Saint Ambroise (340-397) par l'historien Patrick Boucheron
Issu de la meilleure aristocratie, saint Ambroise /340-397/ est d’abord un grand commis de l’Empire romain avant de devenir évêque de Milan, en 374.

Milan est une ville qui compte pour Patrick Boucheron C’est à l’urbanisme de la capitale lombarde à la fin du Moyen Age qu’il consacra jadis sa thèse, et c’est Milan qu’il parcourt de nouveau aujourd’hui sur les traces du plus célèbre de ses enfants, Ambroise de Milan.

C’est aux «vies posthumes» de ce dernier qu’il consacre un gros livre bourré d’érudition, c’est-à-dire aux multiples réemplois de la figure du saint milanais durant le millénaire qui sépare sa naissance (au IVe siècle) de la fin du Moyen Age. Par bien des aspects, ce livre est donc d’abord une histoire politique et religieuse de la capitale lombarde, rédigée à partir du souvenir ou, mieux, d’une anamnèse collective. «Tout à Milan est ambrosien - ou plus exactement, tout l’est devenu», écrit-il.

Orthodoxie

Issu de la meilleure aristocratie, Ambroise (340-397) est d’abord un grand commis de l’Empire romain avant de devenir évêque de Milan, en 374. Il contribue à inventer la fonction d’évêque et à défendre l’autonomie de l’Eglise et de la ville ; nombre de ses successeurs jusqu’à Charles Borromée - grand défenseur de la réforme catholique à Milan au XVIe siècle - s’efforçant de se présenter comme de nouveaux Ambroise. Il est aussi un défenseur acharné de l’orthodoxie contre l’arianisme, courant alors très puissant au sein du christianisme qui réfute la nature divine du Christ.

La plus visible des traces laissées par Ambroise apparaît dans les monuments, à commencer par le réseau des basiliques et la résidence de l’évêque. En transformant Milan, il a inventé la cité chrétienne, dont la topographie sert à promouvoir l’autorité et la puissance de l’Eglise.

La ville devient ainsi, et pour longtemps, «une machine de mémoire», en permanence réactivée et exploitée par tous ceux, clercs ou politiques, qui veulent accaparer à leur profit l’héritage ambrosien.

La profonde crise qui affecte l’Empire romain après la mort d’Ambroise, en particulier le sac de Rome par le roi wisigoth Alaric Ier en 410, inaugure un premier brouillage du souvenir qui rend nécessaire une «opération de réparation mémorielle», à savoir l’écriture d’une biographie, un genre finalement très chrétien - les Evangiles ne sont-ils pas un récit de la vie du Christ ? Elle est l’œuvre de Paulin de Milan, qui présente très à propos son héros comme celui qui, en s’appuyant sur le peuple milanais, fait front contre les barbares et les ennemis de l’Eglise. SUITE
Saint Ambroise (340-397) par l'historien Patrick Boucheron

La Basilique Saint-Ambroise est l'une des plus anciennes et plus importantes églises de Milan. Elle est nommée d’après le saint patron de la ville, Saint Ambrosius (Ambroise), qui consacra l'église en 386 pendant qu’il était évêque de Milan.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Avril 2019 à 16:50 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Guillaume le 20/04/2019 07:39
Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, est également le directeur de la publication du très controversé Histoire Mondiale de la France. Ses publications ont un but évident .

2.Posté par justine le 20/04/2019 17:55
Cet article ne dit absolument rien sur St Ambroise qui est en vérité un Saint Père de l'Eglise et en tant que tel bien vivant et significatif pour nous aujourd'hui, ce que l'auteur semble ignorer. Pour cela il peut dire "la plus visible des traces laissées par Ambroise apparaît dans les monuments". Car ce que l'éveque de Milan nous a surtout laissé, c'est l'important héritage spirituel de ses enseignements, en tout orthodoxes et d'une telle valeur pastorale et éducative que parmi les Orthodoxes on l'a appelé "le Saint Basile de l'Occident".

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