CONSTANTINOPLE BOULEVERSE LA CARTE DE L’ORTHODOXIE EUROPÉENNE
Pierre Sautreuil

L’annonce inattendue a pourtant jeté un trouble profond dans l’archevêché, qui a précisé dans un communiqué qu’une telle décision « n’a aucunement été demandée », et que l’archevêque Jean, qui a appris cette décision lors d’un entretien privé avec le Patriarche à Istanbul, « n’a pas été consulté préalablement ». L’archevêché a annoncé une réunion de son conseil « dans les jours qui viennent » afin de débattre de la question, et appelle d’ici là ses clercs et ses fidèles à « garder leur calme » et à « se recueillir dans la prière ».

Au trouble se mêle la perplexité des observateurs, qui peinent à discerner les motifs derrière la décision du Patriarcat de Constantinople.

« Je suis très étonné par cette décision »,
avoue Yves Hamant, professeur émérite des universités, « cela va être difficile à avaler pour les paroissiens de l’archevêché, qui célèbrent la liturgie en slavon, accordent une grande place aux laïcs, et sont très attachés à leur autonomie ».

Une autonomie qui s’était ouvertement manifestée par un désaccord entre le conseil de l’archevêché et le Patriarcat au moment de l’élection d’un nouvel archevêque en 2013, et qui « ne reçoit pas l’approbation unanime du Patriarcat de Constantinople », note Jivko Panev, maître de conférences à l’Institut de théologie orthodoxe Saint Serge à Paris. « Difficile de déterminer dans quelle mesure cette autonomie a motivé la décision du Patriarcat de Constantinople », nuance-t-il cependant.

Le Saint Synode a décidé l’intégration et le rattachement des paroisses de l’archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale aux différentes métropoles du Patriarcat de Constantinople dans les pays où elles se trouvent.

Par un communiqué publié le 28 novembre, le Patriarcat de Constantinople a annoncé avoir décidé dans sa session du 27 novembre de « révoquer le tomos patriarcal de 1999 » par lequel il octroyait « le soin pastoral et l’administration des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale à son archevêque-exarque ». Dans les faits, cette révocation signe la disparition de cet archevêché, et le rattachement de ces paroisses aux métropoles du Patriarcat de Constantinople dans les pays où elles se trouvent.

Issue de l’émigration russe blanche en Europe occidentale à l’époque de la révolution bolchevique de 1917, l’archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale est rattaché au Patriarcat œcuménique de Constantinople depuis 1931. Clercs et fidèles émigrés avaient à l’époque refusé de demeurer sous l’autorité d’un Patriarcat de Moscou perçu comme soumis au pouvoir soviétique. Marquées par l’exil, ces paroisses avaient conservé une tradition spirituelle russe, et célèbrent tout ou partie de la liturgie en slavon.

Suite LA CROIX






Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Novembre 2018 à 11:01 | 53 commentaires | Permalien


Commentaires
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53.Posté par Affeninsel le 05/12/2018 23:11
Justine, posts 53 et 56 : jusqu'ici vous n'avez fait que qualifier ce que j'avance de "mythes néofascistes". Vous n'avez même pas proposé quoi que ce soit qui soutienne votre opinion.
Vous parlez de peuplades païennes venues par le passé pour soutenir le droit des étrangers à venir faire comme bon leur semble partout où ils veulent : existe-t-il un droit de conquête et de colonisation dans le Christianisme ? Montrez-nous donc le verset. En attendant, moi j'en reste aux adages de l'épitre à Diognète, qui disent que "les chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre ; ils n'ont pas d'autres villes que les vôtres, d'autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes". Cela ne va-t-il pas un peu dans le sens de l'adaptation au milieu dans lequel on se trouve ? Si vous vous apprêtez à répondre qu'un chrétien ne peut pas adopter des pratiques culturelles contraires à la foi, je cite d'avance la suite : "comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas", ce qui signifie que les chrétiens faisaient tout pour se fondre parmi les autres, sauf ce qui ne pouvait être fait par un chrétien. Quant à la conquête, elle est l'opposé de la paix qu'a donnée le Christ ; si par le passé les hommes se sont livré des guerres pour la terre, vous supposez bien qu'après le baptême, nous n'en avons plus le droit, si jamais nous l'avons eu.

Quant à dire "la liberté des chrétiens russes d'avoir leurs offices dans leurs églises"... Que voulez-vous dire exactement par "leurs églises" ? Les églises sont-elles la propriété de particuliers ou de groupes spécifiques ? Pouvez-vous développer cette ecclésiologie étrange qui semble permettre à chacun de faire ce qu'il a envie de faire ? Je note que comme d'habitude vous semblez vous satisfaire d'un monde chrétien dans lequel les Russes vivent entre eux, dans leurs réseaux de paroisse, comme les Géorgiens, les Grecs etc... tout en vivant sur le même territoire. Pouvez-vous aussi nous rappeler, alors, ce qui permet un tel système, alors que l'apôtre Paul insiste sur le fait qu'il n'y a pas de juifs ni de grecs en Christ ? A côté de cela, vous dites que les immigrés qui arrivent en Suisse apprennent la langue "pour des raisons pratiques" uniquement. Peut-être. Mais la vie en Christ se résume-t-elle à des démarches pratiques pour servir ses intérêts immédiats ?
Du reste, vous pouvez vous évertuer à nous imposer de tomber en pâmoison devant la devise de la république française, mais vous oubliez que la France est un pays, la république est un régime, qui peut changer. Il faudrait passer ses principes au crible de la foi orthodoxe avant de nous l'imposer comme un mantra à adopter, mais vous vous en moquez bien, car cet argument spécieux est uniquement là pour essayer de faire taire nos objections, pas pour être constructif.

Peut-être est-il en fait temps que vous cessiez de répéter vos propres opinions sans tenir compte de ce que l'on vous répond. Vous dites que la discussion est inutile parce que je ne laisse rien passer. Effectivement, je ne "laisse rien passer" mais il me semble que si il faut se taire lorsque l'autre semble avoir tort, c'est le principe même du débat qui tombe à l'eau ; mais lorsque l'on ne tient jamais compte des objections de l'autre qu'on n'a pas su réfuter, oui, je trouve que la discussion perd de son intérêt. Je continuerai néanmoins à vous répondre, plus pour ceux qui pourraient lire vos diatribes anti-missionnaires et méprisantes pour les Occidentaux qui cherchent la foi que pour vous.

Je terminerai en disant que "créer plus de paroisses francophones" est plus facile à dire qu'à faire. Ne serait-ce que parce que le clergé ne pousse pas sur les arbres, et surtout parce que, comme vous ne voulez pas l'admettre, cela n'est pas rendu possible lorsque l'Eglise ne fait pas un minimum de travail pour que les gens deviennent membres de l'Eglise.

52.Posté par justine le 05/12/2018 15:46
D'abord une prière générale à tous ceux qui mettent des commentaires: veuillez donc svpl prendre la peine de préciser, quand vous répondez aux autres, à quel post et à quel point précis vous vous référez, vu qu'on en est aux 52!

A Théophile, post 47: Je ne m'oppose aucunement à ceux qui veulent témoigner en langue vernaculaire. Ceux qui m'accusent de cela, le font par pur plaisir de déformer ce que je dis ou ce que d'autres disent et discréditer ainsi les auteurs des commentaires, pensant augmenter par la l'"authenticité" de leur propre position. C'est une tactique bien connu dans le combat de ceux qui veulent absolument faire passer leur propre point de vue, mais je pense que les lecteurs lucides sauront discerner. Si vous avez donc le temps et l'intéret, relisez ce qu j'ai ecrit.

Ce a quoi je m'oppose, c'est a) la façon rustre et arrogante de certains Français de vouloir imposer leur volonté dans les paroisses russophones etc. b) l'inertie de ces personnes elles-mêmes pour créer plus de paroisses francophones, car l'action positive vers ce but n'est certainement pas la grogne perpétuelle, agressive et impolie! Pour cela je leur ai cité l'exemple des Orthodoxes d'Amérique qui ont
su créer, avec l'appui d'évêques russes éclairés, c'est vrai, en peu de temps un grand nombre de paroisses anglophones.

51.Posté par justine le 05/12/2018 15:43
Au post 52: Cher Nicodème, je vois que vous êtes parfaitement qualifié pour servir de guide pour l'inculturation des étrangers en France. Seulement vous devrez leur expliquer pourquoi la France, ce n'est pas la République, bien qu'elle s'appelle "République Française", et pourquoi "Liberté Egalité Fraternité", ça n'a rien avoir avec la France, bien que ces mots constituent sa devise nationale et soient inscrits sur son blason. Peut-être le "Journal Rappé" les aidera à comprendre. Voir https://youtu.be/UuLaem52jXY).

Mais soyons sérieux: Parce que j'ai osé - figurez-vous - rappeler à un commentateur que ces trois mots de la devise nationale française (peu importe ce que les Francs-maçons en font, car après tout, ou avant tout plutôt, ces mots nomment des vertus évangéliques) devraient l'inspirer, lui, en tant que Français qu'il se vante d'être, à la fraternité vis-à-vis de ses frères en Christ russes, au respect de leur liberté de tenir des offices dans leur langue dans leurs églises, et à leur égalité en tant que citoyens français. Car ce commentateur ne s'était pas gêné de leur nier tout cela et de les inviter à quitter la France pour retourner là d'où il y a plusieurs générations, ils étaient venus. Oubliant évidemment que ses ancêtres eux aussi, lors des grandes migrations de peuplades païennes venues en Europe depuis l'Est, étaient jadis venus d'ailleurs.

(J'ajouterais, à cette occasion, à l'adresse du commentateur qui m'a repris à ce sujet, que les étrangers qui viennent s'établir de façon permanente en Suisse, sont bien requis par la loi d'apprendre la langue de la région où ils habiteront, et cela pour des raisons purement pratiques et non pas dans un esprit nationaliste, puisque autrement, ils ne pourront ni travailler ni communiquer avec les autorités, mais aucunement de célébrer leurs offices religieux dans leurs églises dans une des langues officielles du pays! C'était là encore une fois un cas de la tactique de mésinterpréter ce qui a été dit, par pur plaisir de contredire.)

50.Posté par justine le 05/12/2018 14:55
D'abord une prière générale à tous ceux qui mettent des commentaires: veuillez donc svpl prendre la peine de préciser, quand vous répondez aux autres, à quel post et à quel point précis vous vous référez, vu qu'on en est aux 52!

A Théophile, post 47: Je ne m'oppose aucunement à ceux qui veulent témoigner en langue vernaculaire. Ceux qui m'accusent de cela, le font par pur plaisir de déformer ce que je dis ou ce que d'autres disent et discréditer ainsi les auteurs des commentaires, pensant augmenter par la l'"authenticité" de leur propre position. C'est une tactique bien connu dans le combat de ceux qui veulent absolument faire passer leur propre point de vue, mais je pense que les lecteurs lucides sauront discerner. Si vous avez donc le temps et l'intéret, relisez ce qu j'ai ecrit.

Ce a quoi je m'oppose, c'est a) la façon rustre et arrogante de certains Français de vouloir imposer leur volonté dans les paroisses russophones etc. b) l'inertie de ces personnes elles-mêmes pour créer plus de paroisses francophones, car l'action positive vers ce but n'est certainement pas la grogne perpétuelle, agressive et impolie! Pour cela je leur ai cité l'exemple des Orthodoxes d'Amérique qui ont
su, avec l'appui d'évêques russes éclairés, c'est vrai, en peu de temps un grand nombre de paroisses anglophones.

49.Posté par justine le 05/12/2018 14:20
Au post 46: Vous devrez donc mettre en question aussi le terme "metropole", en usage depuis au moins le 5e siecle avant J.C.!

48.Posté par justine le 05/12/2018 14:06
Au post 43, alinéa 8: "les habitants se sanctifient par leurs propres forces et leur propre volonté, en coopération avec la grâce divine":
Ne mettons pas la charrue devant le cheval: Ils se sanctifient par la Grâce Divine, coopérant avec elle par les forces qu'ils en reçoivent et leur libre volonté, laquelle est un don de Dieu elle aussi. "Qu'as-tu que tu n'aies pas reçu?"
Vous m'accusez sans cesse d'inventer, mais je peux vous assurer que ce que je dis se base sur des sources bien précises, mais qui peut-être vous sont inconnues. Ou seriez-vous omniscient? On dirait, car vous ne laissez vraiment passer aucune opinion qui est contraire à la vôtre. Ce qui rend évidemment les discussions inutiles. Mais certaines interventions sont nécessaires pour le bien des autres.

47.Posté par Nicodème le 05/12/2018 12:17
@Justine (post 23) : il est incroyable que vous ne sachiez pas que la formule "Liberté , égalité , fraternité" soit d'origine maçonnique . Je trouve d'ailleurs insultant pour la France que vous confondiez la république avec la France . La république , dont nous avons eu jusqu'ici cinq variantes , en commençant par une version ultra-sanglante , est un accident de l'histoire . Elle n'est pas une déesse , et est encore moins éternelle . Sortez un peu la tête de votre tropisme ultra-orthodoxe , chère Justine , et intéressez-vous à l'histoire de notre pays , laquelle n'a pas commencé en 1792 (année de proclamation de la raie publique ...) . Quant à l'orthodoxie , en France , elle a toujours existé , au sens littéral du terme . Jusqu'en 1054 . Puisque jusqu'à cette lamentable rupture , dûe à l'orgueil , et à l'ignorance des hiérarques , l'eglise de Rome professait l'orthodoxie de la foi (c'est d'ailleurs le "pape" de l'époque , j'ai oublié son nom et ça m'emm.. de rechercher) qui a résisté au filioquisme de Charlemagne ...C'est en effet l'immigration russe qui a ré-ensemencé l'orthodoxie en France (avec la confrérie St Photius , notamment ) .

46.Posté par Tchetnik le 05/12/2018 10:58
@Affeninsel

En effet, dans l'esprit de Khmelnitski, le traité de Pereiaslav devait former un genre de confédération, plaçant les Cosaques sous protectorat mais sans abolir leur autonomie, ce que l'Empire a moins respecté par la suite. Cependant, le territoire concerné par la culture Cosaque est aussi lui-même très réduit et ne représente pas, loin s'en faut, toute l'"Ukraine" dans ses frontières actuelles (et artificielles).

La question de la langue est en effet bien plus importante qu'on ne tente de le faire croire - après avoir insisté sur son caractère "sacré" ou "traditionnel"", ce qui ne manque pas de sel…- car elle reste le premier contact que l'intelligence humaine possède avec la réalité de Dieu et de la Création. Elle reste fondamentale pour identifier, comprendre et donc vivre Dieu et le sens de Salut et de Sainteté qu'Il donne à l'Homme et à la vie. On ne peut vivre ce qu'on ne comprend pas, c'est une évidence. Ainsi, on obtient le curieux "résultat" d'être l'église qui possède la plénitude de la Vérité et dans laquelle les fidèles sont sans aucun doute les plus ignorants et les moins bien formés..

45.Posté par Marie Genko le 05/12/2018 10:31
Cher Affeninsel,

Aucun d'entre nous n'est infaillible, et je ne cherche pas à prouver que j'ai raison à tout prix.

Comme vous, j'espère que le Seigneur permettra au magnifique sol de France de retrouver ses racines chrétiennes de Fille Aînée de l'Eglise.

Les racines de la France sont orthodoxes.
Alors prions, prions encore, et témoignons autour de nous l'immense richesse de notre Foi orthodoxe.
Témoignons dans la langue que souhaitent entendre nos interlocuteurs.
Et puisque vous êtes linguiste, n'hésitez pas à témoigner dans une langue qui n'est pas la votre.
Mais laissons les paroissiens décider dans quelle langue ils souhaitent écouter la célébration de la Divine Liturgie au sein de leur paroisse.
Et surtout essayons de comprendre que seul Dieu est maître des âmes et des destinées.
Lorsque le temps sera venu, le Seigneur permettra que la France se convertisse.
Le Seigneur a ses voies, qui nous sont impénétrables.
Agissons dans l'humilité et abandonnons l'orgueil de croire que la conversion de la France est entre nos misérables mains.

J'espère avoir répondu à votre question. Amicalement. Marie

44.Posté par Affeninsel le 05/12/2018 01:33
D'après mes lectures, Khmelnitski cherchait surtout la protection de Moscou pour permettre à ses territoires de se reconstruire. Les sources historiques l'attestent. Mais bon.

Du reste, vous n'avez toujours pas répondu à ma question : pouvez-vous prouver, autrement que par une pétition de principe, pourquoi la question de la langue est secondaire ? Je vous ai à plusieurs reprises présenté des citations bibliques, et des éléments historiques sur le sujet. Ce serait faire preuve d'honnêteté intellectuelle que de répondre sur ce terrain-là.

43.Posté par Marie Genko le 04/12/2018 22:06
@Affeninsel,

Je ne prétends pas être spécialiste en quoi que cela soit.
Lorsqu'un sujet m'intéresse, j'essaye de l'approfondir avec des lectures aussi fiables que possible.

Vous faites erreur, dans mon message 29, je n'ai jamais parlé de la Crimée.

Si j'ai parlé de la Rus de Kiev, c'est pour la raison que cet Etat a couvert une superficie importante et est même devenu un Etat multi confessionnel suite à la conquête par Sviatoslav des Khazars convertis au judaïsme.
Cet Etat a vécu durant trois siècles de 859 à 1240 date de la chute de Kiev sous la poussée des Tatares.
Grâce à la tolérance de Tatares pour la Foi orthodoxe, les Princes Riourikides se sont soumis à cette domination. Mais les principautés du sud de l'ancienne Rus de Kiev ont été envahies et soumises par la Lituanie (Gédymin 1316-1341) et par la Pologne, et cette domination s'est étendue jusqu'à la mer Noire.
Vous savez aussi bien que moi que, sous cette domination, les Orthodoxes ont été amenés par la force à se convertir à la religion catholique.
Quant à Bogdan Khmelnitski, qui se souleva contre la Pologne, à ma connaissance, il reconnu la suzeraineté du Tsar de Russie.
Tout ceci pour dire que pour nous sommes nombreux, nous dont les ancêtres étaient ukrainiens, (mes ancêtres sont issus de la ville de Tchernigov) à nous considérer comme un seul et même peuple avec celui de Russie.

Pour revenir au sujet qui nous préoccupe, vous écrivez:

"Tchetnik et moi disons "commençons à être vraiment missionnaires, au lieu de nous soucier de quel patriarcat a le plus de "droits" sur nous qui vivons ici". "

Il n'est pas question de DROITS d'un patriarcat, ou d'un autre, sur l'archevêché!
Il est question de revenir à nos racines sans lesquelles visiblement nous périclitons!
Vous dites vous-même que l'archevêché n'a pas su être missionnaire et que le nombre des fidèles diminue.
Vous en imputez la faute à la langue utilisée au cours des célébrations.
Pourtant les Orthodoxes en Europe occidentale ont témoigné leur Foi et ils ont créé des paroisses dans les langues des pays où ils étaient amenés à vivre et à prier.
Oui, je refuse un cheval de bataille linguistique entre des Orthodoxes.
Je suis convaincue qu'au lieu perdre notre temps à discuter sur des questions aussi secondaires que la langue des célébrations, nous devons prier, prier encore et fortifier notre Foi.
Lorsque notre prière aura fait de nous des êtres lumineux en Christ, ce jour là, ceux qui nous approchent voudront se convertir et nous saurons leur parler, les aimer et les amener eux aussi à s'approcher de Notre Seigneur.
Pour terminer ce message je veux ajouter à l'intention de Tchetnik, message 38, que je ne prétends pas du tout que les Russes seraient détenteurs pour les siècles des siècles d'un charisme particulier.
Nous avons vu que cela n'a certainement pas été le cas durant presque tout le XXème siècle!
Mais aujourd'hui l'Orthodoxie vit une véritable renaissance en Russie.
Je suis convaincue que lorsqu'une notre entité ecclésiale reviendra à ses racines elle vivra d'une nouvelle sève et sera capable de fleurir à nouveau.

42.Posté par Théophile le 04/12/2018 21:18
@ Justine
A mon avis, votre point d'attaque sur l'urgence du temps présent me paraît correct, et j'y souscrits pour que cela détermine nos actions.
Dès lors, il faut en tirer les conséquences les plus immédiates, chacun là où le Seigneur l'a appelé. En ce sens, la langue est peut-être secondaire POUR AUTANT qu'on ne s'oppose pas à ceux qui veulent témoigner en langue vernaculaire - ce qui est une nécessité évidente (pas la seule, mais une nécessité) pour la survie de la foi dans la période de tribulation qui s'annonce en Occident - et pour que la moisson soit complète.
Comme le dit l'Evangile, "Vous êtes la lumière du monde". Donc, ne mettons pas la lumière sous le boisseau sous de mauvais prétextes ou par peur de l'épreuve.
Cela dit, sauf miracle, je pense aussi que le temps est désormais trop avancé pour réorganiser d'en haut et de façon coordonnée la situation non-canonique de la diaspora en Europe occidentale.
A la fin, seul demeurera la Charité pour témoigner d'une foi vivante. Et si une liturgie peut encore être célébrée par un prêtre, même avec 2-3 autres frères et soeurs en Christ, alors ce sera déjà un beau témoignage et une source de joie céleste.

41.Posté par Tchetnik: fantasme le 04/12/2018 19:30
Il y a un certain fantasme très présent sur ce site et dans ce fil - en dehors du 90-65-90 - concernant la notion d'"église-mère".

Cette notion est historiquement comme spirituellement fausse, sauf à considérer que l'Eglise de Jérusalem serait - techniquement - l'"église-mère" de toutes les autres. Mais une église est ou n'est pas, peu importe qu'elle ait été formée de la côte d'une autre église. L'Homme n'est pas la "mère" de la Femme..

40.Posté par Tchetnik le 04/12/2018 19:23
@Affeninsel

C'est en effet vrai, en nuançant simplement le propos sur les "slaves de l'est" qui à l'origine, formaient un genre de confédération d'une douzaine de tribus. Et la séparation entre certaines provinces - toutes héritières de la Rus Kievienne, mais pas de manière exclusive - se fit en effet au moment de la domination Mongole et Polono-Lithuanienne, mais elle ne concernait pas toute l'"ukraine" actuelle.
Quant aux langues, il est évident qu'en effet, toutes les langues modernes sont des constructions modernes mais qui partent d'une variante plus structurée, comprise par tous, et qui a participé à la construction d'un patrimoine culturel, littéraire...L'italien moderne vient du toscan de Dante, l'espagnol du castillan, le grec est d'abord passé par une variante Katharevoussa avant que soit adopté de manière très récente le démotique et l'allemand actuel vient en fait des variantes parlées en Thuringe, comprises par tous et assez pures de formes. En "Ukraine" il existe au moins quatre variantes de ce qu'on appelle "ukrainien", la variante la plus constitutive d'une langue à part entière n'étant parlée justement qu'en Galitchina. Et sa pratique littéraire a justement été encouragée par les loges au XIXème sièce. Skoropadski lui-même en faisait partie d'ailleurs.
En fait, je n'ai personnellement rien contre une Ukraine indépendante, mais là où elle existe réellement, cad surtout pas au delà du Dniepr où les habitants ont toujours parlé ou le russe, ou le surjik qui n'est qu'un dialecte du russe.

Pour le reste, il ne s'agit pas de ma part de justifier une domination du patriarcat de Moscou, ni d'exalter la Russie en exemple pour tout, même si on peut se réjouir de certaines de ses évolutions. En effet, ne pas approuver le marteau ne signifie pas soutenir l'enclume, je vous approuve sans problème. En revanche, il est clair que - pour le moment et dans cette affaire - le mauvais coup vient bien de Constantinople, qui d'ailleurs, ne limite pas ses visées que sur la Russie et joue ici le jeu des lobbies qui l'ont grassement payée (Sans oublier une petite affaire de détournements de fonds que le Département d'Etat veut bien courtoisement oublier)…
Et naturellement, il est évident que toutes ces histoires contribuent à éloigner le Christianisme orthodoxe de son devoir missionnaire et à le rapprocher de sombres histoires d'indigènes qui n'intéressent personne et sont un contre-témoignage pour le reste du monde.

39.Posté par Vladimir.G: le terme "Petite Russie" ne s''''appliquait qu''''aux provinces récupérées sur la Pologne aux XVIIe-XVIIIe siècles le 04/12/2018 19:13
Marie fait effectivement une petite confusion: le terme "Petite Russie" ne s'appliquait qu'aux provinces récupérées sur la Pologne aux XVIIe-XVIIIe siècles. Les territoires qui se trouvent au sud-est d'une ligne Kharkov-Odessa (cf. https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Decrypter-la-situation-en-Ukraine_a3662.html; https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/EGLISE-RUSSE-LA-REUNION-DU-SIEGE-METROPOLITAIN-DE-KIEV_a5433.html) dépendaient alors du Khanat de Crimée. Ils furent conquis par Catherine II à la fin du XVIIIe, baptisés "Nouvelle Russie" et peuplés de "colons variés": essentiellement des Russes dans le villes industrielles (Il n'y avait aucune ville dans les steppes livrées aux nomades, Kharkov, Lougansk, Yourievka devenue Donetsk... furent fondées par des industriels russes et majoritairement peuplées d'ouvriers russes...) et des Ukrainiens, des Serbes et Hongrois fuyant le joug turc... peuplèrent les campagnes. Ces provinces là furent dès le départ liées au destin de la Russie et ne se trouvèrent en fait rattachées à l'Ukraine qu'après la révolution. La Crimée n'a fait partie de l'Ukraine, de façon parfaitement artificielle, que de 1964 à 2014... à peine 50 ans!

38.Posté par Affeninsel le 04/12/2018 15:57
@ Marie : pardonnez-moi, mais je vais avoir du mal à vous considérer comme une autorité sur la question de l'histoire de l'Ukraine. Vous dites que les tsars ont repris la Petite-Russie/Ukraine aux Tatars... mais c'est faux. Les Tatars, au moment des guerres russo-turques, n'occupaient que la Crimée et le littoral de l'Ukraine (et ces territoires, avant d'être tatars, n'ont jamais été occupés par les slaves, puisque c'était les khazars, une autre population turque dont ils descendent en partie, qui y résidaient). Le reste de l'Ukraine actuelle était dominé par les Polonais et les Lituaniens, et c'est principalement à eux que ces territoires furent repris, notamment par le biais de révoltes cosaques. Je répète ce que j'ai dit : l'un des grands dirigeants de ces mouvements anti-polonais, Bogdan Khelmnitski, ne cherchait pas à rattacher son pays à l'Empire, mais à sauvegarder son indépendance. La Russie est passée outre, mais c'est aller un peu vite en besogne que de dire qu'ils "n'ont fait à nouveau qu'un peuple". C'est d'ailleurs à partir de ce moment-là que les colons russes (et aussi des Allemands amenés par l'odieuse Catherine II) se sont installés dans les territoires frontaliers, qui donnent sa composante russe à la démographie ukrainienne d'aujourd'hui.

Tout cela n'est autre que des faits. Vous supposez bien, Marie, qu'aller chercher dans la propagande actuelle sur le "monde russe" n'est pas une solution si on souhaite lutter contre la propagande atlantiste qui dit que l'Ukraine n'a jamais eu rien à voir avec la Russie et autres sornettes. Il faut aller chercher dans les livres sérieux et académiques, si possibles dépourvus d'interprétation personnelle. Ou alors, comme Justine, il faut assumer que l'on est de mauvaise foi et de se servir de sources partiales, voire de pas de sources du tout.

Pour vous répondre, Vladimir : je trouve tout aussi grotesque de dire que la Corse fait partie de la France. C'est là votre problème : moi je suis pour que tous les territoires, que ce soit la région de Pskov ou la Picardie, puissent s'administrer dans leurs propres intérêts, et pas comme des provinces au service d'une capitale, comme cela a toujours été le cas dans les empires, qu'ils soient français, anglais, turc ou russe. Vous, à l'inverse, semblez vous satisfaire de ce qu'un peuple se répande partout, y compris sur la terre des autres, tout cela au nom de son droit à faire ce qu'il veut, les armes à la main si nécessaire, et puisse ensuite interdire entre autres choses la langue locale parce que tel est son bon plaisir.

Tchetnik : le débat sur le mot « Ukraine » me semble peu productif. Ce qui est important, c’est de savoir si les territoires que l’on appelle aujourd’hui ainsi étaient des territoires russophones, appartenant à la Moscovie ou non. Or, si vous vous intéressez à l’histoire de l’hetmanat cosaque, vous savez qu’on considère que même son élite était ukrainophone, et ce territoire s’étend non pas à l’ouest mais à l’est du territoire. On considère, historiographiquement, une séparation dans la destinée des peuples slaves de l’est, comme je le disais plus haut, à partir du moment où les uns sont passés sous domination mongole (à l’est) et les autres sous domination polono-lituanienne, elle-même le relai de la domination khazare. Cela est un fait, ce n’est pas le produit des « officines de communication », qui vont beaucoup plus loin : j’ai lu des études qui prétendent que l’ukrainien et le russe n’ont pas d’ancêtre commun après le VIe siècle.

Vous dites que l’ukrainien est au russe ce que le souabe est à l’allemand… Tout dépend. Toute langue moderne est une variation dialectale d’un ancêtre, comme le français et l’espagnol le sont pour le bas-latin. On peut aussi dire que le français de la Loire et le français de Picardie sont deux dialectes de l’ensemble linguistique des langues d’oïl, elles-mêmes variation linguistique de l’ensemble des langues françaises (c’est à dire du bas-latin tel qu’il évolue en Gaule à partir de la fin de l’antiquité, par opposition avec son évolution en Espagne wisigothique ou en Italie ostrogothique puis lombarde). Que le français de la Loire se soit imposé comme langue de l’état central n’en fait pas la matrice des autres dialectes français. Pour l’allemand c’est pareil : si vous dites que le souabe est un dialecte de l’allemand, c’est vrai si par allemand vous entendez « dialectes haut-allemands » mais faux si vous voulez dire « hochdeutsch », qui n’est qu’une standardisation adoptée par l’état d’un des dialectes moyen-germaniques, le haut-saxon. Sachez que des linguistes considèrent qu’il vaudrait mieux du coup appeler la langue véhiculaire allemande le « standarddeutsch » justement pour éviter la confusion avec une étape historique de la langue. Même chose, donc, pour l’ukrainien, qui est, comme le russe, le descendant d’un « dialecte » issu de ce qu’on appelle le slave oriental. L’ukrainien moderne n’est pas un dialecte du russe moderne. Cette conversation n'a en fait rien à voir avec le sujet, mais Justine a cru bon de comparer mes commentaires sur un blog avec les politiques répressives des oligarques ukrainiens. Sachez simplement que vous parlez à un linguiste, et que je peux modestement prétendre à quelque légitimité à parler de ce que c'est que l'évolution d'une langue. Il est temps d'en finir avec ces digressions historico-linguistiques que je n'aurais pas dû entamer ; mon côté tatillon me perdra.

Pour revenir à notre sujet, Marie : vous dites "Essayons de comprendre ensemble sur quel chemin doivent s'engager les Orthodoxes attachés à l'archevêché afin d'assurer notre propre Salut et pouvoir au mieux témoigner le Christ autour de nous." Mais c'est ce que nous faisons : vous dites "rejoignons l'Eglise-mère" ; Tchetnik et moi disons "commençons à être vraiment missionnaires, au lieu de nous soucier de quel patriarcat a le plus de "droits" sur nous qui vivons ici". C'est pourquoi je ne comprends pas que vous refusiez qu'on fasse "de la langue liturgique un cheval de bataille". J'ai à plusieurs reprises expliqué pourquoi c'est justement un sujet capital. Alors, pourquoi soudainement, alors que vous demandez à ce que nous cherchions des solutions pour survivre, voulez-vous que nous arrêtions de parler de notre manière de voir les choses ?

Concernant votre post suivant, la réponse à votre question "Pourquoi le peuple Juif a-t-il porté plus de prophètes qu'aucun autre peuple?" est "parce que c'est avec les Juifs que Dieu a passé une alliance". Pas parce qu'ils étaient les "meilleurs". Idem pour la raison de la naissance du Christ.
Quant à votre question sur les martyrs, je me permets de vous signaler que d'autres pays ont donné de très nombreux martyrs, tout au long de leur histoire. En Géorgie, par exemple, d'abord aux mains des Perses mazdéens, puis des Arabes et des Turcs mahométans, il y en a des milliers. Que dire aussi de la Grèce et de ses anciens territoires en Asie ? Ou de l'Espagne, dont nous savons qu'elle a subi des massacres des chrétiens par les émirs successifs ? La Russie a souffert au XXe siècle, mais même si vous aviez sous les yeux un compte précis des martyrs qui établissait que c'est elle qui en a produit le plus, je trouve un peu mesquine cette manière de décerner la palme du meilleur peuple orthodoxe (avec "plus de martyrs que durant l'histoire de l'humanité"). Voilà, typiquement, un esprit de chapelle que je trouve peu constructif.

Il n'y a jamais eu dans l'histoire de l'orthodoxie de devoir de "se ressourcer là où l'orthodoxie rayonne" ; saint Séraphin de Sarov nous enseigne que c'est en nous que nous trouvons le salut et la paix, pas en se tournant vers un pays étranger. Du reste, si un pays rayonne (et les chiffres montrent, derrière les églises dorées de Bucarest, Tbilisi, Belgrade etc. que ce rayonnement est surtout de façade) c'est uniquement parce que ses habitants se sanctifient par leurs propres forces et leur propre volonté, en coopération avec la grâce divine. Imitons-les donc là où nous sommes, au lieu de fabriquer des systèmes tous plus étranges les uns que les autres.

Quant à Justine, toujours à inventer des choses, elle me reproche de rester limité à la question française. La fonction « ctrl+f » vous permettrait de voir que j’ai, au cours de cette conversation, de nombreuses fois élargi mon propos à l’Europe occidentale. Quant aux Etats-Unis, je les trouve moins concernés par nos problèmes car, étant plus nombreux, ils ont réussi au siècle dernier à établir des institutions solides, et même à construire une église autocéphale qui n’est malheureusement pas reconnue par tous. Voilà ce qu’il en est, et je remarque qu’à nouveau vous formulez des attaques sans même prendre le temps de réfléchir.

Du reste, sur l’empire romain, vous faites encore une fois preuve d’ignorance. Le paganisme, qui plus est syncrétiste comme il se pratiquait chez les romains, est, dans la tradition chrétienne, vu précisément comme l’adoration des démons. Même en Judée, les démons avaient une forte emprise sur les hommes (cela se trouve dans l’évangile, que vous pouvez lire en français sur internet, si vous n’avez pas peur de vous y brûler). Comment pouvez-vous alors affirmer que notre Occident (certes bien mal en point) est plus démoniaque qu’ailleurs ou qu’à une autre époque ? De même, les premiers chrétiens étaient persuadés que les temps qu’ils vivaient étaient les derniers, et que le Christ devait revenir en gloire peu après Sa résurrection. Ont-ils fui, déserté les cités etc ? Non. Ils se sont retranchés en formant des communautés liées de manière étroite, par l’entraide et l’amour fraternel ; mais ils ont continué de vivre au milieu de leurs contemporains pour leur annoncer la bonne parole. Je ne sais pas où vous allez chercher vos théories, mais elles sont de plus en plus hétérodoxes. Je passe sur votre commentaire sur mon « environnement limité », toujours aussi infondé que le reste. Remettez-vous un peu en question. Se goberger de son éloignement du monde pour expliquer qu’on est plus lucide (par inspiration divine ?) que les autres, très peu pour moi.

37.Posté par Daniel le 04/12/2018 13:38
@ Vladimir (35)

En fait, les orthodoxes francophones ne jouent pas les coucous mais veulent créer des paroisses francophones ou que les évêques soient conscients du besoin d'offices en langue locale, également pour les futures générations des descendants qui perdent la langue des parents. Or, les évêques n'ont pas anticipé ce changement linguisitique et n'ont eu aucune tentative missionaire sauf saint Jean de Shangai...

Dans certains cas, il y a une vingtaine d'année à Nice, l'évêque orthodoxe a saboté la création d'une paroisse francophone dépendant de Constantinople car il avait eu peur que les Grecs ne comprenant plus le grec y aille et désertent la paroisse grecque. Dans la même veine, un prêtre en Belgique avait à un Belge d'origine grec qui voulait plus de langue locale car il ne savait pas le grec, qu'il n'avait qu'à aller á l'église catholique: Et je connais des prêtres roumains en Italie qui associe religion et nationalité à tel point qu'ils pensent que les futures générations roumaines ont vocation à devenir catholique... A ce rythme-là la nouvelle vagu migratoire fera aussi mal que la précédente, ses enfants déserteront l'église.

Au sujet de la précédente vague, Vladimir nous a raconté comment sa paroisse était moribonde avant l'afflux de nouveaux immigrants. Quant à la vague grecque des années 20, elle était bien évidemment orthodoxe à 100% car elle venait d'Asie mineure, essentiellement des gens d'humble condition, peu d'athées ou libre penseur.

Tout cela montre que la politique a été un échec retentissant avec la premiére vague, étrangement certains n'apprennent pas des erreurs...

Pour avoir visité bien des paroisses orthodoxes canoniques en France, la majorité des fidèles d'origine "gauloise" qui y sont n'ont pas appris de langues étrangères, c'est un mythe de Vladimir. A notre Dame Joie des Affligés, à la Crypte rue Daru, excepté ceux qui ont des origines étrangères, personne ne connait vraiment le slavon ou le grec liturgique.

36.Posté par justine le 04/12/2018 13:13
Au post 32: Pour terminer ce dialogue fleuve qui ne mène strictement à rien, j'ajoute seulement le fait qu'èn Grèce, le métropolite Hiérotheos de Naupacte, théologien respecté et auteur de nombreux livres, a demandé en 2016 que les écrits de Jean de Pergame soient retirés du programme d'enseignement des écoles théologiques grecques parce que, dit-il, avec preuves à l'appui, ils sont incompatibles avec la théologie de l'Eglise, tant dans le domaine de l'ecclésiologie que celui de la triadologie.

35.Posté par justine le 04/12/2018 12:49
Au post 31: Je voudrais souligner que le problème aigu de passer la Foi Orthodoxe aux générations suivantes dans le monde actuel ne se limite nullement à la France, mais concerne l'Orthodoxie dans tout l'Occident, Europe, Amérique etc. Vous ferez bien d'élargir votre horizon. Ensuite vous ne pouvez pas comparer la situation dans laquelle les enfants des familles orthodoxes grandissent aujourd'hui, à l'époque romaine. La société occidentale d'aujourd'hui n'est pas seulement matérialiste et hédoniste, mais elle se trouve dans un état proprement démoniaque. Une telle situation n'a jamais existé auparavant et nous montre bien que nous sommes à l'époque dernière de l'Antichrist. Que vous espériez pouvoir tenir vos enfants à l'abri de cela, c'est votre choix. Mais écoutez tout de même notre Seigneur qui dit, parlant de cette époque précisément où l'on verra "l'abomination de la désolation établie dans le Lieu Saint": "Fuyez vers les montagnes" (Mt 24,16), et l'apôtre Paul: "Sortez du milieu d'eux" (2 Cor 6,17).
Comparé à l'énormité de ce que nous vivons aujourd'hui - peut-être n'en avez pas une entière connaissance, restant enfermé dans votre environnement limité -, la question du langage est bien secondaire. Il existe, je ne le nie pas du tout: Au contraire: Une pastorale responsable exige qu'il soit résolu de manière satisfaisante, mais n'en faisons pas LE problème. Celui-ci est ailleurs et il exige que nous nous réveillions de nos petites habitudes et prédilections et surtout de notre paresse spirituelle qui nous incite à rendre les armes devant les difficultés d'une solution avant même d'avoir engagé le combat. Certes, la Providence de Dieu soutiendra ceux dont Il sait qu'ils auront le courage de décoller.

34.Posté par Tchetnik: retour de manivelle le 04/12/2018 12:26
Quand Vladimir sera conséquent avec sa doctrine, il fera sa valise et repartira en Russie, pour ne plus jouer les coucous chez nous, en France. mais encore faut-il être honnête, ne serait-ce qu'avec lui-même…

400 000 Orthodoxes en 1925, moins de 120000 de nos jours. On juge au résultat.

33.Posté par Tchetnik le 04/12/2018 12:18
@Marie
...Et les Ruses ne sont pas seuls à avoir certains charismes, les Français, comme les Italiens, les Anglais...en ont tout autant. Attention à l'orgueil qui consisterait non seulement à trop compter sur ses "charismes", mais aussi à établir une hiérarchie de dignité humaine des peuples à cause d'eux. N'oubliez pas que ce n'est pas le point de départ qui compte, mais le point d'arrivée et que les charismes qui n'ont pas été fructifiés ne servent pas au Salut, mais à la condamnation des Hommes. Sarah a bien enfanté alors qu'elle était stérile, l'église de Laodicée se croyait riche et était bien pauvre, nue et aveugle, et l'Empire de Babylone s'est bien effondré du jour au lendemain alors qu'il paraissait indestructible…

@Affensinsel

Il faut aussi reconnaître que l'"Ukraine" actuelle, dans ses frontières actuelles est un pur produit bolchévique et qu'elle n'a aucune existence culturelle ou historique réelle. En dehors de la Galitchina, il n'existe guerre de régions qui parlent l'ukrainien, qui n'est qu'au russe ce que le souabe, le franconien ou le Schweitzer Deutsch le seraient à l'allemand. Idem pour les allégations de "colonies", qui restent aussi très relatives, toute l'Histoire humaine étant le fruit de colonisations et les habitants de l'actuelle "Ukraine" ayant en général toujours parlé le russe comme langue véhiculaire comme vernaculaire. Le terme même d'"Ukraine" est très récent, la langue "ukrainienne" est elle-même divisée en plusieurs variantes et il ne faut pas oublier le rôle de la franc-maçonnerie dans la constitution de cet "état". Ce qu'on appelle "cosaques" regroupe aussi plusieurs réalités historiques et différentes allégeances.

Ceci dit non pas pour défendre tout ce que fait Moscou, surtout que son œuvre à l'étranger demeure bien mince, mais pour ne pas tomber dans certains pièges parfois simplistes tendus par certaines officines de communication en "Occident".

32.Posté par Marie Genko le 04/12/2018 10:33
Cher Tetchnik,

Vous avez raison sur bien des points, mais je crois que ce qu'essaye de défendre Justine c'est plutôt le talent, ou le charisme qui caractérise, j'ose le dire, certains peuples par rapport à d'autres.
Pourquoi le peuple Juif a-t-il porté plus de prophètes qu'aucun autre peuple?
Pourquoi le Christ est-Il né au sein du peuple Juif et non au sein d'un autre peuple?
Pourquoi la Russie a-t-elle enfanté plus de Martyrs au XXème siècle qu'il n'y en a eu durant l'histoire de l'Humanité?
Et oui, je crois que certains peuples, modelés par leur culture et leur Histoire sont plus aptes à rayonner à un moment donné de leur parcours.
Nous devons accepter de nous ressourcer avec humilité là où l'Orthodoxie rayonne au moment de notre propre vie.
Et cela afin d'essayer de transmette à notre tour le flambeau de notre Foi orthodoxe à nos frères d'Occident qui l'ont laissé s'éteindre sur leur sol.

Ne nous disputons pas, aimons nous au contraire, et témoignons le Christ.

31.Posté par Marie Genko le 04/12/2018 10:08
@Affeninsel,

Vous semblez connaître l'Histoire de l'Ukraine vue par les lunettes occidentales qui ne sont pas les mêmes lunettes que celles des gens du cru.
Nous pourrions écrire des pages et des pages sur ce tragique sujet, sans jamais tomber d'accord, et cela me semble une pure perte de temps.
Si vous souhaitez savoir ce qui se passe actuellement dans ce pays je vous conseille de lire un blog très informatif qui s'appelle : "LesCrises.fr"
Vous pouvez aussi lire un livre publié par Alexandre Volkonski " la véritable histoire de l'Ukraine" publié par l'édition des Syrtes il y a environ deux ans. Ce livre a été écrit en 1920 par un homme qui a vécu les tragiques évènements de la guerre civile sur place.

Nous sommes au seuil de décisions autrement plus importantes à prendre en nos âmes et consciences.
Pour cela nous devons essayer de voir ce qui nous unit et non ce qui nous divise.
Faire de la langue liturgique un cheval de bataille est contre productif à l'heure actuelle.

Pensons à notre volonté commune de rester unis en Christ. Pensons à la lourde charge qui pèse sur les épaules de Mgr Jean.
Cessons de polémiquer pour la satisfaction d'avoir des arguments plus solides ou percutants que ceux qui acceptent la dispute.
Essayons de comprendre ensemble sur quel chemin doivent s'engager les Orthodoxes attachés à l'archevêché afin d'assurer notre propre Salut et pouvoir au mieux témoigner le Christ autour de nous.

30.Posté par Vladimir.G: si le ridicule tuait! le 04/12/2018 09:42
Dans le monde à peu près normal où je vis, deux peuples (qui?) se distinguent par leurs langues (oui, le français et le provençal sont proches, et alors ? Vous voit-on militer pour la souveraineté de la Corse et de la Savoie, ou de la Bretagne, ou de l'Auvergne, ou de la Picardie, de la Catalogne, du Val d'Aoste et du Piémont, du Pays de Galle, etc?

D'après Affeninsel 32

Rappelons que l'Ukraine a rejoint la Russie 100 ans avant que la Corse ne soit achetée par la France ...

Et à Daniel (22), la principale raison de ce manque d'Orthodoxes que vous constatez en 1989 vient du fait que, sur les 400 000 Russes et Grecs immigrés, tous n'étaient pas orthodoxes pratiquants: il y avait en particuliers des athées, des Juifs, des agnostiques... Le nombre de paroisses a peu baissé, les fermetures dans certains lieux d'où les émigrés étaient partis (Ugines) étant compensées par des ouvertures ailleurs (ouest en particulier...)

Nos paroisses accueillent tous ceux qui s'intéressent à l'Orthodoxie, comme le montre le nombre important de "convertis" parmi les clercs, les évêques, les théologiens... Bon nombre d'entre eux ont appris les LANGUES LITURGIQUES traditionnelles et montrent ainsi l'exemple; mais il me semble, en revanche, que les farouches partisans de "l'Orthodoxie à la française" ne devraient pas jouer les coucous en essayant d'expulser ceux par qui et pour qui la plupart des paroisses orthodoxes de France ont été fondées et continuent à exister. S'ils sont conséquents avec leur doctrine, ils devraient aller voir du côté des communauté fondées pour eux: ECOF et autres "Églises Orthodoxes gauloises", dont un certain nombre a d'ailleurs rejoint des Églises canoniques, voire ont été crées par elles (rue St Victor, Paris, Rue du Couvent, Vézelay, monastères du père Placide ...)

29.Posté par Tchetnik le 04/12/2018 08:39
Aucune inconséquence Justine,
La devise de la république n'est pas plus la devise de la France que "Prolétaires de Tous les Pays unissez-vous" n'était celle de la Russie.
Et - désolé encore de combler vos ignorances - la Suisse exige de ses nouveaux arrivants la maîtrise d'une langue officielle et les problèmes de mission comme d'acculturation des arrivants se posent de la même manière, fussent les arrivants de pays orthodoxes…

Et -re-désolé - une église n'est pas un lieu "privé" d'un point de vue du Droit puisqu'elle est destinée à recevoir du public et donc doit se soumettre à certaines règles et ce n'est pas non plus un lieu "privé" du point de vue spirituel vu qu'elle appartient à Dieu et non pas aux communautés. Il ne faut pas confondre "don" et "investissement", Justine.
Il ne s'agit ensuite pas de "droit" mais de devoirs. Devoir de l'Eglise d'être missionnaire, devoir des Chrétiens d'être Chrétiens et non ethnicistes racialistes et devoir des immigrés d'apprendre et de respecter le contexte culturel de la nation qui les accueille. Ce serait de la première humilité de reconnaître ces devoirs, mais on sait depuis longtemps que pour vivre une humilité réelle, il vaut mieux ne pas en parler. C'est d'ailleurs ce qui vous manque singulièrement…Car si vous croyez que vos compatriotes sont plus "Orthodoxes" que les Occidentaux "convertis", je crois que vous vous exposez à une très grave désillusion, en plus d'exprimer une marque d'orgueil racial qui vous est de plus en plus propre. Les sociétés grecques, roumaines, russes...sont aussi très sécularisées, Justine. Les évêques roumains qui criaient hourra se sont aperçu lors du dernier referendum sur le mariage homo que la foi Chrétienne était loin d’être si « enracinée » et qu’elle se limitait en général à une piété bien superficielle et ritualiste. Vous qui parlez d’ »humilité » - et vous prenez un gros risque...- vous devriez vous en aviser un peu plus…
La France n’est pas républicaine, Justine, elle possède un patrimoine culturel, historique, spirituel Chrétien, ancien, plus ancien même que celui de la Russie et tout Chrétien Orthodoxe « arrivant » a largement la possibilité d’y puiser et de s’y abreuver. Je crois que vous l’aviez compris, mais comme à votre habitude, vous tentez de noyer le poisson.

Etrange d'ailleurs de pourfendre les comportements "anticanoniques" et approuver la création de paroisses ethniques, ce qui est déjà antichrétien, mais aussi soumises à plusieurs évêques sur un même territoire, ce qui, pour le coup, est franchement anticanonique...Qui parlait d'"incohérence", déjà?

28.Posté par Théophile le 04/12/2018 07:58
@ Affeninsel
Merci pour votre témoignage. Chacun doit faire son ménage, et il a du pain sur la planche!

27.Posté par Affeninsel le 04/12/2018 00:06
Dans le monde à peu près normal où je vis, deux peuples qui se distinguent par leurs langues (oui, l'ukrainien et le russe sont proches, et alors ? Vous voit-on militer pour l'abolition de la souveraineté de la Norvège et de la Suède, ou de la Slovaquie, ou du Portugal, ou de l'Estonie, et encore du Kirghizstan, du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et j'en passe ?) et par leurs "us et coutumes" sont deux peuples différents. Proches, si ces différences sont petites, et je suis le premier à déplorer que les US s'attachent à jeter la Russie contre l'Ukraine et inversement, mais différents tout de même. Vous savez comme moi que dès l'époque kiévaine, la Ruthénie (ou Rus') était déjà divisée en diverses souverainetés parfois ennemies. Vous savez comme moi (ou pas, d'ailleurs ?) que, pendant que le territoire que l'on appelle Russie était ensuite quasiment intégralement dominé par les Mongols, ceux que l'on appelle Ukraine et Biélorussie passaient sous la coupe des Polonais et des Lituaniens ; de cette divergence historique, qui n'a pas été favorable à la foi orthodoxe, il est né une distinction entre les peuples. Au 17e siècle, après avoir chassé les Polonais, Bogdan Khelmnitski se sentit trahi par le tsar avec qui il avait fait alliance, et demanda la protection du roi de Suède contre ce qu'il considérait comme un viol de la souveraineté de son pays, que certains appelaient déjà l'Ukraine. Il n'est certes pas bon de chercher à opposer artificiellement ces peuples frères comme le font les US et l'ont fait les autres puissances régionales par le passé, mais j'ajouterai que la crispation actuelle de la Russie est tout sauf productive dans ce conflit ; et si l'état peut bien faire toutes les bêtises qu'il veut, il est inadmissible que l'Eglise le suive dans cette passe dangereuse parce qu'elle se retrouve soudainement les pieds et les poings liés. Quant à l'afflux de colons russes, c'est-à-dire venus de l'Empire de Russie, à l'est, alors que les populations autochtones, cosaques ou non, avaient été drastiquement réduites, c'est un fait historique, comme l'atteste la date de fondation récente des villes des régions frontalières. Vous me parlez de "mythes des néofascistes" ; je vous crois plutôt atteinte d'aveuglement vis-à-vis de la propagande pan-russe actuelle. L'hostilité aux Etats-Unis est une chose saine, elle ne justifie pas pour autant qu'on tombe les pieds joints dans les mensonges de leurs adversaires. Du reste, je suis un peu fatigué de lire ces gens qui considèrent que quiconque veut avoir un jugement mesuré sur la question ukrainienne est un laquais des atlantistes néonazis etc.

Concernant Jean de Pergame, je vous rappelle que je ne parle pas du reste de sa théologie, mais de ce qu'il dit sur l'évêque, et dont vous dites absolument n'importe quoi. Même Jean-Claude Larchet, qui critique certains aspects de la pensée de Mgr Jean, évalue sa pensée sur l'évêque comme un apport positif à l'ecclésiologie. Quant à dire que "l'Eglise n'est pas episcopocentrique, mais Christocentrique", c'est n'avoir rien compris. Si l'Eglise, comme corps mystique, est évidemment "christocentrique", dans l'organisation ecclésiale, tout le monde s'accorde à dire, et c'est le sens de la phrase de saint Ignace, que l'église est structurée autour de l'évêque.
De la même manière, je ne défends pas l'épiscopat de Mgr Jean (qui est de toute façon bien vide, malheureusement, puisque comme presque tous les autres évêques du patriarcat oecuménique il ne correspond pas vraiment à un diocèse) lorsque je cite saint Ignace, je ne fais que vous répondre sur une de vos nombreuses critiques furieuses et dépourvues de rigueur. Que cela vous plaise ou non, saint Ignace est bien un argument en faveur de "l'épiscopocentrisme" de Mgr Jean, et cela n'a rien à voir avec si oui ou non Mgr Jean est un évêque digne ou orthodoxe. Vous mélangez tout, comme d'habitude, parce que vous ne savez pas trop quoi raconter.

C'est pourquoi je considère sans objet votre dernière phrase, qui m'a l'air d'être une piteuse pirouette rhétorique, alors que depuis bien longtemps que nous échangeons sur ce blog, vous répondez à mes raisonnements par des petits paragraphes épars centrés sur des citations tronquées, le tout émaillé d'appels à l'humilité comme si vous en étiez la seule dépositaire. Je supporte aussi bien la critique que le débat contradictoire, c'est pourquoi je prends le temps de rédiger des réponses argumentées et exhaustives, quand la plupart du temps vous évitez de répondre aux objections, et que vous continuez d'ânonner vos idées parfois saugrenues sans voir qu'on les a démontées il y a belle lurette.

26.Posté par Affeninsel le 03/12/2018 23:27
@ Marie : vous semblez vouloir brouiller un peu les pistes des raisons qui ont conduit l'émigration orthodoxe en France à échouer lamentablement à faire fleurir l'Eglise en ces lieux. Comme vous et Daniel le soulignez, les raisons sont effectivement multiples, au nombre desquelles la confusion oecuméniste, et la sécularisation. Cela signifie-t-il que la question de la langue soit tout à fait indifférente ? En dehors de certaines personnes, rares, qui se convertissent après avoir découvert l'orthodoxie dans les livres, je n'en connais aucune qui soit devenue orthodoxe sans avoir été intégrée à une paroisse où elle comprenait un tant soit peu ce qu'est le culte liturgique. Pour les enfants, à nouveau, les autres raisons jouent, mais il est encore plus vrai que l'adolescence est un moment où ne pas comprendre la liturgie est rédhibitoire pour ces jeunes esprits encore en formation. C'est une question de logique, et, si vous persistez à ne pas vouloir le prendre en compte, dites-vous aussi que saint Paul lui-même l'a affirmé dans ses épîtres (1 Corinthiens 14) de manière très claire, à tel point que ses paroles figurent dans les arguments qu'opposèrent saint Cyrille et saint Méthode à ceux qui refusaient qu'on traduisît la liturgie dans la langue vernaculaire (ou presque) des slaves. La langue est donc bien une condition non suffisante, mais nécessaire tout de même. Quant aux "racines", j'espère que vous faites référence à la foi, comme le montre la comparaison de saint Paul (Romains 11), et non à autre chose, ce qui serait légèrement hétérodoxe.

Du coup, je reformule mon éternelle question à Justine : cette "vie liturgique normale" que vous souhaitez qu'on propose aux familles orthodoxes, dans quelle langue doit-elle se faire ? Et ces moines que vous voulez envoyer en Europe occidentale pour construire une culture chrétienne, où les trouverez-vous si ce n'est au sein même de ces pays ? A vous lire, un claquement de doigts suffirait à tout régler, mais vous semblez être opposée aux conditions mêmes qui permettraient ce "claquement de doigts". Il y a des prêtres. Et la logistique financière pour soutenir ces monastères, et ces écoles que vous promettez, loin de tout, où pensez-vous la trouver, si ce n'est dans les ressources mêmes des fidèles, qui sont censés être capables de subvenir aux besoins de leur église ? Sans faire l'effort d'établir ici-même une église saine et capable de transmettre la foi aux générations suivantes, et de susciter des vocations monastiques en son propre sein, cette entreprise resterait éternellement dépendante de donateurs généreux, dont je ne sais pas où vous comptez les trouver ; et l'argent actuellement versé par des états "orthodoxes" soucieux de se faire une bonne image se tarira un jour, soyez-en assurée.

Du reste, nous avions déjà eu cette conversation sur la valeur de la culture occidentale. Déjà, ne soyez pas de mauvaise foi : Tchetnik ne demande pas de s'acculturer à ce qu'il y a d'anti-chrétien dans notre civilisation, simplement d'utiliser la langue de tout un chacun et de ne pas chercher à imposer des usages étrangers, par exemple.
D'autre part, je vous rappellerai que l'empire romain n'avait pas grand-chose de mieux que nos sociétés actuelles, même d'un point de vue spirituel, puisque tout y était enfermé dans un triste matérialisme (do ut des) et dans un ethnicisme morbide. Et pourtant, justement en s'adressant à ceux qui étaient les perdants de cette société brutale et hypocrite, le christianisme y trouva un terreau qui permit son expansion fulgurante. Peut-être vous êtes-vous donné des prétextes pour les mépriser et les ignorer, mais les gens, en France et ailleurs, meurent d'une soif spirituelle qu'il suffit d'avoir des yeux pour voir. L'humanité déchue est longue à convertir, certes, mais en entreprenant patiemment le travail comme nos pères l'ont toujours fait, il portera son fruit.
Tout le monde sait, par ailleurs, qu'aujourd'hui les grandes villes de tous ces pays orthodoxes sont inondées par le même matérialisme vulgaire et aguicheur que nous connaissons ici. La culture grecque laissait déjà à désirer à l'époque de saint Jacques d'Eubée (encore récemment hiéromoine Jacques (Tsalikis)), et après près d'un siècle de communisme athée, ce qu'il y a pu y avoir de saint dans les cultures des pays d'Europe de l'Est n'existe plus. Je me contenterai donc, quant à moi, d'une église qui sache apporter la parole aux générations futures, aux voisins et aux amis, aux passants, pour que l'Esprit Sainte commence à agir ; cela existe déjà, bon gré mal gré : peut-être n'avez-vous jamais rencontré ces familles, mais moi si ; et n'ayant pas eu cette chance, je refuse que l'on continue d'appliquer la recette actuelle à nos enfants et petits-enfants, le tout en se cachant derrière l'indignité de la "non-culture" de ce pays (qui fait du "racisme culturel", cette fois ?)

25.Posté par Stéphane le 03/12/2018 23:12
@ justine (post 25)
Merci beaucoup de développer votre vision (j'avais surtout entendu de vous, en quelques années, des diatribes contre l'"écuménisme" et "les manigances du Phanar"). Je ne la partage pourtant pas, simplement sur le constat selon lequel le Christ n'abandonne pas cette société à elle-même ; Il y trouve aussi des justes et des pécheurs auxquels Il se révèle, comme Il l'a fait toujours et partout. Si nous nous retranchons de cette société, nous aurons certes préservé la perle de grand prix, mais qu'aurons-nous fait de nos talents ?

24.Posté par Marie Genko le 03/12/2018 20:41
@ Affeninsel,

Je vais vous répondre au sujet de l'Ukraine que vous mentionnez dans votre message 24.
L'Histoire, même ancienne, d'un pays ne s'évapore pas sans laisser de traces.
L'Etat de la Rus de Kiev a été un Etat vertical, qui entourait Novgorod et Kiev déjà au IXème siècle.
D'après les chroniques du moine Nestor, c'est le Vetché (conseil des Boyards et des notables) de la ville de Novgorod, qui fait appel à des princes Varègues, pour venir la diriger.
Trois frères, dont l'aîné est Riourik, viennent à Novgorod dans les années 850.
Kiev est administrée par Oskold et Dir, membres de la garde de Riourik.
Le prince Varègue Oleg vient à Kiev avec Igor, le fils de Riourik et il prend le pouvoir en tuant Oskold et Dir.
La Rus de Kiev compte déjà à cette époque 8 évêques. Oskold est enterré à l'église Saint Nicolas à Kiev.
La capitale de la Rus est transférée de Novgorod à Kiev.
Cet Etat devient suffisamment puissant pour avoir le front d'essayer de prendre la capitale de l'empire byzantin, qui compte un million d'habitants au IXème siècle.
Oleg puis Igor pousseront leurs bateaux jusqu'à Constantinople.
Le prince Igor sera l'époux de Sainte Olga. Leur fils appelé Sviatoslav fera la conquête des Khazars et étendra son territoire jusqu'à la ville d'ATIL, qui se trouvait à l'embouchure de la Volga sur la mer Caspienne.
Ce sera Vladimir Ier, le fils de Sviatoslav qui deviendra le premier prince chrétien et épousera la princesse byzantine Anne Comnène.
Cet Etat de la Rus de Kiev a prospéré jusqu'à l'invasion des Tatares qui détruisirent la capitale au début du XIIIème siècle et forcèrent les princes, le clergé et la population à se réfugier plus au nord de cet Etat.
Il est donc impossible de nier que la Rus de Kiev ne soit réellement le berceau de l'Etat Russe actuel.
Après la libération du joug Tatare, les terres, aujourd'hui en république d'Ukraine, seront l'objet de toutes les convoitises durant plusieurs siècles.
Mais Pierre le grand reprendra leur contrôle en battant les Suédois et elles seront à nouveau un seul et même peuple Russe jusqu'à la révolution bolchevique.
Les sentiments nationalistes apparaîtront à l'ouest à la fin du XIXème siècle encouragées par l'empire autrichien.
Ces sentiments nationalistes aboutiront à la guerre civile menée par Petlioura et à la création d'un nouvel Etat, l'éphémère république d'Ukraine.
Les contours de la république socialiste soviétique d'Ukraine seront dessinés par Lénine et ils seront modifiés à plusieurs reprises sous le régime soviétique.
La Malo Rossia à l'Est a été rattaché à cette république par Staline après la seconde guerre mondiale et la Crimée a été donnée à l'Ukraine par Khroutcheff en 1954, comme nous le savons tous.
Dernièrement, en Ukraine, une propagande anti russe est menée dans les écoles dès le plus jeune âge des enfants.
Certaines villes ne sont toujours pas chauffées et beaucoup de gens ont faim et froid.
Mais je ne vais pas commenter ici la dramatique situation humaine des Ukrainiens aujourd'hui.
Ce qui me semble le plus effrayant est la destruction de l'Orthodoxie qui est menée dans ce pays.

Et cette destruction, le patriarcat de Constantinople en est hélas un des acteurs lorsqu'il reconnait le patriarche autoproclamé Philaret et le métropolite Macaire, non reconnus par tous les patriarcats canoniques orthodoxes.

23.Posté par justine le 03/12/2018 19:19
Encore au post 24, au sujet de Jean de Pergame: L'Eglise n'est pas episcopocentrique, mais Christocentrique. Il n'existe certainement aucun enseignement patristique qui effacerait la sentence de St Ignace, mais il y a unanimite parmi eux que pousser les choses au-dela des limites vient du demon. Et tous les Pères sont d'accord pour signifier que quand il est question du pasteur dans la Sainte Ecriture ou dans les écrits patristiques,en l'occurence la sentence de St Ignace, il va de soi que cela est dit d'un éveque de Foi droite et irréprochable et non pas d'un hérétique ou hérétisant. Or, votre "grand théologien" et ce qu'il enseigne appartient à bien des égards à cette dernière catégorie, ayant meme osé s'attaquer au dogme de la Sainte Trinité. Il existe à ce sujet des critiques très précises avec preuves à l'appui, aussi bien en grec qu'en russe et en anglais. Et puis évidemment celles de Jean Claude Larchet en francais. Enfin je vous exprime mon regret sincère de voir que vous ne supportez pas la critique et le "debat contradictoire" et n'avez pas appris à repondre par des arguments.

22.Posté par justine le 03/12/2018 18:29
Post 24: "jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il n'y avait pas de Russes sur le territoire actuel de l'Ukraine, et que leur présence actuelle est le résultat d'un afflux massif de colons". Qu'est-ce que vous appelez "Russes" et qu'est-ce que vous appelez "Ukrainiens"? Vous épousez, que vous le vouliez ou pas, les théories néofascistes de ceux qui cultivent, à des fins politiques de division et d'appropriation, une fictive identité ethnique ukrainienne qui serait différente de la russe. La réalité est que Russes, Ukrainiens et Biélorusses forment une seule et meme nation, la seule différence consistant simplement en des variations linguistiques et des us et coutumes régionales. De plus, au 18e siècle, il n'y avait pas d'Ukraine au sens actuel, et donc vos 'colons russes" sortent tout droit d'un conte de fées ou plus exactement, de la forgerie de mythes des néofascistes.

21.Posté par Marie Genko le 03/12/2018 18:09
Cher Daniel,

Merci pour ces précisions.
Pour moi, il y a suffisamment de paroisses francophones en France pour que la perte de la Foi ne soit pas due à une incompréhension de la liturgie.
Je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait que les mariages mixtes, et ils sont nombreux, sont un véritable danger dans la mesure où, il est souhaitable que les deux parents soient capables de transmettre la Foi orthodoxe.
Pour cette raison, j'insiste sur un autre fil de discussion sur le bienfait des camps de jeunesse orthodoxe!
En ce qui concerne le nombre des Orthodoxes en France, qui a diminué avant la crise migratoire, c'est une situation qui doit nous alerter.
Peut-être que le souffle, qui animait une grande partie des fidèles de l'archevêché au moment de sa création et dans les années, qui ont suivi, peut-être ce souffle est-il en train de retomber ?
Pourquoi ?
Par manque de prêtres?
A cause d'une Laïcisation forcenée de nos écoles et de notre environnement ?
Pour des causes internes à l'archevêché ?
Je n'ai pas de réponse à formuler.
Je peux seulement écrire que nous devons être conscients des problèmes qui se posent.
Pour retrouver un souffle nouveau, nous avons besoin de jeunes prêtres.
Et nous avons besoin aussi de nous ressourcer aux racines qui sont les nôtres.

Pauvre archevêché, que nos Pères ont tant aimé, il ressemble à une magnifique plante privée de ses racines.
Et sans racines cet ensemble ecclésial sera appelé à mourir.

Voilà pourquoi il me semble impératif que l'évêché ne tarde pas à se tourner vers son Eglise mère, l'Eglise de Russie.

20.Posté par justine le 03/12/2018 17:08
Ce que dit Daniel dans son post 22 suscite la réflexion suivante: Le problème qui se pose donc d'une manière générale à la diaspora orthodoxe en Occident ou, si on n'aime pas le terme "diaspora", au développement des communautés orthodoxes en Occident, c'est comment empêcher qu'aussi bien les descendants des immigrants de pays orthodoxes que les descendants des convertis autochtones soient engloutis par la société athée ou hétérodoxe dans laquelle ils grandissent, en subissent l'éducation erronée, la mentalité matérialiste et hédoniste absolument anti-chrétienne et la manipulation constante par les medias de tous genres. (Ici il y a matière à réflexion aussi pour Tchetnik avec son exigence d'"inculturation": est-ce souhaitable de s'inculturer à une 'non-culture'?).

Pour ma part, je pense que la meilleure solution de ce problème, c'est la création, avec la benediction et le soutien d'évêques éclairés, de monastères dans les campagnes et les montagnes qui groupent autour d'eux des familles orthodoxes avec leurs enfants et leur offrent un environnement DIFFERENT, avec une vie liturgique normale selon le cycle des saisons, avec des pères spirituels confesseurs qui les guident, des ecoles orthodoxes, une économie d'autarcie autant que possible, chacun y mettant ses talents reçus du Créateur et ses connaissances professionnelles, ses forces et son dévouement. Là ils peuvent non seulement vivre et approfondir la Foi orthodoxe (pas l'écuménisme!), mais aussi déployer de manière saine leurs capacités créatives en bâtissant (re-bâtissant) une culture chrétienne véritable. Les chrétiens ne survivront que s'ils se détachent de cette société perverse et pervertissante et créent une société chrétienne à part, ayant ce "courage d'être différent' et cette "force de rester les mêmes" qui caractérisent l'Orthodoxie (je me réfère à un petit livre publié par le Monastère de Jordanville déjà mentionne dans un autre fil). De telles communautés seront aussi la meilleure hierapostolie, celle du bon exemple!

19.Posté par Affeninsel le 03/12/2018 16:22
@ Marie : je ne suis pas sûr que la proposition d'Alexis II ne sera pas réévoquée. Au contraire, je pense qu'elle sera discutée à nouveau lors du conseil clérical du 15 décembre, en toute logique, et que certains arguments antirusses peu rationnels ne seront plus audibles. On ne pourra plus dire, par exemple, que Constantinople signifie liberté quand Moscou signifie coercition. Il serait franchement surprenant que cela ne se fasse pas, étant données les circonstances. Mais vous ne pouvez pas non plus attendre que cela débouche sur un rattachement immédiat et sans discussion à Moscou.

Les comparaisons de Justine sont toujours aussi savoureuses : vous faites un parallèle entre la politique anti-russe des dirigeants ukrainiens et ma position concernant la langue des offices. Tout d'abord, je me permets, puisque vous n'en finirez jamais de faire des procès d'intention, de vous préciser que je suis révolté par les méthodes adoptées par les agents des US en Ukraine contre les Russes et russophones. Mais je n'oublie pas que, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il n'y avait pas de Russes sur le territoire actuel de l'Ukraine, et que leur présence actuelle est le résultat d'un afflux massif de colons : faut-il accepter cet état de fait et considérer que tout ce dont la Russie s'empare est nécessairement russe, pour je ne sais trop quelle raison ? C'est une vraie question que je vous pose ; quant à moi, je comprends tout à fait que les Ukrainiens, sans que cela justifie le massacre d'innocents, se sentent agressés et dépossédés de leurs terres par un voisin qui sait trop bien prendre ses aises.

Venons-en à votre comparaison, qui est biaisée à un nombre assez incroyable de niveaux. Tout d'abord, vous imaginez bien (ou pas, tant vous semblez désireuse de noircir ceux avec qui vous êtes en désaccord) que ma position sur la langue des offices ne signifie pas que je sois pour infliger des violences aux croyants qui s'accrochent au slavon comme des moules à un rocher. Je ne veux rien rendre obligatoire par la force (l'auriez-vous oublié : en église, rien ne peut être imposé aux croyants contre leur gré), je me contente, contrairement à vous qui citez des devises maçonniques et des lois de l'ONU, de rappeler ce que dit l'Eglise dans ses canons et à travers le témoignage de l'Ecriture et de sa pratique millénaire.

Or, à ce sujet, les choses sont claires : en Christ il n'y a "ni juif ni grec" (Galates, Colossiens). S'il y a bien des nations qui s'établissent sur des territoires (la seule réalité que l'Eglise reconnait dans ses canons), il n'y a pas de droit individuel à rester ceci ou cela où que l'on aille : dans un lieu donné, il n'y a, donc, ni juif ni grec, mais une humanité réconciliée en Christ, unie. Au lieu de quoi vous souhaitez que chacun, selon son ethnie ou son goût propre, puisse constituer sa communauté parallèle et son réseau de paroisses, sans grand lien avec les autres chrétiens d'un même lieu. Un descendant d'immigrés géorgiens irait donc, au gré de ses déplacements, d'une paroisse kartvelophone à une autre, quelque soit le diocèse où il se trouve : cela, c'est le phylétisme, c'est l'abolition de l'idée de communauté chrétienne, c'est la négation des paroles de l'apôtre. Et c'est ce que, du haut de vos accusations frénétiques de "racisme", vous promouvez toujours, pour des raisons de plus en plus obscures. Je n'oublie pas, en effet, que je vous ai déjà à plusieurs reprises fait ce genre de démonstration sur ce même blog ; vous finissez toujours par vous taire, à court d'arguments, mais n'en tenez jamais compte et revenez quelques mois plus tard avec les mêmes raisonnements creux. "Ils ont des oreilles et ils n'entendent pas".

Comme l'a rappelé Tchetnik, votre exemple suisse est parfaitement inadapté : la Suisse se définit historiquement comme une confédération de cantons géographiquement proches mais culturellement distincts, répartis entre italophones, francophones et germanophones (à gros traits). Vous ne savez pas penser en dehors du cadre de l'état-nation, toute obnubilée que vous êtes par le glorieux exemple de la Russie sainte, éternelle et j'en passe ; mais le vrai territoire, celui dont nous parlons Tchetnik et moi, n'est pas celui de l'état-nation gargantuesque, qui est une invention de l'Occident (dont vous avez apparemment adopté quelques petites catégories, à votre corps défendant), mais le diocèse, qui est bien plus proche en taille du canton de Zoug que de la Suisse ou de la France. Et même si l'on considère possible qu'en Suisse chacun, même dans un canton allophone, puisse pratiquer sa langue (mais chaque canton a une langue officielle, ou deux, pas quarante-cinq), cela n'enlève rien au fait que les Chrétiens sont appelés à aller plus loin dans leur démarche d'unité que la simple cohabitation côte-à-côte sans s'intéresser les uns aux autres (cf les exemples de correction fraternelle, l'assistance économique d'une région à l'autre dans les Actes, toutes choses que vous semblez avoir commodément oubliées).

Vous présentez ma position comme celle d’une agression de la part des autochtones « racistes » à l’encontre des gentils immigrés ; la réalité, peut-être l’oubliez-vous, est toute autre : par leur refus de s’ouvrir à la réalité missionnaire de l’église (qui est la SEULE réalité que peut recouvrir l’église, la « diaspora » n’étant pas une catégorie que connaissent l’Ecriture et les canons), des orthodoxes attachés à telle ou telle langue ou identité empêchent bien souvent des autochtones d’avoir accès à la liturgie et l’enseignement de l’Eglise, lesquels sont faits pour être compris (même si on ne comprend pas tout dans la liturgie, il y a clairement des contenus qui sont adressés à l’intelligence – voire les écrits récents de Jean-Claude Larchet et du père Macaire de Simonos-Pétra, si ces auteurs trouvent grâce à vos yeux). Vous dites « personne ne vous empêche d’aller dans une paroisse francophone » ; permettez-moi de vous rappeler la réalité de l’orthodoxie en Europe occidentale, soigneusement entretenue par des décennies de nullité missionnaire : pour « aller dans une paroisse francophone », lorsqu’on habite près d’une paroisses non-francophone, il faut souvent faire 100 kilomètres de plus, à cause d’un faible maillage territorial. Est-il normal d’exiger cet effort de croyants qui veulent simplement recevoir la parole de Dieu ? Je veux bien que la foi et le salut se méritent, mais même vous n’irez pas jusqu’à soutenir que c’est donc à cette condition que les fidèles pourront être satisfaits dans leur besoin. Je dis cela sans même prendre en compte la question de l’évangélisation, dont il est même inconcevable qu’elle puisse se faire lorsque des gens qui n’ont jamais entendu parler de Dieu ne peuvent même pas comprendre Sa parole s’il leur vient l’idée de rentrer dans une église, ou lorsqu’un ami essaye de les y emmener. Voilà la réalité des conséquences de la situation dont vous semblez vous satisfaire ; pour reprendre vos propos sur un autre fil, « il est facile d’adopter un langage de libéralité » quand en réalité il ne s’agit que de paresse et de dédain pour ceux qui contrairement à vous n’ont pas encore vu la lumière.

Je n’insisterai pas sur le reste de vos propos grotesques, comme ce curieux concept de « racisme culturel » qui me rappelle les plus beaux moments de présence télévisuelle des militants de l’antiracisme qui s’en servent pour promouvoir l’islam ; et Tchetnik a fait litière, comme il se doit, de vos appels à respecter la devise d’un état né dans la haine de Dieu et de tout ce qui permettait à l’homme de vivre dans un cadre à sa mesure et selon ses besoins. Je remarque que votre fanatisme anti-constantinopolitain va jusqu’à trouver des raisons saugrenues de rejeter les enseignements de Jean de Pergame sur l’ecclésiologie. Jean de Pergame développe une pensée sur la centralité de l’évêque dans l’église, et vous lui reprochez de servir des arguments à Bartholomée qui, justement, par ses actes, diminue la dignité de l’évêque au profit de celle du « patriarche ». Il est vrai que certains aspects de la théologie de Jean de Pergame sont critiqués par ses contemporains, notamment son personnalisme ; mais quant à lui reprocher son « épiscopocentrisme », c’est d’une stupidité sans nom. Ou alors vous voudrez bien nous dire quels enseignements patristiques ont rayé de la carte la sentence de saint Ignace d’Antioche, « là où est l’évêque, là est l’Eglise ». D’autres, certainement moins pieux et éclairés que vous, comme Jean-Louis Palierne, ont justement souligné l’importance de ce témoignage théologique pour aplanir les nombreux problèmes ecclésiologiques auxquels l’Eglise est confrontée aujourd’hui. Je ne suis pas là pour faire un dithyrambe de Mgr Jean, qui fait, de l’avis de Jean-Claude Larchet et d’autres, certaines erreurs, mais comme d’habitude, vous êtes prête à dire n’importe quoi, y compris sur l’église, pour pouvoir cracher sur Constantinople. Ne vous vient-il jamais à l’idée qu’on ne peut pas diviser l’humanité entre les bons, intégralement bons (tous en ligne derrière le très saint patriarche de Moscou) et les mauvais, intégralement mauvais, hérétiques (tous derrière le patriarche de Constantinople) ? Quelle est l’étape suivante ? Le manichéisme ? La crise actuelle ne se résoudra pas dans le triomphe d'un camp sur l'autre, mais sur un retour aux canons et à la volonté de Dieu. Votre témoignage est nuisible.

18.Posté par justine le 03/12/2018 16:22
A Tchetnik: Vous êtes singulièrement inconséquent. D'un côté vous exigez de tout arrivant sur sol français de "s'inculturer", et de l'autre vous me reprochez de vous citer une maxime bien française - si elle est d'origine maçonnique, je n'en sais rien, en tout cas fraternité, égalité et liberté sont également des préceptes évangéliques - qui tient une place centrale dans la culture française (du moins comme formule sur un blason)! Et puis en Suisse, bien que le russe, le serbe etc. ne soient pas des langues nationales, personne ne s'y offusque comme vous que des chrétiens venus habiter dans le pays les parlent et célèbrent leurs offices religieux dans leurs églises comme ils le veulent. (Une parenthèse: les églises ne sont pas des lieux publics. Elles appartiennent à des communautés religieuses. Simplement elles accueillent des personnes du dehors, selon le principe de l'hospitalité chrétienne: "Viens et vois". Mais votre attitude, c'est comme mettre le pied dans la porte et dire: "C''est mon DROIT non seulement d'entrer, mais aussi de te dire ce que tu as à faire".). L'humilité est une belle vertu! C'est elle avant tout qui manque aujourd'hui en Occident.

17.Posté par Daniel le 03/12/2018 14:53
@ Marie Genko

Avec les réfugiés russes et grecs des années 20, on a dû atteindre 400 mille orthodoxe. En 1989, avant la vague migratoire d'Europe de l'Est, ils étaient moins nombreux du fait:

- de l'oecuménisme
- des mariqges mixtes
- de la non transmission de la foi aux générations suivantes qui se sont acculturées (et oui, elles ne pouvaient plus suivre des offices en gre et slavon)
- de l'absence d'efforts missionnaires
etc

16.Posté par Marie Genko le 03/12/2018 10:24
@ BAB, Personne ne conteste l'existence de bon orthodoxes Français.

@ Affeninsel, Ce que j'ai simplement essayé d'expliquer dans mon message 14 est que les descendants de l'émigration russe ont créé des mouvements de jeunesse pour essayer justement de préserver la Foi orthodoxe chez leurs enfants dans un environnement complètement laïcisé.

Beaucoup de piliers de ces organisations ne sont pas, loin de là, des supporters de la politique russe!

Force est de constater que ces mouvements (Vitiaz, Acer) ont réussi à créer des liens d'amitié durables et même des mariages entre des jeunes orthodoxes.
Et en cela ils ont aidé à préserver l'Orthodoxie au sein de jeunes familles.

Je ne peux que répéter que la présence de bons orthodoxes Français est une bénédiction et l'existence de paroisses francophones est aujourd'hui une nécessité.

Mais comme l'écrit très justement Justine dans son message 16, l'un n'exclut pas l'autre.

Puisque nous parlons de la situation des Orthodoxes en France, il serait intéressant de savoir quelle était la présence numérique d'Orthodoxes en France avant 1920 ?
Reconnaître que l'émigration russe a contribué à faire connaître l'Orthodoxie en Occident est lui rendre justice.

La question, qui se pose aujourd'hui, est celle de la situation des paroisses de l'archevêché.

La rupture de communion entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople et le retrait du Tomos de 1999 nous mettent dans une situation nouvelle, qui est bien plus cruciale que des querelles de clochers, comme le souligne si justement Hai Lin dans son message 19

Que les descendants d'une grande majorité de cette émigration souhaitent rester en communion avec le patriarcat de Moscou est une évidence, qui va obliger chacun d'entre nous à choisir entre une soumission inconditionnelle au Patriarcat de Constantinople ou un rattachement à l'Eglise mère, celle de Moscou.

Il me parait nécessaire de rappeler que le patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire avait proposé la création d'une métropole d'Europe occidentale.
Cette proposition avait soulevé l'enthousiasme de certains membres de l'archevêché.
La création de l'OLTR (Orthodoxie Locale de Tradition Russe) a été la conséquence de cette proposition.
Il me semble dommage que la proposition de Sa Sainteté Alexis II ne soit pas reconsidérée par les instances dirigeantes de l'archevêché.

15.Posté par Tchetnik: quand les masques tombent... le 03/12/2018 09:25
Justine, qui pourfend les idéologies eucuménistes, modernistes...et qui fait la promotion d'une devise maçonnique et matérialiste qui n'a rien à voir avec la France. Décidément, on peut mourir tranquilles, on aura tout vu.

L'Eglise a toujours tenu compte des réalités culturelles et historiques comme linguistiques des nations sur le sol desquelles elles se trouvent, Justine. Et la France n'est ni la Russie, ni la Roumanie, ni la Grèce. A Rome, fais comme les Romains. Inutile de tenir le discours attalien qui invoque la mondialisation uniquement à sens unique et uniquement pour déraciner les mêmes communautés pour en exalter d'autres. En France, on parle français, ceux qui prétendent vivre en France, travailler en France, doivent simplement apprendre le français et utiliser le français dans son espace public, de la même manière qu'un immigré en Russie doit apprendre le russe et connaître l'Histoire russe, Justine C'est non seulement du gros bon sens, mais aussi une marque de politesse et d'estime. Et, - je vais vous apprendre un truc - une église est un espace public, pas privé.

Par ailleurs, d'un point de vue plus spirituel, l'Eglise assure sa mission de propagation de la Vérité et du Salut pour TOUS les Hommes, pas pour des poignées d'immigrés. pour cela, elle ne peut faire un petit bout en slavon (que personne ne comprend), un petit bout en roumain, un petit bout en arabe, un petit bout en grec...mais se doit d'organiser des paroisses TERRITORIALES et surtout pas ethniques, accueillant sur un même territoire tous les Chrétiens Orthodoxes, peu importent leurs origines. Si l'Eglise veut maintenir son rôle, accomplir sa mission, et notamment en catéchisant les enfants, petits-enfants, descendants des immigrés - lesquels descendants parleront fatalement la langue du bled et s'accultureront - lle se doit d'utiliser la langue qui est à la fois vernaculaire et véhiculaire, que tout le monde comprend, et qui servira autant à la prédication et à la communication qu'à la célébration. C'est très simple à comprendre et un tout petit peu de lucidité permet de l'accepter.

La Suisse est un très mauvais exemple, Justine. Simplement parce que la tradition culturelle SUisse est déjà marquée depuis toujours par un multilinguisme. Et ce multilinguisme n'est pas extensible à l'infini. Vous remarquerez - ou pas - que le slavon, comme le roumain ou le grec ne font pas partie des langues officielles en Suisse, pays que je connais un peu du reste Il est aussi inutile de ressortir l'accusation très "système" de "racisme", car, outre que vous ne connaissez pas vos interlocuteurs et que les mauvais procès d'intention dont vous êtes coutumière ne marchent pas, il s'agit simplement de dire que les peuples sont chez eux, sur leur terre et que tout arrivant se doit de reconnaître et de respecter leur héritage culturel. Vous êtes d'ailleurs curieusement aveugle à votre propre péché en la matière…

On comprend en tout cas que toutes vos belles protestations enflammées contre le monde moderne n'étaient que du vent. Votre masque est tombé.

14.Posté par Hai Lin (Montevideo) le 03/12/2018 02:56
To the very esteemed Mme M. Genko,

In reference of your message above, thank you very much for your asuste and genteel commentary.

Indeed, a truly non requisite and gratuitous aggressiveness has sallied forth in many of the messages in this particular rubric and in others. This is something to be deplored.

If anything, I am appalled at what you French call the esprit de clocher that seems to have overtaken many of the posters.

What is needed is reconciliation and understanding and compassion, not 19th century style sectarian verbiage worthy of a petty Balkan dictator of long ago.

Mixing religion and politics is a highly lethal and noxious matter, best avoided in the interests of all.

As for the Constantinople vs. Moscow vs. Daru vs. Kiev vs. the rest of the world religious conflicts, I would like to offer a quotation from the Bible, in Latin, may it so please the editors of this site, which citation I hope all will ponder for their proper edification.

Ioannes 14 Biblia Sacra Vulgata

14 Non turbetur cor vestrum. Creditis in Deum, et in me credite.
2 In domo Patris mei mansiones multae sunt; si quominus dixissem vobis: quia vado parare vobis locum.
3 Et si abiero, et praeparavero vobis locum, iterum venio, et accipiam vos ad meipsum: ut ubi sum ego, et vos sitis.
4 Et quo ego vado scitis, et viam scitis.

I wish you all well for the Advent Season.

And now these same wishes in Chinese for you all, for Mr. K., for Mme K., for Mr. Golovanow, for Mme G., or Affinenel and for all the rest.

我祝愿你们在复临季节里一切顺利。

From Montevideo, Uruguay, Sunday evening, 2018.12.02

Hai Lin by his real name 海林

13.Posté par BAB le 02/12/2018 20:27
Il y 'a aussi de bons orthodoxes Français : Ça existe !!

12.Posté par justine le 02/12/2018 19:55
Post 7, Communique du Conseil de l'Archevêché: Il est piquant de constater l'admiration, exprimée dans ce communiqué, pour Jean (Zizioulas) de Pergame qui, avec sa 'théologie' épiscopocentrique est l'idéologue par excellence du patriarche Bartholomé dans ses actes anticanoniques et arbitraires, s'arrogeant le droit de se mettre même au-dessus des Saints Conciles. Car cette "théologie" est aussi à la base du traitement de ce même Archevêché! Peut-être certains n'ont pas encore mesuré toute la portée de ces nouveaux enseignements post-patristiques et n'ont pas encore pris connaissance de certaines contradictions entre les paroles et les actes du "grand théologien". Ils viennent d'en recevoir un avant-goût.

11.Posté par justine le 02/12/2018 19:37
On ne peut manquer de noter chez tous ces guerrriers pour l'obligation absolue de chaque habitant du territoire francais de ne vouloir entendre les offices d'Eglise que dans la langue francaise à l'exclusion de toute autre, le meme esprit dictateur qui anime aussi le regime ukrainien lequel interdit à present sur tout son territoire l'utilisation de la langue russe à l'ecole, dans le secteur public etc. Etes-vous conscients de votre intolérance? De votre racisme culturel? Dans votre pays voisin la Suisse il y a quatre communautes linguistiques qui vivent en paix, chacun ayant le droit d'utiliser sa langue sans qu'un autre vienne le lui interdire ou lui tenir des discours désobligeants. Si vous etes donc si farouchement francais, commencez par appliquer cette maxime francaise "Liberté, Egalité, Fraternité". Est-ce que quelqu'un vous empeche d'aller dans une paroisse francophone? En frères donc respectez la liberté et l'égalité des autres. La France ne va pas faire naufrage pour cela.

10.Posté par Affeninsel le 02/12/2018 19:36
Et que fait-on alors, une fois que l'on a posé le constat que la France n'est pas restée orthodoxe ? Cherche-t-on à lui rendre la foi perdue ou reste-t-on dans son délire de "patriotisme russe" qui serait "inséparable" de la "foi orthodoxe", comme le dit Vladimir ? Pouvez-vous, Marie, m'expliquer cette foi orthodoxe qui "protège contre un environnement hostile" est spécifiquement russe ? Qu'est-ce qui la distingue, en tant que foi, de celle des Grecs ou des Serbes ? Si elle est différente de celle des autres, il y a hérésie, et la communion aurait dû être interrompue il y a longtemps. Je pense d'ailleurs que tout présenter comme "russe" est aussi un moyen d'aggraver l'hostilité dont vous parlez, parce que les gens ne sont pas naturellement portés à adopter ni à apprécier ce qu'on leur présente comme étranger. Peut-être l'environnement spirituel serait-il moins "hostile" si on ne s'acharnait pas à faire de l'orthodoxie une religion tribale réservée aux initiés.

Vous avez parfaitement le droit d'aimer "l'orthodoxie dans sa forme russe" si vous voulez, mais cela ne peut pas prendre le pas sur le minimum minimorum de ce que l'Eglise doit faire pour ne pas se transformer en club : s'adresser aux gens qui sont dans un endroit donné dans une langue qu'ils comprennent. Partant, je répète qu'il faut faire un choix, et j'assume de penser que ceux qui ne peuvent pas envisager d'entendre la liturgie autrement qu'en slavon ou de connaitre d'autre église que "russe" doivent aller en Russie pour ne pas être une gêne à ceux qui veulent juste connaitre le Christ et la foi.

9.Posté par Marie Genko le 02/12/2018 16:24
Ce qui m'étonne dans cet échange, c'est l'agressivité de certains messages.

Nous sommes tous d'accord que l'essentiel pour chacun d'entre nous est de faire vivre la Foi orthodoxe au sein de nos familles et, dans la mesure du possible, de témoigner l'Orthodoxie autour de nous.

Pourquoi devrions nous nécessairement quitter la France, notre sol natal, si nous sommes attachés à la liturgie de notre enfance célébrée en Slavon (messages 4 et 9)?
Je suis convaincue que nous avons le droit d'aimer notre sol natal, la France.
Et nous avons aussi le droit d'aimer l'Orthodoxie dans sa forme russe qui nous a été transmise par nos parents.

Regardons autour de nous, nous vivons dans un pays magnifique.
Pourquoi la France s'est-elle appelée, la Fille ainée de l'Eglise?
Elle s'est appelée la fille aînée de l'Eglise parce qu'elle a été baptisée orthodoxe au milieu d'un Occident Aryen.
Si seulement la France était restée orthodoxe, le problème de l'identité culturelle et cultuelle des paroisses aurait disparu depuis longtemps.
C'est parce que nous vivons dans un pays qui est devenu un désert de pensée spirituelle que j'approuve Nicolas Ross lorsqu'il écrit :

"Qu'il soit personnel ou collectif notre choix, dans la grave conjoncture actuelle, devrait impérativement tenir compte de la possibilité que telle ou telle allégeance ecclésiale nous donnerait, ou non, de rester fidèles à nos idéaux de toujours."

La devise du mouvement de jeunesse des Vitiaz est encore aujourd'hui " Pour la Russie et pour la Foi" Dans la pensée des dirigeants de ce mouvement il ne s'agit aucunement d'un choix politique.
Mais il s'agit d'une conviction profonde que la Foi orthodoxe russe les protège contre un environnement spirituellement hostile, soumis à une volonté franc-maçonne d'éradication de la chrétienté.

L'archevêché et l'Eglise russe Hors Frontière étaient une seule et même structure dans les premières années de l'émigration.
Ce sont justement des questions politiques qui ont amenées ces deux structures ecclésiales à se séparer.
Voilà pourquoi j'approuve entièrement Serge et Hélène Runge lorsqu'ils écrivent :

"Durant les années les plus noires de la persécution de l’Eglise Russe nous avons partagé avec l’Eglise Hors Frontières la même spiritualité, les mêmes valeurs et traditions sur le fond, puisqu’elles ont la même origine. Nos familles et nos amis sont, pour beaucoup, dispersés entre les paroisses de l’Archevêché et celle de l’Eglise Hors Frontières et chaque paroisse qui s’inscrit dans notre tradition peut choisir la réunification en rejoignant l’Eglise Hors Frontières, à l’exemple de Florence."

Puisse l'Esprit Saint nous venir à tous en aide, afin que nous Le chantions et Le bénissions pour la plus grande Gloire de l'Orthodoxie.

8.Posté par Tchetnik le 02/12/2018 15:44
Cette flame serait d'avantage vivante - et authentique - si elle était réellement vécue par les actuels "vitiaz" qui ne cassent pourtant pas les briques rayon ardeur patriotique, si les anciens scouts qui aiment tant parader en uniformes ne se faisaient pas pour beaucoup porter pâle lors de la guerre d'Algérie et si ces si ardents "patriotes" allaient défendre leur cause en Russie...

7.Posté par Vladimir.G: Je vois d''''avance les commentaires sarcastiques de nos commentateurs bien-pensants ... le 02/12/2018 11:22
Il est clair que les appels de Serge Rungeet surtout Nicolas Roos, historien érudit de l'émigration russe (sa qualité d'ancien chef des scouts russes en France a été rappelé pour expliquer une phrase de son appel) ne s'adressent pas au "bobos des-idéalisés" qui inspirent le "main stream" de nos médias. Ils s'adressent aux descendants des émigrés "Russes Blancs" qui ont fondé l'Archevêché pour maintenir et transmettre la fidélité à l'Orthodoxie russe, inséparable du patriotisme russe. Je surprendrai peut être certains de nos commentateurs en leur apprenant que cette flamme est toujours vivante aujourd'hui. Ainsi les principales organisations de jeunesse russe en France la maintiennent indéfectiblement: a devise des "Vitiaz" (1) est: "Pour la Russie! Pour la Foi!" Et celle des "Éclaireurs Russes en France" (AERF/ОРЮР (2), dont a fait partie N. Ross): "Toujours prêts! Pour la Russie!"

Je vois d'avance les commentaires sarcastiques de nos commentateurs bien-pensants ...

(1) http://www.vitiaz.info/francais/
(2) https://en.wikipedia.org/wiki/Organization_of_Russian_Young_Pathfinders_(Scouts-in-Exile)

6.Posté par Vladimir.G: "Les commentaires peuvent paraître en français, en anglais et en russe." le 02/12/2018 10:58
Rappel au règlement: "Les commentaires peuvent paraître en français, en anglais et en russe" ...
Cf. https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Avant-propos_a1.html

5.Posté par Abel le 02/12/2018 00:07
Une analyse intéressante du père Soloviev

https://s-t-o-l.com/tserkov-i-obshhestvo/konstantinopolskij-patriarhat-otozval-eshhyo-odin-russkij-tomos/

4.Posté par Affeninsel le 01/12/2018 23:20
Et je vois d'ailleurs effectivement que certains s'amusent à redoubler d'ardeur dans ces vétilles.
Mischa, qui s'acharne à écrire en russe (il me semble que dans d'autres cas, les modérateurs de PO ont demandé que soit employé le français ou l'anglais, non ?), semble s'étrangler de ce que le patriarche de Constantinople "soumette aux GRECS la grande diaspora russe en France". Cela me rappelle les plus excités de l'Eglise hors-frontières qui traitaient de "traitres" ceux qui étaient allés se soumettre "aux Grecs", lors de la création de l'Archevêché, au motif que les tribulations de l'église russe "ne concernaient que les Russes". Voilà une splendide manière de cracher sur l'apôtre Paul qui demande aux yeux de ne pas dire aux mains "nous n'avons pas besoin de vous" (1 Corinthiens, pour ceux que cela intéresse de mettre le nez dans les saintes Ecritures). Est-ce vraiment de cela qu'il faut s'indigner ? Je crois plutôt que Constantinople est à blâmer pour cette décision qui est purement guidée par la volonté d'empêcher plus de départs, et de verrouiller la mainmise sur certaines institutions (qu'ils se rassurent, leurs zélés serviteurs de l'Institut Saint-Serge se sont empressés d'embrasser leurs pantoufles) ; projetant ainsi les fidèles de l'archevêché dans une situation déplorable, sans aucune solution d'accompagnement pastoral, tandis que l'évêque titulaire passe son temps à faire Dieu sait quoi entre l'Ukraine et le Phanar, et que les deux évêques vicaires savent à peine dix mots de français à eux deux. Mais je ne vois VRAIMENT PAS pourquoi il faudrait s'indigner pour des raisons de grecs et de russes, lesquelles catégories, en Christ, n'existent tout simplement pas (Epitre aux Galates, cette fois, si cela intéresse toujours quelqu'un d'ouvrir le Nouveau Testament dans une langue compréhensible).

De même pour Monsieur Ross, dont on salue avec toute la déférence idoine la qualité d'ancien scout russe, qui semble soucieux, comme d'autres, de dire qu'il faut défendre la Russie au même titre que la foi. J'ai une suggestion à faire à ce monsieur et à ses camarades de rang : il faut d'urgence aller sur le sol-même de la sainte Russie pour la défendre des attaques qui la visent. La Russie n'attend même que vous, et rien ne saurait, si la Russie a la même valeur que la foi, vous retenir sur une terre aussi ingrate et méprisable que l'Europe occidentale.

Le départ de ces personnes permettra éventuellement aux autres, ceux qui resteront, de s'apercevoir, s'ils veulent bien lire les Actes des Apôtres, que le mot grec de "diaspora" n'apparait qu'à deux reprises dans tout le Nouveau Testament, et qu'il est à chacune de ces deux fois, dans les Actes, associé directement à la mission d'annonce de la bonne nouvelle. Pour ceux dont les seules éditions domestiques sont en slavon, en géorgien liturgique ou en grec koiné, je signale aimablement que le texte du Nouveau Testament est disponible directement en ligne et qu'ils peuvent aller vérifier par eux-mêmes ce que dit l'Ecriture au sujet de cette fameuse "diaspora" dont nos chers Patriarcats se prévalent tous plus les uns que les autres pour faire briller leur vitrine : il ne peut y avoir en France, en Allemagne, en Europe occidentale, que des Eglises locales, missionnaires, tournées vers l'annonce de l'évangile ; une "Eglise-mère" qui prétend faire autre chose n'est pas digne de ce nom, elle n'est pas une "église" mais un consulat dédié aux affaires culturelles.

Et peut-être, si cette prise de conscience se fait, que nous pourrons nous protéger, ici, des conséquences des guerres minables que tous ces glorieux patriarches à la tête de leur centaines de milliers de croyants survoltés se livrent avec la plus haute conscience de la valeur de leur épiscopat.

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