Analyse proposée par l'agence Reuters 21.07.09

Le président Dmitri Medvedev a dévoilé mardi un projet national visant à instaurer des cours de religion dans les écoles russes.

L'offensive de la puissante Église orthodoxe russe pour rendre obligatoire la religion dans les établissements scolaires s'était heurtée jusqu'à présent à l'opposition des organisations de défense des droits de l'homme, qui voient d'un mauvais oeil son influence grandissante dans la vie publique depuis le démantèlement de l'Union soviétique en 1991. Lors d'une réunion avec des dignitaires religieux - musulmans, chrétiens et juifs - dans sa résidence de Barvikha, dans les environs de Moscou, Medvedev a indiqué qu'au printemps prochain, un projet pilote permettrait à 250.000 élèves de choisir eux-mêmes entre un cours sur leur propre religion, un cours de "religions comparées" et des cours laïques de morale.

Le patriarche Kirill, à la tête de l'Eglise orthodoxe russe, ainsi que les représentants des autres religions, ont salué la proposition du président. "Je pense que nous devons affirmer l'importance fondamentale des principes de séparation de la religion et de l'État", a souligné Medvedev au cours de la réunion. "S'il est couronné de succès, le projet pourrait être étendu à tous les étudiants", a-t-il dit.

В Общественной палате РФ выступают за преподавание религии в школах

Москва. 22 июля. ИНТЕРФАКС - Оптимальным решением вопроса, связанного с духовным просвещением школьников, может стать предмет по истории религии, считает председатель комиссии Общественной палаты РФ по межнациональным отношениям и свободе совести Николай Сванидзе.

"На мой взгляд, нужно преподавать именно историю основных религий, и делать это должны светские люди, специалисты-историки и культурологи", - заявил Н.Сванидзе "Интерфаксу".

По его словам, сейчас дети находятся "в вакууме, не понимая, что такое хорошо, что такое плохо, и в этих условиях необходимо обеспечить их такими знаниями".

"Преподавание истории религии - это оптимальное решение, которое позволит увеличить культурную базу детей, ее моральные основы", - убежден собеседник агентства.

"Человечество, так или иначе, всегда ориентируется на историческую мораль, у кого-то она христианская, у кого-то буддийская, у кого-то исламская", - добавил Н.Сванидзе.

В свою очередь, руководитель общественного проекта "Собрание родителей" Игорь Литвененко высказал мнение, что введение преподавания основ религий поставит точку в многолетнем споре о том, нужны ли такие уроки в школах.

"Это движение вперед, наконец-то споры о преподавании в школах религии будут прекращены, потому что решение (озвученное президентом РФ Дмитрием Медведевым на встрече с религиозными лидерами страны - "ИФ") отвечает интересам всех заинтересованных сторон", - заявил И.Литвененко "Интерфаксу".

По его мнению, возможность выбора учебного курса полностью соответствует принципам открытости образования, прописанным в законе об образовании.

"Сейчас главное разработать и закрепить правовой механизм выбора религии для преподавания школьникам", - добавил И.Литвененко.

Rédigé par Nikita Krivochéine le 22 Juillet 2009 à 11:20 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par l'équipe de rédaction le 22/07/2009 11:27
Religious culture and secular ethics will be taught in Russian schools as experiment

Barvikha, July 21, Interfax - Russian President Dmitry Medvedev has offered the teaching of the foundations of religious culture, history of religion, and secular ethics in Russian schools as an experiment.

"I believe it is possible to hold such an experiment in some regions of our country. We are now planning to do it in 18 regions, but this figure may be discussed," Medvedev said at a meeting addressing the issues of teaching religious culture and secular ethics in Russian schools and the introduction of the institution of military and fleet priests in the Russian armed forces.

"Students and their parents should independently choose the subjects," said Medvedev. "It may be the foundations of Orthodox culture or the foundations of Muslim culture, Judaism, or Buddhism. Students and their parents should make independent choices," said Medvedev.

"Many people are likely to want to study all religious life in Russia in its entirety. For such students, a general course in the history of major traditional religions represented in our country may be developed," said Medvedev.

The president also said that people who are not religious should have a right to study the foundations of secular ethics.

2.Posté par Svetlana Milko le 22/07/2009 20:48
La religion de retour dans les écoles et dans l'armée (Kommersant)

MOSCOU, 22 juillet - RIA Novosti.
Le président Dmitri Medvedev a mis un point final au débat fleuve concernant l'enseignement de la culture religieuse dans les écoles et le retour des aumôniers dans l'armée, note mercredi le quotidien Kommersant.

Au cours d'une réunion tenue dans sa résidence de Barvikha (région de Moscou), le chef de l'Etat a soutenu ces deux idées. Il n'est cependant pas prévu d'imposer l'enseignement religieux: les écoliers athées étudieront "l'éthique laïque".

En ouvrant la réunion, Dmitri Medvedev a fait savoir qu'il avait "décidé de soutenir l'idée d'enseigner dans les écoles russes des éléments de la culture religieuse et de l'éthique laïque". Il a également jugé utile de déployer dans les forces armées des aumôniers représentant les confessions traditionnelles russes. Le président a qualifié d'"expérience" l'introduction de disciplines religieuses dans les écoles (à partir du 1er septembre 2009). L'expérience sera organisée dans 18 régions.

Le Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille a souligné le principe de volontariat qui est à la base de l'étude de la culture religieuse. Le Grand rabbin de Russie Berl Lazar s'est dit surtout préoccupé par "les problèmes de la xénophobie et de l'extrémisme", qui doivent être réglés en inoculant aux enfants une bonne compréhension de la culture religieuse. Selon lui, la variante optimale consisterait à apprendre aux écoliers les cultures de différentes confessions.

Le leader de la fraction du parti LDPR (libéral-démocrates) à la Douma d'Etat (chambre basse du parlement russe) Igor Lebedev a qualifié "d'absolument justes" les initiatives du président Medvedev. Le parti pro-présidentiel Russie unie n'a pas encore réagi à cette décision, mais il est réputé pour ses liens étroits avec l'Eglise orthodoxe russe.

Le premier vice-président du Parti communiste Ivan Melnikov craint que les popes n'évincent les vrais enseignants des écoles. "Or, nous nous opposons à l'ingérence des institutions ecclésiastiques dans l'activité des institutions laïques", souligne M. Melnikov. Les tentatives d'ingérence sont entreprises depuis les années 1990, et toujours à l'initiative du pouvoir, a pour sa part déclaré Sergueï Ivanenko, membre du parti Iabloko, qui estime que le pouvoir cherche à obtenir ainsi un contrôle supplémentaire sur les citoyens par le biais de l'Eglise.

Cet article tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

3.Posté par l'équipe de rédaction le 24/07/2009 09:49
В МГУ( Московский государственный университет) готовы организовывать прием в магистратуру по специальности «Основы религиозной культуры»

«Уже сегодня можно организовывать прием в магистратуру по специальностям, соответствующим направлению "Основы религиозной культуры"», — сказал декан МГУ В.Добреньков, комментируя состоявшуюся накануне встречу президента России Медведева с религиозными лидерами.

4.Posté par Marie Genko le 24/07/2009 12:33
@Svetlana Milko
Merci pour cet intéressant article de Ria Novosti.
Telle qu'elles sont commentées dans cet article, j'espère que les paroles du grand Rabbin de Russie, Berl Lazar, ne seront pas prises en compte.
Car, si une bonne compréhension du christianisme devrait indubitablement effacer toute agressivité ou xénophobie chez de jeunes enfants, je ne suis pas certaine qu'il en soit de même dans l'enseignement musulman et l'enseignement juif?
Par ailleurs, je crois qu'apprendre aux écoliers les cultures des différentes religions relève d'un exercice périlleux!
Il convient de différencier les religions pratiquées actuellement par des millions d'individus et les religions de l'Antiquité. Car on risque d'aboutir très rapidement à un enseignement abstrait, tel qu'il est pratiqué dans les manuels scolaires français, qui mettent au même rang les Dieux de l'Egypte ancienne, le polythéisme grec et les grandes religions monothéistes pratiquées aujourd'hui.
Ce type d'enseignement décrivant Jupiter ou Osiris de la même façon qu'il parle du Christ est déstabilisant pour la spiritualité des enfants

5.Posté par vladimir le 03/08/2009 13:18
http://www.lecourrierderussie.ru/fr/magazine/?artId=4761
22 Juillet 2009 | Edition web juillet 2009 |
Spiritualité oblige

Dmitri Medvedev a annoncé hier, à l’issue des discussions d’un groupe de travail interconfessionnel, le lancement d’un programme expérimental concernant l’étude des religions à l’école et la présence de serviteurs du culte dans l’armée. Au groupe de travail, réuni sous l’égide de l’UNESCO, participaient, outre le président russe, les représentants des principales religions présentes en Fédération de Russie (orthodoxie, islam, bouddhisme), ainsi que les ministres russes de la Défense et de l’Éducation.

La polémique est ancienne – remise sur le devant de la scène par l’éclatement de l’Union – concernant la place de la religion au sein des institutions publiques d’enseignement et de formation du citoyen. Les propositions du président, qui devraient commencer d’être appliquées dès septembre 2009, si elles mettent un terme au débat théorique, soulèvent pourtant de nouvelles questions sur leur réalisation concrète.

Le programme concerne pour l’instant 18 régions de Russie, mais a vocation à être développé et élargi par la suite à l’ensemble du pays. Il consiste, pour l’école, à enseigner des bases de religions et d’éthique et, pour l’armée, à former des religieux – salariés du gouvernement – qui seront attachés, de façon permanente, aux différentes casernes et garnisons militaires du pays. Dmitri Medvedev insiste sur le caractère libre, volontaire, ouvert et interconfessionnel de ces mesures. À l’école, trois enseignements seront proposés : bases d’une religion en particulier, étude de l’histoire de toutes les religions présentes en Russie, éthique laïque. Pour les élèves jusqu’à 14 ans, le choix de l’une ou l’autre de ces disciplines appartiendra aux parents, les plus vieux décideront eux-mêmes de ce qu’ils veulent étudier. Président russe en tête, l’ensemble des participants au groupe de travail insistent sur la nécessité de confier l’ensemble de ces disciplines à des enseignants laïques.

Le patriarche Kirill, citant un proverbe russe qui dit, en substance, que celui que l’on force ne sera jamais un croyant sincère, souligne l’importance du fait que ces mesures ne sont pas contraignantes. Le représentant des muftis de la Fédération de Russie se félicite de ce que le programme lancé par le président « ne va pas à l'encontre des droits des athées ». De son côté, le Grand rabbin de Russie, faisant part de son inquiétude face « à la xénophobie et à l'extrêmisme » contre lesquels il est possible de lutter, selon lui, « en développant chez les jeunes une compréhension juste de la culture religieuse », exprime sa préférence pour l'enseignement portant sur l'ensemble des confesssions religieuses de Russie.

Face à ce concert de louanges, des voix critiques se font entendre cependant. Le représentant du Parti Communiste de Russie s'inquiète du fait que, avec le temps, les enseignants laïques risquent d'être remplacés par des religieux, mêlant ainsi une Église et un État qui ne devraient pas l'être. Sergueï Ivanenko, membre du parti Iabloko, voit derrière les mesures proposées par Dmitri Medvedev la volonté d'étendre le contrôle du pouvoir sur les citoyens par le biais d'une Église inféodée. Enfin, des membres de la rédaction du quotidien Vedomosti publient une Lettre ouverte indiquant que, si l'étude de l'histoire des religions est sans conteste une discipline essentielle à la formation d'un individu et d'un citoyen responsable, le programme présidentiel ne comporte aucune indication permettant de savoir « par qui et de quelle façon » ces disciplines seront transmises, concrètement, dans les écoles et dans l'armée.

Julia Breen

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