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Andrea Riccardi
La lutte antireligieuse mena en Union soviétique à un holocauste de femmes et d’hommes qui professaient leur foi. Cette tragédie du peuple chrétien fut partagée par les croyants d’autres religions et par des hommes et des femmes dont les convictions s’écartaient de celles du régime et qui, à cause de leurs idées, connurent de grandes souffrances et parfois la mort.
En 1968, Athénagoras, patriarche orthodoxe de Constantinople, notait : « Les chrétiens russes ont vaincu le totalitarisme dans leur pays. Ils l’ont vaincu par la foi, la prière, la souffrance de leurs confesseurs et de leurs martyrs… » Et il ajoutait : « … leur victoire n’est pas encore visible. Beaucoup de choses lourdes s’attardent à la surface de l’Histoire; mais tout a déjà changé en profondeur »
La plupart de ceux qui souffrirent des persécutions sont inconnus, comme on l’a dit. Qu’est-il advenu des moniales et des moines des 1025 monastères orthodoxes existant en 1917, et qui furent tous fermés dans les années qui suivirent ? Comment ont-ils vécu après la dispersion ? Pour quelques-uns d’entre eux, on a quelques informations, mais dans la plupart des cas on perd leur trace 18. Beaucoup ont été engloutis dans l’univers concentrationnaire.
D’autres se sont dispersés dans l’immense monde soviétique. Ce fut le cas de la catholique Elena Plavskaïa, arrêtée en 1933 dans le cadre de l’enquête sur les catholiques russes et condamnée à cinq ans de camp de travail correctionnel au Bamlag. En 1937, elle fut libérée et envoyée en exil intérieur.
La lutte antireligieuse mena en Union soviétique à un holocauste de femmes et d’hommes qui professaient leur foi. Cette tragédie du peuple chrétien fut partagée par les croyants d’autres religions et par des hommes et des femmes dont les convictions s’écartaient de celles du régime et qui, à cause de leurs idées, connurent de grandes souffrances et parfois la mort.
En 1968, Athénagoras, patriarche orthodoxe de Constantinople, notait : « Les chrétiens russes ont vaincu le totalitarisme dans leur pays. Ils l’ont vaincu par la foi, la prière, la souffrance de leurs confesseurs et de leurs martyrs… » Et il ajoutait : « … leur victoire n’est pas encore visible. Beaucoup de choses lourdes s’attardent à la surface de l’Histoire; mais tout a déjà changé en profondeur »
La plupart de ceux qui souffrirent des persécutions sont inconnus, comme on l’a dit. Qu’est-il advenu des moniales et des moines des 1025 monastères orthodoxes existant en 1917, et qui furent tous fermés dans les années qui suivirent ? Comment ont-ils vécu après la dispersion ? Pour quelques-uns d’entre eux, on a quelques informations, mais dans la plupart des cas on perd leur trace 18. Beaucoup ont été engloutis dans l’univers concentrationnaire.
D’autres se sont dispersés dans l’immense monde soviétique. Ce fut le cas de la catholique Elena Plavskaïa, arrêtée en 1933 dans le cadre de l’enquête sur les catholiques russes et condamnée à cinq ans de camp de travail correctionnel au Bamlag. En 1937, elle fut libérée et envoyée en exil intérieur.
Depuis, on ne sait plus rien d’elle. Les persécutés appartiennent à toutes les communautés chrétiennes vivant en Union soviétique. Ils sont orthodoxes, catholiques, protestants, chrétiens des anciennes Églises orientales, comme les Arméniens. Il y a aussi des victimes dans les groupes que l’Église orthodoxe considère comme schismatiques, tels que les vieux-croyants.
Tous les chrétiens ont souffert. Et les autres religions présentes en URSS ont subi elles aussi de lourdes pertes et de grandes persécutions, notamment les Juifs. Souvent, la condamnation était infligée indépendamment du comportement des individus à l’égard du pouvoir soviétique. Même une grande loyauté au régime et le respect des règles ne garantissaient pas la vie sauve aux croyants. À lui seul, l’état ecclésiastique séculier ou régulier (et parfois même le fait d’être un simple croyant) pouvait conduire à la prison, à l’internement ou à la condamnation à mort.
Un cas particulier, mais très significatif, est celui de Nikolaï Tolstoï, prêtre catholique de rite oriental, qui avait travaillé à Kiev et à Odessa.
En 1896, il avait donné la communion au grand penseur russe Vladimir Soloviev : ce geste fut condamné par l’Église orthodoxe. Tolstoï connut une série d’épreuves après la Révolution et, en 1928, il renonça à sa fonction de chorévêque. Il semble qu’il ait cessé d’officier et se soit réduit de sa propre initiative à l’état laïcal après avoir découvert que son fils avait des rapports avec les services secrets. Il fut arrêté en 1937 et condamné à mort l’année suivante, bien que rien n’indiquât qu’il exerçait encore une activité pastorale. Accusé d’espionnage en faveur de la Pologne, bien qu’il se soit toujours opposé à la latinisation et aux Polonais, il fut fusillé dans la prison de Kiev. On était supprimé pas seulement et pas tant pour ses actes que pour ce que l’on était et ce en quoi on croyait.
Pourquoi tuer, en 1937, le loctum tenens désormais âgé et malade du patriarcat, le métropolite orthodoxe Petr Polianski, détenu depuis 1928 et qui ne jouait plus aucun rôle dans l’Église ? Mais, justement en 1937, Staline avait donné l’ordre d’éliminer tous les religieux détenus dans les prisons ou dans les camps. Ils devaient être mis à mort parce qu’ils continuaient de représenter la foi, même s’ils n’étaient plus une menace politique pour le pouvoir et se trouvaient totalement isolés du peuple. Cette mort ne fut pas seulement la conséquence d’une décision de Staline, elle fut surtout celle d’une politique entamée bien des années auparavant et visant à l’élimination physique des croyants.
Tous les chrétiens ont souffert. Et les autres religions présentes en URSS ont subi elles aussi de lourdes pertes et de grandes persécutions, notamment les Juifs. Souvent, la condamnation était infligée indépendamment du comportement des individus à l’égard du pouvoir soviétique. Même une grande loyauté au régime et le respect des règles ne garantissaient pas la vie sauve aux croyants. À lui seul, l’état ecclésiastique séculier ou régulier (et parfois même le fait d’être un simple croyant) pouvait conduire à la prison, à l’internement ou à la condamnation à mort.
Un cas particulier, mais très significatif, est celui de Nikolaï Tolstoï, prêtre catholique de rite oriental, qui avait travaillé à Kiev et à Odessa.
En 1896, il avait donné la communion au grand penseur russe Vladimir Soloviev : ce geste fut condamné par l’Église orthodoxe. Tolstoï connut une série d’épreuves après la Révolution et, en 1928, il renonça à sa fonction de chorévêque. Il semble qu’il ait cessé d’officier et se soit réduit de sa propre initiative à l’état laïcal après avoir découvert que son fils avait des rapports avec les services secrets. Il fut arrêté en 1937 et condamné à mort l’année suivante, bien que rien n’indiquât qu’il exerçait encore une activité pastorale. Accusé d’espionnage en faveur de la Pologne, bien qu’il se soit toujours opposé à la latinisation et aux Polonais, il fut fusillé dans la prison de Kiev. On était supprimé pas seulement et pas tant pour ses actes que pour ce que l’on était et ce en quoi on croyait.
Pourquoi tuer, en 1937, le loctum tenens désormais âgé et malade du patriarcat, le métropolite orthodoxe Petr Polianski, détenu depuis 1928 et qui ne jouait plus aucun rôle dans l’Église ? Mais, justement en 1937, Staline avait donné l’ordre d’éliminer tous les religieux détenus dans les prisons ou dans les camps. Ils devaient être mis à mort parce qu’ils continuaient de représenter la foi, même s’ils n’étaient plus une menace politique pour le pouvoir et se trouvaient totalement isolés du peuple. Cette mort ne fut pas seulement la conséquence d’une décision de Staline, elle fut surtout celle d’une politique entamée bien des années auparavant et visant à l’élimination physique des croyants.
La mort était l’outil à l’aide duquel le pouvoir politique « purgeait » la société de l’influence des religions.
Bien souvent – qu’on pense aux massacres staliniens – la répression frappa à leur tour les auteurs de la persécution et des crimes, des personnalités de confiance du régime, révélant un autre aspect pervers du mécanisme de la persécution.
Les croyants ont été, en un certain sens, un terrain d’élection pour la terreur soviétique
Avec le temps, leur condition devint toujours plus déconsidérée et leur existence toujours plus difficile et marginalisée. À coup sûr, ils ne représentaient plus un danger pour un pouvoir solidement établi. Des histoires de douleur et de fidélité nous sont parvenues. À la fin des années 20, la vie des prêtres devint très dure :
La semaine de travail continu – écrivait Struve – … éliminait les dimanches et les autres jours de repos ordinaire de la semaine. Les ministres du culte et leurs familles furent assimilés aux koulaks et privés de leurs droits civiques (lichentsy). Cela voulait dire qu’ils n’avaient plus droit aux carnets d’alimentation, vitaux en ces temps de disette, à l’assistance médicale, y compris les médicaments, et aux logements collectifs. En outre, ils étaient soumis à des impôts particulièrement lourds et leurs enfants n’avaient pas accès aux écoles secondaires et supérieures. De nombreuses familles de prêtres se brisèrent… Aux abords des églises, apparurent des prêtres déguenillés qui demandaient l’aumône.
Les archives soviétiques, dont la consultation est devenue possible après l’effondrement de l’URSS, révèlent l’horreur des interrogatoires, les drames, les complicités et les infiltrations d’informateurs, les trahisons induites par la terreur, les terribles retombées familiales. La femme d’Anatoly Zurakovsky, un prêtre ukrainien proche de l’archimandrite Spiridon (Kisliakov), mort en prison en raison de son activité religieuse indépendante de celle du métropolite Sergueï, purgea une peine de trois ans dans les camps.
Ce sont des histoires très diverses et, surtout, il y en a tant. Une question demeure : combien de personnes sont-elles mortes dans la tourmente de la persécution stalinienne, dans les procès « légaux », dans la dure vie des prisons et des camps de concentration ? Quelques estimations ont été avancées en ce qui concerne les victimes de la persécution contre l’Église orthodoxe.
Aleksander Jakovlev président de la Commission pour la réhabilitation des victimes des répressions politiques, a communiqué en 1995 le chiffre approximatif de 200 000 membres du clergé orthodoxe condamnés à mort entre 1917 et 1980. Quasiment tous les prêtres et les religieux ordonnés avant ou après la Révolution furent soumis à des persécutions. Pendant les seules années 1937 et 1938, 165 100 prêtres orthodoxes furent arrêtés, dont 105 000 furent fusillés. Plus de 300 évêques orthodoxes furent victimes de mesures répressives, et plus de 250 furent mis à mort ou moururent au cours de leur détention. Ce ne sont là que des chiffres approximatifs qui demandent à être précisés, mais ils suggèrent l’idée d’une persécution en masse.
Nous connaissons l’état de l’Église russe avant la Révolution. Son dernier annuaire, publié en 1916, faisait état de 147 évêques, 117 915 membres du clergé, 21330 moines et 73 299 moniales.
Parmi les membres du clergé, il indiquait les archiprêtres, les prêtres, les diacres et les psalomchtchiki (dont le nombre dépassait 45 000). Les monastères masculins étaient au nombre de 478, ceux féminins au nombre de 547. Au cours de l’année 1917, à la suite d’une série de transferts et de nominations, le nombre des évêques orthodoxes passa à 172, plus 6 au repos. Telles étaient les dimensions de l’Église orthodoxe sur laquelle s’abattit la persécution. D. Pospelovsky calcule que près de 300 évêques russes appartenant à diverses obédiences orthodoxes auraient été tués sous le pouvoir communiste, tandis que dans le clergé le nombre des assassinats dépasserait 50 000, sans compter les moines et les moniales.
Selon la Commission pour la réhabilitation créée par le patriarche de Moscou, 350 000 personnes ont subi la répression pour des motifs religieux jusqu’en 1941. Parmi elles, 150 000 furent arrêtées au cours de l’année 1937, parmi lesquelles 80 000 furent fusillées. L’Institut théologique orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou a, de son côté, créé un groupe de travail sur les nouveaux martyrs qui a recueilli plus de 10 000 noms de victimes, avec leur histoire. Le nombre des évêques tués ou morts en prison serait supérieur à 250. Au moment de l’invasion allemande de l’URSS, il n’en restait que quatre en activité sur tout le territoire soviétique. Selon l’Institut Saint-Tikhon, le nombre des chrétiens orthodoxes tués pour la foi serait compris entre 500 000 et un million .
En Russie s’est produit un véritable massacre de chrétiens
Les chiffres les plus sûrs sont ceux du clergé, dont on connaît mieux l’histoire. Mais le massacre des chrétiens ne se limite pas, tant s’en faut, aux membres du clergé. Bien souvent aussi, les victimes ont été des laïcs dont on ignore jusqu’au nom ; certains faisaient partie des conseils paroissiaux ou des « vingtaines » (groupe requis par la législation soviétique pour obtenir l’usage d’un édifice religieux) et cherchaient à maintenir l’église en fonction ; d’autres s’opposaient à la confiscation des objets de culte, à la fermeture des temples ou à la campagne de confiscation des cloches. C’étaient parfois des membres de la famille, femme, enfants, parents du clerc marié, qui partageaient le sort inexorable des prêtres, mis en marge de la société soviétique comme parasites et accablés d’impôts. D’autres fois, il s’agissait de simples laïcs qui étaient mêlés au destin de leur « père spirituel ». La persécution des chrétiens en Russie fut un martyre en masse qui frappa des centaines de milliers de croyants dans tout le pays.
Lien Spiritualite2000
" Christos Anesti ! Christos Anesti !" Comme je souhaitais leur répondre ! Je connaissais même les mots appropriés. Mais ma langue, telle un morceau de bois, était figée dans ma bouche.
Communisme et décommunisation: à propos du livre du père Georges Mitrofanov
Bien souvent – qu’on pense aux massacres staliniens – la répression frappa à leur tour les auteurs de la persécution et des crimes, des personnalités de confiance du régime, révélant un autre aspect pervers du mécanisme de la persécution.
Les croyants ont été, en un certain sens, un terrain d’élection pour la terreur soviétique
Avec le temps, leur condition devint toujours plus déconsidérée et leur existence toujours plus difficile et marginalisée. À coup sûr, ils ne représentaient plus un danger pour un pouvoir solidement établi. Des histoires de douleur et de fidélité nous sont parvenues. À la fin des années 20, la vie des prêtres devint très dure :
La semaine de travail continu – écrivait Struve – … éliminait les dimanches et les autres jours de repos ordinaire de la semaine. Les ministres du culte et leurs familles furent assimilés aux koulaks et privés de leurs droits civiques (lichentsy). Cela voulait dire qu’ils n’avaient plus droit aux carnets d’alimentation, vitaux en ces temps de disette, à l’assistance médicale, y compris les médicaments, et aux logements collectifs. En outre, ils étaient soumis à des impôts particulièrement lourds et leurs enfants n’avaient pas accès aux écoles secondaires et supérieures. De nombreuses familles de prêtres se brisèrent… Aux abords des églises, apparurent des prêtres déguenillés qui demandaient l’aumône.
Les archives soviétiques, dont la consultation est devenue possible après l’effondrement de l’URSS, révèlent l’horreur des interrogatoires, les drames, les complicités et les infiltrations d’informateurs, les trahisons induites par la terreur, les terribles retombées familiales. La femme d’Anatoly Zurakovsky, un prêtre ukrainien proche de l’archimandrite Spiridon (Kisliakov), mort en prison en raison de son activité religieuse indépendante de celle du métropolite Sergueï, purgea une peine de trois ans dans les camps.
Ce sont des histoires très diverses et, surtout, il y en a tant. Une question demeure : combien de personnes sont-elles mortes dans la tourmente de la persécution stalinienne, dans les procès « légaux », dans la dure vie des prisons et des camps de concentration ? Quelques estimations ont été avancées en ce qui concerne les victimes de la persécution contre l’Église orthodoxe.
Aleksander Jakovlev président de la Commission pour la réhabilitation des victimes des répressions politiques, a communiqué en 1995 le chiffre approximatif de 200 000 membres du clergé orthodoxe condamnés à mort entre 1917 et 1980. Quasiment tous les prêtres et les religieux ordonnés avant ou après la Révolution furent soumis à des persécutions. Pendant les seules années 1937 et 1938, 165 100 prêtres orthodoxes furent arrêtés, dont 105 000 furent fusillés. Plus de 300 évêques orthodoxes furent victimes de mesures répressives, et plus de 250 furent mis à mort ou moururent au cours de leur détention. Ce ne sont là que des chiffres approximatifs qui demandent à être précisés, mais ils suggèrent l’idée d’une persécution en masse.
Nous connaissons l’état de l’Église russe avant la Révolution. Son dernier annuaire, publié en 1916, faisait état de 147 évêques, 117 915 membres du clergé, 21330 moines et 73 299 moniales.
Parmi les membres du clergé, il indiquait les archiprêtres, les prêtres, les diacres et les psalomchtchiki (dont le nombre dépassait 45 000). Les monastères masculins étaient au nombre de 478, ceux féminins au nombre de 547. Au cours de l’année 1917, à la suite d’une série de transferts et de nominations, le nombre des évêques orthodoxes passa à 172, plus 6 au repos. Telles étaient les dimensions de l’Église orthodoxe sur laquelle s’abattit la persécution. D. Pospelovsky calcule que près de 300 évêques russes appartenant à diverses obédiences orthodoxes auraient été tués sous le pouvoir communiste, tandis que dans le clergé le nombre des assassinats dépasserait 50 000, sans compter les moines et les moniales.
Selon la Commission pour la réhabilitation créée par le patriarche de Moscou, 350 000 personnes ont subi la répression pour des motifs religieux jusqu’en 1941. Parmi elles, 150 000 furent arrêtées au cours de l’année 1937, parmi lesquelles 80 000 furent fusillées. L’Institut théologique orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou a, de son côté, créé un groupe de travail sur les nouveaux martyrs qui a recueilli plus de 10 000 noms de victimes, avec leur histoire. Le nombre des évêques tués ou morts en prison serait supérieur à 250. Au moment de l’invasion allemande de l’URSS, il n’en restait que quatre en activité sur tout le territoire soviétique. Selon l’Institut Saint-Tikhon, le nombre des chrétiens orthodoxes tués pour la foi serait compris entre 500 000 et un million .
En Russie s’est produit un véritable massacre de chrétiens
Les chiffres les plus sûrs sont ceux du clergé, dont on connaît mieux l’histoire. Mais le massacre des chrétiens ne se limite pas, tant s’en faut, aux membres du clergé. Bien souvent aussi, les victimes ont été des laïcs dont on ignore jusqu’au nom ; certains faisaient partie des conseils paroissiaux ou des « vingtaines » (groupe requis par la législation soviétique pour obtenir l’usage d’un édifice religieux) et cherchaient à maintenir l’église en fonction ; d’autres s’opposaient à la confiscation des objets de culte, à la fermeture des temples ou à la campagne de confiscation des cloches. C’étaient parfois des membres de la famille, femme, enfants, parents du clerc marié, qui partageaient le sort inexorable des prêtres, mis en marge de la société soviétique comme parasites et accablés d’impôts. D’autres fois, il s’agissait de simples laïcs qui étaient mêlés au destin de leur « père spirituel ». La persécution des chrétiens en Russie fut un martyre en masse qui frappa des centaines de milliers de croyants dans tout le pays.
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" Christos Anesti ! Christos Anesti !" Comme je souhaitais leur répondre ! Je connaissais même les mots appropriés. Mais ma langue, telle un morceau de bois, était figée dans ma bouche.
Communisme et décommunisation: à propos du livre du père Georges Mitrofanov
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Octobre 2021 à 21:24
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