Une déclaration de l'évêque Kallistos (Ware)
Certains médias ukrainiens ont relevé que le Tomos octroyant l'autocéphalie à la nouvelle église n'a pas été signé par l'ensemble des membres du synode du patriarcat de Constantinople.

Il s'en est suivi une situation insolite: il a fallu faire revenir le document d'Ukraine à Istanbul La moitié des dignitaires de l'Eglise ayant apposé leurs signatures ne font pas partie du synode. De nombreux membres attitrés du synode ont refusé de signer.

Le 9 janvier le métropolite Kallistos ( l'évêque métropolite de l'Église Orthodoxe dépendant du Patriarcat œcuménique de Constantinople, en Grande Bretagne ) a déclaré lors d'une intervention dans le cadre de "The International Orthodox Theological Association": "Le patriarcat de Constantinople a donné l'autocéphalie à des groupes de schismatiques sous la direction de Philarète Denissenko et du métropolite Macaire.

La légalisation des schismatiques ukrainiens a été une grave erreur". Il est déjà possible de conclure que l'action du patriarche Bartholomé en Ukraine ne bénéficie pas d'un soutien sans réserve dans son entourage. Lien Trad PO

Lire La communion sans confession : interview du métropolite Kallistos (Ware)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Janvier 2019 à 18:28 | 0 commentaire | Permalien



1.Posté par justine le 21/01/2019 20:31
Dans un intéressant article intitulé "Crise canonique au sein de l'Eglise Orthodoxe", publié aujourd'hui 21.1.19 par orthochristian http://orthochristian.com/118755.html, le métropolite Jonah (Pfaffhausen) de ROCOR explique quelle est au fond le noyau du problème ukrainien. Il souligne qu'il s'agit en effet moins de l'Ukraine en soi, mais de la nature de l'autorité du patriarcat de Constantinople, de la primauté et de l'épiscopat dans l'Eglise Orthodoxe. De ce fait, il touche chaque Eglise Orthodoxe et chaque chrétien orthodoxe, car avec l'Ukraine en quelque sorte comme test, Constantinople entreprend d'imposer à l'Eglise dans son ensemble son autorité suprême et sans appel, en interprétant les canons à sa façon et en écartant le principe de la synodalité qui depuis les temps apostoliques a régi l'Eglise Orthodoxe.

Parmi toutes les démarches que le Fanar a entrepris en Ukraine, le métropolite Jonah considère la reconnaissance des schismatiques, qu'ils soient défroqués ou n'aient même jamais reçu de consécration canonique ou de consécration tout court, comme la plus grave, un acte arbitraire d'une portée telle que même le pape de Rome n'aurait jamais pensé commettre. En effet, par cette reconnaissance, le patr. Bartholomé a créé une crise canonique inouïe.

Le métropolite poursuit par la considération théologique suivante:

"L'héritage le plus précieux que l'Eglise Orthodoxe tient du Seigneur Jésus Christ et qu'elle conserve comme le plus précieux de ses trésors, c'est le Don du Saint Esprit que le Seigneur donna aux Apôtres au Jour de la Résurrection et au Corps entier le jour de la Pentecôte. Par ce don, les Apôtres devinrent évêques et presbytres et passèrent ce charisme à leurs successeurs par l'imposition des mains, en une chaîne ininterrompue jusqu'à nos jours. Ce charisme du Saint Esprit constitue l'Eglise, et il est la fondation de son essence sacramentelle ou mystériologique. C'est lui qui sauvegarde la continuité de l'Orthodoxie; il est le contenu de son identité elle-même en tant qu'Eglise. Il se peut que l'Eucharistie constitue l'Eglise dans le temps et l'espace, mais il n'y a pas d'Eucharistie sans prêtre ou évêque légitimement consacré. La consécration d'un évêque est un acte conciliaire, d'abord par son élection par un Synode, puis par l'imposition des mains, la consécration, par au moins trois évêques. Elle constitue l'affirmation de l'Eglise dans son ensemble. Il n'est pas possible qu'un évêque soit consacré par un seul évêque. Cela ne peut se faire que comme un acte synergique de toute l'Eglise.

Pour cela, il n'y a aucun moyen pour que des évêques ou prêtres d'Eglises canoniques puissent communier avec ou reconnaître la nouvelle organisation ukrainienne soumise au patriarcat de Constantinople. Si tu célèbres avec un schismatique, tu deviens toi aussi schismatique. Cela n'a rien à voir avec "soutenir Moscou". Ce dont il s'agit, c'est de maintenir l'intégrité canonique et sacramentelle de l'Eglise Orthodoxe."

"Plus difficile encore est la question comment on peut reconnaître et concélébrer avec l' Eglise Mère d'un corps avec lequel on ne peut être en communion. Cela n'est pas possible. Ainsi toute cette affaire a imposé un schisme au corps de l'Eglise Orthodoxe. Les Eglises vont devoir choisir entre l'un ou l'autre et attendre un Concile panorthodoxe pour résoudre la situation."

Le métropolite Jonah analyse ensuite le développement historique des prétentions de Constantinople à s'arroger des pouvoirs d'un pape tout-puissant et infaillible qui ne doit des comptes à personne.

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