Reconfiguration inachevée de l'Eglise russe dans l'émigration
Avertissement: je vous propose la traduction légèrement abrégée d'un article du père Andrew qui fait un point de la situation des différentes structures canoniques issues de l'Eglise russe. Certaines affirmations en sont très polémiques et souvent discutables (tout le monde en prend pour son grade): j'en laisse l'entière responsabilité au père Andrew en ajoutant seulement quelques commentaires et explications in fine. Mais la personnalité de l'auteur est intéressante(1) et je trouve là un génie de la synthèse et du mot juste, comme l'esprit gaulois en produit de moins en moins (appréciation d'amis que se reconnaitront!)… voire même une vision optimiste pour l'avenir de l'Orthodoxie. Je laisse chacun en juger. ( Vladimir GOLOVANOW )

Père Andrew Phillips (1)

Introduction: Le Syndrome du Wyoming
Le père John Romanides avait eu cette image pour expliquer les effets de la chute de Byzance sur l'Orthodoxie: imaginez que les USA disparaissent en ne laissant que le provincial et stagnant Wyoming pour représenter la puissance économique, technologique et politique de l'ex-superpuissance.

C'est cela que représentaient les fragments du monde orthodoxe après le sac de 1204 et la chute de 1453: les fragments subsistants du monde orthodoxe perdirent alors leur sens de l'unité, leur intégrité, leur objectif et leur direction. Ils se sont "provincialisés" et balkanisés. La même image peut être utilisée à propos de l'effondrement de la Russie en 1917. La conséquence immédiate de l'effondrement de ce Centre c'est que tout le monde orthodoxe retombe en décadence et désunion: "Tout s'écroule ; le centre ne peut tenir ; / L'anarchie se répand sur le monde / " (2). Le mot "juridiction" est inventé et des compromis sont introduits dans tous les domaines de la vie de l'Eglise: calendrier, liturgie, spiritualité (œcuménisme) et morale (scandales). Mais, depuis l'effondrement du Communisme et de l'URSS les effets de la chute de la Russie orthodoxe sont lentement en train d'être surmontés: le Centre, c'est-à-dire l'Eglise Orthodoxe Russe maintenant libérée, est revenu sur la scène mondiale. Cela a de profondes implications non seulement pour la Russie et ses fragments hors de Russie, non seulement pour les Eglises Orthodoxes Locales, mais en fait pour l'ensemble du Monde Chrétien.

1. Le Patriarcat de Moscou en Russie

Depuis le millénaire du baptême de la Rus, en 1988, et la chute du Communisme, la Patriarcat a du faire face à une tâche gigantesque de renouvellement des infrastructures, tant en terme de bâtiments que de personnes. (…) La véritable décimation (seul 1/10 survécurent) de l'Eglise Orthodoxe Russe par l'athéisme avait été inimaginable!
Depuis les années 1990 l'Eglise eut à souffrir des attaques de différentes sectes, généralement des "missionnaires" financés aux USA, mais aussi des nationalistes fanatiques en Ukraine occidentale et différents pseudo-Orthodoxes, sectes "des catacombes", souvent fabriqués par ceux qui étaient de bons communistes encore hier. Malgré tout, avec sa restructuration en Métropoles nationales et surtout, après 2000, avec la reconnaissance de ses propres martyres et confesseurs, la condamnation du sergianisme (3) (erastianisme (4)) et de l'œcuménisme(5), le Patriarcat de Moscou en Russie s'est trouvé transformé.

2. Le Patriarcat de Moscou hors de Russie

Les représentant du Patriarcats de Moscou, appointés par le KGB, faisaient scandale pendent la Guerre Froide. Les cas d'immoralités et de corruption crasse d'évêques-agents du KGB dans plusieurs capitales européennes augmentaient la défiance vis à vis du Patriarcat et empoisonnaient sa vie ecclésiale. Rien n'était secret – sauf pour ceux qui, sur les marges de l'Eglise ou en dehors d'elle, étaient aveuglés par la naïveté. Il en est résulté que ceux qui s'intéressaient sérieusement à l'Orthodoxie russe ne rejoignaient pas le Patriarcat de Moscou, alors contrôlé par les communistes, mais la libre et indépendante "Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières" (EORHF/ROCOR)
Depuis 1991 le Patriarcat s'est diplomatiquement débarrassé de ces figures scandaleuses, principalement par leur décès, mais parfois par leur exil en Sibérie (…) A partir de 2006, le Patriarcat à l'étranger était nettoyé de ses désordres précédents et pouvait regarder l'EORHF dans les yeux; le rapprochement de ces deux parties essentielles de l'Eglise Orthodoxe Russe en dehors des frontières de l'ex-URSS, indispensable canoniquement, est alors devenu inévitable.

3. L'EORHF

(…) Depuis 2007 l'EORHF est complètement réunifiée avec le reste de l'Eglise Orthodoxe Russe dans le Patriarcat. Auparavant, à la fin du XXe siècle, il y avait eut un risque de récupération politique de l'EORHF par des éléments ultra-nationalistes, certains avec des tendances sectaires et anti-canoniques, impitoyablement manipulés par des organisations antirusses-orthodoxes comme la CIA. Débarrassée de ces dérives politiques, qui tenaient plus à l'anticommunisme qu'au Christianisme, le nouvelle réunion anti-extrémistes des deux parties de l'Eglise Orthodoxe Russe progresse depuis 2007.
Les meilleurs représentants de l'émigration orthodoxe russe, de St Jean de Shanghai au métropolite Anastase de New York, confessaient que le destin de l'émigration russe serait tragique s'il n'était missionnaire. Ils n'ont jamais perdu de vue que l'Orthodoxie n'est pas un nationalisme étroit, mais une Civilisation Mondiale, une Communauté Orthodoxe. Même si la configuration finale de l'Orthodoxie russe hors de Russie n'est pas clairement définie à ce jour, il est certain qu'elle va continuer à exister et bien plus puissante et large que durant les dernières années. (…)

4. L'OCA

Partie intégrante de l'Eglise russe il y a plus de 60 ans, après des années d'isolement anti canonique, l'Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA) est née il y a quarante ans, en pleine Guerre Froide, comme un compromis politique(6)… Dans bien des domaines ses chefs font fausse route parce qu'ils se sont écartés de la Tradition Orthodoxe au profit d'une mentalité séculière, nationaliste et protestante introduite par des idéologues libéraux comme le père Alexandre Schmemann contre la volonté des gens. Cette mentalité n'a jamais été acceptée par la partie traditionnelle de l'OCA, depuis longtemps souffrante et fidèle, particulièrement en Alaska, dans certaines parties du Canada et en Pennsylvanie.
Il semble qu'il n'y ait aucun avenir pour ce groupe en dehors de sa réintégration au reste de l'Eglise Orthodoxe Russe et d'un retour aux pratiques canoniques. Cette possibilité est actuellement entravée par sa russophobie américaine et le refus de voir que l'Eglise Orthodoxe Russe a toujours été multinationale et multiethnique. Si sa direction abandonne ces préjugés nationalistes et son complexe d'infériorité vis-à-vis du Protestantisme, l'OCA peut revenir à une Eglise russo-américaine et avoir un avenir, mais avec un autre nom et un autre esprit. Par contre si elle continue à vivre dans le passé, avec sa vieille mentalité de Guerre Froide, alors elle risque de disparaitre, aspirée et diluée dans le tourbillon de la laïcité spirituellement insignifiante qui est née du protestantisme américain.

5. Rue Daru

C'est un dixième de l'OCA et la direction de ce petit groupe basé à Paris a abandonné l'Eglise russe pour celle de Constantinople il y a prés de quatre vingt ans(7). Il n'y a plus qu'un seul évêque, actif mais pas en bonne santé, et une atmosphère malsaine et russophobe de "fin de siècle"(*) s'y est installée; la décadence de la pratique dans plusieurs paroisses et la faiblesse numérique ailleurs - beaucoup venant d'ailleurs du Patriarcat – l'ont en grande partie fragilisé. Et à coté, il y a l'Eglise russe qui croit partout en Europe occidentale, y compris à Paris. Ainsi, alors qu'une grande partie de ses forces vives l'ont désertées, depuis longtemps ou plus récemment, pour la Tradition dans une autre partie de l'Église russe, il semblerait que la rue Daru est mure pour tomber, mais sa futile agonie est longue. Souffrir peut être glorieux.
L'Eglise orthodoxe russe est en train de récupérer les églises qui lui appartiennent en France. Et ce n'est maintenant plus qu'une question de temps avant que le petit et faible Patriarcat de Constantinople, de plus en plus politiquement dépendant de Moscou pour son soutien contre la Turquie, se sépare du groupe de la rue Daru et le renvoie à l'Eglise russe (avec d'autres paroisses orthodoxes empochées dans sa juridiction, comme en Estonie). Cela s'est déjà produit une fois, en 1966. Mais 1966 était le pic de la guerre froide et la rue Daru avait une autre force spirituelle qu'aujourd'hui; cela lui a permis de survivre isolé, brièvement et de façon non-canonique. Cela n'est plus possible maintenant.

6. Désintégration et désunion dans les Églises orthodoxes autocéphales

Toutes les Eglises orthodoxes locales ont été malmenées après la chute du Centre en 1917 et l'intégrité et l'unité ont été perdues simultanément. Cela a été particulièrement marquant avec la balkanisation des diasporas orthodoxes: d'abord en Amériques, puis en Europe occidentale et en "Australasie" apparurent des «juridictions», une multiplicité de structures nationales en dehors du pays d'origine orthodoxe, témoignant d'un dédoublement de la personnalité orthodoxe dans les diasporas. De plus, le jeu de la faiblesse spirituelle de l'Occident avec les faiblesses des Eglises locales dans les pays d'origine aboutit a des compromis qui outrageaient la piété des fidèles et donna lieu a des schismes inévitables sur les questions de calendrier, ce qui amena un affaiblissement supplémentaire. L'ancienne unité, garantie par la puissance et l'argent de l'Eglise russe, était perdue. Mais les récentes réunions des représentants des Églises orthodoxes locales ont déjà relancé le mouvement dans l'autre sens, avec des accords sur l'octroi de l'autonomie et de l'autocéphalie et les assemblées locales des évêques orthodoxes par région ou pays.

Certaines divisions juridictionnelles actuelles pourraient fort bien disparaître grace aux possibilités d'organisation et à l'infrastructure fournies par l'Église russe: les structures embryonnaires de nouvelles Églises orthodoxes locales pourraient alors commencer à prendre forme(8). Si on évite le nationalisme local et la coercition, si personne n'est persécuté pour adopter un calendrier, une langues ou des approches modernistes, en d'autres termes, tant que les idéologies tyranniques et les erreurs de groupes comme l'ancienne OCA et la rue Daru sont évitées, il n'ya aucune raison pour que la désunion, tant ancienne qu'actuelle, ne puisse être surmontée. Si la coopération peut être mise en place sans impérialisme, de manière volontaire, constructive et confédérale, avec le respect mutuel des différentes coutumes et des langues nationales, l'amour de la Tradition commune, alors le mot «juridiction» va disparaître dans les poubelles de l'histoire. De plus, tout cela arrive à un moment où le monde hétérodoxe s'effondre dans la laïcité et où, par conséquence, la soif de spiritualité s'accroit. C'est là que l'Orthodoxie doit prendre ses responsabilités historiques et mondiales devant le reste du monde.

Conclusion: sauvons notre Heritage

2017 marquera le centième anniversaire de la catastrophe Russe. C'est dans six ans seulement et pourtant il n'est pas exclu que certains se souviennent alors de l'histoire récente comme d'une série d'aberrations qui n'existent que dans les livres d'histoire poussiéreux. Le Centre de l'Eglise orthodoxe russe à Moscou est en grande partie guéri et il peut maintenant guérir les autres. Comme une mère poule longtemps endormie, il s'est réveillé, il a contemplé son nid et jeté les œufs pourris pour pouvoir recueillir, comme des poussins, l'EORHF et d'autres qui ne faisaient qu'attendre la guérison de leur mère.

Il est maintenant essentiel pour tous les éléments constitutifs de l'émigration russe orthodoxe de sauver ce qui est spirituellement viable en nous, de sauver la vie et non la mort, qui sera enterré par la mort. Nous devons faire en sorte que ce qui est spirituellement vivant en nous, non seulement vive, mais se propage à travers un monde qui est spirituellement mort et a désespérément besoin d'oasis de vie
O Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! (Matt. 23, 37).

Colchester, Angleterre 1/14 janvier 2011
Traduction Vladimir GOLOVANOW pour "PO"
..................................................................
Notes du traducteur

(*) En français dans le texte

(1) Le père Andrew Phillips est recteur de la paroisse de saint Jean le Thaumaturge, EORHF – Patriarcat de Moscou, à Colchester (Essex, GB) et rédacteur des sites orthodoxes anglais et http://www.orthodoxengland.org.uk. Il a expliqué son cheminement et ses positions dans une interview traduite sur l'excellent Blog

(2) "The Second Coming", du poète irlandais W.B. Yeats (1865-1939)

(3) Sergianisme: soumission de l'Eglise à l'état soviétique résultant, d'après ses adversaires, de la "déclaration du métropolite Serge" (16/29 juin 1927), alors locus tenens du trône patriarcal, qui permettait de légaliser l'existence de l'Eglise, jusque là illégale, en reconnaissant le pouvoir soviétique.
Les relations entre l'Eglise et l'état ont été clairement définies dans "Les fondements de la doctrine sociale" de l’Eglise adoptés en 2000 par le Concile des évêques (disponible en français). Lire aussi PO

(4) Erastianisme: Doctrine de la suprématie absolue de l'État en matière ecclésiastique, l'érastianisme a été théotisé par le Suisse Thomas Erastos, de son vrai nom Thomas Lieber (1524-1583), qui s'opposait aux Calvinistes en se situant dans la perspective d'un État confessionnel réservant au pouvoir civil le droit et le devoir d'intervenir dans tous les domaines religieux (cf. "Explicatio gravissimae quaestioni", Londres, 1589) .

(5) Contrairement au père Andrew, je n'ai personnellement pas vu cette condamnation qui a été réclamée au concile par le primat de l'Eglise Hors Frontières. Le retrait du Patriarcat de Moscou de la conférence des Eglises Européennes (CEC/KEK) en 2008 peut être considéré dans ce sens bien qu'il ait été motivé par l'admission de "l'Église orthodoxe apostolique d'Estonie" (Constantinople) alors que "l'Église orthodoxe d'Estonie" (Moscou), majoritaire en Estonie, n'est pas reconnue. Voir aussi

(6) La Métropole russe d'Amérique du nord, d'où est issue l'OCA, rassemblait tous les Orthodoxes jusqu'en 1920. Elle se disloqua ensuite en plusieurs diocèses se réclamant de différentes Eglises-mères auxquelles ils se rattachèrent. Le primat en place Mgr Platon, refusa de suivre le Synode hors frontières dans sa rupture avec le patriarcat de Moscou (1927) restant de jure dans le patriarcat mais de facto autonome (proclamation du Concile panaméricain en 1924 sur la base du décret 362 du saint patriarche Tikhon) jusqu'à l'autocéphalie accordée par Moscou en 1970. Cette autocéphalie n'est pas reconnue actuellement par la majorité des Eglises, mais cela n'empêche pas l'OCA de participer à l'Assemblée épiscopale d'Amérique du Nord Eclaboussée récemment par des scandales financiers, c'est la 2éme juridiction orthodoxe des USA (après la métropole grecque soumise à Constantinople) et la principale au Canada, avec aussi des paroisses au Mexiques. Elle compte environ un million de membres (site officie OCA) Lire aussi

(7) Cf -VG

(8) Cette vision optimiste se rattache évidement au projet que proposait le patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire dans son appel historique du 1er avril 2003: " Nous fondons notre espoir que la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale, servira au moment choisi par Dieu, de creuset à l’organisation de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale, construite dans un esprit de conciliarité par tous les fidèles orthodoxes se trouvant dans ces pays." Cf.OLTR



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 1 Juin 2011 à 07:05 | 66 commentaires | Permalien


Commentaires
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66.Posté par Marie Genko le 01/07/2011 00:14
@Catherine Palierne,

Comme je vous l'avais promis, je vous ai répondu à votre commentaire N° 52 dans lequel vous m'aviez suggéré de lire l'article du Père Grigorios Papathomas.
Grâce à vous j'ai publié hier la réflexion que cet article m'avait inspiré.
Pardonnez-moi d'avoir pris un peu de temps à cette réponse.
Le vocabulaire utilisé par le Père Grigorios Papathomas n'est pas toujours limpide pour le commun des mortels et j'ai également terriblement manqué de temps disponible.
En vous remerciant de m'avoir communiqué ce texte.

Avec toute mon amitié Marie

65.Posté par irénée le 26/06/2011 17:05
@Daniel
Merci pour vos commentaires, mai je n'ai pas eu le temps de faire une réponse aussi détaillée et précise que celle que j'aurais souhaitée faire...
Dans ma proposition, j'aurais du indiquer que la répartition serait bien sur des bases territoriales, et non ethniques...mais tenant compte de besoins pastoraux, tout au moins pour les décennies à venir, on aurait pu, par économie, demander (par exemple) à un évêque roumain titulaire d'un territoire donné de s'occuper des besoins pastoraux des personnes originaires de roumanie sur un territire plus large, si le primat l'y autorise...Et bien entendu je n'oubliais pas les français de souche ayant rejoint l'Orthodoxie et qui pourraient aussi avoir un évêque...
Vous avez raison de dire que ces évêques auxikiaires ou vicaires ne sont pas une bonne chose...c'est pourquoi on pourrait plutôt penser à un prêtre "doyen" chargé de communautés particulières sous l'omophore d'un évêque territorial...

64.Posté par Daniel le 25/06/2011 08:22
@ Irénée (Message 56)

Vous proposez : "Et que cet archevêque (élu par les évêques en place en France, et qu'il soit russe, grec ou javanais n'a aucune importance...) soit entouré de vicaires ou d'auxiliaires chargés des différentes communautés. Nous aurions ainsi un évêque (ou plusieurs) ou un prêtre chargé des bulgares, des grecs, des arabophones etc. "

Je ne reviendrai pas sur le caractère anticanonique et bancale de l'évêque vicaire (sans doute une contagion catholique); votre proposition revient à créer une organisation sur un critère lingüistico-ethnique... Au passage, dans la liste des personnes qui pourraient bénéficier de leur évêque, vous oubliez les Français de souche ou étrangers assimilés... Historiquement parlant, l'église a déjà été confronté à des terrtoires peuplées de population très différentes : il y avait des slaves dans l'Empire byzantin; en Afrique actuellemnt, un des rares endroits où l'orthodoxie se montre missionaire (on aimerait plus d'exemples de genre), les pays sont multiethniques : jamais on ne propose, un évêque pour tel ethnie, un pour telle autre... La seule solution à terme est l'ecclésiologie orthodoxe, un évêque par ville et dans son diocèse. A lui de s'adapter aux exigences lingüistiques de son troupeau et de s'entourer de prêtres en conséquence. On a déjà des évêques tout terrain : l'évêque Roumain Silouane maîtrise roumain, français, slavon et je pense italien.

Comme les grandes églises se disputent les places de préséance, oubliant peut-être ce qui advint lors de la cène et le sens du lavement des pieds, une telle métropole autonome pourrait être dépendante d'une petite église autocéphale, trop petite et avec trop peu d'immigrés pour être soupçonnée d'impérialisme : l'Eglise de la République tchèque de la Slovaquie, ou de Bulgarie, de Jérusalem, d'Alexandrie, de Géorgie... Prêtres et évêques seraient et formés sur place en France et transférés depuis les pays d'origine (simple changement de juridiction).

63.Posté par vladimir le 22/06/2011 18:04
Chers amis,
je me connecte rarement et ne puis donc suivre les débats. Mais voici la contribution que j'avais promise.
Vladimir

UN VERITABLE DEBAT ECCLESIOLOGIQUE (suite)
2. IL PROPOSE UNE APPROCHE HISTORIQUE A DISCUTER:

LE PASSE:
L'étude du Centre de l'Orthodoxie me parait porteuse d'une réflexion intéressante tant sur le passé que sur l'avenir de l'Orthodoxie, mais l'ébauche proposée par le père Andrew est trop simpliste. En effet, cette présentation de la doctrine de la 3ème Rome disant que le Centre s'est déplacé de Byzance à Moscou ne résiste pas aux faits historiques: si la disparition de l'Empire byzantin créa un vide juridique puisque, par exemple, l'empereur convoquait les conciles, nommait et révoquait patriarches et évêques, l'empire russe ne l'a pas remplacé. Le patriarcat de Constantinople a assuré sa primauté ecclésiologique malgré la domination ottomane, puisque c'est lui qui a réunit les conciles panorthodoxes à Constantinople jusqu'en 1872 et que les trois autres patriarcats orientaux et les Eglises des Balkans lui étaient administrativement soumis dans le système ethnarchique ottoman(1). La promotion du Patriarcat de Moscou (1589) et l'arbitrage rendu dans la crise de l'Eglise russe au 17ème siècle ont bien illustré la primauté de Constantinople: toutes les affaires des Eglises sont portées devant le trône de Constantinople, qui prononce la sentence(2), gardant ainsi son rôle prépondérant au sein d'une "pentarchie reconstituée"(3). Bien que promue au rang patriarcal (en 5ème position), l'Eglise russe était entièrement soumise au pouvoir impérial(4) et, sur le plan théologique, elle ne montrait aucune autonomie en suivant toujours les doctrines élaborées dans les monastères grecs, le Mont Athos en tête.

Les choses ont commencé à changer au XIXe siècle, quand les victoires militaires ont permis à l'empire russe de jouer un rôle de protecteur des orthodoxes et d'appuyer la libération des Eglises des Balkans; elles se sont alors aussi émancipées de l'autorité de Constantinople (y compris en Grèce et en Bulgarie qui en avaient toujours dépendu en dehors de la courte période du patriarcat d'Ohrid, 927-1020). L'importance du siège œcuménique s'en est trouvée diminuée, alors que dans le même temps on a vu éclore le renouveau théologique russe qui a conduit au concile de 1917-18. Il y avait peut-être effectivement là les prémices de constitution d'un nouveau Centre… Mais tout a été détruit par les évènements qui suivirent la première Guerre Mondiale.

L'EXPLOSION:
Nous vivons encore les conséquences de ces évènements qui ont fait exploser l'organisation de l'Orthodoxie après 1917. Les deux chefs de fil de l'Orthodoxie furent en effet très durement touchés:
• L'Eglise russe, presque détruite, fut assujettie au pouvoir athée après la révolution,
• Constantinople perdit toute autorité sur les Orthodoxes du Moyen-Orient et se retrouva dans un statut très restrictif(5), pratiquement sans fidèles, à la suite du démembrement de l'empire ottoman et de la guerre gréco-turque.

Il est donc certain "que tout le monde orthodoxe retombe /alors/ en décadence et désunion", qui ne feront que s'accentuer par l'expansion des régimes communistes après 1945. L'Eglise russe était hors-jeu et Constantinople, cherchant avant toit à survivre, ne joua plus du tout son rôle de rassembleur: bien au contraire, la malheureuse adoption du nouveau calendrier, qu'il proposa en 1923, provoqua une fracture dans l'Orthodoxie et au sein des Eglises qui l'adoptèrent(6) alors que la multiplication de ses métropoles en Amériques et en Europe occidentale provoqua l'émiettement de la diaspora et la juxtaposition des juridictions que tout le monde dénonce comme un scandale (7). On peut aussi rattacher à cette politique l'implantation d'une juridiction parallèle en Estonie (1996(8)) ainsi que les tentatives d'en faire autant en Ukraine(9); le patriarcat de Roumanie établit sur se même schéma une juridiction parallèle en Moldavie et des groupes dissidents se proclament Eglises autocéphales en Macédoine, Monténégro, Abkhazie… Le désordre semble bien s'amplifier!

LA RESURECTION:
La rapidité de la restauration des Eglises d'Europe de l'est, et en particulier de l'Eglise russe, apparait miraculeuse et va certainement modifier la situation en profondeur. Notons d'abord que, pour la première fois dans l'histoire de l'Orthodoxie, ces Eglises ne dépendent pas du pouvoir politique qui, au contraire, a besoin de leur soutien pour redonner à la société ses bases morales détruites par le bolchevisme; cette situation est particulièrement vraie en Russie, Serbie et Géorgie, où l'Eglise représente une véritable référence morale. En Russie nous voyons une nouvelle version de la "symphonie"(10) de l'Eglise et de l'état mais, alors qu'à Byzance l'Eglise était soumise à l'empereur, là au contraire, l'état à besoin de l'Eglise et lui apporte son soutien en vue d'objectifs communs: pour assurer la cohésion de la société autour de valeurs communes, tant à l'intérieur des frontières de la Fédération (action sociale, enseignement, pastorale auprès des armées et des prisons) qu'auprès des fidèles de l'Eglises dispersés dans la diaspora. L'impact positif de cette coopération est particulièrement illustré par les progrès de "la débolchévisation" officielle en Russie et par la restitution des biens immobiliers de l'Eglise; à l'étranger aussi, la restitution à l'état russe des biens religieux que celui-ci remet à la disposition de l'Eglise (Jérusalem, Bari, Nice, etc.), que l'état remet à la disposition de l'Eglise, comme la construction du "centre religieux et culturel russe" dans plusieurs capitales, dont Paris, illustrent les avantages de cette coopération.

L'Eglise russe représente à elle seule la moitié de l'Orthodoxie actuelle (certains disent les 2/3) par le nombre de ses paroisses, clercs et moines, évêques et théologiens, et a très vite montré qu'elle était incontournable dans la reconstruction de l'unité orthodoxe: si Constantinople a lancé le processus préconciliaire dès 1961, Moscou a montré qu'il ne pouvait progresser sans elle en bloquant les réunions de 1996 à 2008 puis en orientant fortement les décisions tant au niveau panorthodoxe que dans le débat théologique avec les catholiques(11) et le père Andrew a probablement raison de considérer que "le petit et faible Patriarcat de Constantinople /est/ de plus en plus politiquement dépendant de Moscou pour son soutien contre la Turquie", d'autant plus qu'il y a actuellement, en Turquie même, prés de cinq fois plus de fidèles du patriarcat de Moscou (Russes et Ukrainiens en particulier) que d'Orthodoxes "de nationalité turque" (cf. note 4) et Moscou a officiellement proposé son aide à Constantinople pour en assurer la pastorale. Et je pense que le père Andrew a aussi raison de souligner les progrès du dialogue panorthodoxe et les possibilités de réorganisation de l'Orthodoxie "grâce aux possibilités d'organisation et à l'infrastructure fournies par l'Église russe"; en effet, l'Eglise russe est multiethnique et dépasse largement les frontières politiques de la Russie (plus de la moitié des délégués au dernier concile local n'étaient pas de nationalité russe); de plus la réunification de 2007 a fortement renforcé sa présence sur les cinq continents. Mais je ne crois pas que cela conduise à l'émergence d'un "Centre russe" hégémonique: une nouvelle organisation ne sera possible que dans un esprit de conciliarité et de consensus de tous les Orthodoxes dans lequel Constantinople doit continuer à jouer un rôle d'arbitre à condition de renoncer à ses prétentions hégémoniques, en particulier sur la diaspora(12). L'Eglise russe, de son coté, devra se garder de cet "impérialisme russe" que le père Andrew signale dans son autre article(13) et qui suscite clairement des craintes dans les autres Eglises. La Jérusalem que cite le père Andrew ne peut être, dans l'Orthodoxie, un Centre de type papiste quel qu'il soit: ce doit être toute l'Eglise rassemblée dans la conciliarité.

Notes:
(1) Le Sultan accorda au patriarche de Constantinople rôle "d'ethnarque" responsable du millet orthodoxe, c'est à dire chef de la "nation" chrétienne au sens musulman pour lequel le civil et le religieux ne sont pas séparés.
(2) On appelle "Pentarchie" l'accord des cinq patriarcats définis aux conciles de Nicée et Calcédoine (Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem), amputée après le schisme, la Pentarchie se trouve reconstituée par la promotion de Moscou qui fut toujours consultée, même après la suppression du patriarcat. Ainsi, le Saint Synode russe fut par exemple consulté en 1848 pour l'élaboration de la "lettre des Patriarches orientaux" sur le problème de l'infaillibilité.
(3) Tomos patriarcal et synodal de 1663 cité par Olivier Clément in "LE PARTIARCAT DE CONSTANTINOPLE"
(4) Rappelons Vassili III refusant de l'union de Florence et destituant le métropolite de Moscou, Isidore, qui l'avait acceptée (1439); Ivan le Terrible nominant puis destituant et faisant exécuter le saint métropolite de Moscou Philippe; Alexis 2 imposant la réforme de Nikon; Pierre le Grand supprimant le patriarcat remplacé par un synode fonctionnarisé; Catherine 2 sécularisant les terres de l'Eglise et supprimant 481 monastères… Jusqu'à Nicolas II convoquant le Concile en 1917!
(5) Le traité de Lausanne (1923), définit et garantit le Patriarcat comme un établissement religieux demeurant à Constantinople et s'occupant des affaires purement spirituelles de la minorité de nationalité turque et "de religion grecque-orthodoxe". Le tezkeré (arrêté) de la préfecture de Constantinople (6 décembre 1923) précise qu'il sera élu par "des ressortissants turcs et exerçants des charges spirituelles à l'intérieur de la Turquie" et " la personne qui sera élue aura les mêmes qualifications". Les mêmes restrictions s'appliquent aux membres du synode (O. Clément, ibidem.)
(6) Toutes les Eglise orthodoxes décidèrent acceptèrent la proposition de Constantinople de passer au calendrier "julien révisé" (fêtes fixes du calendrier grégorien, mobiles du calendrier Julien) mais ce changement a été rejeté par la majorité des fidèles; les Églises de Russie, Serbie, Géorgie et Jérusalem, qui constituent la majorité de l'Orthodoxie en nombre de fidèles, ainsi que le mont Athos et Sainte Catherine, sont alors revenus à l'ancien calendrier alors que les autres Églises, restées au julien révisé, subissent les dissidences des "vétéro-calendaristes" (tenants de l'ancien calendrier). Les Églises orientales (Coptes, Arméniens…) et quelques Églises catholiques de rite oriental suivent aussi le calendrier julien (Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-le-25-decembre-a-ete-chois-pour-celebrer-la-naissance-du-Christ_a609.html)
(7) Voir en particulier la lettre du 18 mars 2002 du patriarche Alexis 2 au patriarche Barthélemy 1; http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html
(8) cf. Père Igor Prekup: 'L'Eglise orthodoxe d'Estonie, une invitée dans ses propres lieux de prière?
(9) Cf. http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=29271
(10) Les théologiens Byzantins ont appelé "symphonie" la coopération du pouvoir impérial et de l'Eglise poursuivant ensemble la construction d'un état chrétien.
(11) Ainsi des questions du rôle du primat, de la proclamation de l'autocéphalie, des pouvoirs des Assemblées épiscopales de la diaspora etc. ou les représentants de Moscou ont empêché tout glissement vers un "papisme orthodoxe".
(12) Voir par exemple http://www.dosoca.org/files/Pan-orthodox-talk-4_7_09.pdf
(13) Cf: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pere-Andrew-Phillips-L-imperialisme-et-les-trois-Romes_a1699.html

62.Posté par Marie Genko le 21/06/2011 22:35

Cher Irénée,

Merci pour cet excellent extrait d'un article du Père Gregorios Papathomas!

Je suis entrain de me pénétrer de l'article dont Catherine Palierne a mis le lien en ligne, dans son message N°52 .
Je vous conseille d'en prendre connaissance car il est fort intéressant et mérite un long commentaire!

Je dois m'absenter pour quelques jours chez un de mes enfants, mais je vais certainement préparer la réponse du fidèle de base que je suis à ce très docte article.
Et ceci dans l'espoir que la sensibilité des fidèles lambda ne soit pas foulée aux pieds, au nom de Canons que Constantinople est le premier à ne pas observer!

61.Posté par irénée le 21/06/2011 22:04
Pour alimenter un peu ces échanges, je joins ci dessous un extrait d'un texte du Père Grégoire (Papathomas) :
"Pour résoudre ce problème ecclésiologique particulier et restaurer la taxis canonique, il est essentiel et indispensable que l’organisation des Chrétiens orthodoxes de la "diaspora" soit assurée par une autorité ecclésiastique unique, responsable de leur organisation en diocèses. Il faut que la conscience ecclésiale devienne de plus en plus sensible à cette nécessité, en écartant toute déviation ecclésiologique dominant aujourd’hui dans notre praxis ecclésiale. En fait, dans la mesure où l’organisation administrative ecclésiologique des évêques de la "diaspora" doit se faire sur des critères territoriaux et non pas nationaux, ce qui suppose l’existence d’un évêque unique dans chaque district ecclésiastique mono-juridictionnel, se pose nécessairement la question de l’autorité ecclésiale qui devra nommer ces évêques et de laquelle ils dépendront. Les canons de l’Eglise montrent clairement la voie et fournissent une solution définitive au problème de la "diaspora" et donc c’est un mensonge délibéré de soutenir que ces canons ont été promulgués pour une autre époque… Aussi longtemps que l’on insistera sur ce mensonge, l’Eglise orthodoxe ne cessera de présenter qu’une apparence et une existence divisées, avec la coexistence dans un seul et même district ecclésial mono-juridictionnel de plusieurs pasteurs différents et de plusieurs communautés de fidèles différentes, une réalité de fait qui provoque par définition l’anéantissement de l’unité de l’Eglise sinon l’anéantissement de l’Eglise elle-même…"

60.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 19:31
Cher Daniel Fabre,

Je crois que Pélagie a entièrement raison, nos discussions sur ce thème tournent en rond et l'Esprit Saint saura bien inspirer la voie droite à nos théologiens.

L’Orthodoxie est restée la vraie Foi depuis deux mille ans et ce n'est pas notre situation bancale et provisoire en Europe occidentale qui va changer le cours des choses.

Quant à juger de l'avenir de l’Église catholique, je suis convaincue que nos théologiens sauront laisser les voies de la réconciliation ouvertes, même si cela veut dire respecter l'antique territoire canonique de cet ancien patriarcat.

Avec toute mon amitié Marie

59.Posté par Fabre Daniel le 20/06/2011 16:05
quoiqu’il en soit, nous ne sommes pas du tout sur le territoire de Rome, ou alors au même titre qu'être sur le territoire des témoins de Jéhovah, des mormons, des protestants etc....de ce que depuis le schisme, pour les orthodoxes conformément au droit canon et malgré une sorte d'hypocrisie de reconnaissance relative d'abord de Constantinople^le, puis de l'église russe, Rome n'est plus une église.................... ben oui quoi faut savoir ! faut choisir !...... là je ne dis pas mon sentiment mais les faits canoniques....!!!)

58.Posté par Pélagie le 20/06/2011 15:15
@55 Chère Marie

je suis tout à fait d'accord avec vous : nous savons pas les desseins de l'Esprit Saint et que toutes
les situations se résolvent par la prière.

Alors pourquoi ne pas arrêter de polémiquer et se confier à l'Esprit Sain pour qu'Il fasse Son oeuvre et non
pas notre propre volonté si elle ne correspond pas à celle du Seigneur.

57.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 15:13
@ Catherine Palierne,

Merci de vous être donner la peine d'écrire votre beau témoignage et merci aussi pour le lien de l'article du Père Grigorios Papathomas.

Je l'ai imprimé et je le lirai attentivement avant de vous répondre.

Avec toute mon amitié et ma reconnaissance Marie

56.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 15:05

Cher Irénée,

Pour la métropole que vous semblez souhaiter, le métropolite de cette métropole serait forcément grec! Puisque c'est déjà un représentant du Patriarcat de Constantinople qui préside les assemblée des évêques dans les différents pays, et nous revenons dans ce cas à la case du papisme de Constantinople!!!!

Puisque vous écrivez que la métropole russe vous semble une idée intéressante, pourquoi ne pas inciter les paroisses fondées par les Russes Blancs à réclamer cette métropole et laisser les paroisses hostiles à cette démarche se rattacher aux juridictions grecques ou roumaines, ou autres?

Il me semble que cela serait déjà un immense pas en avant et qu'il contribuerait surtout à donner aux fidèles une impression de statut définitif et non pas provisoire!

C'est ce provisoire qui contribue à nous déstabiliser!



55.Posté par Irénée le 20/06/2011 14:07
@Marie
J'ai en effet écrit que la proposition du patriarche Alexis II était une possibilité intéressante...parmi d'autres...à mon avis la proposition a été mal reçue par certains parce que trop imprécise dans sa mise en place, et ne proposant rien pour les autres communautés orthodoxes présentes en France.
Comme je crois l'avoir déjà écrit, il serait plus sage d'avoir une grande métropole (ou archevêché) qui ai juridiction sur tous les orthodoxes d'un territoire donné (la France par exemple). Et que cet archevêque (élu par les évêques en place en France, et qu'il soit russe, grec ou javanais n'a aucune importance...) soit entouré de vicaires ou d'auxiliaires chargés des différentes communautés. Nous aurions ainsi un évêque (ou plusieurs) ou un prêtre chargé des bulgares, des grecs, des arabophones etc.
Le problème reste que compte tenu de la structure des Eglises aujourd'hui, trop "nationales", personne ou presque ne souhaite aller dans ce sens...

54.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 12:58
Chère Pélagie,

Comment pourrions nous savoir quels sont les desseins de l'Esprit Saint?
Toutes les situations se résolvent par la prière.
Beaucoup de progrès étonnants ont déjà été accomplis!
Et puisque la volonté d'unité des fidèles existe réellement parmi nous, tous les espoirs nous sont permis!

53.Posté par Pélagie le 20/06/2011 11:53
@ commentaire 50
Chère Marie,croyez-vous que nos frères catholiques aurons envie, dans un proche avenir, de retourner dans l'Orthodoxie ? Dans l'état actuel, l'exemple que nous donnons n'est pas très attirant pour ceux qui
cherchent. Que de questions doivent-ils se poser pour essayer d'y voir clair ?

je suis attristée à la lecture des commentaires.


52.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 11:06

Cher Irénée,

Je suis profondément heureuse de lire que vous pensez que l'approche d'une grande métropole proposée par le Patriarche Alexis II est une bonne solution d'attente!
C'est ce que beaucoup de descendants des Russes blancs, qui ont fondé l'archevêché, souhaitent de tout leur cœur!
Pardonnez-moi mes approches simplistes, je suis bien consciente de ma profonde ignorance et je vous suis infiniment reconnaissante à vous et à tous ceux qui veulent bien m'instruire ici.

Avec toute mon amitié Marie


51.Posté par Catherine Palierne le 20/06/2011 11:04
@ Marie Genko
Personnellement, je ne me pose pas la question des patriarcats dans ma pratique au quotidien. Je suis française, orthodoxe depuis deux générations et j'ai assidument fréquenté une paroisse grecque, puis une paroisse francophone de tradition russe de Daru à Paris. Depuis que je suis en Province, j'alterne entre ma paroisse de tradition russe et celle de tradition grecque de mon mari. J'ajoute que nous sommes allés voir et prier chez les roumains, mais aussi chez les antiochiens et en dernier lieu chez les serbes.

Je peux témoigner que nous rencontrons à chaque fois une poignée de français chez les uns et chez les autres, et ce sont toujours les mêmes. Nous, français, nous connaissons les traditions orthodoxes et apprenons les langues. Nous n'avons que très peu de lieux où nous pouvons participer à une célébration dans notre langue. Et pourtant nous sommes dans notre pays.

Je me souviens un jour d'avoir échangé quelques mots avec une jeune femme russe à la cathédrale russe, un dimanche de l'orthodoxie alors que les chorales grecque et roumaines répondaient au prêtre grec ou roumain qui concélébraient. Elle me dit "c'est beau mais je ne comprends rien, c'est gênant" et je lui ai répondu "on peut prier sans comprendre, c'est une question d'habitude". Elle n'avait tout simplement pas réalisé que c'est là notre lot quotidien !

L'orthodoxie n'est pas une question de patriarcats qui serviraient l'orthodoxie. A l'inverse, l'Eglise est organisée en patriarcats selon des canons précis. Lorsque vous dites vouloir tout naturellement rester dans la tradition russe parce que c'est celle de votre enfance et plus globalement de votre identité, vous mélangez la foi et la culture. les différentes cultures des pays de tradition orthodoxe n'ajoutent rien à la foi ! à l'inverse, à trop s'attacher à l'aspect culturel, nous risquons de dénaturer la foi.

A ce sujet et pour être complète sur la question, je ne saurais trop vous encourager à lire un article du canoniste, vicaire de la métropole grecque et professeur à l'université d'Athènes entre autres, le père Grigorios Papathomas intitulé "Le culturalisme ecclésiastique" en suivant le lien http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/theologie/culturalisme.htm

Finalement, ce que vous appelez "diversité orthodoxe" comporte certes beaucoup de richesses. mais attention : cette diversité pourrait aussi bien conférer à l'orthodoxie un format inspiré des réformés... ce qui n'a rien à voir avec l'ecclésiologie orthodoxe.

50.Posté par Irénée le 20/06/2011 10:42
Marie,
Pourquoi présentez-vous toujours des alternatives aussi simplistes ?
La proposition d'une grande métropole avec une certaine autonomie proposée par le patriarche Alexis était une bonne approche...il peut y en avoir d'autres...on n'est heureusement pas obligés de choisir entre de mauvaises solutions...
En attendant la réunion du Grand Concile, ou d'autres synodes proposant des solutions constructives, notre situation n'est pas catastrophique...essayons donc de vivre paisiblement notre vie de chrétiens dans l'Eglise, c'est déjà un beau programme !

49.Posté par Marie Genko le 20/06/2011 09:36

Cher Daniel Fabre,

Merci pour votre si gentil message!
Vous avez raison de rappeler que la situation des Grecs, Russes, Serbes et autres Orthodoxes en diaspora sur le sol de l'Europe occidentale et restant soumis à leurs patriarcats respectifs n'a rien de canonique!

C'est une situation d'attente du retour de nos frères catholiques en Orthodoxie!

Il nous reste à espérer que ce retour se fera dans un temps proche afin que nos enfants épousant des catholiques, ne se sentent pas marginalisé en dehors de leur propre foi.

Mais en attendant ce retour, soumis à la grâce de l'Esprit Saint, ne devons nous pas, nous les enfants d'un archevêché fondé, et voulu, par nos parents, rester fidèles à notre Église mère, l’Église de Russie?

Vouloir mettre le Patriarche de Constantinople dans une position de Pasteur universel, chef de plusieurs traditions cultuelles différentes, n'est-ce pas marcher sur les traces du mondialisme hérétique d'une autorité papiste centralisée?

J'en suis persuadée jusqu'au plus profond de moi-même, et comme je l'ai déjà écrit, je continuerai à défendre mes convictions!


48.Posté par Irénée le 20/06/2011 09:14
Merci Marie pour ce commentaire, mais bien entendu je rejoins aussi Fabre Daniel, il ne peut y avoir deux évêques sur un même territoire, quel que soit son patriarcat d'origine...
Je n'ai pas le temps de développer comme il conviendrait cette question de territoire de l'évêque de Rome. Mais à mon avis ça ne peut pas tenir la route bien longtemps...
A partir du moment où l'évêque de Rome ne confesse pas la foi orthodoxe, on ne peut pas lui "réserver" ce territoire jusqu'à un hypothétique retour à l'Orthodoxie. Ce serait envisageables quelques décennies, mais pas beaucoup plus...
Même si ce n'est pas la même situation, si on regarde la situation de l'Egypte par exemple, à partir du moment où une partie de l'épiscopat n'accepte pas les décisions d'un Concile (Chalcédoine) il y a un certain flottement, mais rapidement deux hiérarchies parallèles fonctionnent...l'Eglise orthodoxe s'est donnée un nouvel évêque d'Alexandrie, laissant la hiérarchie ayant rejeté Chalcédoine poursuivre sa route. Et cela fait 15 siècles...Et pourtant nous sommes beaucoup plus proches de l'Eglise copte que des catholiques romains...
Bien entendu, cela ne doit pas nous empêcher de prier et de travailler chaque jour à "l'union de tous". Mais tout territoire où il y a des fidèles confessant la foi orthodoxe doit être administré par un évêque titulaire d'un siège local. Sinon, pour reprendre l'exemple de l'Egypte, il n'y aurait plus eu d'évêques locaux après Chalcédoine, et l'Eglise locale aurait du être administrée par un voisin ou éventuellement par Rome. Cela n'a pas été le cas...
Autre problème : celui des frontières de cette juridiction romaine. Il est certain que plusieurs diocèses orthodoxes actuels en europe centrale ou dans les pays baltes ont été avant le schisme des diocèces administrés par des évêques dépendant du pape de Rome. Nous devrions les rendre à Rome ? et on prend quelle époque comme référence ? le 5è siècle ? le 8è ? le milieu du 11è ? les frontières n'étaient pas les mêmes à ces trois périodes... c'est donc assez ingérable ! tout en étant anticanonique et non conforme à l'enseignement de l'Evangile qui nous demande d'aller enseigner la Bonne nouvelle à tous, les baptisant... dans la foi de l'Eglise des apôtres et des martyrs...

47.Posté par Fabre Daniel le 20/06/2011 08:20
euh....Marie, c'est plus juste canoniquement de dire il n'y peut, être deux év^ques de la même Eglise sur le même territoire peu importe qu'ils soient de patriarcats différent, c'est la Même Eglise; dont acte pour le canon; aussi, en effet, notre situation orthodoxe en occident n'est tout simplement pas canonique pas plus que ne l'est l'Assemblée des évêques orthodoxes en France; ça ce sont les canons des conciles.
et oui Marie, j'ai beaucoup d'affection pour vous et je suis fier de votre attitude parce que c'est comme l'innocence et la beauté d'un coeur d'enfant et même si cela semble en décalage avec ....les canons..., surtout ne changez rien ! je suis honoré et heureux de savoir des personne comme vous : être.

46.Posté par Marie Genko le 19/06/2011 23:27

Cher Irénée,

Vous avez parfaitement raison, sur les territoires canoniques orthodoxes, le patriarcat de Jérusalem, celui de Constantinople, il est tout à fait normal que les paroisses de tradition russes célèbrent en Slavon et dépendent du Patriarche orthodoxe local.

Mais ce que Daniel et vous-même semblez oublier, c'est que nous sommes ici sur le territoire historique du patriarcat de Rome!!

Nous sommes en diaspora sur une terre catholique!
Une terre chrétienne depuis l'aube du christianisme et qui est appelée à retrouver sa foi orthodoxe sans pour autant changer la richesse de sa tradition cultuelle.
Un jour les fidèles orthodoxes des paroisses russes, ou grecques seront amenée à commémorer le Saint Père de Rome!

Mais en attendant, les réunions de Chambésy ont bien montré que les fidèles en diaspora doivent continuer à rester fidèles à leurs Églises mère respectives!
Et vous savez très bien qu'il ne peut y avoir deux diocèses et deux évêques sur un même territoire, dépendant d'un même Patriarche!
Il est donc normal que la situation provisoire de l'archevêché se fonde, soit dans son Église mère, soit dans le Patriarcat de Constantinople!

Les fidèles de cet archevêché devront donc bien choisir en définitive entre Constantinople et Moscou.

Et pour la direction actuelle de l'archevêché, ce choix semble déjà fait!

Je ne peux que répéter que ce choix a une connotation mondialiste, dans la mesure où elle attribue au patriarcat de Constantinople un rôle de pasteur universel, plus proche des hérésies romaines que de notre foi orthodoxe!





45.Posté par irénée le 19/06/2011 22:30
Chère Marie,
Vos opposez mondialisme et foi orthodoxe... personnellement je ne comprend pas ce que vous voulez exprimer...
Ce que Daniel vous dit est très censé... et n'a rien de mondialiste !
Les églises de tradition russe en Grèce ou en Palestine ne dépendent pas de Moscou, et pourtant elles suivent les usages russes et célèbrent en slavon...
Bien entendu qu'il est souhaitable de conserver toutes les richesses de ces traditions spécifiques, mais cela n'est pas incompatible avec l'unité que nous devons montrer au monde...
Et justement, ce que me semble proposer Daniel, c'est bien une écclésiologie conforme à la règle orthodoxe, sans pour autant gommer la spécificité russe, roumaine ou serbe des paroisses...

44.Posté par Marie Genko le 19/06/2011 06:55

Cher Daniel,

Merci pour votre message 44.
Il me permet de vous mettre au clair que cette disparité de langues et d'usages dans notre monde orthodoxe est justement notre grande force!

Contrairement à la grande erreur de l'approche mondialiste des catholiques, les peuples orthodoxes se sont identifiés à leurs patriarcats!
Nous ne sommes pas des mondialistes, nous respectons les identités nationales et le génie des peuples!

Voilà pourquoi nous sommes suspects à tous les internationalistes de la planète, qui rêvent d'une civilisation mondiale dirigée par un seul pôle d'influence!

Je suis convaincue que cette volonté d'aplanir les différences des civilisations mise en œuvre durant des siècles dans l’Église Romaine a été une de ses erreurs fondamentales.

NOUS VIVONS DANS UN MONDE PLURIEL ET NOTRE FOI DOIT S'INCARNER DANS CE MONDE PLURIEL.

NOUS NE SOMMES PAS DES MONDIALISTES!!!!!!!!!!!!!

C'est ce qui fait notre force!

C'est ce qui nous donne la certitude que la VÉRITÉ DE LA FOI ORTHODOXE est bien celle qui convertira les Nations.

43.Posté par Daniel le 18/06/2011 23:37
@ Marie Genko

Je vais vous taquiner un peu. L'orthodoxie russe utilise d'autres langues que le slavon y compris en Russie... comme ces langues régionales des peuples d'Asie centrale ou d'autres ethnies de Russie... Mais comme l'église de Constantinople est elle-même mère de l'Eglise de Russie, pourquoi ne pas retourner chez votre grand-mère?

Je redeviens sérieux : même si la Rue Daru est insérée dans la métropole grecque, le mode de célébration demeurera conforme aux usages de l'Eglise de Russie, cela peut même être inscrit dans le marbre dans les statuts des paroisses. La paroisse Sainte Nino est géorgienne, relève de la métropole grec mais il est clairement spécifiée que les célébrations sont obligatoirement en géorgien, même si elle dépend d'un évêque grec.

Je commence à en avoir par dessu la tête des orthodoxes qui, quand on leur demande leur religion répondent orthodoxe russe, orthodoxe roumain, orthodoxe géorgien etc! Orthodoxe, c'est une religion les autres adjectifs peuvent indiquer une nationalité, un lieu etc et cela n'apporte rien de plus à la question "quelle est votre religion?" Cela nuit aussi au témoignage orthodoxe en le présentant comme une histoire de personnes exotiques. Avez-vous les catholiques se définir en tant que catholiques polonais, catholiques italiens, quand on demande quelle est votre religion?

Daniel (orthodoxe breton)

42.Posté par Marie Genko le 18/06/2011 22:37
Cher Daniel Fabre,

Croyez bien que je suis très touchée par l'amitié que vous voulez bien me témoigner et je vous remercie pour votre long message N° 36.
Simplement il est dans mon caractère, de me sentir gênée par les remarques personnelles, quelques gentilles et bien intentionnées qu'elles puissent être !
Voilà pourquoi votre message N° 32 m'a dérangée...
Pardonnez-moi, il s'agit probablement d'un manque de simplicité...
Avec toute ma sincère amitié Marie

41.Posté par Marie Genko le 18/06/2011 22:27

Cher Micha,

De mon côté, je fais beaucoup de fautes en russe, aussi pardonnez-moi de vous écrire en Français.
Je viens de répondre à Catherine Palierne qui ne comprend pas pourquoi nous, les descendants de la première émigration, il ne nous est pas indifférent de prier sous l'omophore d'un patriarche grec plutôt que sous l'omophore d'un patriarche russe...

Et je vais essayer à présent de vous expliquer pourquoi je n'ai pas changé pas de paroisse!

Depuis ma petite enfance, cette paroisse a toujours été ma maison!
Le coin de terre russe, cher à mes parents!
Mes parents se sont mariés à la rue Daru! Mon mari et moi nous nous sommes mariés à la rue Daru, et un de mes fils s'y est marié aussi!
J'ai enterré à la rue Daru des membres de ma famille, des amis chers....

Je suis simplement attachée à mon église et je n'ai pas envie de la quitter....!

Ma paroisse s'appelle saint Alexandre Nevsky!
Ce nom est en lui-même tout un symbole!
Comme je l'explique aux visiteurs, qui viennent en touristes, Saint Alexandre Nevsky est aussi important pour les Russes que Jeanne d'Arc l'est pour les Français!
C'est grâce à ce prince, que les Russes ont conservé leur foi orthodoxe et leur identité nationale!

Il m'est difficile de me résoudre à penser que cette église deviendra un jour une paroisse grecque simplement parce que certains paroissiens préfèrent rester définitivement sous l'omophore du patriarche de Constantinople! Et cela davantage pour des raisons politiques que pour des raisons religieuses!

Voilà, cher Misha, toutes les raisons qui m'ont empêchée jusqu'à présent de quitter ma paroisse!
Mais si nos patriarches décident que Saint Alexandre Nevsky doit rester définitivement sous l'omophore du Patriarche de Constantinople, je partirai sans aucun doute.

Si ce départ sera une déchirure, il ne sera certainement pas un litige...

Car il faut enfin que les Orthodoxes puissent prier en paix dans leurs églises.

Avec toute mon amitié Marie



40.Posté par Marie Genko le 18/06/2011 21:41

@ Catherine Palierne,

Les Patriarcats ne sont pas des vêtements interchangeables !

Lorsque je suis en Grèce, je prie avec autant de respect et de ferveur dans les églises grecques, que je le fais en Russie dans les églises russes et en Géorgie dans les églises géorgiennes.

Vous êtes-vous demandé pourquoi les Géorgiens, les Serbes, les Grecs et les autres Orthodoxes sont à la fois si différents les uns des autres et si passionnément attachés à leur Orthodoxie ?
Parce que justement l’Orthodoxie s’est fondue dans leur moi profond, elle les a aidés à vivre à l’épreuve des siècles, elle est devenue une partie inaliénable d’eux-mêmes et de l’Histoire de leur patrie !

J’ai été élevée dans l’Orthodoxie russe ! Ce sont les prières en slavon de mon enfance, celles qui m’ont été enseignées par mes parents, qui m’ont appris à parler au Seigneur ! Ce sont elles qui m’ont soutenue tout au long de ma vie ! Comment n’aurais-je pas d’amour, de fidélité et de reconnaissance envers cette Eglise Mère de Russie, qui m’a tant donné ? Comment pourrais-je la renier ?

Si le statut provisoire de l'archevêché se mue en une intégration à la métropole grecque, si je perds tout espoir de voir ma paroisse revenir dans le sein de son Église mère, je suivrai tous ceux qui sont déjà partis et je pense que je ne serai probablement pas seule.
Car tous les Moldaves qui viennent en foule chaque dimanche à la paroisse Alexandre Nevsky sont persuadés d'être une église russe et non dans une église grecque !
Et il est évident qu'ils iront prier dans les églises du patriarcat de Moscou dès que celles-ci auront une surface suffisante pour les accueillir....




39.Posté par Mischa le 18/06/2011 10:02
Уважаемая Marie Genko
Я читаю ваши тексты /простите что не пишу по-французски/
Я вижу что вы страдаете за архиепископию. Но как я понимаю, ни Вы, и никто другой из прихожан не может изменить ситуации на Дарю. Этим занимается "администарция" и архиепископ Гавриил.
К простым прихожанам они не прислушиваются, хотя в своих текстах всю дорогу пишут о демократии и о соборе 1917-18 гг.
Переживания Ваши стали почти отчаянием. Почему вам и другим прихожанам, всем вместе /если с их мнением не считаются/ не перейти или к грекам или к русским?

Зачем травить свою душу?

38.Posté par Fabre Daniel le 18/06/2011 09:28
euh !...............en passant, la nomination d'Evêque auxiliaire est contraire au doit canon et à la Tradition Vivante de l'Eglise !.....même s'il n'est pas un patriarcat qui n'en ai pas eu recours...........

37.Posté par Catherine Palierne le 18/06/2011 09:23
@ Marie Genko
Si je peux me permettre une question : pourquoi n'iriez vous pas prier dans l'église grecque ? on y prie très bien...

36.Posté par Marie Genko le 18/06/2011 09:08

Cher Daniel,

Les voies du Seigneur sont justes et elles dépassent notre pauvre compréhension humaine.

Il me semble qu'il est prématuré de parler d'une assimilation des paroisses de l'archevêché à la métropole de nos frères grecs.

Toutefois l'Institut Saint Serge, si j'ai bien compris ce qui s'y passe, est dès à présent soutenu financièrement par le patriarcat de Constantinople.

Un diocèse, qui ne peut plus obtenir d'évêques auxiliaires est en voie d'extinction, cela aussi est une autre évidence !

Je ne peux que répéter que je souhaite de longues années à Mgr Gabriel!

Mais s'il n'a pas de successeur, et si la situation en France devient semblable à celle de l'Angleterre, le temps de choix définitifs, et non plus provisoires, va devoir se faire.

Certains paroissiens accepteront sans problèmes de se rattacher à la métropole grecque.
D'autres partiront dans la juridiction du patriarcat de Moscou.

Mais pour ce qui concerne la propriété des églises, MON SEUL SOUHAIT EST D’ÉVITER DE NOUVEAUX PROCÈS !

Voilà pourquoi je dis, et je répète, que les décisions prises par nos prélats devront être acceptées par les fidèles!

Car nous les fidèles nous pouvons toujours changer de paroisse ou de juridiction, mais

IL N'EST PAS POSSIBLE D'ENVISAGER DE SALIR NOTRE ORTHODOXIE PAR DE NOUVEAUX PROCÈS!

Si ma paroisse, SAINT ALEXANDRE NEVSKY, symbole puissant de la foi orthodoxe russe en terre de France, devient, de par la volonté de ses paroissiens, intégrée à la métropole grecque et bien j'irai prier chez mes amis de l’Église Russe Hors Frontières de Meudon.

Cela n'engage que moi, mais je pense que nous serons nombreux à suivre cette voie.




35.Posté par Fabre Daniel le 18/06/2011 08:52
mais Marie gentille, si vous voulez :


LA DEFINITION DE L’ADORATION Dans l’Ancien Testament trois mots hébreux sont
utilisés en priorité pour l’;adoration 1-Segad ndash; ce mot veut dire
« se courber en manifestant une grande crainte et un grand respect » 2- Abad- est généralement traduit par « travailler,
&oeuvrer, servir Dieu, se mettre au service de Dieu. 3- Shakah- c’est le mot le plus utilisé dans l’Ancien Testament. On le retrouve environ 172 fois. Il décrit un acte très spécifique d adoration et signifie « se courber, se prosterner soi même pour rendre hommage et honneur » Il se reflète un profond amour et une très grande humilité.En D’autres termes, adorer c'est exprimer sa révérence, avoir une grande crainte mêlée de respect,
C’est se prosterner dans un amour ardent, se soumettre et obéir à celui que l'on aime
Passionnément. Dans le Nouveau Testament, ces mêmes expressions sont maintenues, nous avons trois mots grecs utilisés en priorité pour l' adoration : 1-Sehoumai – qui signifie avoir « une grande crainte », « un profond
respect », « une admiration illimité ». Ces sentiments de sainte crainte sont engendrés par la puissance et la sainteté de Dieu. Cette attitude occupe une place primordiale dans l’adoration. 2-Latreno- qui signifie principalement « servir », Correspond à la condition d’un serviteur ou d'un esclave : servir Dieu, c'est donc
Aussi L'adorer 3-Proskuneo correspond au mot hébreu shakah. Couramment employé dans le Nouveau
Testament, il s'y trouve au moins 172 fois. Il signifie « se courber et baiser » (la main). Nous pouvons nous courber Devant quelqu'un tout en étant loin de lui, mais pour baiser la main de son maître, il faut un contact intime et Personnel avec lui. ADORER signifie donc aimer, communier, honorer, admirer, estimer, magnifier, respecter, glorifier. De Telles attitudes font également partie de l'adoration. D'après ces définitions, aussi bien dans L’Ancien que dans le Nouveau Testament, il ';est difficile de découvrir la double signification du mot
« Adorer ».Dans son sens général, tout service que nous faisons pour le Seigneur et parce que nous lui appartenons, C’est de l'adoration. D’autre part, il existe un acte précis d'adoration par lequel nous nous Humilions et nous prosternons devant Dieu pour contempler Sa sublime beauté, Sa majesté et Sa grandeur. 3) LA LOUANGE PREPARE NOS C&OEURS A ADORER LE SEIGNEUR Quelle puissante inspiration et invitation pour le Chrétien d';aujourd’hui à venir louer et célébrer Son Rédempteur avec toute l'intensité de son
Être, car il en est digne ! En résume, nous pouvons donc dire que la louange est une forme d'adoration dans son Sens général. Mais la louange est tout spécialement cet acte d'adoration que nous offrons à Dieu en le louant D’une manière audible, vivante et joyeuse. Quant à l'adoration elle-même, elle inclut une relation
D’amour, une humble révérence, une soumission volontaire de cœur au Dieu Tout-puissant, finalement une Contemplation et une admiration passionnée de Sa glorieuse personne. Dieu désire donc aussi bien la louange que L’adoration de Ses enfants. Il se réjouit dans les louanges, les célébrations de Son peuple, mais il recherche Aussi ardemment que nous nous courbions devant Lui dans l'amour le plus ardent et la contemplation la plus Profonde de Sa personne admirable et adorable. L’Eglise doit être à la fois une communauté qui adore et aussi un Lieu de louange. Dans ces temps de la fin, Dieu veut revêtir Son peuple d'un vêtement de louange (Esaïe 61 : 3).
La louange ne sera donc pas une expérience occasionnelle ; l’;Eglise de la fin des temps devrait en être revêtue continuellement. C’est au travers de la louange que nous entrons dans la présence de Dieu (PS 100 : 4) et dans L’adoration étant
dépendante de la louange, il ne faut en aucun cas que cette dernière devienne un substitut à l’adoration. Les deux
se complètent mutuellement et forment un couple qu’il ne faut jamais séparer. LOUONS ET ADORONS DONC
NOTRE SEIGNEUR DE TOUT NOTRE COEUR.
En fait, le sens premier du mot "dévotion" est un "acte d'adoration". Si nous adorons Dieu seulement en public, dans une assemblée, il y aura là toujours quelque chose d'artificiel. Ce ne sera qu'un "acte" religieux pratiqué en présence des autres. D'un autre côté, l'adoration commune de l'assemblée peut amener chaque membre de cette assemblée à prendre conscience d'une manière plus profonde et plus grande de Dieu et de Sa majesté; ce qu'on ne pourrait pas connaître dans une dévotion en solitaire. Malheureusement, au cours des siècles, le concept chrétien d'adoration s'est fort éloigné du modèle présenté dans l'Ecriture. J'ai étudié les mots principaux que la Bible emploie pour l'adoration et je suis parvenu à cette conclusion passionnante: chaque mot utilisé pour l'adoration - tant dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament - décrit une attitude du corps. Pour illustrer cela, nous commencerons par la tête puis nous continuerons avec tout le corps.
La principale attitude est de baisser la tête. Lorsque le serviteur d'Abraham, cherchant une épouse pour le fils de son maître, réalisa que Dieu l'avait conduit vers la famille du frère d'Abraham, cet homme "inclina (la tête) et se prosterna devant Dieu en adoration" (Gen. 24:26). De même, lorsque Moïse et Aaron se présentèrent devant les anciens d'Israël, en Egypte, et annoncèrent que le Seigneur avait promis de les délivrer de leur esclavage, leur réponse fut la même: "Ils s'inclinèrent et adorèrent Dieu" (Ex. 4:31).
Nos mains ont également un rôle important dans notre adoration. La réponse de David aux bontés de Dieu est décrite dans Ps. 63:5 : « "Je te bénirai donc toute ma vie; J'élèverai mes mains en Ton nom."
Dans le Ps. 141:2 David décrit une attitude similaire d'adoration: « "Que ma prière monte devant Ta face comme l'encens, Et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir."
Dans le Ps. 143:6, David décrit une position différente des mains qui exprime son désir et son attente de Dieu: « "J'étends mes mains vers Toi; Mon âme a soif de Toi comme une terre desséchée."
ben ouala ! bon W.E !

34.Posté par Fabre Daniel le 18/06/2011 07:13
chère Marie je ne me moque pas de vous !.........c'est vrai !.................... et je regrette, l'expression adorer est absolument correcte dans la langue française et bien sur comme tant d'autres expressions elle a sens premier et sens second, de même si on dit de quelqu'un qu'il est bon alors souvenez-vous le Christ a dit " un seul est bon, le Père des cieux "...je connais et me targue de dire les mots appropriés en langue française et je ne crois pas avoir " blasphémé en l'occurence; cherchons la petite bête partout ...nous en trouverons partout ! grosse grosse bise fraternelle ! Daniel .F

33.Posté par Daniel le 18/06/2011 01:25
@ Marie Genko

Est-ce de l'humour, de la naïveté, de l'inconscience quand vous dites : "Quelque soient les décisions prises par nos prélats, elle seront justes ! " Je ne sais quelle lecture en faire...

32.Posté par Marie Genko le 17/06/2011 23:36

Cher Daniel Fabre,

Ne vous moquez pas de moi ! Ce n'est pas charitable!
Je vous rappelle que sous peine de manquer aux deux premiers Commandements il est de mise d'utiliser le mot "adorer" pour le Seigneur, et pour Lui seul...
Quelque soient les décisions prises par nos prélats, elle seront justes !

Comme je l'ai écrit ci-dessus, il y aura peut-être un prix à payer pour 75 années d'athéisme!

Et si ce prix doit m'arracher à ma paroisse pour revenir dans le giron de mon Église Mère, et bien je l'accepte par avance!

Comme certains l'ont écrit sur ce forum, nous sommes partout chez nous en Orthodoxie!
Simplement je suis un peu plus chez moi dans l'Orthodoxie russe, et je serai fidèle à l’Église de mes ancêtres.


31.Posté par Fabre Daniel le 17/06/2011 15:19
chère Marie, je vous adore ! et c'est vrai, j'aimerais avoir votre "confiance", je sais aussi que Dieu n'a qu'une limite..........c'est la liberté de l'homme quelqu'il soit de Le refuser. Bon mais enfin peu importe, nous ou nos enfants, ou les enfants de nos enfants le verront....nous allons immanquablement au terme, à la Raison de notre création.

30.Posté par Marie Genko le 17/06/2011 12:49

Cher Daniel Fabre,

Nous devons avoir confiance, c'est une question de soumission à la Volonté Divine!

Nos prélats connaissent bien notre situation et nos aspirations, nous pouvons être certains que le jour où des décisions seront prises, elles le seront en connaissance de cause.

Et je suis certaine que les solutions proposées aux fidèles seront prises en conscience et en prières!


29.Posté par Fabre Daniel le 17/06/2011 10:35
inspirer bien sur, cela sera ! mais ils sont libres de na pas écouter (comme souvent) l'inspiration ....!

28.Posté par Marie Genko le 17/06/2011 09:29


Cher Vladimir,

La seule façon de ne pas disperser l'héritage de nos aïeux est que l'archevêché et toutes ses paroisses reviennent dans le sein de leur Église mère!

Mais cela, je peux vous assurer que toute une équipe de personnes dans notre archevêché est loin de l'avoir compris et nombre d'entre eux ne l'accepteront probablement jamais!
Il est donc probable que certaines paroisses (si ce n'est la majorité d'entre elles) intégreront la métropole grecque.

Quel sera leur avenir?

Quel sera l'avenir de la paroisse Saint Alexandre Nevsky de la rue Daru, véritable symbole historique de la présence russe en France?
Notre Saint prince Alexandre Nevsky, lui, qui sut préserver la foi et l'identité culturelle du peuple russe!
Son église va-t-elle devenir l'église cathédrale de la métropole grecque de France?

Est-ce là le juste prix à payer pour 75 années de bolchévisme en Russie???

Est-ce là le l'offrande de l'émigration russe en gratitude de la protection du patriarcat de Constantinople durant nos temps de vicissitude ???

Je suis convaincue que le Seigneur, en Sa grande miséricorde et Son infinie justice, saura inspirer à nos prêtres, à notre Archevêque Gabriel, et à Sa Sainteté Bartholoméos lui-même, la juste voie à suivre.






27.Posté par vladimir le 16/06/2011 18:48
UN VÉRITABLE DÉBAT ECCLÉSIOLOGIQUE
Je trouve décidément ce texte plus intéressant que celui qui a été publié ensuite. Il a donné lieu à débat lui aussi, mais avec plus de fond à mon sens, et je pense que ce type de "poil à gratter" est salutaire pour approfondir les conditions dans lesquelles nous pratiquons notre foi. Je me félicite aussi de la tenue de ce débat: il évite les dérapages trop souvent constatés sur d'autres sites et soulève de vraies questions auxquelles nous somme actuellement confrontés. En particulier il se place très concrètement dans la construction de notre partie de ce "Monde orthodoxe russe" dont parle le Patriarche Cyrille.
J'ai trouvé ce texte intéressant sur deux plans et je propose ici l'analyse du premier:

1. IL N'OUBLIE PAS SES PROPRES POUTRES: le père Andrew se livre à une sévère critique de certaines pratiques, et ce d'autant plus sévèrement qu'il s'agit de ses amis. En effet, quand il pointe du doigt les compromissions du Patriarcat, en allant jusqu'à parler "d'œuf pourris", et que pour l'EHF il dénonce tendances sectaires, dérives politiques et manipulations de la CIA, on ne peut pas dire qu'il se voile la face! Et même s'il pense, à juste titre, que cela appartient au passé, il admet que le nettoyage n'est pas terminé (le Centre est EN GRANDE PARTIE guéri: il n'écrit pas totalement) et cela justifie évidement de rester vigilent, ce que vient encore nous rappeler la lettre du métropolite Barsonuphe de Saransk et de la Mordovie glorifiant le Goulag (http://www.kp.ru/daily/25694/898015/).

A côté de ce réquisitoire mordant, les passages consacrés à l'OCA et à Daru semblent superficiels et rabâchés. Pour l'OCA, le père Andrew semble bien peu informé et je préfère l'interprétation "prophétique" qu'en donne Mgr Hilarion (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-fait-de-donner-l-autocephalie-a-l-O-C-A-etait-un-acte-prophetique-de-la-part-de-l-Eglise-russe-orthodoxe_a1677.html): l'OCA et la métropole russe qui la précédait on effet démontré "un modèle qui ne correspondait pas à l’ecclésiologie de l’Eglise ancienne mais il convenait à la nouvelle réalité qui existait à la suite de l’émigration en Europe et en Amérique." (ibid) Ce modèle a montré sa viabilité et sa réception par le Peuple de Dieu. Puissions-nous en faire un bon usage!

19 lignes (sur prés de 250) sont consacrées à Daru, ce qui est beaucoup par rapport à son poids dans la diaspora orthodoxe russe (l'auteur écrit à juste titre "C'est un dixième de l'OCA", qui elle- représente une minorité du "Monde russe"). Mais il est certain que son poids dans la pensée orthodoxe du XXe siècle a largement dépassé ses chiffres et je me souviens bien des félicitations adressées à Mgr Serge par le patriarche Alexis II pour l'œuvre de l'Archevêché dans l'enracinement de l'Orthodoxie en Occident… Il est vrai que là c'est largement du passé et Daru n'a pas su voir que le renouveau de l'Orthodoxie viendrait de l'Est. Si le trait du père Andrew est forcé (aucune église n'a encore été récupérée en France, peu de paroissiens ont franchi le pas…) le tableau général est relativement véridique: la décroissance numérique de Daru est accentuée en valeur relative par la croissance de toutes les autres juridictions partout en Europe occidentale, celle du patriarcat de Moscou étant clairement la plus importante (je parle bien de croissance, car les chiffres manquent...). Mais ce qui est le plus grave, c'est bien cet isolement, dans une position canonique ambigüe, qui entraine un repli et un auto-enfermement quasi sectaires. Heureusement, les liens que semble patiemment tisser St Serge avec le patriarcat de Moscou et la participation de Mgr Gabriel au congrès des jeunes orthodoxes russes montrent des ouvertures. Et j'espère que le patriarcat de Moscou saisira la nouvelle carte niçoise pour proposer une solution de fraternité et non d'exclusion (le texte de PA de Fermor, que j'espère bien informé, le laisse en tout cas entrevoir: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-paroisse-de-Nice-les-nicois-et-Moscou_a1678.html)

Devant le risque réel de dépeçage qu'entrevoit le père Andrew avec, semble-t-il, des informations qui se confirment (cf. dernier Communiqué N° 02-11 du Conseil de l'Archevêché à propos de la situation en Grande Bretagne) il ne reste qu'à prier pour que la direction de l'Archevêché ne laisse pas disperser cet héritage de nos aïeux…

A suivre…

26.Posté par Marie Genko le 10/06/2011 10:25
Cher Théophile,

Merci pour votre réconfortant message.
Je sais bien qu'il n'est pas dans nos forces d'arracher l'ivraie;
Et qui sommes nous pour juger qui que cela soit...? nous si pécheurs et vulnérables!!!.

Il me semble simplement qu'il est de notre devoir de croyant de rappeler à ceux qui ont accepté de se charger de la lourde responsabilité de conduire les troupeaux des fidèles orthodoxes vers le Christ, que nous attendons d'eux l'exemple du renoncement aux gloires de ce monde.
Tous les exemples donnés par Vladimir ci-dessus sont des démarches de prélats soumis à la politique, autrement dit de prélats soumis à la raison du monde, et non à celle de la FOI EN CHRIST

25.Posté par Théophile le 09/06/2011 21:25
Chère Marie,

Le Nouveau Testament est très clair sur ce que sera la fin des siècles - un temps d'ignorance et de superstition, où il faudra lutter durement pour ne pas se laisser emporter par le plus grand nombre.
Ce temps, nous nous en approchons, car tout cela doit arriver, comme nous l'enseigne le Seigneur.

Donc, les temps qui nous attendent seront difficiles, mais le Christ ne nous abandonnera jamais, jusqu'à la fin. D'ailleurs la fin sera pour tous les chrétiens la délivrance.
Nul ne connaît l'heure, donc veillons, comme les vierges sages. Tenons les lampes de nos vie bien allumées, nourries par la l'amour la foi et l'espérance. Cela peut être après-demain comme dans 1000 ans.

Quant aux bergers, ils ne sont que des hommes. S'il vivent dans l'Esprit Saint, ils nous aideront grandement, s'ils suivent le gré de leurs passions, ils nous seront des épreuves, mais cela a toujours été ainsi. L'ivraie voisinera avec le bon grain jusqu'à la fin. Et ce n'est pas à nous d'arracher l'ivraie.

24.Posté par Marie Genko le 09/06/2011 14:36

Cher Vladimir,

Tout de que vous écrivez est vrai et je comprends que ce désastre historique vous incite à avoir la conception que vous défendez.
Je ne prétends pas du tout que tous les hommes d’Église ont été jusqu'à ce jour irréprochables!
Ce serait trop beau!!!

Mais ce que j'essaye d'exprimer péniblement est que tous les hommes d’Église DEVRAIENT AGIR AVEC FOI, ET NON PAS AVEC RAISON.

Tous les hommes d’Église devraient agir en se souvenant que Dieu protège les justes, les faibles, les croyants!

Si on se réfère à l'Ancien Testament, c'est le parallèle entre David et Saul qui est frappant.

Un berger adolescent d'une part, et le premier roi d'Israël de l'autre
Le premier est porté par sa foi, rien ne lui est impossible.
Le second se fie à sa raison.
C'est le premier, qui sera béni et obtiendra la victoire, et le second qui périra sur le mont de Guelboé.

Toute la tragédie de notre humanité est renfermée dans cet exemple biblique!

C'est justement parce que les hommes agissent sans foi, en se fiant à leur raison, que le monde est malade et que nos civilisations chavirent.

Pourquoi les Juifs sont-ils certains d'être le peuple élu de Dieu,
Parce que justement tout leur enseignement vient de l'Ancien Testament qui s'efforce de les convaincre qu'avec la Prière et la Foi, rien ne leur est impossible!

Curieusement les Russes aussi se croient un peuple théophore.
Et cette croyance leur vient également d'un enseignement reçu à l'aube de leurs existences.
C'est l'enseignement des contes merveilleux populaires, qui ont peuplé leur imaginations enfantines!
Dans ces contes, pourtant païens, c'est toujours le plus faible, le plus simplet d'une fratrie qui obtient les récompenses! Et cela parce qu'il se fie aux forces de la Nature parce qu'il est bon, et parce qu'il croit!

Peut-être peut-on trouver dans ces contes une des racines de la sagesse populaire russe, cette sagesse qui inspire le comportement du peuple russe, comportement qui semble si souvent une énigme aux Occidentaux..!

Pour en revenir à ce qui nous préoccupe, voilà pourquoi, les deux citations données par Daniel Fabre ci-dessus sont essentielles, car elle sont une véritable prophétie:

Ou bien nos prélats, nos prêtres et nous les fidèles nous nous convertirons, et notre monde sera sauvé!
Où bien nous allons avec certitude vers notre apocalypse!

Cette conversion elle ne devrait pourtant pas être difficile à des hommes qui ont choisi de servir le Seigneur. Il leur suffirait d'agir selon leur conscience d'Orthodoxes et quel exemple ils seraient pour nous tous!

Car là où va le berger, là va aussi le troupeau...






23.Posté par Théophile le 08/06/2011 19:54
La citation du starets Antoine d'Optino est très instructive, elle ressemble à la citation attribuée au Patriarche Niphon II de Constantinople à la fin du Sel de la Terre de Pavel Florensky.

22.Posté par vladimir le 08/06/2011 16:47
Oui merci Daniel,
L'idéalisme de Marie est rafraichissant, mais bien loin des réalités sur deux plans:

1. LA POLITIQUE A TOUJOURS FONDE L’ECCLÉSIOLOGIE
Dès le 4ème siècle, les deux premiers conciles établissent les patriarcats selon le découpage des provinces administratives romaines (à l'exception de Jérusalem, qui se voit honorer de façon particulière), et surtout établissent les primautés d'honneur de Rome, puis Constantinople, parce que c'est "la ville de l’empereur et du sénat" (28ième canon du 3ème concile: "Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance parce que cette ville était la ville impériale..."). Et, bien entendu, ce sont les empereurs qui convoquent et confirment les conciles, nomment et révoquent les patriarches, y compris en Russie (en 1439 Vassili III refuse l'union de Florence et destitue le métropolite de Moscou, Isidore, qui l'avait acceptée; Alexis 2 impose la réforme de Nikon; Pierre le Grand supprime le patriarcat en le remplaçant par un synode fonctionnarisé; Catherine 2 sécularise les terres de l'Eglise et supprime 481 monastères…); sous l'empire ottoman, les sultans nomment les patriarches et vendent les charges épiscopales.

Concernant spécifiquement les Églises autocéphales les exemples sont nombreux: le patriarcat d'Ochrid est fondé en 927 pour empêcher la Bulgarie de suivre la Moravie dans le giron de Rome; il est supprimé en 1020 après la victoire de l'empereur Basile II « Bulgaroctone ». C'est bien évidement pour des raisons politiques (et non par amour de la boisson!) que St Vladimir décide de baptiser la Rus (comme Clovis l'avait fait 5 siècles avant!). C'est aussi parce-que Kiev appartient à la Pologne que sa métropole est détachée de Moscou en 1461 (jusque là le métropolite résidant à Moscou portait le tire "de Kiev et de toute la Russie") pour lui être rattachée à nouveau en 1686 (rattachement de l'Ukraine)… etc. Nous pourrions multiplier les exemples montrant que l'ecclésiologie orthodoxe est soumise aux vicissitudes politiques jusqu'à ces toutes dernières années.

Et actuellement il y a encore débat entre ceux qui demandent de continuer dans la même veine et créer des Églises autocéphales dans chaque nouvel état indépendant (Estonie, Ukraine, Macédoine, Monténégro, Ossétie du sud, Abkhazie… et pourquoi pas en France?) et ceux qui s'y refusent, comme les patriarcats de Moscou et de Belgrade.

2. NOS PRÉLATS SONT POLITIQUES
"Nos patriarches, russes grec ou autres ont avant tout le souci de leur fidèles" cela va sans dire. Mais c'est un souci éminemment politique à partir du moment où ils ne se préoccupent pas uniquement de leur vie spirituelle. Or, dans leur situation, il est bien difficile, voire impossible, de séparer ce qui revient à Dieu de ce qui revient à César et en se préoccupant essentiellement de LEUR Église nos patriarches, qui sont des être humains comme nous, pensent œuvre au bien de L’ÉGLISE. Je ne leur en fait pas reproche, mais je constate une situation et en tire les conclusions qui s'imposent…

ET L'AMÉRIQUE?
Ce n'était absolument pas une terre de mission vide d'Orthodoxe dans années 1920, mais "il existait déjà une Église orthodoxe ayant à sa tête un métropolite russe", avec des diocèses couvrant tout le territoire. Cette Église était multiethnique et la métropole grecque est venue s'implanter sur ce territoire avec une base purement ethnique ce qui, pour moi, devrait clairement être qualifiée d'éthno-phylétisme, "c'est-à-dire la distinction fondée sur la différence d'origine ethnique et de langue, et la revendication ou l'exercice de droits exclusifs de la part d'individus et de groupes de même pays et de même sang" (Concile de Constantinople de 1872).

Je ne crois pas qu'un retour en arrière serait une bonne chose: l'OCA est "la première/et la seule à ma connaissance/ Église orthodoxe sur le continent américain à s’être déclarée elle-même américaine. Ce qui signifie qu’elle n’est pas une des Églises ethniques de la «diaspora», mais l’Église orthodoxe des États-Unis, du Canada et du Mexique." (ibidem Hilarion), tout en permettant de conserver des liens avec les Églises-mère pour les diocèses spécifiques qui le souhaitent. Elle constitue donc le modèle à suivre et, à l'heure actuelle, ce modèle n'a pas épuisé son attractivité: ainsi le diocèse roumain a rejoint l'OCA en 1960, l'albanais en 1971 et le bulgare en 1976. La suite logique devrait être que l'OCA serve de base à la fusion des autres éparchies, qui pourrait intervenir après la réorganisation des paroisses de Moscou et de l'EORHF en une grande métropole continentale suivant le modèle proposé par le patriarche Alexis2. Un premier pas dans cette direction peut être vu dans la concélébration historique des trois juridictions (cf. lien).

OUF! J’espère que je n'ai pas épuisé les lecteurs!

21.Posté par Marie Genko le 08/06/2011 09:36
Cher Daniel Fabre,

MERCI !!

Ces deux citations sont une véritable source bienfaisante à laquelle nous pouvons tous nous abreuver!

Mon seul espoir est que ces temps d'apocalypse ne sont pas encore arrivés et que la vie monastique continuera à avoir un rôle central pour les Orthodoxes au sein de tous les patriarcats.

Prions, cher Daniel, pour que nos enfants restent sur un chemin droit et pour que l'impiété de notre pauvre monde, si éprouvé, ne nous précipite pas tous vers notre perte!

20.Posté par Fabre Daniel le 08/06/2011 08:28
Chère Marie, vous dites : "je suis convaincue que nos patriarches, russes grec ou autres ont avant tout le souci de leur fidèles. "
je vous trouve un tout petit peu naïve, voici deux citations ..longues :
"Saint Ambroise (également connu sous le nom de Staretz Ambroise) est l'un des plus connus des startsy d'Optino. L'Église orthodoxe russe l'a déclaré saint en 1988 et sa mémoire est célébrée le 10 Octobre.
Mon enfant, sache que dans les derniers jours, des moments difficiles viendront, et, comme le dit l'Apôtre, voici, à cause du peu de piété, les hérésies et les schismes apparaîtront dans les églises, et puis, ainsi que les saints Pères l'ont prédit, sur les trônes des hiérarques et dans les monastères, il ne sera plus possible de trouver des hommes qui soient fermes et expérimentés dans la vie spirituelle.
C'est pourquoi, les hérésies se propageront partout dans le monde et tromperont beaucoup de gens. L'Ennemi de l'humanité agira habilement, et chaque fois que cela sera possible, il conduira les élus à l'hérésie. Il ne commencera pas par le rejet des dogmes de la Sainte Trinité, de la divinité de Jésus-Christ, ou par le rejet de la Mère de Dieu, mais il commencera imperceptiblement à fausser les enseignements des saints Pères, en d'autres termes, les enseignements de l'Église elle-même.
……... Les hérétiques s'empareront de plus en plus de l'Eglise, partout dans le monde, et ils nommeront leurs serviteurs, et la spiritualité sera négligée.
……….Sois également conscient que, pendant quelque temps, ils pourraient cacher leurs mauvaises intentions, ou bien encore ils pourraient déformer la foi divine d'une manière cachée, afin de mieux réussir à détourner et à tromper les gens inexpérimentés.
Ils persécuteront de la même manière les pasteurs et les serviteurs de Dieu, car le Diable, qui dirige l'hérésie, ne peut pas supporter l'ordre divin. Comme des loups dans la peau de moutons, ils seront reconnus par leur vaine gloire naturelle, l'amour de la luxure, et la soif de pouvoir. Tous ceux-ci seront des traîtres, qui provoqueront la haine et la malveillance partout, c'est pourquoi le Seigneur a dit que l'on pourra facilement les reconnaître à leurs fruits. Les véritables serviteurs de Dieu sont doux, ils aiment leur frère et obéissent à l'Église (dans l'ordre, et les traditions).
À cette époque, les moines subiront de fortes pressions des hérétiques, et la vie monastique sera ridiculisée. Les familles monastiques seront pauvres, le nombre de moines diminuera. Ceux qui resteront seront en butte à la violence. Ces contempteurs de la vie monastique, qui ont seulement l'apparence de la piété, s'efforceront d'attirer des moines de leur côté, leur promettant protection et biens (id est le confort), mais menaceront d'exil ceux qui ne se soumettront pas. A cause de ces menaces, les faibles de cœur seront très tourmentés.
Mais, en ces jours, malheur aux moines attachés aux possessions et aux richesses, et qui, pour l'amour du confort, accepteront de se soumettre aux hérétiques. Ils apaiseront leur conscience en disant: "Nous allons sauver le monastère, et le Seigneur nous pardonnera". Malheureux et aveugles, ils ne pensent même pas que par les hérésies et les hérétiques, le Diable entrera dans le monastère, et ce ne sera plus un saint monastère, mais des murs nus d'où la Grâce partira à jamais!
Or Dieu est plus puissant que le Diable, et il n'abandonnera jamais Ses serviteurs. Il y aura toujours de vrais chrétiens, jusques à la fin des temps, mais ils choisiront des lieux solitaires et déserts. Ne crains pas les épreuves, mais aie crainte de l'hérésie pernicieuse, car elle chasse la grâce, et nous sépare du Christ, c'est pourquoi le Christ nous a commandé de voir l'hérétique comme un païen et un publicain.
Mon fils, affermis-toi dans la Grâce de Jésus-Christ. Avec joie, hâte-toi vers la confession [de la foi] et endure les souffrances de Jésus-Christ comme le bon soldat à qui a été dit: «Sois fidèle jusqu'à la mort, et Je te donnerai la couronne de Vie".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après http://members.cox.net/orthodoxheritage
Prophétie de Saint Anatole le Jeune d'Optina
(Cette prophétie ressemble à celle du saint staretz Ambroise d'Optino ( mais que penserait-on si les deux startsy avaient une vision opposée de l'avenir de l'Église?). Elle se trouvait dans la lettre écrite en 1922 par le saint staretz et hiéromartyr Anatole le Jeune à un de ses enfants spirituels.)
+[…]Et à partir de là, les hérésies se propageront partout dans le monde et tromperont beaucoup de gens. L'Ennemi de la race humaine agira avec ruse, afin d'attirer en l'hérésie, si possible, même les élus.

Il ne commencera pas par rejeter sommairement les dogmes de la Sainte Trinité, la divinité de Jésus-Christ et la vertu de la Mère de Dieu, mais il commencera imperceptiblement à fausser les enseignements et les lois de l'Eglise et leur esprit-même, qui nous ont été transmis par les Saint-Pères, par l'Esprit Saint.
………….Les hérétiques vont prendre le pouvoir dans l'Église et placer leurs agents partout, les gens pieux seront considérés avec mépris. Il (le Seigneur) a dit, à leurs fruits que vous les connaîtrez, et donc, par leurs fruits, ainsi que par les actions menées par les hérétiques, il faudra s'efforcer de les distinguer des vrais pasteurs.
Ce sont des voleurs spirituels qui pilleront le troupeau spirituel, et ils entreront dans la bergerie (l'Église), d'une autre manière, ayant recours à la force et foulant aux pieds les lois divines. Le Seigneur les appelle voleurs (cf. saint Jean 10:1). En effet, leur première tâche sera la persécution des véritables pasteurs, leur emprisonnement et leur exil, car sans cela il sera impossible pour eux de dépouiller les brebis.
………………….ils fausseront la foi divine, insensiblement, dans le b ut de réussir à mieux séduire et à prendre ceux qui sont inexpérimentés dans le filet.
…………Reconnais ces loups déguisés en brebis à leur orgueilleuse disposition et à leur amour du pouvoir. Ils seront calomniateurs, traîtres, partout ils sèmeront l'hostilité et la malveillance, c'est pourquoi le Seigneur a dit à leurs fruits vous les connaîtrez. Les vrais serviteurs de Dieu sont humbles, aiment leur prochain et sont obéissants à l'Église.
………….Ces ennemis de la vie monastique, ayant la seule apparence de la piété, s'efforceront d'attirer les moines de leur côté, leur promettant protection et de biens du monde, et menaceront ceux qui s'opposent en les expulsant.
Mais malheur en ces jours aux moines qui seront attachés aux biens et aux richesses, et qui par amour de la paix seront prêt à se soumettre aux hérétiques. Ils berceront leur conscience pour l'endormir, en disant: "Nous préservons et nous sauvons le monastère, et le Seigneur nous pardonnera." Ces malheureux aveugles ne voient pas du tout que par le biais de l'hérésie, les démons vont entrer dans le monastère, et ce ne sera plus un saint monastère, mais seulement des murs que la Grâce va abandonner.
Dieu, cependant, est plus puissant que l'Ennemi, et Il n'abandonne jamais Ses serviteurs. Les vrais chrétiens resteront jusques à la fin de ce temps, ils choisiront de vivre isolés, dans des lieux déserts. Ne crains pas les souffrances, crains plutôt l'hérésie pernicieuse, car elle nous dépouille de la Grâce et nous sépare du Christ. C'est pourquoi le Seigneur nous commande de considérer l'hérétique comme un païen et un publicain.
Et ainsi mon fils, affermis-toi dans la grâce de Jésus-Christ. Hâte-toi de confesser la foi, d'endurer la souffrance comme un bon soldat de Jésus Christ (cf. II, Saint-Timothée 2:13), qui l'a dit, *Sois fidèle jusqu'à la mort, et Je te donnerai la couronne de vie (Rev.2: 10)."
À lui, avec le Père et l'Esprit Saint, sont l'honneur, la gloire, et la domination dans les siècles des siècles. Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après A Prophecy of Future Lawlessness
by St. Anatoly The Younger
ORTHODOX LIFE
N°3, 1993
Holy Trinity Monastery
Jordanville, N.Y. /USA "


19.Posté par Marie Genko le 07/06/2011 23:05
Cher Vladimir,

Je suis convaincue que nos patriarches, russes grec ou autres ont avant tout le souci de leur fidèles.
Il peuvent évidemment faire des erreurs, nous sommes tous hélas condamnés à en faire!
Mais comment un ecclésiastique pourrait-il accéder à un poste d'une telle responsabilité, si son esprit n'était préoccupé que par l'aspect matériel attaché à son patriarcat?
Voilà pourquoi je ne peux qu'émettre des doutes, lorsque vous écrivez:

"si 10 Eglises sur 15 ne reconnaissent pas l'OCA c'est essentiellement pour des raisons politiques; cela les obligerait à fusionner leurs propres diocèses locaux avec l'OCA et, pour les plus importantes d'entre elles (Constantinople et Antioche) cela reviendrait à vider ces Eglises de leur substance. Car c'est la diaspora qui représente la majeure partie de ces Patriarcats historiques et, privés de ces ressources (humaines et financières!) ces Patriarcats ne représenteraient plus grand-chose… C'est différent pour le grand Patriarcat de Roumanie: son petit diocèse américain aimerait bien récupérer le riche diocèse roumain de l'OCA… "

Si l’Église de Russie a été particulièrement missionnaire à la fin du XIXème siècle, cela ne lui donne pas, autant que je puisse le comprendre, une exclusivité sur les territoires où elle a envoyé des missionnaires ?
C'est probablement dans cette logique, la logique de la fidélité aux Églises mères, que les dix patriarcats ont refusé de reconnaître l'OCA...?

Et cela, parce que cette Église (l'OCA) devenue autocéphale était en avance, ou en contradiction, avec la position des autres diocèses présents en Amérique, dépendant toujours de leurs Églises mères respectives.

Cette situation réclame un consensus de la part de nos théologiens, et je ne vois pas là un prétexte de dissensions!

Peut-être l'OCA devra-t-elle faire un pas en arrière et devenir une métropole autonome en attendant que toutes les juridictions présentes aux États Unis soient suffisamment mûres pour devenir autocéphales à leur tour, sous la conduite d'un patriarche américain?

Car aucun de nos théologiens ne perdra de vue que l'essentiel est de nourrir spirituellement les fidèles américains et de les appeler à la Sainteté.
Et pour cela toute dissension entre Orthodoxes est, en lui-même, un contre témoignage!




18.Posté par vladimir le 07/06/2011 18:04
Bien chère Marie,

Je vais commencer par la fin: si 10 Eglises sur 15 ne reconnaissent pas l'OCA c'est essentiellement pour des raisons politiques; cela les obligerait à fusionner leurs propres diocèses locaux avec l'OCA et, pour les plus importantes d'entre elles (Constantinople et Antioche) cela reviendrait à vider ces Eglises de leur substance. Car c'est la diaspora qui représente la majeure partie de ces Patriarcats historiques et, privés de ces ressources (humaines et financières!) ces Patriarcats ne représenteraient plus grand-chose… C'est différent pour le grand Patriarcat de Roumanie: son petit diocèse américain aimerait bien récupérer le riche diocèse roumain de l'OCA… Mais la majorité des Eglises est en fait dans une position d'attente, ne voulant pas s'engager d'un côté ou de l'autre tant qu'un consensus ne s'est pas dégagé. Comme vous voyez, ce ne sont pas des questions ecclésiologiques qui font question!

Pour problème de fond il faut revenir à l'histoire que rappellent tant Mgr Hilarion (cf. commentaire précédent), que le patriarche Alexis de bienheureuse mémoire (lien): il n'y avait qu'une seule juridiction, la métropole de l'Eglise russe, qui comprenait des évêques de différentes nationalités reconnaissant tous le primat nommé par l'Eglise russe et son Saint Synode (je rappelle l'exemple que cite le patriarche Alexis: "lorsque en 1912 les Grecs orthodoxes d'Amérique adressèrent une requête pour l'envoi d'un évêque grec à Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Joachim III, le Patriarche ne l’a ni envoyé lui-même, ni n’a adressé cette requête à l'Eglise orthodoxe de Grèce mais il a recommandé d'en référer à l'Archevêque Platon d'Aléoutie et d'Amérique du Nord afin que cette question soit tranchée par le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe."). "Si les événements avaient été conformes au plan prévu par saint Tikhon, une Eglise locale orthodoxe en Amérique aurait pu être créée dans les années vingt, avec à sa tête un métropolite, sous la juridiction duquel des évêques de différentes nationalités auraient pris soin des fidèles de leur propre origine nationale, que ce soit des Russes, des Ukrainiens, des Grecs, des Antiochiens, des Roumains, etc." (Ibidem Mgr Hilarion). Donc je réponds clairement OUI: un patriarcat des Amériques aurait du et doit être fondé conformément à "la politique qu'à toujours suivi le Patriarcat de Moscou dont le but canonique et missionnaire a toujours été une Eglise pour les Américains, fondée avec la bénédiction de l'Eglise mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle." (1)

"Le pluralisme juridictionnel en Amérique du Nord a commencé en 1921, lorsque a été créé l'"Archevêché grec d'Amérique du Nord et du Sud" sans l'accord de l'Eglise orthodoxe russe, qui n'en avait pas été informée" (Ibidem Alexis II). Et c'est bien la raison politique citée plus haut qui en est la cause: après l'éclatement de l'empire ottoman, le patriarche de Constantinople, chef des tous les orthodoxes de l'empire, s'est retrouvé sans fidèles dans son territoire canonique et devait impérativement en trouver ailleurs pour exister… Et ce fut principalement en Amériques." De plus, le Patriarcat de Constantinople a déclaré que sa juridiction s’étendait à toute l’Eglise en « diaspora », ce qui, dans sa définition, incluait pratiquement toute l’Europe de l’ouest, l’Amérique du nord et celle du sud, ainsi que l’Australie et l’Océanie. En Amérique du nord cependant, il existait déjà une Eglise orthodoxe ayant à sa tête un métropolite russe. La création d’une juridiction de Constantinople a créé des divisions à l’intérieur de l’orthodoxie américaine, ce qui s’est confirmé par la création ultérieure d’autres juridictions." (Ibidem Mgr Hilarion).

L'autocéphalie de 1970 est bien la continuation de la vocation de l'Eglise russe et de la vision de St Tikhon: "Par cet acte, l'Eglise russe a agi dans les limites de sa juridiction canonique, ayant en vue une future décision panorthodoxe concernant le rétablissement d'une Eglise orthodoxe locale unique en Amérique. Nous pouvons remarquer que, déjà en 1905, un projet de création de cette Eglise avait été présenté au Saint Synode par le saint Patriarche Tikhon qui était alors l’Archevêque d'Aléoutie et d'Amérique du Nord. Il est triste de constater que la Très Sainte Eglise de Constantinople n'a pas soutenu l’acte de 1970 et n'a pas contribué à l'union tant souhaitée. Jusqu'à présent, cela reste une cause de discorde et de mécontentement qu’éprouvent de nombreux Orthodoxes en Amérique en ce qui concerne leur statut." (Ibidem Alexis II).

Il faut espérer que le modèle prophétisé par St Tihon, et dans lequel s'inscrit clairement l'autocéphalie de 1970, continuera à progresser pour englober tous les Orthodoxes du continent dans une forme encore nouvelle qui reste à trouver…

Et je ne vois pas pourquoi un modèle du même type ne verrait pas le jour en Europe, dans le creuset de la grande métropole russe pensée par le patriarche Alexis, très probablement avec l'assentiment de Mgr Antoine de Souroj et de Mgr Serge d'Eucarpie (cf. article note 8). L'argument du territoire canonique de Rome est à mettre dans la perspective de la réciprocité: il y a prés de dix Eglise dépendant de Rome sur les territoires canoniques orthodoxes d'Europe orientale et du Proche Orient (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glises_catholiques_orientales#.C3.89glises_d.27Europe_centrale_et_orientale). Je ne verrais donc rien de choquant à ce qu'il y ait des Eglises Orthodoxes fondées en Europe occidentale. Mais, très probablement, cela pourrait se faire en accord avec Rome et non par le fer et le feu comme furent fondées les Eglises romaines…

(1) P. Jean Meyendorff; nécrologie du p. Alexandre Schmemann annexée à l'édition russe du Journal, après une 1ère publication ds St Vladimir's Theological Quarterly, 28, 1984, pp 3-10. Traduit du russe par V. Golovanow))


17.Posté par Marie Genko le 07/06/2011 10:23

Cher Vladimir,

Je pense comprendre ce que vous décrivez dans votre message N° 16
Mais, comme nous avons beaucoup combattu l'approche d'un " papisme orthodoxe" sur ce blog, il conviendrait de bien définir la structure de l'Orthodoxie aux USA par opposition à celle de l'Europe occidentale.

Il est clair pour moi qu'en Europe occidentale nous sommes sur le territoire canonique de l'évêque de Rome, et les Orthodoxes en diaspora dépendent ici naturellement de leurs Églises mères respectives.

Jusqu'à la création de l'OCA, il en était de même en Amérique.

Je ne parviens hélas pas à retrouver le lien d'OCAnews.org sur lequel un évêque grec, Américain, exprimait sa volonté de rester en communion avec son Église mère.
Et aussi les paroles du métropolite Jonah de l'OCA, disant en substance, qu'il serait une démarche d'orgueil de la part de l'OCA de vouloir être le rassembleur de tous les orthodoxes américains....

Comment nos théologiens et nos patriarches pourront-ils résoudre cette quadrature du cercle?

Que des évêques de différentes nationalités agissent à l'intérieur d'une même Église Locale, comme vous l'écrivez, cela ne veut-il pas dire qu'il serait nécessaire de reconnaître (créer) un nouveau territoire patriarcal aux États Unis?

Un territoire patriarcal comprenant plusieurs diocèses grec, roumains etc.

Car si je ne me trompe pas, un métropolite dépend naturellement d'un patriarche et il représente une tradition cultuelle particulière...

Il serait intéressant d'écouter des conférences sur ce thème, car il est probable que deux visions de l'ecclésiologie orthodoxe se heurtent ici?

Et ce n'est certainement pas sans raisons que dix patriarcats sur quinze n'ont pas reconnu l'OCA???




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