Une histoire étonnante rapportée directement par ses protagonistes
"FOMA"
A.Tkathenko


Comment naissent les monastères?

Pour qu’apparaisse un monastère, il faut l’abnégation de quelques personnes, la décision de consacrer sa vie au salut de son âme et aussi, le concours de la grâce venue d’en haut. C’est ainsi que fut fondé il y a une dizaine d’années, en Russie, l’un des couvents les plus jeunes du monde : le monastère de l’Icône du Christ « non façonnée de main d’homme »(1) au village de Klykovo, dans la région de Kalouga.
L’higoumène Mikhaïl (Semenov) dirige l'un des plus jeunes monastères de la planète : le couvent fondé en l’honneur de l’Icône du Seigneur achéiropoiète du village de Klykovo (région de Kalouga) a tout juste un peu plus de 10 ans. En conversant avec le père Mikhaïl, nous avons bénéficié d’une occasion unique de vous transmettre une histoire étonnante, recueillie de première main, puisque le père Mikhaïl a vécu les prémisses du miracle de la naissance de ce nouveau monastère.

Rivière, prairies : la nature alentour est belle. Le cœur s’emplit d’un sentiment nouveau, comme s’il pouvait enfin respirer son content d’air frais. La voilà, la vraie vie, la voilà, la beauté divine !

La route actuelle qui mène à l’Eglise n’existait pas jadis - à vrai dire, il n’y avait pas de route du tout. Une église s’élevait sur un mont, et autour, sous la pluie, s’étendait un marécage. Au printemps et en automne, la boue devenait si épaisse qu’il fallait organiser une véritable expédition pour amener un prêtre jusqu’à l’église. On conduisait le bon père aux portes mêmes de l’édifice, parce que le marais arrivait jusqu’au seuil.

A cette époque, l’été était particulièrement agréable. С'était beau, tout en vert, sans asphalte, sans barrière ni maison. C’était le paradis sur terre : une nature généreuse, intacte. Il y avait encore arbres et buissons, que l’on a du enlever lorsqu’on a fait le plan des lieux. L’herbe poussait plus haut qu’un homme ! A travers ces fourrés, deux chemins étaient empruntés par les gens du coin, mais on ne les voyait même pas à cause des herbes. C’était un vrai désert. Rien que la verdure, le ciel, et le silence…

Une histoire étonnante rapportée directement par ses protagonistes
Notre âme aspirait à des exploits spirituels, et ce travail en faisait partie. Personne n’était chargé de notre approvisionnement, et il n’y avait aucun financement. Les gens vivaient de ce qu’ils apportaient. Il arrivait qu’on n’ait qu’une miche de pain pour sept, et on se demandait bien, alors, ce qu’on mangerait le lendemain. Les moines décidèrent de rester et de s’en remettre à la volonté divine. Le Seigneur leur envoya tout le nécessaire, de façon parfois étonnante.

« A quoi cela servait-il aux moines ? Il y a tant de monastères dans le monde, pourquoi en fonder un nouveau ? Il doit y avoir un sens spirituel à cela. En effet notre monastère est le seul dans le monde à être dédié à l’Icône archeiropoïete, qui est une image très sainte. Et puis, le Seigneur n’aurait pas béni ce commencement, s’il avait été le fruit de notre seule lubie ou fantaisie, toute pieuse qu’elle fût. » raconte le père Mikhaïl.

Nous voudrions que la vie ici, à Klykovo, ne se mue pas en une existence facile et bien installée. Il est si facile d’y basculer et d’oublier pourquoi on est entré au couvent. Alors le monastère se transforme en une sorte de maison de retraite avec des offices et des obédiences, et il perd sa raison d’être. Lorsque les moines sont arrivés ici, ce n’était qu’un marécage. Ils l’ont vaincu : aujourd’hui il n’y a plus de marais. Mais ce qui est bien plus effrayant, c’est lorsque la vie elle-même devient un bourbier, quand l’esprit enlisé dans les multiples soucis quotidiens en vient à oublier Dieu. Si l’on vient à bout de ce marécage-ci, alors, on n’est pas venu pour rien.
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Traduction Myriam Odaysky

(1) Il s'agit de l'image achéiropoète (visage sacré non réalisé de main d'homme) envoyée au roi d'Edesse Abgar par le Christ. La légende raconte que le roi lépreux désirait voir Jésus et s'entretenir avec lui. Il lui envoya une petite délégation de ses gens de cour qui le rencontrèrent prêchant en Palestine. Ne pouvant accéder au désir du roi, Jésus imprima miraculeusement sa Face sur un linge destiné à Abgar, créant ainsi la première icône, source et fondement de toute les autres. (voir aussi :

http://www.atelier-st-andre.net/fr/pages/oeuvres/fricone06.html ;

Rédigé par l'équipe rédaction le 25 Septembre 2009 à 10:22 | 1 commentaire | Permalien



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