Site de l'OLTR - Editorial de Février 2019 - Crises et perspectives
L’OLTR a récemment exprimé sa plus vive inquiétude quant à la situation de l’Eglise orthodoxe en Ukraine. Nos craintes se sont, malheureusement, vérifiées. Toute notre admiration va à l’Eglise orthodoxe en Ukraine, sous l’omophore spirituelle de Mgr Onuphre, qui a su conserver son autorité sur l’Eglise ; ce qui, en fait, est une évidente réception du Concile de Moscou de 1917 quand l’Eglise se démarque de sa soumission au pouvoir politique. Nous reviendrons sur cette situation et sur ses conséquences sur l’Unité de l’Eglise orthodoxe.

Mais un autre bouleversement est apparu. Le patriarcat de Constantinople a décidé, très soudainement, de révoquer le Tomos de 1999 par lequel il octroyait le statut d’exarchat à l’Archevêché. Cette situation nouvelle impose à l’Archevêché de réfléchir à son destin.

Accepter celui que lui dicte le patriarcat de Constantinople revient à briser l’Unité de ce corps ecclésial.

Au premier abord, il y aurait une certaine logique canonique à cette réorganisation « territoriale » au sein des métropoles grecques. Mais le constat s’arrête là. Les malencontreuses initiatives du patriarcat de Constantinople en Ukraine et la coïncidence des deux décisions orientent, en fait, vers des motivations politiques à cette réorganisation.La révocation du Tomos de 1999 qui liait l’Archevêché au patriarcat de Constantinople révèle, au grand jour, le malentendu qui subsistait entre ces deux entités et qui doit, maintenant, être dissipé : L’Archevêché s’est toujours imaginé que la protection du Patriarcat de Constantinople était la seule solution pour conserver les orientations qu’il se définissait alors que le Patriarcat de Constantinople a toujours considéré que l’Archevêché était simplement l’une des entités, celle-ci de tradition russe, sur laquelle elle mettait en œuvre sa conception de la diaspora.

L’introduction du Tomos de 1999 fait référence à la 28ème décision du IVème concile de Chalcédoine et l’on sait quelle interprétation erronée en avait le Patriarcat de Constantinople.

Fondamentalement, l’Archevêché doit rester attaché à sa tradition russe. Cette tradition russe peut se manifester de multiples manières : nous avons la référence constante, dans les invocations, aux saints de la terre russe, il peut s’agir des pratiques liturgiques, d’un attachement à l’art iconographique ou à l’architecture des édifices. La tradition russe est aussi comprise comme une aspiration à vivre selon les décisions du Concile de Moscou. Ici, on doit déplorer que ce volet soit quelquefois retenu comme l’exclusive manifestation de la tradition russe ; qui plus est, suivant une interprétation erronée de ce Concile de Moscou qui veut voir l’installation d’une « démocratie » dans l’Eglise et plus largement de pratiques relevant du monde politique, d’une large confusion entre la nature divine et la nature humaine.

L’Eglise n’est pas le mélange mais l’union de ces deux natures. Il convient de rappeler que le Concile de Moscou de 1917 a justement, à travers la restauration du Patriarcat, rétabli l’autorité de l’Eglise sur l’Eglise. Bien sûr, comme l’évoque le père Alexis Kniazeff (dont l’autorité spirituelle et pédagogique sur l’Institut Saint-Serge, la paroisse Saint-Serge et sur l’ACER était reconnue et vénérée), la participation des laïques à la vie de la paroisse ou du diocèse, souvent pour les tâches administratives, toujours sous l’autorité des clercs, est une caractéristique très importante. Et cette dimension bien développée en Occident a aussi été soulignée par le patriarche Alexis II quand il a émis sa proposition de réunir les paroisses de tradition russe autour de ces valeurs.

Nous voulons, ici, réfuter un reproche qui est souvent formulé dès lors que l’on parle de tradition nationale. On présente le maintien d’une tradition nationale, dans l’orthodoxie, comme une aspiration à servir une ethnie, une nation ou un pouvoir politique. Rien de plus faux et nous insistons pour affirmer qu’une tradition nationale, la tradition russe dans notre cas, est en réalité un des vecteurs sur lequel s’édifie l’orthodoxie locale.

Au passage, pourquoi critiquer cette compréhension de l’apport de la tradition russe et justifier, dans le même temps, de rejoindre l’Eglise roumaine ? On se rappelle que le synode de l’Eglise de Roumanie a formulé un appel à sa diaspora , dans un esprit identique à celui que nous définissons et qui suscita une bien vive réaction de la part de vingt-huit personnalités orthodoxes[vii][viii].

En vérité, cette contribution de la tradition russe pour édifier l’orthodoxie locale est tout l’esprit du Message du Patriarche Alexis II[ix]. L’OLTR (Orthodoxie Locale de Tradition Russe en Europe Occidentale) a toujours déploré que ce message n’ait été ni écouté, ni entendu, ni compris et finalement, de fait, ait été rejeté. Aujourd’hui, au moment où le destin de l’Archevêché va se décider, nous invitons, à nouveau, ses fidèles à s’inspirer de ce message et à entrevoir cette voie qui peut certainement offrir à l’Archevêché, le destin qu’il s’est refusé jusqu’alors.

Dans la situation actuelle, il peut simplement s’agir, pour l’Archevêché, de solliciter cette protection canonique qui lui permettrait de prolonger son expérience et vivre sur le socle qu’il a édifié. A l’image de ce qui se vit avec l’Eglise Orthodoxe russe à l’Etranger, nous sommes convaincus qu’un nouvel espace de conciliation et d’échanges d’expérience pourra alors s’ouvrir. Enfin, pourraient être dépassés, tous les clivages et les tensions d’avec l’Eglise russe qui, elle, a su dans un héroïsme jamais égalé surmonter les défis terribles du 20ème siècle.

Le Martyre dont elle s’est relevée constitue assurément une manifestation de la tradition russe qu’il ne faudrait pas oublier et dont il faudrait, même, s’inspirer dans ce monde où l’athéisme se répand.

Gueorguy von ROSENSCHILD

Président de l’OLTR Orthodoxie Locale de Tradition Russe en Europe Occidentale


Lire aussi Rue DARU: Aventures d’un Tomos en 1998-2000

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Février 2019 à 10:26 | 20 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par OLTR - WEB-MASTER le 13/02/2019 10:57
Merci au blog "Parlons d'orthodoxie" pour cette mise en ligne.

Signalons simplement que le texte original (lien ci-dessous), sur le site de l'OLTR, propose des liens et des références qu'on ne retrouve pas sur le présent blog.

Pour éviter des recherches fastidieuses, nous rappelons, ici, ces références (notées de [i] à [ix]) même s'il est plus pratique d'accéder à ces liens à partir du texte accessible ci-dessous:

[i] http://www.oltr.fr/documents/publications/196-editorial-de-octobre-2018-preserver-l-eglise-orthodoxe-d-ukraine-et-sauver-l-eglise-orthodoxe
[ii] http://www.oltr.fr/documents/publications/190-editorial-de-decembre-2017-concile-de-moscou-de-1917-1918
[iii] http://www.oltr.fr/documents/publications/101-l-avenir-de-l-eglise-orthodoxe
[iv] https://www.ina.fr/audio/PHD96004547
[v] https://orthodoxie.com/message-du-patriarche-daniel-aux-roumains-de-la-diaspora/
[vi] https://orthodoxie.com/appel-a-lunite-et-a-la-dignite-roumaine-de-leglise-orthodoxe-de-roumanie/
[vii] https://orthodoxie.com/reaction-de-vingthuit-personnalites-orthodoxes-en-europe-occidentale-a-lappel-a-lunite-et-a-la-digni/
[viii] https://orthodoxie.com/la-metropole-roumaine-deurope-occidentale-et-meridionale-vient-de-mettre-en-ligne-un-texte-en-reponse-aux-interrogations-s/?fbclid=IwAR3upUrnex_fDf91R88WP9b8_XxdO7U_j3XhS3PlPYoOKF2Q5AFGbZxY3OY
[ix] http://www.oltr.fr/documents/73-appel-historique-adresse-par-le-primat-de-l-eglise-russe

2.Posté par Nicodème le 13/02/2019 15:50
Et si , pour nous , orthos de souche française , la solution ne consiste pas tout simplement à reprendre le chemin tracé par la confrérie Photius , puis l'ECOF , avant que celle-ci ne dérive ?

3.Posté par Marie Genko le 13/02/2019 17:22
Durant cent ans l'Archevêché des église russes d'Europe occidentale a rempli sa mission.
Il a pris soin des fidèles exilés de Russie et il a transmis le témoignage orthodoxe à toute l'Europe occidentale.

Son destin est-il de disparaître aujourd'hui ?

Je suis profondément reconnaissante à Guéorguy von Rosenschild de nous aider à mieux comprendre les enjeux et les perspectives qui s'ouvrent devant les fidèles de ce diocèse.

Cette réflexion nous concerne tous.

Comment préserver ce qui nous a été transmis ?
Puisse le Seigneur conduire les responsables de cette structure ecclésiale à prendre leurs décisions dans la prière et dans le souci de servir le Christ.
Pour l'OLTR le seul chemin qui nous permette de rester fidèles à nos fondateurs est un retour vers le patriarcat de Russie.
C'est certainement le choix, qui aurait été celui de mes parents.
Et c'est mon choix aussi.

4.Posté par Théophile le 13/02/2019 18:53
@ Nicodème
Le chemin de l'ECOF portait quelque chose de valable: le retour orthodoxe à l'Eglise locale. Certaines intuitions étaient justes, même si la réalisation n'a pas été à la hauteur. Il y aurait à méditer en tout cas.

5.Posté par Marie Genko le 13/02/2019 23:07
Pour les messages 2 et 4
Ne serait-il pas plus normal que l'Eglise catholique tire la leçon de ses erreurs et retrouve son Orthodoxie première ?
Les temps sont durs pour nos frères catholiques.
En 1789 l'Eglise latine et ses prêtres ont été décimés !
Combien de martyrs durant la Révolution française !
Le témoignage de l'Eglise de Russie, qui s"est relevée de 75 années de persécutions, devrait raviver l'espoir de la renaissance de la Foi en Occident !
L'exemple de tous ces Orthodoxes réfugiés ici en France a lui aussi semé ses fruits
Je suis complètement convaincue que cette terre de France, qui a été si riche des prières de ses enfants renaîtra à la Foi.
L'Archevêché n'est pas une pierre angulaire pour une Eglise Locale Orthodoxe de France ou d'Europe occidentale, l'Archevêché est un diocèse, fondé par l'Eglise russe, et sa vocation est de retourner vers Elle.

6.Posté par Nicodème le 14/02/2019 10:39
@Marie (message 5) : sans doute avez-vous raison , chère marie . En ce qui concerne l'Archevêché qui , effectivement , aurait dû répondre favorablement à l'appel d'Aleris II , il y a déjà de nombreuses années . Le refus est dû aux nuques raides et à une sorte de russophobie , qui a pris le relais de la soviétophobie , elle , bien compréhensible , ds les milieux de la diaspora russe . J'ai pu le voir réellement . Ils ne se sont pas aperçus que l'URSS était tombée .

Mais pour nous , français de souche , "nés dans" l'Eglise romaine , et qui ne nous sommes pas relevés du désastre des années 60-70 , et avons recherché le salut dans le retour aux sources de l'Eglise indivise du premier millénaire , la solution est dans une refondation de l'ECOF , mais sous l'omophore du PM ou de l'ERHF , afin de prévenir toute dérive ésotérique , et aussi de s'assurer de la qualité des clercs . A cet égard , le séminaire d'Epinay -s-Sénart pourrait peut-être jouer un rôle important .

7.Posté par Théophile le 14/02/2019 11:36
@ Marie Genko
Que les fidèles catholiques reviennent vers la pleine Orthodoxie, je l'espère de tout mon coeur - ce serait la plus belle des conversions.
Après, il demeure que les fidèles orthodoxes aussi sont appelé à oeuvrer dans leurs actes ici-bas avec foi.
Et la pierre angulaire, c'est le Christ. Il n'y a pas d'alternative.
Je ne crois pas qu'une communauté particulière doive rebâtir l'Eglise locale. Mais tous doivent oeuvrer - en actes sincères, pas seulement en paroles.
Si l'attente de la conversion des catholiques est l'excuse pour rester dans une situation d'absence de responsabilité canonique, c'est très grave. Car nous portons tous une petite part de responsabilité à l'état de l'Orthodoxie en Europe occidentale.
Donc, l'Archevêché, comme les autres communautés, a vocation à travailler à l'Eglise locale ici et maintenant. Comment cela se concrétisera ne nous appartient pas - laissons aussi faire l'Esprit. Mais s'enfermer avec la politique des hiérarchies par diasporas, c'est s'opposer aux canons et porter un contre-témoignage à l'unité du corps du Christ.
L'Eglise est Une - et le corps du Christ ne peut pas être divisé selon des critères culturels. Cela ne signifie pas qu'il faille supprimer l'héritage russe et tout ce qu'il a apporté, mais simplement ne pas bâtir sur ce critère - car le trésor qui nous a été transmis, c'est la foi orthodoxe et non la russité ou l'hellénité.
Je ne comprends pas comment les intervenant peuvent se plaindre ici de l'horreur théologique qui se produit en Ukraine et soutenir que l'Eglise locale en Occident doive être bâtie sur des critères du même type (et qui produisent et produiront la division au lieu de réunir l'Eglise).
Peut-être est-ce même ce contre-témoignage (et la division qui en résulte) qui empêche les catholiques à revenir à l'Orthodoxie.
Quand on croit à l'Eglise - on la dit UNE, SAINTE, CATHOLIQUE et APOSTOLIQUE.
Une - c'est très clair, l'Eglise est UNE en Christ.
Sainte - c'est très clair, aucune compromission n'y est possible, l'Eglise est CONSACREE A DIEU et vit dans la plénitude de l'Esprit Saint, en la Sainte Trinité.
Catholique - c'est plus polysémique, mais on comprend que l'Eglise RASSEMBLE tous les fidèles, dans la diversité des cultures et des époques - en une seule foi et un seul Christ.
Apostolique - l'Eglise est une réalité divino-humaine qui a reçu et transmis la foi des Apôtres et qui est ENVOYEE dans le monde pour porter témoignage auprès de tous les peuples.
Si nous récitons le credo avec foi et amour, alors que la foi et l'amour illuminent aussi nos actes au quotidien.

8.Posté par Silvain : un ferment de paix le 14/02/2019 12:01
Pour les messages 2,4,5
J'ai bien l'impression que s'il fallait reprendre la chemin d'une tradition occidentale, après les épisodes de l'ECOF et ses satellites, il faudrait tout d'abord faire l'anamnèse et l'analyse des erreurs commises. Puis prendre le chemin de Ninive avec le sac et la cendre. Tant d'idées justes, et tant de précipitation. Tant de lucidité et tant d'orgueil. L'Exarchat russe de Constantinople contient le levain impur de l'ECOF, et il y aura encore des retombées désolantes après la chute à laquelle nous assistons. Il y aura peut-être aussi des dissidences qui se sépareront encore une fois de l'Église. Une purification est nécessaire : sortir de l'émotion, de la volonté propre, se mettre à l'écoute de Dieu. Pour une génération (au moins!) c'est fichu, d'où l'importance de la tradition russe, qui est à la fois un refuge, une base saine, une référence et un ferment de paix. Quant à l'Église latine, pour renaître elle doit tout d'abord mourir, ce qui ne veut pas forcément dire que les portes de l'enfer prévaudront contre elles. Mais elle doit mourir à tous ses errements, doctrinaux, ecclésiologiques, liturgiques, pastoraux. Là aussi il faut une autre génération, parce que l'actuelle ne fait que terminer le sale boulot, et des millions de personnes vont se retrouver sur le carreau. L'idéal serait bien entendu que les futurs travaux de restauration du "paradis perdu" de l'Église d'Occident se fassent en tenant compte des erreurs du passé, tout en conservant ce qui est bon. Et il y a beaucoup de bon, que ce soit dans les traditions latines, dans les visions et les recherches qui sous-tendent l'ECOF et même ses satellites. Mais pour l'instant il y a beaucoup trop d'émotion, d'intellectualisme, de psychique, de charnel, de désirs, de peurs. Tout cela constitue un empêchement certain. Avec la grâce de Dieu cela se fera un jour, mais ce sera une nouvelle génération, une nouvelle ère, un nouvel élan, un nouveau souffle. D'ici là, la tradition russe, solide comme un roc, prendra le relais, et elle est suffisamment riche et juste pour satisfaire tous ceux qui attendent ces temps, sans qu'ils ne désespèrent, bien au contraire.
Ce sera pour une autre génération. D'autres viendront, qui seront meilleurs que nous. Soyons en paix et ne désirons que la vie éternelle.

Jean 12:23-25
Jésus leur répondit: L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.

9.Posté par Marie Genko le 14/02/2019 14:50
messages 6, 7, et 8.
Merci pour vous être donné la peine de répondre à mon message.
Je crois que nous avons ensemble exprimé l'essentiel.
Ensemble nous devons essayer de témoigner la Foi et l'Eglise indivise du premier millénaire.
Et je suis convaincue que chacun d'entre nous à sa manière essaye de le faire et dans sa famille et dans son entourage et auprès de tous ceux qui veulent bien écouter et s'intéresser à l'Histoire de l'Eglise du Christ.
Lorsque vous, Théophile, écrivez, je vous cite:

"car le trésor qui nous a été transmis, c'est la foi orthodoxe et non la russité ou l'hellénité."

Oui, vous avez raison, nous devons nous enraciner dans la Parole du Christ et non pas dans une Tradition culturelle donnée.
Non, vous avez tort car la Pentarchie des premiers siècles a justement été instituée pour enraciner les peuples dans une approche de leur Foi incarnée dans l'âme et la culture de chacun des peuples christianisé.!
Voilà pourquoi, il est si important que l'Eglise Latine retrouve son Orthodoxie perdue, car elle a longtemps porté les âmes des Nations occidentales.
Je suis convaincue que notre Foi orthodoxe, notre Prière et ce profond sens du Sacré, présent dans nos églises est un témoignage précieux.

Puisse nos divisions ne pas être une source de scandale, car notre responsabilité est grande devant le redoutable tribunal du Seigneur !

10.Posté par Nicodème le 14/02/2019 17:13
@Théophile : comment ne pas approuver vos propos ?

@Sylvain : un peu flippant , mais l'inertie des phénomènes sociaux , donc ecclésiaux étant ce qu'elle est , je crains que vous n'ayiez raison aussi . Je mourrai donc en ne pouvant faire autrement que d'observer la continuation de la démolition et de l'effondrement (j'ai 72 balais). Un peu pour ça que je me dis "agnostique" . Se réfugier sous les pans du manteau de l'Eglise russe , certes , mais il faudrait que nous ayions 10 , que dis-je , 100 fois plus de paroisses dans notre malheureux pays . peut-être Epinay va-t-il nous secourir ? Quant à attendre le retour vers l'orthodoxie des appareils romains , et vu leur ignorance abyssale de ce qu'est l'orthodoxie ,et surtout du fait que l"'Eglise romaine a été orthodoxe , je crois que c'est totalement utopique . M'enfin , Dieu peut tout , après tout . S'accrocher à cet espoir , et , d'ici là , attendre , comme Bernanos , "les cosaques et le St Esprit!" ...:-)))

11.Posté par Guillaume le 15/02/2019 09:27
@ Marie,
les temps sont effectivement très durs pour Rome, étant encore latin je suis bien placé pour le dire. Les églises se vident, le dogme part en quenouille dans un relativisme béat. La messe est plus une activité sociale que la rencontre avec le Sauveur. Les sermons sont déplorables. J'ai pu faire la comparaison entre ceux de mon évêque locale et ceux du hiéromoine Alexandre Siniakov. Il n'y a aucune comparaison, le père Siniakov montrant la signification profonde de l'Evangile, parlant du contexte particulier du passage de l'Evangile. Alors que monseigneur de Metz-Noblat lui niait les miracles d'une Sainte, parlait de magiciens et de hobbits!

12.Posté par Marie Genko le 15/02/2019 16:35
@Guillaume, votre message 11

Merci de me confirmer ce que j'ai pu constater dans mon propre entourage.
Peut-être est-ce dans un soucis d’œcuménisme que les Catholiques ont essayé de construire des églises modernes aussi semblables que possible aux temples protestants.
Des églises vides symboles !
Et il y a bien longtemps que le sens du Sacré a fuit ces murs vides.
Peut-être est-ce toujours dans ce soucis d’œcuménisme que les prêtres catholiques n'osent plus rappeler aux fidèles leurs devoirs religieux les plus élémentaires?
Lorsque j'entends des Catholiques me dire qu'ils vont à l'église lorsque cela est compatible avec leur emploi du temps et que leur conscience ne le leur reproche pas, je leur fait remarquer que le libre arbitre est une approche dont nous sommes redevables à nos frères Protestants.
Ces malheureux Protestants qui ne se remettent pas de leur révolte et de longue privation de Communion.

Souvenons-nous, sur notre beau sol de France ce ne sont pas les grandes âmes et les beaux exemples qui ont manqué.
Même au temps des répressions religieuses de la révolution française, combien de martyrs !
Et parmi ces décombres apparut le curé d'Ars, qui fut véritablement un Saint homme.
Aujourd'hui notre pauvre Nation française a véritablement touché un fond d'impiété !
Je suis convaincue qu'un redressement se produira, à la Grâce de Dieu.
Nous verrons à nouveau les églises se remplir et la piété renaître dans ce magnifique pays !
Nous les Orthodoxes nous ne pouvons que le souhaiter à nos frères catholiques que Le Seigneur les éclaire et les fasse renaître à leur première Orthodoxie.
Prions tous, et le Seigneur exhaussera notre Prière.

13.Posté par Nicodème le 15/02/2019 17:01
@Guillaume : je confirme . Ca n'est pas exagéré . Je n'y vais plus depuis plusieurs années . Mais j'ai participé dernièrement à l'enterrement d'un camarade de chorale (presque 80 ans !) . Ils avaient mis une chansonnette débile d'Akepsimas "il restera de toi" , laquelle dit exactement la même chose que le "monde" , càd la négation , en creux car directement ils n'osent pas encore , de la Résurrection et de la Vie Eternelle . "Il restera de toi" , en gros , tes œuvres , tes pensées , tes écrits , le souvenir que les gens auront de toi , etc... mais ton être profond , ce qu'on appelle l'âme , immortelle , surtout pas !! Bien sûr , tout n'était pas de ce tonneau là , le prêtre a quand même évoqué indirectement la Vie Eternelle de par la liturgie , etc... mais ce cantique de m...vient tout démolir . Il a sans doute été imposé par les "équipes paroissiales" , càd la maffia des vieux (et des vieilles surtout ) ktos plus ou moins crypto-ariens , et qui continuent avec obstination à détruire l'Eglise de Rome , dite catholique .

14.Posté par Théophile le 15/02/2019 18:53
Tout est possible à Dieu. Faisons-Lui confiance, à Lui seul!

Ezéchiel 37, 3-14:
"Il me dit: Fils de l'homme, ces os pourront-ils revivre? Je répondis: Seigneur Éternel, tu le sais.
Il me dit: Prophétise sur ces os, et dis-leur: Ossements desséchés, écoutez la parole de l'Éternel!
Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à ces os: Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez;
je vous donnerai des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, je vous couvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis l'Éternel.
Je prophétisai, selon l'ordre que j'avais reçu. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os s'approchèrent les uns des autres.
Je regardai, et voici, il leur vint des nerfs, la chair crût, et la peau les couvrit par-dessus; mais il n'y avait point en eux d'esprit.
Il me dit: Prophétise, et parle à l'esprit! prophétise, fils de l'homme, et dis à l'esprit: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu'ils revivent!
Je prophétisai, selon l'ordre qu'il m'avait donné. Et l'esprit entra en eux, et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds: c'était une armée nombreuse, très nombreuse.
Il me dit: Fils de l'homme, ces os, c'est toute la maison d'Israël. Voici, ils disent: Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus!
Prophétise donc, et dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'ouvrirai vos sépulcres, je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et je vous ramènerai dans le pays d'Israël.
Et vous saurez que je suis l'Éternel, lorsque j'ouvrirai vos sépulcres, et que je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple!
Je mettrai mon esprit en vous, et vous vivrez; je vous rétablirai dans votre pays, et vous saurez que moi, l'Éternel, j'ai parlé et agi, dit l'Éternel."

15.Posté par Marie Genko le 16/02/2019 10:48
Cher Théophile,

Merci pour ce rappel de l'impressionnante prophétie d'Ezéchiel.

Année après Année, psalmodiée le Vendredi Saint, elle nous rappelle la Misère et la Gloire de notre chair .
Par notre baptême nous avons revêtu le Christ, et comme Lui nous ressusciterons.

Alors réjouissons nous!
Louons Dieu, et partageons notre Joie avec nos frères occidentaux, qui se sont laissés absorber dans les ténèbres de l’hérésie.

16.Posté par Михаил le 16/02/2019 21:53 (depuis mobile)
Les derniers événements démontrent que le Patriarche de Constantinople ne vaut guère mieux que le "Patriarche" de Kiev. La survie de « l''Archevêché » passe par le retour à l''Eglise-mère, qui est à Moscou... À défaut, ce sera la désintégration.

17.Posté par Gueorguy le 10/05/2019 17:00
Bonjour,
En plus du texte ci-dessus, rédigé en tant que président de l’OLTR, je voudrais apporter ce commentaire à titre personnel.

J’observe les différentes déclarations, les différentes positions ou pétitions qui apparaissent sur les blogs et les réseaux sociaux; particulièrement dans le sillage de la lettre de Mgr Jean du 22 avril. Pour être sincère, je m’étonne de la teneur de beaucoup d'entre elles. Le point de vue de notre mouvement, même si antérieur à ces récentes déclarations, est déjà bien exprimé. Il est inutile d’y revenir. Un aspect de ces déclarations retient mon attention, toutefois.
La lettre de Mgr Jean invite à une prochaine réunion pastorale et on lit, ici ou là, si l'on a bien compris les revendications dans ce sens, que cette instance n'aurait pas de valeur car seul l'AGE en détient et on se réfère, pour l’affirmer, au Concile de Moscou de 1917-1918.

Je retrouve, encore une fois, ce qui est une déformation de la signification profonde de ce Concile de Moscou de 1917- 1918.
En réalité, il faudrait toujours s’efforcer de comprendre le message d’un concile dans le contexte dans lequel il s’est déroulé.
Dans le cas présent, tout d'abord, on peut fortement douter que les pères du Concile de Moscou avait une exacte appréciation de l'application de la loi de 1905 sur les associations cultuelles en Europe occidentale. Ensuite, il est peu probable qu’ils imaginaient que les grands enseignements qu’ils réussissaient à formuler dans ce concile devaient, en premier lieu, s’appliquer à une dispersion à laquelle, malheureusement, l’Eglise russe allait devoir faire face du fait des conditions tragiques auxquelles elles allaient être confrontées. Dès ce moment, on peut douter fortement que les enseignements de ce concile étaient destinés à s’appliquer « brut de fonderie » à la situation des Eglises dans la diaspora. Cela dit, rien n’interdit leur adaptation à ce contexte. Et, pour un exemple, certaines dispositions de l’administration des paroisses peuvent se transcrire.

Quel est donc l’enseignement essentiel de ce Concile en regard, des défis qu'il a sus relever ?
Dans le cas présent, on doit se rappeler que la décision la plus accomplie, la plus achevée et la plus symbolique du Concile de Moscou est, sans contestation possible, le rétablissement du Patriarcat. La signification de cela est suffisamment précisé dans le texte commenté et je ne vois pas l’intérêt de la rappeler ; si ce n’est le point sur lequel je veux revenir à savoir le rétablissement de l’autorité de l’Eglise sur l’Eglise. Rappelons qu’avant ce concile, l’Autorité de l’Eglise était soumise à une autorité laïque.
Si je précise cela, c’est vraiment que de mon point de vue, Un évêque qui invite les pasteurs soumis à son autorité à une réunion pastorale est plus que jamais dans l’esprit de ce Concile. Sinon. Quel est le sens de la Chirotonie ou le sacre épiscopale ou l’ordination sacerdotale ? Je n’ai jamais reçu ces sacrements et c’est avec d’autant plus de facilité et sans avoir à faire preuve d’humilité que je reconnais que le prêtre de ma paroisse, l’évêque de mon diocèse porte sur le troupeau dont il a la charge, une responsabilité que je n’ai pas et leur confère une autorité dont je ne dispose pas. Bien sûr, rien n’empêche de faire preuve de vigilance de la part du laïc et, comme je le rappelle, en faisant allusion au père Alexis Kniazeff, ce dernier peut apporter son aide à l’administration de la paroisse. Bien sûr, l’Evêque ou le prêtre porte l’immense responsabilité que son sacerdoce soit bien reçu. J’assume une description assez inexhaustive de ces missions mais il serait fastidieux de s’y attarder, ici.

En définitive, quelle plus belle mise en œuvre du Concile de Moscou lorsque l’Evêque informe et consulte, déjà ses pasteurs lorsqu’un défi important se présente à lui. On ne peut que rendre grâce à Mgr Jean pour cette attention particulière à son troupeau.

18.Posté par Marie Genko le 10/05/2019 22:29
Message 17
Cher Guéorguy,

Merci beaucoup pour votre message.
Comme vous avez raison de rappeler l'essentiel, je vous cite :

"on doit se rappeler que la décision la plus accomplie, la plus achevée et la plus symbolique du Concile de Moscou est, sans contestation possible, le rétablissement du Patriarcat. ...; le point sur lequel je veux revenir à savoir le rétablissement de l’autorité de l’Eglise sur l’Eglise.
Rappelons qu’avant ce concile, l’Autorité de l’Eglise était soumise à une autorité laïque."

Je crois, moi aussi, que bien des laïques et même certains prêtres de l'archevêché semblent avoir oublié quelle est leur place et quelle est celle de leur évêque !

Prions pour Mgr. Jean, afin que le Seigneur le soutienne dans les immenses défis qui sont les siens.
Que Dieu le bénisse et le garde encore de nombreuses années.

19.Posté par Vladimir G: B R A V O le 12/05/2019 17:24
Entièrement d'accord avec votre analyse, et particulièrement avec le rappel des décisions du Concile de Moscou de 1917-18 qui ne sont mises en œuvre, partiellement, que dans l'Archevêché et l'OCA. Le père Georges Kotchetkov souligne d'ailleurs que ce serait là une avancée pour l'Église russe en cas de réunion avec "Daru": ce modèle vivant de la mise en œuvre de ces principes que l'

20.Posté par Gueorrguy le 12/05/2019 19:48
@19 - Vladimir G

Vous citez le père Georges Kotchetkov. Celui-ci a récemment produit, sur le site de l'institut Saint Philarète, un entretien qui appelle quelques interrogations. Dans cette entretien (en russe), le père Georges semble remettre en cause le principe du patriarcat, lui prêterais de favoriser le cléricalisme et une certaine collusion (ou soumission) de l'église au pouvoir temporel.

Sur le site de l'OLTR, nous avons rappelé cette citation (en annexe, ici) extraite des mémoires de Mgr Euloge dans laquelle ce dernier indique l'opposition de certains, au concile de Moscou de 1917. Ceci pose la question. Le père Georges ne se trouverait pas dans la même mouvance que l'on a identifié au sein de certains milieux de l'Archevêché. On revendique le Concile de Moscou mais on en décèle une lecture discutable.

Gueorguy

Annexe: Citation de Mgr Euloge:

>

Référence OLTR: http://www.oltr.fr/documents/publications/190-editorial-de-decembre-2017-concile-de-moscou-de-1917-1918

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