Quitter maman ?
Le texte "Pravmir" qui suit peut paraître "sortir du rang" dans la séquence P.O.. Nous le mettons en ligne car il nous rappelle que les jeunes orthodoxes ont, partout, à prendre de difficiles décisions d'ordre existentiel.

***
Le site « Pravmir » a reçu une lettre disant : « Je ne comprends pas le dessein qu’a Dieu pour moi. A – t- Il besoin de mon malheur ? J’approche la quarantaine mais j’habite avec ma mère un petit appartement. J’ai un travail intéressant et des amis, je chante dans une chorale religieuse et j’enseigne la catéchèse. Mon apparence est ordinaire mais je ne me suis jamais comportée en vieille fille. Cependant, je ne suis pas mariée, je n’ai jamais eu de fiancé ni d’enfants. Et probablement je ne les aurai jamais… Comment cesser de vouloir des enfants ? Comment ne plus rêver de vivre en couple ? Comment continuer à accepter ma vie actuelle ? Lire la suite »

Et voici la réponse d’Olga Goumanova, auteur d’essais et psychologue.

« Je vous comprends très bien. J’ai également fait mienne la vie de ma paroisse. Je ne me suis mariée qu’à 32 ans. Dans le passé j’ai beaucoup réfléchi aux raisons de ma solitude et j’interrogeais Dieu, sans recevoir de réponse.

Quand mon problème a trouvé une solution j’ai voulu aider d’autres femmes qui se trouvaient dans la même situation que moi. Actuellement je pilote des séminaires pour ceux qui rêvent trouver leur moitié.

Vous parlez beaucoup de votre mère. Vous avez presque 40 ans et pourtant vous continuez à vivre ensemble. C’est votre mère qui prend pour vous les décisions importantes comme adopter un enfant ou prendre le voile. « Rester avec votre mère » est le plus important pour vous.

Dans le monde d’aujourd’hui les parents ne marient plus leurs enfants. Avant de se mettre à deux et vivre en couple, la personne doit quitter le foyer parental et vivre seule un certain temps. D’habitude, c’est une étape qu’on traverse au cours des années d’études ou peu après. Les enfants louent un logement ou vont vivre dans une autre ville, font des fêtes avec leurs propres amis.

Aujourd’hui il est impossible de se mettre en couple sans se mentalement de ses parents. Nombre de mes patientes ont trouvé leur moitié une fois qu’elles ont quitté leur foyer parental ou ont trouvé un autre moyen d’abandonner la mentalité de grand enfant. Parfois il est très difficile de le faire sans l’aide d’un psy ou sans travail personnel. On peut partir, en effet, d’Irkoutsk à Moscou mais garder en tête les objectifs, les valeurs et les conseils de sa mère.

La vie en Eglise, la participation aux sacrements et les activités dans la paroisse peuvent devenir un environnement fertile où le chrétien grandit spirituellement et la personnalité s’épanouit. Et au contraire, cet environnement religieux peut devenir étouffant. Au lieu de chercher à résoudre ses problèmes on peut se dire qu’on est dans la bonne voie et qu’il ne faut rien y changer. Par exemple, une de mes amies a trouvé à Moscou un père spirituel qui lui infligeait des pénitences en lui interdisant de communier et la faisait faire des génuflexions pour être sortie et avoir dansé avec un jeune homme. Elle a franchi la trentaine depuis longtemps, ses vêtements rappellent ceux d’une musulmane « bon teint » et à son âge elle n’a pas vécu un seul rendez-vous amoureux, ni ne s’est embrassé avec un homme.

Bien sûr, dans une grande ville il n’est guère compliqué de trouver un prêtre ayant une autre vision du mariage. Je connais quelques prêtres de notoriété qui, au contraire, exprimaient leur mécontentement si les jeunes filles en âge de se marier « se refermaient chez elles ». Ils les persuadaient de sortir et de chercher un futur époux pour se marier à temps. Sinon, avec l’âge, le risque est important de ne pas supporter la solitude et de sombrer dans le vice, soit à se désespérer. Mon amie a choisi un prêtre moine. Pourquoi ? Parce qu’il lui donnait une parfaite opportunité de ne rien changer. Solitaire ? Oui, mais on peut toujours se lamenter que le père spirituel ne bénit pas les sorties et qu’il est donc impossible de faire une rencontre.

Changer sa propre vie est un dur travail. Réfléchissez combien de temps encore vous êtes prêtes à supporter la solitude ? Dix ans, cinq ans, un an ? Peut-être vous n’en pouvez plus. Alors, ne faudrait-il pas risquer ? »

"Pravoslavie i Mir"

Traduction Elena Tastevin


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Octobre 2014 à 06:42 | 10 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 01/04/2014 12:45
Les "pères spirituels" devraient comprendre dans quel domaines ils sont compétents et dans quels domaines ils ne le sont pas. Dans quels domaines ils peuvent effectivement porter de bons fruits et dans quels domaines leurs conseils tomberont à côté, par ignorance, inintelligence ou excès.

En gros, ils devraient apprendre à s'occuper de leurs affaires et ne pas intervenir là où ils n'ont ni compétence, ni habilitation pour le faire.


2.Posté par Daniel le 01/04/2014 14:41
Je ne comprends pas très bien l’article… où veut-il en venir ?

3.Posté par Fabre Daniel le 02/04/2014 07:25
en effet, je connais au moins deux jeune-femmes roumaines très malheureuses et extrêmement " mal dans leur peau " d'obéir à des " pères spirituels " différents qui leurs imposent des fiancés dont elles n'arrivent pas à être amoureuses....elles ont sont malades et je ne comprends pas que ces moines-ci, hièromoines puissent se penser être des pères spirituels, c'est une attitude égocentrique perverse, vaniteuse et meurtrière qui détruit la vie de ces jeunes femmes et les coince quand alors elles ne peuvent chercher ailleurs ce qui leurs conviendrait peut-être le mieux.

4.Posté par Daniel le 02/04/2014 11:06
C'est bizarre que vous sachiez ce qui se passé entre père spirituel et enfant spirituel… Si tout le monde se met à raconter ses discussions spirituelles, cela risque de devenir un peu difficile. J’espère que ma dernière confession n’est pas sur Twitter (humour). Ceci dit, je pense que la relation entre le confesseur ou le père spirituel (ce sont des choses différentes) est assez mal comprise. Certains fidèles pensent à une obéissance aveugle qui peut cacher l’incapacité à prendre des décisions par soi-même ou le refus d’assumer ses propres décisions. D’autres attendent du fidèle une obéissance aveugle… Je ne pense pas que les staretz courent les rues de nos jours.

5.Posté par Fabre Daniel le 02/04/2014 15:01
non pas bizarre elles m'en ont parlé ! c'est tout ...et je suis d'accord, les vrais pères spirituels ne courent pas les rue....chez nous en tout cas.

6.Posté par Mischa le 02/04/2014 16:02
К сожалению я в жизни встречал сломанные жизни дочерей ( впрочем как и сыновей!) в силу настоящего диктата со стороны матерей.

У некоторых настоящая ( собственная ) жизнь начиналась только если они понимали эту диктатуру и уезжали в другие города или страны. Или проявляли настойчивость и выходили замуж или женились против воли " таких мам".

Иногда такие мамаши занимаются шантажом - грозят выброситься из окна, устраивают истерики, плачат и давят на жалость... а дети остаются одинокими и несчатными

То что касается "советов" со стороны священников - на ком нужно жениться или выходить замуж. То это очень опасная практика. Не всегда можно найти свое счастье " по благословению".

7.Posté par Marie Genko le 03/04/2014 10:18
Il me semble juste qu'un jeune homme, ou une jeune fille, prenne son envol et quitte le foyer parental !
C'est une chose éducative et nécessaire!
Néanmoins je n'aime pas l'approche de la psychologue interveiwée ar Pravoslavie et Mir.
Son approche n'est pas orthodoxe.

Ce n'est pas parce que nous vivons dans un monde fortement sécularisé que nous devons encourager, comme elle le sous entend dans cet article, une certaine semble liberté dans les relations entre les jeunes gens.

Il me semble me souvenir que dans l'Ecclésiaste il est clairement écrit quel est le comportement souhaitable et agréable au Seigneur pour les hommes et les femmes célibataires.
Je vais essayer de retrouver ce passage qui m'avait semblé très beau.

8.Posté par Mischa le 05/04/2014 00:18
Госпожа Генко.
Давайте вспомним историю святой Марии Египетской и подумаем о том что может быть самые грешные могут стать самыми святыми. А люди не знающие греха могут стать ужасными гипокритами!

9.Posté par Marie Genko le 05/04/2014 15:23
Cher Micha,

Je n'ai pas du tout la même approche que vous.
Vous citez Marie L'Egyptienne grande pécheresse, devenue grande Sainte et le fait que ceux qui ne pèchent pas peuvent devenir d'affreux hypocrites!
Je pense que je vous ai mal compris, ou bien que vous n'avez pas de façon suffisamment explicite exprimé votre pensée?

Si le Seigneur nous met en garde contre le péché, n'est-ce pas parce que le péché détruit nos âmes et nos corps?
Chacun d'entre nous est pécheur, moi la première, mais je sais quels ont été les ravages produits en moi par les péchés que j'ai commis!

Autant dans les Proverbes, que dans Sagesse, ou dans l'Ecclésiaste, le Seigneur nous parle et nous met en garde contre les conduites pécheresses! Et n'est-ce pas notre tout premier devoir envers les âmes que le Seigneur nous a confiées de transmettre à nos enfants et nos petits-enfants l'enseignement de ces textes afin de leur épargner bien des souillures !

Au lieu de chercher la cause profonde de leur mal de vivre, les personnes s'adressent aujourd'hui à des psychologues, qui commencent par leur expliquer qu'ils ne sont fautifs en rien !

Si les gens réfléchissaient aux enseignements des Ecritures et observaient les Dix Commandements, ils se repentiraient de leurs fautes et n'auraient aucun besoiin des consolations des psychologes

10.Posté par Fanfan le 24/10/2014 09:49
Certes il y a pénurie de pères spirituels, mais c’est fou le nombre de personnes qui se prennent pour tels et sont de vrais gourous. Et pas seulement dans le clergé, parmi des laïcs hommes et femmes.

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