Un des temps forts de cette veillée de prière pour la préparation du pèlerinage en Terre Sainte du Pape François et de sa rencontre avec le Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er, fut la récitation commune d’une seule voix de la prière du Notre Père. Cette veillée était co-présidée par Son Eminence le Cardinal André VINGT-TROS, Archevêque de Paris et par Son Eminence, le Métropolite Emmanuel, en présence de la Sainte Couronne d’épines.

Participaient également côté catholique, le Nonce Apostolique, ainsi que Mgr Nasser GEMAYEL, évêque du diocèse de l’Eglise maronite en France, et côté orthodoxe, Mgr Nestor (PM) et Mgr Job

De nombreux prêtres catholiques du diocèse de Paris ont pris part à la célébration en présence de prêtres orthodoxes de différentes juridictions. La Chorale de la Cathédrale Saint Alexandre-Nevsky et le chœur orthodoxe byzantin ont participé aux chants de cette veillée.

Par ailleurs, selon le site du diocèse du Patriarcat Œcuménique aux Etats Unis, la délégation officielle qui accompagnera Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée en Terre Sainte est composée des dignitaires suivants :

Son Eminence l’Archevêque Démétrios d’Amérique / Son Eminence le Métropolite Gennadios d’Italie / Son Eminence le Métropolite Jean de Pergame / Son Eminence le Métropolite Iakovos des iles des Princes / Son Eminence le Métropolite Emmanuel de France / Son Eminence le Métropolite Gennadios de Sassime / Son Eminence l’Archevêque Job de Telmessos / Le Révérend Archimandrite Bartholomée Samaras, le secrétaire en chef du Synode / Le Révérend Maximos Vgenopoulos, Archidiacre / Le Révérend Andreas Sofianopoulos, Diacre / Mr. Theodore Angelopoulos, Le Grand Logothete/ Mr. Muhtar Kent.

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Mai 2014 à 11:17 | 18 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G : Bravo pour l''''Orthodoxie en France! le 21/05/2014 12:13
Deux Éminences de France dans la délégation!

Mais j'ai du mal à situer les autres...

2.Posté par Vladimir.G : Vatican: "La théologie de la rencontre chez le Pape François" le 21/05/2014 12:15
Vatican:

(RV) Entretien - Le pèlerinage du Pape François en Terre Sainte approche, axé sur l’œcuménisme et la commémoration du 50 ème anniversaire de la rencontre à Jérusalem entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras. C’est son successeur que François retrouvera au Saint Sépulcre, le Patriarche Bartholomée, pour une prière commune, entourés des représentants de toutes les confessions chrétiennes. Une première absolue.

Paul VI en 1964 était venu en Terre Sainte dans un esprit d’humilité et de pénitence. Et c’est dans ce même esprit qu’arrivera le Pape François. C’est du moins ce que pense Shafique Keshavjee, écrivain très engagé dans le dialogue interconfessionnel et interreligieux et les rapprochements œcuméniques contemporains. Il commence par nous dire combien est fondamentale cette rencontre du Pape François avec le Patriarche Bartholomée, avant de nous parler de la théologie de la rencontre chez ce Pape RealAudioMP3

Un entretien signé Gabriele Palasciano

3.Posté par justine le 21/05/2014 17:32
Là, Vladimir est visiblement dans son élément! J'espère qu'il n'est pas trop aigri si d'autres regardent ce spectacle non pas à travers des lunettes roses, mais dans la dure lumiere des réalités, des hypocrisies vaticanes en Ukraine p.ex., et en pensant au saint patriarche de Constantinople Germain que l'Eglise commémorera en ce jour (selon le vieux calendrier), lequel refusa de se plier au dictat des puissants, déclarant: "Il ne m'est pas permis d'innover en matiere de Foi".

4.Posté par IVAN le 21/05/2014 18:01
Vous pouvez voir la vidéo sur http://www.youtube.com/watch?v=8xyfARbX5R4# =14 ou sur" KTO célébration œcuménique du 20 mai à N.D. de Paris".
A signaler plusieurs "temps forts"au cours de la célébration, à laquelle j'ai eu la joie de participer avec un groupe d'orthodoxes sur plusieurs rangées:
Les homélies de Mgr Emmanuel et du Cardinal André Vingt-trois, à écouter et à méditer.
La Litanie des Saints dans la seconde partie de laquelle les chantres catholiques ont invoqué les grands Saints orthodoxes, dont St Serge de Radonège, St Séraphin de Sarov, St Silouane, St Alexis d'Ugine...leur sainteté dépassant les murs de la séparation.
Le "Notre père" chanté(ou récité) par tous( sur la mélodie de Rimsky-Korsakoff connue de tous)
La vénération de la Couronne d'épines de Notre Seigneur à tous, Jésus-Christ ,par tous les clercs catholiques et orthodoxes présents, alors que sous les voûtes huit-centenaires de la cathédrale de Notre-Dame, s'élevait l'Acathiste de Pâque, magistralement chanté par les chœurs de la cathédrale St Alexandre Nevsky et du Séminaire Orthodoxe Russe .

5.Posté par Daniel le 21/05/2014 19:04
@ Alexandre

Dans les litanies des saints, ils auraient pu inclure Josaphat Kuntzevitch, le Bienheureux Stepinac, Saint Paissy Velitchkovsky, Saint Nicodème de l’Athos, Saint Marc d’Ephèse et Saint Photios. Mais aussi le pape Saint Nicolas adersaire de Saint Photios. Quitte à être incohérent, autant l’être jusqu’au bout, non ?

Pour ce qui est du Notre Père, cela fut sans doute la version œcuménique entièrement fausse avec le pain quotidien, le “Délivre-nous du mal” et le “ne nous soumets pas à la tentation”. 50 ans de rencontre bilatérale et impossible de pondre une version correcte… C’est ce qu’on appelle un succès de taille.

6.Posté par Vladimir.G : Vatican: « Le voyage du Pape François renouvelle la confiance avec les orthodoxes » le 22/05/2014 09:34
Vatican: (RV) Entretien

- L’œcuménisme sera célébré dans quelques jours par la visite du Pape François en Terre Sainte. Il y retrouvera le Patriarche de Constantinople Bartholomée pour commémorer la rencontre il y a cinquante ans à Jérusalem entre Paul VI et Athénagoras. L’unité entre chrétiens, c’est le thème de ce pèlerinage dont la devise est Ut unum sint, « Qu’ils soient Un », le logo du voyage représentant Saint Pierre, chef de l’Eglise de Rome et Saint André, chef de l’Eglise de Constantinople, qui se donnent l’accolade sur une barque. Une accolade qui rappelle celle historique d’il y a cinquante ans, entre Paul VI et Athénagoras, alors que dans quelques jours c’est une prière œcuménique commune du Pape François entouré des chefs des autres Eglises chrétiennes au Saint-Sépulcre de Jérusalem qui constituera le point culminant de ce voyage.

Alors que François multiplie les gestes de respect pour l’orthodoxie, revenons à 1964 avec Sabino Chialà, moine de la communauté de Bose en Italie, une communauté monastique d’hommes et de femmes provenant de diverses Eglises chrétiennes. Il est interrogé par Gabriele Palasciano RealAudioMP3


Que représente la rencontre entre le patriarche Athénagoras et le Pape Paul VI en 1964 ?
Je dirais que pour l’Eglise, cela signifiera une sorte d’inauguration d’une époque nouvelle, c’est-à-dire une époque qu’on peut appeler de « retrouvailles » entre frères et entre Églises sœurs qui ne se rencontraient plus depuis des siècles. Pour le monde, je pense que cela a signifié une image de réconciliation. Tout de même, dans cette accolade que nous avons vue plusieurs fois représentée iconographiquement dans les photos de l’époque, nous avons pu voir que là, il y avait vraiment quelque chose d’important, une pacification et des retrouvailles qui se passaient. Donc quelque chose de nouveau qui pouvait commencer et qui en fait, venait de commencer.

Que peut apporter le message du Pape François au dialogue avec le monde orthodoxe ?
Avant tout, c’est une nouvelle confiance, une confiance renouvelée. Nous savons que dans n’importe quel genre de dialogue et dans le dialogue œcuménique en particulier, c'est la confiance de l'autre qu'il est vraiment important de gagner. Plusieurs fois, nous n’avons pas eu le courage et nous n’avons pas eu la capacité de vraiment se rencontrer et d’atteindre des résultats concrets, justement parce que cet élément si important n’a pas vraiment été accueilli et cultivé. Je pense que ce Pape est vraiment un Pape capable de gagner la confiance de l’autre. Je pense que le monde orthodoxe va bien saisir cela et va bien l’apprécier.

Existe-t-il un discours ou une action vers l’orthodoxie de la part du Pape François qui a particulièrement retenu votre attention ?
J’ai encore dans les yeux cette mémorable rencontre qu’il y a eu entre le Pape François et le patriarche Bartholomée à Rome à l’occasion du début de l’inauguration du ministère du Pape François. Lorsqu’ils se sont rencontrés et lorsqu’ils se sont regardés dans les yeux, il y avait une expression qu’aimait beaucoup le patriarche Athénagoras et que j’ai encore dans les oreilles : le Pape s'est adressé au patriarche en l’appelant « Mon frère André ». C’est vraiment un geste et une parole qui ont une grande signification. Pour l’orthodoxie, nous savons que les gestes sont aussi importants que les paroles. Dans cette image, nous avons vraiment, encore une fois, une image mémorable qui marque un temps nouveau et qui fait espérer que quelque chose de nouveau va naître dans les prochaines décennies ou dans les prochaines années.

Comment est perçu François dans le monde de l’orthodoxie si complexe et si diversifié ?
Peut-être est-il encore trop tôt pour en juger mais au plus haut niveau, on peut déjà compter quelques rencontres. A une échelle plus locale, au niveau des gens d’Église, du peuple de Dieu, il n’y a pas encore suffisamment d’expériences de rencontres. Je ne saurais pas dire ce qu’il y a comme perception de la partie orthodoxe de ce Pape. Je pourrais dire qu’il y a une certaine sympathie. Je pense qu’il faut encore du temps pour dire quels sont les aspects les plus appréciés de l’autre côté mais il y a ce que j’avais dit au début : le fait qu’il a su gagner une certaine confiance. C’est quelque chose de déjà acquis mais il faut encore du temps. Cette rencontre entre le Pape et le patriarche à Jérusalem, c’est le premier moment où on pourra mesurer quel est l’impact de cette figure du Pape François chez nos frères des Églises orthodoxes.

La rencontre entre le Pape François et le patriarche Bartholomée peut rappeler la rencontre entre Paul VI et Athënagoras. Existe-t-il des éléments de nouveauté dans cette nouvelle rencontre ? S’agit-il simplement d’une commémoration ?
Absolument pas. C’est le point de départ et c’est bien de s'en rappeler car ce sont des dons de Dieu dont nous avons aussi la responsabilité de la garde, de la mémoire. Mais je dirais qu’il y a du nouveau, même si de temps en temps, on se plaint que le progrès dans le dialogue œcuménique n’est pas ce qu’on aurait espéré. Pendant ces cinquante ans, on a fait des choses, on a fait des pas. On n’a pas le temps maintenant de tout rappeler mais je dirais que tout cela est très bien exprimé par une image que nous aurons sous les yeux dans une semaine. À l’époque, il y a cinquante ans, le patriarche et le Pape se rencontraient dans ce qui est la résidence de la délégation apostolique à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers, c’est-à-dire dans un endroit de représentation diplomatique. Cette fois-ci, le Pape et le patriarche se rencontreront dans un lieu symbolique, au centre même de la chrétienté : devant le Saint-Sépulcre et ils y prieront ensemble. Cette prière œcuménique dans le Saint-Sépulcre est un fait complètement nouveau, surtout à ce niveau, c’est-à-dire entre le Pape, le patriarche et les chefs des autres Églises de Jérusalem. Pour moi, ce changement de lieu est vraiment quelque chose de très important. On célèbre une commémoration, on rend grâce pour tout ce qui a été déjà fait mais en même temps, on peut mesurer le chemin qu’on a fait et rendre grâce pour ce chemin.

7.Posté par justine le 22/05/2014 12:17

Des discours prononcés à Notre Dame, nous avons pu apprendre aussi que l'Eglise Orthodoxe ne possède qu'"une partie de l'enseignement du Christ"! Il serait intéressant d'apprendre quelle est l'autre partie qui lui fait défaut. Décidément, l'oecuménisme ne cesse de pondre des blasphèmes. Le pas suivant sera sans doute que le Christ n'a pas apporté toute la vérité et que nous devons chercher les bouts manquants chez tels et tels, afin de pouvoir accueillir, tous bouts reunis - l'Antichrist. La "religion du futur" (Père Seraphim Rose) est en bonne voie....

8.Posté par justine le 22/05/2014 13:10

Vladimir nous introduit ici au monastère de Bose, haut-lieu de l'œcuménisme et de l'uniatisme où des personnes de diverses confessions vivent un euro-monasticisme hors-dogme et par conséquent hors-Eglise sous la juridiction du Vatican. Ce monastère organise chaque année des conférences "spirituelles" où l'on parle savamment des Saints de l'Eglise tout en étant en complète contradiction avec leur Foi orthodoxe et leur conscience ecclésiale.
Quant à la confiance qu'inspirerait le nouveau pape aux Orthodoxes, elle est certes extrêmement limitée, voire inexistante (exception faite bien sûr des œcuménistes), vu le fait, parmi toute une série d'autres, qu'il promeut directement la nouvelle doctrine phanariote que l'Orthodoxie aurait son propre pape, le "successeur de l'Apôtre André", équivalent du "successeur de l'Apôtre Pierre". Or, rien n'est plus faux et plus anti-orthodoxe. Mais le Vatican ici encore reste fidèle à sa ligne séculaire de fomenter ou encourager les divisions et les schismes utiles à sa cause.
Les gestes sont certes importants pour les Orthodoxes, comme il est dit dans cet entretien que nous sert Vladimir dans le cadre de son menu oecuméniste, mais les Orthodoxes savent aussi discerner entre leur sens, car il y a des gestes hypocrites, des gestes de trahison, et il y aussi des gestes de fidélité.
Le seul geste de fidélité dans le cas présent serait que devant la Tombe du Christ le pape abjure toutes les hérésies du papisme et que le patriarche abjure toutes les cacodoxies phanariotes et que les deux promettent au Seigneur de convoquer une concile où ils proclameront leur repentir et leur retour inconditionnel et intégral à la Foi orthodoxe des Saints Pères, à l'Ecclésiologie orthodoxe et aux Saints Canons de l'Eglise Orthodoxe.

9.Posté par Pape en Terre Sainte : l’absence remarquée de l’Église orthodoxe russe le 23/05/2014 10:12
Alors que la rencontre prévue le 25 mai entre le pape François et le patriarche œcuménique Bartholomée suscite l’enthousiasme chez les différentes communautés chrétiennes, l’Église orthodoxe russe ne compte pas rejoindre le mouvement.

Ce voyage du Pape en Terre Sainte est officiellement voué à commémorer la rencontre œcuménique entre le pape Paul VI et le patriarche orthodoxe Athénagoras à Jérusalem en 1964. Dans un contexte mondial particulièrement tendu où le totalitarisme sévissait encore, l’accolade entre les deux hommes marquait le commencement d’une amitié durable entre catholiques et orthodoxes. 50 ans plus tard, la démarche du Pontife se justifie par la volonté forte de consolider la fraternité existante entre les deux poumons de l’Église. Ce pèlerinage apostolique est le symbole de l’œuvre œcuménique opérée avec l’orthodoxie au cours des dernières décennies, et particulièrement depuis Vatican II (cf. Aleteia).

La rencontre a suscité des nombreux temps d’échange entre catholiques et orthodoxe dans le monde, et en France notamment. La délégation du Patriarcat regroupera tous les principaux dignitaires orthodoxes du monde : l’Archevêque Démétrios d’Amérique, le Métropolite Gennadios d’Italie et de Malte, le Métropolite Jean de Pergame, le Métropolite Iakovos des iles des Princes, le Métropolite Emmanuel de France, le Métropolite Gennadios de Sassime, l’Archevêque Job de Telmessos, le Révérend Archimandrite Bartholomée Samaras, le secrétaire en chef du Synode, le Révérend Maximos Vgenopoulos, Archidiacre, le Révérend Andreas Sofianopoulos, Diacre, Theodore Angelopoulos, Le Grand Logothète et enfin M. Muhtar Kent.

La question russe
Parmi tous ces représentants, on ne peut que remarquer l’absence de la plus grande et de la plus influente église orthodoxe du monde, l’Église russe. D’après Pravmir.com, la plateforme mondiale de l’orthodoxie, cette absence se justifierait par la méfiance que celle-ci aurait à l'égard du rapprochement mutuel que Bartholomée et François ont engagé.
Cette méfiance serait avant tout d’ordre politique, dans le contexte du refroidissement des relations entre l’Europe et la Russie dans le dur conflit qui secoue l’Ukraine depuis des mois. Le métropolite Hilarion, en charge des affaires étrangères de l’Église orthodoxe russe, s’est ainsi exprimé pour évoquer l’absence d’un représentant russe en Terre Sainte: « Tous ces regrettables événements… nous ont renvoyés aux temps où les catholiques et les orthodoxes ne se considéraient pas comme des amis mais comme des ennemis ». En se référant à L'Église grecque-catholique ukrainienne, le métropolite a déploré le soutien que celle-ci a apporté aux mouvements pro-européens : « C’est devenu, une fois encore…un immense obstacle à toute progression de nos relations bilatérales ».

Des dissensions persistantes au sein de l’Orthodoxie
À une heure où l’espoir de réparer le Grand Schisme de 1054 est proche, ce geste apparaît comme un coup de canif dans ce qui était une volonté commune affichée de vouloir rassembler toutes les églises orthodoxes du monde, dépourvues d’un représentant officiel, et d’accentuer la fraternité avec l’Église catholique.
Le 8 mars dernier, les primats des Églises orthodoxes réunis en synaxe à Istanbul, avaient en effet annoncé la tenue d'un grand Concile panorthodoxe, réunissant toutes les Églises orthodoxes autocéphales qui se reconnaissent comme tel entre elles (14 Églises). Le Concile devrait avoir lieu à la Pentecôte 2016, mais déjà le refus du patriarche d’Antioche- Jean X- de signer le communiqué officiel du synode est venu assombrir l’horizon de cette rencontre fédératrice. Il semblerait que les dissentiments internes à l’Église orthodoxe soient encore plus délicats à surmonter que la mise en place et l’officialisation de son rapport œcuménique avec l’Église catholique.

10.Posté par Shylock le 23/05/2014 19:46
Donner du "deux poumons de l'Eglise" à Justine, c'est donner du mou à un chat. J'attends la réaction.
Au fait, j'ai participé à trois rencontres inter orthodoxes à Bose. J'ai été sensible au climat de respect et de charité qui y règne. Rien n'a été imposé à l'orthodoxe que je suis, ni la participation aux offices catholiques, ni un quelconque comportement. J'ai été libre de dire ce que j'avais à dire (et ce fut quelque fois abrupt pour nos hôtes). J'ai vu que les moines orthodoxes avaient une table à part pour qu'ils puissent observer leur régime spécial. J'ai vu que lorsque les orthodoxes ont célébré la divine liturgie dans l'église, la communauté catholique s'est mise au fond et n'a bougé ni pied ni patte durant tout le service.

Naturellement, aucun catholique n'a pris la parole ou n'est venu communier. Les thèmes abordés étant des thèmes de spiritualité, nous avons pu échanger entre orthodoxes grec, russes, roumains… il y avait même un moine vieux croyant. Nous avons davantage parlé ascèse et contemplation que filioque et primauté pontificale.

J'ai été frappé par le fait que les moines et moniales catholiques (bénédictins et autres) présents étaient d'une extrême discrétion, d'un grand respect et très désireux de découvrir. En fait, mon sentiment est qu'il s'agissait moins d'une rencontre œcuménique que d'une rencontre inter-orthodoxe à laquelle assistaient des catholiques. Je n'ai pas eu le sentiment de trahir la foi orthodoxe en écoutant Mgr Hilarion et d'autres prélats et théologiens russes … ou grecs, et en me comportant poliment avec nos hôtes. Il faut dire que je ne n'éprouve aucune jouissance à traiter les autres d'hérétiques à tout propos. Je n'ai pas eu le sentiment d'offenser les saints Pères ni la Foi orthodoxe en vivant quelques jours au milieu d'hétérodoxes et, si je l'avais eu, l'exemple de saint Jean Damascène m'aurait rasséréné, lui qui vécut de nombreuses années dans les hautes sphères musulmanes et qui rédigea plus tard le De fide orthodoxa auquel les super orthodoxes (comme le disait le P. Séraphim Rose) ne devraient pas manquer de se référer ... s'ils l'ont lu.

Au fait, cerise sur le gâteau, les frais de séjour ont été laissés à ma libre appréciation. On peut être sauvé sans aller à Bose, je crains qu'on ne le puisse quand on fait passer les préjugés avant les personnes.

11.Posté par justine le 23/05/2014 20:15

Vous oubliez de préciser que M. Muhtar Kent est le président de Coca Cola. Sa présence dans ce "pélerinage apostolique" est particulièrement opportun, vu que les journées s'annoncent chaudes.

12.Posté par justine le 23/05/2014 20:29
La couverture médiatique est également pleinement assurée, le cortège du patriarche comprenant trois journalistes-photographes ainsi qu'une equipe technique TV etc.
http://www.romfea.gr/oikoumeniko-patriarxeio/oikoumeniko-patriarxeio/24492-2014-05-22-13-44-39

13.Posté par Clovis le 24/05/2014 08:39
@ Justine message 8

Excellente conclusion chère Justine, mais il faut avouer que c'est un geste un peu plus difficile que d'embrasser le tarmac à la sortie de l'avion, geste qui ne coûte pas cher au symbolisme abscons.

En outre, il est vrai qu'une rencontre orthodoxe en Terre Sainte sans les "anciens" maître des lieux est plus que regrettable et à l'instar du Métropolite Hilarion, la question ukrainienne ne doit pas être étrangère à cela, la présence russe en Terre Sainte est plus qu'historique, avant la révolution la Russie était le premier propriétaire foncier à Jérusalem, à ne pas oublier non plus en arrière fond de la Guerre de Crimée le "partage" des Lieux Saints entre Nicolas Ier et Badinguet alors allié de la perfide Albion...
Toujours est-il qu'avec notre ère du tout information et de la "starisation" de quiconque à accès aux médias, de Jean-Paul II à François Ier en passant par Jésus-Christ super-star (Gospodi Pomilui !), et le phanar qui s'y met, il va être de plus en plus difficile de faire de ces simples hommes des "inter-pares"...
Ou est donc dans cette délégation l'ambassadeur du goût Ronald McDonald's ? Et Philp Morris ?

14.Posté par Vladimir.G : Ceux qui ne comprennent rien à l''''Orthodoxie le 24/05/2014 14:22
Le commentaire 9 comme l'article de radio Notre Dame dont j’extraie le passage suivant montrent une ignorance totale de l’ecclésiologie orthodoxe.

Radio Notre Dame. "Un grand rassemblement orthodoxe autour du Saint Père
C'est cette rencontre que vient fêter le pape François, en Terre Sainte. Un voyage marqué par des problèmes de sécurité avec les juifs les plus extrémistes, mais aussi et surtout par la célébration de l'oecuménisme. Ce voyage a suscité de nombreux temps d'échange entre catholique et orthodoxes dans le monde, comme notamment cette veillée de prière qui a eu lieu à Notre Dame de Paris. Parmi la délégation du Patriarcat orthodoxe envoyée en Terre Sainte à la rencontre du pape, on retrouvera notamment l'archevêque Démétrios d'Amérique, le Métropolite d'Italie et de Malte, de Pergame, de Sassime, de France, de Telmessos etc... Mais aucun orthodoxe russe."

La questions ecclésiologique se résume à:
- Qui est invité à rencontrer le Pape? Réponse: le patriarche de Constantinople
- A-t-il reçu un mandat des autres Eglise orthodoxes? Non, la question ne semble pas avoir été abordée lors de la synaxe des primats
- Qui compose la délégation qui accompagne le patriarche: exclusivement des membres du patriarcat de Constantinople.

La question de l'Eglise russe ne se pose pas plus que celle des autres Eglises orthodoxes et tout ce qui s'écrit là dessus est hors de propos...

Par contre, il paraitrait surprenant que le patriarche de Jérusalem ne soit pas de la partie, puisque cette célébration se passe sur son territoire canonique. Mais en tous cas il ne devrait pas faire partie de la suite du patriarche de Constantinople puisqu'il est son égal ...

15.Posté par justine le 24/05/2014 14:30

Shylock donne une très concrète description du climat de l'"euro-orthodoxie", très "personnalisée"; où le subjectif est primordial, selon le critère: moi, cela me plait, moi, je trouve cela agréable, moi, cela me fait me sentir à l'aise etc. Une manière tout à fait à la taille de l'homme contemporain lequel, dans son être, sa perspective, sa manière de vivre et de penser, est lui-même l'unique mesure et critère en tout.

L'homme orthodoxe, permettez-moi de vous le dire, a une autre mesure, un autre critère. Ses sentiments et goûts subjectifs ont été purifiés par la vie ecclésiale dans la compagnie des Saints qui lui ont donné cette mesure et ce critère véritable: le "phronema" orthodoxe, la conscience ecclésiale orthodoxe. Il est évident que dans cette conscience, les deux poumons de l'Eglise, ce sont la Sainte Ecriture et la Sainte Tradition.

Les deux "poumons" par contre auxquels vous vous référez dans votre première phrase, c'est à dire l'Orthodoxe et l'hétérodoxie, ne sont point des poumons. Ce sont deux mondes différents. Ce sont les deux parties en lesquelles se divise, par la volonté persistante des hétérodoxes, par leur refus de revenir aux poumons authentiques de l'Eglise, le monde chrétien. Or un tel retour est indispensable au salut. Interrogez les Saints, les seuls qui savent de quoi ils parlent, et tous, ils vous diront la même chose.

16.Posté par justine le 24/05/2014 14:55

Post Scriptum à Shylock: Une chose est de remplir une fonction officielle auprès du gouvernement non-chrétien de son pays et autre chose de se rendre dans des réunions avec des hétérodoxes. Ne pensez pas que St Jean Damascène ait été neutre ou condescendant en matière de foi, ni à l'égard des musulmans (il appelle l'Islam "la superstition des Ismaelites"), ni à l'egard des hérésies chrétiennes dont il a dressé pour son époque un inventaire quasi complet dans son livre "Court exposé sur les hérésies", dédiant par ailleurs des études plus étendues aux divers courants des monophysites et aux musulmans.

17.Posté par Vladimir.G : Entretien avec le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier sur la rencontre avec le Pape François à Jérusalem · le 24/05/2014 15:33
osservatoreromano.va; 23 mai 2014

En 1964 a commencé un chemin «qui désormais ne peut plus s’arrêter»: nous ne sommes pas encore parvenus «à l’objectif de l’unité des chrétiens», mais à partir de ce moment «nous avons appris à nous pardonner les uns les autres pour les erreurs et la méfiance du passé, et nous avons accompli des pas importants vers le rapprochement et la réconciliation».

A présent, «le moment est venu d’aller de l’avant — affirme Bartholomée Ier, Patriarche œcuménique de Constantinople, — et avec le Pape François nous accomplirons un beau pas en avant». C’est une conviction que le Patriarche a nourrie depuis qu’il a rencontré le Pape à l’occasion des célébrations pour le début du ministère pétrinien. C’est pourquoi il proposa de réévoquer ensemble le cinquantième anniversaire de l’«accolade historique de Jérusalem». Bartholomée parle des fruits qu’il attend de cette rencontre dans un entretien accordé à notre journal à la veille du départ pour la Terre Sainte.

Le Pape François, sur les traces de Paul VI cinquante ans plus tard. Au cours de cette période on est passé du “dialogue de l’amour” au “dialogue de la vérité”. Et à présent, comment pourra se poursuivre le chemin en vue de l’objectif final?

Il ne fait aucun doute que la rencontre historique entre nos vénérables prédécesseurs, le Patriarche œcuménique Athénagoras et le Pape Paul VI — que l’Eglise catholique romaine béatifiera d’ici peu — a marqué un nouveau début dans les relations entre le catholicisme romain et l’orthodoxie. Il est bon de rappeler que cette rencontre suivait un millénaire de méfiance réciproque et d’éloignement théologique entre nos deux grandes traditions. Malgré notre histoire commune d’Ecriture et de Tradition, nos deux Eglises risquaient donc d’être endommagées par l’isolement et par l’autosuffisance, ayant suivi des chemins différents depuis le XIe siècle. Le rencontre à Jérusalem, le 5 janvier 1964, fut un point de départ extraordinaire pour le long chemin de réconciliation et de dialogue, que les générations suivantes furent appelées à poursuivre. En se retournant sur les cinquante dernières années, nous pouvons être reconnaissants à Dieu pour ce qui a été réalisé aussi bien dans le “dialogue d’amour” que dans le “dialogue de vérité”. L’esprit d’amour fraternel et de respect réciproque a pris la place des veilles polémiques et du soupçon.

Cette rencontre suscite une grande attente. Beaucoup de personnes nourrissent des espérances concrètes quant à un pas en avant décisif qui permette de surmonter les obstacles qui s’opposent encore à l’unité entre chrétiens. Quelles sont vos attentes et vos espérances?

Aujourd'hui, davantage encore qu’il y a cinquante ans, il y a un besoin urgent de réconciliation, et cela transforme notre prochaine rencontre avec le Pape François à Jérusalem en un événement riche de signification. Naturellement, il ne s’agit — comme nous devons humblement comprendre et admettre — que d’un premier pas pour aller à la rencontre du monde, comme affirmation de notre désir d’accroître les efforts en faveur de la réconciliation chrétienne et pacifique. Cela ne démontrera pas moins notre disponibilité et notre responsabilité commune dans la progression sur le chemin préparé par nos prédécesseurs. Donc, comme leaders ecclésiastiques et spirituels, nous nous rencontrerons pour lancer une invitation à toutes les personnes, en faisant abstraction de leur foi et de leur vertu, pour un dialogue qui vise au fond à la connaissance de la vérité du Christ et à goûter la joie immense qui accompagne la rencontre avec lui. Toutefois, en dernière analyse, cela n’est possible qu’en comblant la séparation intérieure les uns des autres et à travers l’unité de toutes les personnes en Christ, qui est la véritable plénitude de l’amour et de la joie.

Mario Ponzi

18.Posté par Mischa le 24/05/2014 16:29
Странно, что встреча папы Римского и патр.Варфоломея, подается как встреча ВСЕГО православного мира с католическим. Хотя, на эту встречу прилетело совсем мало православных патриархов. Например Болгарский Патриарх сейчас вместе с патр. Кириллом в Москве, а не в Иерусалиме

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