Interfax annonce qu'une communauté du soi-disant "patriarcat " à été reçue au sein de l’église canonique par Mgr Euloge de Sumy (Ukraine du nord-est) dimanche dernier, jour du Triomphe de l'Orthodoxie. Durant l'office de réintroduction, l'ancien prêtre de la communauté a lu une lettre de repentir qui avait été préalablement adressée à Mgr Euloge.

Il y déclare "Reconnaissant le pêché du schisme, nous repentons de tous les pêchés commis quand nous étions dans le schisme." Et la lettre continue en déclarant que les membres de la communauté "ont compris que le soi-disant 'Patriarcat de Kiev' n'est, pour tout le monde orthodoxe, qu'un groupe schismatique qui ne possède pas la Grâce divine."
Dans sa réponse Mgr Euloge a rappelé les conséquences participation à un schisme mène à la perdition et a exprimé l'espoir que ceux qui ont eu trouvé en eux la force de s'en repentir apporteront de bons fruits par leur vie chrétienne.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 26 Février 2010 à 22:37 | 23 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 25/02/2010 17:08
Errata: une série d'erreurs a entaché ce texte:
L'adresse de l'article d'Interfax est: http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=34340
En 3ème ligne il faut lire "office de réintégration"
Dans le texte en gras il faut lire "Reconnaissant le pêché du schisme, nous nous repentons ..."
Au dernier paragraphe: " Dans sa réponse Mgr Euloge a rappelé les conséquences peccamineuses de la participation
Je demande aux lecteurs de me pardonner mon étourderie…

2.Posté par Marie Genko le 25/02/2010 20:26

Quelle magnifique nouvelle!
Que le Seigneur continue à éclairer ceux qui sont en rupture d'unité de par le monde, afin qu'ils soient nombreux ceux qui reviennent dans le sein de leur Église mère!

3.Posté par Daniel le 25/02/2010 21:05
Cette lettre est intéressante car je cite, ils "ont compris que le soi-disant 'Patriarcat de Kiev' n'est, pour tout le monde orthodoxe, qu'un groupe schismatique qui ne possède pas la Grâce divine." Si les schismatiques qui ont une fois orthodoxe n'ont pas de Grâce divine, comment les hérétiques, qui n'ont même pas une fois orthodoxe, peuvent-ils en avoir? Logiquement, étant encore plus éloignés de l'église, ils n'en ont point. Moralité il serait logique de ne pas reconnaître les baptêmes et autres sacrements de "nos frères séparés", pour reprendre le jargon oecuméniste.

4.Posté par Marie Genko le 26/02/2010 08:50
Cher Daniel,

Permettez-moi de vous faire remarquer qu'il n'a jamais été question d'autoriser des orthodoxes à communier dans des églises schismatiques ou hérétiques.
Pour tout vous avouer, j'ai toujours pensé qu'il y avait dans la reconnaissance des sacrements chez les hétérodoxes, une immense bonne volonté de ne pas les heurter et de ne pas augmenter les distances qui nous séparent déjà. Une immense humilité aussi, car comment pourrions nous être certains que le Seigneur a voulu que des millions de chrétiens, victimes quelque part de la mésentente et de l'orgueil de leurs théologiens, soient privés de la présence du Christ dans leur Eucharistie !
Agir en Chrétien véritable, n'est-ce pas attirer dans l'amour les hétérodoxes à s'interroger sur la vérité de l'Orthodoxie?
Il ne nous appartient pas d'asséner la vérité d'une façon méprisante pour les usages d'autrui.
Et il faut, à mon sens, laisser le maximum de chemins ouverts la réconciliation à venir de tous les chrétiens.


5.Posté par Daniel le 28/02/2010 20:44
Les vrais théologiens orthodoxes, à savoir les saints et les canons, le disent et le redisent. Il n'y a pas de sacrements vrais chez les hétérodoxes... Pourquoi suivre son sentimentalisme plutôt que l'enseignement de l'Eglise?

6.Posté par vladimir le 01/03/2010 09:21
Cher Daniel
Comment faites-vous pour distinguer "Les vrais théologiens orthodoxes". Comment se fait-il que TOUTES les Églises orthodoxes pensent différemment? (Cf. http://www.ec-patr.org/docdisplay.php?lang=gr&id=1168&tla=fr)

7.Posté par Daniel le 01/03/2010 12:24
Les vrais théologiens orthodoxes sont les saints. Saint Athanase d'Alexandie, Saint Païssy Veiltchkovsky (il en a été question lors de l'affaire Corneanu°, Saint Cyprien de Carthage, Saint Basile le Grand (dans son premier canon), Saint Nicodème l'Athonite, disent clairement qu'il n'y a pas de vrais sacrements hors de l'église orthodoxe... Un des canon dit des Saints Apôtres dit explicitement la même chose et précise qu'il faut déposer un évêque qui reconnaitraît le baptême des hérétiques... Ca fait quand même beaucoup, non! Où sont donc les saints (excepté le bienheureux Augustin peut-être) et les conciles ayant dit qu'il y avait des vrais sacrements hors de l'église? Je les cherche...

Pour moi, à partir du moment où les 85 canons des apôtres le disent et qu'ils ont été reçus par des conciles ultérieurs... La question ne se pose pas : hors de l'église point de sacrements vrais, mais Dieu vient en aide à tous par sa grâce qu'il délivre selon son bon vouloir, selon des voies que lui seul connaît. A force de démentir et de revenir sur des décisions des conciles ou des opinions concordantes des saints (j'insiste sur la concordance), on va finir par perdre toute crédibilité.

8.Posté par père Serge le 01/03/2010 12:44
"Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" (document conciliaire adopté par le concile épiscopal de l'Eglise orthodoxe russe, tenu à Moscou en août 2000) :

1.13. Tout au long de l'histoire chrétienne non seulement des chrétiens se sont séparés personnellement de l'Église orthodoxe, mais des groupes chrétiens entiers. […]

1.15. L'Église orthodoxe affirme par la bouche des saints Pères, que le salut ne peut être atteint que dans l'Église du Christ. Mais en même temps, les communautés déchues de l'unité avec l'Orthodoxie, n'ont jamais été considérées comme totalement privées de la grâce divine. La rupture de la communion ecclésiale conduit inéluctablement à la dégradation de la vie de la grâce, mais pas toujours à sa complète disparition dans les communautés séparées. Ainsi s'explique que la réception dans l'Église orthodoxe de personnes venant de communautés hétérodoxes ne s'opère pas uniquement par le sacrement du baptême. Malgré la rupture de l'unité, il demeure une communion, certes incomplète, agissant comme gage de la possibilité du retour à l'unité dans l'Église, à la plénitude catholique et à l'unité.

1.16. La situation ecclésiale des séparés ne se prête pas à une définition univoque. Un certain nombre de signes unissent le monde chrétien divisé: ce sont la Parole de Dieu, la foi au Christ, Dieu et Sauveur venu dans la chair (1 Jn 1, 1-2; 4, 2, 9) et une piété sincère.

1.17. L'existence de divers modes de réception (par le Baptême, par la Chrismation, par la Pénitence) montre que l'Église orthodoxe a une approche différenciée des autres confessions. Le critère est la mesure dans laquelle ont été conservées la foi et les institutions ecclésiastiques, ainsi que les normes de la vie spirituelle chrétienne. Mais en établissant divers modes de réception, l'Église orthodoxe ne porte pas de jugement sur le degré de conservation ou d'altération de la vie de grâce dans l'hétérodoxie, estimant que c'est le secret de la Providence et du jugement divin.

9.Posté par Tchetnik le 01/03/2010 16:58
les églises Orthodoxes ne pensent pas différement. Les hommes oui.

La Tradition existe, ses enseignements, ses exigences de vertu et de perfection, les réponses qu'elle apporte à bon nombre de problématiques plus ou moins immédiates aussi et on ne peut faire comme si elle n'existait pas, en faire l'économie en permanence.

Cette Tradition est identifiée, sourcée, référencée, elle ne saurait être considérée comme un vague sentiment façonnable à loisir.

Appliquer la Tradition avec intelligence des nuances et des situations, dans un esprit de charité et de compassion, pour laisser une autre possibilité de réparer une mauvaise voie, ne signifie pas annuler les exigences de fidélité et de vertu que cette Tradition exige, car le salut y est (ne serait-ce que partiellement0 lié.

@Daniel

Je dois hélas vous contredire sur l'une de vos appréciations au sujet de la permanence de la prêtrise dans notre Église. A l'instar du baptême, ce sacrement reste indélébile.

"The priesthood is indelible. A clergyman is always a clergyman. The Church has the right to suspend the priesthood and limit it. An idle or defrocked clergyman, although he does not cease to be a clergyman, cannot be a steward of the sacraments of God. He cannot perform any sacrament. He cannot impart divine grace as long as he is being punished.

Regarding the issue of the indelibility of the priesthood, this teaching is a theologoumenon (i.e., theological opinion). When a priest is defrocked, he returns to the rank of monk or laity according to the wording of the letter of defrocking. Is this reality, however? Is the priesthood totally removed? It does not appear to be so. This can be seen from the fact that only by oikonomia is the defrocked priest allowed to marry, and in situations where the defrocking is lifted, the clergyman is not reordained but rather by decision of the Holy Synod he is returned to the rank of the priesthood from which he was defrocked. In my opinion, this is the indelibility of the priesthood. This is the practice of the Church and the practice of the Church is always the criterion."

Mgr Sotirios, Archévèque de Toronto sur:

http://www.gocanada.org/catechism/catpriest.htm


10.Posté par Daniel le 02/03/2010 12:10
Les "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" (document conciliaire adopté par le concile épiscopal de l'Eglise orthodoxe russe, tenu à Moscou en août 2000) sont intéressants mais ils s'écartent sur les points que vous citez de l'enseignement de l'église.

A la phrase, "Mais en même temps, les communautés déchues de l'unité avec l'Orthodoxie, n'ont jamais été considérées comme totalement privées de la grâce divine.", je réponds par :

Le canon 46 des Saints Apôtres : "L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Bélial, et quelle part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?" Mais je puis aussi citer Saint Basile qui dit, dans son canon 1 (en fait une lettre) : "mais ceux qui se sont révoltés contre l'Église n'ont plus eu en eux la grâce du saint Esprit, la rupture de la succession en a interrompu la transmission; en effet, les premiers partis avaient reçu leur ordination des pères et ils possédaient le don de l'Esprit par l'imposition des mains de ceux-ci, mais une fois la communion rompue, réduits à l'état laïc, ils n'avaient le pouvoir ni de baptiser ni d'ordonner, étant incapables de donner aux autres la grâce de l'Esprit saint, qu'ils avaient eux-mêmes perdue"

Je précise que le concile in trullo, dans son canon 2, valide les 85 canons des Saints Apôtres : "Ce saint concile a pris aussi la décision très belle et très importante, que resteront désormais sûrs et confirmés pour le salut des âmes et la guérison des passions les 85 canons reçus et confirmés par les saints et bienheureux pères qui nous ont précédé, et transmis à nous aussi sous le nom des saints et glorieux apôtres." Comment peut-on alors les contredire sur un point qui n'est pas un point purement disciplinaire ou de pratique mais qui est plutôt ecclésiologique car il fixe la frontière entre l'église et ses propriétés (là où il y a des sacrements) et l'en-dehors de l'église et ses propriétés (là où il n'y a pas de sacrements). Ce même concile in trullo reçoit aussi les canons de Saint Basile. Alors que fait-on? Qui croire? D'un côté, je vois des pères et des conciles oecuméniques (dont nous célébrons la mémoire chaque année) qui me disent clairement, point de grâce hors de l'Eglise. Et je suis forcé de leur donner un poids certain et supérieur à celui d'une Eglise locale, respectable bien sûr, mais nullement infaillible car elle n'est qu'une Eglise locale, car notre foi est tout de même la foi des conciles oecuménique et du consensus des Pères...

Comment peut-on dire après cela que "les communautés déchues de l'unité avec l'Orthodoxie, n'ont jamais été considérées comme totalement privées de la grâce divine"; c'est le JAMAIS qui me semble excessif. J'admets que cela puisse être l'avis du Bienheureux Augustin, avis qui semble avoir influencé l'Eglise catholique car si j'ai bien compris, les latins admettent un baptême qui aurait été donné même par un non chrétien, du moment qu'il avait le désir de faire du baptisé un chrétien... Mais les éléments que je cite montre (ou semble montrer) que conciliairement, l'église orthodoxe n'a jamais partagé ce point de vue voire a adopté une position opposée.

Je conteste également que le mode de réception ait un lien avec le permanence ou pas de grâce dans la communauté séparée. Pour donner un exemple, le canon 7 du concile de Constantinople dit comment recevoir les Ariens et toute une série d'autres hérétiques : ils étaient simplement chrismés.

"Les ariens et les macédoniens, les sabbaziens et les novatiens qui se qualifient de pures, et les aristeroi, de même que les tétradites et les apollinaristes, ne doivent être admis qu'après avoir anathématisé par écrit toutes les hérésies qui ne s'accordent pas avec la sainte, catholique et apostolique Église de Dieu, et aussi après avoir été marqués ou oints du saint chrême en forme de croix au front, aux yeux, au nez, à la bouche et aux oreilles; et en les marquant du signe de la croix nous disons : Sceau du don du saint-Esprit."

Les Ariens et les Macédoniens professaient une hérésie trinitaire : les premiers niant la divinité du Christ, les seconds celle du Saint Esprit. Si l'on suit la logique du document de l'Eglise de Russie, j'en suppose qu'ils avaient conservés une parcelle de grâce en dépit de ses errements tout de même fondamentaux. C'est troublant... et de surcroît ça introduirait une contradiction avec le canon des Saints Apôtres cités précédemment. Je penche en la matière pour l'explication du Métropolite Antoine de Kiev, citée sur une le forum orthodoxie russe (message 3070) qui expliquait cette apparente contradiction entre non reconnaissance absolue des sacrements hors de l'Eglise et réception par des voies autres que le baptême de la façon suivante en répondant à son correspondant :

"Vous écrivez : "Si les mystères tels qu'ils sont célébrés par les non-orthodoxes sont valides, je ne peux m'expliquer la position de l'Eglise russe concernant les Latins", que les russes ne rebaptisent pas et dont ils admettent même les prêtres et les évêques sans réordination. J'avais pourtant devancé cette question en expliquant le premier canon de Saint Basile. Les hérétiques ne possèdent ni la succession de la prêtrise -ce sont des laïcs- ni les saints mystères; si certains
d'entre eux sont effectivement reçu comme prêtres, sans même que leur baptême soit renouvelé, ce n'est pas qu'ils soient considérés comme baptisés ou comme prêtres, mais c'est parce que dans le mystère de la chrismation ou même par la simple pénitence la grâce du baptême ou du
sacerdoce descend sur eux. C'est de cette manière qu'on peut expliquer pourquoi les membres d'une même hérésie étaient parfois reçus par le baptême, parfois par la chrismation et parfois simplement par la pénitence (Voir canon apostolique 46; I concile 8,11 et 7; VI Concile 95; Carthage 68; St Basile le Grand 1 etc). De même, selon les églises locales, les mêmes hérétiques pouvaient être reçus par le premier ordre (le baptême), par le second (la chrismation), ou par le troisième (le
mystère de la pénitence)."

Je remercie Tchetnik pour cette indication sur le caractère indélébile de la prêtrise... Je l'ignorais complètement. Intéressant.

11.Posté par vladimir le 02/03/2010 18:10
Cher Daniel,
Je confirme que je suis particulièrement heureux de voir vos commentaires: vos connaissances théologiques et votre rigueur sont particulièrement précieuses et je trouve que vous devriez faire comme moi et proposer carrément des articles à la rédaction. En cette période de carême des article de fond sur la spiritualité, les sacrements, l'ecclésiologie...

Et voudrais avoir recours à votre compétence sur un point précis de la théologie dogmatique orthodoxe: je me demandais quelle valeur dogmatique peut avoir une doctrine proclamée par le concile des évêques de l'Église orthodoxe russe: ce concile est formé de prés de 200 "docteurs de la foi" qui, en principe, proclament la vérité dont "le peuple de Dieu" ("laos"), qui est le corps même de l'Église, est le gardien (d'après "L'Orthodoxie, l'Église des sept Conciles" de Mgr Kalistos Ware. p. 324). Ne pensez-vous pas que cette interprétation des canons que vous citez soit ainsi l'expression de la vérité de l'Église qui doit s'imposer, au moins dans l'Église locale concernée? (En l'occurrence, il s'agit des 2/3 de l'Orthodoxie d'après les chiffres de "La Croix" que je cite par ailleurs).

Je vous remercie par avance de vos explications.

12.Posté par Daniel le 02/03/2010 22:49
Je puis, Wladimir essayer de vous répondre. En amont, je dirais que je n'ai pas des connaissances théologiques poussées et que de toute façon, comme je l'ai dit précédemment, nos seuls théologiens sont les saints et je suis loin de la sainteté. Tout ce que je puis faire, c'est essayer de répéter l'opinion des saints et des conciles sur tel ou tel point.

Il me semble que nous nous demandons quel est le critère de la vérité. Comment croire avec certitude à telle ou telle chose? Il y a cette phrase de Saint Vincent de Lérins qui dit : « Nous devons tenir ce qui a été cru partout, toujours et par tous ». J'y vois une expression d'une immuabilité en matière de foi. La foi ne peut pas changer car elle a été donnée une fois pour toute aux apôtres. On ne peut donc en étant orthodoxe adopter le point de vue du développement dogmatique qu'on retrouve chez les catholiques. Les conciles n'ont en rien défini de nouveau articles de foi, mais ont réfuté les hérésies en utilisant au besoin un nouveau vocabulaire. Donc, si je me rends compte qu'un concile à caractère oecuménique a eu une opinion donnée en matière de foi à une époque donnée, je la tiens pour vrai quand bien même les opinions ultérieures viendraient la contredire, et quand bien même ces opinions ultérieures qui la contrediraient seraient majoritaires voire unanimes. En effet, les faux conciles ont existé, et pourraient encore exister avec des opinions fausses recueillant une unanimité des votes. Si un jour la totalité des évêques orthodoxes décident que le Fils n'est pas de même nature que le Père, devrions-nous les suivre? Si on retient comme critère uniquement celui de la majorité, nous nous exposons au jeu de la "démocratie", où une vérité d'hier deviendra erreur le lendemain avant de redevenir vraie le jour suivant. Il faut donc à mon avis avoir des critères stables en matière de foi : ils me semblent fournis explicitement par les conciles oecuméniques ou des décisions validées par des conciles oecuméniques, et en cas d'ambiguité ou de non prononciation d'un concile sur un point précis, par le consensus des Pères.

Or, si une église locale adopte une "posture" en matière de foi qui s'en écarte, je ne puis lui donner raison car le propre des conciles oecuméniques est tout de même d'une part l'universalité et d'autre part, la proclamation de la vérité. Mais la vérité ne peut changer, tout comme la foi. Ce serait alors une négation de l'infaillibilité de l'église... Notez qu'en la matière, le métropolite Antoine de Kiev a une opinion qui semble différente de celle de ses successeurs actuels. Si on admet que cette opinion du métropolite était l'opinion officielle de l'Eglise de Russie à son époque, on devrait conclure que l'Eglise de Russie a changé d'opinion. Ensuite, si l'on découvre que l'Eglise de Grèce a une opinion différente, on en vient à se demander si les orthodoxes croient au final à la même chose... C'est réellement troublant et c'est pour cela que je préconise un examen des conciles oecuméniques et du consensus des Pères et d'en rester là.

Mais le cas que nous abordons-là est un peu spécial et délicat car à bien relire les extrait gentiment fournis par le Père Serge, le texte ne dit pas explicitement que la grâce qui demeure dans les communautés séparées est la grâce sacramentelle. Il parle de permanence de la grâce divine sans en préciser le "canal". S'agit-il du canal des sacrements? On pourrait le supposer car le texte explique que c'est en raison de cela qu'en recevant un hétérodoxe, certains mystères ne sont pas "réitérés", sous-entendant que ceux qui ont été donné hors de l'église sont "valides" du fait d'une proximité de foi. Mais en même temps, on peut supposer qu'il ne s'agit pas de la grâce sacramentelle, mais de la grâce qui est présente partout dans tout l'univers et qui pousse les hommes aux biens, et par laquelle Dieu assiste tout un chacun, orthodoxe ou pas. Au final, le texte conclut en disant que l'église orthodoxe ne se prononce pas véritablement à ce sujet et laisse la chose à la providence divine. Ce texte est à mes yeux un modèle d'ambigüité car chacun peut le comprendre à sa façon (et je me demande si le but d'une telle rédaction n'était pas de laisser une latitude assez large afin d'éviter des tensions et satisfaire tout le monde).

Et pourtant, je ne saurais être d'accord sur la conclusion, "L'Église orthodoxe ne porte pas de jugement sur le degré de conservation ou d'altération de la vie de grâce dans l'hétérodoxie, estimant que c'est le secret de la Providence et du jugement divin." Car ce jugement du moins sur la grâce sacramentelle hors de l'église me semble avoir été clairement formulé par l'Eglise orthodoxe, notamment par ce canon des Saints Apôtres et par celui de Saint Basile, tous deux validés par le concile in trullo. Aussi, en dépit du nombre d'évêques qui ont adopté le document, étant donné l'ambigüité de sa formulation, je ne puis que rester réservé. Si je condamne quelque chose, c'est son ambigüité... S'il fait référence à la grâce sacrementelle, je dirais, "non, vous avez tort car le concile in trullo a estimé le contraire et vous ne pouvez sur une matière qui touche de si près à la foi et à la définition de l'Eglise (lieu où existent les seuls vrais mystères ) infirmer une décision d'un concile oecuménique mais simplement la confirmer et la répéter".

Telle est ma compréhension de cet extrait après une relecture plus poussée.

13.Posté par Marie Genko le 04/03/2010 17:58
Cher Daniel,

Vous avez de magnifiques connaissances!
Merci de nous les faire partager.
Vous ne vous exprimez pas comme un membre de la communauté des fidèles de Mgr Vitaly et pourtant la position que vous adoptez me semble différente de celle de l'exarchat sous la houlette de Mgr Gabriel?
Est-ce une indiscrétion de vous demander à quelle juridiction vous appartenez et si les théologiens qui vous entourent pensent comme vous?
J'ai relu attentivement tout ce que avez écrit précédemment et je trouve que vous avez raison lorsque vous écrivez que les canons du premier millénaire doivent être respectés.
Mais il me semble que vous ne manquez pas d'assurance de mettre en doute les décisions prises par le concile épiscopal de l'Eglise russe réuni à Moscou en l'an 2000!
Nous devons tous souhaiter que l'orthodoxie universelle adopte des positions communes!
Voilà pourquoi les réunions, telles que celles qui se déroulent à Chambésy, sont de toute première importance, car elles nous apporteront le consensus de nos théologiens sur les questions qui nous inquiètent.
Personnellement je ne me sens absolument pas compétente pour émettre le moindre avis sur des choses aussi sérieuses. Je souhaite simplement pouvoir prier avec mes amis catholiques ou protestants, lorsqu'un de nos proches s'est éteint, lorsqu'un de nos enfants épouse un hétérodoxe ou bien encore lorsqu'un petit enfant n'est pas baptisé en orthodoxie!
Je souhaite prier avec mes amis catholiques et protestants, lorsqu'ils sont dans la joie ou dans la peine!
Peut-être êtes vous prêtre? et peut-être allez-vous me traiter d'hérétique et m'infliger une punition???
Mais je ne peux que vous affirmer que c'est ma conscience qui me dicte d'agir ainsi.




14.Posté par Daniel le 05/03/2010 10:34
Chère Marie,

Je suis toujours ennuyé quand on dit que j'ai de grandes connaissances... Disons que j'ai lu certaines choses que d'autres non pas lu et qu'ils savent des choses que je ne sais pas, de là l'intérêt de discuter ensemble. Je ne répondrai pas à la question de l'appartenance juridictionnelle car la réponse "orthodoxe" devrait suffire et suffit amplement.

L'église a une organisation territoriale, si bien que l'Eglise à Moscou est la même qu'au fin fond de la brousse africaine... Et pour paraphraser Saint Paul qui regrettait que certains se déclare partisan de untel ou de tel autre, alors que ce untel ou ce tel autre, prêchaient tous deux le même Christ, je trouve regrettable que nous en soyons à afficher des appartenances juridictionnelles comme autant d'adhésions à des "clubs" ou des "cercles", et ce d'autant plus que ces cercles ont la même foi. Ca ne contribue pas à élever le niveau. Pour ma part, ma seule juridiction est l'église orthodoxe et je vais dans l'église orthodoxe où je suis spirituellement nourri et où je peux me rendre en fonction de la distance etc.

Je précise que je ne suis pas non plus entouré de théologiens et que ce mot me fait peur. Vous noterez d'ailleurs que le titre de théologien a été attribué à très peu de saints, Saint Jean, Saint Grégoire, Saint Syméon le Nouveau Théologien, ce qui contraste quand même avec l'inflation moderne de théologiens qui n'arrivent pas à la cheville des modèles cités et qui sont proclamés théologiens à cause d'une thèse, d'un livre ou d'un article de plus de 500 mots... Un peu de modestie : "Si tu pries, tu es théologien, si tu es théologien, tu pries". C'est pour cela que les seuls théologiens véritables sont nos saints.

Revenons à nos moutons... Vous savez comme moi que des synodes ou des évêques ont déjà erré sur certains points, voire sont tombés dans l'hérésie et que ce sont des fidèles qui ont gardé la doctrine droite (on peut citer les faux conciles de Ferrare Florence, de Lyon, parle de l'uniatisme etc). De de fait, un fidèle qui s'apercevrait d'un dysfonctionnement a le devoir de le signaler. J'ai d'autant plus d'assurance que les extraits cités semblent (je dis bien semble car ce ne sont que des extraits et je dis moi-même qu'ils me semblent flous) contredire un concile oecuménique. Or, le concile oecuménique est pourtant l'expression consensuelle de l'orthodoxie universelle que vous appelez de vos voeux et sur le point en question, il me semble déjà avoir eu lieu...

15.Posté par père Serge le 05/03/2010 12:30
Très heureux d'apprendre qu'un concile oecuménique (bien oecuménique) a déterminé l'attitude à adopter par les orthodoxes face aux catholiques-romains (cités comme tels). Pourriez-vous nous en donner le lieu, la date, et les canons en question ?

Pour vous aider, une petite citation de St Basile : "Les hérésies groupent ceux qui sont complètement séparés et qui sont des étrangers dans la foi même ; les schismes, ceux qui se sont éloignés pour certains motifs ecclésiastiques ou pour des problèmes que l’on pourrait résoudre dans une mutuelle entente ; les parasynagogues sont les partis que forment les prêtres ou les évêques rebelles et les peuples indisciplinés [...] Les hérésies sont des sectes, comme celles des Manichéens, des Valentiniens, des Marcionites et de ces Pépuzènes mêmes : le désaccord porte directement et précisément sur la foi en Dieu » (Lettre 188 à St Amphiloque d'Iconium)

16.Posté par Marie Genko le 05/03/2010 14:16

Cher Daniel,

Oui, l'Église orthodoxe est bien habitée par la même foi.
Mais vous savez aussi, comme moi, que cette foi s'exprime de façon différente selon les territoires canoniques habités par l'Orthodoxie.
En Géorgie, en Grèce, en Roumanie ou en Russie, une singularité propre à chaque territoire est devenu le fruit d'une longue assimilation du christianisme par le génie particulier de chaque peuple!

Il ne peut être question de balayer des siècles de tradition orthodoxe qui ont permis justement à chaque chrétien orthodoxe de se sentir en identité avec sa foi!

Je pense qu'il s'agit peut-être d'une des faiblesses de la religion catholique d'avoir voulu, durant des siècles, uniformiser et latiniser le rite les services religieux à une échelle universelle!

Nous sommes en Occident les descendants de l'émigration russe, nous sommes les témoins de l'orthodoxie russe. Ce témoignage et la richesse de notre spiritualité russe, nous devons les garder précieusement et les transmettre à nos descendants.
Voilà pourquoi, je suis convaincue que l'AEOF est une excellente solution d'attente du retour en Orthodoxie de nos frères séparés Catholiques et Protestants.
Chaque orthodoxe de la diaspora témoigne des trésors de son Église mère!
Lorsque notre TÉMOIGNAGE ORTHODOXE SERA ENFIN ADMIRABLE, nous verrons un prompt retour à la foi de l'Église des sept premiers conciles de nos amis hérétiques et schismatiques.
Il me semble ÉVIDENT qu'il leur appartient, sur leur territoire, de revenir à la vraie foi DANS LES RITES ET LES TRADITIONS QUI SONT LES LEURS.
Car au nom de quoi, voudrions-nous leur imposer notre culture russe, serbe, géorgienne ou roumaine?
Notre témoignage orthodoxe ne sera admirable que le jour où nous n'offrirons plus l'exemple désolant de nos divisions et des procès qui nous couvrent de honte!
Imaginez quelle allégresse de voir enfin le monde orthodoxe revenu à la paix!
Et cette paix elle passe par l'union des juridiction russes!
Nous, descendants de l'émigration blanche, membres de l'Exarchat ou de l'Église orthodoxe russe à l'étranger, nous sommes, avec les Russes de Russie, les propriétaires légitimes de nos belles églises, construites par les Russes pour les Russes dans toute l'Europe occidentale.
Les litiges, dus à la volonté de certains de préserver l'indépendance de l'Exarchat, nous minent et sont un contre témoignage de foi chrétienne.
Vous, qui savez lire les textes les plus difficiles, pourquoi ne vous plongez vous pas dans la proposition de patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire, je veux dire le texte de la lettre envoyée par ce prélat en 2003 à l'intention de l'archevêché!
Vous verrez quelle liberté est prévue pour cette structure de fidèles sous l'omophore de l'Église de Russie!
Si vous ne savez où trouver ce texte, vous pouvez le demander sur ce forum, je suis certaine que Monsieur de Tiesenhausen sera heureux de le mettre en ligne.
Enfin et pour terminer ce message trop long, je veux simplement ajouter, que la presse française nous soumet depuis plusieurs années à une propagande anti-russe, injustifiée et malsaine.
C'est là probablement aussi la cause de l'attitude hostile d'un certain nombre des fidèles de l'archevêché.
Nous devons faire la part des choses et ne pas nous laisser intoxiquer par ce lot indigeste d'informations souvent caricaturales et déformées!


17.Posté par Daniel le 05/03/2010 18:22
@ Père Serge

Je me demande bien s’il n’y a pas malentendu, car je parlais du cas générique de la reconnaissance des mystères hors de l’Eglise aussi bien chez les schismatiques que chez les hérétiques, sans viser particulièrement les catholiques-romains. Mon message 10 qui cite les sources des canons des Apôtres et du concile in trullo indique que cette non reconnaissance est générique, et indépendante de la nature de l’hérésie.

Nous pouvons discuter du statut des catholiques romains au yeux de la classification de Saint Basile le Grand qu’avec gentillesse vous nous citez. "Les hérésies groupent ceux qui sont complètement séparés et qui sont des étrangers dans la foi même ; les schismes, ceux qui se sont éloignés pour certains motifs ecclésiastiques ou pour des problèmes que l’on pourrait résoudre dans une mutuelle entente ; les parasynagogues sont les partis que forment les prêtres ou les évêques rebelles et les peuples indisciplinés [...] Les hérésies sont des sectes, comme celles des Manichéens, des Valentiniens, des Marcionites et de ces Pépuzènes mêmes : le désaccord porte directement et précisément sur la foi en Dieu » (Lettre 188 à St Amphiloque d'Iconium)

A la lire, les catholiques romains tombent simultanément dans 2 catégories. Le schisme car leur organisation de l’Eglise repose sur un superévêque, l’évêque de Rome, et ce même sans proclamation de l’Infaillibilité pontificale car la réforme grégorienne du pape Grégoire VII a réellement institué ce superpouvoir du pape.

Mais hélàs, ils tombent également dans l’hérésie car leur foi n’est plus la nôtre quoiqu’on puisse trouver encore des points de rencontre car ils ont gardé des éléments justes de la foi orthodoxe que jadis ils professèrent. Hélas, des éléments erronés ont dénaturés cette foi, les faisant tomber dans l’hérésie : filioque (compris comme la participation du Fils à la procession de l’Esprit), immaculée conception, Infaillibilité du Pape, adoration du sacré-cœur de Jésus, croyance en la grâce créée, communion sous une seule espèce etc. Car la Papauté n’a cessé de s’éloigner de l’orthodoxie… et si nous étions encore proche en 1054, aujourd'hui le fossé est réellement considérable!

La question qui se pose est de savoir s’il faut, pour considérer les catholiques romains comme hérétique, une décision d’un concile œcuménique. Ma réponse serait non, au vu de l’expérience précédente. Quand Arius se mit à nier la divinité de la divinité du Fils, les opposants orthodoxes rompirent sur le champ avec lui et dénoncèrent son hérésie. Il fut ainsi d’abord condamné dans la ville d’Alexandrie. Le concile de Nicée n’a fait que valider cette condamnation. Si l’on impose le passage par un concile œcuménique pour considérer une doctrine comme hérétique, cela voudrait dire qu’entre le moment ou Arius commença à professer sa doctrine impie et le moment où le concile de Nicée le condamna, l’arianisme n’était pas une hérésie… C’est tout simplement absurde.

Ensuite, comme de moi-même, je ne puis accuser telle ou telle doctrine d’être hérétique, j’essaie de trouver des autorités compétentes et mieux informées.

879/880 : c’est le concile photien qui réhabilite Saint Photius avec participation de l’Eglise de Rome. Ce concile condamne toute modification du Symbole de Nicée, ce que les catholiques font avec le filioque. Ce concile est aussi appelé 8e concile œcuménique et il a réellement rétabli l’unité de l’église après la crise entre la Pape Nicolas 1er et le Saint Photius; feu l'Archevêque Basile cite ainsi tous ceux qui ont reconnu ce concile comme oecuménique. Ce fut même le cas dans l'Eglise romaine jusqu'au XIIe siècle.

Mais ceci n’était qu’une réédition du canon 7 du Concile œcuménique d’Ephèse qui dit clairement :
« Le saint concile a décidé qu'il ne sera pas permis de produire en public, d'écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n'importe quelle hérésie, ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l'épiscopat et les clercs de la cléricature; s'il sont laïcs, ils seront anathématisés. »
D’un point de vue conciliaire, les conciles dit palamites, reçus par l’ensemble de l’Eglise orthodoxe, condamnent la doctrine de la grâce créée qui est celle de l’Eglise catholique.

Toujours conciliairement, je me dois de citer l’encyclique des patriarches orientaux de 1848 qui qualifie explicitement la doctrine latine d’hérésie. Cette encyclique fut signée par les synodes des patriarcat de Constantinople, Jérusalem, Antioche et Alexandrie. Elle fut, peut-on dire rééditée en 1895 par une autre encyclique en réponse à Léon XIII, le pape d’alors.

La valeur de ses documents conciliaires (mais non officiellement oecuméniques) est rappelée par l'Archevêque Basile ici : : http://www.archiepiskopia.be/Fra/bibliotheque/symboliques/chapitre3.htm

A ces sources conciliaires, j’ajouterai les témoignages des saints et notamment des confesseurs de la foi orthodoxe qui refusèrent la doctrine latine. Sans passer par les différentes citations des uns et des autres (qui me demanderaient un long travail de recherche et de compilation, mais je pense à Saint Photios, à Saint Marc d’Ephèse, à Saint Grégoire Palamas etc), je rappellerai juste nos martyrs qui payèrent de leur vie le Je pense à Saint Pierre l’Aléoute, tué par l’inquisition espagnole en Californie pour avoir refusé de se convertir au catholicisme, les moines de Zographou, brûlés vifs dans leur monastère athonite lors de la fausse union du faux concile de Lyon, les confesseurs en Transylvanie et en Ukraine qui payèrent de leur vie leur résistance à l’uniatisme et la liste n’est pas exhaustive. Par leur refus d’adhérer au catholicisme au prix de leur vie, ils montrent réellement qu’il s’agit bien d’une hérésie spirituellement mortifère et qu’il valait mieux préférer la souffrance et la mort terrestre.

Ainsi au vu de ses éléments, je considère personnellement la communauté catholique romaine comme étant à la fois dans le schisme et l'hérésie mais je n'ai aucune animosité vis-à-vis d'elle.

18.Posté par Raoul le 08/01/2011 18:41
Catholique romain arrivé ici un peu par hasard, j'ai lu différends commentaires et avoue être surpris par l'attitude rigoriste de certains et faire quelques remarques: Tout d'abord, quand Jésus dit à St Pierre: "paie mes agneaux, paie mes brebis", il a bien organisé son Église autour d'un chef et ceci se continuera même en 1054, donc ce superévêque comme il est dit dans un commentaire est légitime. Malgré les efforts de certains orthodoxes qui on l'amabilité de nous considérer seulement comme schismatiques ( ce que nous ne sommes pas pas plus qu'hérétiques), je vois qu'il y a encore du chemin à faire pour la réunification et que (trait commun à un certain nombre de membres du clergé catholique romain comme au clergé orthodoxe) la vertu de charité n'est pas leur vertu principale et que les querelles byzantines ont encore de beaux jours devant elles. J'ai assisté à un office orthodoe plein de foi et de sacré mais décidément je reste catholique romain et je suis persuadé au fond de moi-même de la présence divine dans cette église. Comme dit un écclésaistique orthodoxe ami, il cite une parole du Christ: il ya plusieurs demeures dans la maison de mon Père.

19.Posté par Tchetnik le 08/01/2011 22:00
@Raoul

Il est bien normal qu'un croyant, qu'il soit Catholique ou Orthodoxe, soit fidèle à son ecclésiologie et à sa tradition dans laquelle il voit l'incarnation de la Vérité et de la Grace ainsi qu'un moyen de connaitre le Christ et de se rapprocher de lui.
Il est normal aussi qu'il distingue les différences d'enseignements et de concepts, tout comme vous le faites vous même de façon logique par ailleurs.
Cela ne signifie pas que nous ne puissions reconnaitre nos héritages communs, nos compréhensions et enseignements communs, et par conséquent se respecter et s'apprécier.

Mais si on est croyant, il est logique d'affirmer la prédominance de sa tradition. Je connais des catholqiues Traditionnels qui disent la même chose à notre égard et je ne peux leur en vouloir. Ils ont une attitude non seulement fidèle, mais cohérente. Et cela ne nous empêche pas de travailler ensemble sur certaines problématiques d'évangélisation.
Après, il est vrai que cette légitime fidélité peut parfois s'exprimer de façon maladroite. Mais c'est un problème différent.

20.Posté par Raoul le 09/01/2011 09:20
J'ai envoyé un message mais comme je ne sais pas s'il est correctement envoyé, je renvoie celui-ci. Merci Tchetnik pour ce sympathique message.Oui comme vous dites, chacun doit rester fidèle à sa tradition religieuse et c'est tout à fait normal. Nous devons nous retrouver sur ce qui nous réunit et parler de ce qui nous divise afin que le jour de réconcialiation soit total. Cela prendra un an, dix ans, cents ou plus mais ça arrivera. Mais il faut éviter de part et d'autre de 'envoyer des anathèmes et de se traiter d'hérétiques. Nous sommes des ctaholiques attachés à la liturgie traditionnelle. Nous avons noué des liens d'amitié avec un prélat orthodoxe et ça va très bien, ce qui ne nous empêche pas de dsicuter de nos points de vue. Comme il dit dans l'évangile : Paix aux hommes de bonne volonté.De toute façon, quand nous serons "un" comme Dieu est "un", nous aurons toujours le trésor des deux rites, latin et byzantin. Il serait dommageable de perdre une tradition. Pour finir, votre message m'a plu car au vu d'autres massages, je me voyais déjà voué à la géhenne de feu. Mais des ultras, il y en a partout.
Meilleurs voeux

21.Posté par Fabre le 09/01/2011 17:52
pour être orthodoxe, je suis (bien que je puis dire je suis, être, ici c'est je suis, suivre. )complétement Daniel dans son argumentation, lui, cite réellement la tradition et je suis très étonné des déclaration de monseigneur Hilarion ces derniers mois au sujet de la validité des sacrements catholiques ! et très étonné d'apprendre un caractère indélébile à la prêtrise....??!!!
je ne puis supposer de la Grâce "sou - poudrée " ici ou là, combien 1, 2, 3 grammes ...
"quelque chose" de divin, non créé peut-il être divisé ??! partagé oui mais amoindri ??!!
MAIS si je confesse COMME Daniel, pour des tas de raisons sentimentales comme j'aimerais à croire les sacrements valides dans l'église Catholique, le caractère indélébile de la prêtrise, bref comme Marie Genko mon être sentimental aimerais croire que ....mais pour l'heure je m'en tiens à la Vérité des Saints Conciles, comme Daniel quoi !

22.Posté par Raoul le 09/01/2011 20:43
Dieu diffuse sa grâce en fonction des besoins de chacun et en vue de réaliser son oeuvre. Il ne s'agit pas de soupoudrer la grâce mais de donner à chacun selon sa foi. Je ne peux pas croire que tous les saints qui ont tant fait pour Dieu l'aient fait en "hérétiques voire schismatiques". Je pense à St François d'Assise, Le curé d'Ars, Mère Thérésa, le père poupiélusko, St Vincent de Paul, St Pie X et tous les autres etc...Il me semble que les Eglises Orthodoxes ne font pas de prosélythisme (peut être que je me trompe) mais alors que faire de la parole du Christ disant à ses disciples: Allez dans le monde entier prêcher la bonne nouvelle et baptisez les au nom du Père, du Fils et du St Esprit. Je trouve inutile ces querelles en ce moment où les chrétiens sont attaqués de toute part soit de manière sanglante comme en orient soit sournoises comme en occident, à tel ^point que dans certains pays, catholiques romains et orthodoxes s'unissent et prient ensemble. Voilà un exemple à suivre.

23.Posté par Tchetnik le 09/01/2011 21:50
@Fabre

La prêtrise est comme le baptême ou le mariage, voire la tonsure monastique.

Elle est effectivement pour la vie, même si, pour des raisons X et y, les évêques peuvent décider de la limiter, voire de la suspendre.

Un évêque peut ensuite rendre à un prêtre son statut de laic, mais c'est très exceptionnel et en aucun cas considéré comme normal. L'Histoire et la pratique de l'Église sont largement porteuses de cette conception.

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