Un monument au  Corps expéditionnaire  russe  bientôt inauguré à Paris
En 1916, le gouvernement Impérial russe a mis sur pied un corps expéditionnaire composé de quatre brigades. Deux brigades ont ensuite débarqué à Thessalonique. Les deux autres, fortes de plus de 20.000 soldats et officiers, luttaient sur le front franco-allemand, en Champagne, aux côtés de la France.
VIDEO
Les combats acharnés ont coûté la vie de plus de 5.000 soldats du Corps expéditionnaire russe qui a gagné le nom de "Légion russe d'honneur".En 1917, année de la révolution russe, les brigades ont été dissoutes mais plus de 1.000 volontaires se sont engagés dans les troupes des Alliés.
Un monument aux soldats du corps expéditionnaire russe qui combattit aux côtés de la France pendant la Première Guerre mondiale sera inauguré à Paris le 21 juin 2011, a annoncé Mikhaïl Chvydkoï, représentant spécial du président russe pour la coopération culturelle internationale. Le chœur du monastère Sretenski de Moscou participera à cette cérémonie. L’office sera célébré par Monseigneur Nestor de Chersonèse (PM)



"Nous envisageons d'inaugurer un monument au soldat russe à Paris sur l'initiative de la France. Un concours organisé à cette occasion a été remporté par le sculpteur Sourovtsev Il a créé une sculpture très intéressante, le monument sera prêt à l'été", a indiqué le ministre russe de la Culture Alexandre Avdeïev

Le monument commémorant les soldats russes serait érigé au bord de la Seine non loin du Grand Palais et du pont Alexandre III.....Suite RIA novosti

Rédigé par l'équipe de rédaction le 20 Juin 2011 à 06:00 | 7 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchertkoff Alexis le 18/05/2011 11:44
Je trouve cet article très intéressant dans le sens ou la Russie actuelle commence tout doucement à s'intéresser à la première Guerre Mondiale considérée comme "capitaliste" à l'époque soviétique. Aujourd'hui nous sommes submergés par les nombreuses manifestations à l'occasion du jour de la victoire de la grande guerre patriotique (à plus ou moins juste titre...) et ce nouvel intérêt pour la première Guerre Mondiale est très positif pour souder encore plus les descendants de la première émigration avec la Russie d'aujourd'hui.
La présence de l'ambassadeur de Russie aux commémorations de Mourmelon ou la prochaine ouverture d'un mémorial aux soldats russes à Tsarskoiè Sièlo en témoigne.

2.Posté par André CHANCLU le 08/06/2011 14:15
Le Kremlin et Vladimir POUTINE en particulier témoignent ainsi leur attachement à cette histoire que Monsieur Tchertkoff commente si justement. Vladimir POUTINE sera présent le 21 Juin, en même temps que son Ministre de la Culture, Double témoignage que nous devons appuyer par une présence forte des parisiens.

3.Posté par vladimir le 08/06/2011 16:58
"Corps expéditionnaire russe qui a gagné le nom de "Légion russe d'honneur" " est une affirmation historiquement fausse. Voici la véritable histoire:

Les lourdes tensions qui ébranlent les troupes françaises n'épargnent pas le corps russe dont les soldats ont profondément ressenti les événements de Russie (le 15 mars, le tsar a abdiqué et le 13 avril les militaires ont prêté serment à un gouvernement provisoire). Après les attaques du front de Reims, les survivants sont évacués puis regroupés au camp de Neuf-château où ils se scindent entre communistes et loyalistes partisans du gouvernement Kerensky. Le G.Q.G. français décide d'éloigner les Russes du front en les envoyant au camp de La Courtine (Creuse) : 16 000 hommes et 290 officiers s'y installent début juillet 1917. La crise éclate entre les deux factions, entraînant le départ de la 3e brigade, en majorité loyaliste, pour le village de Felletin. Les autorités françaises observent la neutralité jusqu'à l'intervention d'un ultimatum, à la suite d'un accord entre le général Foch et les autorités russes, sommant les mutins de la 1ère brigade de se rendre. Après des semaines de négociations, le ministre de la Guerre, Paul Painlevé, décide le blocus de La Courtine par l'armée française et fait rétablir l'ordre par les Russes loyalistes. Les 16 et 17 septembre, des canons de 75 tirent sur le camp. 7 500 mutins se rendent, les derniers irréductibles résistant jusqu'au 19. La mutinerie aura causé une dizaine de morts. Tandis que la 1ère brigade reste à La Courtine, la 3e est envoyée au camp du Courneau, en Gironde.
La prise du pouvoir en Russie par les communistes ayant relancé les passions, le Gouvernement français offre aux Russes trois possibilités : s'engager dans l'armée française, être volontaires comme travailleurs militaires, partir pour un camp en Afrique du Nord. Plus de 11 000 Russes sont volontaires pour le travail et environ 4 800 réfractaires sont envoyés en Algérie. Tous seront rapatriés à Odessa en 1919.
LÉGION RUSSE D'HONNEUR: près de 400 hommes, équipés et armés par la France, vont former une légion russe que commande le général Goutoua. Ce bataillon est affecté à la Division marocaine du général Daugan. Les Russes s'illustrent en 1918 dans les batailles de la Somme, du Soissonnais, du Chemin des Dames où fut tué, à Terny-Sorny, leur aumônier, le prêtre André Bogoslovsky. Cité deux fois à l'ordre de l'armée, le bataillon gagne la fourragère de la Croix de Guerre. Après l'armistice, il occupe le secteur de Mannheim, en Rhénanie.

C'EST CETTE PETITE UNITÉ, AU DRAPEAU DECORE PAR LE MARECHAL FOCH, ET UNIQUEMENT ELLE, QUI A MERITE SON NOM DE "LÉGION RUSSE D'HONNEUR".
(Cf. site)

4.Posté par T. Schakhovskoy le 20/06/2011 11:31
Deux films documentaires, l'un russe, l'autre français, ont été réalisés sur l'épopée du Corps Expéditionnaire, à partir d'images d'archives (photos et petits films).
De trop brefs extraits de chacun ont été présentés le 16 juin dernier au Centre culturel russe de la rue Boissière, à Paris, en présence de S.E. l'ambassadeur de la Fédération de Russie, M. Orlov, et de Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, ainsi que de plusieurs grands historiens russes et français. Point important, M. Orlov nous a appris que des projets de monuments sont également à l'étude en Russie même.
Ces deux documents extraordinaires ont littéralement bouleversé l'assistance. Ayant eu le privilège d'être présente, je souhaite leur donner un écho auprès de tous ceux que cela pourrait intéresser.
Le film français, "De Moscou à Verdun" ( DVD 52 minutes, disponible à la vente) a été réalisé dans le cadre de l'année France-Russie 2010 par Marcela Feraru, sous les auspices de l'ECPAD (Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, www.ecpad.fr). Grâce à un remarquable travail de restauration des clichés, la qualité et la précision des images sont sensationnelles. Une partie des photos est disponible sous forme de livre.
Le film russe ("Morts pour la France", 55 minutes) a été réalisé par Sergueï Zaïtsev, il y a déjà une dizaine d'années, notamment grâce aux archives du dernier descendant vivant d'un officier du Corps Expéditionnaire, M. Kopileff, sous l'impulsion et grâce au soutien financier de M. A. Smolkov, ancien dirigeant d'Aeroflot, profondément touché par la découverte de cette histoire inconnue en Russie (et reconnaissons-le, totalement oubliée en France en dehors des milieux de l'émigration russe).
Sans but commercial, il est diffusé depuis dans divers organismes (notamment de jeunesse, Ecoles de Cadets Souvorov, etc) et passera à la télévision russe demain 21 juin dans l'après-midi (canal RTR). C'est un hommage particulièrement vibrant et sensible à ces combattants russes de la Première guerre mondiale, mais aussi à tous ceux tombés en Pologne et en Prusse orientale pour soulager le front de France, et qui, eux, n'ont pas encore de monument.
A tous, Vetchnaïa Pamiat' !

5.Posté par Tchertkoff Alexis le 21/06/2011 11:57
Excellant article du Figaro ce matin :

http://www.lefigaro.fr/international/2011/06/20/01003-20110620ARTFIG00710-poutine-en-visite-d-amitie-a-paris.php


Poutine en visite «d'amitié» à Paris


Il salue ce mardi la mémoire des soldats russes morts en France de 1916 à 1918.

C'est un épisode méconnu de l'histoire franco-russe que Vladimir Poutine va remémorer aujourd'hui à Paris en inaugurant un monument à la gloire du corps expéditionnaire tsariste venu combattre sur le front de la Marne durant la Première Guerre mondiale. Le premier ministre russe effectue une visite de travail de deux jours dans la capitale française où il rencontrera François Fillon et Nicolas Sarkozy. Construit par le sculpteur russe, Vladimir Sourovtsev, le mémorial sera érigé à côté du pont Alexandre III. Il rend hommage aux quatre brigades impériales d'infanterie, fortes de 44.000 hommes, qui effectueront un voyage long de 30.000 kilomètres pour se rendre à Marseille, via Dalny (Extrême-Orient), et Djibouti, avant de servir, de 1916 à 1918. Deux d'entre elles débarqueront à Salonique pour combattre sur le front d'Orient, notamment à Monastir. «Il s'agit d'une page d'or de notre histoire commune, malheureusement oubliée, car associée dans notre mémoire à une guerre bourgeoise et impérialiste» , explique Viktor Leonidov, historien à la Maison des Russes à l'étranger. Dépositaire d'une énorme dette à l'égard de l'État français -les fameux emprunts russes-, l'État russe s'en acquittera en envoyant ses hommes mourir dans l'Hexagone, notamment sur le chemin des Dames. Tous grands et Slaves aux yeux bleus à l'image du père de Marina Vlady, comme pour mieux personnifier l'éternelle Russie.

Lune de miel
La guerre civile qui, à des milliers de kilomètres de là, opposait bolchevistes et loyalistes, divisera en France même les militaires russes. Après la prise du pouvoir par Lénine, Paris offrit à ces troupes d'appoint déboussolées de servir sous le drapeau tricolore. Le soldat Rodion Malinovski, qui deviendra maréchal de l'URSS, puis ministre de la Défense de 1957 à 1967, fut de ceux-là. Ce dernier fut blessé au bras durant la bataille du fort Brimont, puis lors de la répression en septembre 1917, de la révolte bolchevique qui ébranla le camp de la Courtine, matée avec le concours de l'État français. Agé de 20 ans, il servit alors dans la Division marocaine qui s'illustra dans la bataille de la Somme en avril 1918. Rodion Malinovski est aujourd'hui enterré sous les murs du Kremlin. «Mon père s'est toujours souvenu de la France avec amour et tendresse», explique sa fille, Natalia Malinovska, dont «l'unique» objectif, désormais, est de créer, en Russie, un monument semblable à celui inauguré par Vladimir Poutine.

Comme en témoigne la visite du premier ministre russe, Paris et Moscou traversent une véritable lune de miel. Le commerce bilatéral a augmenté de 31,5% en 2010. L'Élysée mise plus que jamais sur Vladimir Poutine, en qui il voit l'homme fort de la Russie. Ce dernier visitera par ailleurs le Salon du Bourget, mais, contrairement à ses habitudes, ne rencontrera pas l'ancien président Jacques Chirac.

6.Posté par l'équipe de rédaction le 21/06/2011 14:25
В Париже открыт памятник солдатам и офицерам Русского экспедиционного корпуса
Construit par le sculpteur russe, Vladimir Sourovtsev, le mémorial sera érigé à côté du pont Alexandre III.
Lien VIDEO TV

7.Posté par T. Schakhovskoy le 21/06/2011 17:25
Erratum : contrairement à ce que j'ai écrit plus haut un peu précipitamment, un certain nombre de personnes en France sont les descendants directs de membres du Corps expéditionnaire russe et ont fait tout leur possible pour perpétuer leur souvenir depuis de longues années. M. Kopileff n'est donc pas un cas unique. Simplement, sa tradition familiale et sa vénération pour ce tragique épisode de la Première guerre mondiale sont bien connues et lui ont valu de très nombreux legs d'archives, sauvées de la destruction ou de l'oubli grâce à son dévouement.

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile