Saint Jean Chrysostome : Prière pour les défunts
Les défunts sont commémorés par un Office spécial appelé "samedi des âmes," célébré 4 fois par an :

Les 2 samedis précédant le Grand Carême, le premier samedi du Grand Carême, et le samedi avant la Pentecôte.

Les Orthodoxes croient qu'il est du devoir des vivants de se souvenir et de prier pour les défunts. Une prière générale est prononcée pour les personnes spécifiques, et pour toutes les âmes inconnues qui n'ont personne pour prier à leur mémoire. Les paroissiens apportent de petits plats de "kollyva" à l'église (plats de blé cuit mêlé à des épices, sucre, raisins, etc), et remettent une liste des prénoms de leurs bien-aimés défunts au prêtre.

Mieux vaut mourir saint et loin des siens, que pécheur et chez soi!

Il n'en est pas de même du juste : à son départ, il recueille une foule d'avantages; il est utile à tous les vivants par le souvenir de sa propre vertu, il les rend meilleurs. Les pécheurs au contraire sont encore punis par là. Car ce n'est pas seulement de leur vivant, mais jusqu'après leur mort, qu'ils nuisent à beaucoup de monde en laissant partout des exemples de leur avarice.

A présent donc que vous êtes instruits sur ce point, cessez de plaindre ceux qui meurent à l'étranger, mais plaignez ceux qui meurent dans le péché; ne proclamez pas heureux ceux qui finissent leurs jours dans leur maison et dans leur lit, mais ceux qui les terminent dans la vertu; et nous-mêmes, cultivons la vertu et fuyons le vice. Car la première profite aux vivants et aux défunts; et le second nuit aux morts en 2 façons: en les couvrant de honte et en les conduisant aux châtiments éternels.

Que Dieu donc, qui a daigné accorder à la sainte martyre qui nous a rassemblés ici en ce jour, la faveur de s'armer, de combattre, de vaincre, et d'être couronnée, nous juge tous dignes aussi, à notre dernier jour, de sortir de la vie présente fidèles à Ses Commandements et à Ses lois, et de pouvoir ainsi entrer dans les mêmes tabernacles que notre sainte, et y jouir des biens éternels: puissions-nous tous obtenir ce bonheur par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel gloire au Père et au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.

i[saint Jean Chrysostome, extrait du ch. 6 de l'homélie sur sainte Drosis]
Saint Jean Chrysostome : Prière pour les défunts

Pourquoi les funérailles Orthodoxes sont-elles joyeuses?

[...] Ainsi, comme nous sommes remplis de joie, nous chantons des Psaumes en l'honneur des défunts, et ces Psaumes nous exhortent à avoir bon courage au sujet de la mort. En effet le Psalmiste nous dit : O mon âme, tourne-toi vers le lieu de ton repos, parce que le Seigneur t'a comblée de biens (Ps. 119,7.) Le voyez-vous? La mort est un bienfait et une cessation de travaux; car, une fois entré dans ce paisible Séjour, on se repose de ses oeuvres, comme Dieu S'est reposé des Siennes. [...]

saint Jean Chrysostome, extrait du ch. 3 de l'homélie sur les saintes martyres Bernice, Prosdoce et Domnine.

Sur la mort du pécheur, le vrai deuil, les vrais sujets de larmes, les aumônes utile aux morts et les offrandes pour les défunts.

4. Comprendrez-vous enfin qu'il n'y a pas là un sujet de larmes? Ce mystère est la plus grande marque de la sagesse de Dieu. Comme on abandonne une maison, ainsi fait l'âme, pressée de se réunir à son Seigneur. Et vous êtes dans le deuil? Il fallait donc pleurer à la naissance de l'enfant, car la dernière naissance est bien plus heureuse. L'âme s'en va vers une autre Lumière; elle s'échappe comme d'une prison; elle retourne comme on revient, d'un combat.
Sans doute, m'objectera-t-on, mais vous parlez des justes; et que t'importe, ô homme? auprès des justes éprouves-tu ce que je dis ?

Eh bien, dites-moi, que peut-on reprocher à l'enfant, au petit enfant?

Pourquoi votre deuil pour le nouveau baptisé, car, pour celui-ci encore, la condition est la même?
Pourquoi donc votre deuil? Ne voyez-vous pas que c'est comme un pur soleil qui s'élève? Que l'âme pure, quittant son corps, est une lumière brillante?

L'empereur, faisant son entrée dans la ville, ne mérite pas le silence de l'admiration autant que l'âme rejetant son corps pour s'en aller avec les Anges.

Réfléchissons donc sur l'âme, sur le saisissement, sur l'admiration, sur la volupté qu'elle éprouve. Pourquoi votre deuil, encore une fois? Ne pleurez-vous donc que sur les pécheurs? Plût au Ciel qu'il en fût ainsi! Je ne l'empêcherai pas ce deuil-là; plût à Dieu que telle en fût la cause! De là les larmes apostoliques; de là les larmes du Seigneur. Jésus aussi, Jésus pleura sur Jérusalem.

Je voudrais que ce fût à ce caractère qu'on reconnût le deuil. Mais lorsqu'aux exhortations qu'on vous adresse, vous n'opposez que des mots, l'habitude, les liaisons rompues, la protection qui vous est enlevée, vous ne parlez pas du vrai deuil, je ne vois là que des prétextes.

Faites le deuil du pécheur, versez sur lui des larmes; et moi aussi, j'en verserai avec vous, j'en verserai plus que vous, d'autant qu'il est plus exposé aux châtiments, le pécheur; et moi aussi, je me lamenterai, et de mes lamentations je vous dis la cause, et ce n'est pas vous seulement qui devez pleurer le pécheur, mais la cité tout entière et tous ceux que vous rencontrez, comme vous pleurez sur les malheureux que l'on mène à la mort, car c'est la réalité, c'est une mort sinistre que celle des pécheurs.

Mais toutes les idées sont confondues. Voilà le deuil que commande la sagesse, qui est un grand enseignement, l'autre n'est que faiblesse, pusillanimité. Si nous sentions tous le vrai deuil, nous corrigerions les vivants. Si l'on vous donnait des remèdes contre la mort qui frappe les corps, vous ne manqueriez pas d'y recourir; si vous saviez pleurer la mort du pécheur, vous l'empêcheriez, vous l'écarteriez, et de vous, et de lui.

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Saint Jean Chrysostome : Prière pour les défunts

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Mars 2020 à 06:04 | 1 commentaire | Permalien



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