Saint Seraphim de Sarov  (1759-1833) - Entretien avec Motovilov
"Starets Séraphim - un moine de Sarov" - Nouvelle publication (BD pour enfants)

Prokhore Mochnine (Saint Séraphim de Sarov), fils d'un entrepreneur en bâtiments, est né à Koursk, en Russie en 1759. Alors que l’Occident va s’éclairer aux lumières de la raison horizontale, il sera le saint d’Orient qui rappellera au monde moderne qu’il existe une Autre Lumière, qui habite et transcende l’homme en lui conférant une dignité incomparable et une joie que nul ne peut ravir.

Ayant reçu très jeune la visite de la Vierge Marie - elle apparaît et proclame « Celui-là est de notre race » - Prokhor entre à vingt ans au monastère de Sarov où il prend le nom prédestiné de Séraphim, le “flamboyant”. Là, il se prépare à l'ordination monastique qui eut lieu en 1786. Après seize années de vie monastique et avec l'accord de ses supérieurs, il choisit la vie solitaire en forêt et s'efforce de revivre la vie de Jésus dans un « désert » qu’il appellera sa Terre Sainte. Il vécut dans l’ascèse et la prière, passant la plupart de ses nuits en prière, debout sur un rocher.

Ce fut une longue et difficile ascension spirituelle où se mêlent les apparitions de la Vierge Marie et les persécutions démoniaques. On le voit nourrissant amicalement d’énormes ours. Un jour, il fut battu par des voleurs. Il garda toute sa vie des séquelles douloureuses de ces coups.


Après dix-sept ans de solitude, son supérieur le fait revenir au monastère où il vit malade et reclus, mais recevant la visite de la Mère de Dieu « la joie de toutes les joies ». Ses dons surnaturels sont merveilleux. Son jugement spirituel lui attire des foules de pèlerins qu’il accueille par ses paroles pleines de tendresse et d’espérance envers Dieu et toutes ses créatures : « Ma joie ! ». Les gens accouraient de toutes parts pour écouter ses conseils, même le Tsar. Il fonde un monastère de femmes à Diveyevo. Depuis lors et jusqu’à maintenant, les Orthodoxes russes lui vouent une dévotion toute particulière. Elle s’est étendue depuis à toute l’Orthodoxie et au-delà.

C'est surtout grâce à ses dialogues avec Nicolas Motovilov, témoin de son union mystique avec l'Esprit Saint, que nous effleurons la quintessence de son message. Son visage et son corps entier inondé de lumière et comme transfiguré laisse percevoir le mystère glorieux de notre identité divino-humaine.

« Le but de la vie chrétienne est l'acquisition du Saint-Esprit de Dieu », déclare le starets (mot russe pour nommer le sage, le maître spirituel). Il ajouta que cette grâce est accordée à tous ceux qui pratiquent la « prière du cœur » (aussi appelée « prière de Jésus », une méditation dans l’ancestrale tradition monastique hésychaste) et qui entreprennent, au nom du Christ, des « actions d'Amour ».

On le retrouva mort le 14 janvier (NS) 1833, à genoux contre son lit. L’Eglise orthodoxe russe le canonisa en 1903. Sa fête est célébrée le 14 janvier.

Surnommé de son vivant le “Transfiguré” pour avoir connu l'illumination par l'Esprit Saint, la vie et l’enseignement simple et profond de Saint Séraphim de Sarov témoignent de notre vocation à la déification. Ils demeurent l'un des joyaux les plus élevés et les plus touchants de la tradition orthodoxe.

Père Jean Thierry Verhelst

Extraits de l'entretien

C’était un jeudi. Le ciel était gris. La terre était couverte de quinze centimètres de neige et d’épais flocons continuaient à tourbillonner lorsque le Père Séraphim engagea notre conversation dans une clairière, près de son « Petit Ermitage » face à la rivière Sarovka là où la colline descend près de ses rives. Il me fit asseoir sur le tronc d’un arbre qu’il venait d’abattre et lui-même s’accroupit en face de moi.

— « Le Seigneur m’a révélé, dit le grand starets, que depuis ton enfance tu désires savoir quel est le but de la vie chrétienne et que tu as maintes fois interrogé à ce sujet des personnages même haut placés dans la hiérarchie de l’Église. »

Je dois dire que depuis l’âge de douze ans cette idée me poursuivait et qu’effectivement j’avais posé la question à plusieurs personnalités ecclésiastiques sans jamais recevoir de réponse satisfaisante. Le starets l’ignorait.

[...]

C’est donc dans l’acquisition de cet Esprit de Dieu que consiste le vrai but de notre vie chrétienne, tandis que la prière, les veilles, le jeûne, l’aumône et les autres actions vertueuses faites au Nom du Christ ne sont que des moyens pour l’acquérir.

— Comment l’acquisition ? demandai-je au Père Séraphim. Je ne comprends pas très bien.

— L’acquisition, c’est la même chose que l’obtention. Tu sais ce que c’est que d’acquérir de l’argent ? Pour le Saint-Esprit, c’est pareil. Pour les gens du commun, le but de la vie consiste en l’acquisition d’argent - le gain. Les nobles, en plus, désirent obtenir des honneurs, des marques de distinction et autres récompenses accordées pour des services rendus à l’État. L’acquisition du Saint-Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, dispensateur de grâces ; très semblable aux capitaux temporels, et qui s’obtient par les mêmes procédés.

[...] Cette grâce reçue au baptême, est si grande, si indispensable, si vivifiante pour l’homme, qu’elle ne lui est pas enlevée jusqu’à sa mort, — même s’il devient hérétique — la mort n’étant que le terme désigné d’en haut par la Providence divine pour l’essai existentiel de l’homme sur la terre, afin de voir ce qu’il va faire à l’aide de cette grâce pendant le temps octroyé par Dieu.

Si nous ne péchions jamais après notre baptême, nous serions toujours des serviteurs de Dieu saints et immaculés, inaccessibles à la souillure de la chair et de l’esprit.

Mais, voilà le malheur, c’est qu’en prenant de l’âge, nous ne grandissons pas en sagesse et en grâce divine, comme le faisait notre Seigneur Jésus-Christ. Au contraire, nous nous déprécions peu à peu, perdons la grâce du très saint Esprit de Dieu et devenons pécheurs. Mais quand quelqu’un, exalté par la Sagesse divine qui cherche notre salut par toutes les voies, se décide en son Nom à se tourner vers Dieu et à veiller à obtenir son salut éternel, alors un tel homme écoutant la voix de la Sagesse, doit recourir à la vraie conversion de tous ses péchés et à la pratique des vertus contraires aux péchés ; par cette pratique des vertus au nom du Christ, il arrivera à l’acquisition du Saint-Esprit agissant au-dedans de nous et y organisant le Royaume de Dieu.

[...]
Quand même, répondis-je, je ne comprends pas comment je peux être absolument sûr de me trouver dans l’Esprit-Saint ? Comment puis-je moi-même déceler en moi sa manifestation ?
Le Père Séraphim répondit :
— Je t’ai déjà dit que c’était très simple et je t’ai expliqué en détail comment les hommes se trouvaient dans l’Esprit-Saint et comment il fallait comprendre sa manifestation en nous… Que te faut-il encore ?
— Il me faut, répondis-je, le comprendre vraiment bien…
Alors le Père Séraphim me prit par les épaules et les serrant très fort dit :
— Nous sommes tous les deux, toi et moi, en la plénitude de l’Esprit-Saint. Pourquoi ne me regardes-tu pas ?
— Je ne peux pas, Père, vous regarder. Des foudres jaillissent de vos yeux. Votre visage est devenu plus lumineux que le soleil. J’ai mal aux yeux…

Le Père Séraphim dit :
— N’aies pas peur, ami de Dieu. Tu es devenu aussi lumineux que moi. Toi aussi tu es à présent dans la plénitude du Saint-Esprit, autrement tu n’aurais pas pu me voir.

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Janvier 2021 à 10:30 | 12 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vinika le 01/08/2009 15:14
Pour moi, c'est le plus grand de tous les saints, même si j'aime aussi d'autres saints... Il porte et rayonne de lumière et dévoile la vraie vie,
Par contre, quel paradoxe qu'il soit né dans un lieu qui allait devenir un centre militaire et ... nucléaire, (avec sa lumière irradiante ! )

2.Posté par vladimir le 01/08/2009 15:38
Voilà vraiment un texte extraordinaire, que nous devrions lire et relire... (1), En effet, le message de Saint Séraphim est universel est prophétique. De plus, il a donné une impulsion fantastique à la pensée orthodoxe russe, en particulier à travers le célèbre ermitage d'Optino, et le brillant renouveau de la fin du XIXe lui est en grande partie redevable.

Ce court extrait est souvent cité car il introduit à la spiritualité de Saint Séraphim et éclaire la doctrine orthodoxe de la déification de l'homme et de son union avec Dieu. Il illustre en particulier la place du corps dans cette déification: ce n'est pas seulement l'âme qui rejoint Dieu, mais bien tout le corps qui est transfiguré comme le sont ceux de Saint Seraphin et de Motovilov (2)

Et pour nous guider concrètement aujourd'hui, je relève en particulier ce court passage:
"Cette grâce reçue au baptême, est si grande, si indispensable, si vivifiante pour l’homme, qu’elle ne lui est pas enlevée jusqu’à sa mort, — même s’il devient hérétique —…". Je le trouve d'autant plus instructif et puissant aujourd'hui que tout ce texte est repris sur le site de "l'Eglise Orthodoxe des Gaules" … (3). N'est ce pas un signe supplémentaire pour indiquer la vanité de nos querelles subalternes?

(1) Disponible aux éditions du Cerf (cf. http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=7924) qui écrivent "« L'Entretien avec Motovilov » constitue, avec les « Récits d'un pélerin russe » et la « Petite Philocalie », l'un des trois joyaux de la spiritualité orthodoxe. Aucun saint n'est plus populaire dans l'orthodoxie slave que cet extraordinaire bonhomme de Starets Séraphim, tout droit sorti d'un roman de Dostoievski, qui habite dans les bois, guérit les malades, reçoit tous les pauvres et les illumine de sa parole. (…) Après la mort de Motovilov, sa femme entre au monastère et y apporte tous ses papiers. Ce n'est que 72 ans plus tard, en 1902, qu'elle y retrouve le texte de l'«Entretien». Il est publié en juillet 1903, le mois même où est célébrée à Sarov, en présence du tsar Nicolas II, la canonisation de Séraphim.
(2) Cf Kallistos Ware, "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles" p.155-156
(3) Église non canonique qui "participe à la restauration de l’Église Orthodoxe Occidentale et spécialement dans ses institutions, sa spiritualité, ses usages liturgiques, et notamment dans l’usage du rite local, appelé « rite des Gaules »." cf. http://www.eglise-orthodoxe.eu/orthodoxe_gaules_1.htm

3.Posté par Xenia Krivochéine le 01/08/2009 21:42
Voici un récit de Xenia Krivochéine consacré au pèlerinage qu'elle a effectué à Diveevo en 1998:

"ДИВЕЕВО"

Трудно начать рассказ о нашей поездке, и назвать её паломничеством, видимо, тоже трудно. А препятствия на пути к её осуществлению были, но скорее организационные, рутинные, хотя в последние дни в Москве, уже перед началом 1998 года (а задумали мы ехать в Дивеево 3 января), в предпраздничной гостевой суете под подсказку на ухо дьявольски шепталось, что трудно, сложно, никто не ждёт, да и мерещилось, что не те попутчики, как добираться по морозу, ну и прочие бытовые, уже отвычные глупости.....После 1989 года, получалось, что один раз в два года мы с Никитой приезжали в Россию и сейчас мы опять оказались в Москве. В Дивеево мы задумали поехать давно – наш сын Иван уже побывал там, опередив нас на три года. Летом он попал на большой праздник к 1 августа, когда празднуется день преп. Серафима Саровского. Уже по фотографиям Ивана, где дороги и тропинки вокруг монастыря выложены цветами (подобные узоры из живых цветов я видела только в Индии), Дивеевская природа и возведённые храмы в ней, на фотографиях, выглядели почти что как заманка туристов…но рассказы нашего сына были лучше всех фотографий.

Ну так вот, мы купили билеты на поезд, и с нами выразили желание ехать московские друзья, муж и жена А.
3 января в 22 часа мы сели в поезд на Казанском вокзале, зашли в вагон, которому были несказанно удивлены: вышитые занавесочки на окнах, мягкие матрасы, чистое бельё и все прочие атрибуты так называемого СВ. Мне показалось, что у наших спутников от этого нежданного комфорта, поднялось настроение. Попили чаю и улеглись…в 5 часов утра зазвонил мой будильник, и проводница за дверью сообщила: " Подъезжаем к Арзамасу!"

Suite http://www.rusk.ru/st.php?idar=113062

4.Posté par vinika le 02/08/2009 20:33
dommage je ne peux pas le lire,
http://www.orthodoxologie.blogspot.com/_
sur ce blog des récits édifiants à la mémoire de saint Séraphim de Sarov;

5.Posté par Michel le 03/10/2010 04:25
Un tres grand saint. Le texte de l`entretien avec Motovilov est d`une beauté inouie et d`une aide incroyable pour la priere et le recueillement. Un texte définitivement inspiré directement du St-Esprit pour aider tout les chrétiens a trouver Dieu.

Merci a ce grand Starets!

6.Posté par justine le 15/01/2012 21:15
Juste une petite remarque au no 2 de Vladimir : On ne peut limiter le nombre des joyaux de la spiritualité orthodoxe à 3. Ils sont innombrables. Je ne veux même pas commencer d’énumérer, car je n’arriverais pas au bout.

7.Posté par vladimir le 16/01/2012 15:30
@Justine,

Rendons aux éditions du Cerf ce qui leur appartient: je les citais. J'imagine qu'il s'agit "des trois joyaux de la spiritualité orthodoxe"… qu'ils ont publiés? :-)

8.Posté par Clovis le 03/08/2014 15:16
Saint Séraphin compte en effet parmi les plus grands, et son universalité dépasse fort heureusement la sinistre Sarov, ville close.
Cependant, cette universalité du Saint et de la foi orthodoxe se heurte à quelques soeurs du monastère de Diveevo qui encore une fois ont refuser d'accepter des diptyques avec des noms de Saints, qui ont eu le malheur de ne pas être russes. C'est lamentable, et à Moscou c'est la même chose notamment dans le monastère où se trouvent les reliques de Sainte Matrona. Kyrie Eleison.

9.Posté par Gilles le 16/01/2020 20:45 (depuis mobile)
Parmi d''autres . Et Le Père ? Le Père , Notre Père , au Nom du Père , hors les murs aussi , de multiples chemins de nos jours aussi et de ceux après nous d'' Espérance et hors les murs aussi

10.Posté par Михаил le 17/01/2020 08:46 (depuis mobile)
Pourquoi se formaliser, Clovis ? Le Très-Haut, Lui, sait parfaitement qui sont ces personnes, quels que soient leurs prénoms... Et c''est là l''essentiel.

11.Posté par Tchetnik le 17/01/2020 20:06
@Michel

on peut se formaliser d'un comportement anti-chrétien de personnes se prétendant pourtant Chrétiennes.

12.Posté par Jean Liamine le 18/01/2020 01:58
Petite histoire de l'icône de Saint Séraphin de Sarov ( église St Séraphin de Sarov à Paris )

Cette histoire est doublement miraculeuse: elle comprend deux épisodes intimement liés bien que distants de 80 ans.

Voici donc la petite histoire de l’icône de Saint Séraphin de Sarov à Paris

Premier épisode :

1922- En Russie, dans la ville d’Orel, la révolution bolchevique bat son plein. Zénaïde, jeune fille d’une vingtaine d’années, partage depuis plus de 2 ans la vie quotidienne des soeurs au monastère de la Présentation. Elle habite chez la supérieure, l’higoumènia Alexia (veuve Timacheff-Behring, née Polouektoff). Celle-ci a veillé à son éducation depuis la mort prématurée de la propre mère de ZénaÏde; elle est devenue en fait sa mère adoptive; matouchka Alexia a pour neveu Ivan Liamine, le promis de la jeune fille. Il y a déjà plusieurs années, en 1916, les deux jeunes gens s’étaient fiancés; mais les événements tragiques de la révolution les séparent, et Ivan se retrouve à Paris où il invite instamment Zénaïde à venir le rejoindre, afin de s’y marier comme ils en avaient fait le serment.
La jeune fille, qui ne se sent pas faite pour la vie monastique, accepte :elle part d’abord pour la Sibérie, à Tomsk (six jours de voyage dans un wagon à bestiaux), pour y faire ses adieux à son père. Son retour à Orel va durer plusieurs semaines : elle reste bloquée à Tcheliabinsk, son passeur à travers les lignes de l’armée rouge venant d’être fusillé; mais des amis retrouvés providentiellement l’aident à rejoindre le monastère d’Orel.
Avant son départ définitif pour la France, son père spirituel et confesseur, Séraphin, évêque d’Orel, lui donne sa bénédiction et lui confie une grande icône de saint Séraphin de Sarov (priant à genoux sur une pierre dans la forêt), toujours présente dans son bureau. Il lui demande de remettre cette icône au métropolite Euloge à Paris. L’icône, peinte sur toile par un moine d’Optino, est ainsi enlevée de son cadre, enroulée dans un linge ; elle accompagnera la jeune fille pendant tout son périple et à travers tous les contrôles. Zénaïde finira par s’embarquer sur le dernier paquebot en partance de Saint-Pétersbourg, chaperonnée par une autre tante de son fiancé, quittant toutes les deux leur pays natal pour toujours.
A son arrivée à Paris, elle va voir le métropolite Euloge et lui présente l’icône du Saint. Mgr Euloge ordonne aussitôt de l’encadrer et de la placer dans la chapelle d’une maison d’étudiants située dans le jardin d’un immeuble au 91 de la rue Lecourbe dans le XVème arrondissement de Paris, où il projette d’ériger une église : l’église de Saint-Séraphin-de-Sarov. Elle sera construite en1933. L’icône s’y trouve toujours actuellement.
(l’article ci-dessus est paru sur le site d’Orthodoxie.com il y a quelques années)

Second épisode :

2002- 80 ans après l’arrivée de l’icône de Saint Séraphin de Sarov à Paris et 8 années après la mort de ma mère Zénaïde Liamine, un groupe de journalistes de la télévision russe Canal 3 vient chez moi à Paris pour une interview au sujet des marchands de Moscou Liamine et de leur mécénat, ainsi que du retour dans sa ville natale de Moscou, des chants liturgiques composés par mon père,
Ivan Semionovitch Liamine: mais je ne sais alors pas pourquoi, je décide en fait, de les emmener à l' église St Séraphin rue Lecourbe , où nous sommes accueillis par le recteur, le père Nicolas Cernokrak; et là, devant l'icône, je leur raconte" la petite histoire de l' icône de St Séraphin"; l' émission doit passer sur Canal 3 dans toute la Russie.
Une quinzaine de jours après, je reçois un coup de fil: "Ici la mère supérieure du monastère de la Présentation de la ville d' Orel, l' higoumène Olympiade, mes paroissiens sont accourus me dire qu' un français parlait de nous à Paris ?! -Ma mère , ce français , c' est moi !.. " ; nous parlâmes près d' une heure . Le monastère en ruine, avait rouvert ses portes depuis quelques temps et se reconstruisait peu à peu. Les soeurs connaissaient peu de choses de la vie de l'évêque Séraphin d' Orel, sauf qu'il avait été fusillé en 1937, et ignoraient jusqu'au nom -même de la dernière higoumène du monastère, mère Alexia, ma grande- tante...J' envoyai aussitôt une quinzaine de photos des années 1920 1922, et des années 1923 à 1933; en effet ma mère avait pu correspondre toutes ces années avec Matouchka Alexia jusqu' à sa déportation à Alma Ata. C'est cette correspondance , riche, tant sur le plan historique que religieux, que j' ai été amené à sortir des archives familiales et à transmettre peu à peu au monastère
d 'Orel où je me suis rendu en 2004. Les moniales ont publié depuis, deux fascicules sur la vie et le martyre de la mère Alexia , morte en prison à Vologda en 1941 ( d' après les archives soviétiques auxquelles elles ont pu avoir accés). Récemment un livre a été édité, sur la vie et l’œuvre du saint neo -martyr Séraphin ‘(Ostrooumov) , archevêque de Smolensk et d’Orel.

C' est ainsi que par un second miracle , Saint Séraphin de Sarov a rendu leur véritable histoire, aux soeurs du monastère de la Présentation de la bonne ville d' Orel.

13.Posté par Nicodème le 18/01/2020 16:02
Pour la petite histoire , j'ai découvert le personnage de St Séraphim de Sarov ds un petit ouvrage kto (des Béatitudes !!! eh oui , il y a eu quelque chose de bon , quand même ds cette maison) , lorsque j'étais encore de l'ECR . Cette découverte m'a tout de suite impressionné , et enthousiasmé . "Le but de la vie , c'est l'acquisition de l'Esprit Saint" . Et puis , finalement , selon le principe bien connu , on finit par préférer l'original à a copie , même si l'animal politique en soi renâcle .

14.Posté par Nicodème le 18/01/2020 16:09
@jean Liamine : votre histoire familiale est très touchante .

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