Sur "Pravoslavie.ru" une interview avec l'archiprêtre Nicolas Ozoline, recteur de la cathédrale Saint Nicolas
Les médias russes et français débattent ces derniers temps de la situation autour de la cathédrale orthodoxe Saint Nicolas à Nice. « Pravoslavie.ru » s’est adressé à l’archiprêtre Nicolas Ozoline, le nouveau recteur de la cathédrale, afin qu’il puisse exposer sa vision des choses. Le père Nicolas est le fils du père Nicolas Ozoline (père), professeur très connu de l’Institut de théologie Saint Serge à Paris (ITO).

- Père Nicolas, vous êtes né et vous avez grandi en France dans une famille d’émigrés russes ; c’est là que s’est déroulée votre jeunesse, c’est en France que résident vos parents. Par la suite vous êtes allé vous installer en Russie où vous avez officié pendant de longues années et où vous avez fondé une famille. Vous voilà de retour en France, vous y avez été désigné pour vivre et travailler à Nice. Vous considérez vous comme étant russe ou français ?

p.N.O.- Nous connaissons diverses étapes dans nos vies, il est difficile de préfigurer l’itinéraire d’une personne. En effet, je suis né à Paris et j’ai grandi en France, un pays auquel je suis très attaché. Mais c’est en Russie que j’ai connu les années les plus actives de ma vie. C’est en Russie que je suis devenu ce que je suis, que j’ai trouvé ma vocation de recteur et que j’ai fondé une famille. J’ai fait un choix, je me considère appartenir à la Russie. Je suis heureux d’avoir la nationalité russe.

Comment définir votre mission à Nice ? Pour quelles raisons avez-vous été désigné dans cette ville ?

p.N.O. - C’est Sa Sainteté le patriarche Cyrille qui m’a missionné à Nice. Il me faut organiser la vie liturgique de la cathédrale, cela sous la direction de Mgr Nestor qui est à la tête du diocèse de Chersonèse. Il me faut prendre en charge les orthodoxes résidant dans le Midi de la France. Nous savons que l’on compte actuellement près de 250.000 Russes qui vivent sur la Côte d’Azur. Ce chiffre englobe les ressortissants de l’ensemble des pays de l’ex URSS. Les familles orthodoxes en constituent la majorité. Ma mission consiste à les ecclésialiser. C’est une tâche immense. Mais je l’appréhende avec joie et optimisme. Mes origines françaises, ma connaissance du milieu émigré et de ses spécifités ne sont sans doute pas pour rien dans ma nomination.

- Les relations entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople sont loin d’être simples, ce n’est un secret pour personne. Il s’agit tout particulièrement de la situation en Europe occidentale et, surtout, en France. A votre arrivée à Nice vous avez concélébré avec des prêtres appartenant au patriarcat de Constantinople. Les clés de la cathédrale n’ont pas encore été remises à l’Eglise russe mais est-ce que ces concélébrations ne permettent pas d’espérer que le conflit trouvera sous peu une solution positive et pacifique ?

p.N.O. - Je vous remercie de m’avoir posé cette question. Le 18 août, à mon arrivée à Nice, la veille de la fête de la Transfiguration de Notre Seigneur, j’ai pu m’entendre avec le père Jean Gueit quant à notre concélébration de cette grande fête. C’était pour moi une grande joie spirituelle car récemment encore j’étais le recteur de l’église de la Transfiguration dans l’île de Kiji, au Nord de la Russie. J’ai donc une perception tout à fait particulière de cette grande fête qui était dans cette contrée la plus joyeuse de toutes celles de l’été.

J’ai perçu cette concélébration à Nice comme un signe de bonne volonté de chacune des deux parties. J’avais le sentiment qu’un nouveau chapitre allait s’ouvrir dans la vie de la paroisse. Nous pouvions penser que nous sommes au début de pourparlers qui conduiraient à une nouvelle organisation de la vie de la cathédrale. Je voulais à tout prix éviter les aspérités susceptibles d’être perçues comme humiliantes par le père Jean et les siens. L’issue de la crise était évidente aux yeux de tous : il fallait trouver une conclusion digne à une période déterminée dans la vie de la cathédrale et en commencer une autre. Cette vision s’est renforcée en moi grâce aux quatre offices que nous avons dits ensemble. Il convient de préciser qu’à mes yeux le père Jean continuait à être le recteur de la paroisse. Nous commémorions exclusivement le patriarche de Constantinople. J’ai accepté cette condition qui m’avait été posée car cela devait favoriser le début des pourparlers et d’une période dite de transition. Malheureusement ce début a été troublé par la mise en ligne sur le Net d’un entrefilet annonçant ma nomination en tant que recteur. Je tiens à préciser que le père Jean était au courant de cela et en avait été averti à l’avance. La publication de cette nouvelle ne fut pas de son goût. A partir de ce moment il ne manifesta plus le moindre désir de coopérer avec moi.

- Ainsi, vous ne pouvez plus depuis ce jour officier à la cathédrale et vous y êtes considéré comme une sorte d’envahisseur ?

p.N.O. - Pas du tout. Je ne suis nullement un envahisseur les paroissiens le savent parfaitement. Je me tiens parmi les fidèles et je prie avec eux. Dans l’Etat de droit qu’est la France, un pays régi par ses lois, les Tribunaux ont disposé de la restitution de cette magnifique cathédrale à la Russie. C’est la Fédération de Russie et non le patriarcat de Moscou qui ont entamé les procédures judiciaires. Il est indispensable de rappeler que la Fédération avait à l’époque proposé à l’ACOR de se maintenir dans les lieux à condition de reconnaître que la cathédrale et le terrain sur lequel elle est bâtie sont la propriété de la Russie. L’ACOR a rejeté cette proposition. A la suite d’un procès fort difficile la Russie a eu à deux reprises gain de cause.

Pendant cette longue période de procédures judiciaires le recteur Jean Gueit a mené « une politique extérieure » anti russe à l’extrême. Son langage était celui employé par l’Eglise Hors Frontières pendant les années de « la guerre froide ». L’ACOR persévère jusqu’à présent dans ce sens. Ce comportement inamical a fait qu’il ne restait en définitive à la Fédération de Russie qu’à s’adresser au patriarcat de Moscou et à solliciter l’Eglise russe de prendre dorénavant en charge la vie ecclésiale de la cathédrale.

- Ce que vous dites est très important car ces derniers temps la cathédrale reste fermée. Des panonceaux annoncent que c’est à la demande de la Fédération de Russie. Auparavant l’église faisait également office de musée, les entrées y étaient payantes. La cathédrale serait désormais fermée car les entrées payantes ont été supprimées et ce n’est qu’aux heures des offices que les portes restent ouvertes. Que direz-vous de cet état de choses ?

p.N.O. - Les décisions récentes prises par le père Jean Gueit sont plus que regrettables. Avant d’avoir été interdite d’accès par l’ACOR la cathédrale était le monument le plus visité de toute la Côte d’Azur. Les visiteurs affluaient de très loin pour admirer ce site. Désormais nous sommes tous privés de ce plaisir. Cet état de choses est parfaitement inacceptable. Quelques éclaircissements : le panonceau posté par l’ACOR dit que « la cathédrale est fermée à la demande de la Fédération de Russie ». Pure contre-vérité. Jamais la Fédération de Russie n’a formulé de telles exigences. Il s’agit d’un stratagème induisant en erreur les visiteurs qui ne sont pas au courant de la situation et qui tirent des conclusions hostiles à l’égard de la Russie.


- Que pouvez-vous dire de la vie de la paroisse ? Lorsque nous avons assisté il y a un certain temps à un office nous avons été désagréablement surpris par le peu de fidèles réunis pour une fête aussi solennelle que celle de l’Exaltation de la Sainte Croix. Les lectures étaient inintelligibles et se faisaient tantôt en français, tantôt en russe moderne, et non en slavon d’église. Les chants nous ont paru mal ordonnancés et hésitants. N’est-ce pas un peu triste lorsqu’il s’agit de la plus grande église russe de la région ? Comment expliquez-vous cela ?

p.N.O. - Le choix du français en tant que langue liturgique se justifie par la présence de nombreux francophones parmi les fidèles. Cela fait partie de la mission orthodoxe. Le père Jean Gueit a délibérément opté pour le russe moderne car il estime que les Russes venant du pays et peu ecclésialisés comprendront mieux les offices s’ils sont dits dans une langue qui leur est familière. Ce point de vue est contestable car en Russie les offices sont dits en slavon. Nos compatriotes s’attendent à des offices qui leurs soient coutumiers, c’est-à-dire en slavon d’église. De très nombreux paroissiens de Saint Nicolas viennent me trouver pour me demander de reprendre le slavon à l’avenir.

- La diaspora russe est très nombreuse en France. On trouve également de très nombreux Français « de souche » convertis à l’orthodoxie. Si vos projets venaient à se réaliser espérez-vous amener beaucoup de nouveaux fidèles à la foi orthodoxe ?

p.N.O. - Je crois que les résultats seront, en tout cas les premiers temps, très modestes. Il faut pouvoir s’appuyer sur un noyau de paroissiens actifs, disposer d’une chorale de qualité et réunir des croyants qui soient pénétrés du désir de vivre en Eglise et prêts à accepter des sacrifices pour cela. Les travaux de réfection prendront quelques mois pendant lesquels la cathédrale devra rester fermée. Nos compatriotes sont très nombreux à Nice, il faudra les faire venir. Un certain temps sera nécessaire pour faire revenir la cathédrale à une vie ecclésiale normale telle que nous nous la voyons. Les débuts ne seront pas triomphants, il n’y a pas lieu d’être excessivement optimiste….

- Vous êtes à Nice dans une situation peu confortable ? Est-ce que l’île de Kiji et la ville de Pétrozavodsk vous manquent ?

p.N.O. - Je me sens chez moi en France, c’est un pays auquel je suis très attaché et que je connais bien. J’ai grandi avec les émigrés russes, je sais comment ils appréhendent l’Eglise russe. Je suis troublé par le fait que le père Jean et ceux qui l’entourent ne veulent pas admettre que de grands changements sont survenu en Russie. Je suis troublé par le fait que ces gens s’accrochent tellement à un bâtiment qui appartient à la Russie, un pays qu’ils aiment si peu. Je crois que nous avons affaire à une communauté qui par son action, par son radicalisme commence à verser dans un état d’esprit sectaire. Phénomène plus que triste et dangereux. Si regrettable que cela puisse paraître le père Jean entrera dans l’histoire comme celui qui par ses décisions aveugles a perdu pour l’archevêché la cathédrale Saint Nicolas.

J’ai déjà dit que je me perçois en tant que Russe : Pétrozavodsk est mon lieu, mon foyer. C’est là que je me suis formé en tant que personnalité. Mes premières et meilleures années de prêtrise ont été vécues à Kiji.
Kiji est un endroit très fort dans ma vie. C’est une île d’une grande beauté et j’y suis profondément attaché. Je pense souvent et beaucoup aux habitants de l’île, aux collaborateurs du Musée. Je commémore toujours les paroissiens de Pétrozavodsk et je prie pour eux. C’est là-bas que je me suis formé, c’est là-bas que je me suis attaché à la Russie. Tout ceci est pour moi essentiel.

Nous vous souhaitons de pouvoir obtenir à Nice des succès aussi importants que ceux que vous avez obtenus à Kiji.

p.N.O. - Que Dieu vous entende ! J’espère que les orthodoxes vont prier pour le succès de nos initiatives. J’espère que la cathédrale deviendra un îlot de la Russie et apportera beaucoup de réconfort à nos compatriotes.

"PRAVOSLAVIE.RU"
Traduction "PO"

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Беседа с протоиереем Николаем Озолиным, настоятелем Никольского храма в Ницце

Уже довольно долгое время российские и французские СМИ активно обсуждают ситуацию вокруг православного храма святителя Николая в Ницце. Портал «Православие.ру» решил получить информацию из первых рук – от нового настоятеля храма протоиерея Николая Озолина, сына знаменитого профессора Свято-Сергиевского богословского института в Париже.


- Отец Николай, вы родились и выросли во Франции, в семье русских эмигрантов; здесь прошла ваша молодость, здесь живут ваши родители. Потом вы переехали в Россию, там служили много лет, там обрели свою семью. И вот теперь вернулись во Францию на новое служение в Ниццу. Все-таки кем вы больше считаете себя – французом или русским?

- В жизни человека есть разные этапы. Очень трудно предугадать житейский путь каждого. Как вы сами отметили, я родился в Париже, рос во Франции – стране, которую я очень люблю. Но самые деятельные годы жизни я провел в России, это был период становления как личности, как главы семьи, как настоятеля. Конечно, я себя считаю уже русским человеком – в моей душе, в моем сердце этот выбор сделан сознательно. Я совершенно искренне радуюсь своему российскому гражданству.

- А какова ваша миссия в Ницце? Почему вас назначили именно сюда?

- Я прибыл в Ниццу по благословению Святейшего Патриарха Кирилла. Моя миссия – организовать богослужебную жизнь собора, в подчинении владыки Нестора – главы Корсунской епархии. Главная задача состоит в том, чтобы уделить больше внимания нашим соотечественникам на юге Франции. Статистика говорит о том, что на Французской Ривьере сейчас проживает около 250 тысяч русских, но под русскими подразумеваются разные народы бывшего СССР. Среди этих людей – тысячи и тысячи православных семей. Таким образом, мое послушание заключается в приобщении их к церковной жизни. Это довольно большой труд, но перспективы тоже очень большие и радостные.

Я полагаю, что мое назначение в Ниццу обусловлено тем, что я рос во Франции, мне хорошо известна эмигрантская среда и ее особенности.

- Не секрет, что у нас довольно непростые отношения с Константинопольским Патриархатом, по крайней мере в отношении Западной Европы, Франции. Но мы знаем, что первое время в Ницце вы служили вместе с клириками Константинополя. И хотя храм до сих пор не передан, но все-таки это совместное служение не есть ли знак надежды на благополучное, мирное разрешение конфликта?

- Я вас благодарю за этот вопрос. По прибытии в Ниццу 18 августа, в предпразднство Преображения Господня, мне удалось договориться с отцом Иоанном Гейтом о совместном служении в этот великий день, великий праздник. Для меня это была большая духовная радость, потому что еще недавно я был настоятелем Преображенской церкви на острове Кижи, и у меня совершенно особое чувство, особое отношение к этому празднику: он был самым ярким летним праздником на острове.

И потому в совместном служении в этот день я видел знак доброй воли двух сторон, как первые страницы новой жизни прихода, по крайней мере как начало переходного периода. Причем это совместное с отцом Иоанном начало должно было стать отправной точкой для переговоров и устроения новой церковной жизни. Для меня было очень важно избежать возникновения моментов, которые могли стать унизительными для отца Иоанна или его сподвижников. Исход кризиса был совершенно ясен всем, необходимо было достойно проводить конец одного периода и начинать новый. Эти чувства подкрепились благодаря тем четырем службам, которые имели место. Я хотел бы уточнить, что в этот период для меня отец Иоанн оставался настоятелем и поминался только патриарх Константинопольский. Мое согласие с этим условием должно было способствовать началу переговоров и так называемого переходного периода. К сожалению, эти начинания были сорваны появлением заметки в Интернете о назначении меня будущим настоятелем. И хотя отец Иоанн знал об этом и был предупрежден заранее, его уязвило то, что эта информация была обнародована. С этого момента он потерял всякое желание сотрудничать.

- Получается, что с того времени вы уже не можете служить в соборе и теперь на вас смотрят как на какого-то захватчика?

- Нет, я как раз не являюсь захватчиком, и люди в соборе это прекрасно видят: я просто стою на службе и молюсь с ними. То, что мы не являемся захватчиками, – это очень важно. Нужно понять, что в правовом государстве, где господствует закон, французским судом было принято решение о возвращении этого великолепного собора России. Судилась с местной общиной Российская Федерация, не Русская Церковь, и, знаете, я хотел бы ради справедливости напомнить, что Российская Федерация предлагала местной общине остаться на месте, но признать, что собор и земля вокруг собора являются собственностью Российской Федерации. Но местная община АКОР от этого отказалась и вынудила Российскую Федерацию оспорить такую позицию в суде. Примечательно, что в очень сложном судебном процессе Россия одержала победу – вопреки всем предположениям.

Во время всего периода судебных тяжб отец настоятель вел такую «внешнюю политику», очень антирусскую, которая очень сильно напоминала язык Зарубежной Церкви во время «холодной войны». И она не прекращается по сей день. Потому перед таким недружелюбным поведением у Российской Федерации не было другого выхода, кроме как в конце концов обратиться к Московскому Патриархату и попросить, чтобы он в будущем организовывал церковную жизнь этого храма.

- Да, это очень важно, потому что храм постоянно закрыт, здесь висит объявление, что по требованию Российской Федерации доступ в него прекращен. Дескать, раньше он функционировал как музей, где взималась плата, а теперь вроде бы такую плату брать не могут, и поэтому они вообще закрыли храм, и только во время службы можно его посещать. То есть человек, который хочет увидеть замечательный исторический памятник, может просто не иметь такой возможности, если придет, к примеру, в будний день. Как вы прокомментируете такие действия?

- Конечно, последние действия настоятеля собора весьма и весьма прискорбны. Нужно представить, что этот храм до его закрытия местной общиной был самым посещаемым памятником архитектуры всего Лазурного Берега. Я неоднократно был свидетелем, как немало людей приезжало, и очень часто издалека, чтобы посетить этот храм.

Сегодня сложилась такая ситуация, когда человек, не обязательно православный, хочет посетить этот памятник архитектуры, но, увы, он лишен этой радости. Конечно, такая позиция неприемлема. И тут я хотел бы разъяснить: на плакате, который вывесила местная община, сказано, что она вынуждена закрыть храм по требованию Российской Федерации. Это ложь, потому что Россия никогда не предъявляла такого требования. Таким образом, посетитель который не в курсе этих тяжб, эмоционально настраивается против России, на что и рассчитан этот ход.

- А в целом каково состояние прихода? Честно говоря, когда мы были на службе, нас немножко неприятно удивило и расстроило столь немногочисленное собрание прихожан в храме на двунадесятый праздник – Воздвижение Креста. В храме раздавалось какое-то невнятное чтение наполовину на французском, наполовину на русском – не на церковнославянском, а именно на обычном русском языке; звучало какое-то сбивчивое пение. Для самого главного храма Лазурного Берега как-то все это немножко грустно. С чем, по-вашему, это связано, почему так происходит?

- На этот счет я могу предположить следующее. Выбор французского языка, его употребление в богослужебной жизни тут, во Франции, оправдан тем, что мы всегда протягиваем руку франкоязычному населению. Это важный миссионерский элемент. С русским языком тоже все сложно. Почему именно русский язык? Это сознательный выбор настоятеля, который считает, что русским, приезжающим из России, знающим и мало знающим о Церкви, будет роднее и понятнее служба на русском языке. Они тут, во Франции, слышат почти все языки мира, а когда человек приходит в храм – он хочет прикоснуться к частице России, вернуться немножко домой. Но можно оспорить эту позицию, так как в России церковные службы ведутся на церковнославянском языке, и нашим соотечественникам необходима родная им в этом отношении служба. Я хотел бы отметить также, что очень многие прихожане Свято-Николаевского храма обращаются ко мне с просьбой в будущем вернуть службу на церковнославянском языке.

- Батюшка, во Франции большая русская диаспора и в то же время нередки случаи перехода коренных французов в Православие. Как, по-вашему: будет ли здесь духовный «урожай», будет ли интерес к Православию, будут ли люди приходить на службу, если все хорошо устроить?

- Я думаю, что первое время будет очень скромное. Нужно будет организовать ядро прихода, которое включает в себя хороший хор, воцерковленных помощников – людей, понимающих суть церковной жизни, людей, которые могут жертвовать собою ради нее. Иными словами, начало будет не пышное. На протяжении первых нескольких месяцев храм будет закрыт на реставрацию. Много наших соотечественников живет в Ницце, и если вернуть нашему храму церковную жизнь, какой она нам видится, то есть много причин для оптимизма. Ницца – это город, прежде всего, итальянский по духу, он стал французским только во второй половине XIX века, совсем недавно. Этот город очень красивый, разнообразный, немножко шумный. Он затронет душу любого человека, который любит город с «характером», город со своей архитектурой, город со своим «лицом».

- В Ницце вы оказались в сложной ситуации, в не самом дружелюбном окружении. В этой ситуации вы не скучаете по Кижам, Петрозаводску?

- На самом деле среда, в которой я нахожусь, мне знакома – это среда, в которой я рос. Имеются в виду все эти вопросы об эмиграции, об отношении к Русской Церкви – они всегда меня окружали в жизни. Меня смущает нежелание отца Иоанна и его окружения заметить те огромные положительные преобразования, которые имеют место в России. Меня смущает, что он так крепко держится за собственность России и так мало ее любит. Эта община своим поведением и действиями, своим радикализмом, на мой взгляд, впадает в некое сектантское настроение. И это очень грустно и опасно. Как ни прискорбно, из-за своих недальновидных решений отец Иоанн войдет в историю как священник, который потерял собор архиепископии в Ницце.

Вторая часть вопроса – не скучаю ли я по Кижам, Петрозаводску. Я уже отметил, что считаю себя русским человеком, и могу совсем определенно сказать, что своей малой родиной и вообще своим домом я считаю Петрозаводск. И это понятно: наиболее активная взрослая часть моей жизни прошла именно в Петрозаводске. По Кижам некая тоска присутствует. С Кижами были связаны первые годы священства – самые первые и лучшие годы. Кижи запечатлелись в моей душе и в сердце сильным образом. Я очень полюбил этот дивный остров, помню сотрудников музея, помню местное население острова, эти маленькие деревни вокруг Кижей. Помню свой приход в Петрозаводске и молюсь о них на службах тут, в Ницце. Это та часть моей жизни, которая формировала во мне понятие о моем доме, о моей новой родине. Это очень для меня важно.

Желаем вам в Ницце таких же и еще больших успехов в устроении церковной жизни, как и в Кижах.

- Дай Бог. Прошу, чтобы и люди помолились о наших начинаниях. Очень бы хотелось, чтобы этот кусочек стал воистину русским в радость и в утешение нашим соотечественникам.

Интервью подготовлено сотрудниками сайта «Православие.ру»

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 1 Novembre 2011 à 13:57 | 0 commentaire | Permalien


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