Saint Martin, pape et confesseur de la foi, mort en 655 à Chersonèse
L'Église catholique fête aujourd'hui un saint commun avec les orthodoxes: Martin, pape de Rome (+ 655), mort comme confesseur de la foi en exil à Chersonèse, en Crimée. Aujourd'hui, c'est l'archevêque de Chersonèse qui a la charge pastorale (extra-territoriale) des communautés du patriarcat de Moscou en France, Espagne, Suisse et Portugal, ainsi que, provisoirement, en Italie.

Dans le calendrier orthodoxe, saint Martin est célébré le 14 avril (27 avril selon le calendrier julien). De sa captivité à Constantinople, saint Martin écrivait: "On ne m’a pas encore donné un peu d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, la dysenterie m'épuise. Je vomis la nourriture que je prends. En ces épreuves, Dieu qui voit tout me regarde. J’ai confiance en lui." Et puis, dans une autre lettre à ses amis: "Mes épreuves vont-elles continuer ? Aurai-je un peu de repos ? Comme il plaira au Seigneur ! Il est proche, le Seigneur, que craindrai-je ? Que, de sa puissante main, Dieu vous garde de toute tentation !"

Voici la vie de ce saint pape (proposée par le site de la Conférence des évêques de France):

Né en Toscane, ordonné diacre à Rome, il est nommé bientôt apocrisiaire, c’est-à-dire légat du pape, à Constantinople. En 649, il est élu pape alors qu’on est en pleine querelle monothélite. Il s’agit d’une hérésie inventée par un empereur byzantin pour rallier les populations monophysites de son empire : on dira que le Christ possède bien les deux natures divine et humaine, mais qu’une seule volonté, la divine, le guide. Le moine Maxime le Confesseur était allé jusqu’à Rome alerter le pape sur cette nouvelle hérésie. Saint Maxime et saint Martin font condamner l’hérésie impériale par un concile au Latran. Mais l’empereur byzantin n’apprécie guère d’être ainsi désavoué : il fait accuser Martin d’élection illégale et d’hérésie. Le pape est arrêté, emmené de force en 653 à Constantinople alors qu’il est malade. Il fut maltraité durant la longue traversée : "J’y suis depuis quarante jours et l’on ne m’a pas donné d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, je suis épuisé par la dysenterie, je vomis la nourriture que je dois manger." Arrivé à Constantinople, il fut gardé au secret durant 93 jours et finalement condamné à mort. On le dépouilla publiquement de ses vêtements sacerdotaux en les déchirant. Puis, le vieillard reçut une lourde chaîne autour du cou et fut traîné ainsi dans toute la ville, alors qu’il pouvait à peine marcher. Devant un tel châtiment, le patriarche de Constantinople, bien que partisan de l’empereur, obtint que cette peine soit commuée en exil à Chersonèse, en Crimée. Saint Martin y meurt en 655, brisé par une détention cruelle. Le moine byzantin saint Maxime le suivra quelques années plus tard dans la même confession de foi. Saint Martin est le dernier pape martyr.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 28 Avril 2010 à 17:14 | 4 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par le hiéromoine Alexandre le 13/04/2009 17:46
Ce saint romain qui a passé plusieurs années en Orient, en exil, où il défendit fermement la foi orthodoxe face à l'hérésie monothélyte de l'empereur et du patriarche de Constantinople, est un véritable pont entre l'Occident et la ville de Chersonèse, siège de notre archevêque.

Une grande église lui est dédiée à Moscou. C'est du reste une paroisse très dynamique. Une chapelle en son honneur existait également à Chersonèse, près de Sébastopol, mais je ne sais si elle a subsisté à la révolution.

2.Posté par Marie Genko le 22/04/2009 17:40
X.B.
Merci, cher Père Alexandre, pour cette explication complémentaire.

3.Posté par Bartimée le 01/05/2010 13:55
Puisqu'il est question du Pape de Rome Martin 1er et de saint Maxime le Confesseur (580-662), il faut évoquer aussi Saint Sophrone (550-638) patriarche de Jérusalem père spirituel de Saint Maxime qui l'appelle : "mon Seigneur béni, mon père et maître ...". Sa célèbre et admirable lettre synodale de 638 fut la pierre angulaire de la lutte contre l'hérésie christologique monothélyte, avatar géopolitique du monophysisme.
Il mourut en 638 dans l'accablement de voir sa cité sainte tombée aux mains des armées islamistes .....
Ces colonnes judéenne, byzantine et romaine de l'Orthodoxie, forment une trilogie inséparable et remarquable dans le combat pour la foi droite sur les deux natures et deux volontés en la Personne du Christ. Et une belle icône du désintéressement, de la loyauté, de l'entente, dans la diversité de leurs origines.

4.Posté par Cathortho le 01/05/2010 15:45
En ce 1er mai, fête des travailleurs, n'oublions pas saint Joseph, père adoptif du Christ, maître charpentier de l'atelier de Nazareth, et dont la fête a été fixée en ce premier jour du mois de Marie pour l'Eglise catholique par un successeur du pape saint Martin : Sa Sainteté le Pape Pie XII.

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