Remarques techniques sur les enduits d'apprêts des parties détruites de l'escalier-vestibule de l'église Saint-Serge
Cyril Semenoff-Tian-Chanskyi
[ Historien d’art et photographe]i

Les cinq à sept mètre carrés de la décoration murale de l’escalier-vestibule de l’église Saint-Serge rue de Crimée à Paris, ont été enlevés au burin et au marteau, lors de la deuxième quinzaine du mois de mai 2012. La figure de Saint Maxime le Confesseur a été entièrement détruite. Les morceaux, dont certains approchent les trente centimètres, ont été jetés pêle-mêle dans des sacs-poubelle.

L’observation de quelques morceaux, qui ont pu être sauvés, montrent que les deux couches d’enduit à base de plâtre semble-t-il, étaient en parfait état, avait une dureté telle qu’en les enlevant, elles ont arraché en plusieurs endroits la surface des briques du mur.

La dureté parfaite, la non pulvérulence, et des enduits d’apprêt, et des briques, prouvent que ceux-ci ont parfaitement conservés leurs qualités physiques et leur homogénéité. La dimension des morceaux arrachés montrent également l’excellente tenue et dureté des enduits préparés par Stelletsky.

Remarques techniques sur les enduits d'apprêts des parties détruites de l'escalier-vestibule de l'église Saint-Serge
Seules les couches picturales étaient assez sérieusement abîmées, toutefois sans empêcher la lecture des éléments décoratifs et figurés.

Ces peintures posées à sec (au contraire de la technique a fresco), se sont assez tôt dégradées, comme le relevait déjà Serge Makovsky dans sa description de l’église, en se décollant de leur support. Les techniques de restauration sont aujourd’hui très efficaces, très au point et variées, adaptées au cas par cas. Un recollement de la couche picturale était parfaitement possible.

A l’appui de ces remarques, voici une photographie que j’ai pu prendre de quelques tessons qui ont pu être sauvés.

Rédigé par Cyril Semenoff-Tian-Chansky le 31 Mai 2012 à 09:30 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Katia le 31/05/2012 11:37
Peut-on, à partir de ces quelques morceaux conservés par miracle, faire une restauration, même avec manques? Il n'est plus temps de polémiquer mais faire au mieux avec ce qui reste de l’œuvre d'art et de l'icône.

2.Posté par T. Schakhovskoy le 01/06/2012 16:34
Si je comprends bien, en dehors de quelques fragments, les sacs poubelles remplis de "tessons" peints- notamment ceux qui portaient le visage (en très bon état d'après les photos du site Artcorusse) de saint Maxime - ont fini à la décharge ? Est-ce possible ?

Quand je pense qu'on apprend dès l'enfance au moindre fidèle lambda à ne jamais jeter dans des endroits impropres le buis bénit desséché des Pâques de l'année précédente, ou l'eau bénite mais inévitablement souillée des cuves de baptême, ainsi qu'à ramasser la moindre miette de prosphore qui aurait pu tomber par terre, etc etc etc... et là, nous aurions donc des membres du clergé et pieux représentants de paroisse qui non contents d'avoir fait démolir une image sacrée ont jeté les morceaux à la poubelle ? Mais où allons-nous ?!
Je suis effarée.

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