Russie, Sa Sainteté et Béatitude le Catholicos-Patriarche Élie II de toute la Géorgie, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie, Sa Béatitude le Patriarche Daniel de Roumanie, Sa Sainteté le Patriarche Néophite de Bulgarie, Sa Béatitude Chrysostome II, archevêque de la Nouvelle Justinienne et de tout Chypre, Sa Béatitude l’archevêque Hiéronymos d’Athènes et de toute la Grèce, Sa Béatitude l’archevêque Anastase de Tirana et de toute l’Albanie, Sa Béatitude le métropolite Sabbas de Varsovie et de toute la Pologne.

Les participants de la rencontre ont approuvé ces décisions sur différentes questions ayant rapport à la prochaine convocation du Saint et grand Concile de l’Église orthodoxe.

Le principe de consensus a été approuvé pour le vote de toutes les décisions tant pendant le concile que durant les différentes étapes de sa préparation.

Le Concile sera présidé par le Patriarche œcuménique, ses confrères les Primats des Églises orthodoxes autocéphales siégeront à sa droite et à sa gauche. Chaque Église autocéphale sera représentée au Concile par son Primat et vingt-quatre évêques au plus, les Églises dont le nombre total d’évêques est inférieur à vingt-quatre seront représentées par leur Primat et tous leurs évêques. Chaque Église autocéphale disposera d’une seule voix.

Les participants de la réunion des Primats et des représentants des Églises orthodoxes locales ont adopté une résolution sur la création d’une Commission interorthodoxe spéciale composée d’un évêque et d’un conseiller de chaque Église autocéphale. La commission débutera ses travaux en septembre 2014 et les terminera avant Pâques 2015. Elle sera chargée de réexaminer plusieurs documents préparatoires rédigés durant le processus préconciliaire. Elle devra réviser, si nécessaire, les textes des documents déjà adoptés sur des thèmes à l’ordre du jour du Saint et Grand Concile comme « la question du calendrier », « les empêchements au mariage », « le sens du jeûne et son observance aujourd’hui ».

Durant la première moitié de 2015, il est décidé de convoquer une Conférence préconciliaire interorthodoxe afin d’adopter en même temps que les documents révisés le document « L’autonomie dans l’Église orthodoxe et le mode de sa proclamation », dont le projet a été rédigé par la Commission préparatoire interorthodoxe en décembre 2009.

Deux autres thèmes seront examinés pendant la phase préparatoire : « L’autocéphalie dans l’Église orthodoxe et le mode de sa proclamation » et « les Dyptiques », qui seront discutés par la suite dans le cadre de la Commission préparatoire. Si le consensus est atteint sur ces deux thèmes, ils seront également proposés à l’examen de la Conférence préconciliaire panorthodoxe de 2015, puis au Concile panorthodoxe.

Le Saint et grand Concile de l’Église orthodoxe sera convoqué par le Patriarche œcuménique en 2016 à Constantinople, si des circonstances imprévues ne viennent l’empêcher.

Par ailleurs, suivant le bilan de la réunion, les Primats des Églises orthodoxes locales ont pris la décision de modifier les frontières géographiques des assemblées épiscopales d’Amérique du Nord et du Sud. Une assemblée épiscopale doit être créée au Canada, et les autres pays, en dehors des États-Unis seront inclus à la conférence d’Amérique du Sud. Il y aura ainsi trois assemblées épiscopales sur le continent : Canada, États-Unis, Amérique latine.

Après la Divine liturgie, un office de requiem pour tous les Primats défunts a été célébrée à la cathédrale Saint-Georges du Phanar.

9.Posté par Une interview du patriarche Cyrille faisant le bilan de la synaxe (posté par Vladimir.G) le 12/03/2014 14:40
Une interview du patriarche Cyrille faisant le bilan de la synaxe. Pas de nouvelles informations et la précisons "Quinze Eglises locales y participeront" n'est pas mentionnée; Rossiyskaia Gazeta ne donnant pas de source, cette information, importante, ne peut être recoupée... Le patriarche Ne mentionne pas non plus la réorganisation des Assemblées Episcopales en Amériques.

10.Posté par Père Joachim le 13/03/2014 16:14
L' "église orthodoxe d’Amérique" SCOBA était me semble t-il représentée d'une manière allusive par son président Mgr.DIMITRIOS TRAKATELIS, qui est un vénérable hiérarque bien reconnu, et même de l'OCA ?

Je m’entonne que le signataire du post 7 ne se soit pas satisfait de cette présence ainsi que de celle de l'Archevêque de Tirana pourtant lui aussi tellement proche de la sensibilité théologique des commentaires tout à fait bien informés provenant de cette sources, respectables à plusieurs titres, Peut être un peu moins pour sa haine avérée pour la présidence dans l'Agapé du siège Œcuménique dont l'unité de l'Eglise a justement bien besoin. Certainement moins d’ailleurs que de " l'unité en orthodoxie" dont il est question dans le post 7
L'Unité de l’Église est une vertu théologale et biblique. L' "unité en orthodoxie" me semble en effet être plus de l'ordre du jeu "des puissance de la terre". N'est-on pas dans ce deuxième cas de figure plus proche de la démarche triomphaliste de l'église nation et par la même très éloigné de l’espérance ouverte par le Credo original de Nicée-Constantinople ?
Sans cette "présidence" bien comprise, ne rejoindrions-nous pas l'ecclésiologie beaucoup moins de l' église romano-latine que celle des églises pré-chalcédoniennes. Type "catholicité arménienne"évoquée et vécue par cette famille chrétienne ?

11.Posté par Marie Genko le 14/03/2014 15:35
@Père Joachim,

Bénissez moi, mon Père,
Je me suis efforcée de bien comprendre votre message 10
Vous avez écrit que l’unité de l’Église a bien besoin de la présidence dans l'agapee du siège oeucumenique.
Je comprends que pour espérer retrouver une unité avec les Catholiques, vous estimez que la présidence de Constantinople est nécessaire...?
Personnellement, je suis convaincue que l'ordre des diptyques, voulu par les Pères de l’Église, est indispensable a la vie de l'Orthodoxie.
Mais puisque nous souhaitons rendre a nos frères catholiques leur Orthodoxie perdue, ne devons-nous pas, tout en reconnaissant a l’évêque de Rome la présidence d honneur, qui a toujours été la sienne, lui donner l'exemple de la parité et de la conciliarite, qui a de tous temps été celle des Orthodoxes.
Lorsque certains théologiens du patriarcat de Constantinople affirment que:
" le Patriarche de Constantinople est premier, sans égal "
Ne devons-nous pas nous inquiéter de cette nouvelle approche, qui risque de renforcer les prétentions romaines, au lieu de les ramener a la Tradition de l’Église du premier millénaire?
C'est a dire celle d'une gouvernance horizontale menée dans l’humilité et l'amour par les successeurs de apôtres.
Avec tout mon respect Marie

12.Posté par Père Joachim le 14/03/2014 21:32
Chère Madame Genko
Il y a deux tentations avérée pour ecclésiologie de l'Una Sancta- la médiévale hyper centralisatrice et l'orientale hyper centripète (éclatée/de type pré- calédonien)
La famille orthodoxe s'est toujours focalisé sur sa gigantesque dissidence du XI s. en se démarquant plus que de raison, et en négligeant-méprisant l'émiettement de ses frères orientaux. Hors c'est de ce côté que penche sa tentation historique depuis l'éclatement de l'Empire et surtout l'éveil des nationalité du XIX s.
Si j'osais je dirais que les orthodoxe bon-teint semblerait moins tenté par la tentation de gauche (ecclésiologie séculière) que par la tentation de droite (mystico- isolasioniste)

Je suis aussi convaincu que vous Chère Madame à propos de l'excellence des diptyque pour manifester l'harmonie de l'Unité qui s'exprime magistralement au cours du "Sacrement de l'Agapée". C'est ce qu'a très bien relevé le Patriarche DANIEL dans un article à son retour à Bucarest..
Je dirais que fort naturellement lors de la célébration du Dimanche de la Restauration des Saintes Icônes, Patriarche BARTHOLOMEE n'a pas gravit les degrés du siège de présidence, mais il est resté à sa place parmi ses Pairs laissant, d'une manière inouïe pour un occidental, la première place à l'Icône de Notre Seigneur Jésus Christ posée au plus haut du synthronon.
Après il faut objectivement mais sans triomphalisme reconnaitre que pour ce début de XXI s. " la messe et dite" et quand aux prétentions que vous évoquez plus haut elle ne me semble dans le concret plus qu'"un détail de l'histoire"?
et je n'en prendrai pour preuve que les dires et les réformes que mène rondement le très aimé FRANÇOIS qui semble avoir donné rendez-vous aux orthodoxes dans leurs plus intimes retranchements conciliaires universels qui leur restent !

13.Posté par L'OCA n'est pa représentée (posté par Vladimir.G) le 15/03/2014 10:08
Merci père Joachim pour ces explications qui éclairent parfaitement les fondements ecclésiologiques de notre situation.

Je me permets quelques précisons concernant votre 10: la SCOBA a été dissoute en 2012 et remplacée par "The Assembly of Canonical Orthodox Bishops of North and Central America", elle-même devant être divisée en 3 Assemblées par décision de la synaxe des primats des 6-9 mars 2014. Il s'agit toujours d'Assemblées d'Evêques qui, conformément au règlement de ces Assemblées, élaboré à Chambésy en 2012, restent sous la responsabilité de leurs différente Églises. Il ne s'agit donc pas d'une "Eglise orthodoxe d’Amérique".

L'OCA est la seule Eglise autocéphale d’Amériques depuis 1970 (voir sur ce sujet l'interview de Mgr Hillarion en 2008*) . Elle participe aux travaux des Assemblées épiscopales des Amériques depuis l'origine (et aura donc des représentants dans les 3 nouvelles Assemblées) mais ne saurait en aucun cas être représentées par ces Assemblées ou leur président. Mgr.DIMITRIOS TRAKATELIS est certainement un hiérarque respectable, reconnu par l'OCA comme président de l'Assemblée épiscopale en tant que représentant du trône œcuménique. Mais sa participation au Concile se ferait en tant que membre de ce patriarcat...

L'OCA n'était donc pas représentée à la synaxe et sa participation au Concile fait toujours question, d'où le commentaire 7 de Justine qui rejoint, avec ses aspérités de langage coutumières, les regrets exprimés à ce sujet par le patriarche Cyrille...

Bénissez-moi et bon carême

* http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-fait-de-donner-l-autocephalie-a-l-O-C-A-etait-un-acte-prophetique-de-la-part-de-l-Eglise-russe-orthodoxe_a1677.html

14.Posté par Marie Genko le 15/03/2014 22:30
Cher Père Joachim,

Bénissez-moi, mon père.
Merci de vous être donné la peine de me répondre.

-Vous avez certainement raison de dire que nous ne nous préoccupons pas assez de nos frères orientaux. Dans les terribles épreuves que traversent actuellement tous les chrétiens d'Orient l'heure devrait être à une immense solidarité entre tous les Orthodoxes (Coptes et autres schismatiques...).
C'est tout d'abord vers eux que devraient tendre nos efforts de compréhension et de réconciliation mutuelle.

-Je suis heureuse d'apprendre que le Pape François est aimé et qu'il mène des réformes.
J'avoue ne pas avoir trop eu le temps de suivre ce qui se passe dans la sphère des Catholiques.
Il n'est déjà pas évident d'avoir le temps de suivre ce qui se passe dans notre monde orthodoxe!

-Mais cela ne m'explique pas quels sont les motifs qui poussent certains théologiens du patriarcat oecuménique a écrire que :
"le patriarche de Constantinople est le premier sans égal"
Il me semble que cette affirmation peut être lourde de conséquences, peut-être même provoquer des schismes....?
Pardonnez-moi de sembler insister, mais les sujets de malentendus entre les patriarcats sont hélas fréquents:

Nous avons pu le lire ces jours-ci celui qui divise le Patriarcat d'Antioche et celui de Jérusalem!

Croyez bien que j'ai à coeur le triomphe de l'Orthodoxie et je vis chaque critique contre un hiérarque orthodoxe comme une salissure sur toute l'Orthodoxie !
Voilà pourquoi je me cabre lorsque je lis ce type d'affirmation, qui peut nuire à notre paix ecclésiale.

-Pour ce qui est de l'OCA, je comprends très bien que cette autocéphalie a été octroyée par l'Eglise de Russie.
Le fait que cette entité ecclésiale ne soit pas représentée au futur concile veut-il dire que pour Constantinople elle devrait toujours dépendre de son Eglise mère, l'Eglise de Russie???

-Enfin lorsque vous écrivez:

"le très aimé FRANÇOIS qui semble avoir donné rendez-vous aux orthodoxes dans leurs plus intimes retranchements conciliaires universels qui leur restent ! "

Cela veut-il dire qu'une unité entre Orthodoxes et Catholiques pourrait devenir un espoir tangible pour nous tous?

Avec tout mon respect et ma reconnaissance.

15.Posté par posté par Vladimir.G: « On s’y préparait depuis 1961 » métropolite Hilarion de Volokolamsk le 21/03/2014 12:59
La préparation du Concile panorthodoxe qui devrait avoir lieu en 2016 à Istanbul s’étant accélérée, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a expliqué aux lecteurs de la revue socio-politique « Ogoniok » à quoi servirait la rencontre de toutes les Églises orthodoxes.

- Quel est l’ordre du jour du Concile ?

Au départ, le Concile panorthodoxe devait débattre d’une centaine de thèmes. Ensuite, dans le courant de la préparation, il a été décidé de réduire l’ordre du jour à dix thèmes concernant d’une façon ou d’une autre toutes les Églises locales. La question de l’administration des communautés de la diaspora, c’est-à-dire de toutes les communautés existant en dehors des pays de tradition orthodoxe, l’Europe occidentale, par exemple, ou le continent américain, a une grande importance. Il a aussi été décidé de systématiser les règles ecclésiastiques sur le mariage et sur le jeûne. Le Concile aura également à examiner la question du calendrier ecclésiastique, qui a tendu la situation dans de nombreuses Églises locales après leur passage au nouveau style. Le Concile devra évaluer le dialogue des Églises orthodoxes avec l’hétérodoxie, déterminer les limites de ces contacts. Le racisme et d’autres thèmes sociologiques faisant partie de l’actualité des années 1960-70 avaient été proposés à l’examen du Concile. Ces thèmes ont beaucoup vieilli et ils doivent être réexaminés. Il y aura différentes questions ayant trait aux structures administratives de l’Église et à son protocole. Les Églises orthodoxes devront notamment définir le statut d’autocéphalie et d’autonomie des Églises et résoudre la question technique des dyptiques, cette liste des Primats.

Enfin, le Concile devra bien entendu répondre aux nouveaux défis de notre époque, comme le culte de la consommation, athée dans son principe, et cause de la crise économique et écologique, l’éradication volontaire des bases morales de la famille, le nationalisme radical et l’extrémisme pseudo-religieux. Le Concile ne pourra pas passer sous silence les nouvelles persécutions contre le christianisme, qui se manifestent sous différentes formes dans différentes régions du monde.

- Qui participera au Concile et comment seront choisis les délégués ?

La question de la représentation des Églises orthodoxes a été débattue pendant le rencontre des Primats, qui a eu lieu à Istanbul du 5 au 9 mars. Il a été décidé que chaque Église locale serait représentée par son Primat et au plus 24 évêques. Les Églises qui ne disposent pas de ce nombre d’évêques seront représentées par l’ensemble de leur épiscopat, présidé par le Primat. La question du mode de délégation des représentants des Églises locales sera résolue par chacune d’entre elle de façon autonome.

- Le précédent Concile a eu lieu avant le schisme entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique. La question de l’union des orthodoxes et des catholiques sera-t-elle abordée, ainsi que le rôle du Pape dans le monde chrétien ?

Des tentatives de réunion de l’Église ont eu lieu après le schisme, au Concile de Lyon en 1274 et au Concile de Ferrare-Florence en 1438-1445. Cependant, elles se sont soldées par un échec total et n’ont servi qu’à aggraver le schisme. L’union des orthodoxes et des catholiques n’est pas à l’ordre du jour du Concile, d’autant que depuis, une partie importante du christianisme occidental s’est séparée du catholicisme, fondant différents courants protestants. Le problème de l’unité chrétienne ne sera évoquée qu’indirectement pendant les discussions sur le dialogue des orthodoxes avec l’hétérodoxie. Par ailleurs, il faut souligner que les tendances qui se manifestent ces derniers temps dans certaines communautés protestantes, comme la bénédiction des cohabitations homosexuelles, non seulement rendent impossible le dialogue des orthodoxes avec ces communautés, mais encore posent la question de leur appartenance au christianisme.

Quant au rôle du Pape dans le christianisme, la tradition orthodoxe multiséculaire rejette unanimement la primauté de l’évêque de Rome sur les chefs des autres Églises et sa juridiction sur l’univers. Dans tous les cas, cette question n’a pas été introduite à l’ordre du jour du Concile panorthodoxe.

- Quel est le rôle de l’Église orthodoxe russe dans la préparation du Concile ?

Depuis le début de la préparation du Concile, donc depuis la Conférence de Rhodes en 1961, l’Église orthodoxe russe s’est activement engagée dans le processus de préparation. Notre Église est la seule à avoir proposé des documents sur les 100 thèmes du premier ordre du jour. Par la suite, les représentants du Patriarcat de Moscou n’ont manqué aucune réunion de la commission interorthodoxe préparatoire et de la conférence panorthodoxe préconciliaire. Ils ont participé à toutes les discussions, énonçant des propositions soigneusement élaborées et défendant des positions enracinées dans la tradition orthodoxe et l’expérience religieuse multiséculaire de l’Église.

- Quels intérêts défendra l’Église orthodoxe russe pendant le Concile ?

L’intérêt principal de notre Église à ce Concile, est la préservation de l’unité de l’Église et la pureté de la foi orthodoxe dans le cadre des réalités historiques contemporaines. Au cours d’une discussion difficile, pendant la dernière rencontre des Primats, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est parvenu à obtenir que tous les Primats reconnaissent la nécessité du principe de consensus dans la prise de décision, tant au cours de la préparation préconciliaire, que pendant le Concile proprement dit. L’observation de ce principe à notre époque est une garantie fiable et sûre de l’unité de l’orthodoxie que doit justement mettre en évidence le Concile panorthodoxe.

- Quels sont les objectifs du Concile panorthodoxe ? Pourquoi les hiérarques de toutes les Églises orthodoxes doivent-ils se rassembler ?

L’Église orthodoxe n’a pas de centre administratif. Depuis les temps apostoliques, toutes les questions importantes ont été portées à la discussion conciliaire, nous dirions aujourd’hui résolues de façon collégiale. Cela concerne aussi bien les questions doctrinales que la discipline ou l’administration ecclésiastiques. Les questions concernant la vie de telle ou telle Église locale sont résolues au cours des Conciles locaux, comme cela se pratique, par exemple, dans l’Église orthodoxe russe. Celles qui dépassent la compétence des Églises locales doivent être examinées par un Concile composé de représentants de toutes les Églises orthodoxes. Les décisions de ce Concile font autorité pour toute l’Église.

- Alors pourquoi n’a-t-on pas convoqué de Concile depuis plus de 1000 ans ?

Les sept Conciles œcuméniques qui se sont déroulés du IV au VIII siècles, ont formulés les dogmes de l’Église et son droit canon. Grâce à ces documents fondateurs, l’Église remplit avec succès sa mission depuis des siècles. Durant les 13 siècles qui se sont écoulés depuis le VII Concile œcuménique de 787, de multiples conciles épiscopaux d’ampleur différente se sont réunis. Mais pour différentes raisons historiques objectives, ils ne représentaient pas la plénitude de l’Église orthodoxe. Il s’agit maintenant de restaurer les mécanismes conciliaires au niveau panorthodoxe, afin de répondre aux questions d’actualité de la vie de l’Orthodoxie.

- Pourquoi le Concile n’a-t-il pas eu lieu dans les années 1960, lorsqu’on a commencé à le préparer ? Qu’est-ce qui a empêché sa convocation ?

Durant le processus de préparation du Concile, des divergences assez importantes entre les positions des différentes Églises ont été mises au jour. Afin de trouver un consensus sur ces questions, et c’est sur ce principe que s’appuie et continue à s’appuyer le processus préconciliaire, il a fallu du temps. C’était d’ailleurs providentiel, puisque les années écoulées ont permis de reculer certaines problèmes au second plan, tandis que des questions nouvelles et plus profondes se sont posées, auxquelles le Concile panorthodoxe devra répondre.

Propos recueillis par Pavel Korobov
17.03.2014

16.Posté par Vladimir.G: Le compromis d''''après le père André Kouraev le 02/04/2014 22:32
Компромисс в том, что голосуют не личности (епископы-члены Собора), а Церкви. Это Кпльская позиция.
Но у каждой Церкви есть право вето. Это Московская позиция.

Le compromis c'est que ce ne sont pas des personne (évêques membres du Concile) qui votent mais des Eglises. C'est la position de Constantinople.
Mais chaque Eglise a un droit de veto. C'est la position de Moscou.

Source: http://diak-kuraev.livejournal.com/634124.html

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